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Fin
Sommaire
- Définitions de « fin »
- Étymologie de « fin »
- Phonétique de « fin »
- Fréquence d'apparition du mot « fin » dans le journal Le Monde
- Évolution historique de l’usage du mot « fin »
- Citations contenant le mot « fin »
- Images d'illustration du mot « fin »
- Traductions du mot « fin »
- Synonymes de « fin »
- Antonymes de « fin »
- Combien de points fait le mot fin au Scrabble ?
Variantes | Singulier | Pluriel |
---|---|---|
Féminin | fin | fins |
Définitions de « fin »
Trésor de la Langue Française informatisé
FIN1, subst. fém.
FIN2, FINE, adj.
Wiktionnaire
Nom commun 1 - français
fin \fɛ̃\ féminin
- Ce qui termine une chose, en marque la limite, en est l'extrémité.
- Ce butoir marque la fin de la voie ferrée.
-
Terme, point ultime de ce qui a une durée, une étendue.
- Je vous verrai avant la fin de l'année.
- La rangée d'arbres qui marque la fin de la propriété.
-
Cessation, interruption ; moment où quelque chose s'achève.
- La fin d'une maladie.
- La fin des hostilités.
-
Mort.
- Je n’ai pas envie de mourir, et je lutterai. Mais si la partie est perdue, je veux faire une bonne fin. — (Albert Camus, La Peste (1947).)
- Tout au long de notre existence, nous ressentons la tension entre l’inévitabilité de la mort et l'envie de continuer à exister. Que nous en soyons conscients ou non, l’inévitabilité de la fin est source d'anxiété. — (Anna Gallotti & Maryvonne Lorenzen, Faire les bons choix, Éditions Eyrolles, 2015, p. 145)
-
Objectif ; finalité.
- L’unique fin des êtres semble de devenir la pâture d’autres êtres destinés à la même fin. — (Anatole France, Les Dieux ont soif, Calmann-Lévy, 1912, chap. 6, page 79)
- Il fit peser les camions aux points de départ, d'arrivée, et en chemin. Cela n'éveilla pas les soupçons : on pèse les camions à des fins fiscales. — (Vladimir Volkoff, Le Berkeley à cinq heures, L’Âge d’Homme, 1993, page 23)
Adjectif - ancien français
fin \Prononciation ?\ masculin
- Fin.
Nom commun - ancien français
fin \Prononciation ?\ féminin
- Fin.
Adjectif - français
fin
-
Délié, menu, mince ou étroit.
- La pointe de ce crayon est trop fine.
- L’aiguille était si fine qu’elle passait entre les mailles du tricot sans effort.
- Une écriture extrêmement fine.
- Elle a les cheveux fins comme de la soie.
- Toile fine.
- Papier fin.
- Sable fin.
- Poudre fine.
- Pluie fine.
- Plume fine, plume à écrire dont la pointe ou le bec est fin.
- Pinceau fin, crayon fin.
- Avoir la taille fine, avoir la taille déliée et bien faite.
- Avoir la jambe fine.
- Faire fine taille, serrer ses vêtements de façon à s’amincir.
-
Élégant, délicat, gracieux.
- Des contours fins et gracieux.
- Pinceau fin, burin fin. Peinture ou gravure finement exécutée.
- Ton fin, Touche fine.
- Passage fin, dégradation insensible et adroitement ménagée d’un ton, d’une couleur à une autre.
-
Raffiné, qui n’est pas commun, qui est excellent en son genre.
- Notre homme était un officier supérieur à la retraite qui cachait, j’allais l’apprendre assez vite, une fine culture littéraire derrière son côté scrogneugneu. — (Georges-Noël Jeandrieu, La société Jupiter, Éditions du Seuil, 1988, page 115)
- Vins fins.
- Épice fine.
- Fine fleur de farine.
- Moutarde fine.
- Porcelaine fine.
- Lames fines.
- Aiguilles fines.
- Linge fin.
- Des mets fins et recherchés.
- Fines herbes. Voyez « herbe ».
- C’est une fine lame, c’est un habile tireur d’épée. Se dit aussi, par extension, d’une personne habile et rusée.
- Fin voilier se dit d’un bâtiment qui marche bien et qui porte bien la voile.
-
(Figuré) Dernier, plus éloigné.
- Le fin fond, l’endroit le plus profond, le plus reculé.
- Au fin fond de la mer.
- Il vient du fin fond de la Bretagne.
- Le fin mot, paroles par lesquelles une personne fait entièrement connaître ses vues, son intention.
- Ne vous faites plus attendre, dites-nous le fin mot. Cette locution désigne aussi Le sens caché, le motif secret.
- Je vais vous dire le fin mot de l’affaire.
- Il refuse cette place; c’est qu’il en voudrait une meilleure : voilà le fin mot.
-
Véritable.
- Une broderie d’or fin.
- Une dentelle d’argent fin.
- Pierre fine.
-
Aiguisé, exact, en parlant des sens.
- Son ouïe, très fine ainsi que la conservent certains vieillards, lui laissa percevoir, [], le bruit particulier, sorte de grincement aigu que produisait toujours, quand on l’ouvrait ou qu’on la fermait, la porte mal graissée de l’étable. — (Louis Pergaud, La Vengeance du père Jourgeot, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
- Il a le nez, l’odorat, le goût fin.
- Cet aveugle a le tact extrêmement fin.
- Avoir l’oreille fine, entendre facilement les moindres paroles, discerner les moindres fausses notes en musique.
- Avoir le nez fin, avoir de la sagacité, prévoir les choses de loin.
- Cet homme a le nez fin, on ne le trompe pas aisément.
- Un fin gourmet.
-
(Figuré) Subtil ; sagace.
- De ces cervelles fines, la plus fine était la petite Brulette, emmi les filles, et des plus épaisses, la plus épaisse paraissait celle de Joseph, emmi les garçons. — (George Sand, Les Maitres sonneurs, Londres : George Bell & Sons (Les Classiques Français Illustrés, publiés sous la direction de Daniel O’Connor), 1908, page 4)
- Avoir l’esprit fin, le jugement fin, le goût fin.
- Des yeux fins, un regard fin, une physionomie fine, des yeux, un regard, une physionomie qui annoncent de l’esprit.
-
Spirituel.
- Il avait honte de faire sotte figure devant cet homme plus instruit qu’il ne l’était lui-même et qui souriait d’un air entendu presque à chaque phrase, comme s’il venait de dire quelque chose d’exceptionnellement fin. — (Julien Green, Moïra, 1950, réédition Le Livre de Poche, page 89)
- Raillerie fine.
- Trait fin.
- Mot fin.
- Expression fine.
- Ils n’ont pas senti tout ce qu’il y a de fin dans cette réponse.
- Cet acteur a le jeu fin et spirituel.
- C’est une distinction très fine et que tous les esprits ne peuvent saisir.
-
Habile, avisé, rusé.
- Un fin connaisseur des intrigues du capitalisme français l’avoue : jamais en quarante ans il n’avait vu un tel déchaînement de passions et de haine. — (Jean-Michel Bezat, Isabelle Chaperon et Nabil Wakim, Bataille pour la présidence d’Engie : coups bas, sexisme et boules puantes, Le Monde. Mis en ligne le 13 février 2018)
- C’est un fin matois.
- Plus fin que lui n’est pas bête, se dit de quelqu’un qui est fort adroit et fort rusé.
- Bien fin qui l’attrapera.
- C’est un fin renard.
- Qui est fait avec adresse, rusé.
- Le tour est fin.
- Sa diplomatie a été fine dans cette affaire.
-
(Québec) Gentil, serviable, attentionné.
- «Il était fin, on s’ennuie», a raconté une voisine, expliquant que le défunt était père de trois enfants et qu’il était un grand amoureux de musique, notamment d’Elvis Presley. — (Michaël Nguyen et Jonathan Tremblay, Un Lavallois accusé d’avoir tué un aîné, Le Journal de Montréal, 18 octobre 2020)
- « Les emmerder », comme disait Macron.
Ça, ça fonctionne.
Mais que voulez-vous : ici, au Québec, on est fins. — (Richard Martineau, Non-vaccinés: au Québec, on est bonasse!, Le Journal de Québec, 27 janvier 2022)
Nom commun 2 - français
fin \fɛ̃\ masculin
-
Summum, quintessence, ce qu’il y a de plus subtil dans un sentiment, dans une pensée.
- Il rappela avec une douleur qui trouvait de l’écho chez moi l’heureux temps où un étranger vêtu à la française aurait été hué dans les rues et criblé de pelures d’oranges, où les toreadores portaient des vestes brodées de fin qui valait plus de cinq cents piécettes, […] — (Théophile Gautier, Voyage en Espagne, Charpentier, 1859)
- Le fin du fin.
- Personne rusée.
- Jouer au plus fin, rivaliser d’adresse et de ruse pour venir à bout de ses desseins.
-
Or ou argent qui se trouve dans un alliage, surtout lorsqu’on parle de monnaies.
- Tirer tout le fin qui est contenu dans un alliage.
- Il y a tant de grammes de fin dans cette monnaie.
- Grain de fin, bouton de fin. Or ou argent obtenu par la coupelle.
Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition (1932-1935)
Ce qui termine une chose, ce qui en est l'extrémité. Il est opposé à Commencement. À la fin, sur la fin, vers la fin du jour. La fin de l'année. La fin de la vie. La fin d'un règne. La fin du monde. La fin d'une séance. Écoutez-moi jusqu'à la fin. Une affaire qui va prendre fin. Cela tire à sa fin. Il me tarde d'en voir la fin. Tout prend fin en ce monde. Dieu n'a ni commencement ni fin. La fin de ses travaux. La fin d'un discours. Discours sans fin, Discours trop long. Disserter sans fin, Disserter trop longuement. Mettre fin à une chose, La terminer, la faire cesser. Il est temps de mettre fin à cette affaire. La nuit mit fin au combat. Mener une chose à bonne fin, La terminer heureusement. Mot de la fin, Trait qui clôt une conversation, une discussion, un discours, une scène, etc. En termes de Commerce et de Banque, Fin courant, désigne La fin du mois qui court. Prov., La fin couronne l'uvre. Voyez COURONNER. Fam., Faire une fin, Se fixer, se ranger et plus particulièrement par le mariage. N'avoir ni fin ni cesse, Ne point finir, ne point cesser, et aussi S'opiniâtrer à une chose. Il n'eut ni fin ni cesse qu'il n'eût obtenu ce qu'il demandait. Sans fin, en termes d'Arts et spécialement de Mécanique, s'applique à des organes de transmission continue animés eux-mêmes d'un mouvement continu. Courroie sans fin. Chaîne sans fin. Vis sans fin. En fin de compte, Finalement. Fam., À la fin des fins, Enfin, après une longue attente. Il signifie particulièrement Mort. Ce prince eut une fin tragique. Il a fait une belle, une bonne fin, une fin exemplaire. Il voyait approcher sa fin. Il avait le pressentiment de sa fin prochaine. Je sens que ma fin est proche. Sa fin fut édifiante. En termes de Chasse, Le cerf est sur ses fins, Le cerf est bien las et près d'être forcé.
À LA FIN, loc. adv. Enfin. À la fin, il est convenu de tout.
FIN signifie aussi Ce qu'on se propose pour but, ce pour quoi on agit. Fin prochaine. Fin éloignée. La fin dernière. Quelle fin se propose-t-il? Aller, tendre à ses fins. Pour arriver à ses fins. En venir à ses fins. À quelle fin avez-vous fait cela? Les fins véritables, les fins secrètes de ce négociateur. Prov., Qui veut la fin, veut les moyens. À ces fins, Afin de remplir l'objet qu'on se propose. À ces fins vous prendrez telle mesure. On dit plutôt À cette fin. Faire une chose à bonne fin, à mauvaise fin, À bonne, à mauvaise intention. À telle fin que de raison se dit, en style d'Affaires, pour exprimer qu'on fait une chose dans la pensée qu'elle pourra être utile, sans dire précisément à quoi elle servira. Faisons un procès-verbal de l'état des lieux, à telle fin que de raison. On dit dans le même sens À toutes fins utiles. En termes de Procédure, Fin de non-recevoir, Exception qui consiste à soutenir que la partie adverse n'est pas recevable dans sa demande. Alléguer, opposer la fin de non-recevoir. Il a été débouté par fin de non-recevoir. On dit aussi dans le langage courant : Il a répondu à ma demande par une fin de non-recevoir. En Matière criminelle, Fins civiles, Les demandes présentées par la partie civile et qui ne tendent qu'à une condamnation pécuniaire.
FIN signifie encore But auquel un être tend par sa nature. Tout dans le monde est fait pour une fin. Nul ne peut échapper à sa fin. En termes de Théologie, Les quatre fins de l'homme ou les fins dernières de l'homme, La mort, le jugement, le paradis ou l'enfer.
Littré (1872-1877)
-
1Celle des deux extrémités où une chose cesse d'exister, en parlant soit de l'espace, soit de la durée. L'espace n'a ni commencement ni fin.
Je hais les pièces d'éloquence Hors de leur place et qui n'ont point de fin
, La Fontaine, Fabl. IX, 5.Et vos ravissements ne prendraient point de fin
, Molière, Tart. I, 6.Votre malheur par là trouve une heureuse fin
, Th. Corneille, Ariane, III, 3.Toutes les choses de ce monde prennent fin
, Sévigné, 265.Vous n'en trouverez pas sitôt la fin
, Sévigné, 407.La censure tire à sa fin
, Bossuet, Lett. quiét. 71.Le ciel sembla promettre une fin à ma peine
, Racine, Bérén. I, 4.Quoique Arsinoé fût plus âgée que Ptolémée, et trop vieille, quand il l'épousa, pour avoir des enfants, il l'aima tendrement et constamment jusqu'à la fin
, Rollin, Hist. anc. Œuv. t. VII, p. 454, dans POUGENS.Avant la fin de la journée, Ils [les œufs] montaient à plus d'un cent
, La Fontaine, Fabl. VIII, 6.Je suis l'homme qui accoucha d'un œuf ; il en avait pondu cent avant la fin de la journée
, Voltaire, Lett. Caperonier, 1er juin 1768.On sait, on croit du moins que cette princesse aimait la paix, au moins sur la fin de ses jours
, D'Alembert, Lett. au roi de Prusse, 15 déc. 1780.L'autorité de la Grande-Bretagne sur l'Amérique doit tôt ou tard avoir une fin, ainsi le veut la nature, la nécessité et le temps
, Raynal, Hist. phil. XVIII, 44.Les fins de lune, les époques mensuelles où la lune n'est plus visible.
J'observerai ce régime à toutes les fins des lunes
, Sévigné, 378.Mettre fin à, faire cesser.
Attendant qui des deux mettra fin à ma peine
, Régnier, Élég. I.Pour mettre fin aux désordres
, Bossuet, Hist. 1, 9.Le carnage fut horrible et dans le camp et hors du camp et sur les vaisseaux ; la nuit seule y mit fin
, Rollin, Hist. anc. Œuv. t. v, p. 208, dans POUGENS.Mettre à fin, achever, accomplir.
Amadis de Gaule, sous le titre de damoisel de la mer, mit à fin ses plus belles aventures
, Voiture, Lett. 46.Un homme qui… sait mettre noblement à fin les aventures les plus difficiles
, Molière, Pourc. I, 4.Pourras-tu mettre à fin ce que je me propose ?
Molière, l'Ét. I, 10.Faire une fin, se fixer, et, en particulier, se marier.
Mlle de Lutzbourg, n'ayant rien vaillant que beaucoup d'esprit et d'adresse, voulut faire une fin comme les cochers, et fit si bien qu'elle l'épousa [des Alleurs]
, Saint-Simon, 50, 94.Il faut faire une fin, monsieur : je vais me rendre mari d'une certaine Lisette
, Regnard, Attendez-moi sous l'orme, sc. 1.Mais après cinquante ans on est bien aise enfin De vivre un peu tranquille ; il faut faire une fin
, Collin D'Harleville, Optimiste, v, 2.Et pour faire une fin je me fais procureur
, Legrand, Famille extravag, sc. dern.Familièrement. N'avoir ni fin ni cesse, ne pas cesser, ne pas finir. C'est un travail qui n'a ni fin ni cesse.
Terme de musique. Fin se met ordinairement à la fin d'une reprise dans un morceau, pour indiquer qu'après avoir recommencé les reprises, comme il est indiqué, on doit finir le morceau à ce mot. Souvent, au lieu de fin, on met en italien fine.
-
2Mort.
Au jour de sa transfiguration, il [Jésus] s'entretient de la fin tragique qu'il devait faire à Jérusalem
, Bossuet, Serm. I, Quinq. 2.Par cette fin terrible et due à ses forfaits…
, Racine, Athal. v, 8.Aussitôt que ce roi eut fait une fin digne de ses crimes
, Fénelon, Tél. VIII.Telle fut la fin de Socrate, la première année de la XCVe olympiade, et la soixante et dixième de son âge
, Rollin, Hist. anc. Œuv. t. IV, p. 441, dans POUGENS.Si vous renvoyez votre conversion à la fin, non-seulement vous ne pourrez plus le chercher [Jésus-Christ], mais quand vous le pourriez…
, Massillon, Car. Impén. fin.Malheureusement pour eux ce monarque imprudent [Sébastien] eut une fin funeste
, Raynal, Hist. phil. IX, 3.Telle vie, telle fin, veut dire que les méchants finissent mal.
Faire une bonne fin, une belle fin, mourir dans des sentiments de piété et de repentir.
M. de Saint-Hilaire a fait une très belle fin
, Maintenon, Lett. d'Aubigné, 10 oct. 1685.Fig.
Jamais je ne vis, en pareille matière, de vanité qui fit une bonne fin
, Marivaux, Paysan parv. 1re part.Tirer à la fin, à sa fin, être près d'expirer.
Ses domestiques qui la voyaient tirer à sa fin
, Rousseau, Conf. II.Fig.
Une mer pleine de monstres, des eaux croupissantes où la nature tirant à la fin venait comme rendre les abois
, Vaugelas, Q. C. 515.Fin, au sens actif, extermination.
Marche, Va les détruire [les protestants], éteins-en la semence, Et suis jusqu'à leur fin ton courroux généreux
, Malherbe, II, 12.Terme de chasse. Être sur ses fins, se dit du cerf las et près de se rendre, et aussi de la bête qui va mourir.
Lorsqu'on aperçoit les trappes tombées, on court aux fins de la bête ; un loup ou un renard, les reins à moitié cassés, montre aux chasseurs ses dents blanches
, Chateaubriand, Amér. Chasse.Fig.
Une passion d'hiver est bien usée, et elle tire diantrement sur ses fins quand le mois de mars arrive
, Dancourt, Retour des officiers, sc. 5. -
3Ce qu'on se propose pour but, le terme d'une action.
Pour obtenir nos fins, n'aspirons point si haut
, Rotrou, St Genest, V, 2.À quelque heureuse fin que tendent ses projets, Jamais il ne fait bien au gré de ses sujets
, Rotrou, Vencesl. I, 1.Comment gagner les confidents d'amours… Jusques au chien : tout y fait quand on aime ; Tout tend aux fins
, La Fontaine, Mandr.Faites semblant de consentir à ce qu'il veut, vous en viendrez mieux à vos fins
, Molière, l'Av. I, 7.Ainsi l'on voit que, dans les ténèbres du monde, on les suit [les choses] par un aveuglement brutal, que l'on s'y attache, et qu'on en fait la dernière fin de ses désirs ; ce qu'on ne peut faire sans sacrilége, car il n'y a que Dieu qui doive être la dernière fin, comme lui seul est le vrai principe
, Pascal, Lettre à Mme Périer, 1er avril 1648.Elle [la Providence] se sert de nos opinions pour nous mener à ses fins
, Sévigné, 456.Ce qui est désiré pour l'amour de soi-même et à cause de sa propre bonté s'appelle fin
, Bossuet, Connaiss. I, 18.Ce n'est pas la fin qui sert au moyen, mais le moyen qui sert à la fin
, Bourdaloue, 5e dim. après la Pentec. t. II, p. 461.La plupart des hommes, pour arriver à leurs fins, sont plus capables d'un grand effort que d'une longue persévérance
, La Bruyère, XI.Quelle fin on doit se proposer en gouvernant les hommes
, Fénelon, Tél. XXIV.Que vous ne jouez ce nouveau personnage que pour aller plus sûrement à vos fins
, Massillon, Carême, Resp. hum.Cette adresse avait son usage à plus d'une fin
, Rousseau, Ém. II.Il connaît les fins et les moyens
, Buffon, Quadr. t. I, p. 3, dans POUGENS.Combien d'œufs dont il ne sort point d'oiseau ! la nature est si riche qu'elle ne regarde point à ces petites pertes ; et ce qui ne sert pas pour une fin, sert pour l'autre
, Bonnet, Consid. corps org. Œuv. t. v, p. 134, dans POUGENS.La fin justifie les moyens, se dit pour excuser des moyens coupables en considérant la bonté de la fin.
Il y a bien quelque chose à dire contre la délicatesse dans ce que vous me racontez là ; mais la fin de l'action en sanctifie les moyens, et je vous absous pour toutes celles de même nature
, Voltaire, Dial. XXX.Faire une chose à bonne fin, à mauvaise fin, la faire à bonne intention, à mauvaise intention.
C'est à bonne fin [que je le fais]
, Bossuet, Lett. 253.À ces fins, afin d'effectuer l'objet qu'on se propose.
On dit, au singulier : à cette fin. Le peuple dit souvent à celle fin (celle pour icelle), que beaucoup dénaturent en à seule fin.
À toute fin, pour servir en tout cas.
Je vous envoie à toute fin le procès-verbal
, Bossuet, Lett. quiét. 486.Un cheval à toute fin, un cheval de selle et d'attelage à la fois.
N'étant à autre fin, se dit, dans les lettres des princes et ailleurs, pour exprimer qu'elles n'ont pas d'autre objet que celui qui y est énoncé.
Je pourrais finir ici ma lettre, n'étant à autre fin ; mais je veux vous demander…
, Sévigné, 27 janvier 1687.À telle fin que de raison (pour une fin telle que la raison indiquera), se dit, dans le style d'affaires, pour exprimer qu'on fait une chose sans savoir précisément à quoi elle servira, mais dans la prévision qu'elle pourra être utile. Faisons un état des lieux à telle fin que de raison.
Dans le langage général, à telle fin que de raison, pour servir comme il conviendra, à tout événement.
Il me faut, de ce pas, aller faire mes plaintes au père et à la mère, et les rendre témoins, à telle fin que de raison, des sujets de chagrin et de ressentiment que leur fille me donne
, Molière, G. Dand. I, 3.Sauf à faire les choses à telle fin que de raison
, Hamilton, Gramm. 10. -
4Le but auquel un être tend par sa nature.
Parlez au diable, employez la magie, Vous ne détournerez nul être de sa fin
, La Fontaine, Fabl. IX, 7.Il [l'homme] devient à lui-même son principe et sa fin
, Fléchier, Serm. I, 99.Pour peu qu'on examine la nature de l'homme, ses inclinations, sa fin, il est aisé de reconnaître qu'il n'est pas fait pour lui seul, mais pour la société
, Rollin, Trait. des Ét. Disc. prél.Tout étant fait pour une fin, tout est nécessairement pour la meilleure fin
, Voltaire, Candide, 1.Vous avez très bien remarqué, madame, que la grande fin de l'homme est de réussir en société ; de bonne foi, est-ce par les sciences qu'on obtient ce succès ?
Voltaire, Jeannot et Colin.Il est, dans la nature, des fins que la raison ne saurait méconnaître ; mais c'est surtout dans la structure des animaux qu'on découvre le plus de fins particulières et frappantes
, Bonnet, Contempl. nat. 3e part. ch. 28.Il se dit aussi des choses.
Cette nation connut la vraie fin de la politique
, Bossuet, Hist. III, 3.Y eut-il jamais homme qui disposât mieux toutes choses à leur fin ?
Fléchier, Tur.Saint Paul nous dit en termes clairs et précis que Jésus-Christ était la fin de la loi
, Rollin, Traité des Ét. 2e part. ch. 1, art. I.Nous voudrions être la fin de toutes les voies et de tous les desseins de Dieu
, Massillon, Myst. Soum.La fin est un effet qui a son principe
, Bonnet, Essai analyt. âme, Œuvres, t. XIII, ch. 17, p. 256, dans POUGENS. - 5 Terme de théologie. Les quatre fins de l'homme, la mort, le jugement, le paradis et l'enfer. Nicole a fait un traité des quatre fins de l'homme.
-
6 Terme de procédure. Fin et, plus souvent, fins désigne toute espèce de demande, prétention ou exception présentée au tribunal par les parties. Les conclusions des parties demandent qu'il plaise au tribunal adjuger les fins de la requête. Le prévenu demande à être renvoyé des fins de la plainte.
Fin de non-recevoir, refus d'admettre une action judiciaire, en prétendant, par un motif pris en dehors de la demande elle-même et de son mal fondé, que celui qui veut l'intenter n'est pas recevable dans sa demande.
Dans le langage général, fin de non-recevoir, refus pour des raisons extrinsèques. Répondre par des fins de non-recevoir. Opposer des fins de non-recevoir.
Fin de non procéder, se dit de toute exception dilatoire, déclinatoire, etc.
En matière criminelle, fins civiles, les demandes présentées par la partie civile et tendant seulement à une condamnation pécuniaire.
-
7 Terme de commerce et de banque. Fin courant, indique la fin du mois qui court, et fin prochain celle du mois prochain.
On dit aussi : fin janvier, fin février, etc.
-
8À la fin, loc. adv. Enfin, après tout.
Paissez, chères brebis, jouissez de la joie Que le ciel nous envoie ; à la fin sa clémence a pitié de mes pleurs
, Racan, Chant de bergers.Sa présence à la fin pourrait être importune
, Racine, Athal II, 7.Je vous répéterai encore ce que j'ai mandé à M. le duc de Choiseul, c'est que la vérité est la fille du temps, et que son père doit la laisser aller à la fin dans le monde
, Voltaire, Lett. Taulès, 21 mars 1768.Familièrement. À la fin des fins, en fin finale, même sens que enfin.
En fin finale, une certaine enflure La contraignit d'allonger sa ceinture
, La Fontaine, Hermite.À la fin des fins vous nous en direz quelque petit mot
, Sévigné, 410. -
9Sans fin, sans qu'il y ait de terme, de fin.
Vous ne savez que trop que rien n'échauffe tant la poitrine que d'écrire sans fin et sans cesse comme vous faites
, Sévigné, 23 nov. 1688. - 10En fin de compte, finalement.
PROVERBES
La fin couronne l'œuvre, c'est-à-dire, dans les entreprises, dans les affaires, on regarde le succès, et, s'il est bon, le reste est oublié. Cela se met aussi sur des ouvrages, sur des monuments, pour dire seulement : l'œuvre est finie.
Qui veut la fin veut les moyens, quand on veut une chose, il faut accepter les moyens ; on est responsable des moyens.
En toute chose il faut considérer la fin, il ne faut pas s'engager dans une affaire sans en prévoir l'issue. En toute chose il faut considérer la fin
, La Fontaine, Fables, III, 5.
HISTORIQUE
XIe s. Or [je] te vei mort, tute en sui doleruse, Ço peiset mei que ma fins tant demoret
, St Alexis, XCII. La fin du siecle qui nous est en present
, Ch. de Rol. CIX. Promis nous est, fin [nous] prendrons à itant
, ib. CXIV. Jointes ses mains [il] est alet à sa fin [est mort]
, ib. CLXXIII. Deus sait assez coment la fins en ert [sera]
, ib. CCLXXXII.
XIIe s. [je] Ferai la fin de mes chansons oïr
, Couci, X. Que plus [je] ne doi à fin d'amours penser
, ib. …saint Thomas, qui encore ert seanz, E atendeit iluec mort e fin de ses anz
, Th. le mart. 145.
XIIIe s. Mais toutes voies fu la chose menée à tel fin que li empereres li otroia
, Villehardouin, CXII. Et dient cil qui morir le virent, que ce fu uns des homes du monde qui plus belle fin fist
, Villehardouin, XXIII. La fin du conseil fu tele qu'il distrent qu'il demorroient avec eus jusques à la feste Saint-Michel
, Villehardouin, LIX. Au commencement de toutes choses pense la fin
, Latini, Trésor, p. 347. Car cil qui bien ne fait, en la fin le compere [paye]
, Berte, IV. Que Dieu le gart et s'ame fasse à la fin merci
, ib. LIX. Mais en la fin le sait Diex si à point merir [payer, rémunérer]
, ib. LXIII. Noz ne le volons pas nommer devant le [la] fin du livre, se Dix done que noz le metons à fin
, Beaumanoir, 13. Onques de corre [il] ne prist fin, Tant qu'il est à la croiz venus
, Ren. 2302. En la fin de sa bataille venoit le conte de Soissons et monseigneur Pierre de Nouille
, Joinville, 227.
XIVe s. Celui qui donne et non pas pour bonne fin, il n'est pas liberal, mes doit estre appellé autrement
, Oresme, Eth. 404. Si comme de medecin la fin est santé…
, ib. 2. Une huche [il] rompi, où un escrin trouva Où les joiaux sa mere, sachiez, estoient là… Bertran mist tout à fin, à ses gens en donna
, Guesclin. 659. Comme il se fait mauvais meller de larrochin, Ne convoitier aussi le [la] femme à son voisin ; On en vient, à le [la] fois [par fois], à très mauvaise fin
, Baud. de Seb. VII, 744.
XVe s. Ainsi comme ils ont d'usage à faire leurs saignées en Lombardie quandils veulent à un homme avancer la fin
, Froissart, II, II, 226. Messire Barbanoire, qui avoit fait maint meschef sur mer, et mis à fin maint Anglois
, Froissart, I, I, 22. Vous m'avez demandé tout premierement à quel fin il [le comte de Foix] garde tant d'argent
, Froissart, II, III, 9. Quant amours ot oÿ mon cas, Et vit qu'à bonne fin tendi, Il remit sa flesche au carcas
, Chartier, Excusat. de maître Alain. En luy faisant assavoir que le dit accord… n'estoit fait à aultre fin que pour l'aler destruire incontinent
, J. de Troyes, Chr. 1469. Les buveurs d'eau ne font point bonne fin
, Basselin, LIV. Si fit tant à toutes fins que il eut congé d'aller de rechef en Prusse
, Boucic. I, 17. On lui emplist, pour faire fin, D'ung très bon vin blanc de Baigneux ; Maistre François print les deux brocs, L'un après l'autre les bouta
, Villon, Repues franches. Les choses qu'ilz avoient proposées qui estoient tendans à fin de paix
, Commines, V, 16. Tousjours taschoit le roy venir à fin de Bretagne, car il lui sembloit qu'elle estoit plus aysée à conquerir et de moindre deffence
, Commines, II, 2. Les requestes et fins des seigneurs estoient d'entrer dedans Paris pour…
, Commines, I, 8. Luy firent ung procès… et en fin de compte luy trencherent la teste
, Commines, IV, 2. Et à la fin finale si en fist une [trefve] d'ung an
, Commines, III, 3.
XVIe s. Ilz avoient saccaigé les fins maritimes de Olone
, Rabelais, Garg. I, 50. Le long jeuner de tel façon les mine, Qu'à la parfin tombent morts de famine
, Marot, IV, 28. Celuy qui pour sa fin [but] establiroit nostre peine et mesaise
, Montaigne, I, 69. Prinse avecques moderation, la philosophie est plaisante, mais en fin [avec excès, poussée jusqu'à l'extrémité] elle rend un homme sauvage
, Montaigne, I, 224. La riviere croissant tousjours vint à la fin à sortir de rive
, Amyot, Rom. 4. Il vouloit hazarder tout chaudement la bataille, et alloit sollicitant à ces fins les chefs des bandes
, Amyot, Cam. 63. Titus y envoya aussi de ses gens, solliciter pour luy à deux fins
, Amyot, Flam. 10. Belle fin fait qui meurt en bien aimant
, Ronsard, 91. La fin du monde approche, les bestes parlent latin
, Oudin, Curios. fr.
Encyclopédie, 1re édition (1751)
* FIN, s. f. (Grammaire.) terme relatif à commencement ; le commencement est des parties d’une chose celle qui est ou qu’on regarde comme la premiere ; & la fin, celle qui est ou qu’on regarde comme la derniere. Ainsi on dit la fin d’un voyage, la fin d’un ouvrage, la fin de la vie, la fin d’une passion : cette passion tire à sa fin, cet ouvrage tire à sa fin. Une ouvriere diroit en devidant un peloton de fil, ou en travaillant, je touche à la fin de mon fil ; si elle en séparoit une petite portion, voilà un bout de fil ; si elle considéroit ce fil comme un continu, je le tiens par le bout ; si elle n’avoit égard qu’au bout qu’elle tient, & qu’il fût sur le point de lui échapper des doigts, tant la partie qu’elle en tiendroit encore seroit petite, je n’en tiens plus que l’extrémité.
* Fin, (Morale.) c’est la derniere des raisons que nous avons d’agir, ou celle que nous regardons comme telle ; ainsi l’on demande à un homme, à quelle fin avez-vous fait cette démarche ? quelle fin vous proposiez-vous dans cette occasion ? Pressez un homme de motifs en motifs, & vous trouverez que son bonheur particulier est toûjours la fin derniere de toutes ses actions refléchies.
Fin, (Jurispr.) dans le style judiciaire, signifie en genéral but & objet.
Fin civile, est lorsque la procédure est dirigée au civil ; on se sert de ce terme lorsque dans un procès criminel on demande que les parties soient reçûes en procès ordinaire : on dit communément que les parties seront renvoyées à fins civiles.
Fins et conclusions, sont termes synonymes qui signifient l’objet d’une demande.
Fin de nullité, c’est la demande tendante à faire déclarer nulle quelque procédure ou autre acte.
Fins de non payer ; on se sert au palais de cette expression pour signifier des moyens par lesquels un débiteur cherche à éluder le payement de ce qu’il doit.
Fins de non procéder, sont des moyens de forme à la faveur desquels on soûtient que l’on doit être dispensé d’aller en avant sur une demande, jusqu’à ce qu’il ait été statué sur ces fins ou conclusions ; telles sont les exceptions dilatoires, les exceptions déclinatoires, les moyens de nullité, & autres exceptions péremptoires qui se tirent de la forme & non du fond de la contestation. Les fins de non procéder doivent être proposées avant d’avoir contesté au fond, autrement on n’y est plus recevable, excepté lorsqu’il s’agit d’un déclinatoire fondé sur l’incompétence du juge, ratione materiæ : comme quand une matiere temporelle est portée devant un juge d’église ; car une incompétence de cette espece, qui est une fin de non procéder, peut être proposée en tout état de cause. L’ordonnance de 1667, tit. vj. des fins de non procéder, art. 3. veut que ces sortes de causes soient jugées sommairement à l’audience, sans pouvoir les appointer : il y a néanmoins quelquefois des cas où les juges sont obligés de le faire, comme lorsque la décision d’un déclinatoire dépend de faits, & qu’il y a des enquêtes & des titres à examiner. Voyez Bornier, sur l’article 3 que l’on a cité.
Fins de non-recevoir, est toute exception péremptoire au moyen de laquelle on est dispensé d’entrer dans la discussion du fond.
Les fins de non-recevoir se tirent 1°. de la forme ; par exemple, lorsqu’une femme forme une demande sans être autorisée de son mari, ou un mineur sans être assisté de son tuteur ou curateur.
2°. Il y en a qui se tirent du défaut de qualité, comme quand on oppose au demandeur qu’il n’est point héritier de celui dont il reclame les droits.
3°. Du laps de tems, savoir quand il y a quelque prescription acquise.
Aux termes de l’article 5 du tit. v. de l’ordonnance de 1667, les fins de non-recevoir doivent être employées dans les défenses, pour y être préalablement fait droit. (A)
Fin de voiles, (Marine.) Un vaisseau est fin de voiles, lorsqu’il est leger, qu’il porte bien la voile, & qu’il marche très-bien. (Z)
Fin, (Chimie, Métallurgie.) se dit substantivement de l’or & de l’argent, qui sont des métaux parfaits, par opposition au cuivre, à l’étain, au plomb, & au fer, qui sont des métaux imparfaits. On essaie le cuivre pour savoir si le fin (c’est-à-dire l’or & l’argent) qu’il contient peut dédommager des frais du rafraîchissement, de la liquation, du ressuage, & de l’affinage, voyez ces articles, & donner encore quelque bénéfice. Un bon essayeur doit retirer tout le fin qui peut être contenu dans un alliage, sans y laisser la moindre matiere hétérogene. On fait des essais des scories, pour savoir si elles ne contiennent point encore quelque peu de fin. Le mélange d’argent & de plomb qu’on laisse refroidir sans le remuer, ne contient pas une égale quantité de fin dans toutes les différentes parties de sa masse. Voyez Lotissage. Ainsi on leve les essais du plomb encore en bain, pour savoir s’il peut être affiné avec bénéfice, ou si le fin qu’il contient payera les frais de l’affinage : mais il ne faut pas confondre le fin qu’on retire ainsi d’un plomb sortant du catin de réception dans les travaux en grand, pour savoir s’il peut être affiné avec bénéfice, avec le grain de fin qu’on retire d’un plomb granulé en masse, affiné ou non, pour le défalquer ensuite de l’essai auquel on l’employe. Voyez Grain de fin. Fin se dit aussi adjectivement d’un métal imparfait, mais pur, par opposition à son état d’impureté. Un quintal de cuivre maté peut donner vingt livres de cuivre fin : l’étain d’Angleterre passe pour le plus fin que l’on connoisse : le fer de Berry est plus fin que celui de Champagne, ou il a le grain plus fin ; mais cette épithete ne s’est pas encore donnée, que je sache, au plomb, sans doute parce que quand il est dépouillé de toute matiere étrangere, il est par-tout le même dans la nature : on dit aussi dans le même sens, cet or & cet argent sont plus fins que tel autre, soit qu’il y ait vraiment de l’or & de l’argent d’un meilleur aloi que les autres, ou, ce qui est plus vraissemblable, parce qu’ils sont mieux dégagés de toute matiere étrangere ; conditions qui exigent des travaux pénibles, & un grand exercice de la part de l’essayeur ou de l’affineur. Voyez Denier, Karat, Affinage, Raffinage, Départ, Inquart, & Essai. V. Cramer, & le Schluter de M. Hellot. Art. de M. de Villiers.
Fin, (Manége, Maréchall.) Le cheval fin est proprement un cheval de legere taille, tel qu’il doit être choisi dans le nombre des différens chevaux résultans du produit du mélange des diverses races, lorsqu’on le destine au manége, ou à servir en qualité de cheval de maître, en voyage, à la guerre, à la chasse, &c.
Nous demandons que le cheval de manége ait de la beauté, qu’il soit nerveux, leger, vif, & brillant ; que les mouvemens en soient lians & trides ; que la bouche en soit belle ; & principalement que les reins & les jarrets en soient bons, &c.
Dans le cheval de voyage, nous exigeons une taille raisonnable, un âge fait, tel que celui de six à sept années, des jambes sûres, des piés parfaitement conformés, un ongle solide, une grande legereté de bouche, beaucoup d’allure, une action souple & douce, de la tranquillité, de la franchise ; & nous rejettons avec soin celui qui seroit ardent, paresseux, & délicat en ce qui concerne la nourriture.
Le cheval de guerre doit avoir une belle bouche, la tête assûrée, une force liante & souple, de la sensibilité, de l’adresse, du courage, de la legereté ; il ne doit craindre aucun des objets qui peuvent frapper ses sens : il importe encore extrèmement qu’il ne soit point vicieux envers les autres chevaux ; qu’il n’ait point d’ardeur, & qu’il soit d’un bon & facile entretien.
A l’égard du cheval de chasse, nous desirons qu’il soit doüé de legereté, de vîtesse, qu’il ait du fond & de l’haleine, que les épaules en soient plates & très libres ; qu’il ne soit point trop raccourci de corps ; que la bouche en soit bonne, qu’elle ne soit point trop sensible, & qu’il soit plûtôt froid qu’ardent à s’animer.
La tranquillité, la docilité, l’exacte obéissance, la bonté de la bouche, des allures sûres & douces, une taille médiocre, une franchise à l’épreuve de tous les objets capables d’effrayer & d’émouvoir, sont les qualités que l’on doit rechercher dans les chevaux d’arquebuse, dans les chevaux de promenade, & dans les chevaux de femme.
Le cheval de domestique ou de suite, le cheval de cavalier & de dragon, le cheval de piqueur, sont dans le genre des chevaux de selle que nous envisageons comme des chevaux communs & qui peuvent être mis en opposition avec ceux dans lesquels nous trouvons de la finesse.
Le premier doit être bien traversé, bien membré, bien gigoté ; la bouche en doit être bonne, sans être absolument belle ; & l’on ne doit pas s’attacher à l’examen de la douceur ou de la dureté de ses allures.
Il en est de même du second, c’est-à-dire du cheval de troupe, dans lequel il seroit essentiel d’exiger plus d’obéissance, plus de souplesse, plus de legereté, & qui, relativement aux manœuvres qu’il doit exécuter, auroit besoin des secours de l’art, ainsi que le cavalier & le dragon, dont l’ignorance n’est pas moins préjudiciable au bien du service, que la sienne.
Enfin le cheval de piqueur doit être vigoureux, étoffé, doüé d’une grande haleine, & propre à résister au travail pénible auquel il est assujetti.
Quant aux bidets de poste, on doit plûtôt considérer la bonté de leurs jambes & de leurs piés que leur figure & que les qualités de leur bouche. Il faut nécessairement qu’ils galoppent avec aisance, & de maniere que la force de leurs reins n’incommode point le cavalier. Trop de sensibilité seroit en eux un défaut d’autant plus considérable que l’inquiétude qui résulteroit des mouvemens desordonnés des jambes de différens couriers qui les montent, & de l’approche indiscrete & continuelle des éperons, les rendroient inévitablement rétifs ou ramingues.
Il est encore dans le genre des chevaux qui tirent & qui portent, des chevaux plus ou moins fins, plus ou moins communs, & plus ou moins grossiers.
Des chevaux bien tournés & bien proportionnés, d’une taille de onze pouces ; jusqu’à cinq piés trois ou quatre ; qui seront parfaitement relevés du devant, exactement traversés & pleins ; dont les épaules ne seront point trop chargées ; dont le poitrail ne pêchera point par un excès de largeur ; dont les jambes belles, plates, & larges, ne seront point garnies d’une quantité infinie de poils ; dont les jarrets seront nets, bien évuidés, & bien conformés ; dont les piés seront excellens ; qui auront dans leurs mouvemens beaucoup de grace & de liberté, & qui seront justement appareillés de poil, de taille, de marque, & de figure, d’inclination, d’allure, & de vigueur, formeront des chevaux de carrosse qui auront de la finesse & qui seront préférables à tous ceux sur lesquels on pourroit jetter les yeux, lorsqu’on souhaitera des chevaux beaux, brillans, & néanmoins d’un très-bon service.
Certains chevaux de chaise comparés aux chevaux peu déliés que l’on employe communément à tirer cette sorte de voiture, seront dans leur espece envisagés comme des chevaux fins. Le cheval de brancard sera bien étoffé, d’une taille raisonnable, & non trop élevé ; il trotera librement & diligemment, tandis que le bricolier qui sera bien traversé, mais qui aura moins de dessous que lui, & qui sera plus voisin du genre des chevaux de selle, sera tenu à un galop raccourci auquel il fournira avec facilité.
Les autres chevaux de tirage seront plus communs ou moins grossiers selon leur structure, leur épaisseur, la largeur de leur poitrail, la grosseur de leurs épaules plus ou moins charnues, leur pesanteur, l’abondance & la longueur des poils de leurs jambes, &c.
Il en sera ainsi des différens chevaux de bât & de somme qui doivent avoir de la force & beaucoup de reins, &c. (e)
Fin, en Musique, est un mot qui se place quelquefois sur la finale de la premiere reprise d’un rondeau, pour marquer que c’est sur cette finale qu’il faut terminer tout l’air. Voyez Rondeau. (S)
Étymologie de « fin »
- (Nom commun) Du latin fīnis (« confins, frontière, limite, borne, clôture ») dont est issu fīnīre (« borner, finir, cesser »).
- L’adjectif fin est sans doute issu de la même racine : ce qui est fini, qui a une finition, est fin, n’est plus grossier.
Provenç. fin, fi ; espagn. fin ; portug. fim ; ital. fine ; du lat. finem.
Phonétique du mot « fin »
Mot | Phonétique (Alphabet Phonétique International) | Prononciation |
---|---|---|
fin | fɛ̃ |
Fréquence d'apparition du mot « fin » dans le journal Le Monde
Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.
Évolution historique de l’usage du mot « fin »
Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.
Citations contenant le mot « fin »
-
La mort est une fin en soi.
Philippe Héraclès -
Mort : échéance de fin de moi.
Anonyme -
S’aimer comme on se confine : « Il n’avait pas envie de venir et maintenant on va rompre »
Le Monde.fr — Sylvain Kahn : « L’Union européenne est maintenant un Etat » -
Objectif visé : mettre fin aux surprimes pour les Franciliens primo-accédants particuliers et professionnels (bail commercial) présentant un risque aggravé de santé. Car, jusqu'à présent, faire assurer un prêt lorsqu'on est ou lorsqu'on a été malade (cancers, hépatite, leucémie, mucoviscidose, VIH…) relève d'une convention spécifique, l'AERAS (s'assurer et emprunter avec est un risque aggravé de santé).
leparisien.fr — Prêt immobilier : la fin des surprimes pour les primo-accédants malades lancée le 25 août - Le Parisien -
A la fin le renard sera moine.
Proverbe français -
Tout est dans la fin.
Gérard de Nerval -
A tout vivant une fin.
Proverbe arabe -
Fin de siècle, fin de sexe.
Jean Lorrain -
Toute bonne chose à une fin.
Proverbe québécois -
10 juillet, minuit. Trois mois et demi plus tard, l'état d'urgence sanitaire, proclamé par une loi du 23 mars 2020, prendra fin. Avec lui s'en vont plusieurs restrictions imposées pour faire face au coronavirus.
RTL.fr — Coronavirus : qu'est-ce que signifie la fin de l'état d'urgence sanitaire ?
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Traductions du mot « fin »
Langue | Traduction |
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Anglais | end |
Espagnol | final |
Italien | fine |
Allemand | ende |
Chinois | 结束 |
Arabe | النهاية |
Portugais | fim |
Russe | конец |
Japonais | 終わり |
Basque | end |
Corse | finisci |
Synonymes de « fin »
- subtil
- délicat
- délié
- adroit
- achèvement
- terminaison
- terme
- dénouement
- habile
- solution
- conclusion
- mince
Antonymes de « fin »
- animal
- approche
- avènement
- balourd
- barbare
- bonasse
- bouffon
- brut
- butor
- béotien
- bêta
- camard
- camus
- commencement
- condition
- continuation
- début
- départ
- empâté
- entrée
- exorde
- fruste
- germe
- gros
- grossier
- inepte
- inférieur
- jobard
- lourd
- lourdaud
- massif
- milieu
- moyen
- naissance
- niais
- nigaud
- origine
- ouverture
- premier
- principe
- seuil
- simple
- simplet
- sot
- stupide
- tête
- vulgaire
- éclosion
- épais
- bouché
- bête
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