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Fin

Variantes Singulier Pluriel
Féminin fin fins

Définitions de « fin »

Trésor de la Langue Française informatisé

FIN1, subst. fém.

A.− Ce qui constitue la limite d'une durée ou de tout élément qui peut être considéré relativement à la durée.
1. Ce qui marque la limite terminale de quelque chose.
a) [d'une période de temps] Comme je dois rester ici jusqu'à la terminaison de mon roman (laquelle n'aura pas lieu avant la fin de l'hiver) (Flaub., Corresp.,1879, p. 316).Il paraît évident que la sonate, conçue et commencée en 1815, n'a pas été achevée avant la fin de 1816 (Rolland, Beethoven,t. 1, 1937, p. 111):
1. Je préfère penser que de la fin d'août, date de son interruption, à la fin décembre, où cette histoire, me trouvant plié sous le poids d'une émotion intéressant, cette fois, le cœur plus encore que l'esprit, se détache de moi quitte à me laisser frémissant, j'ai vécu mal ou bien − comme on peut vivre − des meilleurs espoirs qu'elle préservait... Breton, Nadja,1928, p. 141.
SYNT. Fin de l'année, de l'après-midi, du jour, de la matinée, du mois, de la nuit, d'une période, de la quinzaine, de la soirée, du trimestre; fin de la jeunesse; fin des âges, des siècles; fin du Directoire, du Moyen Âge, de la République, du tertiaire; fin de la législature.
Style comm. et lang. cour. Fin + nom de mois.Les propriétaires ont eu trente et un mille francs de remboursement fin novembre, et trente-trois mille sept cent vingt-deux, fin décembre (Soulié, Mém. diable,t. 1, 1837, p. 71).Supra ex. 1.
Style comm., pour les règlements. Fin courant. À la fin du mois en cours. Fin prochain. À la fin du mois prochain. Il vous suffit de les [des rentes] vendre au cours et de les racheter fin courant ou fin prochain, au moyen d'un report de 40 à 50 centimes (Boyard, Bourse et spécul.,1853, p. 180).
b) [d'un phénomène, d'un procès/état] Va, retire-toi au désert et attends la fin de ton exil (Ménard, Rêv. païen,1876, p. 119).Notre [canon de] 75, vigoureusement conduit, brisera dans cette région ses entreprises pendant plusieurs jours et jusqu'à la fin de la bataille (Foch, Mém.,t. 1, 1929, p. 103).
SYNT. Fin d'une aventure, d'un bal, d'une carrière, d'un conflit, d'un concert, d'une conférence, d'une course, d'une conversation, d'un débat, d'un dîner, d'un discours, d'une éclipse, d'une existence, d'une grève, d'une grossesse, d'une guerre, des hostilités, d'une leçon, d'une lecture, d'une lutte, de manœuvres, de la messe, de l'office, d'un orage, de la représentation, du séjour, du spectacle, d'une tempête, du travail, des vacances, de la vie, d'un voyage.
c) [d'une chose ayant une structure définie, le plus souvent dans l'espace] Je vois enfin la fin de mon infinissable chapitre (Flaub., Corresp.,1860, p. 374).Sa moustache démesurée, à longs poils droits, s'amincissant indéfiniment de chaque côté et terminée par un seul fil blond si mince qu'on n'en apercevait pas la fin (Maupass., Contes et nouv.,t. 2, Boule de suif, 1880, p. 130).
SYNT. Fin d'un acte, d'une analyse, d'une étude, d'une lettre, d'un livre, d'une œuvre, d'un paragraphe, d'une phrase, d'une scène, d'une strophe, d'un texte, d'un tome; fin de l'intestin.
2. En partic. Partie terminale d'un ensemble, considérée de manière privilégiée. Fin de journée comme toutes nos fins de journée ici : − La causerie au coin du feu, intime (Barb. d'Aurev., Mémor. 3,1856, p. 72).Aussi bien est-ce ce Degas de la fin, libre et décidé, que les peintres modernes aiment (Lhote, Peint. d'abord,1942, p. 20).
Rem. Certains syntagmes cités sous A 1 pourraient se retrouver ici, mais dans un contexte différent.
Fin de semaine. Congé comprenant le samedi et le dimanche (transpos. de l'angl. week-end). Le poker, les sports d'hiver, les fins de semaine à Paris dans des avions particuliers (Morand, Londres,1933, p. 179).Elle lui promettait une fin de semaine heureuse, à la plage (Camus, Exil et Roy.,1957, p. 1596).
Fin de mois. Époque qui comprend les derniers jours du mois, où les ressources s'amenuisent. On se défendait qu'en restrictions... toujours à coups de nouilles, et avec les « boucles » à maman engagées au « clou » chaque fin de mois (Céline, Mort à crédit,1936, p. 69).V. assuré ex. 15.P. méton. Échéances dont le règlement est dû à la fin du mois. Quant au petit commerçant, harcelé par ses fins de mois (Balzac, C. Birotteau,1837, p. 367).
[Dans des expr., souvent avec l'idée de déclin et d'élégance surannée, impliquant de la fragilité]
Fin(-)de(-)siècle. Dernière partie du siècle. Et quel coup, si (...) un maître [un peintre] se révélait, réalisant la formule avec l'audace de la force, sans ménagements, telle qu'il fallait la planter, solide et entière, pour qu'elle fût la vérité de cette fin de siècle! (Zola, Œuvre,1886, p. 223).Emploi adj. Tous les consommateurs se retournaient pour surprendre en confidence avec une Parisienne très fin-de-siècle « l'Homme Préhistorique » (Jouhandeau, M. Godeau,1926, p. 245).Emploi subst. masc. à valeur de neutre. Ces peuples qui se font une vie neuve, qui ignorent le fin-de-siècle, la névrose, la dégénérescence (Morand, 1900,1931, p. 95).
Fin de race. Derniers représentants d'une lignée. C'est néanmoins dans la peinture de ceux qu'il [Zola] appelait des nobles, des « fins de race » que l'égoutier de Médan s'est surpassé (L. Daudet, Dev. douleur,1931, p. 99).
CHASSE. Les fins (d'un animal). Les derniers moments d'une bête forcée avant la curée. Le roi regarde, et ne voit qu'un débutant arrivé avant lui aux fins de la bête (Chateaubr., Mém.,t. 1, 1848, p. 172).
Être sur ses fins. Malgré ses feintes, ses détours, sa vitesse, le cerf était mis sur ses fins et porté bas par la dague des hommes (Genevoix, Dern. harde,1938, p. 160).L'animal poursuivi (...) est enfin « sur ses fins » (Vialar, Rendez-vous,1952, p. 249).
3. [Avec une nuance spéciale]
a) Issue bonne ou mauvaise (d'un phénomène, d'une action, d'un état), dénouement (d'une affaire, d'un récit), conclusion de quelque chose. Si cependant vous jugiez que ma présence peut accélérer la fin de cette affaire, je partirais sur-le-champ (Courier, Lettres Fr. et Ital.,1805, p. 687).Dans une vie terminée, c'est la fin qu'on tient pour la vérité du commencement (Sartre, Mots,1964, p. 166):
2. Mais ce qui écrase tout, ce qui couronne l'œuvre, c'est la fin. Je ne connais rien de plus empoignant que ce dénouement. Flaub., Corresp.,1874, p. 143.
Le mot de la fin. Qui apporte une conclusion, qui n'admet pas de réplique. À quoi ça sert de se batailler. Ils [les agents] auront toujours le mot de la fin finale (Aymé, Rue sans nom,1930, p. 212).
CIN. Fin optimiste, heureuse fin. Dénouement heureux d'un film (transpos. de l'angl. happy ending). La tradition de l'art muet selon laquelle une fin optimiste est seule supportable (Vuillermoz dsLe Temps,13 janv. 1929, 4/5 ds Giraud 1956).
b) Interruption définitive, anéantissement de quelque chose. Fin d'un empire, des temps; le commencement de la fin. Des monuments irrécusables nous apprennent que notre globe a déjà éprouvé plusieurs changements absolus, qui ont été autant de fins du monde (Brillat-Sav., Physiol. goût,1825, p. 138).La fin des guerres, plus d'échafaud, le grand jour, Le plein midi, la paix, la liberté, l'amour! (Hugo, Légende,t. 5, 1877, p. 934).Ils voulaient croire que la ruine du nazisme entraînerait la fin de ce fascisme cagot (Beauvoir, Mandarins,1954, p. 88).
Expr. (évoquant un anéantissement général)
La fin de tout. Voici la fin de tout, s'écria Mmede Rênal, en se jetant dans les bras de Julien (Stendhal, Rouge et Noir,1830, p. 225).
La fin des fins. Un vrai jour du jugement dernier, la fin des fins, la vie impossible, l'écrasement du pauvre monde (Zola, Assommoir,1877, p. 683).
La fin des haricots. La grande horreur, le tumulte, le malaise, la fin des haricots, l'état de siège (Prévert, Paroles,1946, p. 13).
Rem. On trouve aussi les var. la fin des petits pois, la fin des grenouilles (cf. Verlaine, Œuvres compl., t. 3, Invectives, 1896, p. 372).
[S'agissant de pers.] Cessation de l'existence, mort. Que ce soit le besoin immédiat d'argent qui l'ait poussé à cette fin désespérée (Constant, Journaux,1805, p. 218).On espère toujours une fin paisible pour ceux que nous aimons (Green, Journal,1941, p. 58).
SYNT. Fin édifiante, imminente, prématurée, prochaine, tragique; triste fin; approcher de sa fin; sentir sa fin approcher; pressentir, voir venir sa fin; avoir une fin douloureuse.
Faire une fin + qualificatif. Mourir d'une certaine façon. Il fera une fin correcte et décente, sans geindre, sans se débattre, sans demander à faire des aveux pour gagner du temps (Gautier, Fracasse,1863, p. 474).Faire une bonne/mauvaise fin. Avoir une mort édifiante/mourir dans l'impénitence. Modernus fait une mauvaise fin. Je vois six diables (...) prêts à lui cueillir l'âme sur la bouche (France, Mir. Grd St Nic.,1909, p. 82).
c) Achèvement définitif d'un projet, d'une œuvre. Tout doit s'achever dans l'œuvre visible, et trouver par ce fait même une détermination finale absolue. Cette fin est l'aboutissement d'une suite de modifications intérieures aussi désordonnées que l'on voudra (Valéry, Variété V,1944, p. 312).
4. Loc. et expr.
a) [Avec prép., en fonction adv. ou adj.]
α) Tout bien considéré, en dernier ressort. Synon. en définitive, enfin, finalement.
À la fin (souvent en exclamation, en signe d'impatience). Ce ton impérieux m'étonne, à la fin (Lemercier, Pinto,1800, IV, 8, p. 130).Cette appréhension de la rapidité et du néant, à la fin, gâte toute jouissance (Delacroix, Journal,1853, p. 69).
À la fin des fins (fam.). Voyons, tu causes trop, à la fin des fins (Balzac, Cous. Bette,1846, p. 383).Petit à petit, elle va l'oublier et à la fin des fins, si elle n'en trouve pas un qui soit mieux, elle épousera maître Panisse (Pagnol, Fanny,1932, I, 2etabl., 3, p. 73).
À la fin du compte*. Et d'ailleurs, à la fin du compte, l'office des martyrs n'est pas de manger, mais d'être mangés (Bernanos, Dialog. Carm.,1948, 3etabl., 15, p. 1647).En fin de compte (usuel). [Il] se disait qu'en fin de compte il payerait, quand il le voudrait bien, plus de trois mille francs d'impositions directes (Sandeau, Sacs,1851, p. 1).Il suffit qu'il [le consentement au bien] dure pour qu'en fin de compte l'âme tout entière ne soit que bien (Weil, Pesanteur,1943, p. 113).
β) Sans fin. Sans limites, sans bornes, interminable. Arabesques, discussion(s), oscillation sans fin; bavarder, répéter sans fin. Je suis perdu dans des rêveries et des lectures sans fin ni fond (Flaub., Corresp.,1859, p. 346).Mais voyant le chapelet qui glissait sans fin entre ses doigts il s'abstint de l'interrompre (Hémon, M. Chapdelaine,1916, p. 130).
TECHNOLOGIE
Chaîne, courroie sans fin. Dont les extrémités sont réunies l'une à l'autre. Au milieu du cellier, dans un trou de puits gardé par une barrière de fer, une chaîne sans fin descendait aux crayères les paniers pleins et remontait les paniers vides (Hamp, Champagne,1909, p. 151).P. métaph. Ainsi se fait la chaîne sans fin des violences (Clemenceau, Iniquité,1899, p. 143).
Vis sans fin. Vis dont les filets sont en contact avec une roue dentée à laquelle elle imprime un mouvement de rotation perpendiculaire à celui de la vis. La voiturette Peugeot (...) était caractérisée par son « bloc » arrière comportant le moteur (...) le renvoi par vis sans fin et l'ensemble des deux roues motrices, très rapprochées, ce qui permet de se passer de différentiel (Tinard, Automob.,1951, p. 364).
b) verbales
Être à sa fin (rare). Le jour n'étant pas encore à sa fin (Chateaubr., Martyrs,t. 1, 1810, p. 158).
Faire une fin. Adopter un genre de vie stable, le plus souvent en se mariant. Synon. se ranger.Il [l'abbé Prévost] revint aux armes, il les quitta de nouveau, et parut vouloir faire une fin, en prenant l'habit de bénédictin en 1721 (Sainte-Beuve, Portr. littér.,t. 3, 1844-64, p. 453).Il avait trente sept ans, commençait à se faner légèrement, et la douairière trouvait qu'il était pour lui grand temps de faire « une fin avantageuse » (Gyp, Mar. civil,1892, p. 69).Ça l'embête de l'épouser car il n'a pas encore envie de faire une fin (Queneau, Loin Rueil,1944, p. 43).
Mettre à fin (vieilli). Terminer. Ainsi chevauchant, il mettoit à fin, par cent coups de lance fameux, toutes ces aventures chantées par nos poëtes (Chateaubr., Génie,t. 2, 1803, p. 491).Le 19 janvier, je mets à fin l'œuvre infiniment pénible qu'elle exigeait de moi et qui sans cesse m'isolait de sa pensée : l'achèvement du troisième volume (Michelet, Journal,1849, p. 13).
Mettre fin à. Terminer, faire cesser quelque chose. De Paris, il s'associa par de chaleureuses lettres à la révolution qui mit fin aux gaietés sanglantes de l'empire noir (France, Chat maigre,1879, p. 176).Nous allons mettre fin à cette mascarade (Anouilh, Répét.,1950, III, p. 82).
Mettre fin à ses jours, à son existence. Se tuer, se suicider. Il s'en est peu fallu que je ne misse fin à ma vie (Taine, Notes Paris,1867, p. 329).Chez les anciens Danois, chez les Celtes, chez les Thraces, le vieillard arrivé à un âge avancé met fin à ses jours (Durkheim, Divis. trav.,1893, p. 226).
Mener à fin (vieilli). Sachant mener à fin les choses qu'il entreprenait (Barante, Hist. ducs de Bourg.,t. 4, 1824, p. 370).J'en demande pardon à la propreté bretonne, il me semble que la grande affaire de la vaisselle était bientôt menée à fin entre le chien et la servante, l'un de la langue, l'autre du torchon (Nerval, Nouv. et fantais.,1855, p. 153).
Mener à bonne fin. Conduire à sa conclusion, achever. On ne s'occupa plus que de mener à bonne fin l'exploration des plus secrètes portions de l'île (Verne, Île myst.,1874, p. 534).En me demandant de désigner un chef qualifié pour mener cette entreprise difficile à bonne fin (Joffre, Mém.,t. 2, 1931, p. 102).
Prendre fin. Se terminer, cesser. La nuit prenait fin (Huysmans, Sœurs Vatard,1879, p. 12).Son commandement a pris fin quand le dernier de ses hommes est tombé (Sartre, Mort ds âme,1949, p. 207).
Tirer, toucher à sa fin. Cet amour, qui chez lui tirait à sa fin (Sand, Indiana,1832, p. 185).Comme le repas touchait à sa fin (Bosco, Mas Théot.,1945, p. 275).
N'avoir ni commencement ni fin :
3. Le zéro est le nombre sacré. C'est sur lui que tout repose. Sa forme est mystérieuse. Il n'a ni commencement ni fin. Il étreint sans saisir. Sans être, il paraît; et la sphère des mondes est un grand zéro qui se trace vide dans le vide espace. Quinet, Ahasvérus,1833, 3ejournée, p. 235.
B.− But qui constitue le terme de quelque chose.
1. Ce à quoi tend un projet, une action accomplie de façon délibérée, but que l'on vise, objectif que l'on se fixe. Ta seule fin morale est le bonheur, et ton seul devoir le moyen convenu pour le bonheur de tous (Senancour, Rêveries,1799, p. 136).La parole, moyen et fin du philosophe (Valéry, Variété III,1936, p. 170):
4. De là l'« ironie » qui fait de la vie des poètes, et plus encore de leur usage des mots, un continuel scandale à l'égard de l'existence quotidienne : tout ce à quoi nous nous attachons communément est étranger à notre plus haute destinée, et, pareillement, nous usons du langage pour des fins qui ne sont pas celles de ses origines. Béguin, Âme romant.,1939, p. 110.
SYNT. Fin(s) particulière(s), personnelle(s), collective(s), désintéressée(s), utilitaire(s); donner qqc. pour fin à; prendre pour fin; s'assigner, se donner, se proposer pour fin; tendre à des fins; conduire qqc. à ses fins; arriver, parvenir, en venir à ses fins.
Expressions
À (la) seule fin de. Qu'on était bien venu de lui reprocher une cocarde de temps à autre, prise à la seule fin de voir la vie en rose (Zola, Assommoir,1877, p. 579).Je m'astreins pourtant à ce petit effort quotidien à seule fin de ne point laisser se rouiller ma plume (Gide, Journal,1940, p. 21).
À cette fin. Alors la veuve proposa de commémorer sur-le-champ cette rencontre en asséchant un glasse et de pénétrer à cette fin dans la salle de café du Vélocipède boulevard Sébastopol (Queneau, Zazie,1959, p. 165).À cette fin de. Le jour où elle [Modeste] avait assigné Dieu à cette fin d'avoir à lui envoyer un ange (Balzac, Modeste Mignon,1844, p. 50).Ce qui est cause que j'ai le devoir de l'aimer comme ma mère et le droit d'agir à cette fin de la récompenser de son bon cœur (Sand, F. le Champi,1850, p. 190).
Aux/pour fins de. M'apporter − bouteille d'encre de deux sous (...) aux fins d'écrire beaux souvenirs littéraires ou autres pour les chroniques (Verlaine, Corresp.,t. 3, 1887, p. 343).Les trois loulous de Poméranie, dont chacun portait un collier de couleur différente, aux fins d'identification (H. Bazin, Vipère,1948, p. 211).Les utilisations [des radioéléments] pour fins de diagnostic (Goldschmidt, Avent. atom.,1962, p. 232).
À des fins (de); à des fins documentaires, pratiques. Les dirigeants soviétiques ont tenté aussi de faire servir la musique à des fins de propagande politique (Arts et litt.,1935, p. 6407).Le prince G... ne quittait pas son pistolet qu'il faisait servir à des fins généralement domestiques (Morand, Bucarest,1935, p. 237).
À fin de (DROIT). Les réquisitions par lui faites à son tuteur officieux, à fin d'adoption, sont restées sans effet (Code civil,1804, art. 369, p. 69).
À bonne/mauvaise fin. Dans une bonne/mauvaise intention. Il avait fait occire le duc d'Orléans, non pas à bonne fin, non pas pour le bien commun, mais par ambition (Barante, Hist. ducs de Bourg.,t. 3, 1821-24, p. 65).Il a dépensé en une fois, et à mauvaise fin, son trésor d'allégresse heureuse et de fraternelle charité (Sainte-Beuve, Volupté,t. 2, 1834, p. 146).
À toute(s) fins. Pour servir dans tous les cas. D'un côté du couloir, une salle à manger et la cuisine; de l'autre, un salon à toutes fins et la chambre à coucher de la veuve (Balzac, Vieille fille,1836, p. 288).Partout il y a le besoin de s'assurer à toute fin contre des éventualités multiples (Jaurès, Paix menacée,1914, p. 266).À toutes fins utiles. En outre, trois bateaux de transport amèneraient, à toutes fins utiles, deux bataillons d'infanterie de marine (De Gaulle, Mém. guerre,1954, p. 100).
À deux fins (vx). Qui a deux fonctions, deux emplois. Ce garçon était un homme à deux fins, il faisait les vignes de Socquard, il balayait le café, le billard (Balzac, Paysans,1850, p. 317).
Proverbes
La fin justifie les moyens. Est-ce à dire, comme on le répète souvent, que pour le communiste, la fin justifie les moyens? (Lacroix, Marxisme, existent., personn.,1949, p. 20):
5. Elle ne cachait pas beaucoup qu'entre les vainqueurs et les vaincus du jour elle sentait peu la différence, les uns et les autres disant : la fin justifie les moyens. − Et la justice, madame? n'est-ce rien entre les deux camps? Michelet, Journal,1852, p. 187.
Qui veut la fin veut les moyens* (cf. Dumas père, Mariage sous Louis XV,1841, t. 3, 12, p. 168).
PHILOSOPHIE
Fin prochaine. But immédiatement visé par une action. Elle [une politique] ne serait pas chrétienne cependant, si cette fin prochaine n'était rattachée à une fin plus éloignée et plus haute (Maritain, Primauté spirit.,1927, p. 135).
Fin ultime. But vers lequel on dirige toutes ses actions, au-delà duquel on ne peut aller. Ce bien commun temporel n'est pas fin ultime (Maritain, Human. intégr.,1936, p. 189).
Fin intermédiaire. But constituant un moyen en vue d'atteindre une fin ultime. Ce serait une affirmation de l'autonomie du temporel à titre de fin intermédiaire ou infravalente (Maritain, Human. intégr.,1936, p. 189).
DR. But poursuivi selon les règles et les formes du droit. Fins civiles, fins du demandeur.
Fin de non-recevoir. ,,Procédé par lequel le défendeur neutralise la demande, sans la contredire au fond, sans l'attaquer de front`` (Barr. 1967). S'il n'a pas été proposé de fins de non-recevoir, la demande en divorce sera admise (Code civil,1804, art. 246, p. 46).
P. ext., lang. cour. Refus. Lamiel fut très piquée de cette fin de non-recevoir (Stendhal, Lamiel,1842, p. 109).Cette fin de non-recevoir, « ce sage ne-pas-comprendre » dont parlait Rilke (Sarraute, Ère soupçon,1956, p. 35).
2. Ce à quoi tend un être ou une chose, naturellement ou en vertu d'une volonté extérieure à eux. J'ai demandé sa cause à toute la nature, J'ai demandé sa fin à toute créature (Lamart., Médit.,1820, p. 34).La fin des nations, c'est l'unité (...) la fin des fleuves, c'est la mer (Hugo, Actes et par. 2,1875, p. 6):
6. L'homme au jour de sa création avait une égale connaissance de son origine et de sa fin. Séduit par le serpent, il se complut dans sa fin comme si elle lui était propre, et non point celle de la volonté de Dieu, dont il était l'instrument. Et c'est pourquoi une fin lui fut en effet donnée et la mort de ce corps qui lui servait à l'atteindre. Il n'eut plus connaissance que de sa fin et son origine dans le Père lui fut cachée; la chair nous est un mur entre nous et Lui. Claudel, Art poétique,1907, p. 197.
THÉOL., au plur. Ce à quoi tend l'homme considéré dans son âme. Fins dernières. La mort et les récompenses ou les châtiments qui la suivent. J'ai la plus grande peine à maintenir, même tout simplement à placer les fins dernières : la vie future avec tout ce qu'elle comporte, le jugement dernier, le paradis, le purgatoire et l'enfer au premier plan de ma foi (Du Bos, Journal,1928, p. 107).
Prononc. et Orth. : [fε ̃]. Ds Ac. 1694-1932. Homon. faim, formes du verbe feindre. Étymol. et Hist. 1. 2emoitié xes. « terme auquel s'arrête une chose dans l'espace ou dans le temps » ici spéc. « cessation de la vie » (Passion, éd. d'Arco Silvio Avalle, 168); 2. fin xiiie-début xives. « terme auquel on tend » (Gloss. rom., ms. Bilb. royale, 9543 ds T.-L.); spéc. 1462 dr. (Louis XI, Ord. XV, 505 ds Bartzsch, p. 69). Du lat. finis « limite » et « but ». Fréq. abs. littér. : 19 507. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 21 154, b) 28 721; xxes. : a) 30 809, b) 30 992. Bbg. Bertini (M.-T.), Tallineau (Y.). Petit vocab. Informatique (L') nouv. 1977, no80, p. 23. − Dauzat (A.) À seule fin que ou de. Fr. mod. 1940, t. 8, p. 350. − Dubuc (R.). Probl. et solutions. Meta. 1974, t. 19, pp. 84-87. − Georgin (R.). Dates en raccourci. Déf. Lang. fr. 1977, no89, pp. 8-10. − Gohin 1903, p. 336.

FIN2, FINE, adj.

I.− [Dans des expr.]
A.− Emploi adj. Qui constitue l'extrémité ultime de quelque chose (souvent le tout début ou l'extrême fin).
Le fin bout de. Le fin bout des doigts. Née à Paris et Parisienne jusqu'au fin bout de ses ongles roses (Theuriet, Mariage Gérard,1875, p. 46).
Le fin fond de. Repris ma théologie entrecoupée de causeries De omni Re scibili avec l'abbé, et atteint ainsi le fin fond de la nuit (Barb. d'Aurev., Memor. A... B...,1864, p. 439).À la première de Santiago, j'étais debout au fin fond de l'orchestre entre les deux gardes municipaux (Montherl., Notes théâtre,1954, p. 1073).
La fine pointe de. Qu'elle allât dans les jardins dès la fine pointe du printemps (France, Lys rouge,1894, p. 142).Il y en a une [une voix] justement à la fine pointe de ce grand peuplier au-dessus de nous (Claudel, Lune,1949, p. 1282).L'acte même par lequel la fine pointe de notre esprit pénètre dans l'absolu (Teilhard de Ch., Phénom. hum.,1955, p. 244).
Au fig. Le fin mot de. Le mot qui donne la clé de quelque chose. Fabrice comprit le fin mot de tout ce qui lui arrivait (Stendhal, Chartreuse,1839, p. 33).
B.− Emploi subst. masc. à valeur de neutre. Ce qu'il y a de caché, le secret de quelque chose. Les faire naître [les conspirations], les étouffer, charger la mine, l'éventer, c'est le grand art du Ministère; c'est le fort et le fin de la science des hommes d'État (COURRIER, Pamphlets pol., Au réd. « Censeur », 1820, p. 39).Dans tous les cas, je saurai le fin de cette affaire (Stendhal, Rouge et Noir,1830, p. 461).
Le fin du fin. Nous allons pénétrer le mystère! Nous allons savoir le fin du fin! (Hugo, Misér.,t. 1, 1862, p. 765).V. infra II B 2.
C.− Emploi adv. Tout à fait, complètement. Fin saoul. Et maintenant elle voit aussi fin clair que vous et moi (Claudel, Violaine,1901, III, p. 611).Quand vous reviendrez de votre tour de France, la maison sera fin prête (Beauvoir, Mandarins,1954, p. 214).
II.− Usuel
A.− D'un volume très réduit.
1. [En parlant d'éléments très petits] Grain fin, fine gouttelette. Les quenouilles [des amarantes] pendaient, assombries, semant leurs fines graines rondes et noires (Genevoix, Raboliot,1925, p. 116).
2. Fait de particules d'un volume très réduit. Gravier, sel fin; cendre, poudre, poussière, limaille, neige, brume, pluie, pâte fine. Une touffe d'ortie au pied du mur était poudrée de fin plâtre frais (Hugo, Misér.,t. 2, 1862, p. 257).Un fin brouillard montait (Zola, Ventre Paris,1873, p. 679).Si le roc se dresse, elle [la caravane] l'évite, si le sable est trop fin, elle cherche ailleurs un sable dur (Saint-Exup., Citad.,1944, p. 512).
[En parlant d'un aspect sous lequel se manifeste une telle matière] Un crachoir (...) qui était rempli jusqu'aux bords d'un fin poudré de sable (Cendrars, Bourlinguer,1948, p. 342).
[En parlant d'un objet fait d'une substance fine; avec une idée de qualité supérieure de la matière] Porcelaine, poterie fine. Il existait dans ce village de banlieue tout proche de Sèvres, une fabrique de faïence fine sur laquelle on est très mal renseigné (G. Fontaine, Céram. fr.,1965, p. 84).
TECHNOL., emploi subst. fém. plur. Résidus peu volumineux, surtout poussier de houille. Aux mines de Bruay, enfin, les fines, épurées à sec, traversent deux fours tournants (E. Schneider, Charbon,1945, p. 314).
Emploi adv. Moudre fin. Une charcuterie succulente, où de blanches rivières de lard traversaient la chair brune du gibier, mêlée à d'autres viandes hachées fin (Maupass., Contes et nouv.,t. 2, Boule de suif, 1880, p. 151).
3. [Souvent avec une idée de qualité supérieure] Très réduit, particulièrement en ce qui concerne l'épaisseur.
a) Dont l'apparence générale est particulièrement effilée.
α) [En parlant de l'élément lui-même] Et l'on a trouvé sur le pavé un lit de paille fine où la place d'un corps était encore marquée (Hugo, Rhin,1842, p. 409).Des aiguilles électriques montées sur un fin pivot branlent à la moindre variation de la chaleur ou de l'air (Taine, Notes Paris,1867, p. 133).Un annotateur anonyme avait souligné la dernière phrase et écrit en marge, de la pointe fine d'un crayon (Daniel-Rops, Mort,1934, p. 427).
SYNT. Cheveu, poil, fil, herbe, gazon fin(e); aiguille, épée, lame fine; projectile, scalpel fin; colonnette fine; pinceau fin.
Emploi adv. C'est que l'habitude de filer fin existait déjà dans les campagnes de Reims; de filer la laine aussi fin qu'on filait le lin ailleurs (Michelet, Journal,1842, p. 466).
[En parlant de détails anatomiques] Le nez fin et recourbé, l'œil fort noir, la peau ivoirine, soixante ans sur tout cela (Green, Journal,1940, p. 27).Elle est fine et souple, mais elle ne sait même pas se tenir (Anouilh, Répét.,1950, III, p. 81):
1. Alors, un peu en arrière d'elle, il la regarda encore. Le buste et les bras d'une ligne gracile et pure, les hanches riches, les chevilles fines, dans sa belle forme d'amphore vivante, elle lui plut toute. France, Lys rouge,1894, p. 152.
SYNT. Figure, minois, visage, museau, menton, bouche, bec, gorge, tête, taille, jambe, main fin(e); doigts fins.
Dont les éléments composants sont minces et rapprochés. Peigne, treillis fin. Tamisage au travers d'un tamis très fin (Brajnikov, Pétrogr. et rayons X,1936, p. 25).
Emploi adv. Du maïs en des paniers tressés fin (Cendrars, Bourlinguer,1948, p. 375).
β) [En parlant d'une forme, de l'aspect extérieur d'un élément]
Croissant, grainé, réseau fin. Le lacis fin des vergues sur le ciel (Samain, Chariot,1900, p. 36).Du fin liséré de moustache qui courait sur la lèvre (Martin du G., Thib.,Été 14, 1936, p. 209).
Découpure fine, trou fin. Plus la masse M est élevée plus il est nécessaire d'employer une fente fine pour déceler une même différence de masse (MmeP. Curie, Isotopie,1924, p. 95).
Dessin fin. J'étais accoutumé à le voir rêver tout un jour sur cette petite écriture fine et élégante (Vigny, Serv. et grand. milit.,1835, p. 75).
Profil fin, silhouette fine, allongement fin d'un corps, galbe fin d'un visage. Le fin modelage de sa figure passée, perdu, enfoui dans sa pleine et grosse face de ces dernières années (Goncourt, Journal,1888, p. 763).Il avait une figure grasse aux traits fins (Hémon, M. Chapdelaine,1916, p. 77).
Structures fines. La mécanique ondulatoire, sous sa forme primitive telle que nous l'exposons en ce moment, n'est pas relativiste (...) : c'est pourquoi elle ne peut rendre compte des structures fines (L. de Broglie, Théorie quanta,1959, p. 197).
b) [En parlant d'un élément caractérisé par son étendue, mais sa faible épaisseur] J'ai pris du papier fin pour pouvoir mettre la lettre que je lui écris sous ce pli sans indiscrétion (Balzac, Corresp.,1837, p. 339).Il avait une chemise, une chemise de batiste si fine que je l'avais cru nu (Goncourt, Journal,1859, p. 629).
SYNT. Écorce, cuir, membrane, peau fin(e); étoffe, tissu, dentelle, drap, gaze, laine, lin, mousseline, soie, toile, zéphyr fin(e).
[En parlant d'objets faits de tissu ou de cuir fin] Fait d'une matière très mince et par là même d'une qualité délicate. Chemise, mouchoir fin(e); lingerie fine; chaussure fine. Acheter à Lucien des souliers fins chez le meilleur bottier d'Angoulême (Balzac, Illus. perdues,1843, p. 55).N'épargnant ni le linge fin à broderies fenestrées, ni la poudre d'iris, ni le musc (Gautier, Fracasse,1863, p. 239).Il réendossa sur le fin jabot sa vareuse qu'il boutonna solidement et sa blouse fripée (Alain-Fournier, Meaulnes,1913, p. 48).
Emploi subst. masc. Linge fin. Blanchisseuse de fin. Bien connu à Montparnasse, ainsi que sa garce, Gabrielle, une repasseuse de fin (Cendrars, Bourlinguer,1948, p. 193).
4. P. anal. [Souvent avec une idée de qualité supérieure] Ténu, peu appuyé, délicat.
[En parlant de choses perçues par la vue] Étincelle, ombre fine; regard fin. Vieille tête de négociant, fatiguée et distinguée, sourire fin (Goncourt, Journal,1855, p. 207).Le tout peint dans des tons fins délicieux, dans une gamme de pâleurs argentées, de verts noyés de lait, de gris et de bleu discrets (Huysmans, Art mod.,1883, p. 55).
[En parlant de choses perçues par l'odorat ou le goût] Odeur, parfum, relent fin(e); goût fin. L'air était embaumé du parfum des lauriers-menthes, dont les bouquets de fleurs blanches, alors en pleine floraison, dégageaient les plus fines senteurs aromatiques (Verne, Enf. cap. Grant,t. 2, 1868, p. 185).L'Azalée aux fleurs d'or, dont son souffle comme un autre printemps, propageait le fin arome (Claudel, Poés. div.,1952, p. 308).
[En parlant de choses perçues par l'ouïe] Son fin. V. carillon ex. 2.
[En parlant de choses perçues par la pensée] Plaisanterie, satire fine. Une ironie si fine et si voilée, que souvent il était ironique pour lui-même et seul dans le secret de son rire intérieur (Goncourt, Ch. Demailly,1860, p. 73).
B.− Ne comportant pas d'élément qui en altère la qualité.
1. Domaine du concr.
a) De la plus grande pureté. Or, argent, métal fin; diamant fin; pierre, émeraude fine. Un sac à tabac, brodé d'or et de perles fines (About, Roi mont.,1857, p. 81).Les outils sont d'acier fin, de fil ardent, résistants (Pesquidoux, Chez nous,1923, p. 154).On leur vendra pour de l'argent fin ce qui contient un tiers d'étain ou de plomb (Faral, Vie temps st-Louis,1942, p. 74).
Couleurs fines. Il possède chez lui tout un assortiment de couleurs fines en tubes (Romains, Hommes bonne vol.,1932, p. 137).
b) [En parlant d'aliments] D'une qualité délicatement agréable, souvent recherchée. Beurre, gibier, bouteille, liqueur, bière, épice, épicerie fin(e); morceaux fins. Vous n'avez pas prodigué les vins fins et le veau froid à un ingrat (Reybaud, J. Paturot,1842, p. 326).On lui gardait les plus fines pièces pêchées par la Marie-Rose (Hamp, Marée,1908, p. 62).Gâteau savoureux, pesant à la fois et feuilleté, imbibé de fine graisse d'oie (Pesquidoux, Chez nous,1923, p. 19).
Fine fleur (de farine). Ce qui reste de la farine une fois épurée du son qu'elle contenait. Un pain fait spécialement pour moi, à la fine fleur de froment (Cendrars, Bourlinguer,1948, p. 321).Au fig. Ce qui est de la meilleure qualité, ce qui constitue l'élite. Je vous apporte à choisir, et en abondance, la fine fleur des rasoirs anglais, en acier d'argent (Lamart., Corresp.,1831, p. 193).C'était la fine fleur de la société savante (Duhamel, Maîtres,1937, p. 235).
Fines herbes*.
Emploi subst. fém. Fine + compl. prép. de désignant la provenance.Huître de bonne qualité. Fine(-)de(-)claire(s). Huître de bonne qualité élevée dans une/des claire(s)*. [Avec compl. prép. de désignant un lieu] C'est le mélange d'eau douce et d'eau de mer qui fournit aux huîtres de Bélon leur saveur, leur parfum, leur finesse, ce qui permet de les appeler « fines de Bélon », plus précisément « fines de la rivière de Bélon » (H. Gault, C. Millau, Guide gourmand de la France,Paris, Hachette, 1970, p. 720).
Fin repas, souper fin. Un fin dîner, avec un potage au blé vert, des langues de rennes de Laponie, des surmulets à la provençale, une pintade truffée (Goncourt, Journal,1882, p. 157).
Partie fine. Partie de plaisir en galante compagnie. Les parties fines chez le traiteur! Les bals masqués! Le champagne! (Flaub., Corresp.,1853, p. 238):
2. Un second narrait qu'il avait vu, le jour de sa capture, un général et son chauffeur manger sur la même petite table pliante, dressée des propres mains du général tandis que le chauffeur allait faire remplir deux gamelles à la plus proche « roulante ». Le souvenir de tant de parties fines où s'étaient distingués les officiers français, le luxe de leurs uniformes comparés aux nôtres, (...) échauffaient les aigreurs... Ambrière, Gdes vac.,1946, p. 44.
c) [En parlant d'un travail, d'un objet fabriqué] D'une grande perfection. Ce sont tous trois d'excellents ouvriers, fournissant la plus fine coutellerie de la rue Richelieu (Goncourt, Journal,1860, p. 734).À huit ans ma fille me brodait ce napperon, tenez... Oh! ce n'est pas du travail fin, mais c'est gentil tout de même (Colette, Mais. Cl.,1922, p. 267).
2. Domaine de l'abstr.Révélant de grandes qualités de distinction. Fine élégance. [J.-J. Ampère] s'y vit initié [à Rome] chaque jour à la plus haute et à la plus fine société (Sainte-Beuve, Nouv. lundis,t. 13, 1863-69, p. 195).Ce que j'admire toujours en lui, c'est sa race, sa qualité fine d'homme supérieur (Renard, Journal,1906, p. 1054).
Le fin du fin. Le nec plus ultra. Être toujours présent et ne jamais déplaire, c'est le fin du fin d'un métier qui ne s'apprend pas : il y faut être né (Mauriac, Vie Racine,1928, p. 181).Il y a bien à Bucarest d'autres confiseries célèbres (...) mais le fin du fin, le véritable arcane, c'est Capsa (Morand, Bucarest,1935, p. 165).V. supra I B.
C.− D'une très grande sensibilité aux moindres détails.
1. [En parlant des sens] Qui perçoit les moindres nuances. Œil, odorat, ouïe fin(e). Il faut avoir la vue bien fine et le coup d'œil très-juste (J. de Maistre, Soirées St-Pétersb.,1821, p. 188).L'oreille très fine du reporter perçut un glissement qui venait à lui, un léger craquement de branches (G. Leroux, Roul. tsar,1912, p. 98).
Avoir le nez fin. Avoir un odorat sensible. Il avait le nez fin, il sentait de loin les bonnes choses (Zola, Faute Abbé Mouret,1875, p. 1366).
Au fig. Être capable de découvrir ce qui est tenu caché. Synon. avoir du flair.J'ai le nez fin; je flairais depuis longtemps ce qui arrive aujourd'hui (Sandeau, Sacs,1851, p. 44):
3. − Ne vous tracassez donc pas, fit Joseph avec autorité. Sans doute, elle est sur le point de savoir et de comprendre, mais ce n'est pas fait encore. Il y a des tas de choses qu'elle a failli savoir et qu'elle a, pendant longtemps, fait effort pour ne pas savoir. − Elle a le nez fin, chuchota Ferdinand. Cécile eut un geste d'impatience. − Je suis de l'avis de Joseph. Il faut qu'elle ne sache rien. Alors? Duhamel, Terre promise,1934, p. 189.
Avoir l'oreille fine. Avoir un sens de l'ouïe particulièrement sensible. Le capitaine Cruchet, qui a l'oreille fine, se retourne, lèvres pincées (Dorgelès, Croix de bois,1919, p. 66).
2. [En parlant d'une personne ou de ses facultés ou activités]
a) Qui manifeste une sensibilité particulièrement aiguë aux moindres nuances.
α) [En parlant d'une pers.] Doué d'une pénétration, d'un discernement, d'une justesse de jugement particulièrement aigu; capable d'une grande délicatesse de sentiment. Pour les âmes un peu nobles ou un peu fines, mieux valait la monotonie et la paix du cloître (Taine, Philos. art,t. 1, 1865, p. 79).Elle est trop fine pour n'avoir pas eu honte de son mari (Radiguet, Bal,1923, p. 195).
En partic. [Toujours antéposé] Qui témoigne d'une compétence particulière dans un domaine donné. Fin connaisseur, dégustateur, gourmet, limier, tireur; fine couseuse; fine gueule, fine lame. Et même ce qu'il dit de l'art n'est pas d'un dilettante délicat, fin appréciateur de l'art (Goncourt, Journal,1896, p. 912).Il ne peut exister à mon goût plus fin diseur de ces jolis riens qui sont tout (Rostand, Cyrano,1898, III, 1, p. 112).
β) [En parlant de facultés ou d'activités] Délicat, pénétrant, précis.
− Domaine de l'esprit.Critique, intelligence, observation, pensée fine. La cadette a une sensibilité délicate, susceptible d'exaltation, des idées fines et profondes (Maine de Biran, Journal,1818, p. 158).Combien ses recherches, et les analyses très fines et très précises dont elles procèdent, avaient transformé à mes yeux le problème littéraire (Valéry, Variété II,1929, p. 188).
À propos du comportement. Jeu très fin, passe fine. Ce mastoc, même s'il cogne, ne peut avoir une boxe fine (Montherl., Olymp.,1924, p. 343).
b) Malin, rusé.
α) [En parlant d'une pers.] Comme il était fin politique, pour parler le langage du tems, il usa de la plus grande fausseté (Baudry des Loz., Voy. Louisiane,1802, p. 130).Il est fin et cauteleux (Stendhal, Rouge et Noir,1830, p. 395).
Expressions
Fin matois, fin renard, fine mouche. La France est une fine commère, il n'est pas facile de la surprendre (Balzac, Illus. perdues,1843, p. 405).
Ma fine (appellatif pop.). Écoutez, ma fine, pourquoi ne s'arrangerait-on pas cette nuit, nous deux, gentiment? (Bernanos, Crime,1935, p. 730).
Faire le fin, jouer au plus fin (avec emploi subst.). Il ne faut pas jouer au fin avec moi, lui dit Janin (Goncourt, Journal1857, p. 329).Pourquoi est-ce le ciel aujourd'hui qui joue au plus fin et au plus têtu avec moi! (Giraudoux, Sodome,1943, I, 4, p. 85).
β) [En parlant du comportement] Malgré ce trait de fine politique, jamais M. de Rênal n'avait voulu les recevoir chez lui (Stendhal, Rouge et Noir,1830p. 141).Nous croisâmes Bloch qui m'adressa un sourire fin et insinuant (Proust, J. filles en fleurs,1918, p. 879).
γ) P. antiphrase. Avoir l'air fin. N'empêche que, vous et moi, sans le moindre papier officiel pour les fouilles, on a l'air fin! (J. Dombrovski, Le Conservateur des antiquités, trad. par J. Cathala, Paris, Julliard, 1979, p. 224).
3. Fin voilier. Bâtiment allant bien à la voile au plus près du vent. À cette heure, le plus fin voilier de la Méditerranée n'eût certes pu rattraper la petite tartane qui cinglait à pleines voiles vers Livourne (Dumas père, Monte-Cristo,t. 1, 1846, p. 266).
REM.
Finet, ette, adj.,vx et rare. Dimin. de fin2. a) [Correspond à fin2II A 2] Une belle année et de la farine finette, et voici des crêpes sautées au grand air (La Varende, Heur. humbles, Phoebé, 1942, p. 108).b) [Correspond à fin2II C 2 b] Celui-ci sera un beau soldat s'il continue (...) celui-là sera finet et entendu comme son père (Sand, Pte Fad.,1849, p. 208).
Prononc. et Orth. : [fε ̃], fém. [fin]. Homon. faim, formes du verbe feindre. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. a) Ca 1100 « qui présente un caractère de perfection, affiné (de l'or) » (Roland, éd. J. Bédier, 652); b) ca 1245 « qui discerne (ou présente) des nuances » (Ph. Mousket, Chron., 9715 ds T.-L.); ca 1320 « dont l'habileté s'accompagne de duplicité » (Ovide moralisé, Commentaire Copenhague, éd. C. de Bœr, t. 5, p. 408); 2. fin xiiies. finne emploi adv. devant un adj. « absolument » (Chastelain de Coucy, éd. J. E. Matzke et M. Delbouille, 151); 3. ca 1500 « qui est à l'extrémité » (Ph. de Commynes, Mém., éd. J. Calmette, t. 3, p. 265), subsiste dans des loc. telles que fin fons (1507-08 Eloy D'Amerval, Livre de la Deablerie, éd. Ch.-Fréd. Ward., 170a); 4. a) ca 1450 « qui est mince (opposé à épais) » (Myst. du Vieil Testament, éd. J. de Rothschild, XXXVIII, 36374); b) 1432 « qui est de petite taille » (Baudet Herenc, Doctrinal de la sec. rhét. ds Langlois, Seconde rhétorique, 109). Même mot que fin1*, dér. du sens « degré suprême de quelque chose » du lat. finis, d'où « accompli », « délicat », « qui est le point extrême ». Cf. le lat. médiév. finus « de belle qualité » (1058 ds Nierm.). Fréq. abs. littér. : 3 518. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 3 418, b) 4 810; xxes. : a) 5 824, b) 5 964.
DÉR.
Finer, verbe trans.Débarrasser une substance de ses impuretés. On fit venir à grands frais du plomb, de la poudre et du soufre, que les femmes finaient pour le service des canons et des couleuvrines (France, J. d'Arc,t. 1, 1908, p. 134).Rem.
Finage, subst. masc.Opération consistant à débarrasser la fonte du silicium qu'elle contient. Synon. mazéage. Cf. Barnerias, Aciéries, 1934, p. 49.
[fine]. 1resattest. début xives. part. passé adj. « affiné (de l'or) » (Hercule et Phileminis, Richel. 821, fo1dds Gdf.), 1466 finer « rendre plus fin » (Pierre Michault, Doctrinal du temps présent, éd. Th. Walton, XXXI, 24, p. 81). av. 1544 (Cl. Mar., Rond. responc. par Vict. Brodeau, éd. 1596 ds Gdf.); de fin2« qui est mince, de petite taille », suff. * puis dés. -er; à distinguer de finer altération de finir, cf. finance. Fréq. abs. littér. : 1.
BBG. − Duch. Beauté. 1960, p. 160. − Grundt (L.O.). Ét. sur l'adj. invarié en fr. Bergen-Oslo-Tromsø, 1972, p. 75, 80, 150; pp. 390-391, 407-410.

Article lié : « À toutes fins utiles » ou « à toute fin utile » ?

Wiktionnaire

Nom commun 1 - français

fin \fɛ̃\ féminin

  1. Ce qui termine une chose, en marque la limite, en est l'extrémité.
    • Ce butoir marque la fin de la voie ferrée.
  2. Terme, point ultime de ce qui a une durée, une étendue.
    • Je vous verrai avant la fin de l'année.
    • La rangée d'arbres qui marque la fin de la propriété.
  3. Cessation, interruption ; moment où quelque chose s'achève.
    • La fin d'une maladie.
    • La fin des hostilités.
  4. Mort.
    • Je n’ai pas envie de mourir, et je lutterai. Mais si la partie est perdue, je veux faire une bonne fin. — (Albert Camus, La Peste (1947).)
    • Tout au long de notre existence, nous ressentons la tension entre l’inévitabilité de la mort et l'envie de continuer à exister. Que nous en soyons conscients ou non, l’inévitabilité de la fin est source d'anxiété. — (Anna Gallotti & ‎Maryvonne Lorenzen, Faire les bons choix, Éditions Eyrolles, 2015, p. 145)
  5. Objectif ; finalité.
    • L’unique fin des êtres semble de devenir la pâture d’autres êtres destinés à la même fin. — (Anatole France, Les Dieux ont soif, Calmann-Lévy, 1912, chap. 6, page 79)
    • Il fit peser les camions aux points de départ, d'arrivée, et en chemin. Cela n'éveilla pas les soupçons : on pèse les camions à des fins fiscales. — (Vladimir Volkoff, Le Berkeley à cinq heures, L’Âge d’Homme, 1993, page 23)

Adjectif - ancien français

fin \Prononciation ?\ masculin

  1. Fin.

Nom commun - ancien français

fin \Prononciation ?\ féminin

  1. Fin.

Adjectif - français

fin

  1. Délié, menu, mince ou étroit.
    • La pointe de ce crayon est trop fine.
    • L’aiguille était si fine qu’elle passait entre les mailles du tricot sans effort.
    • Une écriture extrêmement fine.
    • Elle a les cheveux fins comme de la soie.
    • Toile fine.
    • Papier fin.
    • Sable fin.
    • Poudre fine.
    • Pluie fine.
    • Plume fine, plume à écrire dont la pointe ou le bec est fin.
    • Pinceau fin, crayon fin.
    • Avoir la taille fine, avoir la taille déliée et bien faite.
    • Avoir la jambe fine.
    • Faire fine taille, serrer ses vêtements de façon à s’amincir.
  2. Élégant, délicat, gracieux.
    • Des contours fins et gracieux.
    • Pinceau fin, burin fin. Peinture ou gravure finement exécutée.
    • Ton fin, Touche fine.
    • Passage fin, dégradation insensible et adroitement ménagée d’un ton, d’une couleur à une autre.
  3. Raffiné, qui n’est pas commun, qui est excellent en son genre.
    • Notre homme était un officier supérieur à la retraite qui cachait, j’allais l’apprendre assez vite, une fine culture littéraire derrière son côté scrogneugneu. — (Georges-Noël Jeandrieu, La société Jupiter, Éditions du Seuil, 1988, page 115)
    • Vins fins.
    • Épice fine.
    • Fine fleur de farine.
    • Moutarde fine.
    • Porcelaine fine.
    • Lames fines.
    • Aiguilles fines.
    • Linge fin.
    • Des mets fins et recherchés.
    • Fines herbes. Voyez « herbe ».
    • C’est une fine lame, c’est un habile tireur d’épée. Se dit aussi, par extension, d’une personne habile et rusée.
    • Fin voilier se dit d’un bâtiment qui marche bien et qui porte bien la voile.
  4. (Figuré) Dernier, plus éloigné.
    • Le fin fond, l’endroit le plus profond, le plus reculé.
    • Au fin fond de la mer.
    • Il vient du fin fond de la Bretagne.
    • Le fin mot, paroles par lesquelles une personne fait entièrement connaître ses vues, son intention.
    • Ne vous faites plus attendre, dites-nous le fin mot. Cette locution désigne aussi Le sens caché, le motif secret.
    • Je vais vous dire le fin mot de l’affaire.
    • Il refuse cette place; c’est qu’il en voudrait une meilleure : voilà le fin mot.
  5. Véritable.
    • Une broderie d’or fin.
    • Une dentelle d’argent fin.
    • Pierre fine.
  6. Aiguisé, exact, en parlant des sens.
    • Son ouïe, très fine ainsi que la conservent certains vieillards, lui laissa percevoir, [], le bruit particulier, sorte de grincement aigu que produisait toujours, quand on l’ouvrait ou qu’on la fermait, la porte mal graissée de l’étable. — (Louis Pergaud, La Vengeance du père Jourgeot, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
    • Il a le nez, l’odorat, le goût fin.
    • Cet aveugle a le tact extrêmement fin.
    • Avoir l’oreille fine, entendre facilement les moindres paroles, discerner les moindres fausses notes en musique.
    • Avoir le nez fin, avoir de la sagacité, prévoir les choses de loin.
    • Cet homme a le nez fin, on ne le trompe pas aisément.
    • Un fin gourmet.
  7. (Figuré) Subtil ; sagace.
    • De ces cervelles fines, la plus fine était la petite Brulette, emmi les filles, et des plus épaisses, la plus épaisse paraissait celle de Joseph, emmi les garçons. — (George Sand, Les Maitres sonneurs, Londres : George Bell & Sons (Les Classiques Français Illustrés, publiés sous la direction de Daniel O’Connor), 1908, page 4)
    • Avoir l’esprit fin, le jugement fin, le goût fin.
    • Des yeux fins, un regard fin, une physionomie fine, des yeux, un regard, une physionomie qui annoncent de l’esprit.
  8. Spirituel.
    • Il avait honte de faire sotte figure devant cet homme plus instruit qu’il ne l’était lui-même et qui souriait d’un air entendu presque à chaque phrase, comme s’il venait de dire quelque chose d’exceptionnellement fin. — (Julien Green, Moïra, 1950, réédition Le Livre de Poche, page 89)
    • Raillerie fine.
    • Trait fin.
    • Mot fin.
    • Expression fine.
    • Ils n’ont pas senti tout ce qu’il y a de fin dans cette réponse.
    • Cet acteur a le jeu fin et spirituel.
    • C’est une distinction très fine et que tous les esprits ne peuvent saisir.
  9. Habile, avisé, rusé.
    • Un fin connaisseur des intrigues du capitalisme français l’avoue : jamais en quarante ans il n’avait vu un tel déchaînement de passions et de haine. — (Jean-Michel Bezat, Isabelle Chaperon et Nabil Wakim, Bataille pour la présidence d’Engie : coups bas, sexisme et boules puantes, Le Monde. Mis en ligne le 13 février 2018)
    • C’est un fin matois.
    • Plus fin que lui n’est pas bête, se dit de quelqu’un qui est fort adroit et fort rusé.
    • Bien fin qui l’attrapera.
    • C’est un fin renard.
  10. Qui est fait avec adresse, rusé.
    • Le tour est fin.
    • Sa diplomatie a été fine dans cette affaire.
  11. (Québec) Gentil, serviable, attentionné.
    • «Il était fin, on s’ennuie», a raconté une voisine, expliquant que le défunt était père de trois enfants et qu’il était un grand amoureux de musique, notamment d’Elvis Presley. — (Michaël Nguyen et Jonathan Tremblay, Un Lavallois accusé d’avoir tué un aîné, Le Journal de Montréal, 18 octobre 2020)
    • « Les emmerder », comme disait Macron.
      Ça, ça fonctionne.
      Mais que voulez-vous : ici, au Québec, on est fins.
      — (Richard Martineau, Non-vaccinés: au Québec, on est bonasse!, Le Journal de Québec, 27 janvier 2022)

Nom commun 2 - français

fin \fɛ̃\ masculin

  1. Summum, quintessence, ce qu’il y a de plus subtil dans un sentiment, dans une pensée.
    • Il rappela avec une douleur qui trouvait de l’écho chez moi l’heureux temps où un étranger vêtu à la française aurait été hué dans les rues et criblé de pelures d’oranges, où les toreadores portaient des vestes brodées de fin qui valait plus de cinq cents piécettes, […] — (Théophile Gautier, Voyage en Espagne, Charpentier, 1859)
    • Le fin du fin.
  2. Personne rusée.
    • Jouer au plus fin, rivaliser d’adresse et de ruse pour venir à bout de ses desseins.
  3. Or ou argent qui se trouve dans un alliage, surtout lorsqu’on parle de monnaies.
    • Tirer tout le fin qui est contenu dans un alliage.
    • Il y a tant de grammes de fin dans cette monnaie.
    • Grain de fin, bouton de fin. Or ou argent obtenu par la coupelle.
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Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition (1932-1935)

FIN. n. f.
Ce qui termine une chose, ce qui en est l'extrémité. Il est opposé à Commencement. À la fin, sur la fin, vers la fin du jour. La fin de l'année. La fin de la vie. La fin d'un règne. La fin du monde. La fin d'une séance. Écoutez-moi jusqu'à la fin. Une affaire qui va prendre fin. Cela tire à sa fin. Il me tarde d'en voir la fin. Tout prend fin en ce monde. Dieu n'a ni commencement ni fin. La fin de ses travaux. La fin d'un discours. Discours sans fin, Discours trop long. Disserter sans fin, Disserter trop longuement. Mettre fin à une chose, La terminer, la faire cesser. Il est temps de mettre fin à cette affaire. La nuit mit fin au combat. Mener une chose à bonne fin, La terminer heureusement. Mot de la fin, Trait qui clôt une conversation, une discussion, un discours, une scène, etc. En termes de Commerce et de Banque, Fin courant, désigne La fin du mois qui court. Prov., La fin couronne l'œuvre. Voyez COURONNER. Fam., Faire une fin, Se fixer, se ranger et plus particulièrement par le mariage. N'avoir ni fin ni cesse, Ne point finir, ne point cesser, et aussi S'opiniâtrer à une chose. Il n'eut ni fin ni cesse qu'il n'eût obtenu ce qu'il demandait. Sans fin, en termes d'Arts et spécialement de Mécanique, s'applique à des organes de transmission continue animés eux-mêmes d'un mouvement continu. Courroie sans fin. Chaîne sans fin. Vis sans fin. En fin de compte, Finalement. Fam., À la fin des fins, Enfin, après une longue attente. Il signifie particulièrement Mort. Ce prince eut une fin tragique. Il a fait une belle, une bonne fin, une fin exemplaire. Il voyait approcher sa fin. Il avait le pressentiment de sa fin prochaine. Je sens que ma fin est proche. Sa fin fut édifiante. En termes de Chasse, Le cerf est sur ses fins, Le cerf est bien las et près d'être forcé.

À LA FIN, loc. adv. Enfin. À la fin, il est convenu de tout.

FIN signifie aussi Ce qu'on se propose pour but, ce pour quoi on agit. Fin prochaine. Fin éloignée. La fin dernière. Quelle fin se propose-t-il? Aller, tendre à ses fins. Pour arriver à ses fins. En venir à ses fins. À quelle fin avez-vous fait cela? Les fins véritables, les fins secrètes de ce négociateur. Prov., Qui veut la fin, veut les moyens. À ces fins, Afin de remplir l'objet qu'on se propose. À ces fins vous prendrez telle mesure. On dit plutôt À cette fin. Faire une chose à bonne fin, à mauvaise fin, À bonne, à mauvaise intention. À telle fin que de raison se dit, en style d'Affaires, pour exprimer qu'on fait une chose dans la pensée qu'elle pourra être utile, sans dire précisément à quoi elle servira. Faisons un procès-verbal de l'état des lieux, à telle fin que de raison. On dit dans le même sens À toutes fins utiles. En termes de Procédure, Fin de non-recevoir, Exception qui consiste à soutenir que la partie adverse n'est pas recevable dans sa demande. Alléguer, opposer la fin de non-recevoir. Il a été débouté par fin de non-recevoir. On dit aussi dans le langage courant : Il a répondu à ma demande par une fin de non-recevoir. En Matière criminelle, Fins civiles, Les demandes présentées par la partie civile et qui ne tendent qu'à une condamnation pécuniaire.

FIN signifie encore But auquel un être tend par sa nature. Tout dans le monde est fait pour une fin. Nul ne peut échapper à sa fin. En termes de Théologie, Les quatre fins de l'homme ou les fins dernières de l'homme, La mort, le jugement, le paradis ou l'enfer.

Littré (1872-1877)

FIN (fin) s. f.
  • 1Celle des deux extrémités où une chose cesse d'exister, en parlant soit de l'espace, soit de la durée. L'espace n'a ni commencement ni fin. Je hais les pièces d'éloquence Hors de leur place et qui n'ont point de fin, La Fontaine, Fabl. IX, 5. Et vos ravissements ne prendraient point de fin, Molière, Tart. I, 6. Votre malheur par là trouve une heureuse fin, Th. Corneille, Ariane, III, 3. Toutes les choses de ce monde prennent fin, Sévigné, 265. Vous n'en trouverez pas sitôt la fin, Sévigné, 407. La censure tire à sa fin, Bossuet, Lett. quiét. 71. Le ciel sembla promettre une fin à ma peine, Racine, Bérén. I, 4. Quoique Arsinoé fût plus âgée que Ptolémée, et trop vieille, quand il l'épousa, pour avoir des enfants, il l'aima tendrement et constamment jusqu'à la fin, Rollin, Hist. anc. Œuv. t. VII, p. 454, dans POUGENS. Avant la fin de la journée, Ils [les œufs] montaient à plus d'un cent, La Fontaine, Fabl. VIII, 6. Je suis l'homme qui accoucha d'un œuf ; il en avait pondu cent avant la fin de la journée, Voltaire, Lett. Caperonier, 1er juin 1768. On sait, on croit du moins que cette princesse aimait la paix, au moins sur la fin de ses jours, D'Alembert, Lett. au roi de Prusse, 15 déc. 1780. L'autorité de la Grande-Bretagne sur l'Amérique doit tôt ou tard avoir une fin, ainsi le veut la nature, la nécessité et le temps, Raynal, Hist. phil. XVIII, 44.

    Les fins de lune, les époques mensuelles où la lune n'est plus visible. J'observerai ce régime à toutes les fins des lunes, Sévigné, 378.

    Mettre fin à, faire cesser. Attendant qui des deux mettra fin à ma peine, Régnier, Élég. I. Pour mettre fin aux désordres, Bossuet, Hist. 1, 9. Le carnage fut horrible et dans le camp et hors du camp et sur les vaisseaux ; la nuit seule y mit fin, Rollin, Hist. anc. Œuv. t. v, p. 208, dans POUGENS.

    Mettre à fin, achever, accomplir. Amadis de Gaule, sous le titre de damoisel de la mer, mit à fin ses plus belles aventures, Voiture, Lett. 46. Un homme qui… sait mettre noblement à fin les aventures les plus difficiles, Molière, Pourc. I, 4. Pourras-tu mettre à fin ce que je me propose ? Molière, l'Ét. I, 10.

    Faire une fin, se fixer, et, en particulier, se marier. Mlle de Lutzbourg, n'ayant rien vaillant que beaucoup d'esprit et d'adresse, voulut faire une fin comme les cochers, et fit si bien qu'elle l'épousa [des Alleurs], Saint-Simon, 50, 94. Il faut faire une fin, monsieur : je vais me rendre mari d'une certaine Lisette, Regnard, Attendez-moi sous l'orme, sc. 1. Mais après cinquante ans on est bien aise enfin De vivre un peu tranquille ; il faut faire une fin, Collin D'Harleville, Optimiste, v, 2. Et pour faire une fin je me fais procureur, Legrand, Famille extravag, sc. dern.

    Familièrement. N'avoir ni fin ni cesse, ne pas cesser, ne pas finir. C'est un travail qui n'a ni fin ni cesse.

    Terme de musique. Fin se met ordinairement à la fin d'une reprise dans un morceau, pour indiquer qu'après avoir recommencé les reprises, comme il est indiqué, on doit finir le morceau à ce mot. Souvent, au lieu de fin, on met en italien fine.

  • 2Mort. Au jour de sa transfiguration, il [Jésus] s'entretient de la fin tragique qu'il devait faire à Jérusalem, Bossuet, Serm. I, Quinq. 2. Par cette fin terrible et due à ses forfaits…, Racine, Athal. v, 8. Aussitôt que ce roi eut fait une fin digne de ses crimes, Fénelon, Tél. VIII. Telle fut la fin de Socrate, la première année de la XCVe olympiade, et la soixante et dixième de son âge, Rollin, Hist. anc. Œuv. t. IV, p. 441, dans POUGENS. Si vous renvoyez votre conversion à la fin, non-seulement vous ne pourrez plus le chercher [Jésus-Christ], mais quand vous le pourriez…, Massillon, Car. Impén. fin. Malheureusement pour eux ce monarque imprudent [Sébastien] eut une fin funeste, Raynal, Hist. phil. IX, 3.

    Telle vie, telle fin, veut dire que les méchants finissent mal.

    Faire une bonne fin, une belle fin, mourir dans des sentiments de piété et de repentir. M. de Saint-Hilaire a fait une très belle fin, Maintenon, Lett. d'Aubigné, 10 oct. 1685.

    Fig. Jamais je ne vis, en pareille matière, de vanité qui fit une bonne fin, Marivaux, Paysan parv. 1re part.

    Tirer à la fin, à sa fin, être près d'expirer. Ses domestiques qui la voyaient tirer à sa fin, Rousseau, Conf. II.

    Fig. Une mer pleine de monstres, des eaux croupissantes où la nature tirant à la fin venait comme rendre les abois, Vaugelas, Q. C. 515.

    Fin, au sens actif, extermination. Marche, Va les détruire [les protestants], éteins-en la semence, Et suis jusqu'à leur fin ton courroux généreux, Malherbe, II, 12.

    Terme de chasse. Être sur ses fins, se dit du cerf las et près de se rendre, et aussi de la bête qui va mourir. Lorsqu'on aperçoit les trappes tombées, on court aux fins de la bête ; un loup ou un renard, les reins à moitié cassés, montre aux chasseurs ses dents blanches, Chateaubriand, Amér. Chasse.

    Fig. Une passion d'hiver est bien usée, et elle tire diantrement sur ses fins quand le mois de mars arrive, Dancourt, Retour des officiers, sc. 5.

  • 3Ce qu'on se propose pour but, le terme d'une action. Pour obtenir nos fins, n'aspirons point si haut, Rotrou, St Genest, V, 2. À quelque heureuse fin que tendent ses projets, Jamais il ne fait bien au gré de ses sujets, Rotrou, Vencesl. I, 1. Comment gagner les confidents d'amours… Jusques au chien : tout y fait quand on aime ; Tout tend aux fins, La Fontaine, Mandr. Faites semblant de consentir à ce qu'il veut, vous en viendrez mieux à vos fins, Molière, l'Av. I, 7. Ainsi l'on voit que, dans les ténèbres du monde, on les suit [les choses] par un aveuglement brutal, que l'on s'y attache, et qu'on en fait la dernière fin de ses désirs ; ce qu'on ne peut faire sans sacrilége, car il n'y a que Dieu qui doive être la dernière fin, comme lui seul est le vrai principe, Pascal, Lettre à Mme Périer, 1er avril 1648. Elle [la Providence] se sert de nos opinions pour nous mener à ses fins, Sévigné, 456. Ce qui est désiré pour l'amour de soi-même et à cause de sa propre bonté s'appelle fin, Bossuet, Connaiss. I, 18. Ce n'est pas la fin qui sert au moyen, mais le moyen qui sert à la fin, Bourdaloue, 5e dim. après la Pentec. t. II, p. 461. La plupart des hommes, pour arriver à leurs fins, sont plus capables d'un grand effort que d'une longue persévérance, La Bruyère, XI. Quelle fin on doit se proposer en gouvernant les hommes, Fénelon, Tél. XXIV. Que vous ne jouez ce nouveau personnage que pour aller plus sûrement à vos fins, Massillon, Carême, Resp. hum. Cette adresse avait son usage à plus d'une fin, Rousseau, Ém. II. Il connaît les fins et les moyens, Buffon, Quadr. t. I, p. 3, dans POUGENS. Combien d'œufs dont il ne sort point d'oiseau ! la nature est si riche qu'elle ne regarde point à ces petites pertes ; et ce qui ne sert pas pour une fin, sert pour l'autre, Bonnet, Consid. corps org. Œuv. t. v, p. 134, dans POUGENS.

    La fin justifie les moyens, se dit pour excuser des moyens coupables en considérant la bonté de la fin. Il y a bien quelque chose à dire contre la délicatesse dans ce que vous me racontez là ; mais la fin de l'action en sanctifie les moyens, et je vous absous pour toutes celles de même nature, Voltaire, Dial. XXX.

    Faire une chose à bonne fin, à mauvaise fin, la faire à bonne intention, à mauvaise intention. C'est à bonne fin [que je le fais], Bossuet, Lett. 253.

    À ces fins, afin d'effectuer l'objet qu'on se propose.

    On dit, au singulier : à cette fin. Le peuple dit souvent à celle fin (celle pour icelle), que beaucoup dénaturent en à seule fin.

    À toute fin, pour servir en tout cas. Je vous envoie à toute fin le procès-verbal, Bossuet, Lett. quiét. 486.

    Un cheval à toute fin, un cheval de selle et d'attelage à la fois.

    N'étant à autre fin, se dit, dans les lettres des princes et ailleurs, pour exprimer qu'elles n'ont pas d'autre objet que celui qui y est énoncé. Je pourrais finir ici ma lettre, n'étant à autre fin ; mais je veux vous demander…, Sévigné, 27 janvier 1687.

    À telle fin que de raison (pour une fin telle que la raison indiquera), se dit, dans le style d'affaires, pour exprimer qu'on fait une chose sans savoir précisément à quoi elle servira, mais dans la prévision qu'elle pourra être utile. Faisons un état des lieux à telle fin que de raison.

    Dans le langage général, à telle fin que de raison, pour servir comme il conviendra, à tout événement. Il me faut, de ce pas, aller faire mes plaintes au père et à la mère, et les rendre témoins, à telle fin que de raison, des sujets de chagrin et de ressentiment que leur fille me donne, Molière, G. Dand. I, 3. Sauf à faire les choses à telle fin que de raison, Hamilton, Gramm. 10.

  • 4Le but auquel un être tend par sa nature. Parlez au diable, employez la magie, Vous ne détournerez nul être de sa fin, La Fontaine, Fabl. IX, 7. Il [l'homme] devient à lui-même son principe et sa fin, Fléchier, Serm. I, 99. Pour peu qu'on examine la nature de l'homme, ses inclinations, sa fin, il est aisé de reconnaître qu'il n'est pas fait pour lui seul, mais pour la société, Rollin, Trait. des Ét. Disc. prél. Tout étant fait pour une fin, tout est nécessairement pour la meilleure fin, Voltaire, Candide, 1. Vous avez très bien remarqué, madame, que la grande fin de l'homme est de réussir en société ; de bonne foi, est-ce par les sciences qu'on obtient ce succès ? Voltaire, Jeannot et Colin. Il est, dans la nature, des fins que la raison ne saurait méconnaître ; mais c'est surtout dans la structure des animaux qu'on découvre le plus de fins particulières et frappantes, Bonnet, Contempl. nat. 3e part. ch. 28.

    Il se dit aussi des choses. Cette nation connut la vraie fin de la politique, Bossuet, Hist. III, 3. Y eut-il jamais homme qui disposât mieux toutes choses à leur fin ? Fléchier, Tur. Saint Paul nous dit en termes clairs et précis que Jésus-Christ était la fin de la loi, Rollin, Traité des Ét. 2e part. ch. 1, art. I. Nous voudrions être la fin de toutes les voies et de tous les desseins de Dieu, Massillon, Myst. Soum. La fin est un effet qui a son principe, Bonnet, Essai analyt. âme, Œuvres, t. XIII, ch. 17, p. 256, dans POUGENS.

  • 5 Terme de théologie. Les quatre fins de l'homme, la mort, le jugement, le paradis et l'enfer. Nicole a fait un traité des quatre fins de l'homme.
  • 6 Terme de procédure. Fin et, plus souvent, fins désigne toute espèce de demande, prétention ou exception présentée au tribunal par les parties. Les conclusions des parties demandent qu'il plaise au tribunal adjuger les fins de la requête. Le prévenu demande à être renvoyé des fins de la plainte.

    Fin de non-recevoir, refus d'admettre une action judiciaire, en prétendant, par un motif pris en dehors de la demande elle-même et de son mal fondé, que celui qui veut l'intenter n'est pas recevable dans sa demande.

    Dans le langage général, fin de non-recevoir, refus pour des raisons extrinsèques. Répondre par des fins de non-recevoir. Opposer des fins de non-recevoir.

    Fin de non procéder, se dit de toute exception dilatoire, déclinatoire, etc.

    En matière criminelle, fins civiles, les demandes présentées par la partie civile et tendant seulement à une condamnation pécuniaire.

  • 7 Terme de commerce et de banque. Fin courant, indique la fin du mois qui court, et fin prochain celle du mois prochain.

    On dit aussi : fin janvier, fin février, etc.

  • 8À la fin, loc. adv. Enfin, après tout. Paissez, chères brebis, jouissez de la joie Que le ciel nous envoie ; à la fin sa clémence a pitié de mes pleurs, Racan, Chant de bergers. Sa présence à la fin pourrait être importune, Racine, Athal II, 7. Je vous répéterai encore ce que j'ai mandé à M. le duc de Choiseul, c'est que la vérité est la fille du temps, et que son père doit la laisser aller à la fin dans le monde, Voltaire, Lett. Taulès, 21 mars 1768.

    Familièrement. À la fin des fins, en fin finale, même sens que enfin. En fin finale, une certaine enflure La contraignit d'allonger sa ceinture, La Fontaine, Hermite. À la fin des fins vous nous en direz quelque petit mot, Sévigné, 410.

  • 9Sans fin, sans qu'il y ait de terme, de fin. Vous ne savez que trop que rien n'échauffe tant la poitrine que d'écrire sans fin et sans cesse comme vous faites, Sévigné, 23 nov. 1688.
  • 10En fin de compte, finalement.

PROVERBES

La fin couronne l'œuvre, c'est-à-dire, dans les entreprises, dans les affaires, on regarde le succès, et, s'il est bon, le reste est oublié. Cela se met aussi sur des ouvrages, sur des monuments, pour dire seulement : l'œuvre est finie.

Qui veut la fin veut les moyens, quand on veut une chose, il faut accepter les moyens ; on est responsable des moyens.

En toute chose il faut considérer la fin, il ne faut pas s'engager dans une affaire sans en prévoir l'issue. En toute chose il faut considérer la fin, La Fontaine, Fables, III, 5.

HISTORIQUE

XIe s. Or [je] te vei mort, tute en sui doleruse, Ço peiset mei que ma fins tant demoret, St Alexis, XCII. La fin du siecle qui nous est en present, Ch. de Rol. CIX. Promis nous est, fin [nous] prendrons à itant, ib. CXIV. Jointes ses mains [il] est alet à sa fin [est mort], ib. CLXXIII. Deus sait assez coment la fins en ert [sera], ib. CCLXXXII.

XIIe s. [je] Ferai la fin de mes chansons oïr, Couci, X. Que plus [je] ne doi à fin d'amours penser, ib. …saint Thomas, qui encore ert seanz, E atendeit iluec mort e fin de ses anz, Th. le mart. 145.

XIIIe s. Mais toutes voies fu la chose menée à tel fin que li empereres li otroia, Villehardouin, CXII. Et dient cil qui morir le virent, que ce fu uns des homes du monde qui plus belle fin fist, Villehardouin, XXIII. La fin du conseil fu tele qu'il distrent qu'il demorroient avec eus jusques à la feste Saint-Michel, Villehardouin, LIX. Au commencement de toutes choses pense la fin, Latini, Trésor, p. 347. Car cil qui bien ne fait, en la fin le compere [paye], Berte, IV. Que Dieu le gart et s'ame fasse à la fin merci, ib. LIX. Mais en la fin le sait Diex si à point merir [payer, rémunérer], ib. LXIII. Noz ne le volons pas nommer devant le [la] fin du livre, se Dix done que noz le metons à fin, Beaumanoir, 13. Onques de corre [il] ne prist fin, Tant qu'il est à la croiz venus, Ren. 2302. En la fin de sa bataille venoit le conte de Soissons et monseigneur Pierre de Nouille, Joinville, 227.

XIVe s. Celui qui donne et non pas pour bonne fin, il n'est pas liberal, mes doit estre appellé autrement, Oresme, Eth. 404. Si comme de medecin la fin est santé…, ib. 2. Une huche [il] rompi, où un escrin trouva Où les joiaux sa mere, sachiez, estoient là… Bertran mist tout à fin, à ses gens en donna, Guesclin. 659. Comme il se fait mauvais meller de larrochin, Ne convoitier aussi le [la] femme à son voisin ; On en vient, à le [la] fois [par fois], à très mauvaise fin, Baud. de Seb. VII, 744.

XVe s. Ainsi comme ils ont d'usage à faire leurs saignées en Lombardie quandils veulent à un homme avancer la fin, Froissart, II, II, 226. Messire Barbanoire, qui avoit fait maint meschef sur mer, et mis à fin maint Anglois, Froissart, I, I, 22. Vous m'avez demandé tout premierement à quel fin il [le comte de Foix] garde tant d'argent, Froissart, II, III, 9. Quant amours ot oÿ mon cas, Et vit qu'à bonne fin tendi, Il remit sa flesche au carcas, Chartier, Excusat. de maître Alain. En luy faisant assavoir que le dit accord… n'estoit fait à aultre fin que pour l'aler destruire incontinent, J. de Troyes, Chr. 1469. Les buveurs d'eau ne font point bonne fin, Basselin, LIV. Si fit tant à toutes fins que il eut congé d'aller de rechef en Prusse, Boucic. I, 17. On lui emplist, pour faire fin, D'ung très bon vin blanc de Baigneux ; Maistre François print les deux brocs, L'un après l'autre les bouta, Villon, Repues franches. Les choses qu'ilz avoient proposées qui estoient tendans à fin de paix, Commines, V, 16. Tousjours taschoit le roy venir à fin de Bretagne, car il lui sembloit qu'elle estoit plus aysée à conquerir et de moindre deffence, Commines, II, 2. Les requestes et fins des seigneurs estoient d'entrer dedans Paris pour…, Commines, I, 8. Luy firent ung procès… et en fin de compte luy trencherent la teste, Commines, IV, 2. Et à la fin finale si en fist une [trefve] d'ung an, Commines, III, 3.

XVIe s. Ilz avoient saccaigé les fins maritimes de Olone, Rabelais, Garg. I, 50. Le long jeuner de tel façon les mine, Qu'à la parfin tombent morts de famine, Marot, IV, 28. Celuy qui pour sa fin [but] establiroit nostre peine et mesaise, Montaigne, I, 69. Prinse avecques moderation, la philosophie est plaisante, mais en fin [avec excès, poussée jusqu'à l'extrémité] elle rend un homme sauvage, Montaigne, I, 224. La riviere croissant tousjours vint à la fin à sortir de rive, Amyot, Rom. 4. Il vouloit hazarder tout chaudement la bataille, et alloit sollicitant à ces fins les chefs des bandes, Amyot, Cam. 63. Titus y envoya aussi de ses gens, solliciter pour luy à deux fins, Amyot, Flam. 10. Belle fin fait qui meurt en bien aimant, Ronsard, 91. La fin du monde approche, les bestes parlent latin, Oudin, Curios. fr.

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Encyclopédie, 1re édition (1751)

* FIN, s. f. (Grammaire.) terme relatif à commencement ; le commencement est des parties d’une chose celle qui est ou qu’on regarde comme la premiere ; & la fin, celle qui est ou qu’on regarde comme la derniere. Ainsi on dit la fin d’un voyage, la fin d’un ouvrage, la fin de la vie, la fin d’une passion : cette passion tire à sa fin, cet ouvrage tire à sa fin. Une ouvriere diroit en devidant un peloton de fil, ou en travaillant, je touche à la fin de mon fil ; si elle en séparoit une petite portion, voilà un bout de fil ; si elle considéroit ce fil comme un continu, je le tiens par le bout ; si elle n’avoit égard qu’au bout qu’elle tient, & qu’il fût sur le point de lui échapper des doigts, tant la partie qu’elle en tiendroit encore seroit petite, je n’en tiens plus que l’extrémité.

* Fin, (Morale.) c’est la derniere des raisons que nous avons d’agir, ou celle que nous regardons comme telle ; ainsi l’on demande à un homme, à quelle fin avez-vous fait cette démarche ? quelle fin vous proposiez-vous dans cette occasion ? Pressez un homme de motifs en motifs, & vous trouverez que son bonheur particulier est toûjours la fin derniere de toutes ses actions refléchies.

Fin, (Jurispr.) dans le style judiciaire, signifie en genéral but & objet.

Fin civile, est lorsque la procédure est dirigée au civil ; on se sert de ce terme lorsque dans un procès criminel on demande que les parties soient reçûes en procès ordinaire : on dit communément que les parties seront renvoyées à fins civiles.

Fins et conclusions, sont termes synonymes qui signifient l’objet d’une demande.

Fin de nullité, c’est la demande tendante à faire déclarer nulle quelque procédure ou autre acte.

Fins de non payer ; on se sert au palais de cette expression pour signifier des moyens par lesquels un débiteur cherche à éluder le payement de ce qu’il doit.

Fins de non procéder, sont des moyens de forme à la faveur desquels on soûtient que l’on doit être dispensé d’aller en avant sur une demande, jusqu’à ce qu’il ait été statué sur ces fins ou conclusions ; telles sont les exceptions dilatoires, les exceptions déclinatoires, les moyens de nullité, & autres exceptions péremptoires qui se tirent de la forme & non du fond de la contestation. Les fins de non procéder doivent être proposées avant d’avoir contesté au fond, autrement on n’y est plus recevable, excepté lorsqu’il s’agit d’un déclinatoire fondé sur l’incompétence du juge, ratione materiæ : comme quand une matiere temporelle est portée devant un juge d’église ; car une incompétence de cette espece, qui est une fin de non procéder, peut être proposée en tout état de cause. L’ordonnance de 1667, tit. vj. des fins de non procéder, art. 3. veut que ces sortes de causes soient jugées sommairement à l’audience, sans pouvoir les appointer : il y a néanmoins quelquefois des cas où les juges sont obligés de le faire, comme lorsque la décision d’un déclinatoire dépend de faits, & qu’il y a des enquêtes & des titres à examiner. Voyez Bornier, sur l’article 3 que l’on a cité.

Fins de non-recevoir, est toute exception péremptoire au moyen de laquelle on est dispensé d’entrer dans la discussion du fond.

Les fins de non-recevoir se tirent 1°. de la forme ; par exemple, lorsqu’une femme forme une demande sans être autorisée de son mari, ou un mineur sans être assisté de son tuteur ou curateur.

2°. Il y en a qui se tirent du défaut de qualité, comme quand on oppose au demandeur qu’il n’est point héritier de celui dont il reclame les droits.

3°. Du laps de tems, savoir quand il y a quelque prescription acquise.

Aux termes de l’article 5 du tit. v. de l’ordonnance de 1667, les fins de non-recevoir doivent être employées dans les défenses, pour y être préalablement fait droit. (A)

Fin de voiles, (Marine.) Un vaisseau est fin de voiles, lorsqu’il est leger, qu’il porte bien la voile, & qu’il marche très-bien. (Z)

Fin, (Chimie, Métallurgie.) se dit substantivement de l’or & de l’argent, qui sont des métaux parfaits, par opposition au cuivre, à l’étain, au plomb, & au fer, qui sont des métaux imparfaits. On essaie le cuivre pour savoir si le fin (c’est-à-dire l’or & l’argent) qu’il contient peut dédommager des frais du rafraîchissement, de la liquation, du ressuage, & de l’affinage, voyez ces articles, & donner encore quelque bénéfice. Un bon essayeur doit retirer tout le fin qui peut être contenu dans un alliage, sans y laisser la moindre matiere hétérogene. On fait des essais des scories, pour savoir si elles ne contiennent point encore quelque peu de fin. Le mélange d’argent & de plomb qu’on laisse refroidir sans le remuer, ne contient pas une égale quantité de fin dans toutes les différentes parties de sa masse. Voyez Lotissage. Ainsi on leve les essais du plomb encore en bain, pour savoir s’il peut être affiné avec bénéfice, ou si le fin qu’il contient payera les frais de l’affinage : mais il ne faut pas confondre le fin qu’on retire ainsi d’un plomb sortant du catin de réception dans les travaux en grand, pour savoir s’il peut être affiné avec bénéfice, avec le grain de fin qu’on retire d’un plomb granulé en masse, affiné ou non, pour le défalquer ensuite de l’essai auquel on l’employe. Voyez Grain de fin. Fin se dit aussi adjectivement d’un métal imparfait, mais pur, par opposition à son état d’impureté. Un quintal de cuivre maté peut donner vingt livres de cuivre fin : l’étain d’Angleterre passe pour le plus fin que l’on connoisse : le fer de Berry est plus fin que celui de Champagne, ou il a le grain plus fin ; mais cette épithete ne s’est pas encore donnée, que je sache, au plomb, sans doute parce que quand il est dépouillé de toute matiere étrangere, il est par-tout le même dans la nature : on dit aussi dans le même sens, cet or & cet argent sont plus fins que tel autre, soit qu’il y ait vraiment de l’or & de l’argent d’un meilleur aloi que les autres, ou, ce qui est plus vraissemblable, parce qu’ils sont mieux dégagés de toute matiere étrangere ; conditions qui exigent des travaux pénibles, & un grand exercice de la part de l’essayeur ou de l’affineur. Voyez Denier, Karat, Affinage, Raffinage, Départ, Inquart, & Essai. V. Cramer, & le Schluter de M. Hellot. Art. de M. de Villiers.

Fin, (Manége, Maréchall.) Le cheval fin est proprement un cheval de legere taille, tel qu’il doit être choisi dans le nombre des différens chevaux résultans du produit du mélange des diverses races, lorsqu’on le destine au manége, ou à servir en qualité de cheval de maître, en voyage, à la guerre, à la chasse, &c.

Nous demandons que le cheval de manége ait de la beauté, qu’il soit nerveux, leger, vif, & brillant ; que les mouvemens en soient lians & trides ; que la bouche en soit belle ; & principalement que les reins & les jarrets en soient bons, &c.

Dans le cheval de voyage, nous exigeons une taille raisonnable, un âge fait, tel que celui de six à sept années, des jambes sûres, des piés parfaitement conformés, un ongle solide, une grande legereté de bouche, beaucoup d’allure, une action souple & douce, de la tranquillité, de la franchise ; & nous rejettons avec soin celui qui seroit ardent, paresseux, & délicat en ce qui concerne la nourriture.

Le cheval de guerre doit avoir une belle bouche, la tête assûrée, une force liante & souple, de la sensibilité, de l’adresse, du courage, de la legereté ; il ne doit craindre aucun des objets qui peuvent frapper ses sens : il importe encore extrèmement qu’il ne soit point vicieux envers les autres chevaux ; qu’il n’ait point d’ardeur, & qu’il soit d’un bon & facile entretien.

A l’égard du cheval de chasse, nous desirons qu’il soit doüé de legereté, de vîtesse, qu’il ait du fond & de l’haleine, que les épaules en soient plates & très libres ; qu’il ne soit point trop raccourci de corps ; que la bouche en soit bonne, qu’elle ne soit point trop sensible, & qu’il soit plûtôt froid qu’ardent à s’animer.

La tranquillité, la docilité, l’exacte obéissance, la bonté de la bouche, des allures sûres & douces, une taille médiocre, une franchise à l’épreuve de tous les objets capables d’effrayer & d’émouvoir, sont les qualités que l’on doit rechercher dans les chevaux d’arquebuse, dans les chevaux de promenade, & dans les chevaux de femme.

Le cheval de domestique ou de suite, le cheval de cavalier & de dragon, le cheval de piqueur, sont dans le genre des chevaux de selle que nous envisageons comme des chevaux communs & qui peuvent être mis en opposition avec ceux dans lesquels nous trouvons de la finesse.

Le premier doit être bien traversé, bien membré, bien gigoté ; la bouche en doit être bonne, sans être absolument belle ; & l’on ne doit pas s’attacher à l’examen de la douceur ou de la dureté de ses allures.

Il en est de même du second, c’est-à-dire du cheval de troupe, dans lequel il seroit essentiel d’exiger plus d’obéissance, plus de souplesse, plus de legereté, & qui, relativement aux manœuvres qu’il doit exécuter, auroit besoin des secours de l’art, ainsi que le cavalier & le dragon, dont l’ignorance n’est pas moins préjudiciable au bien du service, que la sienne.

Enfin le cheval de piqueur doit être vigoureux, étoffé, doüé d’une grande haleine, & propre à résister au travail pénible auquel il est assujetti.

Quant aux bidets de poste, on doit plûtôt considérer la bonté de leurs jambes & de leurs piés que leur figure & que les qualités de leur bouche. Il faut nécessairement qu’ils galoppent avec aisance, & de maniere que la force de leurs reins n’incommode point le cavalier. Trop de sensibilité seroit en eux un défaut d’autant plus considérable que l’inquiétude qui résulteroit des mouvemens desordonnés des jambes de différens couriers qui les montent, & de l’approche indiscrete & continuelle des éperons, les rendroient inévitablement rétifs ou ramingues.

Il est encore dans le genre des chevaux qui tirent & qui portent, des chevaux plus ou moins fins, plus ou moins communs, & plus ou moins grossiers.

Des chevaux bien tournés & bien proportionnés, d’une taille de onze pouces ; jusqu’à cinq piés trois ou quatre ; qui seront parfaitement relevés du devant, exactement traversés & pleins ; dont les épaules ne seront point trop chargées ; dont le poitrail ne pêchera point par un excès de largeur ; dont les jambes belles, plates, & larges, ne seront point garnies d’une quantité infinie de poils ; dont les jarrets seront nets, bien évuidés, & bien conformés ; dont les piés seront excellens ; qui auront dans leurs mouvemens beaucoup de grace & de liberté, & qui seront justement appareillés de poil, de taille, de marque, & de figure, d’inclination, d’allure, & de vigueur, formeront des chevaux de carrosse qui auront de la finesse & qui seront préférables à tous ceux sur lesquels on pourroit jetter les yeux, lorsqu’on souhaitera des chevaux beaux, brillans, & néanmoins d’un très-bon service.

Certains chevaux de chaise comparés aux chevaux peu déliés que l’on employe communément à tirer cette sorte de voiture, seront dans leur espece envisagés comme des chevaux fins. Le cheval de brancard sera bien étoffé, d’une taille raisonnable, & non trop élevé ; il trotera librement & diligemment, tandis que le bricolier qui sera bien traversé, mais qui aura moins de dessous que lui, & qui sera plus voisin du genre des chevaux de selle, sera tenu à un galop raccourci auquel il fournira avec facilité.

Les autres chevaux de tirage seront plus communs ou moins grossiers selon leur structure, leur épaisseur, la largeur de leur poitrail, la grosseur de leurs épaules plus ou moins charnues, leur pesanteur, l’abondance & la longueur des poils de leurs jambes, &c.

Il en sera ainsi des différens chevaux de bât & de somme qui doivent avoir de la force & beaucoup de reins, &c. (e)

Fin, en Musique, est un mot qui se place quelquefois sur la finale de la premiere reprise d’un rondeau, pour marquer que c’est sur cette finale qu’il faut terminer tout l’air. Voyez Rondeau. (S)

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Étymologie de « fin »

(Nom commun) Du latin fīnis (« confins, frontière, limite, borne, clôture ») dont est issu fīnīre (« borner, finir, cesser »).
L’adjectif fin est sans doute issu de la même racine : ce qui est fini, qui a une finition, est fin, n’est plus grossier.
Wiktionnaire - licence Creative Commons attribution partage à l’identique 3.0

Provenç. fin, fi ; espagn. fin ; portug. fim ; ital. fine ; du lat. finem.

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Phonétique du mot « fin »

Mot Phonétique (Alphabet Phonétique International) Prononciation
fin fɛ̃

Fréquence d'apparition du mot « fin » dans le journal Le Monde

Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.

Évolution historique de l’usage du mot « fin »

Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.

Citations contenant le mot « fin »

  • La mort est une fin en soi.
    Philippe Héraclès
  • Mort : échéance de fin de moi.
    Anonyme
  • S’aimer comme on se confine : « Il n’avait pas envie de venir et maintenant on va rompre »
    Le Monde.fr — Sylvain Kahn : « L’Union européenne est maintenant un Etat »
  • Objectif visé : mettre fin aux surprimes pour les Franciliens primo-accédants particuliers et professionnels (bail commercial) présentant un risque aggravé de santé. Car, jusqu'à présent, faire assurer un prêt lorsqu'on est ou lorsqu'on a été malade (cancers, hépatite, leucémie, mucoviscidose, VIH…) relève d'une convention spécifique, l'AERAS (s'assurer et emprunter avec est un risque aggravé de santé).
    leparisien.fr — Prêt immobilier : la fin des surprimes pour les primo-accédants malades lancée le 25 août - Le Parisien
  • A la fin le renard sera moine.
    Proverbe français
  • Tout est dans la fin.
    Gérard de Nerval
  • A tout vivant une fin.
    Proverbe arabe
  • Fin de siècle, fin de sexe.
    Jean Lorrain
  • Toute bonne chose à une fin.
    Proverbe québécois
  • 10 juillet, minuit. Trois mois et demi plus tard, l'état d'urgence sanitaire, proclamé par une loi du 23 mars 2020, prendra fin. Avec lui s'en vont plusieurs restrictions imposées pour faire face au coronavirus. 
    RTL.fr — Coronavirus : qu'est-ce que signifie la fin de l'état d'urgence sanitaire ?
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Images d'illustration du mot « fin »

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Traductions du mot « fin »

Langue Traduction
Anglais end
Espagnol final
Italien fine
Allemand ende
Chinois 结束
Arabe النهاية
Portugais fim
Russe конец
Japonais 終わり
Basque end
Corse finisci
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Synonymes de « fin »

Source : synonymes de fin sur lebonsynonyme.fr

Antonymes de « fin »

Combien de points fait le mot fin au Scrabble ?

Nombre de points du mot fin au scrabble : 6 points

Fin

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