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Les mouvements littéraires

Un mouvement littéraire ou courant littéraire désigne un groupe d’écrivains qu’on rassemble du fait de caractéristiques communes : style, thèmes abordés, genre littéraire privilégié etc. Ces écrivains se rassemblent parfois autour d’un manifeste, qui décrit les principes du mouvement littéraire dont ils font partie. À noter qu’on parle aussi parfois d’« école littéraire ».

Dans cet article, nous listons les principaux mouvements littéraires. Un rappel utile pour la préparation du baccalauréat de français ou simplement pour les passionnés de littérature.

Nous citons les principaux auteurs de chaque mouvement avec leurs œuvres. Si vous voulez approfondir vos connaissances, un article complet est consacré à chaque mouvement avec des extraits littéraires en exemple. Bonne lecture !

L’humanisme (XVIe siècle)

L’humanisme est un mouvement littéraire du XVIe siècle apparu dans le contexte de la Renaissance européenne. Le but des auteurs humanistes est de faire redécouvrir les textes de l’Antiquité, et de promouvoir la tolérance, la liberté et l’amour de l’humanité.

Le mouvement humaniste connaît un essor important grâce à l’invention, vers 1454, de l’imprimerie par Gutenberg. Cette révolution technologique permet en effet de diffuser largement les textes humanistes à travers l’Europe. Certains souverains européens, comme François Ier, encouragent également la diffusion des idées humanistes.

En France, François Rabelais est considéré comme l’auteur de référence de l’humanisme. Rabelais a suivi les traces d’Érasme et de Thomas More, dont l’ouvrage Éloge de la folie constitue l’une des références majeures de ce mouvement.

  • Écrivains humanistes : Rabelais, Erasme, Thomas More, Montaigne, Pétrarque, Boccace
  • Principales œuvres humanistes : Éloge de la folie (More), Gargantua (Rabelais), Pantagruel (Rabelais), Essais (Montaigne)

En savoir plus sur l’humanisme >

La Pléiade (XVIe siècle)

La Pléiade, qui n’est pas toujours considéré comme un mouvement littéraire à part entière, rassemble quelques poètes ambitieux du XVIe siècle qui rejettent l’héritage littéraire du Moyen Âge pour promouvoir une nouvelle littérature inspirée des auteurs de l’Antiquité.

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La Pléiade se forme entre 1543 et 1546, autour de Jacques Pelletier du Mans. Rapidement, Pierre de Ronsard et Joachim du Bellay deviennent les principales figures de ce mouvement littéraire.

Après les ordonnances de Villers-Cotterêts en 1539 qui visent à imposer la langue française face au latin, les auteurs de la Pléiade participent de ce mouvement en écrivant en français. Joachim du Bellay publie la Défense et illustration de la langue française qui devient le manifeste littéraire du groupe de la Pléiade.

  • Écrivains de la Pléiade : Jacques Pelletier du Mans, Pierre de Ronsard, Joachim du Bellay, Jean-Antoine de Baïf, Rémy Belleau, Pontus de Tyard
  • Principales œuvres des poètes de la Pléiade : Heureux qui comme Ulysse (du Bellay), Mignonne, allons voir si la rose (Ronsard), Sonnets pour Hélène (Ronsard)

En savoir plus sur la Pléiade >

Le classicisme (XVIe – XVIIe siècle)

Le mouvement classique est apparu vers les années 1660 et s’est terminé au début du XVIIe siècle. Le classicisme se développe autour de tensions et de débats stylistiques entre les artistes.

Ainsi, les principes classiques s’affinent au cours de la querelle de 1624 du recueil de lettres privées de Jean-Louis Guez de Balzac, la querelle de 1637 sur le Cid de Corneille, pièce jugée trop irrégulière, et enfin sur la querelle des Anciens et des Modernes. Lors de cette dernière, l’Académie française arbitre le conflit entre les classiques qui veulent respecter l’héritage de l’Antiquité, et les modernes, représentés par Charles Perrault, qui souhaitent dépasser cet héritage.

Les auteurs classiques ont plusieurs principes :entreprendre une normalisation de la langue française avec une attention très forte à la clarté du style et de l’expression ; écrire selon les modèles de l’Antiquité ; plaire pour instruire (devoir d’éducation morale).

  • Écrivains classiques : François de La Rochefoucauld, Molière, Jean de La Fontaine, Jean de La Bruyère, Jean Racine, Blaise Pascal, comtesse de La Fayette.
  • Principales œuvres classiques : La Princesse de Clèves (Mme de La Fayette), Maximes (Rochefoucauld), Le Cid (Corneille), Fables (La Fontaine), Le Bourgeois gentilhomme (Molière), Pensées (Pascal), Andromaque (Racine).

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Le baroque (XVIIe siècle)

Le mouvement baroque débute à la fin du XVIe siècle et se termine vers le milieu du XVIIe siècle. Dans un contexte de changements importants en Europe, la littérature baroque participe à la diffusion de la contre-réforme protestante face au catholicisme.

Les auteurs baroques s’opposent au classicisme en littérature en privilégiant l’émotion et le sensible face à l’intellect et au rationnel. Le baroque met en avant l’illusion, le rêve, la métamorphose, la duplicité et le mouvement pour refléter la confusion de l’époque. Une des caractéristiques du style des auteurs baroque est l’usage de nombreuses figures de style.

L’un des thèmes principaux du mouvement baroque est la mort et le mystère qui y est attaché.

  • Principaux auteurs baroques : Théodore Agrippa d’Aubigné, Pierre Corneille, William Shakespeare, Honoré d’Urfé, Théophile de Viau.
  • Principales œuvres baroques : Les Tragiques (d’Aubigné), L’Illusion comique (Corneille), Hamlet (Shakespeare)

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Les Lumières (XVIIe – XVIIIe siècle)

Le courant de pensée du siècle des Lumières, apparu dès le milieu du XVIIe siècle et qui se développe au cours du XVIIIe siècle, se donne pour but d’éclairer les esprits par le biais de la connaissance.

Ce mouvement est porté par deux événements majeurs : la seconde révolution anglaise (Glorieuse révolution), en 1688 – 1689 ; la mort de Louis XIV en 1715, alors que le règne du Roi-Soleil a été associé à la gloire du classicisme.

Peu à peu, les idées traditionnelles laissent place aux idées révolutionnaires, menant à la Révolution française de 1789. La pensée des philosophes des Lumières s’appuie sur une « sainte Trinité » : l’autonomie, la finalité humaine et l’universalité.

La « littérature savante » se développe, visant à instruire à travers les aventures d’un héros, sous la forme du roman et de l’autobiographie. Cette littérature permet de diffuser les principes des Lumières : l’importance de la raison, l’autonomie de l’individu au sein de la société, la conception d’un pouvoir soumis à la souveraineté populaire, l’universalité.

  • Principaux auteurs des Lumières : Diderot, Voltaire, Rousseau, Montesquieu, Marivaux, Beaumarchais.
  • Principales œuvres des Lumières : L’Encyclopédie (Diderot), Rêveries du promeneur solitaire (Rousseau), Candide (Voltaire), Paysan parvenu (Marivaux), Le Mariage de Figaro (Beaumarchais).

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Le romantisme (XIXe siècle)

Les auteurs romantiques, en réaction au classicisme, placent l’expression du « moi » et la liberté du sentiment au-dessus de la raison, de la morale et des règles. Le mouvement romantique se développe ainsi dans la première partie du XIXe siècle, en puisant dans le « siècle des Lumières » l’inspiration pour opérer une révolution esthétique.

Les auteurs romantiques suivent différents principes : le goût pour l’exotisme et la mélancolie, l’usage de l’image de la nuit et des tombeaux, l’exaltation du moi et de l’individualité, une fascination pour la nature.

Le romantisme est aussi une révolution dans les thèmes littéraires explorés. En effet, les auteurs romantiques revendiquent une pleine liberté dans les thèmes de leurs œuvres et estiment possible de représenter tous les sentiments de l’âme humaine, même mauvais, car la littérature est libérée de sa mission d’élévation et d’éducation. C’est la consécration du « laid » comme principe esthétique.

  • Principaux auteurs romantiques : François-René de Chateaubriand, Victor Hugo, Gérard de Nerval, Alfred de Musset, Alphonse de Lamartine, Prosper Mérimée, Charles-Augustin Sainte-Beuve.
  • Principales œuvres romantiques : Génie du christianisme (Chateaubriand), Notre-Dame de Paris (Hugo), Les Chimères (Nerval), Méditations poétiques (Lamartine).

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Le Parnasse (XIXe siècle)

Le Parnasse est un mouvement poétique apparu dans la seconde moitié du XIXe siècle. Il est une réaction au sentimentalisme du romantisme et valorise au contraire la retenue, l’impersonnalité et le rejet de l’engagement social ou politique. Les parnassiens cultivent également le travail acharné et la recherche de la perfection.

Selon les auteurs du Parnasse, l’art n’a pour seul but que la beauté. Ils adoptent ainsi le slogan de Théophile Gautier, « L’art pour l’art », présent dans la préface de son roman Mademoiselle de Maupin.

C’est Alphonse Lemerre qui popularise le terme « Parnasse » en publiant un reccueil de poésie intitulé Le Parnasse contemporain, rassemblant les poèmes d’une quarantaine de poètes.

  • Principaux auteurs du Parnasse : Théophile Gautier, Théodore de Banville, Leconte de Lisle, Catulle Mendès, François Coppée, Sully Prudhomme, José-Maria de Heredia, Léon Dierx. Des poètes célèbres comme Baudelaire, Verlaine ou Mallarmé ont également participé dans une certaine mesure au Parnasse.
  • Principaux poèmes et recueils parnassiens : Le Parnasse contemporain, Le Désert (Leconte de Lisle), Les Cariatides (de Banville), Émaux et Camées (Gautier).

En savoir plus sur le Parnasse >

Le réalisme (XIXe siècle)

Le réalisme est un mouvement littéraire qui apparaît au XIXe siècle. En réaction au romantisme, il promeut la nécessité de se réclamer de la vérité dans la création romanesque et de consacrer le roman comme peinture authentique de la société.

Contrairement aux précédents mouvements, les réalistes conçoivent la forme du roman comme supérieure à toutes les autres. Dans des romans parfois très longs, les auteurs réalistes cherchent à décrire une réalité crue, sans fioritures et dénuée de lyrisme, à une époque de profonds bouleversements politiques et économiques (révolution industrielle). L’effacement de l’auteur et l’impersonnalité sont de mise et l’auteur doit décrire le monde avec la précision d’un documentaliste.

L’avant-propos de la Comédie humaine d’Honoré de Balzac est considéré comme le manifeste du réalisme.

  • Principaux auteurs réalistes : Stendhal, Honoré de Balzac, Gustave Flaubert, Guy de Maupassant.
  • Principales œuvres réalistes : Le Rouge et le Noir (Stendhal), La Comédie humaine (Balzac), Madame Bovary (Flaubert), Une vie (Maupassant).

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Le naturalisme (XIXe siècle)

Le naturalisme prolonge le réalisme et leurs principes sont semblables. Le naturalisme ajoute une observation sociologique des populations, alors que les sciences sociales se développent et qu’apparaît le concept de classe sociale.

Ainsi, le naturalisme tend à montrer l’influence du milieu social sur les comportements individuels. Cette approche correspond à la vision holistique de certains courants des sciences sociales, notamment en sociologie.

Émile Zola revendique le terme de « naturalisme » en expliquant vouloir créer une littérature scientifique, où la description et les événements doivent correspondre le plus fidèlement possible à la réalité.

  • Principaux auteurs naturalistes : Émile Zola, Maupassant, Alphonse Daudet, Giovanni Verga, Michel Tremblay.
  • Principales œuvres naturalistes : cycle des Rougon-Macquart (Zola).

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Le symbolisme (XIXe siècle)

Le symbolisme en littérature est d’abord un mouvement poétique apparu à partir des années 1870, qui se diffuse ensuite au théâtre. C’est Stéphane Mallarmé qui est le principal inspirateur du mouvement symboliste, en rejet du naturalisme et du décadentisme poétique porté par Verlaine.

Le 18 septembre 1886 paraît dans le Figaro le « manifeste symboliste » de Jean Moréas et pose les principes de ce mouvement : opposition au naturalisme, intérêt pour la métaphysique, poésie cryptique et d’une compréhension difficile, culte de « l’Idée » et de la suggestion.

  • Principaux auteurs symbolistes : Stéphane Mallarmé, Rimbaud, Verlaine.
  • Principales œuvres symbolistes : L’Après-midi d’un faune (Mallarmé), Poèmes saturniens (Verlaine), Les Illuminations (Rimbaud).

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Le Dada (1915-1925)

Le Dada est un mouvement littéraire et artistique qui apparaît au sortir de la Première guerre mondiale. C’est tout d’abord Hugo Ball qui publie un manifeste Dada en 1915, suivi par Tristan Tzara en 1918. Ce dernier importe le mouvement Dada en France, qui accompagne l’arrivée du surréalisme.

Le Dada en littérature propose une rupture totale avec la littérature classique. Ses principes sont les suivants :

  • Réaction violente et exaltée face à l’absurdité de la Première guerre mondiale ;
  • Rejet des normes esthétiques, morales et sociales ;
  • Interrogation sur la capacité du langage et de l’art à figurer le réel ;
  • Destruction désordonnée des normes et conventions artistiques et sociales ;
  • Le goût pour le scandale, performances loufoques et éphémères en public.  

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Le surréalisme (XXe siècle)

Le surréalisme est un mouvement artistique qui apparaît à la suite de la Première Guerre mondiale. C’est en 1924 qu’apparaît le manifeste du surréalisme, avec un texte d’André Breton, qui décrit ce mouvement comme un « automatisme psychique pur, par lequel on se propose d’exprimer, soit verbalement, soit par écrit, soit de toute autre manière, le fonctionnement réel de la pensée. »

André Breton crée le Bureau de recherches surréalistes qui rassemble différents types d’artistes qui adhérent au surréalisme.

Les thèmes de prédilection des surréalistes sont le rêve, la description de la psyché et l’indicible.

  • Principaux auteurs surréalistes : Louis Aragon, André Breton, Paul Éluard, Philippe Soupault, Pierre Reverdy, Benjamin Péret.
  • Principales œuvres surréalistes : Nadja (Breton), Aurélien (Aragon), Sable mouvant (Péret).

L’absurde (XXe siècle)

Le mouvement littéraire de l’absurde naît au cours de la Seconde Guerre mondiale. Il vise à illustrer le désarroi de l’Homme dans cette période caractérisée par les atrocités de la guerre. Pour les auteurs de l’absurde, la littérature doit montrer l’absence de sens dans le monde et la vie.

  • Principaux auteurs absurdes : Albert Camus, Eugène Ionesco, Samuel Beckett, Jean Genet.
  • Principales œuvres absurdes : L’Etranger (Camus), La Cantatrice chauve (Ionesco), Pompes funèbres (Genet).

Le nouveau roman (XXe siècle)

Le nouveau roman apparaît à partir des années 1950 à l’instar du trio Michel Butor, Alain Robbe-Grillet et Nathalie Sarraute et des éditions de Minuit. Ces trois auteurs cherchent à bousculer les conventions du roman réaliste et naturaliste. Ils remettent notamment en cause les notions de personnage et d’intrigue ainsi que l’idée d’une vraisemblance du récit. Ils s’intéressent surtout à la vie intérieure du personnage principal, en proposant des récits d’introspection.

  • Principaux auteurs du nouveau roman : Michel Butor, Alain Robbe-Grillet, Nathalie Sarraute, Claude Simon, Marguerite Duras, Robert Pinget, Jean Ricardou, Maurice Blanchot.
  • Principales œuvres du nouveau roman : Les Gommes (Robbe-Grillet), Le Voyeur (Robbe-Grillet), La Jalousie (Robbe-Grillet), Les Fruits d’or (Sarraute), Moderato Cantabile (Duras).

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Sujets :  courant littéraire

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