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Malheur

Variantes Singulier Pluriel
Masculin malheur malheurs

Définitions de « malheur »

Trésor de la Langue Française informatisé

MALHEUR, subst. masc.

A.− Cause qui entraîne des conséquences négatives pour une personne ou un groupe de personnes. Il m'arrive un malheur, des malheurs.
1. [Cette cause est un événement naturel hors de toute appréciation subjective] Calamité, catastrophe, ruine, épreuves, revers. Malheur national, public; malheurs matériels, physiques; avoir des malheurs d'argent, de santé. Elle a eu beaucoup de malheurs, elle est morte dans une misère affreuse, chez madame, qui l'avait recueillie... (Zola, Argent,1891, p. 312).Ne jamais parler aux autres de ses propres malheurs, présents ou passés. On devrait tenir pour une impolitesse de décrire aux autres un mal de tête, une nausée, une aigreur, une colique (Alain, Propos,1910, p. 84):
1. ... on racontait une foule de prodiges qui menaçaient les Romains d'un grand malheur. Une pluie de pierres était tombée dans le Picenum; en Gaule, un loup avait arraché et enlevé l'épée d'une sentinelle. Michelet, Hist. romaine,t. 2, 1831, p. 19.
Le malheur des temps. Circonstances fâcheuses propres à une époque troublée. Chaque fois que le malheur des temps faisait qu'une milliardaire épousait quelque prince (Proust, Guermantes 2,1921, p. 535).
Les malheurs (de la guerre). L'insuccès, la défaite; toutes les épreuves subies dans une guerre perdue. Les malheurs de Florence, de la France, de la patrie. Après les malheurs de la bataille de France (...) cette arrière-garde est devenue l'avant-garde (De Gaulle, Mém. guerre,1956, p. 518).
Emplois hypocoristiques. Petits malheurs. Petite Alice a eu aujourd'hui trois petits malheurs : le chat lui a griffé le bras, elle s'est pincé la main à un tiroir et s'est mordu un doigt en mangeant (Amiel, Journal,1866, p. 166).Avoir qq. malheurs. Quant à madame Dudevant, elle ne pouvait pas souffrir les marmots, et le mien ayant eu quelques malheurs sur le parquet, elle fut si révoltée de cette inconvenance qu'elle m'engagea à ne plus l'amener chez elle (Sand, Hist. vie,t. 4, 1855, p. 4).
Faire un malheur. Commettre un crime. Voyez ces bois et ces maquis, dit-il à Orso (...). Un homme qui aurait fait un malheur y vivrait dix ans en paix sans que les gendarmes ou voltigeurs vinssent le chercher (Mérimée, Colomba,1840, p. 64).P. ext. Faire un éclat, un scandale. Madame Lorilleux, du coup, s'était retournée. Elle brandissait la casserole, comme si elle allait jeter l'eau seconde à la figure de sa belle-sœur. Elle bredouillait : − Fichez le camp, ou je fais un malheur! (Zola, Assommoir,1877, p. 524).Fam., p. antiphrase. Remporter un succès retentissant, en particulier au spectacle. Tu peux toujours t'aligner. Dix artistes prendront un bide, il arrivera et il fera un malheur (H. Hotier, Le Vocab. du cirque et du music-hall en France,Paris, Vincennes, 1973, p. 116).
2. [Cette cause est subjectivement interprétée comme une peine affective, une malédiction, une mauvaise fortune ou une fatalité]
a) Frustration affective ou parfois morale dans la relation avec une autre personne.
Déception, infidélité en amour. Malheurs conjugaux. Joséphine, où te remettra-t-on cette lettre? Si c'est à Paris, mon malheur est donc certain, tu ne m'aimes plus! Je n'ai plus qu'à mourir (Napoléon ier, Lettres Joséph.,1796, p. 34):
2. ... n'en est-il pas ainsi, dans la vie active, de nos vrais bonheurs, de nos grands malheurs? Au milieu d'autres personnes, nous recevons de celle que nous aimons la réponse favorable ou mortelle que nous attendions depuis une année. Proust, J. filles en fleurs,1918, p. 871.
Mort. Annoncer, craindre, pressentir un malheur; trembler qu'il n'arrive malheur à qqn. Il vint un instant où MmeRaquin comprit qu'un malheur était arrivé à son fils (Zola, Th. Raquin,1867, p. 75).
b) [À propos d'une volonté intentionnellement négative; en formule de malédiction] Vieilli ou littér. Malheur à, sur.[Imprécation par laquelle on appelle le malheur sur quelqu'un, on lui souhaite ou on lui prédit un destin funeste, un mauvais sort] Malheur à l'homme qui, même dans l'amitié la plus intime, laisse découvrir son faible et sa prise! (Chamfort, Max. et pens.,1794, p. 39).
[P. réf. à la Bible] Malheur à celui dont le prince est un enfant; malheur à celui qui mange seul. Malheur à celui par qui le scandale arrive, qui sur quelque sujet important et d'un intérêt général dit au public la vérité (Courier, Pamphlets pol., Pamphlets des Pamphlets, 1824, p. 219).
[P. réf. à l'hist. romaine] Malheur aux vaincus! (vœ victis!). Place aux vivants, aux jeunes, aux forts! Le monde est aux vaillants et malheur aux vaincus (Amiel, Journal,1866, p. 415).
c) [À propos d'événements d'origine contingente] Malchance, infortune. Malheur cruel, insupportable; affreux, épouvantable, grand, horrible, immense, irréparable malheur. Vers minuit, deux soldats qui le gardaient s'endormirent, et aussitôt il se mit à prier de toute la ferveur de son âme, demandant à Dieu de le visiter dans son malheur (Thierry, Récits mérov.,t. 2, 1840, p. 240).Je sens que les ennuis et les malheurs abonderont du jour où elle se déclarera, comme tu dis, dans la famille des Atrides (Giraudoux, Électre,1937, i, 3, p. 57):
3. La réussite est quelque chose qu'on ne peut pas plus éclaircir que la guigne et le malheur. Je suis assez tenté de croire qu'un beau jour la fortune s'est fatiguée de m'accabler. J'ai tellement résisté, j'ai si peu cédé au mauvais sort... Tharaud, An prochain,1924, p. 285.
Pour mon/ton/son malheur. Malheureusement pour moi/toi/lui. Le bailli de Lausanne pour mon malheur est devenu amoureux de moi (Staël, Lettres L. de Narbonne,1792, p. 95).
(Avoir du) malheur au jeu. Perdre une partie. Le vieux gentilhomme vint moins souvent, le jaloux Hippolyte l'avait remplacé le soir, au tapis vert, dans son malheur constant au jeu (Balzac, Bourse,1832, p. 416).
Avoir le malheur de + inf. Avoir la mauvaise idée de. En réalité, elle est amoureuse d'Émile Duffieux au point d'en devenir féroce quand on a le malheur de dire un mot contre lui devant elle (Simenon, Vac. Maigret,1948, p. 139).
Fam. Parle pas de malheur. Ne tiens pas de propos qui défient le sort, qui peuvent provoquer le destin. Alors bonne chance. Ivan : Parle pas de malheur (Sartre, Mains sales,1948, 2etabl., 2, p. 40).
P. euphém., vieilli. Tomber dans le malheur. Être incarcéré, être condamné (aux galères). L'avoir entraîné hors de la bonne voie et (...) l'avoir fait tomber dans le malheur (Alhoy, Bagnes Rochefort,1830, p. 51).
Loc. adv. Par malheur. Par malchance, par un fâcheux concours de circonstances. Monsieur, j'ai eu par malheur, accidents sur accidents, je ne marche pas encore et il m'a été impossible de m'occuper de quoi que ce soit (Balzac, Corresp.,1839, p. 636).Au petit malheur. Au hasard, n'importe comment (v. au petit bonheur). À partir de minuit arriva la nouvelle d'une autre tuerie, plus effroyable que la précédente, effectuée, au petit malheur, par les gardes mobiles, dans l'avenue des Champs-Élysées (L. Daudet, Police pol.,1934, p. 37).
P. hyperb. Ennui, désagrément. Je suis arrivé sans autre malheur que la perte de mon chapeau de paille qu'un coup de vent envola dans le Rhône (Mallarmé, Corresp.,1866, p. 228).
Avoir un malheur à qqc. J'ai eu un malheur à ma charretterie, dont la couverture, une nuit qu'il ventait fort, s'est envolée dans les arbres (Flaub., MmeBovary,t. 2, 1857, p. 8).Il m'est arrivé malheurs sur malheurs. L'année passée (...) il m'est arrivé malheurs sur malheurs. Enfin je tue une perdrix (...). Eh bien, un maudit épervier l'enlève (Dumas père, Chasse et amour,1825, iii, 1, p. 40).Le malheur veut que. Le malheur veut qu'un vieil ami à moi m'ait engagé depuis longtemps pour ce lundi et que j'aie accepté (Balzac, Corresp.,1838, p. 504).Le malheur des malheurs, c'est que. Mais vois-tu, Durgé, le malheur des malheurs, c'est qu'il n'y a plus les foins à couper (R. Bazin, Blé,1907, p. 189).
Exclamativement, iron. Le beau malheur! La belle affaire! Du bruit, du bruit! s'écrie Honorine. Le beau malheur que je fasse du bruit! Un peu plus je me rôtissais (Renard, Poil Carotte,1894, p. 90).
Proverbes
Le malheur ou le diable n'est pas toujours à la porte d'un pauvre homme. La chance finit par se lasser d'être défavorable. (Dict. xixes.).
Un malheur ne vient jamais seul; un malheur amène toujours son frère. Il est donc bien vrai, ainsi que je l'ai souvent entendu dire, qu'un malheur ne vient jamais seul! (Crèvecœur, Voyage,t. 2, 1801, p. 49).
Le malheur des uns fait le bonheur des autres. Un même événement peut être fâcheux pour les uns et avantageux pour les autres. Je ne savais pas, dans ce temps, que le malheur des uns fait le bonheur des autres (Erckm.-Chatr., Conscrit 1813,1864, p. 34).
À qqc. malheur est bon. Un malheur procure parfois quelque avantage imprévu. À quelque chose malheur fut bon. La première génération de Port-Royal se trouva comme vaccinée contre le rigorisme janséniste (Bremond, Hist. sent. relig.,t. 4, 1920, p. 217).
Au plur. Succession d'événements contrariants ou parfois dramatiques. Malheurs domestiques, familiaux; les malheurs de la vie. Être accablé de malheurs (Ac.1835-1935).
Mettre un terme à ses malheurs. Se suicider. Je ne vous connais plus. Laissez-moi mettre un terme à mes malheurs (La Martelière, Robert,1793, v, 9, p. 71).
d) [À propos d'événements constamment contraires, interprétés comme maléfiques] Fatalité. L'école du malheur; avoir du malheur; être voué au malheur. Le vieillard sentait le vent du malheur. Ce pressentiment était juste : le malheur planait sur la maison Séchard (Balzac, Illus. perdues,1837, p. 20).Voilà donc Athalie encore tombée, écrivait Madame de Maintenon au duc de Noailles; le malheur poursuit tout ce que je protège et que j'aime... (Sainte-Beuve, Port-Royal,t. 5, 1859, p. 497).
Heur ou malheur. Bonheur ou malheur. J'ai beau être jeune, je sais bien déjà qu'heurs et malheurs ont plutôt l'air tirés au sort que logiquement répartis! (Bernanos, Dialog. Carm.,1948, 3etabl., 1, p. 1623).
Jouer de malheur. Avoir une malchance persistante. Je joue de malheur, mon cher ami; j'arriverai probablement à Paris au moment où vous en partirez (Tocqueville, Corresp.[avec Reeve], 1845, p. 90).
Porter malheur. Avoir une influence néfaste. Le chiffre treize, le sel renversé porte malheur. − Tiens! m'écriai-je, une améthyste. − Oui, une pierre triste, n'est-ce pas, et qui porte malheur (A. France, Crainquebille,Pierre gravée, 1904, p. 211).
En compos., rare. Porte-malheur (p. oppos. à porte-bonheur). C'est la première personne que j'ai rencontrée à la porte, face bilieuse et haineuse, que je n'approche pas sans un frisson de répugnance, car je sens là mon mauvais génie et mon porte-malheur (Amiel, Journal,1866, p. 266).
Loc. adj. De malheur
Funeste, de mauvais augure. Messager, oiseau, prophète de malheur. Une chauve-souris vint se coller contre la vitre illuminée et semble coiffer Marie-Dorée d'un présage de malheur (L. De Vilmorin,Lit à col.,1941, p. 102).
P. ext., fam. Maudit, exécrable. Ivrogne, sorcier de malheur. Jamais son fils ne se serait embarqué dans cette stupide exploitation des algues (...) sans cette Pauline de malheur qui lui tournait la tête (Zola,Joie de vivre,1884, p. 928).
Absol. [Interj. qui marque le désappointement ou le désespoir] Malheur! Malheur! Malheur! Nous sommes seuls, la peste et nous! La dernière porte s'est refermée! (Camus,État de siège,1948, 1repart., p. 227).
Rem. Parfois, dans le Midi, simple exclam. fam. marquant la surprise, l'admiration, etc. Oh! malheur! Qu'elle est belle! (Rob.).
Ah! quel malheur! Quel malheur que... Malheur et désespoir! Malheur et misère! Honte et malheur! Malheur de malheur! etc. Monseigneur veut vous tuer. Ah! quel malheur! Monseigneur est dans le délire! (Barante,Hist. ducs Bourg., t. 2, 1821-24, p. 65).Plus de Dieu, rien au ciel! Ah! Malheur et misère! (Barbier,Iambes,1840, p. 98).L'écriture était de Jacques : un affreux griffonnage au crayon : « Aux gens qui accusent lâchement et sans preuves, à ceux-là, honte! Honte et malheur! (...) » (Martin Du G.,Thib., Cah. gr., 1922, p. 627).
Malheur de moi! [Exclam. de qqn qui a l'impression d'avoir dit ou fait qqc. qui va lui attirer des ennuis] Je hasardai un conseil de transport immédiat dans un hôpital pour qu'on l'opère en vitesse. Ah! Malheur de moi! Du coup, je lui ai fourni sa plus belle réplique, celle qu'elle attendait. − Quelle honte! L'hôpital! Quelle honte, docteur! (Céline,Voyage,1932, p. 324).
Voilà le malheur! Voilà ce qui est regrettable! Faut comprendre! On vous explique bien trop de choses! Voilà le malheur (Céline,Voyage,1932p. 339).
P. iron. M. me disait que j'avais un grand malheur : c'était de ne pas me faire à la toute-puissance des sots (Chamfort,Max. et pens.,1794, p. 38).
Malheur(s) d'expression. Maladresse(s) d'expression (v. parole malheureuse*). Cette duchesse [la duchesse Bizarre] tenait ce titre d'un don bizarre : elle avait le malheur d'expression. En place d'un mot elle en mettait un autre. Cela donnait à ses poèmes de l'insolite et comme un air de folie douce (Cocteau,Fin Potomak,1940, p. 125).
B.− P. méton. [Par passage de l'objectif au subjectif] État de souffrance qui assombrit l'existence, fait tomber dans la misère morale, le désespoir. Synon. affliction, chagrin, détresse.La religion des tristesses de la vie, des malheurs, des chagrins, des maladies, de tout ce qui afflige le cœur, la tête, le corps. Elle s'adresse aux gens qui pleurent, aux gens qui souffrent (Goncourt,Journal,1860, p. 844).La première expérience du malheur est féroce! Béni soit celui qui a préservé du désespoir un cœur d'enfant! (Bernanos,Journal curé camp.,1936, p. 1070).La vie humaine est impossible. Mais le malheur seul le fait sentir (S. Weil,Pesanteur,1943, p. 99):
4. Il faut que dans le bonheur nous formions des liens bien doux et bien forts de confiance et d'attachement pour que leur rupture nous cause le déchirement si précieux qui s'appelle le malheur. Si l'on n'avait pas été heureux, ne fût-ce que par l'espérance, les malheurs seraient sans cruauté et par conséquent sans fruit. Proust,Temps retr.,1922, p. 907.
SYNT. Malheur absolu, accompli, extrême, sans consolation, sans remède; être au dernier degré, au plus noir du malheur; connaître le, son malheur.
Prononc. et Orth. : [malœ:r]. Att. ds Ac. dep. 1694. V. mal2. Etymol. et Hist. 1. 1174-1200 « coup funeste du sort » (Renart, éd. M. Roques, XVII, 15126 : c'an cel por n'avrez mal eür); 1632 porter malheur (Guez De Balzac, Lettres VII, 52 ds Œuvres, Paris, 1665, t. 1, p. 336); 1668 par malheur (La Fontaine, Fables, livre V, XXI, 5 ds Œuvres, éd. H. Régnier, I, 433); 1697 de malheur (précédé d'un subst.) « qui n'annonce rien de bon » ici fam. ce greffier de malheur (Dancourt, Vacances, sc. 7 ds Littré); 2. av. 1526 « événement qui a des conséquences pénibles, douloureuses pour quelqu'un » (Jean Marot, Œuvres, Paris, Coustelier, 1723, p.166); 1660 malheur à (Boileau, Satires, éd. A. Cohen, VI, 91); 1673 interj. malheur! (Molière, Malade imaginaire, III, 12); 3. 1529 [1reéd.] « situation pénible, douloureuse provoquée par une suite d'événements funestes » (Cl. Marot, Chansons ds Œuvres lyriques, éd. C. A. Mayer, chanson première, 7); 1670 pour mon malheur (Racine, Bérénice, I, IV, 194). Comp. de mal1*et de heur*. Fréq. abs. littér. : 11 280. Fréq. rel. Littér. : XIXes. : a) 26 930, b) 13 138; XXes. : a) 11 075, b) 11 290. Bbg. Chautard Vie étrange Arg. 1931, p. 522. − Lew. 1968, p. 92. − Quem. DDL t. 19. − Vardar Soc. pol. 1973 [1973], p. 266. − Wagner (R.-L.). B. Soc. Ling. 1973, t.68, p. 189.

Wiktionnaire

Nom commun - français

malheur \ma.lœʁ\ masculin

  1. Mauvaise fortune ; mauvaise destinée.
    • Quand on a eu le malheur de rencontrer le regard de cet œil malfaisant. — (Le monde dramatique, Volume 3, Gregoire, 1836)
    • Le malheur et la mélancolie sont les interprètes les plus éloquents de l'amour, et correspondent entre deux êtres souffrants avec une incroyable rapidité. — (Honoré de Balzac, La Femme de trente ans, Paris, 1832)
    • Malheur dieu pâle aux yeux d'ivoire
      Tes prêtres fous t’ont-ils paré
      Tes victimes en robe noire
      Ont-elles vainement pleuré
      Malheur dieu qu il ne faut pas croire.
      — (Guillaume Apollinaire; « La Chanson du mal-aimé » in Alcools -1913)
    • Mais pourtant cette femme si ferme, si solide, le voit. Elle voit le malheur sur moi, comme elle voit « mes deux yeux sur ma figure ». Personne d’autre ici ne le sait, ils ont tous autre chose à faire. Mais elle qui m’observe, elle l’a reconnu, c’est bien lui : le malheur qui s’abat sur les enfants dans les livres dans Sans Famille, dans David Copperfield. Ce même malheur a fondu sur moi, il m’enserre, il me tient. — (Nathalie Sarraute, Enfance, Gallimard, 1983, collection Folio, pages 121-122)
  2. Accident fâcheux ; désastre.
    • […], mais ce n’est que le commencement de plus grands malheurs : ces Prussiens, ces Autrichiens, ces Russes, ces Espagnols, et tous ces peuples que nous avons pillés depuis 1804, vont profiter de notre misère pour tomber sur nous. — (Erckmann-Chatrian, Histoire d’un conscrit de 1813, J. Hetzel, 1864)
    • Des prêtres prêchaient que les malheurs du pays étaient la conséquence des hérésies et de la négligence des devoirs religieux. — (Léon Berman, Histoire des Juifs de France des origines à nos jours, 1937)
    • Le bruit, les allées et venues des gens m'alertèrent. J'accourus avec un funèbre pressentiment, sans toutefois penser à un malheur aussi terrible. — (Jean Rogissart, Hurtebise aux griottes, L’Amitié par le livre, Blainville-sur-Mer, 1954, p. 19)
  3. (Figuré) Ce qui est regrettable dans une chose.
    • Le malheur c'est qu’il s'était engagé dans une aventure scabreuse, peut-être sans issue. — (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930, page 117)
Wiktionnaire - licence Creative Commons attribution partage à l’identique 3.0

Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition (1932-1935)

MALHEUR. n. m.
Mauvaise fortune, mauvaise destinée. Le malheur le poursuit, l'accable. Avoir du malheur, bien du malheur. Succomber sous le poids du malheur. Connaître le malheur. Supporter, soutenir le malheur avec constance. Triompher du malheur. Précipiter quelqu'un dans le malheur. Une vie usée par le malheur. Tomber dans le malheur. Être dans le malheur. Par surcroît de malheur. Il rejetait sa faute sur le malheur des temps. Porter malheur se dit d'une Personne dont la présence est censée causer du malheur à une autre. Il se dit aussi des Choses. Le chiffre 13 passe pour porter malheur. De malheur s'emploie avec la valeur d'un adjectif, avec des noms de personnes ou de choses que l'on considère comme funestes. Ce conseiller de malheur. Ce médecin de malheur. Pourquoi ai-je entrepris ce voyage de malheur? Jouer de malheur, Avoir une mauvaise chance au jeu. Il signifie figurément Éprouver une série de contrariétés que l'on attribue à sa malchance. Je suis venu deux fois chez vous sans vous trouver, j'ai joué de malheur. Prov., Il n'y a qu'heur et malheur en ce monde, Tout y dépend des circonstances, et souvent ce qui cause la ruine des uns fait la fortune des autres.

MALHEUR signifie aussi Accident fâcheux, désastre. Il lui est arrivé un malheur, un grand malheur. Il vous arrivera malheur. Prévenir, réparer un malheur. Il est accablé de malheurs. Tous les malheurs de la vie ont fondu sur lui. J'ai éprouvé bien des malheurs. Ne vous affligez pas de cela, c'est un petit malheur, ce n'est pas un malheur. Ironiquement et fam., Le grand malheur, le beau malheur! Il n'y a pas grand mal. On dit dans un sens analogue et très familièrement : Quel malheur! Prov., Un malheur ne vient jamais seul. Prov., À quelque chose malheur est bon, Quelquefois une infortune nous procure des avantages que nous n'aurions pas eus sans elle.

MALHEUR À se dit par imprécation. Malheur aux impies! Malheur à moi, si jamais je cède à ses instances! Malheur aux vaincus! Maxime d'après laquelle les vaincus doivent subir la loi du vainqueur.

PAR MALHEUR, loc. adv. Par l'effet d'un accident, d'un hasard malheureux. Il est arrivé, par malheur, qu'un éboulement s'est produit. Par malheur, il fit une chute.

Littré (1872-1877)

MALHEUR (ma-leur) s. m.
  • 1Mauvaise destinée. Le malheur le poursuit. Tomber dans le malheur. Un malheur inconnu glisse parmi les hommes, Qui les rend ennemis du repos où nous sommes ; La plupart de leurs vœux tendent au changement, Malherbe, II, 1. On appréhende tout étant dans le malheur, Tristan, Mort de Chrispe, II, 3. Le malheur succède au bonheur le plus doux, Corneille, Hor. V, 2. … Mais dieux ! que vois-je ! ô ciel ! je suis perdu, Si j'ai tant de malheur qu'elle m'ait entendu, Corneille, la Toison d'or, III, 3. Enfin, n'en pouvant plus d'efforts et de douleur, Il met bas son fagot, il songe à son malheur, La Fontaine, Fabl. I, 16. Rien n'accuse davantage une extrême faiblesse d'esprit que de ne pas connaître quel est le malheur d'un homme sans Dieu, Pascal, Pens. IX, 1, éd. HAVET. Le malheur naturel de notre condition faible et mortelle, et si misérable que rien ne peut nous consoler lorsque nous y pensons de près, Pascal, ib. IV, 2. J'ai dit souvent que tout le malheur des hommes vient d'une seule chose, qui est de ne savoir pas demeurer en repos dans une chambre, Pascal, ib. Quand je songe à mon personnage, je crains toujours d'avoir des amis : il y a un malheur attaché à tout ce que je protége, Maintenon, Lett. à Mme de Caylus, 5 fév. 1717. Titus, pour mon malheur, vint, vous vit et vous plut, Racine, Bérén. I, 4.

    Le malheur des temps, les funestes conditions qu'une époque impose. Il en est [des crimes] quelquefois où des cœurs magnanimes Par le malheur des temps se laissent emporter, Voltaire, Marianne, I, 2.

    Jouer de malheur, n'avoir aucune chance favorable au jeu.

    Fig. Jouer de malheur, éprouver une contrariété qui résulte du hasard. Je suis venu deux fois chez vous sans vous trouver, j'ai joué de malheur.

    Être en malheur, avoir une mauvaise veine, au jeu ou en toute autre chose. Elle [Mme de Ludres] passa une nuit dans les champs, en faisant ce petit voyage, par un carrosse rompu, et tout ce qui arrive quand on est en malheur, Sévigné, 23 juin 1677. Les puristes du XVIIe siècle condamnaient la locution être en malheur, et voulaient qu'on dît : j'ai bien du malheur, Marg. Buffet, Observ. p. 51, 1668.

    Porter malheur, se dit d'une personne ou d'une chose qui est censée causer du malheur. Je porte malheur aux affaires que je manie, Guez de Balzac, liv. VII, lett. 52. Tant il [Arnauld] porte de malheur aux opinions qu'il embrasse ! Pascal, Prov. III. Hector : Vous devriez pourtant, en fonds comme vous êtes… - Valère : Rien ne porte malheur comme payer ses dettes, Regnard, le Joueur, III, 8. Oh ! je porte malheur à tout ce qui m'entoure, Hugo, Hernani, III, 4.

    Avoir le malheur de, avoir la mauvaise chance de. Ceux qui auront le malheur d'être vos voisins, Fénelon, Tél. XX.

    Avoir le malheur de, est quelquefois un euphémisme pour dire : être assez mal doué. Il [Marivaux] avait le malheur de ne pas estimer beaucoup Molière, et le malheur plus grand de ne pas s'en cacher, D'Alembert, Élog. Mariv.

    Familièrement. De malheur, se dit avec un substantif pour exprimer la crainte, l'aversion. Ce greffier de malheur est avec elle, Dancourt, Vacances, sc. 7.

    Pour le malheur de, au dommage de. L'Académie française est l'objet de l'ambition secrète ou avouée de presque tous les gens de lettres, de ceux même qui ont fait contre elle des épigrammes bonnes ou mauvaises, épigrammes dont elle serait privée pour son malheur, si elle était moins recherchée, D'Alembert, Préface des éloges.

  • 2 Absolument. Le malheur, l'ensemble de la mauvaise destinée. Le malheur ne sortira jamais de la maison de celui qui rend le mal pour le bien, Sacy, Bible, Prov. de Salom. XVII, 13. J'ai cru dans la retraite éviter mon malheur ; Le malheur est partout ; je m'étais abusée, Voltaire, Olymp. II, 2. Le temps ne détruit que la fraîcheur et la beauté ; le malheur change l'expression de la physionomie, Genlis, Veillées du château t. II, p. 398, dans POUGENS. Le malheur est moins dur à supporter qu'à craindre, Ducis, Oscar, I, 2. Le malheur est rapide, et le cœur, tout faible qu'il est, ne doit pas se méprendre aux signes funestes d'une destinée irrévocable, Staël, Corinne, XIV, 4. Les paroles, prononcées [par Napoléon] devant deux de ses généraux, étaient écoutées avec ce silence commandé par un ancien respect, auquel se joignait déjà celui qu'on devait au malheur, Ségur, Hist. de Nap. IX, 8.

    Les gens malheureux. Le malheur a sa honte et sa noble pudeur, Delille, Pitié, I.

    Poétiquement. Le malheur personnifié comme une sorte de divinité. Il dit : comme un vautour qui plonge sur sa proie, Le malheur, à ces mots, pousse en signe de joie Un long gémissement, Et, pressant l'univers dans sa serre cruelle, Embrasse pour jamais de sa rage éternelle L'éternel aliment, Lamartine, Méd. I, 7.

  • 3Événement fâcheux. J'ai cru sa mort pour vous un malheur nécessaire, Corneille, Pomp. III, 2. La France le vit alors accompli par ces derniers traits et avec ce je ne sais quoi d'achevé que les malheurs ajoutent aux grandes vertus, Bossuet, Louis de Bourbon. Maintenant qu'elle a préféré la croix au trône, et qu'elle a mis ses malheurs au nombre des plus grandes grâces, Bossuet, Reine d'Anglet. Quand les malheurs nous ouvrent les yeux, nous repassons avec amertume sur tous nos faux pas, Bossuet, ib. Si aujourd'hui je me vois contraint de retracer l'image de nos malheurs [les troubles de la Fronde], Bossuet, le Tellier. Les malheurs sont souvent enchaînés l'un à l'autre, Racine, Esth. III, 1. Que tu seras heureux si tu surmontes tes malheurs et si tu ne les oublies jamais ! Fénelon, Tél. II. Pour achever les malheurs de la Suède, son roi s'obstinait à rester à Démotica [en Turquie], Voltaire, Charles XII, 7. Et c'est nous trop souvent qui faisons nos malheurs, Chénier M. J. Fénel. III, 2. Le malheur qui n'est plus n'a jamais existé, Chénier M. J. ib. V, 2. Ici c'est ce vieillard que l'ingrate Ionie A vu de mers en mers promener ses malheurs, Lamartine, Méd. I, 14.

    Il arrivera malheur, se dit pour suggérer des craintes au sujet de quelque événement. Il arrivera malheur, vous dis-je, si vous n'y mettez la main, Voltaire, Lett. d'Argental, 4 mai 1772.

    Faire le malheur de, rendre malheureux. Cet homme a fait le malheur de sa famille. Cette beauté [Hélène] qui avait fait le malheur de tant d'hommes, Fénelon, Tél. VIII.

    Familièrement. Faire un malheur, causer un accident,

    C'est un malheur, il est fâcheux. C'est un malheur que les hommes ne puissent d'ordinaire posséder aucun talent sans avoir quelque envie d'abaisser les autres, Vauvenargues, Max. CCLXXXI.

    Ironiquement et familièrement. Le grand malheur, c'est-à-dire il n'y a pas grand mal. Voyez le grand malheur ! quel tort cela vous fait-il ? Champfort, Marchand de Smyrne, sc. 6. On dit aussi : le beau malheur !

  • 4Malheur à, sorte d'imprécation. Malheur au temple, malheur à la ville [Jérusalem], malheur à tout le peuple ! À la fin il ajouta : malheur à moi-même ! et en même temps il fut emporté d'un coup de pierre lancée par la machine, Bossuet, Hist. II, 8. Malheur à la créature qui se plaît en elle-même et non pas en Dieu ! Bossuet, ib. II, 1. Ah ! chrétiens, les grandes vérités ! malheur à qui ne les croit pas ; malheur à qui les croit et qui vit comme s'il ne les croyait pas ! Bourdaloue, Myst. Résurrect. de J. C. t. I, p. 350. Malheur à vous, riches avares ; malheur à vous, riches injustes ; malheur à vous, riches orgueilleux ; malheur à vous, riches insensibles ! Bourdaloue, Myst. Nativité de J. C. t. I, p. 20. Malheur donc à celui qu'une affaire imprévue Engage un peu trop tard au détour d'une rue [dans Paris] ! Boileau, Sat. VI. Malheur aux cœurs ingrats et nés pour les forfaits, Que les douleurs d'autrui n'ont attendri jamais ! Voltaire, Alz. II, 2.

    On le met aussi avec la préposition sur. Malheur sur eux et sur leurs enfants !

    Malheur aux vaincus ! c'est-à-dire les vaincus doivent subir la loi du vainqueur (c'est le vae victis que l'histoire met dans la bouche de Brennus vainqueur des Romains).

    Par extension. Malheur aux vaincus ! tant pis pour ceux qui souffrent de quelque accident ou malheur auquel d'autres échappent.

    Malheur ! s'emploie encore absolument comme exclamation. Malheur ! c'est mon neveu ! malheur ! car si Roland Appelle à son secours, ce doit être en mourant, Vigny, le Cor. Malheur ! tous nos forfaits l'appellent, Tous les signes nous le révèlent, Le jour des arrêts solennels ! Hugo, Odes, I, 9.

  • 5Par malheur, loc. adv. Par l'effet d'un accident, d'un hasard malheureux. Un petit bout d'oreille échappé par malheur Découvrit la fourbe et l'erreur, La Fontaine, Fabl. V, 21. Et c'est [le roi de Prusse] un autre Cideville [un ami de Voltaire], Qui par malheur est couronné, Voltaire, Lett. en vers et en prose, 76.

PROVERBES

À quelque chose malheur est bon, c'est-à-dire quelquefois une infortune nous procure des avantages que nous n'aurions pas eus sans elle. Quand le malheur ne serait bon Qu'à mettre un sot à la raison, Toujours serait-ce à juste cause Qu'on le dit bon à quelque chose, La Fontaine, Fabl. VI, 7.

Un malheur amène son frère ou ne vient jamais seul.

Le malheur ou le diable n'est pas toujours à la porte d'un pauvre homme, c'est-à-dire la chance finit par se lasser d'être défavorable.

Il n'y a qu'heur et malheur en ce monde, c'est-à-dire il y a des gens qui réussissent là où d'autres se perdent.

HISTORIQUE

XIIIe s. En mal eür, dist Refrangiers, Trop par estes adès maniers [habile], Ren. 2545.

XVIe s. Se ung malheur sur un homme se boute, L'aultre est à l'huys qui la sortie escoute, Marot, J. p. 166, dans LACURNE. L'heur que j'avois s'est tourné en maleur : Malheureux est qui n'a aucun confort, Marot, II, 235. 16 800 escus, qui n'est pour un roy que quatre parties perdues à la paume, ou un malheur de deux heures au jeu de premiere, Lanoue, 281. Pour neant recule qui malheur attend, Cotgrave Un fol cerche son malheur, Cotgrave Bienheureux le malheur qui croist la renommée ! Desportes, Amours d'Hippolyte, 19, Élégie.

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Étymologie de « malheur »

Univerbation de mal et de heur.
Wiktionnaire - licence Creative Commons attribution partage à l’identique 3.0

Mal, et heur (voy. HEUR) ; prov. malahur. L'ancienne langue avait le mot malheurté, très usité.

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Phonétique du mot « malheur »

Mot Phonétique (Alphabet Phonétique International) Prononciation
malheur malœr

Fréquence d'apparition du mot « malheur » dans le journal Le Monde

Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.

Évolution historique de l’usage du mot « malheur »

Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.

Citations contenant le mot « malheur »

  • Il y a seulement de la malchance à n'être pas aimé : il y a du malheur à ne point aimer.
    Albert Camus — L'Été, Gallimard
  • Notre bonheur n'est qu'un malheur plus ou moins consolé.
    Jean-François Ducis — Lettres
  • […] Un même fait porte des rameaux opposés et le malheur qu'il engendre annule le bonheur qu'il avait causé […].
    Marcel Proust — À la recherche du temps perdu, À l'ombre des jeunes filles en fleurs , Gallimard
  • La joie est un escargot rampant. Le malheur un coursier sauvage.
    Vladimir Vladimirovitch Maïakovski — Vladimir Ilitch Lénine
  • Seigneur, tant de prudence entraîne trop de soin : Je ne sais point prévoir les malheurs de si loin.
    Jean Racine — Andromaque, I, 2, Pyrrhus
  • Les malheurs humains ont des teintes multiples : jamais ne se retrouve même nuance de douleur.
    Eschyle — Les Suppliantes, 327 (traduction P. Mazon)
  • Le temps est le lieu de l'insuffisance et, par conséquent, du mal et du malheur.
    Georges Poulet — Études sur le temps humain, Rousseau , Plon
  • L'homme dissipe son angoisse en inventant ou en adaptant des malheurs imaginaires.
    Raymond Queneau — Le Chiendent, Gallimard
  • Le prétexte ordinaire de ceux qui font le malheur des autres est qu'ils veulent leur bien.
    Luc de Clapiers, marquis de Vauvenargues — Réflexions et Maximes
  • En se résignant, le malheureux consomme son malheur.
    Honoré de Balzac — César Biroteau
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Traductions du mot « malheur »

Langue Traduction
Anglais misfortune
Espagnol desgracia
Italien sventura
Allemand unglück
Chinois 不幸
Arabe مصيبة
Portugais infortúnio
Russe несчастье
Japonais 不幸
Basque ezbeharra
Corse disgrazia
Source : Google Translate API

Synonymes de « malheur »

Source : synonymes de malheur sur lebonsynonyme.fr

Antonymes de « malheur »

Combien de points fait le mot malheur au Scrabble ?

Nombre de points du mot malheur au scrabble : 12 points

Malheur

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