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Laisse

Variantes Singulier Pluriel
Féminin laisse laisses

Définitions de « laisse »

Trésor de la Langue Française informatisé

LAISSE1, subst. fém.

A. −
1. Lien solide servant à maintenir un animal, notamment un chien, pour l'attacher quelque part ou pour le promener à ses côtés. Laisse de cuir; accrocher une laisse au collier; tenir, mener un chien en laisse; tirer sur sa laisse; promener (un animal) au bout d'une laisse. Jacqueline est une petite fille et Miraut est un gros chien... Elle a vu... Miraut, attaché par une longue laisse à un arbre (France, P. Nozière,1899, p. 66).Je tordis une solide laisse que je fixai au collier métallique du guépard (Benoit, Atlant.,1919, p. 251):
1. − Tiens ton chien, Firmin! Empêche-le! − Couche, Dévorant! D'instinct, le garde avait raidi la laisse, arrêtant l'élan du molosse. Genevoix, Raboliot,1925, p. 324.
[Pour attacher plusieurs animaux ensemble] Laisse de deux chiens, de chevaux; meute en laisse; coupler deux chiens en laisse. Prenant ses chiens en laisse et son fusil sur l'épaule (Lamart., Confid.,1849, p. 342).Un groupe de chiens conduits en laisse et accompagnés par deux cavaliers (Ponson du Terr., Rocambole, t. 5, 1859, p. 441).
2. Loc. verb. fig. Mener, mettre, tenir (qqn ou un élément de son comportement) en laisse. Empêcher (quelqu'un) d'agir librement, imposer (à quelqu'un) sa volonté. Synon. brider.La mère de Gaston essayait vainement (...) d'imposer silence à l'homme qu'elle avait si longtemps gouverné, qu'elle avait tenu en laisse (Sandeau, Sacs,1851, p. 57).Menant en laisse sa volonté frémissante, il s'est présenté à l'autel (Claudel, Part. midi,1906, p. 983):
2. ... il ne peut pas voir une prairie sans se lancer dessus au galop, transfiguré par une passion vorace. Puis il me cherche avec des yeux rayonnants, comme pour m'inviter à approuver son plaisir. Et, vrai, je n'ai pas le cœur de le mettre en laisse. Montherl., Olymp.,1924, p. 237.
Casser, briser sa laisse. Se libérer. Il devina que je briserais ma laisse s'il ne l'allongeait pas (Balzac, Méd. camp.,1833, p. 197).Une pauvre petite heure durant, nous nous donnons l'illusion d'être libres, d'avoir cassé nos laisses et rompu nos colliers (Farrère, Homme qui assass.,1907, p. 210).
B. − P. anal., HABILL. Cordon de chapeau. Laisse de soie. (Dict. xixeet xxes.).
Prononc. et Orth. : [lεs]. Att. ds Ac. dep. 1694. Chateaubr., Ét. hist., 1831, p. 447 et Reybaud, J. Paturot, 1842, p. 344 : lesse. Étymol. et Hist. V. laisse3.

LAISSE2, subst. fém.

A. − HIST. LITTÉR. Tirade monorime, suite de vers assonantiques, de longueur variable, d'un poème du Moyen Âge et spécialement d'une chanson de geste. Synon. couplet.Laisse de la Chanson de Roland; récitation d'une laisse. Jonas (...) Amos, Osée avaient créé (...) la laisse oratoire destinée à la déclamation (Renan, Hist. peuple Isr., t. 2, 1889, p. 478).Benoît De Sainte-More rime très soigneusement, dédaigneux de la simple assonance qui avait déroulé sa musique assourdie le long des laisses de la grande épopée des premiers cycles (Gourmont, Esthét. lang. fr.,1899, p. 222):
1. Ces laisses qui ne développent pas, mais qui insistent, répètent, recommencent un récit comme si l'attention de l'auditeur avait dit : Encore! au jongleur, c'est le contraire de la composition classique... Thibaudet, Réflex. litt.,1936, p. 215.
,,Tirades qui divisent les grands poèmes provençaux`` (Morier 1961, 1975).
B. − VERSIF. ,,En vers libre, suite de vers compris entre deux blancs`` (Morier 1961, 1975). Par Moréas, Gustave Kahn, Vielé-Griffin, Verhaeren, Henri de Régnier (...) un vers plus libre est possible en France et, avec ce vers, des laisses d'aspect nouveau, et avec ces laisses, des poèmes assez différents (Gourmont, Esthét. lang. fr.,1899p. 247):
2. Très neuf quand Claudel le créa [le verset] il y aura bientôt un demi-siècle, son fleuve réaliserait aujourd'hui un bon équilibre entre la très longue laisse rythmée de Saint-John Perse, un estuaire, et ce ruissellement poétique de filets où la génération de 1914 paraît avoir trouvé son instrument moyen. Thibaudet, Hist. litt. fr.,1936, p. 335.
Prononc. et Orth. : [lεs]. Att. ds Ac. 1935. Étymol. et Hist. V. laisse3.

LAISSE3, subst. fém.

A. − Limite atteinte par la mer sur un rivage. On eût dit que les eaux croupies qui baignaient les pilotis de la ville basse se retiraient à leur laisse extrême (Gracq, Syrtes,1951, p. 59).
GÉOGR. Laisse de haute mer, de basse mer. Limites supérieure et inférieure entre lesquelles la mer oscille au cours des marées. Synon. lais de haute mer, de basse mer.Depuis la construction du port [Madras], la laisse de basse mer a sensiblement avancé au Sud de la jetée Sud (Quinette de Rochemont, Trav. mar., t. 1, 1900, p. 167).La mère et la fille sortirent ensemble (...) pour chercher du bois le long des grèves, sur la laisse de haute mer (Queffélec, Recteur,1944, p. 63).
B. − P. méton.
1. Partie du rivage que la mer laisse à découvert à marée basse. J'ai mesuré dans mes courses la laisse de certaines marées à quinze pieds au-dessus du niveau de la mer (Voy. La Pérouse,t. 2, 1797, p. 186).La muraille abrupte jaillie de l'éboulis comme une falaise de la laisse de galets d'une plage (Peyré, Matterhorn,1939, p. 213).
2. Débris, dépôts marins laissés par la marée; alluvions au bord des fleuves :
À la marée basse, les rivages fleurissaient de goémon; les assises de couleurs, marquées comme dans un arc-en-ciel ou sur le flanc d'une barque, se détachaient, régulières encore, galets d'un gris sec, laisse de mer bai brun ou noir sombre, galets mouillés jaune pâle... Queffélec, Recteur,1944, p. 95.
Prononc. et Orth. : [lεs]. Att. ds Ac. 1935. Étymol. et Hist. I. 1. 1178 « lien servant à conduire des chiens » (Renart, éd. M. Roques, 13387 : II. levriés tint en une laisse); début xiiies. fig. (Ste Julienne, 3988 ds T.-L.); 2. 1471 « cordon de chapeau » (Inv. du roi René d'Anjou, fol. 22 ds Gay). II. ca 1202 lesse de foire « émission d'excrément (d'un animal sauvage) » (Renart, éd. E. Martin, xvi, 970); 1387-91 « fiente des animaux sauvages » (Gaston Phébus, Chasse, éd. G. Tilander, 8, 53 : leisses de ours et de sanglier et de loir). III. 1. a) 1220-30 « texte, tirade, couplet chanté ou dit sans interruption » (Tombeur de N.-D., 125 ds T.-L.); 1remoitié xiiies. (Doon de Nanteuil, Romania, xiii, 12 ds T.-L.), seulement en a. fr.; relevé par Trév. 1752 qui note ,,vieux mot. Chanson``; b) 1840 « partie d'un récit formant une stance » (Ac. Compl. 1842); 1867 « tirade monorime d'un poème » (Littré); 2. fin xiiies. désigne la sonnerie du glas pour un mort (Renart, éd. E. Martin, xiv, 443, var. des mss C, H), relevé en ce sens par Trév. 1752 comme mot champ., v. aussi FEW t. 5, p. 222 ab et p. 228 a, note 8. IV. 1. 1421, 31 juill., région de la Sèvre niortaise « atterrissement, alluvions abandonnés par la mer » topon. La Laisse du Roy devenu La Laisse d'Andilly, Charente-Maritime (Arch. nat. P. 586, fol. 91 vods E. Clouzot, Marais de Sèvre niortaise, 1904, p. 145); 2. 1765 « terrain découvert par la mer lors du reflux » laisses de basse mer (Encyclop. t. 9, p. 199 a). D'apr. l'hyp. la plus couramment reçue (FEW, loc. cit., p. 222; Bl.-W.5), laisse est dans tous les sens relevés, un déverbal de laisser* : I, parce que la laisse est un lien lâche donnant une certaine liberté à l'animal; III, parce qu'à l'origine, la laisse est un couplet, une tirade dite, chantée sans interruption, pour laquelle on donne libre cours à la voix, on la laisse aller d'un trait sans fléchissement, ce sens étant à rapprocher du syntagme d'une laisse « d'un trait » (1269-78 Jean de Meun, Rose, éd. F. Lecoy, 7526); II et IV sont clairement « ce qu'on laisse »; à rapprocher de II, le m. fr. laie « id. » (1376 Modus et Ratio, éd. G. Tilander, 4, 29 et 32; var. du ms. N, xves. : lai, masc.), déverbal du verbe a. fr. laïier, v. laisser; à rapprocher de IV, lais* Étymol. et Hist. 2. − À l'étymon lat. lectio pour laisse II (M. Sahlin ds St. neophilol. t. 11, 1938-39, pp. 141-156; hyp. reprise par G. Merk ds Mél. Imbs, pp. 240-247; v. aussi R. Baum ds Mél. Lommatzsch, 1975, pp. 41-47) s'opposent de sérieuses difficultés phonét.; il faudrait partir de *lectia avec traitement demi-savant du groupe -Kty- > -ss- et infl. de lai pour le vocalisme radical.
STAT. − Laisse1, 2 et 3. Fréq. abs. littér. : 217. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 299, b) 254; xxes. : a) 318, b) 344.
BBG. Merk (G.). Les Subst. déverbaux du verbe laisser. Mél. Imbs (P.) 1973, pp. 225-251. - Pichon (E.) Fr. mod. 1940, t. 8, pp. 179-180. - Ringenson (K.). Vox rom. 1946-47, t. 9, pp. 179-181. - Sahlin (M.). L'Orig. et le sens du mot laisse. St. neophilol. 1938-39, pp. 141-156.

Wiktionnaire

Nom commun 3 - français

laisse \lɛs\ féminin

  1. Espace que la mer laisse à découvert à chaque marée et qui s’affermit peu à peu.
    • 2. La zone maritime est comprise entre le littoral et une limite extérieure située en mer à 12 milles marins mesurés à partir des lignes de base de la mer territoriale. Les lignes de base sont la laisse de basse mer ainsi que les lignes de base droites et les lignes de fermeture des baies qui sont déterminées par décret. — (Article 44 du Code des Douanes français)
    • On eût dit que les eaux croupies qui baignaient les pilotis de la ville basse se retiraient à leur laisse extrême, et mettaient au jour la forêt tourbeuse et rongée de mauvaises fièvres qui lui servait de support. — (Julien Gracq, Le Rivage des Syrtes, José Corti, 1951, page 54)
    • Il me semblait que le flux qui me portait venait de se retirer à sa laisse la plus basse, et que la pièce se vidait lentement par le trou noir de ce sommeil hanté de mauvais songes. — (Julien Gracq, Le Rivage des Syrtes, José Corti, 1951)
  2. (Par extension) Mélange de vase et de sable et des débris de plantes marines que chaque vague dépose en sillons sur la plage.
  3. (Par extension) Zone d’alluvion des bords de cours d’eau.
    • Représentée dans notre région par des individus disséminés dans les noues et les laisses de la Lanterne, l’association à Limnanthemum ne saurait être étroitement délimitée […]. — (Gustave Malcuit, Contributions à l’étude phytosociologique des Vosges méridionales saônoises : les associations végétales de la vallée de la Lanterne, thèse de doctorat, Société d’édition du Nord, 1929, p. 64)
  4. (Fonderie) Lavures.

Nom commun 2 - français

laisse \lɛs\ féminin

  1. Couplet, groupe de vers des anciennes chansons de gestes.
    • Les laisses de la Chanson de Roland.

Nom commun 1 - français

laisse \lɛs\ féminin

  1. Corde ou lanière dont on se sert pour mener un chien seul ou des chiens attachés ensemble.
    • Nô Eusébio siffla les limiers qu’il réunit par une laisse. — (Gustave Aimard, Les Trappeurs de l’Arkansas, Éditions Amyot, Paris, 1858)
    • Après le décès de sa mère et de son beau-père, la fortune du susnommé s’élèvera à cent mille francs de rente. Cette fortune solide, ou crue telle, est la laisse du chien. « Il tient trop à ce qu’il possède pour ne pas servir loyalement le gouvernement de l’Empereur. » Le mot « loyalement » fait sourire dans ce contexte. — (Marguerite Yourcenar, Archives du Nord, Gallimard, 1977, page 193)
    • En ville, ce sont les chiens qui tiennent leur maître en laisse, quoique personne ne semble comprendre que le fait de s’être volontairement encombré d’un chien qu’il faut promener deux fois par jour, qu’il pleuve qu’il vente ou qu’il neige, revient à s’être soi-même passé une laisse autour du cou. — (Muriel Barbery, L’élégance du hérisson, 2006, collection Folio, pages 76-77)
    • Pour «tester» la police après l'entrée en vigueur d'un couvre-feu strict samedi au Québec, un automobiliste a conduit en état d'ébriété à Sherbrooke et une jeune femme a promené son ami en laisse. Résultat: une amende de 1550$ chacun. — (AFP, Une femme de Sherbrooke promène un ami en laisse pour contrer le couvre-feu, tvanouvelles.ca, 11 janvier 2021)
  2. (Par extension) Sorte de cordon de chapeau fait le plus souvent de fil de soie.
Wiktionnaire - licence Creative Commons attribution partage à l’identique 3.0

Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition (1932-1935)

LAISSE. n. f.
Corde ou lanière dont on se sert pour mener un chien seul ou des chiens attachés ensemble. Mener son chien en laisse. Mener des lévriers en laisse, les tenir en laisse. Des chiens de chasse qui vont en laisse. Fig. et fam., Mener, tenir quelqu'un en laisse, Le gouverner, lui faire faire tout ce qu'on veut.

LAISSE se dit aussi, par extension, d'une Sorte de cordon de chapeau fait le plus souvent de fil de soie, etc.

Littré (1872-1877)

LAISSE (lê-s') s. f.
  • 1Corde dont on se sert pour mener des chiens attachés. Des chiens de chasse qui vont en laisse.

    Une laisse de lévriers, se dit de deux lévriers, attachés ou non. Quand le loup est détourné, on amène les lévriers qui doivent le chasser, on les partage en deux ou trois laisses, on n'en garde qu'une pour le lancer, et on mène les autres en avant pour servir de relais, Buffon, Quadrup. t. II, p. 199.

  • 2Laisse se dit aussi du cordon avec lequel l'on conduit un chien seul. Son chien a un collier d'or, il est attaché à une laisse d'or et de soie, La Bruyère, X. Aux maîtres de cérémonies Plaise ordonner que, dès demain, Entrent sans laisse aux Tuileries Les chiens du faubourg St-Germain, Béranger, Requête.

    Fig. Mener quelqu'un en laisse, lui faire faire tout ce qu'on veut.

  • 3Laisse se dit aussi d'autres animaux que l'on conduit comme les chiens. Il arriva menant le taureau blanc en laisse, Voltaire, Taureau, 6. À notre tête paraissait le guide ou le postillon grec à cheval, tenant un autre cheval en laisse, Chateaubriand, Itin. 1re part.

    Par extension. Le Destin se mit en colère, lui donna [à son valet] quelques coups de plat d'épée, et, ayant lié ses mains du licol de son cheval, se servit de celui du cheval de Mlle de l'Étoile pour mener en laisse le criminel, Scarron, Rom. com. II, 13. Les revoilà sur l'onde [à la nage] ainsi qu'auparavant, La cassette en laisse suivant, Et le nageur poussé du vent De roc en roc portant la belle, La Fontaine, Fianc.

  • 4Espèce de cordon de chapeau, fait de crin, de fil ou de soie.

HISTORIQUE

XIIIe s. Elle vous maint [mène] com chien en lesse, J. de Meung, Codic. 35.

XVe s. Laisses de poil pour tenir chiens, Deschamps, Poésies mss. f° 452.

XVIe s. Les dieux mesmes disent qu'ils ont avesques un grand advisement composé l'attelage de ceste laisse qu'on appelle le masle et la femelle, afin qu'estant la couple telle…, La Boétie, 160. Il convient avoir aussi une lesse de bons levriers, De Serres, 994. Chevaux menez et conduits par les lesses, qui est à dire en main, Brantôme, Dames ill. p. 18, dans LACURNE. Nous voyions depuis, dict Appion, Androclus conduisant ce lion à tout une petite lesse, se promenant par les tavernes à Rome, recevoir l'argent qu'on lui donnoit, Montaigne, II, 194.

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Étymologie de « laisse »

Déverbal sans suffixe de laisser[1] adopté à des époques différentes, et des sens différents : 1. « lien lâche donnant une certaine liberté à l’animal » ; 2. parce qu’à l’origine, la laisse est un couplet, une tirade pour laquelle on donne libre cours à la voix, on la laisse aller d’un trait sans fléchissement, à rapprocher du syntagme d’une laisse « d’un trait » ; 3. « ce qu’on laisse, ce qui est laissé. »
  1. (Nom 1) Wallon lahe ; namurois lache ; italien lascio ; bas-latin laxa ; de laxus, « lâche », la laisse étant considérée comme une corde lâchement tenue. Cependant il faut prendre en considération le danois lisse, le hollandais letse, qui signifient « attache, cordon ». Grandgagnage rattache le wallon lahe à l’ancien haut-allemand laz, lazo, « courroie ». Diez admet que laisse de chien vient de laxa, et que laisse de chapeau vient du germanique lisse, letse[2], etc.
  2. (Nom 2) Ancien occitan lais, lays ; anglais lay ; du celtique[3] : kymri, llais, « son, mélodie » ; gaélique, laoith ; comparez le bas-latin leudus, sorte de chant guerrier qui se trouve dans Fortunat, et l’allemand Lied, « chanson ».
  3. (Nom 3) Voyez aussi la forme masculine synonyme lais.
Wiktionnaire - licence Creative Commons attribution partage à l’identique 3.0

Wallon, lahe ; namur. lache ; ital. lascio ; bas-lat. laxa ; de laxus, lâche, la laisse étant considérée comme une corde lâchement tenue. Cependant il faut prendre en considération le danois lisse, le hollandais letse, qui signifient attache, cordon. Grandgagnage rattache le wallon lahe à l'anc. haut allemand laz, lazo, courroie. Diez admet que laisse de chien vient de laxa, et que laisse de chapeau vient du germanique lisse, letse, etc.

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Phonétique du mot « laisse »

Mot Phonétique (Alphabet Phonétique International) Prononciation
laisse lɛs

Fréquence d'apparition du mot « laisse » dans le journal Le Monde

Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.

Évolution historique de l’usage du mot « laisse »

Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.

Citations contenant le mot « laisse »

  • Comment obtenir la béatitude ? En disant Dada. Comment devenir célèbre ? En disant Dada. D’un geste noble et avec des manières raffinées. Jusqu’à la folie. Jusqu’à l’évanouissement. Comment en finir avec tout ce qui est journalisticaille, anguille, tout ce qui est gentil et propret, borné, vermoulu de morale, européanisé, énervé ? En disant Dada. Dada c’est l’âme du monde, Dada c’est le grand truc. Dada c’est le meilleur savon au lait de lys du monde. Dada Monsieur Rubiner, Dada Monsieur Korrodi, Dada Monsieur Anastasius Lilienstein. Cela veut dire en allemand : l’hospitalité de la Suisse est infiniment appréciable. Et en esthétique, ce qui compte, c’est la qualité. Je lis des vers qui n’ont d’autre but que de renoncer au langage conventionnel, de s’en défaire. Dada Johann Fuchsgang Goethe. Dada Stendhal, Dada Dalaï-lama, Bouddha, Bible et Nietzsche. Dada m’Dada. Dada mhm Dada da. Ce qui importe, c’est la liaison et que, tout d’abord, elle soit quelque peu interrompue.Je ne veux pas de mots inventés par quelqu’un d’autre. Tous les mots ont été inventés par les autres. Je revendique mes propres bêtises, mon propre rythme et des voyelles et des consonnes qui vont avec, qui y correspondent, qui soient les miens. Si une vibration mesure sept aunes, je veux, bien entendu, des mots qui mesurent sept aunes. Les mots de Monsieur Dupont ne mesurent que deux centimètres et demi. On voit alors parfaitement bien comment se produit le langage articulé. Je laisse galipetter les voyelles, je laisse tout simplement tomber les sons, à peu près comme miaule un chat… Des mots surgissent, des épaules de mots, des jambes, des bras, des mains de mots. AU. OI. U. Il ne faut pas laisser venir trop de mots. Un vers c’est l’occasion de se défaire de toute la saleté. Je voulais laisser tomber le langage lui-même, ce sacré langage, tout souillé, comme les pièces de monnaie usées par des marchands. Je veux le mot là où il s’arrête et là où il commence. Dada, c’est le coeur des mots. Toute chose a son mot, mais le mot est devenu une chose en soi. Pourquoi ne le trouverais-je pas, moi ? Pourquoi l’arbre ne pourrait-il pas s’appeler Plouplouche et Plouploubache quand il a plu ? Le mot, le mot, le mot à l’extérieur de votre sphère, de votre air méphitique, de cette ridicule impuissance, de votre sidérante satisfaction de vous-mêmes. Loin de tout ce radotage répétitif, de votre évidente stupidité.Le mot, messieurs, le mot est une affaire publique de tout premier ordre.
    Hugo Ball —  Manifeste littéraire
  • Ce soir, nous sommes deux devant ce fleuve qui déborde de notre désespoir. Nous ne pouvons même plus penser. Les paroles s’échappent de nos bouches tordues, et, lorsque nous rions, les passants se retournent, effrayés, et rentrent chez eux précipitamment.On ne sait pas nous mépriser.« Nous pensons aux lueurs des bars, aux bals grotesques dans ces maisons en ruines où nous laissions le jour. Mais rien n’est plus désolant que cette lumière qui coule doucement sur les toits à cinq heures du matin. Les rues s’écartent silencieusement et les boulevards s’animent: un promeneur attardé sourit près de nous. Il n’a pas vu nos yeux pleins de vertiges et il passe doucement. Ce sont les bruits des voitures de laitiers qui font s’envoler notre torpeur et les oiseaux montent au ciel chercher une divine nourriture.Aujourd’hui encore( mais quand donc finira cette vie limitée) nous irons retrouver les amis, et nous boirons les mêmes vins. On nous verra encore aux terrasses des cafés.Il est loin, celui qui sait nous rendre cette gaieté bondissante. Il laisse s’écouler les jours poudreux et il n’écoute plus ce que nous disons.  » Est-ce que vous avez oublié nos voix enveloppées d’affections et nos gestes merveilleux? Les animaux des pays libres et des mers délaissées ne vous tourmentent-ils plus? Je vois encore ces luttes et ces outrages rouges qui nous étranglaient. Mon cher ami, pourquoi ne voulez-vous plus rien dire de vos souvenirs étanches? L’air dont hier encore nous gonflions nos poumons devient irrespirable. Il n’y a plus qu’à regarder droit devant soi, ou à fermer les yeux: si nous tournions la tête, le vertige ramperait jusqu’à nous.Itinéraires interrompus et tous les voyages terminés, est-ce que vraiment nous pouvons les avouer ? Les paysages abondants nous ont laisser un goût amer sur les lèvres. Notre prison est construite en livres aimés, mais nous ne pouvons plus nous évader, à cause de toutes ces odeurs passionnés qui nous endorment.
    André Breton et Philippe Soupault —  Les Champs magnétiques
  • Elle est debout sur mes paupièresEt ses cheveux sont dans les miens,Elle a la forme de mes mains,Elle a la couleur de mes yeux,Elle s’engloutit dans mon ombreComme une pierre sur le ciel.Elle a toujours les yeux ouvertsEt ne me laisse pas dormir.Ses rêves en pleine lumièreFont s’évaporer les soleils,Me font rire, pleurer et rire,Parler sans avoir rien à dire.
    Paul Eluard — Capitale de la douleur
  • Aime-toi toi-même, et laisse la foule te haïr.
    Proverbe polonais
  • Aime-toi toi-même, laisse la foule te haïr.
    Proverbe polonais
  • Sois savant, mais laisse-toi prendre pour un ignorant.
    Proverbe russe
  • Quand le mort repose, laisse reposer sa mémoire.
    Proverbe arabe
  • Laisse chaque chose prendre sa place : laisse chacune de tes affaires prendre son temps.
    Benjamin Franklin
  • Qui veut tout retenir laisse tout échapper.
    Pierre Corneille — La place royale
  • Le début ne laisse pas présager la fin.
    Hérodote — Histoires
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Traductions du mot « laisse »

Langue Traduction
Anglais leash
Espagnol correa
Italien guinzaglio
Allemand leine
Chinois 皮带
Arabe رباط
Portugais trela
Russe поводок
Japonais リーシュ
Basque uhala
Corse guinzaglio
Source : Google Translate API

Synonymes de « laisse »

Source : synonymes de laisse sur lebonsynonyme.fr

Antonymes de « laisse »

Combien de points fait le mot laisse au Scrabble ?

Nombre de points du mot laisse au scrabble : 6 points

Laisse

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