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Reprendre

Définitions de « reprendre »

Trésor de la Langue Française informatisé

REPRENDRE, verbe

1reSection. Empl. trans.
I. − [Indique le rétablissement d'un contrôle sur qqc.]
A. − [Corresp. à prendre 1reSection I]
1. Saisir de nouveau quelque chose ou quelqu'un qu'on avait lâché ou laissé de côté. Synon. ressaisir; anton. lâcher, laisser.Reprendre un livre, sa valise, son journal, ses outils. Il prend du sucre avec sa pince, le met dans son verre, le remet avec la pince dans le sucrier et le reprend avec ses doigts (Renard,Journal, 1900, p. 565).Il (...) lâcha mon poignet. Mais ce fut pour me reprendre aussitôt dans ses bras et m'entraîner (Sagan,Bonjour tristesse, 1954, p. 121).
SPORTS (de ballon). Avoir de nouveau le contrôle de la balle. Pour les avants, presser l'adversaire, l'obliger à jouer afin de lui reprendre le ballon ou de favoriser le recul et le regroupement défensif (J. Mercier,Footb., 1966, p. 64).
2.
a) Prendre de nouveau quelqu'un avec soi, auprès de soi; employer à nouveau quelqu'un. Reprendre sa fille à la maison; reprendre un secrétaire, une bonne; reprendre un amant. À 5 h. du matin, elle m'appela près d'elle, fut très aimable et doublement, quoique souffrante; mais elle ne se fâcha pas et me reprit (Michelet,Journal, 1857, p. 377).À ton âge, on croit volontiers qu'une première amitié engage la vie, toute la vie... Parions que tu espères bien qu'il te reprendra, hein? Que vous ne vous quitterez plus? (Bernanos,M. Ouine, 1943, p. 808).
b) Repasser chercher quelqu'un ou quelque chose qu'on avait laissé quelque part. Ernest, qui m'avait laissé à l'orchestre pour aller courir de loge en loge, vint me reprendre, et me conduisit à l'Opéra (Jouy,Hermite, t. 4, 1813, p. 101).Justement, il avait l'intention de passer ce soir, pour vous régler et reprendre sa malle (Romains,Hommes bonne vol., 1932, p. 253).
3. Empl. pronom., au fig. Réagir à quelque chose qui abat ou contrarie. Synon. se ressaisir; anton. se laisser aller.Jef, bouleversé: Oh! j'aurais dû comprendre. Marceline: Mais, dieu merci, je me suis reprise! (Achard,J. de la Lune, 1929, i, 4, p. 7).Au fond, dit-elle rêveusement, je me demande si ce n'est pas toi que j'ai le plus haï. Elle fait un effort sur elle-même, se reprend et sourit les joues encore enflammées (Sartre,Nausée, 1938, p. 184).
B. − [Corresp. à prendre 1reSection II]
1. Posséder de nouveau quelque chose qu'on avait dû céder; en partic., occuper un lieu d'où l'on avait été chassé. Synon. réinvestir; anton. abandonner, céder, perdre.Quatre fois les Turcs essaient de reprendre l'île de Rhodes sur les chevaliers, et quatre fois ils sont repoussés (Chateaubr.,Génie, t. 2, 1803, p. 477).Le 77erégiment d'infanterie reprenait à l'ennemi l'important point d'appui constitué par le château de Mondement (Joffre, Mém., t. 1, 1931, p. 416).
Loc. Reprendre l'avantage*. Reprendre le dessus. V. dessus2.Reprendre l'initiative de. Encore fallait-il que je fusse assuré que leur capacité de résistance n'en serait pas compromise, sans quoi l'ennemi eût repris l'initiative des opérations que nous venions de lui enlever (Joffre, Mém., t. 1, 1931, p. 407).
2. Attraper de nouveau quelqu'un qui s'était échappé. Synon. rattraper.Mais il doit s'être embusqué dans le couloir. Ah! et puis zut! Je crierai s'il veut me reprendre (Colette,Cl. école, 1900, p. 168).Elles hésitèrent, écoutèrent, rapprochées, et d'un même mouvement se mirent à courir. L'idée d'être reprise par eux lançait Pauline comme une folle (Pourrat,Gaspard, 1930, p. 242).
En partic. Accaparer de nouveau (quelqu'un). Je ne croyais pas que repris par ton pays, tu songerais si tôt à moi (Rivière,Corresp.[avec Alain-Fournier], 1907, p. 233).Les rues les reprirent, ils marchèrent longuement (Triolet,Prem. accroc, 1945, p. 58).
3. Posséder de nouveau quelqu'un sexuellement. − Pourquoi est-ce que je vous désire tant? a dit Lewis. − Parce que je vous désire tant. Il m'a prise sur le tapis; il m'a reprise sur le lit et longtemps je suis restée couchée dans l'ombre de son aisselle (Beauvoir,Mandarins, 1954, p. 433).
C. − [Corresp. à prendre 1reSection III]
1. Se remettre à utiliser quelque chose qu'on avait laissé. Reprendre un instrument, un outil; reprendre la plume. Déjà je me suis renfermé en moi-même, j'ai repris mes bouquins, je suis revenu à ma solitude (Rivière,Corresp.[avec Alain-Fournier], 1907, p. 272):
1. ... je pensais reprendre ma charrue. Il me fait un procès pour un fossé, disant que ce fossé, au lieu d'être sur mon terrain, était sur le chemin. Je perdis encore un mois à suivre ce procès, que je gagnai vraiment... Courier,Pamphlets pol., Gazette vill., 1823, p. 188.
Loc. Reprendre les armes. Se remettre à guerroyer. Bientôt il déchirera forcément les traités et reprendra les armes pour maintenir sa dictature (Sand,Hist. vie, t. 2, 1855, p. 2).
2. [Le compl. désigne une fonction sociale ou un objet symbolisant celle-ci] Exercer de nouveau telle ou telle fonction; se trouver, se mettre à nouveau dans telle ou telle situation. Reprendre le deuil, l'habit. Maître Eustache de Laitre reprit les sceaux, comme chancelier (Barante,Hist. ducs Bourg., t. 4, 1821-24, p. 184).Ayant retrouvé un ancien capitaine du 106e, le capitaine Ravaud, il s'était fait engager dans la nouvelle compagnie du 124e, que celui-ci commandait. Il y avait repris ses galons de caporal (Zola,Débâcle, 1892, p. 584).
Reprendre le collier*.
On ne m'y reprendra plus. [S'emploie pour indiquer qu'on ne veut plus s'engager à faire qqc.]
3. [Le compl. désigne un lieu, une place, une situation où l'on se tient] Occuper de nouveau une place, une position qu'on avait quittée. Reprendre la tête; reprendre son poste. Chaque propriétaire, se dérobant aux bénédictions convenues, reprit place, à son tour, dans le char-à-bancs collecteur qui vint les recueillir (Villiers de L'I.-A.,Contes cruels, 1883, p. 251).Marguerite, guérie, avait repris sa place auprès de ma mère (Duhamel,Confess. min., 1920, p. 193).
VÉN. [Le suj. désigne les veneurs ou le valet du limier] Reprendre ses voies. Revenir sur ses dernières brisées après avoir fait fausse route (d'apr. Duchartre 1973).
D. − [Corresp. à prendre 1reSection IV]
1. Reprendre + déterm. + subst. désignant une attitude ou une capacité (de qqn), un aspect (de qqn ou de qqc.), ou un comportement
a) [Le subst. désigne une attitude] Reprendre son sérieux. Il aurait crié d'impatience. Ses poings se crispèrent; il eut peur de ne pas pouvoir reprendre une attitude calme, car il fallait lui parler (Louÿs,Aphrodite, 1896, p. 47).Instantanément, Antinéa reprit la pose nonchalante sous laquelle, la première fois, elle m'était apparue (Benoit,Atlant., 1919, p. 258).
b) [Le subst. désigne une capacité] Reprendre ses esprits, son sang-froid, son souffle. Durant la route, sa colère s'apaisa, il reprit ses sens et il rentra dans Paris (Maupass.,Contes et nouv., t. 2, M. Parent, 1886, p. 625).Ce n'était pas naturel qu'il fût devenu si peu robuste; Philip l'aiderait à reprendre des forces (Martin du G.,Thib., Épil., 1940, p. 784).
c) [Le subst. désigne l'aspect de qqc., l'apparence, l'expression de qqn] Reprendre des couleurs. Puis, quand elle voit que ce n'est pas vous, son visage reprend son expression douloureuse (Dumas fils, Dame Cam., 1848, p. 292).Qu'est-ce qu'on met dans le trésor? L'enfant reprenait un visage ombrageux (Cocteau,Enfants, 1929, p. 50).
d) [Le subst. désigne un comportement] Tout signifiait campement provisoire, lieu de hasard où l'on ne saurait reprendre ses habitudes (Martin du G.,Thib., Mort père, 1929, p. 1348).
2. Reprendre + subst. désignant un état
a) Avoir de nouveau telle ou telle capacité. Synon. recouvrer, retrouver; anton. perdre.Reprendre confiance, conscience; reprendre goût à qqc. Tout ce que je me rappelle, c'est que la nuit déjà tombait, au moment où j'ai repris connaissance (Zola,Débâcle, 1892, p. 409).Je n'avais pas à intervenir, la famille était là qui s'extrayait du fourgon-limousine Borniol, la veuve de mon ami venue reprendre possession de son mari (Cendrars,Bourlinguer, 1948, p. 52).
En partic. Reprendre sentiment. Il examina les doigts de son pied gauche. Il y cherchait des chiques (...). Chez les blancs, il n'en est pas de même. L'une d'elles s'attaque-t-elle à leur peau? Comme ils sont douillets, ils s'en aperçoivent aussitôt et ne reprennent sentiment que lorsqu'un boy a réussi à la leur extirper (Maran,Batouala, 1921, p. 36).
b) Être de nouveau dans la relation ou dans l'état spécifié par le complément. Reprendre vie. Bourget que je consulte me dit: « Un artiste pèche toujours par la virtuosité. Il a toujours bénéfice à reprendre contact avec la réalité (...) » (Barrès,Cahiers, t. 5, 1906, p. 4).Cette habileté qu'il avait à tourner sa veste à propos, à reprendre équilibre quand on l'avait cru par terre (Genevoix,Raboliot, 1925, p. 219).
3. Locutions
a) Reprendre du champ. V. prendre du champ (s.v. champ1).Reprendre langue. V. prendre langue*.Reprendre du poil* de la bête.
b) Reprendre haleine. Se reposer afin d'être de nouveau en état de faire quelque chose. La nuit serait longue encore: que faire? Il chercha un coin où reprendre haleine (Martin du G.,Thib., Cah. gr., 1922, p. 640).
E. − [Dans un échange] Prendre de nouveau quelque chose qu'on avait donné. Anton. céder, donner, redonner.
1. [Le compl. désigne une entité concr.] Il leur disait (...) qu'il était venu reprendre l'héritage conquis par la valeur de leurs ancêtres (Barante,Hist. ducs Bourg., t. 4, 1821-24, p. 68).Il y avait cet homme sanguinaire qui donne du tabac à sa femme et le lui reprend (Jacob,Cornet dés, 1923, p. 41).
2. [Le compl. désigne (un fait qui constitue) un engagement] Reprendre sa parole. Puis c'est Maupassant, qui me décide à reprendre ma démission de président de la société pour le monument de Flaubert (Goncourt,Journal, 1887, p. 640).Un instant, il me donna son sourire, mais il le reprit tout de suite (Beauvoir,Mandarins, 1954, p. 313).
F. − [Corresp. à prendre 1reSection VI] Investir de nouveau quelqu'un en l'affectant, en le privant de certaines de ses capacités. Synon. regagner.
1. [Le suj. désigne une atteinte physique, une maladie, une source d'ennui] En allant au trésor, par le plus beau temps du monde, je fus repris de la grippe (Michelet,Journal, 1857, p. 379).Il faisait maintenant complètement jour... Une crise m'a repris dans l'étage, une nausée terrible! Il me conduisit lui-même aux chiots (Céline,Mort à crédit, 1936, p. 393).
Empl. trans. indir. La goutte, la fièvre lui a repris (Ac.1935).
2. [Le suj. désigne un état psychol. ou physiol. ou leur manifestation] Être repris par les larmes. Il laissait un demi-sommeil le reprendre (Zola,Débâcle, 1892, p. 511).Je n'osais pas téléphoner à Ponte, repris de mes timidités anciennes (Jouve,Scène capit., 1935, p. 228).
II. − [Indique la continuation après une interruption]
A. − [Le suj. ou le compl. désigne une activité ayant une certaine durée]
1. [L'activité est précisée dans la phrase] Se mettre de nouveau à faire quelque chose qui avait été interrompu. Synon. recommencer, poursuivre.Reprendre son travail, son attente, ses visites, ses voyages, ses études, sa lecture; reprendre la lutte; reprendre (le fil de) son discours. La mère Chapdelaine reprit ses questions (Hémon,M. Chapdelaine, 1916, p. 48).À Constantinople, les Turcs vaincus (...) n'avaient cédé que pour quelques heures plus tard se révolter, tuer leurs gouvernants et reprendre la guerre (Aragon,Beaux quart., 1936, p. 291).
[L'activité est un mouvement corporel] Reprendre sa course, sa marche; reprendre le trot, le mouvement. Si je ne vais pas aux Ardennes, je ne tarderai point à reprendre mon vol à tire-d'aile vers mon rocher (Hugo,Corresp., 1862, p. 403).Un long moment, elle resta ainsi suspendue, hésitante, puis reprit son ascension (Bernanos,Crime, 1935, p. 756).
2. En partic. [L'activité est le discours lui-même; pour introduire un discours direct] Se remettre à dire quelque chose après qu'on s'était arrêté de parler. Enfin, ils arrivèrent à un bout de couloir complètement sombre. − Nous y sommes, reprit le zingueur (Zola,Assommoir, 1877, p. 424).− Moi, dit la blonde, je suis le courrier personnel de Germain. J'assure en vélo ses liaisons dans la région. − Autrefois, reprit la brune, je vivais à Poitiers (Vailland,Drôle de jeu, 1945, p. 134).
B. − [Le compl. désigne un domaine d'activité ou le produit d'un travail]
1. Se remettre à travailler à quelque chose, étudier de nouveau quelque chose. Reprendre une étude, une recherche. Si, primitivement, nous n'avions touché à ce problème que par voie d'allusions, c'est que nous comptions le reprendre et en faire une étude spéciale (Durkheim,Divis. trav., 1893, p. 1).La question sera reprise plus bas (Sauss.1916, p. 33).
2. Remettre la main à une œuvre, à un ouvrage généralement en vue de l'achever ou de le parfaire. Synon. retoucher.Reprendre un tableau. (Dict. xixeet xxes.). Le moulage peut être repris à l'outil (Arts et litt., 1935, p. 20-10).Il avait ses rôles de prédilection. Il aimait à les reprendre pour les parfaire (Duhamel,Suzanne, 1941, p. 228).
MAR. Reprendre un hauban. ,,Le raidir lorsqu'il a pris du mou`` (Gruss 1952).
3. En partic.
a) Reprendre qqc. à qqc. (propre à qqn).Apporter une correction à quelque chose qu'a exécuté quelqu'un. Nous n'y avons trouvé à reprendre qu'une seule chose, mais grave et fâcheuse vraiment pour l'auteur (Courier,Pamphlets pol., Procès, 1821, p. 126).Le comte parut sur le seuil, vêtu avec la plus grande simplicité, mais le lion le plus exigeant n'eût rien trouvé à reprendre à sa toilette (Dumas père, Monte-Cristo, t. 1, 1846, p. 583).
b) P. méton. Reprendre qqn
α) Faire à quelqu'un des observations à propos d'une erreur ou d'une faute qu'il vient de commettre. Synon. corriger, blâmer.Parlant sa propre langue, il avait deux avantages sur son interlocutrice: il pouvait nuancer à l'infini ses propos; et il pouvait la reprendre si elle faisait des fautes (Larbaud,F. Marquez, 1911, p. 89).Empl. pronom. Corriger une faute ou une erreur dans ce qu'on vient de dire. Il dit un mot pour un autre, mais il se reprit aussitôt (Ac.1935).Gabrielle: Eh bien, papa... (se reprenant). Non, mon père... justement, je connais quelqu'un dans ces conditions-là! (Sardou,Rabagas, 1872, i, 4, p. 12).
β) Faire des reproches à quelqu'un sur sa conduite, son attitude. On a beau reprendre ce jeune homme de ses fautes, il y retombe toujours (Ac.1935).Empl. pronom. J'avais souri de pitié en le voyant mettre son pèlerinage au rang de ses meilleures actions. Et puis je me repris moi-même de mon orgueil (Krüdener,Valérie, 1803, p. 213).
C. − [Le parcours est d'ordre spatial; corresp. à prendre 1reSection III] Se remettre à parcourir. Synon. repartir sur/ dans; anton. s'arrêter.
1. [Le compl. désigne un espace ou un parcours] Reprendre son chemin, sa route. Ce n'était pas la peine de monter pour nous manger le nez, dit Boche, furieux, en reprenant l'escalier (Zola,Assommoir, 1877, p. 450).Toutes [les barques] étaient là, sur la dune, prêtes à reprendre la mer dès le premier calme (Queffélec,Recteur, 1944, p. 130).
2. [Le compl. désigne un moyen de transport] Utiliser de nouveau, monter de nouveau dans quelque chose. Reprendre le bateau. Alors, il reprit le train pour Rome, sans s'arrêter nulle part (Rolland,J.-Chr., Nouv. journée, 1912, p. 1445):
2. Il lui semblait maintenant qu'aimer les taureaux était quelque chose d'un peu ridicule, qui le faisait remarquer, qui criait tout de suite qu'il était un Parisien nigaud. Et il reprit l'autobus sans être entré. Montherl.,Bestiaires, 1926, p. 395.
III. − [Indique la répétition d'une occurrence de qqc.]
A. − [Le compl. désigne l'occurrence nouvelle de qqc.] Utiliser quelque chose qui avait déjà été employé ou proposé ou qui existait déjà. Reprendre une distinction ancienne; reprendre qqc. à son compte; reprendre une rime, un refrain. Il ne faudra répéter à d'autres la confidence de mon « passé extraordinaire », pour reprendre votre propre expression (Billy,Introïbo, 1939, p. 216).Les conclusions de cette enquête [sur le problème des transports] furent partiellement reprises par le gouvernement et mises dans le domaine de l'application par le décret-loi du 15 mai 1934 (Nav. intér. Fr., 1952, p. 13).
SPECT. Jouer ou produire de nouveau un spectacle. Reprendre une tragédie, une comédie (Ac. 1935). J'aperçois une affiche: changement de spectacle par indisposition de M. J. Périer Manon et l'on ne sait même pas si on pourra le reprendre cette année, car il n'y a plus que 15 jours au maximum avant la fermeture (Rivière,Corresp.[avec Alain-Fournier], 1908, p. 374).
B. − [Le compl. désigne un aliment ou une boisson ou une quantité de ceux-ci] Se resservir de nouveau d'une chose, la consommer. Reprendre de la boisson, de la nourriture. − Non, je n'ai bu qu'une gorgée, c'est bien assez, je n'en reprendrai pas (Colette,Cl. école, 1900, p. 168).Antoine buvait à petits coups, sans paraître faire attention à son frère. Jacques s'enhardit, reprit une gorgée, la laissa descendre en lui comme une boule de feu (Martin du G.,Thib., Pénitenc., 1922, p. 707).
2eSection. Empl. intrans. [Corresp. à prendre 2eSection]
I. − Manifester de nouveau de la vigueur après une période de langueur, de faiblesse, se remettre à vivre. Synon. se refaire; anton. dépérir.Ce convalescent, ce malade reprend, a bien repris (Ac.1935).Les chairs reprennent (Ac.).
[Le suj. désigne un végétal] Faire de nouveau des racines ou recommencer sa croissance (notamment après transplantation ou greffage). Synon. repousser; anton. s'étioler, dépérir.Ce pommier, ce poirier a bien repris (Ac.).Sous les châssis peints et sous les cloches barbouillées, il ne poussa que des végétations rachitiques. Les boutures ne reprirent pas (Flaub.,Bouvard, t. 1, 1880, p. 31).
II. − [Le suj. désigne une activité] Synon. de recommencer, redémarrer.Les affaires reprennent; la bataille, la conversation, la discussion, le murmure a repris. Racontée par moi, c'était un conte sans vraisemblance. À ce sujet, la discussion reprenait de plus belle (Janin,Âne mort, 1829, p. 114).Le lancement des grenades reprit (Malraux,Cond. hum., 1933, p. 254).
[P. méton.] Chien de pays!... Si la neige reprend, nous n'y restons pas huit jours (Bourget,Disciple, 1889, p. 142).L'appel d'un croiseur monta puis se perdit. Ferral marchait vers sa maison aussi vite qu'il le pouvait, mains dans les poches, épaules et menton en avant. Deux sirènes reprirent ensemble, une octave plus haut (Malraux,Cond. hum., 1933, p. 243).
ÉCON. S'accroître de nouveau jusqu'à retrouver un niveau d'échange ou de production antérieur après une période de marasme. Les commandes reprendront en été 1949 et la reprise sera générale en fin d'année, c'est-à-dire 6 mois avant le début de la guerre de Corée à qui certains attribuent à tort l'origine de la reprise (Univers écon. et soc., 1960, p. 32-12).
3eSection. Empl. pronom. (sans corresp. trans.). [Corresp. à prendre 3eSection]
I. − [Le compl. verbal ou nom. exprime un comportement ou un affect] Manifester de nouveau tel ou tel comportement, exercer de nouveau telle ou telle activité.
A. − Qqn se reprend à qqc.Synon. se rattacher à.Il avait peur de renouer des liens avec les hommes. Il avait peur de se reprendre à la chaîne d'affections et de douleurs (Rolland,J.-Chr., Nouv. journée, 1912, p. 1437).Il est accablé sous le poids des découvertes des connaissances, incapable de se reprendre à cette activité illimitée (Valéry,Variété III, 1936, p. 216).
B. − Qqn se reprend à + inf.Se remettre à. Anton. cesser.Et Jenny, prête à pleurer, se reprit à rire (Janin,Âne mort, 1829, p. 87).Mais Lanoue se reprit à insister et j'acceptai tout de suite, lâchement, en bégayant presque de frayeur (Duhamel,Confess. min., 1920, p. 66).
II. − S'y reprendre.Se remettre à faire une chose. S'y reprendre à deux fois. Il a fallu s'y reprendre à plusieurs fois (Ac.1935).On faisait ses classes; on passait, quitte à s'y reprendre, ses examens ou ses concours (Valéry,Variété IV, 1938, p. 196).
REM.
Repreneur, subst. masc.Repreneur (d'entreprises). Homme d'affaire, dirigeant d'entreprise spécialisé dans l'achat d'entreprises en difficulté pour leur donner une nouvelle impulsion. En relançant la bonne vieille manif des familles le dimanche après la messe, un jeune repreneur d'entreprises en difficultés ferait un malheur (Le Monde, 27 oct. 1984, p. 24).
Prononc. et Orth.: [ʀ əpʀ ɑ ̃:dʀ ̥]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. a) 1119 « corriger » (Philippe de Thaon, Comput, éd. E. Mall, 2962); b) ca 1165 « blâmer » (Benoît de Ste-Maure, Troie, éd. L. Constans, 20325); 2. a) ca 1140 « prendre de nouveau » (Voyage de Charlemagne, éd. G. Favati, 615); ca 1200 reprendre son haleine (Aliscans, éd. de Halle, 528: Reprent s'aleine); 1269-78 reprendre la parole (Jean de Meun, Rose, éd. F. Lecoy, 14575); b) ca 1170 « rattraper un malfaiteur » (Chrétien de Troyes, Erec, éd. M. Roques, 4384); 3. 1170-83 « recommencer » (Wace, Rou, éd. A. J. Holden, 205: Reprist Loier sun filz la guerre); 4. a) mil. xiies. « joindre (une étoffe) » (Alexandre, 251 in Elliott Monographs, n o36, p. 15); b) 2emoit. xiiies. « se joindre, se remettre (de chair) » (Dit Empereur Constant, 230 ds T.-L.); 5. 1176 reprandre « prendre racine, prendre vigueur » (Chrétien de Troyes, Cligès, éd. A. Micha, 1029); 6. ca 1225 se reprendre « revenir à » (Reclus de Molliens, Miserere, éd. A.-G. van Hamel, 205, 4). Du lat. reprendere, forme contractée de reprehendere « saisir et empêcher d'avancer, retenir, arrêter », « reprendre, blâmer, critiquer », dér. de prehendere, v. prendre, préf. re-, fr. re-*, à partir duquel a dû se développer le sens de « prendre à nouveau ». Fréq. abs. littér.: 27 054. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 32 789, b) 47 630; xxes.: a) 40 908, b) 37 488. Bbg. Quem. DDL t. 14.

Wiktionnaire

Verbe - français

reprendre \ʁə.pʁɑ̃dʁ\ transitif 3e groupe (voir la conjugaison) (pronominal : se reprendre)

  1. Prendre de nouveau.
    • On se rappelle que, ce que nous avions pris aux autres, il a fallu leur rendre, et on leur reprendra ce qu'ils nous ont pris sans raison en 1871. — (Émile Thirion, La Politique au village, page 320, Fischbacher, 1896)
    • Pataud, toujours un tantinet grotesque, il avait repris sa marche de long en large. — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
    • Le système de Buffon sera surtout repris par le plus grand hippiatre de l'époque, le fondateur de la science vétérinaire, l’écuyer le plus célèbre de son temps : Claude Bourgelat. — (Jacques Mulliez, Les chevaux du Royaume : Histoire de l'élevage du cheval et de la création des haras, Montalba, 1983, page 213)
    • Reprendre un prisonnier qui s’était échappé, un oiseau qui s’était envolé.
    • Reprendre une ville sur l’ennemi qui s’en était emparé.
    • Reprendre à son service un ancien domestique.
    • Cet homme a repris sa femme après une longue séparation.
    • Après son exil, il reprit sa place au Sénat.
    • Il a repris ses habits d’été, d’hiver.
    • Il a repris du service.
  2. (En particulier) Rentrer dans une voie après l’avoir quitté.
    • Nous reprenons le raidillon ; il n'est guère plus drôle à descendre qu'à monter : tantôt nous étions courbés en avant, maintenant il faut, pour la descente, se rejeter en arrière... — (Gustave Fraipont; Les Vosges, 1895, édition 1923)
    • […], les bêtes levèrent leur mufle humide et, dociles à l’invite de leur jeune gardien, gravirent le coteau pour reprendre, […], le chemin de terre bordé de haies vives aboutissant au village. — (Louis Pergaud, Un satyre, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
  3. Prendre ce qu’on avait donné.
    • Reprenez votre cadeau, je ne puis l’accepter.
    • Reprenez le mandat que vous m’avez confié.
  4. Accepter qu’on vous rende un bien vendu, en annuler la vente et en rendre le prix.
    • Le magasin reprend une marchandise non déballée, sous huit jours
  5. Recouvrer.
    • […], elle se trouva mal en rentrant dans sa maison : on s'efforça vainement de la secourir, de la ranimer; elle expira sans avoir repris ses sens, ni laissé apercevoir aucune marque de connaissance. — (Marie-Jeanne Riccoboni, Histoire d’Ernestine, 1762, édition Œuvres complètes de Mme Riccoboni, tome I, Foucault, 1818)
    • Il reprit ensuite possession de lui-même, se reprocha comme une faiblesse cette fièvre passagère, et, se jetant dans son fauteuil, il resta quelque temps absorbé en de profondes réflexions. — (Jules Verne, Les Cinq Cents Millions de la Bégum, Hetzel, 1879, chapitre I)
    • Siè, dit Arsène André, reprenant le wallon de son enfance pour mieux affirmer sa réplique. Siè, Adonis!... siè! — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
    • Cet homme laisse une fortune importante, mais sa veuve a beaucoup à reprendre sur la succession.
    • Cette manufacture a repris un peu d’activité.
    • Ainsi, l’auteur ou le premier signataire d’une proposition de loi peut la retirer à tout moment avant son adoption en première lecture. Pour autant, si le retrait a lieu en cours de discussion en séance publique, un autre député ou sénateur peut la reprendre et, dans ce cas, la discussion continue (article 84 du règlement de l’Assemblée nationale, article 26 du règlement du Sénat). — (Secrétariat général du gouvernement et Conseil d’État, Guide de légistique, 3e version, La Documentation française, 2017, ISBN 978-2-11-145578-8 → lire en ligne)
  6. (Militaire) Reconquérir des positions qui avait été perdues.
    • Vers ces temps Douaumont fut repris ; cela fit que l'ennemi n'eut plus de vues sur les pentes du fort de Marre à notre droite ; et le capitaine eut à recon­naître les positions de batterie possibles en cette région ; […]. — (Alain, Souvenirs de guerre, Hartmann, 1937, page 204)
  7. Rejoindre quelqu’un pour l’emmener.
    • Attendez-moi, je viendrai vous reprendre ; je vous reprendrai en passant.
  8. Se remettre à quelque chose après une interruption ; recommencer.
    • Parfois les rênes s’échappent de nos doigts engourdis, et nos montures aveuglées, tournant le dos à la tempête, refusent d’avancer. Nous les laissons souffler un instant, puis reprenons notre course muette et aveugle. — (Frédéric Weisgerber, Trois mois de campagne au Maroc : étude géographique de la région parcourue, Paris : Ernest Leroux, 1904, page 36)
    • Surpris, les Français tournèrent bride, mais reprenant l’offensive ils engagèrent avec les cosaques, qu’ils mirent en fuite, un sanglant corps à corps jusque dans les rues du hameau de Jacqueville, puis tranquillement reprirent la route de Fontainebleau. — (L’invasion à Montereau et aux environs en février 1814, dans Annales de la Société Historique et Archéologique du Gâtinais, Fontainebleau : Maurice Bourges, 1916-1917, volume 33, page 89)
    • En algèbre, sentant mon interlocuteur plus calé que je ne le suis, je reprends mon rôle de disciple attentif. — (Frédéric Weisgerber, Trois mois de campagne au Maroc : étude géographique de la région parcourue, Paris : Ernest Leroux, 1904, page 123)
    • L'Autriche déclarait en outre, qu'elle trouvait inadmissible que, dans l'article 3, les puissances se congratulassent de la signature de la paix entre la Prusse et le Danemarck, les hostilités ayant formellement repris. — (Eugène de Guichen, Les grandes questions européennes et la diplomatie des puissances sous la seconde république française, Paris : chez Victor Attinger, 1929, page 112)
  9. (En particulier) Parler de nouveau, en se rapportant à une conversation, et en parlant de l’un des interlocuteurs.
    • Avec cette neige, reprit le loueur, tu dois balayer le devant de ta porte. — (Francis Carco, Brumes, Éditions Albin Michel, Paris, 1935, page 46)
    • Reprenons ici l’exemple de l’atrazine, appliquée pour le désherbage des voies de chemin de fer en Suisse. Après avoir été détectée dans les nappes phréatiques, l’atrazine a été remplacée par le diuron. — (Nathalie Chèvre et Suren Erkman, Alerte aux micropolluants: Pesticides, biocides, détergents, médicaments et autres substances chimiques dans l'environnement, Lausanne : P.P.U.R., 2011, page 124)
  10. (En particulier) Remettre en scène, en parlant d'une pièce de théâtre.
    • Reprendre une tragédie, une comédie, etc.
  11. (En particulier) (Architecture) Reconstruire, réparer.
    • Reprendre un mur.
    • Reprendre la façade d’une maison.
  12. (En particulier) Rattacher ; recoudre.
    • Reprendre une maille.
  13. Réprimander, blâmer ou censurer quelqu’un pour ce qu’il a fait ou dit.
    • Reprendre doucement, aigrement, durement.
    • On a beau reprendre ce jeune homme de ses fautes, il y retombe toujours.
  14. Blâmer, censurer ou critiquer quelque chose, y trouver à redire.
    • C’est un homme de bien, je ne vois rien à reprendre dans sa conduite, à sa conduite.
    • Ce critique trouve à reprendre dans les meilleurs auteurs.
    • Il trouve à reprendre à tout ce qu’on fait.
  15. Dire, chanter, etc. à la suite.
    • S'accompagnant de son gimbri, il nous chante, d'une voix tantôt gutturale, tantôt nasillarde, d’interminables mélopées, que l’assistance reprend aux refrains avec des battements rythmiques des mains. — (Frédéric Weisgerber, Trois mois de campagne au Maroc : étude géographique de la région parcourue, Paris : Ernest Leroux, 1904, page 33)
    • Des hourras ponctuèrent le discours du Prince, qui, à la fin, entonna une hymne que tous les hommes reprirent avec lui : « Ein fester Burg ist unser Gott ! C’est un rempart que notre Dieu ! » — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 263 de l’édition de 1921)
  16. (Intransitif) Prendre racine de nouveau, en parlant des arbres, des plantes, lorsqu’ils sont transplantés.
    • Ce pommier, ce poirier a bien repris.
    • Cette greffe a bien repris.
  17. (Équitation) Modérer la vitesse d'un cheval de course.
  18. (Intransitif) Se refermer, se rejoindre, en parlant des blessures, des chairs qui ont été coupées, ouvertes, séparées.
    • La plaie commence à reprendre.
    • Les chairs reprennent.
    • (Pronominal) La plaie se reprend, les chairs se reprennent.
  19. (Intransitif) Se remettre, se rétablir, se relever.
    • Ce convalescent, ce malade reprend, a bien repris.
    • Cette pièce de théâtre a repris.
  20. (Intransitif) Recommencer ; revenir ; retrouver la situation antérieure.
    • Le vent, qui parfois mollissait, reprenait bientôt avec plus de rage, au milieu de grains de grêle et de neige. — (Frédéric Zurcher et Élie-Philippe Margollé, Les Naufrages célèbres, Hachette, Paris, 1873, 3e édition, 1877, chapitre 19, page 184)
    • Leur amitié a repris.
    • Les affaires reprennent.
    • La goutte, la fièvre, etc., lui a repris.
    • On dit aussi transitivement dans le même sens :
    • (Transitif)La goutte, la fièvre, etc., l’a repris.
  21. (Intransitif) Se figer, geler de nouveau,
    • Ce ciment a repris.
    • La rivière a repris.
  22. (Pronominal) Se ressaisir, redevenir maître de soi.
    • Mais, sous l’effrayant choc moral qu’elle avait reçu, elle-même frémissait, sans pouvoir se reprendre. — (Émile Zola, Le Docteur Pascal, G. Charpentier, 1893, chapitre V)
  23. (Pronominal) Se corriger d’une chose qu’on a dite mal à propos, avec ou sans intention.
    • Il dit un mot pour un autre, mais il se reprit aussitôt.
  24. (Pronominal) Se remettre à une chose.
    • L’habitude était si forte chez elle, cette chanson faisait si bien partie de son être, que souvent, s’oubliant tout d’un coup, elle se reprenait à chanter. — (Octave Mirbeau, Contes cruels : La Chanson de Carmen (1882))
    • Il renfilait son veston, avec une visible satisfaction, car la soirée était fraîche et, sans même prendre de grandes précautions, il se reprit à avancer. — (Pierre Souvestre et Marcel Allain, Le Bouquet tragique, 1912, chapitre XX)
    • Il a fallu s’y reprendre à plusieurs fois.
  25. (Pronominal) (En particulier) Se remettre dans un cas fâcheux.
    • Vous y voilà repris. — Je n’y serai plus repris.
  26. (Musique) Interpréter une chanson de quelqu’un d'autre.
  27. (Transitif) Après avoir été battu de façon déloyale, se battre à nouveau, refaire un combat dans des conditions normales, loyales.
    • - T'es un pédé, a dit César. Tu m'as eu parce que je pensais à autre chose. Attends qu'on se retrouve. Je te reprends quand tu veux, comme tu veux, où tu veux. Je te la ferai bouffer, ta couille unique. — (Jean-Patrick Manchette, Morgue pleine, réédition Quarto Gallimard, 1973, Chapitre 6, page 490)
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Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition (1932-1935)

REPRENDRE. (Il se conjugue comme PRENDRE.) v. tr.
Prendre de nouveau. Reprendre les armes. Reprendre un prisonnier qui s'était échappé, un oiseau qui s'était envolé. Reprendre une ville sur l'ennemi qui s'en était emparé. Reprendre à son service un ancien domestique. Cet homme a repris sa femme après une longue séparation. Après son exil, il reprit sa place au Sénat. Il a repris ses habits d'été, d'hiver. Il a repris médecine. Reprendre du pain, de la viande. La fièvre l'a repris. Reprendre la parole. Il a repris du service. Reprendre racine. Reprendre un chemin, Y rentrer après l'avoir quitté. Nous reprîmes le chemin à tel endroit. Reprendre la mer, Naviguer de nouveau. Reprendre pied, Retrouver le fond de l'eau avec les pieds, après l'avoir perdu. Fig., Reprendre le dessus, Regagner l'avantage qu'on avait perdu. Il signifie aussi Se rétablir après une grave maladie. Il a bien repris le dessus. Fam., On ne m'y reprendra plus, Je me garderai de m'exposer de nouveau au même danger, au même ennui. On dit par forme de menace : Que je ne vous y reprenne plus! Que je vous y reprenne!...

REPRENDRE signifie aussi Prendre ce qu'on avait donné. Reprenez votre cadeau, je ne puis l'accepter. Reprenez le mandat que vous m'avez confié. Reprendre une marchandise, Accepter qu'on vous la rende et en annuler la vente. Fig., Reprendre sa parole, Retirer une promesse qu'on avait faite. Il avait, donné, sa parole un peu vite, il essaya de la reprendre.

REPRENDRE signifie aussi Recouvrer. Cet homme laisse une fortune importante, mais sa veuve a beaucoup à reprendre sur la succession. Reprenez votre bien. Fig., Reprendre des forces. Reprendre courage. Reprendre espoir, confiance. Reprendre ses esprits. Elle a repris l'usage de ses sens. Il a repris tous ses droits sur elle. Cette manufacture a repris un peu d'activité. Reprendre son haleine, Recommencer à respirer après une interruption accidentelle, plus ou moins longue. Fig., Reprendre haleine, Se reposer pour se mettre en état de recommencer à parler, à marcher, à travailler, etc.

REPRENDRE signifie encore Rejoindre quelqu'un pour l'emmener. Attendez-moi, je viendrai vous reprendre; je vous reprendrai en passant. Il signifie également Se remettre à quelque chose après une interruption. Il a repris son travail. Ils ont repris leur correspondance, interrompue. Ils ont repris, leur train de vie accoutumé. Il faut reprendre cette affaire. Elle a repris la conduite, la direction, le gouvernement de la maison. Reprenons la conversation où nous en étions. Reprenons notre lecture. Après cette interruption, il reprit ainsi son discours. Reprendre le fil de son discours. Reprendre le cours de ses réflexions. Reprendre sa route. Reprendre les hostilités. Maintenant, les choses ont repris leur cours normal. Reprendre une chose, une histoire de plus haut, La raconter en la commençant à un point plus éloigné dans le temps, pour rendre la narration plus claire, pour mieux éclaircir le fait. Pour vous bien instruire, de cet événement, il faut reprendre la chose de plus haut. Reprenons cette histoire de plus haut. Reprendre les choses de plus haut, Remonter à des vérités antérieures, à des principes généraux. Reprit-il, il reprit se dit lorsque, rapportant une conversation, on fait parler de nouveau l'un des interlocuteurs. Il reprit ainsi. Il reprit en ces termes. Cela est indubitable, reprit-il; mais... Dans ces phrases, Reprendre s'emploie absolument. En termes de Procédure, Reprendre une instance, Continuer avec une nouvelle partie, ou avec la même, un procès commencé et qui avait été interrompu. Il a fait assigner les héritiers d'un tel, pour reprendre l'instance avec eux. Reprendre une tragédie, une comédie, etc., La remettre au théâtre. Reprendre un mur, En réparer, en fermer les crevasses. Reprendre la façade d'une maison. Reprendre un mur, un pilier, etc., sous œuvre, en sous-œuvre, Reconstruire, les parties inférieures d'un mur, d'un pilier, etc., en soutenant le reste. Fig., Reprendre sous œuvre un projet, une entreprise, un ouvrage, S'en occuper en suivant le même plan, mais avec certaines modifications, certains changements. Reprendre une maille, La rattacher.

REPRENDRE signifie encore Réprimander, blâmer, censurer quelqu'un pour ce qu'il a fait ou dit. Reprendre doucement. Reprendre aigrement, durement. On a beau reprendre ce jeune homme de ses fautes, il y retombe toujours. Il signifie aussi Blâmer, censurer, critiquer quelque chose, y trouver à redire. On reprend en vous bien des choses. C'est un homme de bien, je ne vois rien à reprendre dans sa conduite, à sa conduite. Ce critique trouve à reprendre dans les meilleurs auteurs. Il trouve à reprendre à tout ce qu'on fait.

REPRENDRE est aussi verbe intransitif et se dit des Arbres, des plantes, qui prennent racine de nouveau, lorsqu'ils sont transplantés. Ce pommier, ce poirier a bien repris. Il se dit, également des Greffes. Cette greffe a bien repris. Il se dit aussi des Blessures, des chairs qui ont été coupées, ouvertes, séparées; et il signifie Se refermer, se rejoindre. La plaie commence à reprendre. Les chairs reprennent. On dit de même pronominalement : La plaie se reprend, les chairs se reprennent. Il signifie encore Se remettre. Ce convalescent, ce malade reprend, a bien repris, Sa santé se rétablit, est bien rétablie. Cette pièce de théâtre a repris, Après être tombé d'abord, elle s'est relevée.

REPRENDRE signifie également Recommencer, revenir. Le froid a repris. La pluie a repris. Cette mode a repris. Leur amitié a repris. Les affaires reprennent, Le commerce et l'industrie recommencent à bien aller. La goutte, la fièvre, etc., lui a repris, Elle lui est revenue, elle lui a pris de nouveau. On dit aussi transitivement dans le même sens : La goutte, la fièvre, etc., l'a repris.

REPRENDRE. signifie, encore, Se figer, geler de nouveau, Ce ciment a repris, La rivière a repris.

SE REPRENDRE signifie Se corriger d'une chose qu'on a dite mal à propos, avec ou sans intention. Il dit un mot pour un autre, mais il se reprit aussitôt. Il signifie encore Se remettre à une chose. Il a fallu s'y reprendre à plusieurs fois. On dit aussi, familièrement : Vous y voilà repris. Vous vous êtes remis dans un cas fâcheux. Je n'y serai plus repris, Je ne m'y exposerai plus, je n'en serai plus dupe. Le participe passé

REPRIS s'emploie substantivement dans cette locution : Un repris de justice, Un homme qui est de nouveau inculpé, ayant déjà subi une condamnation pénale. Quelle foi peut-on ajouter à son témoignage? c'est un repris de justice.

Littré (1872-1877)

REPRENDRE (re-pran-dr') v. a.

Il se conjugue comme prendre.

Résumé

  • 1° Prendre de nouveau.
  • 2° Prendre de nouveau, en parlant de boissons, d'aliments.
  • 3° Être saisi de nouveau par des sentiments, des passions.
  • Fig. Il se dit des maladies, des maux qui s'emparent de nouveau d'un patient.
  • 5° Rentrer en possession.
  • 6° Prendre, ôter ce qu'on avait donné.
  • 7° Rétracter.
  • 8° Rejoindre quelqu'un pour l'emmener. Ramener chez soi, faire rentrer au logis.
  • 9° Continuer ce qui avait été interrompu.
  • 10° Récapituler, résumer.
  • 11° Se mettre à.
  • 12° Remettre au théâtre.
  • 13° En maçonnerie, reprendre un mur.
  • 14° Rejoindre les parties rompues d'une étoffe, d'une toile, d'un bas.
  • 15° Reprendre, en termes de marine.
  • 16° Recouvrer, avec un nom de personne pour sujet ; avec un nom de chose pour sujet.
  • 17° Censurer.
  • 18° V. n. Reprendre, en termes de manége et de chasse.
  • 19° Reprit-il, il reprit, dans un dialogue.
  • 20° Attaquer de nouveau, en parlant de maladies.
  • 21° Prendre de nouveau racine, après avoir été transplanté
  • 22° Se joindre, en parlant des chairs, des plaies.
  • 23° Se rétablir d'une maladie.
  • 24° Regagner de l'activité, de la prospérité, en parlant de choses.
  • 25° Ce drame a repris.
  • 26° Recommencer, revenir.
  • 27° Se glacer de nouveau.
  • 28° Revenir sur.
  • 29° V. réfl. Se reprendre, être pris de nouveau.
  • 30° Se rejoindre, se refermer, en parlant de plaies, de chairs.
  • 31° Lier de nouveau amitié.
  • 32° Concevoir de nouveau de l'attachement pour.
  • 33° Se corriger, se rétracter de quelque chose qu'on a mal dit.
  • 34° En style de mystique, réfléchir sur les besoins et sur les actes que Dieu nous commande.
  • 1Prendre de nouveau. Reprendre sa place. Je suis bien aise de vous mander que nous avons repris Corbie sur les ennemis, Voiture, Lett. 74. Ils reprirent leurs serviteurs et leurs servantes à qui ils avaient donné la liberté, et ils les assujettirent de nouveau au joug de la servitude, Sacy, Bible, Jérémie, XXXIV, 11. Vous avez fait transir le bon abbé, de lui parler de ne pas reprendre à Paris votre petit appartement, Sévigné, 282. Les Parthes, souvent vaincus, deviennent redoutables du côté de l'Orient sous l'ancien nom de Perses qu'ils reprennent, Bossuet, Hist. III, 7. S'il sut soutenir le poids des affaires, il sut aussi les quitter et reprendre son premier repos, Bossuet, le Tellier. Ces esclaves fugitifs qu'il faut aller reprendre, Bossuet, Anne de Gonz. J'allais, en reprenant et mon nom et mon rang, Des plus grands rois en moi reconnaître le sang, Racine, Iphig. II, 1. …Loin de me reprendre après m'avoir chassé, Il [le peuple] croit voir un tyran dans un prince offensé, Racine, Théb. II, 3. Me quitter, me reprendre, et retourner encor De la fille d'Hélène à la veuve d'Hector, Racine, Andr. IV, 5. Je sais bien d'autre part que la justice approuve Qu'on reprenne son bien partout où l'on le trouve, Dancourt, Sancho Pança, III, 2. Je ne serai pas seul qui d'une âme enchantée Aura repris sa femme après l'avoir quittée, Regnard, Démocrite, V, 7. Il devait délivrer dix chevaliers chrétiens, Venir rompre leurs fers, ou reprendre les siens, Voltaire, Zaïre, I, 1. Mlle de Saint-Yves, en entendant ce discours, disait tout bas à sa compagne : Mademoiselle, croyez-vous qu'il reprenne sitôt ses habits ? Voltaire, l'Ingénu, 4. On saisit, on reprend par un contraire effort Ce rempart teint de sang, théâtre de la mort, Voltaire, Henr. VI. Combien de fois elles la reprirent tour à tour dans leurs bras ! Rousseau, Lév. d'Éphraïm, I. Les évêques déclarèrent Thetberge [femme de Lothaire] innocente [son champion ayant subi l'épreuve de l'eau bouillante], et Lothaire la reprit ; deux ans après, elle avoua le même crime dont elle avait été si parfaitement justifiée, Duclos, Œuv. t. I, p. 325.

    Fig. Reprendre en gémissant le fardeau de la vie, Arnault, Oscar, II, 1.

    Reprendre un navire, enlever à l'ennemi un bâtiment dont il s'était emparé. Reprendre son poste, y revenir.

    Reprendre un chemin, y rentrer après l'avoir quitté.

    Reprendre le chemin de, retourner à. Vous allez me faire le plaisir de reprendre sur-le-champ la route de Paris, Picard, Cap. Belronde, II, 13. Elle allait à Bordeaux, j'en reprends le chemin, Delavigne, les Coméd. I, 2.

    Fig. Reprendre le dessus, regagner l'avantage perdu.

    Reprendre le dessus, signifie aussi se rétablir d'une longue maladie.

    Reprendre terre, mettre le pied sur la terre, en parlant d'un nageur qui arrive à l'endroit où l'eau n'est plus profonde.

    Fig. Il ne s'est jamais vu d'amour reprendre terre comme celui-là, Sévigné, 342.

    Familièrement. On ne m'y reprendra plus, je ne m'exposerai plus au même danger, au même ennui.

    On dit par forme de menace : que je ne vous y reprenne plus ; que je vous y reprenne.

  • 2Prendre de nouveau, en parlant de boissons, de potions, d'aliments. Il a repris médecine. Il est obligé de reprendre du sulfate de quinine. On nous rend [à nous chiens de qualité] le morceau de sucre, Les chats reprennent leur café, Béranger, Requête.
  • 3 Fig. Être saisi de nouveau par des sentiments, des passions. Il a repris toute sa colère Tant à nous voir marcher en si bon équipage, Les plus épouvantés reprenaient de courage ! Corneille, Cid. IV, 3. Reprenez un orgueil digne d'elle [Rome] et de vous, Corneille, Nic. I, 2. [Toi Sylla] Tu l'as fait un parjure, un méchant, un infâme ; Mais, s'il me laisse encor quelques droits sur son cœur, Il reprendra sa foi, sa vertu, son honneur, Corneille, Sertor I, 3. Sauvons-le ; nos efforts deviendraient impuissants S'il reprenait ici sa rage avec ses sens, Racine, Andr. V, 5.

    Reprendre courage, redevenir courageux. Ils reprennent courage, ils attaquent le roi, Qu'un reste de soldats défendait avec moi, Racine, Mithr. V, 4.

    Reprendre courage, signifie aussi sortir de son abattement, se ranimer.

  • 4 Fig. Il se dit des maladies, des maux, qui s'emparent de nouveau d'un patient. La goutte l'a repris. Comme les joies des misérables ne durent guère, le lendemain que je l'eus reçue [votre lettre], ma colique me reprit, Voiture, Lett. 25. À cette nouvelle son émotion a été si vive que la fièvre qui l'avait quittée l'a reprise, Staël, Corinne, XX, 2.
  • 5Rentrer en possession. Ne plaidez pas contre ce malheureux, il n'y a rien à reprendre sur lui. Il laisse de grands biens, mais sa veuve a beaucoup à reprendre sur sa succession.

    Fig. Elle savait racheter le temps, selon le conseil de l'Apôtre, et reprendre sur son sommeil les heures qu'on avait dérobées à sa retraite, Fléchier, Mar.-Thér.

  • 6Prendre ce qu'on avait donné. Ô sort… Reprenez la faveur que vous m'avez prêtée, Corneille, Poly. II, 1. Ciel…, Reprenez le pouvoir que vous m'avez commis, Si, donnant des sujets, il ôte des amis, Corneille, Cinna, IV, 2. Ce roi si grand, si fortuné, Plus puissant que César, plus vaillant qu'Alexandre, On dit que Dieu nous l'a donné : Hélas ! s'il voulait le reprendre ! Épigr. sur le nom de Dieudonné que portait Louis XIV, attribuée à Bussy-Rabutin. Ma vie est votre bien ; vous voulez le reprendre, Racine, Iphig. IV, 4. Fallait-il me donner ton cœur, Puisque tu voulais le reprendre ? Quinault, Alceste, I, 4. Reprenez, reprenez vos funestes bienfaits, Voltaire, Œdipe, V, 5.

    Reprendre sa parole, retirer la promesse qu'on avait donnée. J'ai donné ma parole et je viens la reprendre, Baron, Andrienne, III, 4.

  • 7Reprendre quelque chose à quelqu'un, ou, simplement, reprendre quelque chose, rétracter quelque chose, ce qu'on a dit de quelque chose. La marquise [d'Uxelles] reprend, tous les ordinaires, les nouvelles qu'elle a mandées ; appelle-t-on cela savoir tout ce qui se passe ? Sévigné, 14 janv. 1689. Il faut que je vous reprenne l'âme damnée de la Voisin [célèbre empoisonneuse] : on dit au contraire que son confesseur a dit qu'elle avait dit Jésus, Maria, dans le milieu du feu ; c'est peut-être une sainte, Sévigné, Mercredi des cendres, 1680. Voilà qui est bien triste, monsieur, de vous reprendre une si jolie nouvelle [retour du prince de Conti], Sévigné, à Moulceau, 1er mai 1686. Pour Esther [de Racine], je ne vous reprends point du tout les louanges que je lui ai données, Sévigné, 23 mars 1689.
  • 8Rejoindre quelqu'un pour l'emmener. Il a prié en mourant la comtesse de Guiche de venir reprendre sa femme à Nancy, et lui laisse le soin de la consoler, Sévigné, 281. Mon fils me mande que le sien [son voyage] finira bientôt selon toutes les apparences, et qu'il me viendra reprendre ici, Sévigné, 223. Attendez-moi, je viens vous reprendre pour vous mener chez ma sœur, Brueys, Muet, V, 6.

    Ramener chez soi, faire rentrer au logis, auprès de soi. La jeune demoiselle restera chez vous, jusqu'à ce que sa mère la reprenne. Elle ne m'ennuyait pas, non, elle ne peut jamais m'ennuyer ; mais je trouvais qu'on tardait bien à venir la reprendre, Mme Riccoboni, Œuv. t. I, p. 74, dans POUGENS. Cette femme si capricieuse, si effrontée pourra bien me reprendre un jour son enfant, Genlis, Mères riv t. II, p. 12, dans POUGENS.

  • 9Continuer ce qui avait été interrompu. Reprenons notre lecture. Il me reste beaucoup d'autres choses à examiner touchant les attributs de Dieu et touchant ma propre nature, c'est-à-dire celle de mon esprit ; mais j'en reprendrai peut-être une autre fois la recherche, Descartes, Médit. V, 1. Timagène : Mais de grâce achevez l'histoire commencée. - Laonice : Four la reprendre donc où nous l'avons laissée…, Corneille, Rod. I, 6. Elles [les pluies] ont cessé, et j'ai repris mes tristes et aimables promenades, Sévigné, 565. Si on reprend la charrue mal attelée de l'Encyclopédie et qu'on veuille de ces articles, je les renverrai corrigés, Voltaire, à d'Alembert, 7 mars 1758. Cette conversation intéressa tellement le roi, qu'il la reprit plusieurs jours de suite, Genlis, Mme de Maintenon, t. I, p. 180. Ce grand projet fut repris par les Espagnols, aussitôt qu'ils eurent fait la conquête du Pérou, Raynal, Hist. phil. VIII, 2. Autour de lui, le temps, sous mille aspects nouveaux, Achevait, renversait, reprenait ses travaux, Delille, Trois règn. I. Reprendre une instance, continuer un procès qui avait été interrompu. D'après ce discours artificieux, l'accusation d'adultère est reprise, Diderot, Claude et Nér. I, 85.
  • 10Récapituler, résumer. Il [le duc de Bourgogne] reprenait tout ce qui s'était fait depuis le traité d'Arras, et reprochait au roi Louis XI] de vouloir rompre la paix, Duclos, Œuv. t. II, p. 112.

    Reprendre une chose, une histoire de plus haut, la raconter en commençant d'un temps plus éloigné. Denis d'Halicarnasse… en reprenant dès leur origine les anciennes institutions de la république romaine, si propres de leur nature à former un peuple invincible et dominant, Bossuet, Hist. III, 6. Après avoir raconté les prospérités, il reprend dès l'origine toute la suite des maux, Bossuet, ib. II, 4. Il faut reprendre mon histoire de plus haut, Fénelon, Tél. X.

    Reprendre les choses de plus haut, remonter à des principes généraux, à des vérités antérieures.

  • 11Se mettre à. Vous coupiez court, et je reprenais tout aussitôt le silence, Sévigné, 1er mai 1680.

    Reprendre la parole, se remettre à parler.

  • 12Reprendre une tragédie, une comédie, etc. la remettre au théâtre. En 1717, M. de Crébillon fit représenter Sémiramis ; elle n'eut aucun succès, et ne sera jamais reprise, Voltaire, Mél. litt. Élog. Crébillon.
  • 13 Terme de maçonnerie. Reprendre un mur, le réparer, en en fermant les crevasses.

    Reprendre un mur sous œuvre, en sous-œuvre, par-dessous œuvre, en rétablir les parties inférieures, en soutenant le reste par des étançons.

    Fig. Reprendre sous œuvre un projet, un ouvrage, y travailler sur le même plan, mais avec certaines modifications.

  • 14Reprendre une étoffe, une toile, un bas, en rejoindre les parties rompues. Un tisserand continuellement occupé à reprendre les fils de sa toile, Voltaire, Lett. à des souverains, 42.

    Terme de couture. Reprendre une maille, c'est refaire à l'aiguille celle qui a manqué et ainsi la rejoindre avec celles qui la suivent.

    Se dit aussi, au tricot, d'une maille tombée que l'on rattrappe en la remontant jusqu'au tour où elle manque.

  • 15 Terme de marine. Reprendre un hauban, un palan, remonter l'amarrage du cap de mouton ou de la poulie, de manière à pouvoir tendre davantage le hauban ou faire marcher plus loin la moufle.

    Reprendre une manœuvre, la raccourcir lorsqu'elle a trop allongé.

    Reprendre la tournevire, en lever les tours du bas en haut de la fusée d'un cabestan, lorsqu'ils tendent à se croiser par de nouvelles révolutions.

  • 16Recouvrer, avec un nom de personne pour sujet. Je n'ai pu reprendre la vie Sans reprendre aussi mon amour, Quinault, Alceste, V, 4. Elle a repris sur vous son souverain empire, Racine, Brit. IV, 4. Et je reprends ma gloire et ma félicité En dérobant mon sang à l'infidélité, Voltaire, Zaïre, II, 3. Il reprit à la fin sa juste autorité, Voltaire, Tancr. III, 1. Quand une fois on a perdu le goût des plaisirs de l'âme, qu'il est difficile de le reprendre ! Rousseau, Ém. IV.

    Reprendre ses esprits, reprendre ses sens, revenir à soi. Le prince, sans s'émouvoir, lui laisse reprendre ses esprits, Bossuet, Louis de Bourbon. La voilà qui reprend ses sens, Beaumarchais, Barb. de Sév. IV, 6.

    Reprendre son haleine, recommencer à respirer après une interruption.

    Fig. Reprendre haleine, se reposer afin d'être en état de se remettre à une action, à un travail quelconque.

    Reprendre se dit des animaux qui reviennent à leur ancien état. Les animaux [les loups], quoique adoucis par l'éducation, reprennent avec l'âge leur férocité naturelle, Buffon, Quadrup. t. VIII, p. 9. Dans les hautes montagnes et dans les pays du Nord, ils [les lièvres] deviennent blancs pendant l'hiver, et reprennent en été leur couleur ordinaire, Buffon, ib. t. II, p. 115.

    Il se dit des choses. Cette manufacture a repris un peu d'activité. L'empire reprend quelque force sous Justinien par la valeur de Bélisaire et de Narsès, Bossuet, Hist. III, 7. L'empire reprit bientôt sous lui sa première splendeur, Voltaire, Dict. phil. Dioclétien. J'en ai vu d'autres [tables de lave] qui pliaient sous une forte charge, mais qui reprenaient le plan horizontal, par leur élasticité, Buffon, Add. th. terre, Œuv. t. XIII, p. 157. Tout renaît ; son séjour est plus doux, l'air plus pur, Et la voûte céleste a repris son azur, Delille, Parad. perdu, VI.

  • 17Censurer quelqu'un parce qu'on juge qu'il a fait ou dit quelque chose mal à propos. Seigneur, ne me reprenez pas dans votre fureur ; et ne me punissez pas dans votre colère, Sacy, Bible, Psaum. VI, 2. Si vous m'aviez repris dans mes premières fautes, je n'aurais pas fait celle-ci, Pascal, Fragm. d'une lett. à M. Périer, 1661. Quand il [le juste] reprend ses serviteurs, il souhaite leur conversion par l'esprit de Dieu, Pascal, Pens. XXV, 54, édit. HAVET. Lycurgue donnait des lois à Lacédémone ; il est repris de les avoir faites toutes pour la guerre, à l'exemple de Minos dont il avait suivi les institutions, Bossuet, Hist. I, 6. Il a peut-être raison de reprendre ce savant auteur [Grotius] de l'excès de ses citations, Bossuet, 5e avert 53. Le plaisir de dogmatiser sans être repris ni contraint par aucune autorité, Bossuet, Reine d'Angleterre. Aimez qu'on vous censure, Et, souple à la raison, corrigez sans murmure ; Mais ne vous rendez pas dès qu'un sot vous reprend, Boileau, Art p. IV. J'avoue que je dois à M. Descartes, ou à sa manière de philosopher, les sentiments que j'oppose aux siens, et la hardiesse de le reprendre, Malebranche, Rech. vér. VI, II, 9. Aristote, dans le livre où il marque les avantages et les inconvénients du gouvernement de Carthage, ne la reprend point de n'avoir que des milices étrangères, Rollin, Hist. anc. Œuv. t. I, p. 219, dans POUGENS.

    Il se dit aussi des choses que l'on censure. Veuillent les immortels conducteurs de ma langue Que je ne dise rien qui doive être repris ! La Fontaine, Fabl. XI, 7. Je vous dis que… Et qu'il ne reprend rien qui ne soit à reprendre, Molière, Tart. I, 1. C'est par leurs actions qu'ils [les vrais dévots] reprennent les nôtres, Molière, ib. I, 6.

    Absolument. À quoi qu'en reprenant on soit assujettie, Je ne m'attendais pas à cette repartie, Molière, Misanthr. III, 5. Quand on veut reprendre avec utilité et montrer à un autre qu'il se trompe, Pascal, Pens. VI, 26. C'est beaucoup si vous avez obtenu de vous de ne reprendre jamais en public ; voyez dans vos réflexions si vous ne seriez pas bien aise qu'on vous dît vos fautes en particulier, Maintenon, Lett. à Mme de la Viefvile, 2 mai 1708. Elle reprend avec bonté, et en reprenant elle encourage, Fénelon, Tél. XXII. Non moins prudent ami que philosophe austère, Mornai sut l'art discret de reprendre et de plaire, Voltaire, Henr. IX. Reprenant tout bas, louant tout haut, Genlis, Veillées du château t. II, p. 481, dans POUGENS.

    Être repris de justice, avoir subi une condamnation en justice. Il n'est pas rare que dans une famille il y ait un homme habile qui fasse fortune, et un autre mal avisé qui soit repris de justice, Voltaire, Dict. phil. Sammonocodon.

    Fig. Avec un nom de chose pour sujet, corriger, servir d'instruction. Rien ne reprend mieux la plupart des hommes que la peinture de leurs défauts, Molière, Tart. Préface. [La comédie] n'étant autre chose qu'un poëme ingénieux qui, par des leçons agréables, reprend les défauts des hommes, Molière, ib. Les mauvais succès sont les seuls maîtres qui peuvent nous reprendre utilement et nous arracher cet aveu d'avoir failli qui coûte tant à notre orgueil, Bossuet, Reine d'Angleterre. Il n'y a point de vérité que nous devions aimer davantage que celle qui nous reprend, Bourdaloue, 4e dim. après Paq. Domin. t. II, p. 127.

  • 18 V. n. Terme de manége. Se dit d'un cheval qui repart après un demi-arrêt.

    Il se dit d'un cheval qui cesse, au galop, d'entamer avec la même jambe, et qui entame avec l'autre ; ce qui se dit aussi changer de pied. Votre cheval reprend bien.

    Terme de chasse. Ce chien reprend bien, il retrouve bien la voie.

  • 19Reprit-il, il reprit, expressions qui, dans un dialogue, indiquent qu'on fait parler de nouveau l'un des interlocuteurs. Laissons, reprit Iris, cette triste pensée, La Fontaine, Filles de Minée. Il est vrai que Quinault est un esprit profond, A repris certain fat…, Boileau, Sat. III.
  • 20Attaquer de nouveau, en parlant des maladies. Cela lui reprend de moment en moment, et je crois qu'elle ne passera pas la journée, Molière, Amour méd. I, 6. La fièvre a repris traîtreusement à Mme de la Fayette, Sévigné, 140. La rage des tragédies m'a repris comme à vous, Voltaire, Lett. Chabanon, 22 déc. 1766. Vous n'êtes qu'à moitié guéri ; votre ancien mal vous reprend toujours, Voltaire, Dial. XXVI, 2.

    Il se dit aussi de sentiments, de passions. C'est sa timidité qui lui reprend, madame, Legrand, Famille extrav. sc. 14.

  • 21En parlant des végétaux, prendre de nouveau racine, après avoir été transplanté. Cet arbre a bien repris.

    On dit également : Cette greffe a bien repris. Ces greffes malheureuses qui n'ont point repris, qui touchent bien le tronc de l'arbre qui les soutient, mais qui n'en sont pas vivifiées, Fléchier, Sermons, Jour de Noël.

  • 22En parlant des chairs, des plaies, se rejoindre, se refermer. Les chairs ont repris. La plaie commence à reprendre.
  • 23Se rétablir d'une maladie. Le malade commence à reprendre.
  • 24Regagner de l'activité, de la prospérité, en parlant de choses. Le commerce reprend. Ce quartier-ci va reprendre ; voilà la paix, Picard, Provinc. à Paris, IV, 3.
  • 25Ce drame a repris, il s'est relevé après avoir été mal accueilli.
  • 26Recommencer, revenir. Le froid reprend. Cette mode a repris.
  • 27Se glacer de nouveau. La rivière a repris.
  • 28Reprendre sur, revenir sur. Puis le mercredi matin, j'en reçois encore une [lettre], et je reprends sur des chapitres que j'ai déjà commencés, Sévigné, 19 août 1676. Elles [des lettres] sont écrites d'un trait ; vous savez que je ne reprends guère que pour faire plus mal, Sévigné, 3 avr. 1671.

    Reprendre, v. n. se conjugue avec avoir quand on veut marquer l'action : La rivière a repris hier ; avec le verbe être, quand on veut marquer l'état : La rivière est reprise depuis hier.

  • 29Se reprendre, v. réfl. Être pris de nouveau. C'est l'orgueil qui n'ose pas dire ses secrets, et qui, dans les égards qu'il a pour les autres, se quitte pour se reprendre, Montesquieu, Déf. Espr. lois, part. 3.
  • 30En parlant des chairs, des plaies, se rejoindre, se refermer. La plaie se reprend. Les chairs se sont déjà reprises.
  • 31Lier de nouveau amitié. Nous étions sur le point de nous reprendre et de nous recoudre avec le parlement, Retz, III, 24. Une amitié qui a pu se reprendre malgré les obstacles, Bossuet, Serm. Pén. 1.
  • 32Concevoir de nouveau de l'attachement pour. Peut-être que mon âme… à la vie un moment se reprendrait encore, Lamartine, Méd. II, 15.
  • 33Se corriger, se rétracter de quelque chose qu'on a mal dit. Il a mal prononcé d'abord, mais il s'est repris. Mais, quand soi-même on sait se faire entendre Que la raison nous doit donner la loi, On sent l'honneur de se reprendre, Et le plaisir de ne céder qu'à soi, Lamotte, Fabl. IV, 19.
  • 34 Terme des mystiques. Se reprendre soi-même, réfléchir sur ses besoins et sur les actes que Dieu nous commande ; ce que les mystiques interdisent.

HISTORIQUE

XIIe s. Vus ne li devez pas [au roi] tut son voil conseillier, Ainz le devez suvent reprendre et chastier, Th. le mart. 28. [Le cheval] Reprent s'aleine, tost est revigorez, La bat. d'Aleschans, V. 562. Chacun torna sa resne, et son tor a repris, Ronc. p. 193. Et la guerre dura tante mainte saison, Li uns rois après l'autre la reprist en son non, Sax. III. [Sa première femme étant morte] Il en reprist une autre qui fu assez vaillans, ib. V.

XIIIe s. Et la semenche que je semme Ne reprendroit en nule terre, Gui de Cambrai, Barl. et Jos. p. 235. Et dites moi comment savés, Puisque li hons sera chi mors, Reprendera l'ame son cors, Gui de Cambrai, ib. p. 51. En dormant vous cuid [je pense] embrassier ; E quant j'i faille au resveiller, Nule riens ne m'i peut aidier ; Lors me reprend à souhaitier, Audefroi le Bastard, Romanc. p. 43. Li pueple de Israel le trainierent à chevaus [Ézéchiel], porce qu'il les reprenoit des crimes et des deableries que il faisoient, Latini, Trésor, p. 58. Mauvaistié… Qui peüst en lor cuers grener, Ne reprendre ne rachiner, Roi Guillaume, p. 95, dans DU CANGE, Gloss. français. Sa conscienche le reprit de la terre de Normandie, que li rois Phelippes avoit conquis sour le mauvais roi Jehans d'Engletiere, Chr. de Rains, 233. Quant la vielle ot tant fabloié [la vieille eut tant parlé], Bel-acueil reprent la parole, la Rose, 14806. Ce demanderent il [les pharisiens] à nostre Seigneur, ne mie por aprendre, mais por reprendre, s'il peussent, Serm. de Maurice de Sully, dans Arch. des miss. scientif. t. V, p. 156.

XIVe s. Se les enemis eussent reprins courage, Bercheure, f° 43, recto.

XVe s. Je ne vueil pas reprendre vostre parolle, mais je la vueil amender, Froissart, liv. I, p. 339, dans LACURNE.

XVIe s. Incontinent que Domitian eust esté tué, les mois reprirent leurs anciens noms, Amyot, Numa, 31. Le mary pouvoit prester sa femme à temps, pour puis après la reprendre, Amyot, Lyc. et Num. comp. 6. Et lors commencea l'on à mettre en avant, qu'il estoit besoing de reprendre la guerre contre Mithridate, Amyot, Lucull. 11. Silanus mesme se reprit de ce qu'il avoit dit, et interpreta son opinion, disant…, Amyot, Cicéron, 24. Faire reprendre [cicatriser] une playe, Amyot, Comm. ouïr, 25. Fabius s'en prist à rire, et luy respondit sur le champ : Tu as dit la verité ; car, si tu ne l'eusses point perdue [la ville de Tarente], je ne l'eusse point reprise, Amyot, Fab. 47. Reprendre les faultes d'aultruy, Montaigne, I, 156. Avant que se laisser reprendre, il se donna de l'espée au travers…, Montaigne, II, 32. Quand je veins à revivre, et à reprendre mes forces, Montaigne, II, 58. Ce testu indocile pense il pas reprendre un nouvel esprit, pour reprendre une nouvelle dispute ? Montaigne, IV, 248. Par advertissements et instructions reprinses à intervailes, Montaigne, IV, 272. Ils firent un grand retranchement du coin de la Grange Loudis à travers la rue, pour aller reprendre [rejoindre] la muraille, D'Aubigné, Hist. II, 53. Les nerfs, veines et arteres se reprennent quelquesfois, Paré, VII, 4. Reprenons notre chevre à la barbe, Cotgrave

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Étymologie de « reprendre »

Du latin reprehendere, contracté en reprendere → voir re- et prendre.
Wiktionnaire - licence Creative Commons attribution partage à l’identique 3.0

Bourguig. reprare ; wallon, ripreind ; provenç. reprendre, reprehendre, reprenre, repenre ; catal. rependrer ; espagn. reprender ; portug. reprehender ; ital. riprendere ; du lat. reprehendere, de re et prehendere (voy. PRENDRE).

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Phonétique du mot « reprendre »

Mot Phonétique (Alphabet Phonétique International) Prononciation
reprendre rœprɑ̃dr

Fréquence d'apparition du mot « reprendre » dans le journal Le Monde

Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.

Évolution historique de l’usage du mot « reprendre »

Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.

Citations contenant le mot « reprendre »

  • Dans une prochaine vie, papa, j'aimerais te reprendre comme père.
    Bernard Werber — Toi mon père - récits et témoignages
  • L’huître, de la grosseur d’un galet moyen, est d’une apparence plus rugueuse, d’une couleur moins unie, brillamment blanchâtre. C’est un monde opiniâtrement clos. Pourtant on peut l’ouvrir : il faut alors la tenir au creux d’un torchon, se servir d’un couteau ébréché et peu franc, s’y reprendre à plusieurs fois. Les doigts curieux s’y coupent, s’y cassent les ongles : c’est un travail grossier. Les coups qu’on lui porte marquent son enveloppe de ronds blancs, d’une sorte de halos.À l’intérieur l’on trouve tout un monde, à boire et à manger : sous un firmament (à proprement parler) de nacre, les cieux d’en dessus s’affaissent sur les cieux d’en dessous, pour ne plus former qu’une mare, un sachet visqueux et verdâtre, qui flue et reflue à l’odeur et à la vue, frangé d’une dentelle noirâtre sur les bords.Parfois très rare une formule perle à leur gosier de nacre, d’où l’on trouve aussitôt à s’orner.
    Francis Ponge —  Le parti pris des choses 
  • A notre époque, on ne se marie jamais très bien du premier coup, il faut s'y reprendre.
    Alfred Capus — La petite fonctionnaire
  • Il est contre la bienséance de reprendre en public.
    Proverbe oriental
  • La science de l'ignorant, c'est de reprendre les choses bien dites.
    Proverbe basque
  • Donner, c’est donner ; reprendre, c’est voler.
    Proverbe français
  • Tout peut se reprendre et fondre en Dieu, même les fautes.
    Pierre Teilhard de Chardin — Le Milieu divin
  • Penser sur des maximes c'est se reconnaître et reprendre le gouvernement de soi.
    Alain — Les Idées et les âges
  • L'union sacrée débouche sur un succès : la ligne Clermont/Orly va reprendre du service avec Amelia/Regourd. Elus de tous bords, décideurs économiques et parlementaires ont travaillé main dans la main pour sauver cette liaison indispensable au développement économique de l'Auvergne.
    France Bleu — Clermont-Ferrand : les vols vers Orly devraient reprendre dés la mi-septembre
  • En raison de la pandémie de Covid-19, de nombreux salons et foires ont été annulés ou reportés. Le ministre délégué au Commerce extérieur et à l’attractivité, Franck Riester, a annoncé lundi 27 juillet qu’ils pourraient reprendre à partir du 1er septembre.
    Le Messager — Les foires et salons professionnels pourront reprendre à partir du 1er septembre - Le Messager
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Traductions du mot « reprendre »

Langue Traduction
Anglais resume
Espagnol retomar
Italien riprendere
Allemand fortsetzen
Chinois 恢复
Arabe الاستئناف
Portugais currículo
Russe продолжить
Japonais 履歴書
Basque jarraitu
Corse ripiglià
Source : Google Translate API

Synonymes de « reprendre »

Source : synonymes de reprendre sur lebonsynonyme.fr

Antonymes de « reprendre »

Combien de points fait le mot reprendre au Scrabble ?

Nombre de points du mot reprendre au scrabble : 12 points

Reprendre

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