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Corriger

Définitions de « corriger »

Trésor de la Langue Française informatisé

CORRIGER, verbe trans.

A.− [Le compl. désigne une chose] Faire disparaître ou relever un écart par rapport à une norme en vue de la rétablir ou de la faire respecter.
1. [Le compl. désigne la matière, le domaine dont les imperfections sont sujettes à être rectifiées] Amender, améliorer. Corriger un travail; corriger l'audition, la vue; corriger l'attitude, les manières, la tenue (de qqn).
a) Domaine de l'acoustique.Les tuyaux du second rang [flûte de Pan] (...) doivent sonner à l'octave supérieure (...) et d'autant plus qu'on les corrige visiblement à cet effet (Schaeffner, Orig. instruments mus.,1936, p. 286).
b) Domaine de la vie intellectuelle, de la création littéraire ou artistique.Vous voyez en quoi nous venons de corriger la première définition que nous avions trouvée; nous ne l'avons point détruite, mais épurée (Taine, Philos. art,t. 1, 1865, p. 29).
En partic., B.-A., PEINT. Corriger la nature. ,,Modifier subjectivement la représentation d'un personnage ou d'un objet`` (Hugues, Expr. atelier, s.d.).
Emploi abs. :
1. Ne crois-tu pas que nous devrions maintenant employer cet immense loisir que la mort nous abandonne, à nous juger nous-mêmes, et à nous rejuger infatigablement, reprenant, corrigeant, essayant d'autres réponses aux événements qui sont arrivés; et cherchant, en somme, à nous défendre de l'inexistence par des illusions, comme font les vivants de leur existence? Valéry, Eupalinos,1923, p. 132.
Emploi réfl. à sens passif réciproque [Les sujets désignent des inanimés] S'apporter mutuellement une correction, s'améliorer mutuellement. Drame, aventures, agitations, tous les mots de cette espèce peuvent s'employer, pourvu qu'ils soient plusieurs et se corrigent l'un par l'autre (Valéry, Variété I,1924, p. 229).
c) Domaine de la vie morale et religieuse.J'ai prié, j'ai corrigé ma chair, j'ai dormi sous votre garde [la garde de la Vierge], j'ai vécu chaste (Zola, Faute abbé Mouret,1875, p. 1313).
d) En partic., dans le domaine de l'enseignement. Relever les écarts en vue de noter et faire respecter la norme. Corriger des devoirs :
2. Les examinateurs qui corrigent les compositions des candidats au baccalauréat ont quelquefois à s'apercevoir que les « copies » de deux candidats (placés l'un à côté de l'autre) ont un air de famille. Langlois, Seignobos, Introd. aux ét. hist.,1898, p. 74.
e) Loc. Corriger son plaidoyer. ,,Changer de langage, parler avec plus de circonspection, plus sagement, rétracter ou expliquer ce qu'on a dit témérairement ou faussement`` (J.-F. Rolland, Dict. mauv. lang., 1813, p. 43). Corriger la chance. Tricher. Il est remarquable (...) qu'on blâme au jeu de cartes (...) une pratique recommandée dans les arts de la guerre (...) où l'on s'honore de corriger les injures de la fortune (A. France, Rôtisserie,1893, p. 205).
2. [Le compl. désigne le défaut, l'erreur qui compromettent la perfection de quelqu'un, le bon ordre ou le bon fonctionnement de quelque chose] Corriger des abus.
a) Rectifier ce qui est fautif, inexact, déficient. Corriger la myopie; corriger une avance, un retard (horlog.). Le réaliste obstiné corrigera donc dans un tableau cette inflexible perspective qui fausse la vue des objets à force de justesse (Delacroix, Journal,1859, p. 232).
En partic., TYPOGR. ,,Marquer les fautes à la marge d'une épreuve`` (Chesn. 1857). Corriger sur le plomb. ,,Remplacer par les caractères nécessaires ceux qui avaient été mis par erreur du compositeur`` (Chesn. 1857).
MAR. Corriger le point d'un navire. Corriger la route qu'il a faite d'un midi à l'autre en rectifiant les erreurs dues à la dérive (d'apr. Bonn.-Paris 1971).
b) Tempérer (une imperfection, un défaut), (la/le) compenser au moyen de quelque chose qui (l') atténue ou qui (la/le) fasse disparaître. Ce n'est pas de leur faute, ni à Florent, ni à elle [Lydia], s'il y a un peu de sang noir dans leurs veines, d'autant plus qu'il est corrigé par du sang de héros (Bourget, Cosmopolis,1893, p. 435).
Spéc., PHARM., ALIM. Adoucir l'amertume, tempérer le mauvais goût d'un médicament en y ajoutant une substance édulcorante. Corriger la crudité de l'eau avec un peu de vin (Ac.1835-1932).
ART CULIN. Ajouter un produit à un plat, à une sauce pour en modifier la saveur prédominante (d'apr. Lasnet 1970).
B.− [Le compl. désigne une pers. ou un animal]
1. [La correction n'implique pas un châtiment, une punition; elle opère chez la personne qui en est l'objet une amélioration, voire une guérison] Reprendre, rectifier les imperfections, les défauts. Isabelle répéta le propos à sa fille pour l'effrayer et la corriger (A. France, J. d'Arc, t. 1, 1908, p. 79).
En partic. Corriger les maîtres. Apporter un correctif, une amélioration aux modèles, aux leçons données par un maître. Il est dangereux de vouloir corriger constamment un génie comme Beethoven (Mathis-Lussy, Rythme music.,1911, p. 25).
Emploi réfl. S'infliger à soi-même une correction, se débarrasser d'un défaut.
[Avec compl. introduit par de] Ma pauvre tante, elle devrait bien se corriger de ses frayeurs (Dumas père, Angèle,1834, X, p. 119).
[Sans compl.] Le Dieu selon la Bible se complète, se corrige, s'attendrit [par Jésus-Christ], s'abaisse, s'humanise, se civilise, si j'ose dire (Sainte-Beuve, Nouv. lundis,t. 9, 1863-69, p. 94):
3. D'année en année, de mois en mois parfois, la Pravda se corrige elle-même, les éditions retouchées de l'histoire officielle se succèdent, Lénine est censuré, Marx n'est pas édité. Camus, L'Homme révolté,1951, p. 291.
2. [La correction implique la punition d'une faute, soit verbalement soit au moyen d'un châtiment corporel]
a) Tancer, donner une leçon à quelqu'un en vue de l'instruire, de l'améliorer. Synon. réprimander.Le public est un enfant mal élevé qu'il s'agit de corriger (Verlaine, Œuvres posth.,t. 2, Baudel., 1896, p. 8).
b) Châtier corporellement. Corriger d'importance. Une sale bonne à coiffe bretonne corrige tous les matins un pauvre toutou qui sans doute se conduit malproprement (Colette, Cl. Paris,1901, p. 20).
Prononc. et Orth. : [kɔ ʀiʒe], (je) corrige [kɔ ʀi:ʒ]. Pour Fér. Crit. t. 1 1787 et Gattel 1841 on prononce r forte. Ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. A. Le compl. désigne un inanimé. 1. 1268-71 « modifier un énoncé, améliorer la teneur d'un texte » articles corrigés (E. Boileau, Métiers, 363 ds T.-L.); 1680 (Rich. : Aux secondes Editions d'un Livre, on met, Revu, Corrigé, & augmenté); en partic. a) 1680 corriger un thème [d'écolier] (ibid.) d'où 1834 part. passé subst. le corrigé d'un thème (Land.); b) 1694 impr. corriger les épreuves (Ac.); 2. 1283 « (d'une instance juridique) punir un délit » (Ph. de Beaumanoir, Coutumes Beauvaisis, éd. A. Salmon, § 338); 1316 corriger les vices (Jehan Maillard, Le Roman du Comte d'Anjou, éd. M. Roques, 7876 ds IGLF); 3. 1575 « ramener à la mesure quelque chose d'excessif par une action contraire » (Paré, Œuvres, éd. J.-F. Malgaigne, t. 3, p. 173); 4. 1797 « rendre plus exact, plus précis, un calcul » (Voy. La Pérouse, t. 2, p. 141 : M. Dagelet a eu soin de vérifier et de corriger les relèvemens faits au compas); 1797 le Sud-Est corrigé (ibid., t. 1, p. 93). B. Le compl. désigne une pers. Av. 1285 « ramener quelqu'un dans le droit chemin en infligeant une punition » (Rutebeuf, éd. E. Farral et J. Bastin, LV, 140); 1654-55 pronom. (Abl[ancourt], Luc, I ds Rich. 1680 : Se corriger de quelque vice). Empr. au lat. class. corrigere « redresser », fig. « redresser, réformer, améliorer (un défaut, une erreur, un écrit...) ». Fréq. abs. littér. : 1 454. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 2 196, b) 2 103; xxes. : a) 1 836, b) 2 075.
DÉR. 1.
Corrigeable, adj.,méd. Qui peut être corrigé. Tous ces troubles sont corrigeables si l'on injecte à l'animal des extraits hypophysaires totaux (Quillet Méd.1965, p. 488).Absent des dict. gén. du xixeet du xxes. [kɔ ʀiʒabl̥]. 1resattest. av. 1378 corrigable « qui peut être corrigé » ([J. d'Arkel], Li Ars d'Amour, éd. J. Petit, II, 39 ds Gdf.); fin xvies. corrigeable (Baïf, Les Mimes, L. I V, 25 ds Hug.), à nouv. en 1936 « qui peut être corrigé » (Wicart, Puissances voc. Orateur, t. 1, p. 31); du rad. de corriger, suff. -able*; doublet de corrigible*.
2.
Corrigeur, euse, subst. impr.Ouvrier, ouvrière chargé(e) d'exécuter les corrections indiquées sur épreuve par le correcteur. Pour ne pas se donner la peine de desserrer, des corrigeurs peu scrupuleux enfoncent entre les lignes qui chevauchent de petits morceaux de papier mouillé (E. Leclerc, Nouv. Manuel typogr., 1932, p. 108) [kɔ ʀiʒ œ:ʀ], fém. [-ø:z]. 1reattest. 1311 (Arch. JJ 48, fo2 rods Gdf.); en partic. 1863 impr. (Littré); du rad. de corriger, suff. -eur2*.

Wiktionnaire

Verbe - français

corriger transitif 1er groupe (voir la conjugaison)

  1. Rectifier, améliorer conformément à une règle, à des règles. — Note : Il se dit en parlant des personnes et des choses.
    • Le maquignon de bas étage […] travaille les oreilles, souffle les salières, burine les dents, place une queue postiche, taille les sabots, mastique les seimes, donne un coup de pinceau, refait une jeunesse, farde, corrige, embellit ; […]. — (Gabriel Maury, Des ruses employées dans le commerce des solipèdes, Jules Pailhès, 1877)
    • Elle n’a qu’un défaut, mais il sera fort difficile de l’en corriger. - Corrigez cette humeur violente. - Corriger les abus.
    • Malgré les leçons de l’expérience, nous nous corrigeons rarement de nos défauts. - Ce jeune homme commence à se corriger.
    • Il m’a envoyé son livre, son poème pour le corriger. - Corriger les fautes, les défauts d’un ouvrage. - Édition revue et corrigée.
  2. (Spécialement) (Imprimerie) Indiquer par des marques les corrections à faire sur une épreuve.
    • Corriger un placard, une mise en pages.
    • Mon père est dans un journal qui s’appelle « Le Petit Marseillais […] ».
      – C’est le directeur ?
      – Oh ! bien plus ! C’est lui qui corrige les articles de tous les autres ! Mais oui !
      — (Marcel Pagnol, Le temps des secrets, 1960, collection Le Livre de Poche, page 97)
  3. (Figuré) Réparer.
    • Corriger l’injustice du sort.
  4. (Marine) Rectifier par l’observation les erreurs provenant de la dérive ou de la variation de la boussole.
    • Corriger la route d’un bâtiment en pleine mer.
  5. Réprimander, châtier, punir en vue d’améliorer le caractère, les habitudes.
    • […], et il vient parmi eux plein de courroux et le bras étendu pour les corriger et les châtier. — (Walter Scott, Ivanhoé, traduit de l’anglais par Alexandre Dumas, 1820)
    • On avait beau le corriger quand les voisins le ramenaient en carriole, l’habitude de ces fugues était prise. — (Francis Carco, L’Homme de minuit, éditions Albin Michel, 1938)
  6. Tempérer. — Note : Il se dit surtout en parlant des aliments, des remèdes et des humeurs.
    • Il faut corriger la crudité de l’eau avec un peu de vin. - L’acidité du citron se corrige par le sucre. - Corriger l’âcreté du sang.
Wiktionnaire - licence Creative Commons attribution partage à l’identique 3.0

Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition (1932-1935)

CORRIGER. v. tr.
Rectifier, améliorer conformément à une règle, à des règles. Il se dit en parlant des Personnes et des choses. Elle n'a qu'un défaut, mais il sera fort difficile de l'en corriger. Corrigez cette humeur violente. Corriger les abus. Malgré les leçons de l'expérience, nous nous corrigeons rarement de nos défauts. Ce jeune homme commence à se corriger. Il m'a envoyé son livre, son poème pour le corriger. Corriger les fautes, les défauts d'un ouvrage. Édition revue et corrigée. Il signifie spécialement, en termes d'Imprimerie, Indiquer par des signes les corrections à faire sur une épreuve. Corriger un placard, une mise en pages. Il signifie aussi figurément Réparer. Corriger l'injustice du sort. Corriger la fortune, se dit d'un Joueur qui triche avec adresse. En termes de Marine, Corriger la route d'un bâtiment en pleine mer, Rectifier par l'observation les erreurs provenant de la dérive ou de la variation de la boussole. Il signifie encore Réprimander, châtier, punir en vue d'améliorer le caractère, les habitudes. Le père corrige ses enfants. Il a besoin d'être corrigé. Corriger un chien. Corriger un cheval. Il se prend aussi pour Tempérer ; et alors il se dit surtout en parlant des Aliments, des remèdes et des humeurs. Il faut corriger la crudité de l'eau avec un peu de vin. L'acidité du citron se corrige par le sucre. Corriger l'âcreté du sang. Le participe passé

CORRIGÉ se dit comme nom masculin, dans les collèges, de la Composition donnée en exemple par le professeur sur un devoir que les écoliers ont fait eux-mêmes. Le corrigé d'un thème, d'une version latine, d'une composition française, d'une pièce de vers latins. Un recueil de corrigés. Faire son devoir d'après un corrigé.

Littré (1872-1877)

CORRIGER (ko-ri-jé. Le g prend un e quand il est suivi d'un a ou d'un o : je corrigeais, corrigeons, corrigeant) v. a.
  • 1Ramener au bien ce qui est mal, à la règle ce qui s'en écarte, redresser. On corrige les défauts d'une personne, et on corrige une personne de ses défauts. Une faute qui devait servir à me corriger de ma présomption, Fénelon, Tél. I. Le sénat, qui croyait que corriger Rome de ses vieilles superstitions était faire injure au nom romain, Bossuet, Hist. III, 1. Chacun a débité ses maximes frivoles, Corrigé la police et réformé l'État, Boileau, Sat. III. Je sais sur leurs avis corriger mes erreurs, Et je mets à profit leurs malignes fureurs, Boileau, Ép. VII. Pourquoi ne pas donner pouvoir aux d'Argensons Qui règlent la police et corrigent la France, De mettre les rimeurs aux Petites-Maisons ? Chaulieu, Ép. à Lafare, 1703.
  • 2Redresser ce qui est fautif ou défectueux. Corriger un thème, un devoir. Il corrigea longtemps son livre. Corriger les défauts d'un tableau. Le plan fut corrigé par une main habile.

    Terme d'imprimerie. Corriger des épreuves, indiquer par certains signes les fautes de composition ou les changements à faire ; et aussi exécuter les corrections indiquées par l'auteur ou le correcteur.

    Terme de marine. Corriger la route d'un bâtiment, rectifier par l'observation les erreurs provenant de la dérive.

  • 3Tempérer, adoucir par quelque mélange de certaines substances. Il faut corriger la crudité de l'eau par un peu de vin. Assez insensé pour imaginer que le bain dans le sang des enfants pouvait corriger le sang des vieillards, Voltaire, Phil. V, 12.

    Fig. Il corrigea habilement ce que ses paroles avaient de trop dur. Et si l'âge à mon rang fait quelque préjudice, Vous en corrigerez la fatale injustice, Corneille, Nicom. I, 2. J'ai su de mon destin corriger l'injustice, Racine, Esth. II, 1. Il était juste que les merveilles de sa mort corrigeassent l'obscurité de sa vie, Massillon, Myst. Assomp. Pour corriger le sort, il régla qu'on ne pourrait élire que dans le nombre de ceux qui se présenteraient, Montesquieu, Espr. II, 2.

    Corriger la fortune, se dit d'un joueur qui répare ses pertes en trichant avec adresse. La fortune est devenue mauvaise, il la faut corriger, Hamilton, Gramm. 3.

  • 4Punir. Il fut sévèrement corrigé. Ne méconnais donc plus la main qui te corrige ; Au défaut de la foi, ta gloire même exige Qu'on reconnaisse ici le bras d'un Dieu vengeur, Massillon, Helvétiens, V.
  • 5Se corriger, v. réfl. Amender en soi ce qui est mal. Se corriger de ses défauts. Corrigez-vous, humains ; que le fruit de mes vers Soit l'usage réglé des dons de la nature, La Fontaine, Quinquina, II. Molina assure qu'un religieux chassé de son monastère n'est point obligé de se corriger pour y retourner et qu'il n'est plus lié par son vœu d'obéissance, Pascal, Prov. 6. Il coûte moins à certains nommes de s'enrichir de mille vertus que de se corriger d'un seul défaut, La Bruyère, XI. Il s'était corrigé des excès du vin, très ordinaires en Moscovie, et dont les suites peuvent être terribles dans celui à qui on ne résiste jamais, Fontenelle, Czar Pierre. Les hommes [à Sybaris] se frisent avec tant d'art, ils emploient tant de temps à se corriger à leur miroir, Montesquieu, Gnide, IV. Personne ne se corrige, dit-on ; malheur à ceux pour qui ce principe est une vérité de sentiment, Marmontel, Élém. de litt. t. VI, p. 168, dans POUGENS.

    Se rectifier l'un l'autre, réciproquement. La découverte de nouveaux instruments, la multiplication même des observations qui se corrigent et se réforment mutuellement, Condorcet, Maurepas.

    Être corrigé, en parlant des choses. Les vices de l'esprit peuvent se corriger. Eh ! la peur se corrige-t-elle ? La Fontaine, Fabl. II, 14.

    Être tempéré, adouci. L'acidité du citron se corrige par le sucre.

SYNONYME

CORRIGER, REPRENDRE. Celui qui corrige montre la manière de rectifier le défaut. Celui qui reprend ne fait qu'indiquer la faute. Peu de gens savent corriger et beaucoup se mêlent de reprendre.

HISTORIQUE

XIIIe s. Toz tex cas et les cas qui de tex [tels] poent naistre deivent estre corregié par sainte Eglise, Beaumanoir, XI, 28. Li articles qui est royés est ainsi corrigiés…, Liv. des mét. 363.

XIVe s. Les consuls ainsi corrigé et blasmé par les peres, Bercheure, f° 37, verso. Je vous pri, s'il y ha aucunes choses à corrigier dans le livre, que vous y faites enseignes [marques], Machaut, p. 148. Ainsi faisoient les nobles du bon temps, et corrigoient les gens qui disoient fables de Dieu, Modus, f° LXIII, verso. Il pense et promet tousjours à lui mesme de amender sa vie, et si ne se corrige point, Ménagier, I, 3.

XVe s. Car seignourir [il] se doit premierement, Et corrigier pour l'exemple d'autrui, Deschamps, Des vertus nécessaires au prince. Mon frere, je vous envoyai l'autre jour une fourme de scellé, afin que m'en envoyissiez ung pareil pour envoyer en Bretaigne ; et depuis ay advisé qu'il n'est pas en bonne forme et l'ay fait corriger, Lettre de Louis XI, Bibl. des Chartes, 4e série, t. I, p. 15. Passelion fut moult joyeulx du beau coffre et se seist au plus près, puis commença à vouloir corriger à tout les doigts à la serrure pour l'ouvrir ; et, quant il veit qu'il n'en povoit venir à chef, adonc il commença fort à se courroucer, Perceforest, t. IV, f° 46. Concluant que les compaignons fussent bannis, confiscation de biens et heritages, pugnis et corrigiés, et tous les maulx du monde, Viriville, p. 347.

XVIe s. Qu'il se contente de se corriger soy mesme, Montaigne, I, 166. Quand Froissard a faict une faulte, il la corrige en l'endroict où il en a esté adverty, Montaigne, II, 110. Eumenes, ayant veu le serment, ne le voulut pas ainsi jurer, ains le corrigea, Amyot, Eum. 23. Apprenant de luy beaucoup de choses, et reciproquement aussi le corrigeant de quelques imperfections qu'il avoit de nature, Amyot, Phoc. 8. Je treuve celle maniere de vouloir corriger et redresser l'un par desvoyer et desbaucher l'autre, incivile et inhumaine, Amyot, Démétr. 2. Le laict d'asnesse pris chaudement, et corrigé avec un peu de sel, Paré, XX, 35. Espée, baston et verge meurdriers, varlets, enfans corrigent, Génin, Récréat. t. II, p. 239.

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Étymologie de « corriger »

Provenç. corregir, corrigir ; catal. corretgir ; espagn. corregir ; portug. corrigir ; ital. correggere ; du latin corrigere, de cum, et rigere pour regere (voy. RÉGIR).

Version électronique créée par François Gannaz - http://www.littre.org - licence Creative Commons Attribution

Du latin corrigere composé de cum (« avec ») et de regere (« diriger »), soit littéralement « diriger avec ».
Wiktionnaire - licence Creative Commons attribution partage à l’identique 3.0

Phonétique du mot « corriger »

Mot Phonétique (Alphabet Phonétique International) Prononciation
corriger kɔrriʒɛr

Fréquence d'apparition du mot « corriger » dans le journal Le Monde

Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.

Évolution historique de l’usage du mot « corriger »

Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.

Citations contenant le mot « corriger »

  • [La comédie] corrige les mœurs en riant.
    Jean-Baptiste Santeul
  • Corrige-nous, Yahvé, mais dans une juste mesure, sans t'irriter, pour ne pas trop nous réduire.
    Ancien Testament, Jérémie X, 24
  • Beaucoup de gens croient que l’aveu de leurs défauts les dispense de s’en corriger.
    Marie von Ebner-Eschenbach — Aphorismes
  • Avec tes défauts, pas de hâte. Ne va pas à la légère les corriger. Qu'irais-tu mettre à la place ?
    Henri Michaux — Poteaux d'angle, L'Herne
  • Les pièces de théâtre, loin de corriger les désordres, sont capables de les inspirer tous.
    Pierre Bayle
  • Un récent brevet d’Apple suppose que les futures lunettes de réalité augmentée de la marque pourraient identifier et corriger d’elles-mêmes la vue de leur porteur, sans même avoir besoin de verres correcteurs.
    Journal du Geek — Les Apple Glasses pourraient corriger la vue sans verres correcteurs
  • La faiblesse est le seul défaut que l'on ne saurait corriger.
    François, duc de La Rochefoucauld — Maximes
  • Il est malaisé de corriger en un jour une folie qui date de loin.
    Ménandre — Le Carthaginois, fg. 262 (traduction G. Guizot)
  • Nous essayons de nous faire honneur des défauts que nous ne voulons pas corriger.
    François de La Rochefoucauld — Maximes
  • Sachez que le secret des arts Est de corriger la nature.
    Voltaire — Épître à monsieur de Verrière
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Traductions du mot « corriger »

Langue Traduction
Anglais correct
Espagnol corregir
Italien corretta
Allemand richtig
Chinois 正确
Arabe صيح
Portugais corrigir
Russe верный
Japonais 正しい
Basque zuzena
Corse curretta
Source : Google Translate API

Synonymes de « corriger »

Source : synonymes de corriger sur lebonsynonyme.fr

Antonymes de « corriger »

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Corriger

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