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Pâle

Variantes Singulier Pluriel
Masculin et féminin pâle pâles

Définitions de « pâle »

Trésor de la Langue Française informatisé

PÂLE, adj.

A. − [Qualifiant ce qui est perceptible visuellement]
1. [En parlant du teint, de la peau, d'une partie du corps et en partic. du visage] Qui a perdu sa couleur ou qui, naturellement, n'a pas ou a peu de couleur. Anton. coloré, vif, animé, rouge, rosé.Face, front pâle; mains pâles. Ce spectacle fut au-dessus des forces du colon. Sa figure, de pâle et livide qu'elle était, devint rose, rouge, pourpre et violacée (Sue,Atar-Gull,1831, p.36).Ce regard éteint, ces lèvres pâles, ces joues décolorées, ces membres inertes, cette peau froide comme celle d'une morte, tout cela ne se contrefait pas (Gautier,Rom. momie,1858, p.290):
1. ... à certaine teinte d'un rose sensuel et vif qui s'épanouissait dans ses joues pâles, pareille à celle qui mettait son incarnat au coeur des nymphéas blancs de la Vivonne, je croyais sentir qu'elle eût facilement permis que je vinsse chercher sur elle le goût de cette vie si poétique qu'elle menait en Bretagne... Proust,J. filles en fleurs,1918, p.689.
Locutions
Les pâles couleurs. Chlorose. V. aussi couleur I A 1 spéc.
Pop. Faire une pâle gueule; faire la pâle gueule. Être pâle (sous l'effet de la peur, de la colère, de la surprise, etc.). J'ai trouvé tous tes anciens dans la cour, avec les flics, et c'était pas tes clients qui faisaient la plus pâle gueule!... (Vercel,Cap. Conan,1934, p.243).
Face pâle, visage pâle. [Calque de l'anglais Pale-face, utilisé pour désigner un Blanc dans les romans d'aventures, ou par évocation de ceux-ci, et principalement par opposition aux Indiens d'Amérique du Nord] Supérieurement habillés, du reste, ces personnages cosmopolites, quoiqu'un goût marqué pour les étoffes blanchâtres révélât l'éternelle aspiration des races jaunes ou noires vers la couleur des «faces pâles» (Verne,500 millions,1879, p.170).De je ne sais plus quelle histoire, lue l'hiver précédent, sur les Indiens des grands-lacs, j'avais retenu ceci qui m'avait beaucoup frappé: un vieux chef Peau-rouge, dont la fille se languissait d'amour pour un Visage-Pâle, avait fini par consentir à la donner à cet étranger (Loti,Rom. enf.,1890, p.267).Les Faces Pâles, au corps protégé, offrent quelques pipes, une bouteille d'eau-qui-brûle. Le vieux chef ou sachem, ayant revêtu son manteau de plumes, fait de son côté hommage de tabac et de peaux de renards (Morand,New-York,1930, p.8).
2. [En parlant d'une pers.] Qui a le teint pâle, sans couleur, naturellement ou par accident. Leurs deux enfants, Adolphe et Clara, vrais enfants de Paris, blancs et pâles, lymphatiques et bouffis (Flaub.,1reéduc. sent.,1845, p.37).Mon oncle Sosthène, pâle, défait, abattu, l'oeil morne, les bras inertes, gisait dans son lit (Maupass.,Contes et nouv., t. 2, Oncle Sosthène, 1882, p.26).Laurent s'était levé, tout raide, non pas rouge comme d'ordinaire, mais vraiment pâle, vraiment blême (Duhamel,Combat ombres,1939, p.256):
2. ... l'espace de deux à trois secondes, il fit clair comme en plein jour, une lumière d'apocalypse, une lumière déchirante de magnésium, jusqu'à l'extrême horizon. Je restai là, pâle comme une statue, sans remuer bras ni jambes, pâle comme on pourra l'être au son de la trompette du jugement. Gracq,Beau tén.,1945, p.25.
SYNT. Être, devenir pâle, tout pâle; extrêmement, horriblement, mortellement pâle; pâle comme un mort, comme la mort, comme un linge, comme la lune; pâle à s'évanouir, à mourir.
Pâle de + compl. indiquant la cause physique ou psychologique de la pâleur.Pâle de faim, de sommeil; pâle d'émotion, de fureur, d'indignation; pâle de sentir qqc. Elle était pâle de rage, et elle martelait chaque syllabe. Puis une onde brusque de rougeur inonda son visage (Martin du G.,Thib., Belle sais., 1923, p.967).Celui-ci maintenant était debout devant la table, pâle de fatigue, de colère et de peur (Drieu La Roch.,Rêv. bourg.,1937, p.286).
Sans compl. ou dans la loc.en être tout pâle. [Pour traduire un sentiment de peur, d'angoisse, une forte émotion] Je me chamaille horriblement avec le conseil de guerre. Ton pauvre oncle en est tout pâle (Hugo,Corresp.,1848, p.643).Elles restaient un peu pâles devant ces gros chiffres, oppressées à l'idée du coup d'audace qu'il fallait risquer (Zola,Argent,1891, p.253).De la villa invisible, aux fenêtres entr'ouvertes, vinrent les sons de l'harmonium, qui disait la fugue en mi bémol mineur de Jean-Sébastien Bach. Ils s'assirent côte à côte sur la margelle d'un puits, tout pâles, sans parler (Rolland,J.-Chr., Amies, 1910, p.1121).
P. méton.
Littér. [Associé à un mot abstr. et avec antéposition de l'adj.] Qui rend pâle. Les pâles maladies, les pâles douleurs. Je ne sortis pas de ma mansarde, et consumai toutes mes nuits en de pâles études (Balzac,Peau chagr.,1831, p.170).Je suis tombé dans un de ces pâles et tremblants accès nerveux, marques d'un violent souvenir réprimé et combattu (Barb. d'Aurev.,Memor. 2, 1838, p.237).La pâle mort mêlait les sombres bataillons (Hugo,Châtim.,1853, p.276).
Arg. milit. [L'effet étant assimilé à la cause] Malade. Le Poilu pâle (...) jette avec dégoût la pilule que le Magicien lui donne (...) et guérit instantanément (Sain.Tranchées1915, p.123).Se faire porter pâle. Se faire porter malade. Un lieutenant s'en mêla; rien n'y fit. Il déclara qu'il ne se battrait pas, qu'il aimait mieux devenir boche, et qu'il allait se faire «porter pâle» (Benjamin,Gaspard,1915, p.40).
3. [En parlant des choses]
a) [En parlant d'une couleur] Clair; peu soutenu, peu intense. Anton. vif, foncé, sombre, profond.Nuances, teintes pâles; gris pâle, jaune pâle. Le jeu des couleurs −le vert pâle du saule sur l'ocre chaud du crépi, le ciel bleu sombre −lui donna une obscure satisfaction (Daniel-Rops,Mort,1934, p.72).Il avait une chevelure bien touffue, or pâle, décolorée plutôt que blanche car il était blond de nature (Cendrars,Bourlinguer,1948, p.217):
3. C'était une délicieuse galerie, une sorte de serre, que des vitraux d'un bleu pâle, d'un rose tendre, d'un vert léger, entouraient poétiquement de paysages de tapisseries. Maupass.,Contes et nouv., t.2, Endorm., 1889, p.1176.
P. méton. [Appliqué à un objet] Qui est d'une couleur pâle. Fleurs pâles, nuages pâles, ombres pâles (d'un paysage, d'un tableau); nuit pâle. Au dehors, la lune éclatante luisait dans un ciel d'une pureté liquide, un ciel si pâle et si clair qu'on n'y voyait pas une étoile (Louys,Aphrodite,1896, p.215).Le vin, c'est la force de l'homme. Dans vos pays de là-haut, le vin est pâle. N'y a pas de soleil dedans (H. Bazin,Vipère,1948, p.150):
4. La pâle violette, emblème de l'amour. Et la fleur de l'amour, la pâle violette. La douce violette attirait tous ses voeux; C'est la fleur des amants, elle est pâle comme eux. Je vois la violette en sa douce pâleur De l'amour langoureux affecter la couleur. Chénier,Élégies,1794, p.124.
IMPRIM. Épreuve pâle. Épreuve ,,qui ressort mal à l'impression par suite d'un mauvais encrage, d'un manque de pression ou de l'usure d'une planche`` (Bég. Estampe 1977). Synon. gris.
b) [En parlant de la lumière ou d'une source lumineuse] Qui a peu d'intensité, d'éclat ou qui émet une lumière peu intense. Synon. faible, blême, blafard; anton. vif, lumineux.Clarté, lumière, rayon, reflet pâle; astres, étoiles, feux pâles; la lune pâle. Ce sont comme les lueurs pâles d'une lampe expirante, comme ces flammes livides qu'on en voit se détacher par intervalle, et s'évanouir dans l'air, parce qu'elles sont séparées de leur foyer (Saint-Martin,Homme désir,1790, p.411).Je viens de parcourir quelques rues de cette ville à la lueur de quelques pâles réverbères. Qu'ai-je vu? Les noirs fantômes des églises et de leurs clochers dont je n'ai pu saisir que les masses (M. de Guérin, Journal,1834, p.198).C'est triste, le jour pâle, le ciel morne et sans rayons, −le froid qu'on avait oublié (Loti,Mariage,1882, p.277):
5. De l'horizon s'est détaché à l'aube un soleil élastique et pâle, déformé par la brume chaude. Une bulle de savon pâle. Mais en montant vers le zénith, peu à peu contracté, mis au point, il est devenu cette flèche brûlante, ce poinçon brûlant dans la nuque. Saint-Exup.,Courr. Sud,1928, p.70.
P. anal. Sourire, regard pâle. Qui manque de force, d'expression. Anton. éclatant, lumineux.L'écuyer, le prêtre et le médecin, blanchis par les années (...) ne se jetant l'un à l'autre que de pâles regards, traduisaient chacun l'une des idées qui finissent par s'emparer de l'homme au bord de la tombe (Balzac,Enf. maudit,1831, p.396).Et le sourire de ma grand'tante Clémence, la huguenote inspirée, sourire si pâle, si grave, qu'il le fallait saisir comme un frisson dans l'air (Jammes,Mém.,1922, p.147).
P. méton.
[En parlant d'un intervalle de temps, d'un moment du jour] Où la lumière est faible. J'y arrivai à dix heures, par une de ces matinées pâles et sans soleil, mais calmes et de bon augure (Nodier,Fée Miettes,1831, p.63).
Au fig. Qui n'apparaît qu'avec peu de netteté; vague, flou, incertain. Toi, pierre, Vis, creuse-toi, grandis, monte sur l'horizon, Et le pâle avenir te nommera Prison (Hugo,Fin Satan,1885, p.782):
6. La lune monte: il fait noir Dans la chambre et dans le miroir Mais à la fenêtre apparaît Une lueur, puis une raie, Et puis, douteux, oblique et pâle, L'avenir dans le miroir sale! Claudel,Poés. div.,1952, p.912.
4. Poét. et littér. [Pour évoquer le monde lugubre de la mort ou celui de la terre p.oppos. à la clarté céleste] Le cheval pâle de la Mort. C'est aussi l'avancée de la grande mort, si grande dans la cité antique. C'est l'imminence d'un jugement tout de même et la dernière instance et Charon et Virgile et l'obole et la barque de Minos et Racine et Thésée et la descente aux pâles Enfers (Péguy,Argent,1913, p.1286).Deschamps est à l'écart. Il est exilé. Mais j'aime ses thèmes, ses hantises, ses remords, toutes les pâles ombres qui l'assiègent dans ses terribles délires (Barrès,Cahiers, t.13, 1921, p.105):
7. Et dans l'ombre hurlait tout un gouffre: la terre. En bas, sous une brume épaisse, cette sphère Rampait, monde lugubre où les pâles humains Passaient et s'écroulaient et se tordaient les mains Hugo,Légende, t.2, 1859, p.459.
B. − P. anal. [Dans un autre domaine sensoriel]
1. [En parlant de la voix, d'un son] Qui est dépourvu de timbre ou d'éclat. Flûtes et bassons. Pour former un quatuor chantant avec les bassons, les flûtes descendent dans leurs registres inférieurs et prennent la place de deux sopranos ordinaires. L'harmonie est douce, pâle et terne (Gevaert,Orchestr.,1885, p.161).De pâles voix d'enfants À l'infini crient l'agonie (Verhaeren,Villes tentac.,1895, p.189).La voix inarticulée et pâle de ceux qui rêvent tout haut (Renard,Journal,1899, p.541).
2. [En parlant d'une odeur] Qui a peu d'intensité; faible, doux. Un ange (...) qui des gestes de ses mains aurait fait obéissants les parfums pâles et les feuilles confuses, dans l'Eden (Valéry,Corresp. [avec Gide], 1891, p.83).Il se promena d'abord dans la vieille allée de ces tilleuls dont les pâles émanations étaient vraiment pour son esprit ce que leurs feuilles infusées sont pour le corps, une sorte de panacée très faible, de sédatif bénin, très doux (Huysmans,En route, t.2, 1895, p.297).
C. − Au fig.
1. [Le plus souvent antéposé] Qui manque de force ou de caractère.
a) [En parlant d'une faculté ou d'une représentation intellectuelle] Qui agit ou se manifeste avec peu de force; qui est faible, incertain, vague. De pâles souvenirs, de pâles espérances. Vous ne sauriez vous faire qu'une pâle idée, mon ami, du Paris d'alors, tel qu'il était dans l'opulence de son désordre (Sainte-Beuve,Volupté, t.1, 1834, p.122).À l'issue de ce paradis lointain, il [Rimbaud] découvre l'horreur de l'existence humaine. Et la faute lui paraît être de consentir à cette existence que l'humanité s'est faite, avec sa «pâle raison» qui nous cache l'infini (Béguin,Âme romant.,1939, p.384).
b) [En parlant d'un phénomène ou d'une série de phénomènes de la vie affective ou morale, d'une production intellectuelle, littér. ou artist.] Qui manque d'intérêt ou d'attrait, fade, plat, terne, ennuyeux, insipide. Une pâle existence, une pâle imitation. J'arrivais ainsi à une sorte d'assoupissement qui n'était (...) ni la souffrance ni le bien-être, et ce pâle plaisir était encore le plus vif qui me restât (Sand,Spiridion,1839, p.366).Lettre du prince Ourousof qui me croit incapable de faire du roman, parce que la vie est plate et pâle, et que ma forme lui paraît éclatante et mamelonnée (Bloy,Journal,1892, p.22).Je laissais derrière moi les pâles vertus quotidiennes, j'inventais l'homme à moi tout seul, par générosité (Sartre,Mots,1964, p.176):
8. ... quand je vous ai parlé des sombres couleurs, du froid des notes employées dans l'introduction de Mosè, n'étais-je pas autant dans le vrai que vos critiques en nous parlant de la couleur de tel ou tel écrivain? Ne reconnaissez-vous pas le style nerveux, le style pâle, le style animé, le style coloré? Balzac,Massimilla Doni,1839, p.456.
c) [En parlant d'une pers.] Qui manque de caractère, de personnalité. Synon. terne, falot, insignifiant.C'était un défenseur de l'ancien régime, mais un défenseur si absolu, si pur et si radical, que M. de Bonald semblait pâle auprès de lui (Sainte-Beuve,Nouv. lundis, t.9, 1864, p.185).Puis-je me faire aussi petit que celui qu'elle voit en moi? Suis-je apte à m'enfermer dans ce pâle personnage de soupirant qui fait une si grande consommation d'encre? (J. Bousquet,Trad. du sil.,1936, p.217):
9. Dans le livre que j'écris en anglais et où je parle de mes débuts littéraires, je fais un petit portrait d'un pauvre garçon que je croyais insignifiant, et qui l'était peut-être, mais il est extraordinaire de voir à quel point les êtres les plus pâles et les plus effacés prennent du relief et représentent de choses dans l'éclairage du souvenir. Green,Journal,1941, p.55.
2. [Toujours antéposé]
a) [Qualifiant une pers. et renforçant un terme d'injure] Un pâle crétin. La place est occupée militairement par des vengeurs de la patrie, de pâles voyous, un ramassis de cette crapuleuse enfance de Paris (Goncourt,Journal,1871, p.796).Mais pourquoi ce garçon, si large des épaules et capable d'enfoncer les vantaux d'une place forte, gardait-il la nostalgie des portes basses où se glissent les pâles combinards? (H. Bazin, Lève-toi,1952, p.208).
b) [Sans contenu sém. précis, comme qualification péj. d'une chose] Il y a l'alcool, l'absinthe, la traînasserie de cafés, le tapage, le pâle tripot et au bout la déchéance (L. Daudet, Idées esthét.,1939, p.127).Je te l'avais dit, je te l'avais bien dit, c'est la reculade, c'est la pâle reculade. Nous n'aurons pas la guerre, Catherine (Sartre,Sursis,1945, p.304).
REM.
Pâlissime, adj.,hapax, p. plaisant. Très pâle. Entre une longue forme noire qui m'offre un visage pâlissime et un sourire très antidaté entre des mèches blanc-blond (Valéry,Corresp. [avec Gide], 1939, p.518).
Prononc. et Orth.: [pɑ:l]. Ac. 1694 et 1718: pasle; dep. 1740 pâle. Étymol. et Hist. 1. Ca 1100 pale «(personne, visage) blanc, peu coloré» (Roland, éd. J. Bédier, 1979); b) 1538 pâles couleurs «chlorose» (Est. d'apr. FEW t.2, p.922a); c) 1855 visages pâles nom donné aux Blancs par les Indiens d'Amérique (dans les romans d'aventures) (Mérimée, Mél. hist. et littér., p.56); 2. 1639 «(lumière, etc.) qui a peu d'éclat» (Corneille, Médée, IV, 5); 3. 1690 «(coloris) peu vif ou mêlé de blanc» (Fur.); 4. 1807 fig. «(avenir, etc.) sans éclat» (Staël, Corinne, t.3, p.298); 5. 1900 se faire porter pâle (d'apr. Esn.). Empr. au lat. pallidus «de couleur jaune pâle» d'où, en parlant du visage, «blême, blanc» (v. J. André, Ét. sur les termes de couleur dans la lang. lat., pp.139-147). 1 c calque de l'angl. pale-face (dep. 1822 ds NED). Fréq. abs. littér.: 7667. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 9428, b) 16345; xxes.: a) 14489, b) 7087.
DÉR.
Pâlement, adv.a) [Modifiant un verbe] Faiblement, avec peu de force ou d'intensité. Cet atelier, pâlement éclairé par un jour blanc, est amusant (Huysmans,Art mod.,1883, p.57).Mais ce langage des choses n'est pas tout auditif. Il est aussi formé d'autres signes qui s'ébauchent pâlement sur notre âme, qui l'impressionnent trop faiblement encore, mais qui viendront mieux (Jammes,Rom. du lièvre,1903, p.224).b) Littér. [Modifiant un adj. et équivalant à un adj. juxtaposé ou coordonné] Pâlement bleu. Bleu pâle, peu intense. Le ciel pâlement bleu et pâlement jaune, semble le lit d'un grand fleuve desséché (Goncourt,Journal,1870, p.678).Sous la fenêtre, on a passé un lait de chaux bleuté. Et j'aime ce bleu pâlement ingrat (Genevoix,Mains vides,1928, p.103). [pɑlmɑ ̃]. 1reattest. 1540 [éd.] (G. Michel, trad. des Géorgiques de Virgile, fo40 rods Gdf.); de pâle, suff. -ment2*. Fréq. abs. littér.: 14.
BBG. Dub. Pol. 1962, p.363. _Kristol (A. M.). Color. Berne, 1978, pp.308-313, 320-322. _Quem. DDL t.22.

Wiktionnaire

Adjectif - français

pâle \pɑl\ ou \pal\ masculin et féminin identiques

  1. Qui est d’un blanc terne, qui est décoloré, en parlant du visage.
    • Comme presque toutes les femmes qui ont de très-longs cheveux, elle était pâle et parfaitement blanche. — (Honoré de Balzac, La Femme de trente ans, Paris, 1832)
    • Nous avons trouvé dessous une petite colonie de scorpions encore flasques et pâles, qui se sont laissés prendre et exécuter sans faire de difficultés. — (Frédéric Weisgerber, Trois mois de campagne au Maroc : étude géographique de la région parcourue, Paris : Ernest Leroux, 1904, page 110)
    • L’épouse devient rouge et le poète devient pâle. Ils crient très fort. Le visage rouge devient pâle, la face pâle passe au rouge. — (Amand Vereecke, La tête qui tourne, éditions André de Rache, 1969)
  2. Qualifie une lumière faible, terne, blafarde.
    • Le soleil est bien pâle aujourd’hui.
    • Les pâles rayons de la lune.
    • Cette bougie, cette lampe ne jette qu’une lumière pâle.
    • La lueur pâle des éclairs.
  3. Qualifie les couleurs qui sont peu chargées, qui ne sont pas vives.
    • Le jour venait. […]. Les pailles, dont les couches épaisses recouvraient entièrement le sol de la cour, se doraient peu à peu d'un jaune pâle sous la lueur grandissante du crépuscule. — (Jules Case, La Fille à Blanchard, 1886)
    • De nombreux arcs-en-ciel apparaissent, mais le ciel entre les nuages est d’un bleu trop pâle et je sais que ce n’est pas encore la fin du mauvais temps. — (Alain Gerbault, À la poursuite du soleil ; tome 1 : De New-York à Tahiti, 1929)
    • Mais c’était l’irrégularité de la couleur de ses iris, l’un bleu pâle et l’autre jaune, qui achevait de conférer à son visage une étrangeté indéfinissable. — (Mélusine Vaglio, Kitty Lord : L’anneau ourovore, Hachette Livres, 2006)
  4. (Figuré) Qui manque d’éclat, de couleur, de splendeur.
    • Les Spartiates étaient petits en nombre, grands de cœur, ambitieux et violents ; de fausses lois n'en aurait tiré que de pâles coquins ; Lycurgue en fit d'héroïques brigands. — (Louis Thomas, Arthur de Gobineau, inventeur du racisme (1816-1882), Paris : Mercure de France, 1941, page 99)
    • Un style pâle. — Une pâle imitation. — Un pâle imitateur.
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Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition (1932-1935)

PÂLE. adj. des deux genres
. Qui est d'un blanc terne, qui est décoloré, en parlant du Visage. Avoir le teint pâle, le visage pâle, les lèvres pâles. Être pâle de colère, de fureur. Pâle comme un linge. Poétiquement, Les pâles ombres, Les âmes des morts.

PÂLE se dit aussi d'une Lumière faible, terne, blafarde. Le soleil est bien pâle aujourd'hui. Les pâles rayons de la lune. Cette bougie, cette lampe ne jette qu'une lumière pâle. La lueur pâle des éclairs. Il se dit aussi des Couleurs qui sont peu chargées, qui ne sont pas vives. Un bleu pâle. Du jaune pâle. De l'or pâle. La couleur de ces rideaux est devenue bien pâle. Pâles couleurs. Voyez CHLOROSE.

PÂLE se dit quelquefois, figurément, des Ouvrages de l'esprit quand ils manquent d'éclat, de couleur. Un style pâle. Une pâle imitation. On dit dans le même sens Un pâle imitateur.

Littré (1872-1877)

PÂLE (pâ-l') adj.
  • 1Qui a perdu sa couleur vive et animée, en parlant du visage et de la peau. Un très insupportable bruit à ceux qui naviguent de nuit, Le rendait pâle comme un linge, Scarron, Virg. V. Lemaire, parfumeur, qui était un des conjurés, courut chez moi, pâle comme un mort, et tremblant comme la feuille, Retz, Mém. liv. IV, t. III, p. 354, dans POUGENS. La princesse d'Harcourt, pâle [elle n'avait pas de rouge] comme le commandeur de la comédie [dans Don Juan, de Molière], Sévigné, 12 janv. 1674. Soit qu'il fasse au conseil courir les sénateurs, D'un tyran soupçonneux pâles adulateurs, Boileau, Art p. II. … Cet air sombre et sévère, Et ce visage enfin plus pâle qu'un rentier à l'aspect d'un arrêt qui retranche un quartier, Boileau, Sat. III. Quel surcroît de vengeance et de douceur nouvelle De le montrer bientôt pâle et mort devant elle ! Racine, Bajaz. IV, 5. Minos juge aux enfers tous les pâles humains, Racine, Phèdre, IV, 1. Je l'ai trouvé couvert d'une affreuse poussière, Revêtu de lambeaux, tout pâle ; mais son œil Conservait sous la cendre encor le même orgueil, Racine, Esther, II, 1. Pluton était sur son trône d'ébène ; son visage était pâle et sévère, Fénelon, Tél. XVIII. Au pied du trône [de Pluton] était la Mort, pâle et dévorante, Fénelon, ib. Sitôt qu'il me vit, il vint se jeter à mes pieds ; il était plus pâle que la mort, Lesage, Guzm. d'Alf. IV, 3. Et le feu des éclairs et l'abîme des flots Montraient partout la mort aux pâles matelots, Voltaire, Henr. I. Il tient l'urne terrible en ses fatales mains, Et juge sans retour tous les pâles humains, Delille, Én. IV. Plus pâle que la pâle automne, Tu t'inclines vers le tombeau, Millevoye, la Chute des feuilles.

    Les pâles ombres, les âmes des morts.

    Pâles couleurs, chlorose, affection dans laquelle la peau est décolorée.

    Fig. Je vous conjure, ma chère Pauline, de ne pas tant tourner votre esprit du côté des choses frivoles, que vous n'en conserviez pour les solides ; autrement votre goût aurait les pâles couleurs, Sévigné, 16 nov. 1689.

  • 2Qui est peu coloré. En même temps je vis paraître un cheval pâle ; et celui qui était monté dessus s'appelait la Mort, Sacy, Bible, Apocalypse, VI, 8.

    Roses pâles, les roses ordinaires, par opposition à celles de Provins, qui sont d'un rouge foncé.

  • 3En parlant des corps lumineux, qui ne répand qu'une lumière terne et blafarde. Le soleil est bien pâle aujourd'hui. Quelle pâle lumière Dissipe ces horreurs, et frappe ma paupière ? Corneille, Médée, IV, 5. Ce n'étaient plus de pâles étincelles d'un feu mourant, Marmontel, Mém. III.
  • 4 Par extension, faible de couleur. Un bleu pâle. Un jaune pâle.

    Fig. Ma vie est sans couleur, et mes pâles journées M'offrent de longs ennuis l'enchaînement certain, Lugubres comme un soir qui n'eut pas de matin, Chénier M. J. la Promenade. La foi… Jette un rayon d'espoir sur mon pâle avenir, Lamartine, Méd. I, 18.

  • 5Fig. En termes de littérature, qui est sans couleur, sans brillant. Un style pâle.

SYNONYME

PÂLE, BLÊME. Ces deux termes sont très voisins. La première nuance est que blême n'est synonyme de pâle que quant à la teinte de la peau. La seconde, c'est que blême indique quelque chose de plus marqué que pâle : un homme blême de crainte est plus décoloré qu'un homme pâle de crainte. Quand la Fontaine a dit les Parques blêmes, il a marqué plus expressément la pâleur de ces déesses infernales.

HISTORIQUE

XIe s. Teint [il] fut et pers, descoloret et pale, Ch. de Rol. CXLVI.

XIIIe s. Li chevaliers la [dame] regarda au vis [visage], Si la vit moult palle et descolorée, Quesnes, Romancero, p. 107. Delez le trou de cele grange Vi une vision moult male, Par qoi vos me veez si pale, Ren. 1430. En plusors sens seras destrois, Une heure chaus, une autre frois, Vermaus [vermeil] une hore, une autre pales, la Rose, 2289.

XVIe s. Mais bien, dit-il, craindroyje plus tost ces pasles et maigres, Amyot, Anton. 15. Non pas que j'aie espoir qu'une pudique honte Vos pasles fronts de chiens honteusement surmonte ; La honte se perdit, vostre cœur fut taché De la pasle impudence, en aimant le peché, D'Aubigné, Tragiques, Princes.

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Étymologie de « pâle »

Ital. pallido ; du lat. pallidus ; comparez le sanscrit palita, gris, le grec πελιὸς, πολιὸς, gris.

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(Siècle à préciser) Du latin pallidus (« pâle, blême »).
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Phonétique du mot « pâle »

Mot Phonétique (Alphabet Phonétique International) Prononciation
pâle pal

Fréquence d'apparition du mot « pâle » dans le journal Le Monde

Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.

Évolution historique de l’usage du mot « pâle »

Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.

Citations contenant le mot « pâle »

  • Voilà. Ces personnages vont vous jouer l’histoire d’Antigone. Antigone, c’est la petite maigre qui est assise là-bas, et qui ne dit rien. Elle regarde droit devant elle. Elle pense. Elle pense qu’elle va être Antigone tout à l’heure, qu’elle va surgir soudain de la maigre jeune fille noiraude et renfermée que personne ne prenait au sérieux dans la famille et se dresser seule en face du monde, seule en face de Créon, son oncle, qui est le roi. Elle pense qu’elle va mourir, qu’elle est jeune et qu’elle aussi, elle aurait bien aimé vivre. Mais il n’y a rien à faire. Elle s’appelle Antigone et il va falloir qu’elle joue son rôle jusqu’au bout… Et, depuis que ce rideau s’est levé, elle sent qu’elle s’éloigne à une vitesse vertigineuse de sa sœur Ismène, qui bavarde et rit avec un jeune homme, de nous tous, qui sommes là bien tranquilles à la regarder, de nous qui n’avons pas à mourir ce soir.Le jeune homme avec qui parle la blonde, la belle, l’heureuse Ismène, c’est Hémon, le fils de Créon. Il est le fiancé d’Antigone. Tout le portait vers Ismène : son goût de la danse et des jeux, son goût du bonheur et de la réussite, sa sensualité aussi, car Ismène est bien plus belle qu’Antigone ; et puis un soir, un soir de bal où il n’avait dansé qu’avec Ismène, un soir où Ismène avait été éblouissante dans sa nouvelle robe, il a été trouver Antigone qui rêvait dans un coin, comme en ce moment, ses bras entourant ses genoux, et il lui a demandé d’être sa femme. Personne n’a jamais compris pourquoi. Antigone a levé sans étonnement ses yeux graves sur lui et elle lui a dit « oui » avec un petit sourire triste… L’orchestre attaquait une nouvelle danse, Ismène riait aux éclats, là-bas, au milieu des autres garçons, et voilà, maintenant, lui, il allait être le mari d’Antigone. Il ne savait pas qu’il ne devait jamais exister de mari d’Antigone sur cette terre et que ce titre princier lui donnait seulement le droit de mourir.Cet homme robuste, aux cheveux blancs, qui médite là, près de son page, c’est Créon. C’est le roi. Il a des rides, il est fatigué. Il joue au jeu difficile de conduire les hommes. Avant, du temps d’Œdipe, quand il n’était que le premier personnage de la cour, il aimait la musique, les belles reliures, les longues flâneries chez les petits antiquaires de Thèbes. Mais Œdipe et ses fils sont morts. Il a laissé ses livres, ses objets, il a retroussé ses manches, et il a pris leur place.Quelquefois, le soir, il est fatigué, et il se demande s’il n’est pas vain de conduire les hommes. Si cela n’est pas un office sordide qu’on doit laisser à d’autres, plus frustes… Et puis, au matin, des problèmes précis se posent, qu’il faut résoudre, et il se lève, tranquille, comme un ouvrier au seuil de sa journée.La vieille dame qui tricote, à côté de la nourrice qui a élevé les deux petites, c’est Eurydice, la femme de Créon. Elle tricotera pendant toute la tragédie jusqu’à ce que son tour vienne de se lever et de mourir. Elle est bonne, digne, aimante. Elle ne lui est d’aucun secours. Créon est seul. Seul avec son petit page qui est trop petit et qui ne peut rien non plus pour lui.Ce garçon pâle, là-bas, au fond, qui rêve adossé au mur, solitaire, c’est le Messager. C’est lui qui viendra annoncer la mort d’Hémon tout à l’heure. C’est pour cela qu’il n’a pas envie de bavarder ni de se mêler aux autres. Il sait déjà…Enfin les trois hommes rougeauds qui jouent aux cartes, leurs chapeaux sur la nuque, ce sont les gardes. Ce ne sont pas de mauvais bougres, ils ont des femmes, des enfants, et des petits ennuis comme tout le monde, mais ils vous empoigneront les accusés le plus tranquillement du monde tout à l’heure. Ils sentent l’ail, le cuir et le vin rouge et ils sont dépourvus de toute imagination. Ce sont les auxiliaires toujours innocents et toujours satisfaits d’eux-mêmes, de la justice. Pour le moment, jusqu’à ce qu’un nouveau chef de Thèbes dûment mandaté leur ordonne de l’arrêter à son tour, ce sont les auxiliaires de la justice de Créon.Et maintenant que vous les connaissez tous, ils vont pouvoir vous jouer leur histoire. Elle commence au moment où les deux fils d’Œdipe, Étéocle et Polynice, qui devaient régner sur Thèbes un an chacun à tour de rôle, se sont battus et entre-tués sous les murs de la ville, Étéocle l’aîné, au terme de la première année de pouvoir, ayant refusé de céder la place à son frère. Sept grands princes étrangers que Polynice avait gagnés à sa cause ont été défaits devant les sept portes de Thèbes. Maintenant la ville est sauvée, les deux frères ennemis sont morts et Créon, le roi, a ordonné qu’à Étéocle, le bon frère, il serait fait d’imposantes funérailles, mais que Polynice, le vaurien, le révolté, le voyou, serait laissé sans pleurs et sans sépulture, la proie des corbeaux et des chacals… Quiconque osera lui rendre les devoirs funèbres sera impitoyablement puni de mort.Pendant que le Prologue parlait, les personnages sont sortis un à un. Le Prologue disparaît aussi. L’éclairage s’est modifié sur la scène. C’est maintenant une aube grise et livide dans une maison qui dort. Antigone entr’ouvre la porte et rentre de l’extérieur sur la pointe de ses pieds nus, ses souliers à la main. Elle reste un instant immobile à écouter. La nourrice surgit.
    Jean Anouilh —  Antigone
  • L'avenir, une copie toujours plus pâle du passé.
    Robert Elie — La Fin des songes
  • Roland Choin a 64 ans. Il mesure 1,73 m, est de corpulence normale et porte des lunettes. Au moment de sa disparition, il portait une veste en daim de couleur marron, un jogging noir ou bleu marine, un tee-shirt vert pâle et des baskets noires. Il a aussi une chaîne en argent avec un pendentif « R » et une montre. Il a quitté son domicile sans téléphone, ni papiers d’identité, ni carte bleue. Il ne disposait que d’une vingtaine d’euros, en monnaie, à ce moment-là.
    Courrier picard — Disparu de Pont-Rémy: ouverture d’une information judiciaire
  • L'encre la plus pâle vaut mieux que la meilleure mémoire.
    Proverbe chinois
  • Toute l’imagination humaine fait pâle figure face à la bizarrerie des fossiles bien réels du site de Burgess, au Canada.
    France Culture — Burgess : la vie est bizarre
  • Le Plan vert pâle du premier ministre Legault rentre dans la lignée des leaders politiques mondiaux qui ne trouvent pas le courage politique d’appuyer les actions jugées nécessaires par les scientifiques. 
    Le Journal de Montréal — Un Plan «vert pâle » pour protéger nos forêts | JDM
  • Les pâles images suggérées par la réflexion ont rarement la force de conduire un homme à l'action.
    Charles Maurras — Le soleil
  • Abolie, et son aile affreuse dans les larmesDu bassin, aboli, qui mire les alarmes,Des ors nus fustigeant l’espace cramoisi,Une Aurore a, plumage héraldique, choisiNotre tour cinéraire et sacrificatrice,Lourde tombe qu’a fuie un bel oiseau, capriceSolitaire d’aurore au vain plumage noir…Ah ! des pays déchus et tristes le manoir !Pas de clapotement ! L’eau morne se résigne,Que ne visite plus la plume ni le cygneInoubliable : l’eau reflète l’abandonDe l’automne éteignant en elle son brandon :Du cygne quand parmi le pâle mausoléeOu la plume plongea la tête, désoléePar le diamant pur de quelque étoile, maisAntérieure, qui ne scintilla jamais.Crime ! bûcher ! aurore ancienne ! supplice !Pourpre d’un ciel ! Etang de la pourpre complice !Et sur les incarnats, grand ouvert, ce vitrail.
    Mallarmé — Hérodiade (ouverture
  • Pourtant, il avait cru d'abord distinguer, sous un déroulement d'épais cheveux, un fin profil pâle. Mais tout se confondait, s'évaporait, comme en un rêve. Un instant, le profil, évoqué, reparut ; puis, il s'effaça définitivement.
    Émile Zola — La Bête humaine
  • L’eau meuble d’or pâle et sans fond les couches prêtes.Les robes vertes et déteintes des fillettes
    Arthur Rimbaud — Mémoire
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Traductions du mot « pâle »

Langue Traduction
Anglais blade
Espagnol espada
Italien lama
Allemand klinge
Chinois
Arabe شفرة
Portugais lâmina
Russe лезвие
Japonais
Basque pala
Corse lama
Source : Google Translate API

Antonymes de « pâle »

Combien de points fait le mot pâle au Scrabble ?

Nombre de points du mot pâle au scrabble : 5 points

Pâle

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