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Vivant

Variantes Singulier Pluriel
Masculin vivant vivants
Féminin vivante vivantes

Définitions de « vivant »

Trésor de la Langue Française informatisé

VIVANT, -ANTE, adj. et subst.

I. − Part. prés. de vivre1*.
II. − Adjectif
A. −
1. [P. oppos. à mort, morte] Qui vit, qui est en vie; dont les fonctions de la vie se manifestent de manière perceptible. Une alouette chante en battant des ailes et remuant les pattes sans changer de place dans l'atmosphère. Je vois cette charmante petite chose vivante qui vibre sans se déplacer en face de moi, comme si elle becquetait la lumière (Bordeaux, Fort de Vaux, 1916, p. 65).Une obsession pareille à celle des créatures qui portent en elles jusqu'à leur dernier jour la peur d'être enterrées vivantes (J. Bousquet, Trad. du sil., 1936, p. 97).
Cadavre, squelette, mort vivant. Personne qui a l'aspect d'un mort, qui évoque la mort. Qu'elle l'arrache à cette morte vivante, à cette mangeuse d'âmes, froide comme la goule des cimetières (A. Daudet, Évangéliste, 1883, p. 159).
Vieilli. [Gén. dans des phrases nég.] Âme vivante. Être humain quel qu'il soit. Synon. âme qui vive (v. vivre1I A 1 a).Demeurant avec sa vieille gouvernante, sans parents, sans amis, il ne recevait âme vivante (A. France, Vie fleur, 1922, p. 207).
Au fig. S'enterrer, s'ensevelir vivant. Renoncer à la vie publique, se retirer du monde. Peut-être était-il la cause de cette brusque résolution qu'elle venait de prendre de quitter Paris et d'aller s'ensevelir vivante dans un pli des falaises bretonnes (Ponson du Terr., Rocambole, t. 3, 1859, p. 551).
LITURG. Pain vivant. L'Eucharistie. Vos pareils ôtent au peuple le pain vivant à cause des germes qu'il peut contenir et lui imposent un Dieu d'eau distillée, sans goût, sans saveur, sans microbes, abstrait et imbuvable (Arnoux, Juif Errant, 1931, p. 248).
Empl. subst. Personne qui est en vie. Rayer qqn du nombre des vivants. « Les morts, m'affirmait sereinement une voyante, sont pareils aux vivants, sauf qu'ils sont morts (...) ». Si elle disait vrai, quel espoir! (Colette, Pays connu, 1949, p. 89).
DR. Le dernier vivant. Celui qui survit dans un couple. Synon. survivant.Les meubles, Raymond! Mais qui te dit que nous les aurons, les meubles? (...)Mais, Raymond, ils avaient tout fait au dernier vivant. Et je suis sûre que MmeDelahaie a modifié les dispositions de son mari (Duhamel, Notaire Havre, 1933, p. 38).
2. [P. oppos. à inanimé] Qui est doué de vie; qui possède les propriétés physico-chimiques caractérisant la vie et qui la différencient de l'inerte, du minéral. Cellule, germe, matière, molécule, organisme vivant(e); êtres vivants; espèces vivantes. C'est cet aspect si différent dans les manifestations des corps vivants comparées aux manifestations des corps bruts qui a porté les physiologistes (...) à admettre dans les premiers une force vitale (Cl. Bernard, Introd. ét. méd. exp., 1865, p. 96).
Empl. subst. Ce qui présente les caractéristiques de la vie. On peut l'observer [la division cellulaire] sur le vivant (Plantefol, Bot. et biol. végét., t. 1, 1931, p. 74).
B. −
1. [En parlant de qqn, d'un groupe] Qui est plein de vie, de dynamisme. Synon. dynamique.Enfant (bien) vivant; classe vivante. Pour une famille vraiment vivante où chacun pense, aime et agit, avoir un jardin est une douce chose (Proust, Plais. et jours, 1896, p. 180).[Clotilde] se la rappelait très bien cette grande brune, bien faite, pas précisement jolie, mais gaie, vivante (Tharaud, Bien-aimées, 1932, p. 258).
[P. méton.; en parlant d'un comportement, d'une caractéristique physique, etc.] Regard vivant. Elle avait pourtant d'assez beaux yeux bruns, chauds et vivants, qui se levaient souvent vers son compagnon (Magnane, Bête à concours, 1941, p. 29).Je regardais son bras nu, cet endroit que j'aime tant, qui s'appelle la saignée, je crois? Si doux, si merveilleusement lisse et vivant (Mauriac, Passage Malin, 1948, I, 1, p. 34).
Au fig. Qui a la vigueur, l'expression de ce qui vit; qui en a les qualités. Synon. animé.Description, dialogue, discours, drame, roman, récit, représentation, spectacle vivant(e). Les portraits de Villars et de Vendôme sont fort vivants et des plus gais, sans trop de charge (Sainte-Beuve, Nouv. lundis, t. 2, 1862, p. 154).On dit d'un livre qu'il est « vivant » quand il est aussi désordonné que la vie, vue de l'extérieur, semble l'être à un observateur accidentel (Valéry, Litt., 1930, p. 112).
Subst. masc. Bon vivant. Personne d'humeur joviale qui apprécie les plaisirs de la vie. La mort n'est pas loin. Capitaine, J'aime la vie, et vivre est la chose certaine, Mais rien ne sait mourir comme les bons vivants. Moi, je donne mon cœur, mais ma peau, je la vends (Hugo, Légende, t. 5, 1877, p. 977).Il faut bien rire un peu, dit-il au factionnaire et le factionnaire le regarde passer avec ce regard figé qu'ont parfois les bons vivants devant les mauvais (Prévert, Paroles, 1946, p. 18).
2. Qui est constitué par un ou plusieurs êtres vivants, et en particulier par des personnes. Forteresse, mur vivant(e). Rien de plus (...) grandiose que l'irruption de ces quelques milliers d'hommes (...). La route, devenue torrent, roulait des flots vivants (Zola, Fortune Rougon, 1871, p. 27).
Tableau* vivant.
[Avec un subst. désignant qqc.] Qui est la réplique, l'incarnation de quelqu'un ou de quelque chose. Bibliothèque, encyclopédie, gazette vivante. Vous êtes le portrait (...), mais le portrait vivant de votre père (Dumas père, P. Jones, 1838, II, 3, p. 146).Il va en faire une bille, quand il te trouvera là, planté comme un vivant reproche (Arnoux, Zulma, 1960, p. 72).
3.
a) [En parlant d'un lieu] Qui est animé, actif; qui est fréquenté par beaucoup de gens. Quartier, rue, ville vivant(e). Les fêtes de la Toussaint, chacun sait quel est, pour Paris, cette cité vivante par excellence, à cette date le souvenir des défunts! Toute la préoccupation de ce qui d'habitude s'appelle les Passants, tend vers les trois nécropoles (Mallarmé, Dern. mode, 1874, p. 784).
b) Au fig. [En parlant de qqc.] Qui est animé d'une sorte de vie; qui est présent, actif. Art, religion, société, tradition vivant(e). Il suffirait d'un petit essaim de philologues ou de lexicographes, réunis à quelques écrivains, pour tenir continuellement à jour la table des mots vivants à telle époque (Valéry, Regards sur monde act., 1931, p. 293).
En partic. Qui est présent dans la mémoire, le souvenir de quelqu'un. Souvenir vivant. Une image s'agitait dans mon cœur, une image tenue en réserve pendant tant d'années (...); conservée vivante au fond de moi (...) pour mon supplice, pour mon châtiment, qui sait? d'avoir laissé mourir ma grand'mère (Proust, Sodome, 1922, p. 1115).Ce vieil omnibus a disparu, mais son austérité, son inconfort sont restés vivants dans mon souvenir (Saint-Exup., Terre hommes, 1939, p. 146).
LING. Langue vivante. [P. oppos. à langue* morte, langue artificielle*] Langue spontanément et effectivement parlée dans une communauté linguistique. Quelle que fût l'épreuve, en quelque matière qu'il fallût composer, sciences ou lettres, langues vivantes ou classiques, Morlot, Laboriette et Chazal étaient toujours les derniers (A. France, Vie fleur, 1922, p. 361).
III. − Substantif
A. − Durée de la vie de quelqu'un; temps qui reste à vivre. (Dict. xxes.).
Loc. à valeur adv. Du vivant de qqn; de son vivant; en son vivant (vx). Pendant la vie de quelqu'un. Poiresson et Périnet, fils l'un et l'autre de défunt Jean de Vouthon, frère d'Isabelle Romée, en son vivant couvreur de son état (A. France, J. d'Arc, t. 2, 1908, p. 452).Elle travaillait à diminuer ses imperfections (...) à s'instruire. Du vivant de mon père, tout cela se soumettait, se fondait dans un grand amour (Gide, Si le grain, 1924, p. 463).
B. − Empl. subst. masc. sing. à valeur de neutre. Ce qui a les caractères spécifiques de la vie. Nous sommes à un de ces carrefours. Du mécanique plaqué sur du vivant, voilà une croix où il faut s'arrêter, image centrale d'où l'imagination rayonne dans des directions divergentes (Bergson, Le Rire, 1950 [1900], p. 29).Il n'y a pas une organisation du vivant, mais une série d'organisations emboîtées les unes dans les autres comme des poupées russes (Fr. Jacob, La Logique du vivant, 1970, p. 24).
Prononc. et Orth.: [vivɑ ̃], fém. [-ɑ ̃:t]. Att. ds Ac. dep. 1694. Fréq. abs. littér.: 12 839. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 14 576, b) 18 607; xxes.: a) 19 620, b) 20 395. Bbg. Goug. Mots. t. 3. 1975, p. 17. − Quem. DDL t. 17, 25.

Wiktionnaire

Nom commun 2 - français

vivant \vi.vɑ̃\ masculin (pour une femme, on dit : vivante)

  1. Personne qui est en vie.
    • Il est inutile de respecter les vivants, à moins qu'ils ne soient les plus forts. Dans ce cas, l’expérience conseille plutôt de lécher leurs bottes, fussent-elles merdeuses. Mais les morts doivent toujours être respectés. — (Léon Bloy, « On doit le respect aux morts », chap. 65 de Exégèse des lieux communs, Paris : Société du "Mercure de France", 1902)
    • Orphée a bien touché, par le récit de ses malheurs, le cœur de ce dieu qu'on dépeint comme inexorable : il obtint de lui qu'Eurydice retournerait parmi les vivants. — (Les aventures de Télémaque, suivies des Aventures d'Aristonoüs, Delalain frères, 1881)
    • Existe-t-il un autre endroit que les rêves où les morts et les vivants peuvent parler ensemble ? — (Alex Cousseau, Parmi les vivants, Rouergue Jeunesse, 2016)

Adjectif - français

vivant \vi.vɑ̃\

  1. Qui est doué de vie, qui est organisé de façon à vivre.
    • La biologie étudie les organismes vivants.
    • Un organisme vivant est un ensemble organisé de matière qui tend à maintenir l’état homéostatique par une utilisation concertée d’énergie. — (Wikipédia, article Vie)
  2. Qui est en vie, qui n’est pas encore mort.
    • – Nom d’un chien ! – marmonna-t-il. – Je n’ai aucune sympathie pour les cadavres… J’aimerais mieux, ma foi, que l’individu fût vivant. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 331 de l’édition de 1921)
    • C’est que, dit le petit, le garde me mettrait en prison, s’il trouvait dans mes fagots du bois vivant — (Gérard de Nerval, « Les Filles du feu », Chansons et légendes du Valois, 1854)
  3. Qui demeure, subsiste.
    • Carmen est morte, l’innocente et plaintive Carmen. Mais la chanson est plus vivante que jamais, plus impitoyable que jamais, plus torturante que jamais. — (Octave Mirbeau, Contes cruels : La Chanson de Carmen (1882))
    • […] ce terme est très fréquent dans toute la microtoponymie du Mâconnais ; il est même tellement vivant que les géomètres des cadastres l’ont considéré comme une forme correcte […] — (Annales de l’Académie de Mâcon, 2000, page 132)
  4. (Figuré) Qui dérive d’une personne en vie.
    • Exemple vivant, leçon vivante : Exemple ou leçon qu’on tire d’une personne en vie.
  5. (Figuré) Qui est animé, vif.
    • Cette rue est vivante.
  6. (Figuré) Exact.
    • Ce jeune homme est le portrait vivant, est l’image vivante de son père : Il a tous ses traits, toute sa physionomie.
    • « Vous êtes le portrait vivant de votre grand-oncle Langévol, tel qu’il est représenté dans une photographie de lui que nous possédons, d’après une toile du peintre indien Saranoni. » — (Jules Verne, Les Cinq Cents Millions de la Bégum, Hetzel, 1879, chapitre I)

Nom commun 1 - français

vivant \vi.vɑ̃\ masculin au singulier uniquement

  1. Période de la vie.
    • […] non seulement la morte ne dégagea aucune odeur de putréfaction, mais encore elle continua à embaumer, comme de son vivant, une senteur inanalysable, exquise. — (Joris-Karl Huysmans, La Cathédrale, Plon-Nourrit, 1915)
    • Les journalistes, dont il récompensait, de son vivant, les tumultueux éloges, se taisent aujourd’hui. — (Eugène de Mirecourt, Cavour, Achille Faure, Paris, 1867, p. 5)
  2. (Par ellipse) Ensemble des organismes doués de vie.
    • « Cette démarche permet de pressentir, de manière intuitive, une logique du vivant », pour paraphraser François Jacob. — (Jean-Nicolas Tournier, Le vivant décodé : quelle nouvelle définition donner à la vie ?, 2005)
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Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition (1932-1935)

VIVANT, ANTE. adj.
Qui vit. Il est encore vivant. Les créatures vivantes. Il a dix enfants tous vivants, Un animal vivant. En termes de Théologie chrétienne, Le Dieu vivant, Dieu, considéré comme l'être par excellence et le principe de toute vie. Dans le langage biblique, il se dit du vrai Dieu par opposition aux faux dieux, aux idoles. Dans le langage philosophique, il désigne le Dieu personnel, par opposition à un Dieu qui ne serait qu'une idée abstraite. Fam., Il n'y a homme vivant qui puisse assurer..., Il n'y a personne qui puisse assurer... Fig., Son souvenir est encore vivant, Son souvenir demeure, subsiste. Fig., Exemple vivant, leçon vivante, Exemple, leçon qu'on tire d'une personne en vie. Fig., Ce jeune homme est le portrait vivant, est l'image vivante de son père, Il a tous ses traits, toute sa physionomie. Fig. et fam., C'est une bibliothèque vivante se dit d'un Homme très savant. Fig., S'ensevelir, s'enterrer vivant, Se condamner à la retraite quand on pourrait encore rester dans le monde. Tableau vivant. Voyez TABLEAU. Langue vivante. Voyez LANGUE.

VIVANT signifie figurément Qui est vif, animé; qui représente bien la vie. Cet ouvrage abonde en scènes vivantes, en récits vivants. Peinture vivante. Il s'emploie aussi comme nom masculin et se dit d'une Personne qui est en vie. Dieu viendra juger les vivants et les morts. Au dernier vivant. Fam., Un bon vivant, Un homme d'une humeur facile et gaie, et qui aime à se réjouir sans faire tort à personne.

VIVANT désigne encore le Temps de vie. Du vivant d'un tel. Vous ne verrez pas cela de votre vivant. Ci-gît un tel, en son vivant bourgeois, conseiller, etc.

Littré (1872-1877)

VIVANT (vi-van, van-t') adj.
  • 1Qui vit. Je l'adorais vivant, et je le pleure mort, Corneille, Hor. IV, 5. Alors le roi [Salomon] prononça cette sentence : Donnez à celle-ci l'enfant vivant, et qu'on ne le tue point ; car c'est elle qui est sa mère, Sacy, Bible, Rois, III, III, 27. Le bon Dieu fasse paix à mon pauvre Martin, Mais j'avais, lui vivant, le teint d'un chérubin, Molière, Sgan. 2. Quel est notre aveuglement, si, toujours avançant vers notre fin, et plutôt mourants que vivants…, Bossuet, Duch. d'Orl. Un chrétien n'est jamais vivant sur la terre, parce qu'il y est toujours mortifié, Bossuet, Mar.-Thér. Il [Thésée] a vu le Cocyte et les rivages sombres, Et s'est montré vivant aux infernales ombres, Racine, Phèdre, II, 1. J'ai apostrophé Saint-Évremond, parce que, devant la justice également à ceux qui sont et à ceux qui ne sont plus, je parle aux morts comme s'ils étaient vivants, et aux vivants comme s'ils étaient morts, Diderot, Cl. et Nér. II, 37. Vivante, on l'oubliait ; morte, on va la venger, P. Lebrun, Marie St. IV, 7.

    Fig. La très petite dépense que cette culture suppose et la satisfaction de rendre vivantes des terres absolument mortes, Buffon, Expos. sur les végét. 2e mém.

    Familièrement. De la vie vivante, de vie vivante, de votre vie vivante (avec une négation), jamais.

    Il n'y a homme vivant qui…, il n'y a personne qui… Si on le prenait [M. de Béthune, qui avait enlevé une fille d'un couvent], et qu'on lui fît son procès, homme vivant ne le pourrait sauver, Sévigné, 28 mars 1689.

    Âme vivante, qui que ce soit. Je suis allé en ce lieu ; et je n'y ai trouvé âme vivante.

    La nature vivante, l'ensemble des végétaux et des animaux. Le réveil de la nature vivante au printemps.

    Terme de jurisprudence féodale. Homme vivant et mourant, homme que les gens de mainmorte étaient obligés de désigner au seigneur du fief, et à la mort duquel ils devaient certains droits seigneuriaux.

    On donnait le même nom à une personne sous le nom de laquelle on payait le droit de survivance, pour conserver un office.

    Fig. C'est une bibliothèque vivante, c'est un homme très savant, remarquable surtout par sa grande mémoire.

  • 2Le Dieu vivant, se dit pour marquer qu'il n'y a que Dieu qui vive, qui existe par lui-même. Vous reconnaîtrez à ceci que le Seigneur, le Dieu vivant, est au milieu de vous, Sacy, Bible, Josué, III, 10. C'est une chose terrible que de tomber entre les mains du Dieu vivant, Sacy, ib. St Paul, Epît. aux Hébr. x, 31. Soldat du Dieu vivant, défendez votre roi, Racine, Ath. v, 5.
  • 3En un sens plus particulier. Qui est de notre temps, notre contemporain. Je ne vous ai trouvé que deux défauts impardonnables, c'est d'être Français et vivant, D'Alembert, Lett. à Voltaire, 2 sept. 1760.
  • 4Quartier vivant, quartier d'une ville où il y a beaucoup de monde.

    On dit de même : rue vivante.

  • 5Langue vivante, langue qu'un peuple parle actuellement, par opposition à langue morte. L'usage seul peut suffire pour les langues vivantes ; mais il n'en est pas ainsi de celles qui sont mortes, Rollin, Traité des Ét. I, 3. On ne sait bien une langue vivante que quand on la parle ; on ne sait bien une langue morte, ou du moins autant qu'il est possible de la savoir, que quand on a tâché de l'écrire, D'Alembert, Éloge Girard, note 5.
  • 6Tableaux vivants, groupes de personnages vivants, représentant, par leur attitude et leur costume, des tableaux plus ou moins célèbres, des sujets historiques, etc.
  • 7Qui conserve une certaine portion de vie. Aussi vivant par l'esprit qu'il était mourant par le corps, Bossuet, le Tellier.

    Fig. S'ensevelir vivant, se condamner à la retraite dans un âge où l'on pourrait rester dans le monde. Eh quoi ! pour un mari vous serez complaisante Jusqu'à vouloir pour lui vous enterrer vivante, Destouches, Phil. marié, v, 4.

    Tout vivant, conservant toutes ses facultés, toute sa force d'esprit. M. le Tellier se condamnait, en rendant les sceaux, à rentrer dans la vie privée, au hasard de s'ensevelir tout vivant, Bossuet, le Tellier.

  • 8Il se dit de la vie religieuse et spirituelle. L'Église catholique, cité sainte dont toutes les pierres sont vivantes, Bossuet, Mar.-Thér.
  • 9Portrait vivant, image vivante, se dit d'une personne qui ressemble beaucoup à une autre, soit par la physionomie, soit par le caractère. Il est le portrait vivant de son père. Ils [les dieux] descendent bien moins dans de si bas étages [le public] Que dans l'âme des rois, leurs vivantes images, Corneille, Hor. III, 3. Toi, son vivant portrait, que j'adore dans l'âme, Corneille, Rodog. III, 3. Ce fils victorieux que vous favorisez, Cette vivante image en qui vous vous plaisez, Racine, Mithr. III, 5.

    Fig. La tragédie chez les Grecs ne fut que le tableau vivant de leur histoire, Marmontel, Œuv. t. IX, p. 394.

  • 10 Fig. Qui dure encore, qui se fait encore sentir. Par cette pratique [faire ce que les morts nous ordonneraient s'ils étaient encore de ce monde], nous les faisons revivre en nous en quelque sorte, puisque ce sont leurs conseils qui sont encore vivants et agissants en nous, Pascal, Lett. sur la mort de son père. Que les exemples encore vivants de sainte Thérèse entretiennent ce qu'elle a établi par ses travaux, Fléchier, Panég. Ste Thér. N'y portent-elles pas toutes les passions encore vivantes dans leurs racines ? Massillon, Avent, Disposit.
  • 11 Fig. Qui se fait dans la vie, dans la pratique. Les exemples vivants sont d'un autre pouvoir ; Un prince dans un livre apprend mal son devoir, Corneille, Cid, I, 3. Non content de lui enseigner la guerre par ses discours, le prince le mène aux leçons vivantes et à la pratique, Bossuet, Louis de Bourbon.
  • 12 Fig. Vif, animé. Scène vivante. Récit vivant. Ce sont là, si je ne me trompe, de ces peintures vivantes et animées qu'on ne connaissait pas autrefois, et dont M. Lekain a donné des leçons terribles qu'on doit imiter désormais, Voltaire, Scythes, préface.

    Terme de peinture. Tableau vivant, tableau dont le sujet est animé, dont les figures ont de la vie, dont l'action est naturelle, où chaque figure est nécessaire et n'est point placée pour remplir un vide.

  • 13Mal vivant, qui se conduit mal. Et qu'il est aux enfers des chaudières bouillantes Où l'on plonge à jamais les femmes mal vivantes, Molière, Éc. des fem. II, 2.

    Absolument. En termes d'anciennes ordonnances, un mal vivant, un homme de mauvaise vie. Tant de brigands infectent la province, Que l'on ne sait à quoi songe le prince De les souffrir ; mais quoi ! les mal vivants Seront toujours…, La Fontaine, Orais. Je n'ai pas de peine à croire que ce notaire [devant qui on avait déclaré le servage de 80 personnes] était un étranger, un mal vivant et un ivrogne, Voltaire, Lett. Christin, 23 déc. 1777.

  • 14S m. Personne qui vit. Autrement [sans une bonne vie], dit saint Augustin, qu'opère un tel sacrifice [celui de la messe] ? nul soulagement pour les morts, une faible consolation pour les vivants, Bossuet, Mar.-Thér. On refuse aux vivants des temples Qu'on leur élève après leur mort, Deshoulières, t. II, p. 104. Ce nombre de trente vivants pour un mort dans la ville de Londres a été adopté par tous les auteurs anglais qui ont écrit sur cette matière, Buffon, Prob. de la vie, Œuv. t. x, p. 564.
  • 15Un vivant, un homme d'un caractère décidé, et aussi un homme d'un caractère jovial. C'est un vivant, ne vous y fiez pas. C'est un vivant qu'on ne déconcerte pas facilement. C'est un vivant qui ne se refuse point un plaisir qui se présente, Lesage, Gil Blas, x, 8. Nous nous joignîmes à ces vivants, Lesage, ib. VIII, 14. Quoi ! ce gros vivant qui ordonne tout dans la maison, qui taille, qui rogne, Dancourt, Cur. Compiègne, sc. 4.

    Un bon vivant, un homme d'une humeur facile et gaie. [Paroles] qu'apparemment on ne saura pas à Langres, où il y a d'assez bons vivants pour se réjouir des naïvetés du mort ; les mots de bons vivants, qui me viennent d'échapper, ne sont pas du beau style ; je l'ai senti en écrivant, Boursault, Lett. nouv. t. II, p. 297, dans POUGENS. C'est un de mes anciens amis, un bon vivant, Dancourt, Charivari, sc. 18. Si le mari est un bon défunt, je suis un bon vivant, moi, Lamotte, Matr. d'Éph. sc. 15.

  • 16 Terme de théologie. Se dit de ceux qui jouissent de l'éternité bienheureuse. Ainsi est mort le père Bourgoing ; et voilà qu'étant arrivé dans la bienheureuse terre des vivants…, Bossuet, Bourgoing.
  • 17Ce qui a vie, ce qui est vivant. Après avoir reconnu qu'il doit exister une infinité de parties organiques vivantes qui doivent produire le vivant ; après avoir montré que le vivant est ce qui coûte le moins à la nature, je cherche quelles sont les causes principales de la mort, de la destruction, Buffon, Hist. anim. ch. II.
  • 18Le vivant, l'homme, l'animal tant qu'il vit. Portrait fait sur le vivant. Celle [une planche] de M. Edwards qui a été faite et retouchée à loisir d'après le vivant [il s'agit d'un faisan], Buffon, Ois. t. IV, p. 107.
  • 19Il se dit pour la vie, mais avec la préposition de. Ne désespère point du vivant de Caton, Corneille, Pomp. II, 2. On doit avertir les jeunes gens d'être sur leur garde quand ils lisent les histoires écrites du vivant des princes dont il est parlé, parce qu'il est rare que ce soit la vérité seule qui les ait dictées, Rollin, Traité des Ét. v, 3e part. I, 2. Il [Bacon] a été, comme c'est l'usage parmi les hommes, plus estimé après sa mort que de son vivant, Voltaire, Dict. phil. Fr. Bacon. Il [Newton] a eu l'avantage singulier de voir sa philosophie généralement reçue en Angleterre de son vivant, D'Alembert, Œuv. t. I, p. 281. Racine avait été enterré à Port-Royal, et le comte de Roucy dit : De son vivant il ne se serait pas fait enterrer là, Condillac, Art d'écr. II, 10.

    On dit dans le même sens : en son vivant. Au décès d'un lion, En son vivant prince de la contrée, La Fontaine, Fabl. VI, 6.

    En son vivant se trouve aussi dans d'anciennes épitaphes. Ci-gît un tel, en son vivant bourgeois, conseiller, etc.

HISTORIQUE

XIe s. Ne l'amerai à trestut mun vivant, Ch. de Rol. XXIV.

XIIe s. Curuz de rei n'est pas jus [jeu] de petit enfant ; Qu'il comence à haïr, seit pur poi u pur grant, Jamais ne l'amera en trestut sun vivant, Th. le mart. 38.

XIIIe s. Li daerrains vivans, soit li feme, partit contre les hoirs moitiet à moitiet, à droite parçon, Tailliar, Recueil, p. 451. N'a entour la forest remès [resté] homme vivant, Berte, CVII. Se le [la] dame fust morte au vivant de son fil, Beaumanoir, XIII, 15.

XVIe s. Le pays estoit purgé de tous turbulants et malvivants, Carloix, X, 16. Theseus en son vivant fut defenseur des oppressés, Amyot, Thés. 45. Il la feit transporter, qu'elle estoit encore vivante, en une autre maison, Amyot, Sylla, 71. Donne de l'eau vivante à ma bouche altérée, Desportes, Œuv. chrest. XVIII, Plainte. Tu ne meurs pas de ce que tu es malade ; tu meurs de ce que tu es vivant, Montaigne, IV, 271.

Version électronique créée par François Gannaz - http://www.littre.org - licence Creative Commons Attribution

Étymologie de « vivant »

Vivre ; wallon, vikan.

Version électronique créée par François Gannaz - http://www.littre.org - licence Creative Commons Attribution

(Date à préciser) Du participe présent de vivre.
Wiktionnaire - licence Creative Commons attribution partage à l’identique 3.0

Phonétique du mot « vivant »

Mot Phonétique (Alphabet Phonétique International) Prononciation
vivant vivɑ̃

Fréquence d'apparition du mot « vivant » dans le journal Le Monde

Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.

Évolution historique de l’usage du mot « vivant »

Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.

Citations contenant le mot « vivant »

  • Je ne me suis même jamais senti tellement vivant et tellement batailleur qu’en ce moment. Il se peut que ma situation soit redressée et même devienne brillante avant l’automne ; mais la vie m’a appris à ne pas vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué.
    Roger Vailland — Lettres à sa famille
  • Je préfère être vivant et en bonne santé que vivant et malade.
    Jean-Marie Gourio — Brèves de comptoir
  • A tout vivant une fin.
    Proverbe arabe
  • Etre statufié de son vivant, ça vous pétrifie.
    Louis Scutenaire — Mes inscriptions
  • Personne ne devrait mourir. Surtout de son vivant.
    Tad Williams — L'arcane des épées
  • Imagine tous les gens vivant en paix.
    John Lennon — Imagine
  • On ne peut être normal et vivant à la fois.
    Emil Michel Cioran — La tentation d'exister
  • La mort ne m'aura pas vivant.
    Jean Cocteau
  • O triste mer ! sépulcre où tout semble vivant !
    Victor Hugo — La Légende des siècles
  • Cependant, ne nous méprenons pas. Il ne s’agit pas simplement d’agir AVEC le vivant, en convoquant et utilisant des ressources à notre service. Il s’agit de repenser notre place dans cet équilibre, et de nous y insérer durablement : nous devons agir POUR le vivant.
    Libération.fr — Agir pour le vivant... - Libération
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Traductions du mot « vivant »

Langue Traduction
Anglais living
Espagnol vivo
Italien vita
Allemand leben
Chinois 活的
Arabe المعيشة
Portugais vivo
Russe живой
Japonais 生活
Basque bizi
Corse campà
Source : Google Translate API

Synonymes de « vivant »

Source : synonymes de vivant sur lebonsynonyme.fr

Antonymes de « vivant »

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Vivant

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