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Debout

Définitions de « debout »

Trésor de la Langue Française informatisé

DEBOUT, adv. et adj. invar.

I.− [Debout est en relation avec un inanimé]
A.− Usuel
1. [Inanimé concr.]
a) Sur un des bouts, dans le sens de la hauteur. Synon. à la verticale, d'aplomb.Mettre une colonne, un meuble, un tonneau debout (Ac.1932).Portes fermées avec des planches mises debout (Chateaubr., Génie,t. 2, 1803, p. 154).Les gerbes faites de blé (...) réunies debout (Renard, Journal,1901, p. 681).
b) Dressé à la verticale. Son torse droit, (...) son front debout (Verhaeren, Mult. splendeur,1906, p. 13).À chaque extrémité [du vélodrome] les virages debout comme des murs (Morand, Ouv. la nuit,1922, p. 166).Les pins bleus debout sur l'horizon (Genevoix, Raboliot,1925, p. 306).
c) Qui tient sur ses bases, qui n'a pas été abattu. Anton. détruit, rasé.Palmiers semblables à des minarets turcs restés debout sur la ville détruite (Lamart., Voy. Orient,t. 1, 1835, p. 133).Les blés encore debout avaient des aigrettes de flamme rose (Zola, Terre,1887, p. 252):
1. Le Panthéon n'existeroit plus s'il n'eût été consacré par le culte des douze apôtres, et la colonne Trajane ne seroit pas debout, si la statue de saint Pierre ne l'eût couronnée. Chateaubriand, Génie du christianisme,t. 2, 1803, p. 535.
Région. (Canada). Terre en bois debout. Terre sur laquelle les arbres n'ont pas été abattus, qui n'a pas été défrichée. Tout ce lot-là était encore en bois debout, et difficile à faire (Hémon, M. Chapdelaine,1916, p. 234; cf. Canada 1930 et Bél. 1957).
2. Au fig. [Inanimé abstr.]
a) Qui résiste aux assauts du temps ou des hommes. Anton. abandonné, renversé.Je ne sais s'il est maintenant plus profitable de courtiser le pouvoir tombé que le pouvoir debout (Musset, Revue des Deux Mondes,déc. 1832, p. 103).Plus une seule vérité debout et qui ne soit entamée par le doute (Goncourt, Journal,1886, p. 574):
2. Les hommes passent, mais l'homme reste; les empires tombent, les égoïsmes se reforment. (...) deux immenses égoïsmes pressent l'Europe et la convoitent. L'esprit de guerre, de violence et de conquête est encore debout à l'orient, l'esprit de commerce, de ruse et d'aventure est encore debout à l'occident. Hugo, Le Rhin,1842, p. 436.
b) Qui a de la force, de la noblesse. Anton. lâche, mou.J'aime, au fond, le style « debout » (Valéry, Corresp. [avec Gide], 1899, p. 347).
c) Loc. verbales
[Debout est attribut du suj.; le suj. de la loc. désigne un inanimé abstr. : vue de l'esprit, propos tenus ou rapportés par qqn] Tenir debout. Être acceptable, cohérent, sérieux. J'avais beau compter sur mes doigts, pas un de ces vers ne semblait tenir debout (Green, Journal,1933, p. 135).Le plus souvent sous la forme négative. Ne pas tenir debout. Manquer de vraisemblance, de logique, de sérieux ou de réalisme. Ton histoire ne tient pas debout (Achard, J. de la Lune,1929, III, 3, p. 27).Ça ne tenait pas debout comme accusation (Céline, Voyage,1932, p. 575).
[Debout est attribut de l'obj.; le suj. de la loc. désigne une pers.] Mettre, tenir debout. Organiser, mettre sur pied. Mettre debout l'impôt sur le revenu (Romains, Hommes b. vol.,1932, p. 158):
3. L'homme d'esprit sourit naturellement en même temps qu'il fait sourire; mais le comique ne rit point, mettant toute son attention, tout son mouvement et toutes ses forces à tenir debout son décor et ses personnages. Alain, Système des beaux-arts,1920, p. 158.
B.− Emplois techn.
1. MAR. De face, par le bout, par l'avant. Cette embarcation est debout à la lame, au courant, au vent (Ac.1835-1932).D'un coup de barre, Cruz donne debout dans une vague (Renard, Écorn.,1892, p. 216).Vaisseau dans la bourrasque qui d'instinct se présente tout debout à la lame (Gracq, Syrtes,1951, p. 191).
Vent debout ou de bout (cf. bout ex. 12).Vent qui souffle face à la proue du navire. Avoir le vent debout. On se mit en route à la voile. La mer était mauvaise; le vent debout (Loti, Mon frère Yves,1883, p. 29).
P. anal. Vent qui contrarie la marche d'un moyen de transport. La machine avait ainsi le vent debout, fouettée de face par les rafales (Zola, Bête hum.,1890, p. 143).[L'aviateur] ayant roulé, lentement, vent debout (Saint-Exup., Courr. Sud,1928, p. 6).
P. ext. Vent de face. Des femmes qui revenaient vent debout (Hamp, Marée,1908, p. 32).
P. métaph. :
4. Tous ces flots vent debout Et ce vent fou N'ont pu venir à bout De la nature. Tous ces flots vent debout Et ce vent fou N'ont pu venir à bout De ta mâture. Péguy, Quatrains,1914, p. 540.
2. MENUIS. et GRAV. À contre-fil. Le buis (...) qui se grave debout (E. Leclerc, Nouv. manuel typogr.,1932, p. 555);cf. Carabelli, [Lang. grav.]).
Bois debout. Pièce de bois dont le côté fonctionnel est perpendiculaire au sens des fibres :
5. ... un « bois-debout » − ainsi l'on nomme, dans mon pays natal, l'antique billot, la rouelle de chêne au grain serré que n'entame pas le hachoir. Colette, Sido,1929, p. 100.
Rem. La var. graph. bois de bout est signalée par Lar. encyclop.
II.− [Debout est en relation avec une pers.]
A.− [En fonction d'épithète, d'appos. ou d'attribut]
1. Qui se tient sur ses pieds, en position verticale.
a) [Au sens physique] Anton. assis, couché, à genoux.Je suis las d'être debout. Est-ce qu'il n'y a pas de chaise ici? (Hugo, N.-D. Paris,1832, p. 487).Ils [les maquisards] meurent debout, bien droits, ou couchés (De Gaulle, Mém. guerre,1956, p. 251):
6. À cinq heures et demie, on descendait dans une salle commune où l'on faisait à genoux la prière, et ensuite on restait en méditation, soit debout, soit à genoux, soit même assis, si l'on se sentait faible. La règle générale était d'être alternativement un quart d'heure à genoux et un quart d'heure debout, ... Sainte-Beuve, Volupté,t. 2, 1834, p. 213.
DR. Magistrat debout. Avocat général qui parle debout. Je pénétrai à mon tour chez le premier magistrat debout de l'endroit (Verlaine, Œuvres compl.,t. 4, Mes pris., 1893, p. 372).
Locutions
Boire, manger debout. Boire, manger rapidement, sans prendre le temps de s'asseoir. Tous pressés, ils [les clients] avalent debout le café brûlant (Dabit, Hôtel Nord,1929, p. 47).Des mariniers en caban qui buvaient debout, mangeaient sur le pouce (Cendrars, Bourlinguer,1948, p. 252).
Laisser qqn debout. Ne pas l'inviter à s'asseoir (pour marquer la distance hiérarchique ou le peu de cas qu'on fait de lui) :
7. − Soyez assuré, cher monsieur, que monsieur votre colonel ne vous laissera plus debout quand il aura à vous parler chez lui; il sera poli du moins; quant à être bienveillant, c'est une autre affaire. Stendhal, Lucien Leuwen,t. 1, 1836, p. 197.
Ne pas tenir debout (avec valeur de symptôme). Être sans forces, avoir une mauvaise santé. Je suis une loque. Je ne tiens pas debout (Cendrars, Bourlinguer,1948p. 169).
P. anal. [En parlant d'un animal]
Qui se tient sur ses pattes. Un grand vieux sanglier (...) debout sur ses pattes minces (Bourget, Disciple,1889, p. 51).
Qui est dressé sur ses pattes de derrière ou sur sa queue. Debout sur l'extrémité de sa queue, il [le reptile] marche dans une attitude perpendiculaire (Chateaubr., Génie,t. 1, 1803, p. 112).[Des lapins] tantôt assis sur le cul, tantôt entièrement debout sur leurs pattes de derrière (Pergaud, De Goupil,1910, p. 125).
VÉN. Mettre une bête debout. Lancer une bête qui est au repos. Synon. bouter.Les chiens d'attaque (...) cherchent le cerf, le mettent debout, le lancent, le forcent à s'enfuir (Vialar, Chasse aux hommes,Rendez-vous, 1952, p. 246).
SYNT. Demeurer, se dresser, se mettre, se planter, se tenir, rester debout; tout debout.
b) P. méton.
[En parlant d'une situation] Qui est le fait d'une personne debout. Synon. vertical.Je ne peux plus supporter ces stations debout (Proust, J. filles en fleurs,1918, p. 543).Cinq heures de station debout (Du Bos, Journal,1924, p. 73).
[En parlant d'une place] Où l'on reste debout. Encore deux places debout, parce que c'était bondé (Aragon, Beaux quart.,1936, p. 160).
P. ell. [En parlant d'un trajet, d'un travail] Qui est effectué dans la position debout. Plus d'attente de cars, de voyage debout (Triolet, Prem. accroc,1945, p. 343):
8. Mais cette place il [Chèbe] ne la cherchait que dans ce qu'il appelait le commerce debout, sa santé s'opposant à toute occupation assise. A. Daudet, Fromont jeune et Risler aîné,1874, p. 17.
DR. Magistrature debout (cf. supra II A 1 a). Magistrats du ministère public qui parlent debout. Anton. magistrature assise.La carrière de la magistrature debout était incertaine (Balzac, Cab. ant.,1839, p. 136).
c) Au fig.
α) Qui est en pleine activité ou lucidité.
Mourir debout. Avec un peu de chance, vous mourrez debout, comme ce fameux empereur (Bernanos, Journal curé camp.,1936, p. 1240):
9. À cette magnificence seigneuriale qui faisait, dans Venise, une fête éternelle, le temps n'a rien ôté encore. C'est au milieu de cette fête que la ville a été frappée; elle est morte debout. Quinet, Allemagne et Italie,1836, p. 152.
10. − « Oui », me dit-il d'une voix mate, « j'espère bien mourir debout, c'est-à-dire en pleine lucidité. Mourir comme j'ai vécu, sans avoir peur des conséquences, sincère jusqu'au seuil de... de je ne sais quoi... − de la vie éternelle, sans aucun doute. » Martin du Gard, In memoriam,1921, p. 575.
Fam. Tomber debout (Ac.1835-1932).Avoir assez de ressources pour se tirer avec bonheur d'une situation critique. Synon. usuel tomber, retomber sur ses pieds.
β) Qui ne courbe pas la tête par dignité, fierté ou courage. Je veux régner sur des hommes debout, non sur des hommes prosternés (Montherl., La Reine morte,1942, II, 1ertabl., 2, p. 176).À présent que la France est debout (De Gaulle, Mém. guerre,1959, p. 180):
11. ... que ceux qui tenteroient de nous en priver [de nos droits] (...) nous trouvent devant eux debout, la tête haute, prêts à combattre et prêts à mourir, plutôt que d'en rien céder. Et nous ne mourrons pas! Car si le droit est de notre côté, la force y est aussi; et la lâcheté seule, la plus indigne, la plus vile lâcheté, pourroit nous perdre. Lamennais, L'Avenir,1830-31, p. 170.
12. ... passez parmi ces hommes stupides de malheur, et faites retentir le grand cri : Justice! Justice! C'est assez. Tous ont frémi. Tous sont debout, debout pour la promesse sacrée, tombée miraculeusement des hauteurs, debout pour l'espérance, debout pour la volonté, pour l'effort. Clemenceau, L'Iniquité,1899, p. 111.
2. P. ext.
a) Qui est hors du lit, levé ou non couché. Synon. sur pied, éveillé.Te trouver encore debout et nous attendant, à près de minuit (Hugo, Lettres fiancée,1821, p. 69).Déjà debout? Tu es tombée du lit? (Camus, Cas intéress.,1955, 1ertemps, 3etabl., p. 629):
13. ... une telle fièvre de tête que je ne puis l'attribuer qu'à l'effet du sommeil ou de la chaleur de la nuit, d'autant plus que toute cette tristesse se dissipe quand je suis debout. Depuis quatre jours, je reste au lit et je perds deux ou trois heures à réfléchir et à me livrer à un découragement vraiment fou. Constant, Journaux intimes,1805, p. 194.
14. Je jure que, si je savais que cette nuit encore je ferai ce rêve, au lieu de me coucher et de m'endormir je m'enfuirais de ma maison. Je marcherais jusqu'à l'aurore, et je ne tomberais pas de fatigue, car la peur me tiendrait debout, tout suant et tout courant. Renard, Journal,1896, p. 348.
En partic. [En parlant d'un convalescent] Rétabli. Anton. alité.Me voilà debout (...) mais ne pouvant encore guère lire et point marcher (Lamart., Corresp.,1830, p. 94).
P. anal. [En parlant d'un animal] :
15. J'apprends qu'il y a dans le nord de la France une croyance pleine de poésie parmi les paysans. Ils croient que le jour de Noël à minuit les moutons et les bœufs sont tous debout et réveillés dans les étables pendant une heure, sentant que c'est le moment où le Christ est né dans l'étable. Vigny, Le Journal d'un poète,1847, p. 1264.
Locutions
Ne pas/plus tenir debout. Avoir fortement sommeil, tomber de sommeil ou de fatigue. Je vais me coucher (...) Je ne tiens plus debout (Bernstein, Secret,1913, III, 2, p. 33).
Dormir (tout) debout. Même sens. Au fig. (Un conte, une histoire, des propos, etc.) à dormir debout. Qui manque de vraisemblance, de sérieux, de logique ou d'intérêt (cf. supra I A 2).Quasi-synon. qui ne tient pas debout.Des raisonnements philosophiques, vagues, rebattus, à dormir debout (Stendhal, Racine et Shakspeare,1823, p. 45).L'histoire n'est qu'une histoire à dormir debout (Renard, Journal,1901, p. 665).
b) Vivant. Alexandre viendra bientôt dans un certain lieu d'où il ne sortira pas debout (Musset, Lorenzaccio,1834, III, 3, p. 186).Ils sont dans la fête de survivre, ils jouissent de la gloire infinie d'être debout (Barbusse, Feu,1916, p. 58):
16. Tous les preux étaient morts, mais aucun n'avait fui. Il reste seul debout, Olivier près de lui; L'Afrique sur les monts l'entoure et tremble encore. « Roland, tu vas mourir, rends-toi, criait le More; Tous tes pairs sont couchés dans les eaux des torrents ». Vigny, Poèmes antiques et modernes,Le Cor, 1837, p. 187.
B.− [En fonction d'apostrophe]
1. [Marque l'ordre donné à une ou plusieurs pers. pour les faire lever, pour le travail, pour se mettre en marche, etc.] Debout. Ordre du colonel (Benjamin, Gaspard,1915, p. 26).Fam. [Ordre adressé à une chambrée de militaires] Debout, là-dedans! :
17. Debout, vampires, larves, spectres, harpies, terreur de nos nuits. Debout, les soldats qui moururent en blasphémant, debout les malchanceux, les humiliés, debout les morts de faim dont le cri d'agonie fut une malédiction. Voyez, les vivants sont là, les grasses proies vivantes! Debout, fondez sur eux en tourbillon et rongez-les jusqu'aux os! Debout! Debout! Debout!... Sartre, Les Mouches,1943, II, tabl. 1, 2, p. 46.
MAR. Debout au quart. Appel des matelots pour réveiller ceux qui doivent prendre la relève au quart. Les tribordais, debout au quart, debout, debout, debout! (Loti, Mon frère Yves,1883, p. 342).
Expr. Debout les morts! allusion au cri qu'aurait lancé l'adjudant Péricard à ses hommes, au Bois Brûlé, le 8 avril 1915 :
18. C'est dans son régiment qu'au Bois Brûlé, vers Saint-Mihiel, un adjudant a crié : « Debout, les morts! » Bordeaux, Les Derniers jours du fort de Vaux,1916, p. 36.
2. [Marque l'invitation à réagir, à se ressaisir] Debout, mon peuple! Trop longtemps tu dormis la face contre terre (Claudel, Choéphores,1920, p. 941).Le couplet de l'Internationale : Debout les damnés de la terre! (Martin du G., Thib.,Été 14, 1946, p. 449).
Rem. Les dict. gén. du xixeet du xxes. rangent habituellement debout dans la catégorie des adv. Qq. dict. récents (p. ex. Dub., Davau-Cohen 1972) donnent cependant debout comme ,,adv. ou adj. invar.``, mais sans autre précision d'emploi dans le corps de l'article; seul Lar. Lang. fr. ouvre un paragraphe distinct pour l'emploi adj. Du côté des grammairiens, certains continuent d'affirmer que debout est ,,toujours invariable, car il s'agit d'un adverbe`` (Colin 1971). Mais la plupart indiquent l'adjectivation de debout comme un fait d'usage courant; avec bien, il s'agirait de l'adv. qui est le plus sujet à la dérivation impropre. La docum. atteste de fréq. emplois de debout comme attribut, épithète, appos. du sujet ou du compl. d'obj. dir.; dans tous ces cas, le critère de commutation avec un adj. est probant. D'autre part, même s'il est rare, l'emploi de debout avec la marque du plur. et l'emploi comme subst. (qui semble un fait plus récent) confirment que l'adjectivation de cet adv. est bien établie.
Prononc. et Orth. : [dəbu]. t final ne se prononce pas sauf dans qq. provinces (cf. Mart. Comment prononce 1913, p. 328, et Buben 1935, § 220). La prononc. [-but], dans les expr. du domaine mar. du type vent debout, debout au vent, est recommandée par Le Clère 1960 et est usuelle dans l'Ouest de la France. D'apr. Littré le t de debout se lie. Empl. comme adj. le mot est gén. inv. (cf. cependant rem. supra). Le mot est admis ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. 1155 de but « d'emblée, tout de suite » (Wace, Brut, 2084 ds Keller, p. 340 b), seulement en a. fr.; 2. a) 1530 « (d'une pers.) sur ses pieds, hors du lit, levé » (Palsgr., p. 422); 1611 contes à dormir debout (Cotgr.); 1638 exclamation (Monet); b) 1580 fig. mourir debout « en activité » (Montaigne, Essais, II, XXI, éd. A. Thibaudet, p. 762); 3. 1680 « (d'une chose) qui existe encore » (Rich. : La muraille de la vile étoit encore debout); 4. 1732 emploi adj. invar. vent debout (Trév.). Agglutination de de* et de bout*. Fréq. abs. littér. : 8 130. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 6 667, b) 14 170; xxes. : a) 17 033, b) 11 048. Bbg. Asakura (S.). Debout, adv. adjectivé. Ét. de la lang. fr. 1960, t. 25/26, pp. 6-10. − Schmid (H.). Zur Formenbildung von dare und stare im Romanischen. Bern, 1949, 170 p. − Thomas (A.). Nouv. Essais 1904, p. 238.

Wiktionnaire

Adverbe - français

debout \də.bu\

  1. Verticalement.
    • Mettre une colonne, un meuble, un tonneau debout.
  2. (Figuré) Non tombé à terre.
    • Ce vieil empire était encore debout, mais tout annonçait sa ruine prochaine.
    • Ces temples sont encore debout, après tant de siècles.
  3. Sur ses pieds.
    • Une des gardes, debout, une bougie à la main les éclairait, et le médecin, s'étant reculé, regardait du fond de la chambre. — (Guy de Maupassant, L'enfant, 1882)
    • Elle était demeurée longtemps debout devant ces hautes coques dont les hublots laissaient voir l'intérieur des cabines éclairées. — (Francis Carco, Brumes, Éditions Albin Michel, Paris, 1935, page 52)
    • Et puis tu petit-déjeunais à la sauvette, cigarette au bec, debout dans la cuisine. — (Thierry Crifo, Paternel à mort, Éditions du Masque, 2006)
  4. (Par analogie) Sur ses pattes, en parlant d’un quadrupède, lorsque, étant couché, il se relève et aussi quelquefois lorsqu’il se dresse sur ses pieds ou sur ses pattes de derrière.
  5. (Par analogie) Non fauché, non récolté, en parlant d’une culture.
    • Déjà des inconnus fauchent les blés des champs allemands, qui, seuls, étaient restés debout, leurs maîtres s'étant enfuis. — (Jean Giraudoux, Retour d'Alsace - Août 1914, 1916)
  6. En dehors de son lit, levé.
    • Tout son monde était debout, dès le matin.
    • Il se porte mieux, il est debout.
  7. (Marine) Par le bout, par l’avant.
    • Cette embarcation est debout à la lame, au courant, au vent.

Adjectif - français

debout \də.bu\ masculin et féminin identiques invariable

  1. (Aéronautique, Marine) Qualifie un vent, de face, quand il est en sens contraire au mouvement de l’aéronef, du navire, etc.
    • Notre hélice fendait la brume et notre appareil était balloté par un vent de trois quart debout. — (Dieudonné Costes et Maurice Bellonte, Paris-New-York, 1930)
    • Ne voulant pas louvoyer contre un fort vent debout et une mer dure, je mets à la cape. — (Alain Gerbault, À la poursuite du soleil ; tome 1 : De New-York à Tahiti, 1929)
  2. (Droit) Qualifie la magistrature qui accuse (par opposition à celle assise qui rend le jugement).
    • En dehors de la magistrature debout et de la magistrature assise, il existe, rarement heureusement, d'autres formes de magistrature, à savoir : la magistrature à genoux, à croupetons, sur le dos, à plat ventre et roulée en boule, qui sont cause que, parfois la justice est boiteuse. — (Pierre Dac, Les Pensées, Éditions Saint-Germain-des Prés, 1972)
  3. Qualifie le bois pris dans le sens des fibres.
    • Le bois debout porte de très lourds fardeaux.
    • Elle ignorait, faits d’armes exceptés, l’homme qui datait d’avant elle, le Saint-Cyrien beau danseur, le lieutenant solide comme un « bois-debout » – ainsi l’on nomme, dans mon pays natal, l’antique billot, la rouelle de chêne au grain serré que n’entame pas le hachoir. — (Colette, Sido, 1930, Fayard, page 66)
  4. Qui n'est pas couché.
    • Constatez, docteur, la férocité inintelligente des propriétaires de cette forêt, voyez ces kilomètres d’abatis, sans un seul tronc debout — (Charles Le Goffic, Brocéliande, avec la collaboration de Auguste Dupouy, La Renaissance du Livre, 1932, page 46)
  5. (Héraldique) Se dit d’animaux en particulier l’ours qui est représenté dressé sur ses pattes arrières. À rapprocher de en pied, levé et rampant.
    • D’argent à l’ours debout de sable tenant de sa patte dextre une fleur de lys d’azur, qui est de Berstett. → voir illustration « ours debout »
Wiktionnaire - licence Creative Commons attribution partage à l’identique 3.0

Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition (1932-1935)

DEBOUT. adv.
Verticalement sur un des bouts. Mettre une colonne, un meuble, un tonneau debout. Mettre du bois debout, Dans le sens des fibres. Le bois debout porte de très lourds fardeaux. Être encore debout, être debout, se dit des Édifices qui n'ont point été renversés ou détruits par ce qui aurait pu amener leur chute, leur ruine. Ces temples sont encore debout, après tant de siècles. Un pan de muraille était seul resté debout. Fig., Ce vieil empire était encore debout, mais tout annonçait sa ruine prochaine. Il s'applique également aux Personnes et signifie Droit sur ses pieds. Il était debout. Se tenir debout. Il ne daigna pas m'offrir un siège et me laissa debout tout le temps que je restai avec lui. On le dit par analogie, en parlant d'un Quadrupède, lorsque, étant couché, il se relève et aussi quelquefois lorsqu'il se dresse sur ses pieds ou sur ses pattes de derrière. Être debout signifie encore Être hors du lit, être levé. Tout son monde était debout, dès le matin. Il se porte mieux, il est debout. On dit dans le même sens Mettre quelqu'un debout. Se mettre debout. On dit aussi absolument Debout, quand on veut faire lever quelqu'un qui est couché ou assis. Debout, et partons. Allons, debout, il est déjà grand jour. Par exagération, Dormir debout, tout debout, Éprouver le besoin du sommeil, au point de s'assoupir même sans être couché ou assis. Fig. et fam., Conte à dormir debout. Voyez CONTE. Fig. et fam., Tomber debout, Se tirer heureusement d'une circonstance critique, se trouver dans la même situation qu'auparavant. Il ne peut tomber que debout. On dit plutôt Tomber ou Retomber sur ses pieds. Fig., Mourir debout, En pleine activité, dans l'exercice de ses fonctions ordinaires. En termes de Palais, Magistrature debout, Ministère public qui parle debout, par opposition à Magistrature assise. Passer debout, se dit des Marchandises qui, pour être transportées à leur destination au-delà d'une ville, la traversent sans pouvoir y être vendues ni même déchargées. Les marchandises qui passent debout paient moins de droit que les autres. Voyez PASSE-DEBOUT. En termes de Marine, il signifie spécialement Par le bout, par l'avant. Cette embarcation est debout à la lame, au courant, au vent. Vent debout, Vent directement contraire à la route qu'on voudrait tenir. Nous avions le vent debout, vent debout.

Littré (1872-1877)

DEBOUT (de-bou ; le t se lie : de-bou-t ou couché) adv.
  • 1Il se dit de ce qui est dressé et posé sur un de ses bouts. Mettre une colonne, un tonneau, une table debout.

    Pièce de bois placée debout, pièce placée de manière à résister suivant le sens des fibres du bois.

    Être debout, être encore debout, se dit des choses qui ont échappé à une destruction presque inévitable. Ils vivent cependant et leur temple est debout, Racine, Athal. II, 5. Nos cosaques n'auraient pas laissé une chaumière debout, Bernardin de Saint-Pierre, Voy. en Silésie.

    Fig. Ce vieil empire était encore debout. Ce marchand, en dépit des pertes qu'il a faites, est encore debout.

  • 2Être droit sur ses pieds, en parlant d'une personne. Se tenir debout. Debout ou assis, on peut donner un mauvais jugement, Molière, Critique, 6. Le roi et la reine mangent tristement ; Mme de Richelieu est assise, et puis les dames, selon leurs dignités, les unes assises, les autres debout, Sévigné, Lett. 22 janv. 1674. Debout à ses côtés le jeune Éliacin Comme moi le servait en long habit de lin, Racine, Athal. II, 2. Alors, la femme se tenant debout devant le seigneur, le prêtre lui découvrira la tête, Sacy, Bible, Nombr. V, 18. Entrons ; d'être debout à la fin on se lasse, Boursault, Merc. gal. II, 8. Nous avons dîné debout, remettant de manger mieux et plus à notre aise au soupé dans notre nouveau gîte, Marivaux, Paysan parv. t. I, 2e part. p. 66, dans POUGENS. Tout un peuple debout sur le seuil les attend, Delavigne, la Popularité, IV, 6.

    Debout, loc. interj. Lève-toi, levez-vous. Le sommeil sur ses yeux commence à s'épancher ; Debout ! dit l'Avarice, il est temps de marcher, Boileau, Sat. VIII. Debout [à une fille qui était à genoux] ! Plus votre cœur répugne à l'accepter, Plus ce sera pour vous matière à mériter, Molière, Tart. IV, 3. Il était botté jusqu'à la ceinture, et, faisant claquer un maudit fouet qu'il tenait à la main : debout, monsieur le chevalier, s'écria-t-il en ouvrant mes rideaux, Hamilton, Gramm. 3.

    Laisser quelqu'un debout, ne pas le faire asseoir. Il me laissa debout tout le temps que je restai avec lui.

    Fig. et familièrement. Il ne peut que tomber debout, se dit d'un homme qui a des ressources pour se soutenir en dépit des disgrâces qui arrivent ou peuvent arriver. On dit dans le même sens tomber sur ses pieds.

  • 3Être debout, se tenir sur les pieds de derrière, en parlant des animaux. La marmotte mange debout comme l'écureuil, Buffon, Marmotte.

    Terme de blason. Debout, se dit des animaux qui sont représentés droits et posés sur les pieds de derrière.

  • 4Être debout, être levé, hors de son lit. Tout le monde était debout dès le matin. Les soldats d'Alexandre couchent sur la terre, et jamais le jour ne les trouve que debout, Vaugelas, Q. C. III, 2.

    Fig. Il crut qu'un évêque plus qu'un empereur devait mourir debout et dans l'exercice de sa charge, Fléchier, Panég. I, p. 312. Nous sommes condamnés l'un et l'autre à mourir debout, Maintenon, Lett. Card. de Noailles, 2 nov. 1703. L'ange exterminateur est debout avec nous, Racine, Athal. V, 4.

    Terme de vénerie. Mettre un animal debout, le lancer.

  • 5Dormir debout, éprouver un extrême besoin de sommeil.

    Conte à dormir debout, récit ennuyeux ; promesses en l'air. Je dis que ce sont des contes à dormir debout, Molière, G. Dand I, 6. Les contes à dormir debout, dont vous me régalâtes l'année passée, Voltaire, Préf. de Cath. Vadé.

  • 6On dit que du bétail passe debout dans une ville, quand il n'y couche point, n'y est point vendu et n'y doit point les droits d'entrée ; et, par extension, passer debout se dit des marchandises qui, traversant une ville ou un pays, y passent sans payer de droit ou sans être visitées.
  • 7 Terme de marine. Avoir vent debout, ou de bout, suivant l'orthographe de quelques-uns (ce qui n'est autre que résoudre le mot en ses éléments), avoir vent contraire, c'est-à-dire vent soufflant sur la proue du vaisseau.

    Être debout au vent, à la lame, au courant, y présenter l'avant du vaisseau.

    Aborder un bâtiment debout au corps, lui mettre l'éperon dans le flanc.

    Debout les avirons ! signal de lever en l'air les avirons, ce qui est un salut d'honneur.

  • 8 Terme de menuiserie. Bois debout, bois coupé, scié, travaillé perpendiculairement au fil. Le bois debout ne peut pas se bien raboter ni polir.

    PROVERBE

    On est plus couché que debout, c'est-à-dire la vie est bien courte en regard de l'éternité.

HISTORIQUE

XIIe s. Tut de but [à côté] se tenerent cil trei [ces trois] partut al rei, Ne il ne voleient faire pur Deu ne ço ne quei, Th. le mart. 69.

XIIIe s. Li pors [le porc] qui tant curu [couru] avoit, En l'espié se feri debot, Ren. 22514. Non pas pour ce, mon escient, à moi [le juge] se tiendra tout debout [pour cela le juge ne sera pas de mon côté], Le Comte de Bretagne, Romancero, p. 163. Aucunes fois avient que li barons [mari] est trouvés mors debout [à côté] se [sa] fame, et le [la] fame debout son baron ; et quant il avient, l'en doit penre garde au mort, se il pert [apparaît] l'en li ait che fet ; et se il li pert, che est grant presomption contre le vivant se il ne cria, Beaumanoir, dans LACURNE. Car Haibers vot [voulut] avoir debout [absolument] Partie del roiaume ou tout, Ph. Mouskes, ms. p. 38, dans LACURNE. La langue li prent à fremir De lecherie et de corroz ; En la fosse sailli deboz, Por ce qu'il en voloit avoir, Ren. 24640.

XVe s. Dieu, prevoiant leurs faultes futures, leur a souffert de longue main preparer à deux debouts de leur clos deux verges, Bordeaux et Carais, Chastelain, Chron. du duc Philippe, Proesme.

XVIe s. Puys furent introduictz les empoisonnez ; elle leur sonna une aultre chanson, et gens debout, Rabelais, Pant. V, 20. L'empereur Vespasien estant malade de la maladie dont il mourut… et dans son lict mesme depeschoit plusieurs affaires de consequence ; et son medecin l'en tansant comme de chose nuisible à sa santé : il faut, disoit-il, qu'un empereur meure debout, Montaigne, III, 89.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

DEBOUT. Ajoutez :
9Sape debout, voy. SAPE.
10 S. m. Terme d'ancienne coutume, en Bretagne. Debouts à éteinte de chandelle, vente qui se faisait à l'aide de bougie ou à extinction de feu.
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Étymologie de « debout »

De et bout, comme le prouvent les anciens exemples : un soliveau est de bout, parce qu'il est sur le bout, et, par assimilation, un homme est de bout. Cependant des étymologistes ont voulu voir, dans debout, terme de marine (vent debout), un composé hybride avec la préposition de et l'anglosaxon bow, danois bug, anglais bow, qui signifient l'avant d'un vaisseau ; mais il n'y a aucune raison pour aller chercher si loin une étymologie, et bout suffit bien à ce sens particulier, car l'avant est le bout du vaisseau.

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→ voir de et bout : « sur un des bouts ».
Le verbe « être » est partiellement issu du verbe latin stare (« être debout ») qui survit dans les formes été, étant et l’infinitif archaïque ester ; mais, pour l’essentiel, le français a perdu ce verbe spécifique que la plupart des langues indoeuropéennes ont gardé. D’où la locution verbale « être debout », « se mettre debout » et l’usage varié de cet adverbe.
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Phonétique du mot « debout »

Mot Phonétique (Alphabet Phonétique International) Prononciation
debout dœbu

Fréquence d'apparition du mot « debout » dans le journal Le Monde

Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.

Évolution historique de l’usage du mot « debout »

Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.

Citations contenant le mot « debout »

  • Elle est debout sur mes paupièresEt ses cheveux sont dans les miens,Elle a la forme de mes mains,Elle a la couleur de mes yeux,Elle s’engloutit dans mon ombreComme une pierre sur le ciel.Elle a toujours les yeux ouvertsEt ne me laisse pas dormir.Ses rêves en pleine lumièreFont s’évaporer les soleils,Me font rire, pleurer et rire,Parler sans avoir rien à dire.
    Paul Eluard — Capitale de la douleur
  • Le tout est de tout dire, et je manque de motsEt je manque de temps, et je manque d’audaceJe rêve et je dévide au hasard mes imagesJ’ai mal vécu, et mal appris à parler clair.Tout dire les roches, la route et les pavésLes rues et leurs passants les champs et les bergersLe duvet du printemps la rouille de l’hiverLe froid et la chaleur composant un seul fruitJe veux montrer la foule et chaque homme en détailAvec ce qui l’anime et qui le désespèreEt sous ses saisons d’homme tout ce qui l’éclaireSon espoir et son sang son histoire et sa peineJe veux montrer la foule immense diviséeLa foule cloisonnée comme un cimetièreEt la foule plus forte que son ombre impureAyant rompu ses murs ayant vaincu ses maîtresLa famille des mains, la famille des feuillesEt l’animal errant sans personnalitéLe fleuve et la rosée fécondants et fertilesLa justice debout le pouvoir bien planté.
    Paul Eluard — Pouvoir tout dire
  • Un bon pêcheur meurt debout dans sa barque.
    Proverbe québécois
  • La vie est un travail qu'il faut faire debout.
    Émile Chartier, dit Alain — Propos d'un Normand, tome I , Gallimard
  • Mieux vaut dormir debout que courir couché.
    Ruppert Barnes
  • Le tango, je me demande pourquoi ça se danse debout !
    Sacha Guitry — Mon Père avait raison
  • Mieux vaut goujat debout qu'empereur enterré.
    Jean de La Fontaine — Contes et nouvelles
  • Plutôt mourir debout que vivre à genoux.
    Emiliano Zapata
  • Un empereur doit mourir debout.
    Vespasien
  • Un sac vide tient difficilement debout.
    Benjamin Franklin — Maximes pour l'almanach du pauvre Richard
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Traductions du mot « debout »

Langue Traduction
Anglais standing
Espagnol en pie
Italien in piedi
Allemand stehen
Chinois 常设
Arabe واقفا
Portugais de pé
Russe постоянный
Japonais 立っている
Basque zutik
Corse standing
Source : Google Translate API

Synonymes de « debout »

Source : synonymes de debout sur lebonsynonyme.fr

Antonymes de « debout »

Combien de points fait le mot debout au Scrabble ?

Nombre de points du mot debout au scrabble : 9 points

Debout

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