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Relever

Définitions de « relever »

Trésor de la Langue Française informatisé

RELEVER, verbe

I. − Empl. trans.
A. −
1. [Le compl. d'obj. désigne une pers. ou une chose] Remettre debout, droit quelqu'un/quelque chose qui est tombé. Relever un banc, une chaise, un enfant qui est tombé(e):
1. Oh! Jésus-Christ, qui tendais les bras aux malheureux, pourquoi ne l'as-tu pas relevé de la neige avec tes mains pâles? Pourquoi, Sainte Vierge, ne l'avez-vous pas soutenu d'un geste miraculeux quand il a trébuché pour la dernière fois? Hémon, M. Chapdelaine, 1916, p. 151.
Relever une maille. Retricoter, reprendre une maille qui est tombée, qui s'est défaite. Elle laisse tomber des mailles qu'elle ne relève pas. Son lé va s'apetissant (A. France, Pt Pierre, 1918, p. 240).
Empl. pronom. dir. [Le suj. désigne une pers.] Se relever brusquement, lentement, péniblement; se relever d'un bond; se relever sur ses genoux; tomber pour ne plus se relever; aider qqn à se relever. Un passant glisse sur une pelure de banane, tombe, se relève en grommelant et se frotte le genou (Marrou, Connaiss. hist., 1954, p. 85).[Le suj. désigne une pers. assise] Se relever de table. Il ne s'assied qu'un instant, se relève aussitôt, marche à grands pas (Gide, Journal, 1905, p. 156).[Le suj. désigne une pers. couchée] Il est obligé, comme Harpagon, de veiller sur son trésor et se relève la nuit pour voir si on ne le lui prend pas (Proust, Sodome, 1922, p. 921).[Le suj. désigne une chose] Il avait plu dans la matinée (...), mais l'herbe, couchée par l'ondée, se relevait peu à peu en séchant au soleil (Green, Autre sommeil, 1931, p. 183).
2. En partic.
a) [Le compl. d'obj. désigne un navire qui s'est échoué, qui a chaviré] Remettre à flot. Relever un bâtiment. La machinerie a une puissance de 30 chevaux et suffit pour relever une épave de 800 tonneaux (Bourde, Trav. publ., 1929, p. 302).
b) [Le compl. d'obj. désigne une construction démolie ou tombée en ruines] Reconstruire. Relever des fortifications, un mur, des remparts, des ruines. La plupart de ces maisons à cinq étages, hideuses et malsaines (...) sont tombées en ruines et n'ont pas été relevées (A. France, Pierre bl., 1905, p. 264).V. baguette ex. 6.
c) Vieilli (quand le compl. d'obj. désigne une chose). Prendre à terre, ramasser. Relever les morts sur un champ de bataille; relever une épingle, des gerbes, un mouchoir. J'étais là quand on fauchait, là quand on relevait les fourrages, et je me laissais emmener par les chariots qui revenaient avec leurs immenses charges (Fromentin, Dominique, 1863, p. 51).Une (...) trêve, pendant laquelle chaque parti releva ses blessés (Alain, Propos, 1921, p. 219).V. fracturé III ex. de Judet.
Relever le gant. V. gant I C 4 a et infra I C 2 a.
P. ext. Ramasser. Relever les copies. Relever les cartes (Ac.). Il est l'heure, mesdemoiselles, je relève les feuilles! (Colette, Cl. école, 1900, p. 203).
d) Prendre, ramasser ce qui est contenu dans quelque chose. Relever les boîtes aux lettres, ses pièges. Richard Fénigan, grand chasseur et pêcheur en Seine-et-Oise (...) venait de relever ses verveux (A. Daudet, Pte paroisse, 1895, p. 13).Le courrier relevé dans les boîtes aux lettres (...) ou dans les bureaux de poste est acheminé ensuite vers des centres de tri (Admin. P. et T., 1964, p. 18).V. collet ex. 3.
3. [Le compl. d'obj. désigne une pers.] Faire en sorte que quelqu'un se remette debout, droit. Relever qqn qui s'est agenouillé, qui s'est prosterné; relever qqn à coups de fouet. Le son d'une voix de femme relève d'un seul coup tout ce monde profondément incliné (Rostand, Cyrano, 1898, iv, 4, p. 169).V. impétrant ex. de Proust.
4. Au fig. [Le compl. d'obj. désigne une pers. (vieilli ou littér.), un ensemble de pers. ou un attribut, une manifestation d'une pers.] Remettre quelqu'un/quelque chose qui a eu une défaillance, qui a perdu de sa valeur dans l'état, dans la situation où il se trouvait auparavant. Synon. ranimer, redresser, restaurer, rétablir.Relever le courage, le moral de qqn; relever les cœurs; relever qqn de son abaissement; relever un pays vaincu; relever l'économie, les finances, la puissance d'un pays. Le père avait ruiné la famille, le fils l'a relevée (Ac.):
2. Une seule pensée relevait (...) Tannenwalder de son ennui des débuts de saison (...): la pensée qu'en crépissant avec ses outils de maçon, il travaillait peut-être à sa maison future. Peyré, Matterhorn, 1939, p. 38.
Empl. pronom. Elle laissa tomber la conversation. Je crus la soutenir en parlant de l'art grec (...). Elle ne me suivit pas dans ces lointains domaines, et la conversation tomba cette fois pour ne plus se relever (A. France, Vie fleur, 1922, p. 533).
Relever un titre. Reprendre un titre de noblesse qui n'était plus porté. Un roturier ayant fait fortune (...) pouvait (...) relever un « titre » que la famille n'avait pu reprendre (Page, Dern. peuples primit., 1941, p. 116).
Empl. pronom. Se relever de son abaissement, de sa déchéance; échec, erreur, faute, malheur dont on ne se relève pas; ne pas pouvoir s'en relever tout seul; pays qui se relève de sa défaite, de ses ruines. Dix millions, c'est-à-dire la faillite évitée, la possibilité de se relever, de recommencer la vie (A. Daudet, Nabab, 1877, p. 236).[Les Allemands] ont dit: « Vous ne supposez pas que nous allons sottement laisser la France se relever à notre frontière? (...) » (Vercors, Sil. mer, 1942, p. 69).
B. −
1. [Le compl. d'obj. désigne une chose, le plus souvent une partie du corps, une partie du vêtement] Mettre plus haut, diriger, incliner vers le haut. Synon. lever, (re)monter.La jument ne relevait pas bien ses pieds et (...) risquait de s'abattre (Sand, Fr. le Champi, 1848, p. 69).Sa bouche, relevée aux coins d'une grimace douloureuse qui ressemblait à un effrayant sourire (Bernanos, Soleil Satan, 1926, p. 174).V. cognée ex. 1.
SYNT. Relever son col, sa/ses jupe(s), ses lunettes, ses manches, sa moustache, son pantalon, sa robe, son voile; chapeau aux bords relevés; relever le front, les paupières, les sourcils, les yeux; cheveux relevés sur la tête, relevés en chignon; animal qui relève sa queue; relever l'ancre, le pont-levis, une sonde; rideau qui se relève.
ÉQUIT., MAN. ,,Il se dit absolument (...) des chevaux qui ont le galop élevé, qui lèvent les pieds très haut au galop, au trot ou au pas. (...). Les chevaux anglais ne relèvent point`` (Ac.). Relever un cheval. ,,Le soutenir de la main et de l'éperon pour lui faire porter la tête plus haute et l'asseoir sur les hanches`` (Ac.).
Au fig. Relever le front, la tête. Reprendre courage, retrouver sa dignité. L'espoir a rendu à sa contenance toute sa fierté; il relève son front superbe (Cottin, Mathilde, t. 1, 1805, p. 275).Vous avez cru m'écraser et j'ai relevé la tête (Karr, Sous tilleuls, 1832, p. 303).V. brave ex. 12.
2. En partic.
a) Mettre le niveau de quelque chose plus haut, donner plus de hauteur à quelque chose. Synon. rehausser.Relever le niveau de l'eau. Il faut relever ce plancher pour le mettre au niveau du palier de l'escalier (Ac.).L'eau s'abaisse et se relève En entraînant les cailloux blancs (Noailles, Ombre jours, 1902, p. 8).
b) À la forme pronom. ou au part. passé. [Le suj. désigne une étendue] S'incliner, incliné vers le haut. Virage relevé. Un beau jardin relevé en terrasse le long du torrent (Sand, Péché de M. Antoine, t. 1, 1845, p. 52).Au nord, le terrain se relève pour former l'éperon qui commande le coude de la Schwarza et domine son confluent avec la Saale (Foch, Princ. guerre, 1911, p. 291).
3. P. anal.
a) [Le compl. d'obj. désigne une chose concr. ou perceptible par les sens] Mettre en relief, donner plus d'éclat, plus d'intensité à quelque chose. Relever la flamme d'une lampe; vin qui relève le goût d'un mets, d'un plat; aquarelle, fusain relevé(e) de gouache. Une robe sang de bœuf (...) relevait de tragique façon la lividité surnaturelle de son visage (Milosz, Amour. init., 1910, p. 30):
3. ... cette odeur de rouille et de pourriture organique indéfinissable relevée d'une pointe d'alcali qui caractérise certaines eaux thermales... Cendrars, Bourlinguer, 1948, p. 221.
ART CULIN. [Le compl. d'obj. désigne un mets, un plat] Donner plus de goût. Relever une sauce; vin qui relève le goût d'un mets, d'un plat. Le veau froid, relevé de cette mayonnaise moutardée que Rose adore (Morand, Rococo, 1933, p. 39).La viande que Didace voulait fortement relevée d'épices, d'ail et de gros sel (Guèvremont, Survenant, 1945, p. 45).
b) [Le compl. d'obj. désigne une chose quantifiable] Mettre à un degré, à une valeur plus élevé(e). Synon. augmenter, majorer.Relever les impôts, le niveau de vie, le plafond de la Sécurité Sociale, les prix, les salaires, les tarifs. Le jeu (...) consistait à faire tomber ces actions à 650 livres (...), afin d'en acheter le plus grand nombre possible à ce prix et de les relever ensuite à 4 000 ou 5 000 livres par des motions rassurantes (A. France, Dieux ont soif, 1912, p. 92).Empl. pronom. La température (...) descend jusqu'à -9; puis soudain, elle se relève pour revenir à 0 (J. Rostand, La Vie et ses probl., 1939, p. 103).
4. Au fig. [Le compl. d'obj. désigne une pers., un attribut, une manifestation d'une pers.] Donner plus de valeur, plus de relief (à quelqu'un/quelque chose). Quelquefois une finesse remarquable, ce que nous appelons de l'esprit, relevait ses aphorismes [de Jésus] (Renan, Vie Jésus, 1863, p. 94).Quinton (...) honorait naturellement tout ce qui orne et relève l'homme (Alain, Propos, 1932, p. 1100).
Empl. pronom. réfl. dir. Chefs de clans, jaloux de se relever à leurs propres yeux par un vernis superficiel d'hindouisme (Vidal de La Bl., Princ. géogr. hum., 1921, p. 45).
C. −
1. [Le compl. d'obj. désigne une chose] (Faire) remarquer, mettre en relief. Synon. noter, souligner.Relever des empreintes, des traces; relever une contradiction, un défaut, une erreur; relever des fautes d'orthographe dans un texte; ne pas relever de charges contre qqn. Il se plaît à relever les beautés d'un ouvrage, au lieu d'en faire remarquer les défauts (Ac.).Les griefs relevés contre Picquart sont précisément ceux qu'on doit imputer à ses adversaires (Clemenceau, Vers réparation, 1899, p. 77):
4. ... les anachronismes qu'on a relevés dans ses œuvres [de Proust] étaient conscients, et destinés à substituer dans l'esprit de son lecteur, à la notion abstraite du temps astronomique, celle vivante, du temps psychologique, du temps vrai. Blanche, Modèles, 1928, p. 126.
Relever le défaut*.
[Avec une complét. dont le verbe est à l'ind.] Boettcher a (...) relevé que, sur huit textes de Goethe qu'il entreprend, entre 1800 et 1804, six sont restés inachevés (Rolland, Beethoven, t. 1, 1937, p. 160).Valéry (...) relève avec humour que si la vie de Lamartine et de MmeCharles pouvaient expliquer Elvire, nous aurions tous écrit le Lac; car à qui n'est-il pas arrivé de revenir solitaire sur les lieux d'une amour perdue? (Guiraudds Langage, 1968, p. 441).
2. P. ext.
a) [Le compl. d'obj. désigne un énoncé] Répondre, réagir vivement à quelque chose. Relever une accusation, une allusion, une impertinence, une offense. M. de Seigneulles, en tout autre temps, eût vertement relevé l'insolence de cet Esculape campagnard, mais il n'avait même plus la force de s'indigner (Theuriet, Mariage Gérard, 1875, p. 190).Bissibingui ne releva pas la menace. Parole n'est pas geste. Il se contentait de surveiller les moindres mouvements de Batouala (Maran, Batouala, 1921, p. 142).
Relever la balle. V. balle1I A 1.
Relever le/un défi. Accepter un défi, y répondre. V. défi A 1 b β ex. de Mauriac, B 3 ex. de Ponge et de Green.Relever le gant. V. gant I C 4 a.
Vieilli. [Le compl. d'obj. désigne une pers.] Répondre vivement à quelqu'un. Synon. reprendre.Il avait avancé une proposition choquante, mais on l'a bien relevé (Ac.).Je voulus critiquer la couleur du cheval et la pose de l'esclave, mais Oscar me releva d'importance (Reybaud, J. Paturot, 1842, p. 249).L'on va voir avec quelle vigueur et même quelle roideur il releva Mirabeau, un jour qu'il croyait avoir à se plaindre de lui (Sainte-Beuve, Caus. lundi, t. 8, 1853, p. 336).
b) Noter par écrit, copier. Relever une adresse, une inscription; relever un passage, une phrase d'un texte. Une roulette à aiguilles, pour relever les patrons: elle sert à cet usage et plus fréquemment encore à tracer le patron de grandeur naturelle sur l'étoffe (Mallarmé, Dern. mode, 1874, p. 742).On m'avait dit qu'il y aurait une dizaine de réfractaires, et vous êtes plus de quatre-vingts (...) Vos noms seront relevés et signalés au gouvernement français (Ambrière, Gdes vac., 1946, p. 293).
Fam. Relever un compteur; relever l'électricité, le gaz. Noter le chiffre indiqué par un compteur (d'électricité, de gaz). V. compteur II B en partic. ex. de Céline.
TOPOGR. Déterminer et noter la configuration, la disposition de quelque chose. Relever une côte, une île. Pour peu qu'une ville eût eu de la célébrité (...) elle était sûre de se voir relevée par le César archéologue [Adrien] (Renan, Église chrét., 1879, p. 9).
Relever un croquis, un plan. Dresser, prendre un croquis, un plan. Les archéologues sous-marins (...) ont réussi à explorer les anciens ports et à en relever le plan (P. Rousseau, Hist. transp., 1961, p. 110).
c) Déterminer, repérer. Relever le pouls d'un malade. [Le renard] relève leurs allées et venues [des poules], le sillon qu'elles suivent pour gagner leur nid (Pesquidoux, Chez nous, 1923, p. 136).
MAR. Relever un cap, un navire. ,,Déterminer l'angle que fait leur direction avec la ligne nord-sud`` (Gruss 1978). Papadakis (...) abattait vers la terre, relevait un cap, un phare, la croupe d'une montagne éloignée, redonnait un coup de barre (Cendrars, Bourlinguer, 1948, p. 215).
D. − [Le compl. d'obj. désigne une pers. ou un ensemble de pers.]
1. [Le compl. d'obj. désigne le plus souvent un soldat, une troupe] Remplacer quelqu'un dans une fonction, dans un travail. Synon. relayer.Relever un factionnaire, les postes, une sentinelle; relever le quart, l'homme de barre; relever qqn de garde. L'abbé Barthomeuf, venait relever Charlotte de sa corvée et tenir la partie [de trictrac] du marquis (Bourget, Disciple, 1889, p. 139).Les trois corps anglais avaient été relevés sur l'Aisne par deux divisions françaises (Joffre, Mém., t. 1, 1931, p. 458).
Empl. pronom. réciproque. Toutes les huit heures, six soldats de garde se relevaient dans la grande salle (Stendhal, Chartreuse, 1839, p. 300).MlleLargeyx et la sœur Anaclet se relevaient pour tenir compagnie à la marquise (Bourget, Disciple, 1889, p. 165).
En partic. Décharger quelqu'un de ses fonctions, le révoquer, le limoger. Relever un général de son commandement. Onésime, relevé de ses fonctions commerciales, s'attacha uniquement aux intérêts publics (A. France, P. Nozière, 1899, p. 139).De la mobilisation au 6 septembre, j'avais dû relever deux commandants d'armée, neuf commandants de corps d'armée (Joffre, Mém., t. 1, 1931, p. 421).
2. Relever qqn de qqc.Libérer, délier quelqu'un d'une charge, d'une obligation, d'un contrat, de quelque chose de pénible. Relever qqn de ses obligations, d'une promesse, d'un serment, d'un vœu. Tout mineur est en droit de se faire relever des actes qu'il a passés en minorité (Ac.).[La princesse de Faenza] est excommuniée (...) et un père prie Laurent de Médicis, qui a un grand crédit près du pape, d'intercéder pour qu'elle soit relevée des censures ecclésiastiques (Taine, Philos. art, t. 1, 1865, p. 174).La captivité, accident de combat, ne relève personne des devoirs de l'état militaire, et tout prisonnier est encore un soldat (Ambrière, Gdes vac., 1946, p. 274).
Relever qqn du péché de paresse*.
II. − Empl. intrans., rare. Remonter, être dirigé vers le haut. Quant aux hommes, en Espagne, voyez-vous, c'est des drôles de particuliers: des manteaux qui marchent et une épée qui relève (Dumas père, Napoléon, 1831, iii, 3, p. 60).Alboni est si serrée que son jupon relève (Taine, Notes Paris, 1867, p. 2).
III. − Empl. trans. indir.
A. − Qqn relève de qqc.Se rétablir (de quelque chose). Relever de couches, de maladie, d'une longue maladie. Depuis son accident (...), mademoiselle a toujours été entre la vie et la mort. Elle n'en relèvera certainement pas, quoi qu'en disent MM. les médecins (Sand, Mauprat, 1837, p. 331).Une nuit d'insomnie, dont elle relève avec des yeux battus et des pommettes plus couperosées que de coutume (Martin du G., Vieille Fr., 1933, p. 1074).
B. − Qqn/qqc. relève de qqn/qqc.
1. [Le suj. désigne une pers., un attribut d'une pers. ou un territoire] Être subordonné à quelqu'un/quelque chose, dépendre de quelqu'un/quelque chose. Synon. être du ressort de, ressortir à.Relever de l'autorité, de la compétence de qqn; fief, vassal qui relève de la couronne, du roi; administration dont relève un fonctionnaire. Un pouvoir absolument autonome qui ne relevait de personne (Nizan, Chiens garde, 1932, p. 148):
5. En temps de guerre, tout corps organisé, quand il est sous les armes, est soumis aux lois militaires, fait partie de l'armée et relève soit du ministre de la Guerre, soit du ministre de la Marine. J.O., Loi rel. recrut. arm., 1928, p. 3810.
2. Le plus souvent dans un cont. admin. ou judiciaire. Être de la compétence, du ressort (de quelque chose). Relever de la cour d'assises, d'une juridiction spéciale; relever de la compétence de tel tribunal; relever de l'article n de la constitution; relever du code pénal, du droit commun; relever du régime général de la Sécurité Sociale; relever de l'État. Un juré ne relève que de sa conscience (Labiche, Pied ds crime, 1866, ii, 3, p. 371).Le problème du bruit relève soit de la réglementation des établissements incommodes (...), soit des pouvoirs de police générale des maires (Belorgey, Gouvern. et admin. Fr., 1967, p. 383).V. autoroutier ex.
[Dans une tournure nég.] N'être digne, n'être justiciable que (de quelque chose). Cela ne relève que du mépris (Ac.1935).L'auteur d'une pareille cochonnerie ne relève que de la trique et de la voirie (Bloy, Journal, 1905, p. 271).
3. Être du domaine de quelqu'un/quelque chose, appartenir (à quelqu'un/quelque chose). Fait qui relève de la conscience, de l'instinct, d'une théorie; habitude qui relève de l'enfantillage. De la seconde tendance relève l'empereur Hadrien, qui fait restaurer, copier les plus beaux monuments du monde (L'Hist. et ses méth., 1961, p. 254).Il y a tout un domaine commun qui relève à la fois du psychologue et du sociologue, celui des représentations collectives et des pratiques collectives (Traité sociol., 1967, p. 72).V. cuisinière ex. de Aragon.
P. méton. Subir l'influence de quelqu'un, être marqué par quelqu'un. D'aucuns, parmi ces jeunes gens, voulaient plus de profondeur, d'intellectualité, dans la poésie, et ceux-là relevaient surtout de Stéphane Mallarmé (Verlaine, Œuvres posth., t. 2, Crit. et conf., 1896, p. 369).Les Illuminations ont eu une postérité. J'ai nommé tout à l'heure Jarry. Mais Connaissance de l'Est relève directement de Rimbaud, et, aussi, bien des passages de M. Luc Durtain (Thibaudet, Réflex. litt., 1936, p. 162).
REM. 1.
Relevant, -ante, part. prés. en empl. adj.Synon. rare de pertinent.Est relevant ce qui présente un rapport raisonnable à la question dont il s'agit (Lal. 1968, s.v. relevance). Un argument relevant constitue un apport décisif dans la réponse à une question qui est en discussion (Thinès-Lemp.1975).
2.
Relevance, subst. masc.,région. (Belgique, dans la lang. jur.). Pertinence, portée, effet. Sans relevance. Sans portée. La date d'encaissement effectif des revenus mobiliers d'origine belge est sans relevance en l'occurrence (A. Goosse, Façons de parler, 1, Gembloux, Duculot, 1971, p. 130).
Prononc. et Orth.: [ʀ əl(ə)ve], (il se) relève [-lε:v]. Att. ds Ac. dep. 1694. Conjug. Prend un è devant syll. muette: relève, relèverai, etc. Étymol. et Hist. A. 1. Ca 1100 « remettre debout » (Roland, éd. J. Bédier, 3726); 2. 1160-74 « prendre à terre, ramasser quelque chose » (Wace, Rou, éd. A. J. Holden, III, 8397); 3. 1174 « rendre la prospérité à quelqu'un » (Guernes de Pont-Sainte-Maxence, St Thomas, éd. E. Walberg, 34); 4. ca 1175 « remettre dans sa position naturelle, en bon état » (Chronique Ducs de Normandie, éd. C. Fahlin, 17630); 1680 relever un vaisseau (Rich.); 5. 1564 relever le cœur « redonner du courage à quelqu'un » (Indice de la Bible, 34c, 20); 6. fin xives. « reprendre quelqu'un, lui répondre vivement » (Froissart, Chroniques, éd. G. Raynaud, XI, p. 70); 1636 « mettre en relief, souligner » (Monet); 7. 1640 relever un plan (Oudin Curiositez); 1716 « déterminer la position d'un cap, d'une île... et l'inscrire sur une carte » (Frezier ds Trév. 1732); 8. 1811 « prendre des notes » (Chateaubr., Itinér. Paris Jérus., t. 2, p. 851); 9. 1890 relever sur un compteur à gaz (Ser, Phys. industr., p. 292); 1964 relever le gaz (Rob.); 10. 1952 relever des empreintes (Le Figaro, 19-20 janv., p. 2, col. 5). B. 1. 1555 « orienter, diriger vers le haut » (L. Labé, Discours, V ds Œuvres compl., éd. E. Guidici, p. 58); 1573 « donner plus de hauteur à quelque chose » (Dupuys); 1680 relever un cheval (Rich.); 1835 fig. relever la tête (Ac.); 2. 1670 part. passé « d'un mets auquel on a donné plus de goût » (Molière, Bourgeois gentilhomme, IV); 3. 1674 « augmenter » (Bouhours, Doutes sur la lang. fr., p. 73); 4. 1269-78 « mettre en relief, en valeur » (Jean de Meung, Rose, éd. F. Lecoy, 8400); 1571 tapisserie relevee d'or et d'argent (Ordre tenu au sacre et couronnement de la royne Elisabeth ds Havard 1890); 1608 « faire valoir, exalter » (M. Regnier, Satyre IV, éd. G. Raibaud, p. 43, vers 100). C. 1. 1549 « libérer quelqu'un d'un engagement » (Est.); 1654 relever la garde (La Rochefoucauld, Mém., éd. Gilbert et Gourdault, II, 197); 1740 relever qqn de ses vœux (Ac.); 1875 relever qqn de ses fonctions (Lar. 19e, s.v. relevé); 2. 1671 « remplacer un service ou un plat par un autre » (La Fontaine, Contes, Les Remois, éd. L'Intégrale, p. 228); 1814 part. passé subst. relevé de potage (Viard, Cuisin. impérial, p. 385). D. 1. Ca 1100 verbe intrans. « se remettre debout » (Roland, 3575); 2. ca 1155 relever de mal « guérir quelqu'un d'un mal » (Wace, Brut, éd. I. Arnold, 8945); ca 1256 relever de maladie (Aldebrandin de Sienne, Regime du corps, éd. Landouzy et Pépin, 24, 24); 3. ca 1165 relever « se lever la première fois après les couches » (Guillaume d'Angleterre, éd. M. Wilmotte, 1041); 4. 1573 relever de « être dans la dépendance de » (Dupuys); 1638 id. « dépendre hiérarchiquement de » (Rotrou, Antigone, IV, 4); 1872 « être du ressort, de la compétence de » (A. Daudet, Tartarin de T., p. 237). E. Verbe pronom. 1. ca 1140 « se remettre debout » (Pélerinage Charlemagne, éd. G. Favati, 865); 2. 1588 « se remettre d'une épreuve, d'une situation difficile » (Montaigne, Essais, éd. P. Villey et V.-L. Saulnier, p. 900). Du lat. relevare « soulever », « décharger, alléger », « soulager, réconforter ». Fréq. abs. littér.: 7 358. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 9 333, b) 10 740; xxes.: a) 11 117, b) 10 882.
DÉR.
Relevable, adj.,rare. Qui peut être relevé. Accoudoirs relevables (Davau-Cohen 1972). La pièce aurait été miraculeusement jouée, (...) ça aurait été la même chose (...) il n'y avait rien à faire et (...) la pièce, peut-être relevable ailleurs, ne l'est pas là (Goncourt, Journal, 1889, p. 946). [ʀ əl(ə)vabl̥]. 1resattest. fin xives. « qui a besoin d'être relevé » (Gl. gall.-lat., Richel. L. 7684 ds Gdf.), 1934 « qu'on peut relever » (Boullanger, Malt., brass., p. 262); de relever, suff. -able*.
BBG.Chautard Vie étrange Argot 1931, p. 428. − Piron (M.). Les Belgicismes lex. Mél. Imbs (P.) 1973, p. 303 (s.v. relevance). − Quem. DDL t. 16.

Wiktionnaire

Verbe - français

relever \ʁəl.ve\ ou \ʁə.lə.ve\ ou \ʁlə.ve\ transitif direct, transitif indirect, intransitif 1er groupe (voir la conjugaison)

  1. Lever à nouveau.
    • Relever l’ancre.
  2. Remettre debout ; réparer ; rétablir.
    • Mazeppa, qui n’a plus la force de se tordre dans ses nœuds, gît, inerte, bleuâtre et glacé, ne sachant pas que, selon la magnifique expression du poète, il va se relever roi. — (Théophile Gautier, Théodore Chassériau vu par Gautier, La Presse, 27 mars 1844)
    • Lourdement, balayant de ses larges plis le plateau, la masse du velum rouge dégringola du cintre avant de remonter, pour retomber et se relever de nouveau. — (Francis Carco, L’Homme de minuit, Éditions Albin Michel, Paris, 1938)
    • Car, si l’effondrement du barrage avait montré à Pierre qu’il était temps de devenir quelqu’un de meilleur, ce n’est que lorsqu’il fut au fond du trou qu’il put commencer à se relever. — (Patrick Seth, Les Revenants, tome 1, Éditions Michel Lafon, 2015, chapitre 28)
    • Relever un enfant qui a fait une chute.
    • Relever une chaise qu’on a fait tomber ou une statue, une colonne qui est renversée.
    • Le navire, qui penchait, se releva lentement. — On avait couché la tige de cette plante, elle s’est relevée d’elle-même.
    1. (Transitif) (Marine) Réparer.
      • Relever un bâtiment : Le remettre à flot.
  3. (Jeux) Faire une nouvelle levée.
    • Relever les levées qu’on a faites, ramasser les cartes qui ont été jouées, les retourner et les mettre devant soi.
    • Relever les cartes, les rassembler, réunir le jeu.
  4. Reprendre.
    • Relever le gant, accepter un défi.
    • Une amie ayant eu pitié de moi, m’avait donné une recette inratable, facile même pour un enfant de 4 ans, m’avait-elle assuré. OK relevons ce nouveau défi. — (Sophie Bergart, Les tribulations d’une Parisienne à la campagne, Éditions du Panthéon, 2015)
  5. Se remettre sur ses pieds.
    • Il glissa sur le sol et eut beaucoup de peine à se relever.
    • Voilà un enfant qui est tombé, aidez-le à se relever.
  6. Sortir de nouveau du lit, se lever à nouveau.
    • Il a été obligé de se relever quatre fois cette nuit.
    • Il ne saurait demeurer au lit, il se relève à tout moment.
  7. Rétablir ce qui était tombé, ce qui était ruiné, ce qui était à l’abandon.
    • Faire relever des murailles.
    • Relever des fortifications.
    • Relever un fossé.
    • Relever une maille, Reprendre une maille rompue ou simplement tombée.
    1. Remettre dans un état de prospérité antérieur.
      • Relever une maison, une famille, une personne.
      • Le père avait ruiné la famille, le fils l’a relevée.
      • Il lui fallait une grande alliance pour relever sa maison.
      • Il a fait un héritage important, cela l’a relevé.
    2. (Figuré) Se remettre.
      • Se relever de quelque perte, de quelque échec, etc.
      • Cette perte, cette banqueroute l’a accablé, il ne pourra jamais s’en relever.
  8. (Figuré) Sortir, en parlant d’un état.
    • D’autre part, la crise très sérieuse que le Maroc traverse en ce moment, crise amenée précisément par les tendances réformatrices de Mouley Abd-El-Aziz, démontre à l’évidence que le Maghrib, plongé depuis des siècles dans une léthargie profonde, ne se relèvera jamais de ses propres forces. — (Frédéric Weisgerber, Trois mois de campagne au Maroc : étude géographique de la région parcourue, Paris : Ernest Leroux, 1904, page 14)
  9. (Figuré) Avoir du succès après un four.
    • Cette pièce, qui était presque tombée à la première représentation, s’est relevée aux représentations suivantes, elle y a obtenu du succès.
  10. (Figuré) (Familier)
    • Relever quelqu’un du péché de paresse, l’obliger par des reproches, des ordres pressants, des menaces, à travailler, à mieux remplir ses devoirs.
  11. (Figuré) Reprendre un titre qui a été abandonné.
    • Relever un titre.
    • — Est-ce qu’il y a encore un prince des Laumes ? » demanda Gilberte qui était intéressée par tout ce qui touchait des gens qui n’avaient pas voulu lui dire bonjour pendant si longtemps. « Mais non, répondit avec un regard mélancolique et caressant la duchesse. — Un si joli titre ! Un des plus beaux titres français ! » dit Gilberte, un certain ordre de banalités venant inévitablement, comme l’heure sonne, dans la bouche de certaines personnes intelligentes. « Hé bien oui, je regrette aussi. Basin voudrait que le fils de sa sœur le relevât, mais ce n’est pas la même chose, au fond ça pourrait être parce que ce n’est pas forcément le fils aîné, cela peut passer de l’aîné au cadet. — (Marcel Proust, Albertine disparue, 1925)
  12. (Figuré) Exciter, ranimer.
    • Relever le courage, relever les espérances de quelqu’un.
  13. Hausser, rendre plus haut.
    • Ce terrain est trop bas, il faut le relever de trois pieds.
    • Il faut relever ce plancher pour le mettre au niveau du palier de l’escalier.
    • Relever sa tête, la tête : La lever, la hausser lorsqu’elle était baissée.
    • Relever la tête : (Figuré) Reprendre du courage, de l’audace.
    • Cette faction, qu’on croyait abattue, relève la tête.
  14. (Figuré) Augmenter.
    • Relever un prix.
  15. Retrousser.
    • C'est durant près d'une lieue un défilé ininterrompu et très curieux, de voitures et de piétons, de bonnes femmes relevant leurs jupons et secouant les râchas de terre rouge, de bicyclistes, de gens de la montagne, descendus en Plaine. — (Émile Badel, Dix ans du Souvenir français en Lorraine, Nancy : chez A. Crépin-Leblond, 1907, page 84)
    • En sabots, les manches relevées sur leurs bras blancs, les filles balayaient le devant des boutiques. — (Francis Carco, Brumes, Éditions Albin Michel, Paris, 1935, page 158)
  16. (Manège) Lever les pieds très haut au galop, au trot ou au pas.
    • Les chevaux anglais ne relèvent point.
    • Relever un cheval : Le soutenir de la main et de l’éperon pour lui faire porter la tête plus haute et l’asseoir sur les hanches.
  17. (Cuisine) Donner un goût plus piquant, un plus haut goût à des assaisonnements, à des sauces, à des ragoûts.
    • Le vinaigre, le jus de citron relèvent une sauce.
    • Il manque à ce ragoût quelque chose qui le relève.
    • Nous avions besoin de ces tranches rafraîchissantes pour modérer l’ardeur des piments et des épices dont sont relevés tous les mets espagnols. Incendiés au dedans, rôtis au dehors, telle était notre situation : il faisait une chaleur atroce. — (Théophile Gautier, Voyage en Espagne, Charpentier, 1859)
  18. (Figuré) Se dit, dans un sens analogue, en parlant des ouvrages de l’esprit.
    • Il faut que le style soit simple, mais non sans quelque agrément qui le relève.
    • Rien ne relève la platitude de cet ouvrage.
    • Son attitude à demi martiale, sa figure rose et bienveillante, son front pur sous ses cheveux poudrés, relevaient ce pastel, médiocre peut-être, des grâces de la jeunesse et de la simplicité. — (Gérard de Nerval, Les Filles du feu, Sylvie, 1854)
  19. (Figuré), Faire paraître davantage une chose, lui donner plus de relief, plus d’éclat.
    • Cette garniture relèvera votre toilette.
    • La couleur de cette étoffe relève votre teint.
    • Relever la beauté.
    • Sa modestie relève toutes ses autres qualités.
    • Relever sa condition, sa dignité, sa charge : Honorer sa condition, sa dignité, donner du lustre, de l’éclat aux fonctions qu’on remplit.
    • Il a bien relevé sa charge par son mérite personnel.
  20. (Figuré) Faire valoir, louer, exalter une chose.
    • Relever une bonne action, en relever le mérite.
    • Vous relevez trop le peu que j’ai fait.
  21. Faire remarquer ; souligner. — Note : se dit en bonne et en mauvaise part.
    • Dans leurs premières constatations, les enquêteurs relèvent que le quadruple meurtre a été soigneusement préparé. — (Pascal Michel, 40 ans d’affaires criminelles, 2009)
    • « Au temps pour moi », concède ma prof de maths quand quelqu'un relève une erreur au tableau. — (Lily King, La Pluie et le beau temps, traduit de l’anglais par Bruno Boudard, Presses de la Cité, 2012, chapitre 7)
    • Il se plaît à relever les beautés d’un ouvrage, au lieu d’en faire remarquer les défauts.
    • Cette parole avait été dite sans mauvaise intention, elle ne méritait pas d’être relevée.
    • Relever les fautes d’un écrivain.
    • Il a dit mille choses spirituelles que personne n’a relevées.
    • Relever un mot piquant, etc. : Répondre vivement à celui qui l’a dit.
    • Il m’a décoché une épigramme, mais je l’ai bien relevée.
  22. (Figuré) Reprendre, corriger.
    • Relever quelqu’un, le reprendre avec aigreur, en lui faisant voir qu’il a parlé mal à propos.
    • Il avait avancé une proposition choquante, mais on l’a bien relevé.
  23. (Chasse)
    • Relever un défaut, retrouver la voie que l’on avait perdue.
  24. Prendre en note ; dresser un état.
    • Voici une photo prise de l’endroit où était stationnée l’Estafette et les premiers points d’impact vont être relevés contre le mur. Ces points d’impact vont être relevés sur toute cette partie et les photos qui suivent vont montrer ces points à la hauteur du sol. — (Déposition du commissaire Bouvier, dans Le procès du Petit Clamart , présenté par Yves-Frédéric Jaffré, Nouvelles Éditions Latines, 1963, page 191)
    • Sur les alpages de Miage et du Truc, 54 microtoponymes ont été relevés dont 22 mentionnés sur la carte IGN série bleue au 1/25 000e Saint-Gervais - Les Bains (3531 est). — (Hubert Bessat et ‎Claudette Germi, Lieux en mémoire de l'alpe: toponymie des alpages en Savoie et Vallée d'Aoste, ELLUG, 1993, page 32)
    • À leur arrivée, ces derniers examinèrent les lieux, prirent quelques photos et conclurent à un accident domestique. L'un des soldats du feu ayant repéré des traces d'explosifs protesta, mais les inspecteurs ne relevèrent pas sa déposition […]. — (Grégory Taïeb, Narcor, tome 3: Les dés sont jetés, Éditions Publibook, 2013, page 169)
  25. (Commerce) Prendre note.
    • Relever un compte, prendre note des opérations portées sur ce compte.
  26. (Topographie) (Hydrographie) Déterminer, au moyen du compas de marine ou d’autres instruments, la position d’un objet et la reporter sur une carte, sur un plan.
    • Relever un cap, un vaisseau, à telle partie de l’horizon.
    • Relever un plan : Prendre le plan d’une ville, d’une place, etc.
  27. (Militaire) Remplacer, assurer la relève.
    • Relever la garde, les postes, une troupe.
    • Relever de garde une compagnie.
    • Cette division vient d’être relevée.
  28. Se dit pareillement du corps, de la troupe même qui succède à une autre dans un poste.
    • Cette troupe va relever telle compagnie.
    • Relever une sentinelle, un factionnaire : Ôter un soldat qui est en sentinelle et en mettre un autre à sa place.
    • C’est au caporal à relever les sentinelles.
  29. Se dit également du soldat qui prend la place de celui qu’on ôte de sentinelle.
  30. (Marine) Changer, prendre la relève.
    • Relever le quart, le timonier.
    • C’est un tel qui a relevé son camarade de sentinelle.
  31. Remplacer une autre personne.
    • C’est lui qui relèvera un tel.
    • Je suis fatigué de lire, relevez-moi.
    • Nous nous relevions d’heure en heure.
  32. (Droit) Libérer d’un engagement, d’un contrat, lequel est déclaré nul ou cassé pour cause de lésion ou d’une nullité de fait ou de droit.
    • Tout mineur lésé est en droit de se faire relever des actes qu’il a passés en minorité.
    • Il fut relevé de ce contrat, de cette obligation.
    • Se faire relever de ses vœux : Faire déclarer ses vœux nuls.
    • Relever quelqu’un d’un serment.
    • Relever quelqu’un d’une interdiction : Lever l’interdiction portée contre lui.
    • En vérité, on ne m’a pas relevé de mes fonctions, on m’a éloigné des indiscrétions. — (Yasmina Khadra, Morituri, éditions Baleine, 1997, page 148)
  33. Commencer à se porter mieux, en sorte qu’on n’est plus contraint de garder le lit.
    • Il relève de maladie : Il vient d’être malade.
    • Cette femme relève de couches : Elle vient de se rétablir de ses couches.
    • Son Excellence, après qu’Angélique de Longueval fut relevée de couches, lui envoyait son carrosse assez souvent. — (Gérard de Nerval, Les Filles du feu, Angélique, 1854)
  34. Se guérir, se rétablir.
    • On n’espère pas qu’il en relève.
  35. (Droit féodal) Être dans la mouvance d’une seigneurie, dans le vasselage d’un seigneur. En ce sens il se disait tant des terres et des fiefs que des personnes.
    • Ce fief, cette terre relevait de telle seigneurie, de tel seigneur.
    • C’était une fort belle terre, qui ne relevait que du roi.
    • Il relevait d’un tel, à cause de sa terre de…
  36. (Par extension) Être dans une sorte de dépendance de quelqu’un ; ressortir à.
    • Au point de vue juridique, les juifs relevaient de leurs rabbins et de la loi mosaïque dans les question de statut personnel ; pour le reste ils étaient justiciables, comme les musulmans, des caïds et des cadis. — (Frédéric Weisgerber, Au seuil du Maroc Moderne, Institut des Hautes Études Marocaines, Rabat : Les éditions de la porte, 1947, page 30)
    • Il n’y a aucune représentation officielle de l’administration militaire dans le village. On doit se rendre à Dinant ou à Yvoir pour tout ce qui relève de celle-ci : à la Kommandantur et à la Feldgendarmerie. — (Jacques Latour, 1940-1945 : Godinne et les Godinnois mobilisés, occupés et libérés, Les éditions namuroises, 2008, page 55)
    • Il n'y a pas de concurrence dans la région entre les établissements scolaires. Les deux seules écoles sont à Guéhenno et à Billio, le village voisin, et relèvent toutes deux de l'enseignement confessionnel catholique. — (Patrick Communal, avec ‎Masomah Ali Zada, La petite reine de Kaboul, Éditions de l'Atelier, 2018)
  37. (Spécialement) (Droit) Être du ressort de
    • Cette affaire relève de la correctionnelle, de la Cour d’assises
  38. (Figuré) Être de l’ordre de, n’être autre que.
    • Faire croire aux pauvres qu’ils mangeront toujours à leur faim grâce à Dieu, faire croire aux faibles qu’ils seront forts grâce à Dieu, relève simplement de l’escroquerie. — (Olivier Bach, Dieu et les religions à l’épreuve des faits, livre numérique, [inlibroveritas.net], 2009, pages 76-77)
  39. (Secourisme) Placer une personne sur un brancard en vue de la transporter.
  40. (Poste) Prendre le courrier qui est à l’intérieur d’une boîte aux lettres.
    • En bas de chez lui, accolée au mur de son immeuble, il y avait encore une boîte aux lettres jaune, une Dejoie modèle 1980, relevée tous les jours sauf le dimanche, à 13 h 30 du lundi au vendredi, à 10 heures le samedi. — (Sébastien Lapaque, Théorie de la carte postale, éditions Actes Sud, 2014)
  41. Faire exhumer un corps enterré dans un cimetière.
    • – Plus tard, quand nous aurons de l’argent, nous ferons relever papa et mon frère, et creuser un caveau de famille. » — (Marcel Arland, Terre natale, 1938, réédition Le Livre de Poche, page 187)
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Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition (1932-1935)

RELEVER. v. tr.
Remettre debout ce qui était tombé; remettre une chose dans la situation où elle doit être, une personne dans son attitude naturelle. Relever un enfant qui a fait une chute. Relever un blessé. Relever une chaise qu'on a fait tomber. Relever une statue, une colonne qui est renversée. Le navire, qui penchait, se releva lentement. On avait couché la tige de cette plante, elle s'est relevée d'elle-même. En termes de Marine, Relever un bâtiment, Le remettre à flot. Relever l'ancre, La changer de place, la mettre dans une autre situation. En termes de Jeu, Relever les levées qu'on a faites, Ramasser les cartes qui ont été jouées, les retourner et les mettre devant soi. Relever les cartes, Les rassembler, réunir le jeu. Fig. et fam., Relever le gant, Accepter un défi. Se relever, en parlant d'une Personne, se dit particulièrement pour Se remettre sur ses pieds. Il glissa sur le sol et eut beaucoup de peine à se relever. Voilà un enfant qui est tombé, aidez-le à se relever. Il signifie aussi Sortir de nouveau du lit. Il a été obligé de se relever quatre fois cette nuit. Il ne saurait demeurer au lit, il se relève à tout moment.

RELEVER signifie aussi Rétablir ce qui était tombé, ce qui était ruiné, ce qui était à l'abandon. Faire relever des murailles. Relever des fortifications. Relever un fossé. Relever une maille, Reprendre une maille rompue ou simplement tombée. Fig., Relever une maison, une famille, une personne, La remettre dans un état de prospérité d'où elle était déchue. Le père avait ruiné la famille, le fils l'a relevée. Il lui fallait une grande alliance pour relever sa maison. Il a fait un héritage important, cela l'a relevé. Fig., Se relever de quelque perte, de quelque échec, etc., Se remettre de quelque perte, etc. Cette perte, cette banqueroute l'a accablé, il ne pourra jamais s'en relever. Pensez-vous qu'il puisse se relever d'un tel coup? Ils eurent quelque peine à se relever d'une pareille défaite. Fig., Se relever d'un état d'abaissement, de décadence etc. ou, absolument, Se relever, Sortir d'un état d'abaissement, de décadence, etc. Cet empire parut, un moment, près de se relever. Leur puissance tomba pour ne plus se relever. Fig., Cette pièce, qui était presque tombée à la première représentation, s'est relevée aux représentations suivantes, Elle y a obtenu du succès. Fig. et fam., Relever quelqu'un du péché de paresse, L'obliger par des reproches, des ordres pressants, des menaces, à travailler, à mieux remplir ses devoirs. Fig., Relever un titre se dit, dans une famille noble, de Quelqu'un qui reprend un titre auquel sa famille avait droit et qui avait été abandonné. Fig., Relever le courage, relever les espérances de quelqu'un, Exciter, ranimer son courage faire revivre ses espérances.

RELEVER signifie encore Hausser, rendre plus haut. Ce terrain est trop bas, il faut le relever de trois pieds. Il faut relever ce plancher pour le mettre au niveau du palier de l'escalier. Relever sa tête, la tête, La lever, la hausser lorsqu'elle était baissée. Relever la tête signifie, au figuré, Reprendre du courage, de l'audace. Cette faction, qu'on croyait abattue, relève la tête. Fig., Relever un prix, L'augmenter.

RELEVER signifie aussi Retrousser. Relevez votre robe, votre manteau. Relever les bords d'un chapeau. Il se dit absolument, en termes de Manège, des Chevaux qui ont le galop élevé, qui lèvent les pieds très haut au galop, au trot ou au pas. Pas relevé. Les chevaux anglais ne relèvent point. Relever un cheval, Le soutenir de la main et de l'éperon pour lui faire porter la tête plus haute et l'asseoir sur les hanches.

RELEVER signifie aussi Donner un goût plus piquant, un plus haut goût à des assaisonnements, à des sauces, à des ragoûts. Le vinaigre, le jus de citron relèvent une sauce. Il manque à ce ragoût quelque chose qui le relève. Il se dit figurément, dans un sens analogue, en parlant des Ouvrages de l'esprit. Il faut que le style soit simple, mais non sans quelque agrément qui le relève. Rien ne relève la platitude de cet ouvrage. Il signifie encore, au figuré, Faire paraître davantage une chose, lui donner plus de relief, plus d'éclat. Cette garniture relèvera votre toilette. La couleur de cette étoffe relève votre teint. Relever la beauté. Sa modestie relève toutes ses autres qualités. Relever sa condition, sa dignité, sa charge, Honorer sa condition, sa dignité, donner du lustre, de l'éclat aux fonctions qu'on remplit. Il a bien relevé sa charge par son mérite personnel.

RELEVER signifie aussi, figurément, Faire valoir, louer, exalter une chose. Relever une bonne action, en relever le mérite. Vous relevez trop le peu que j'ai fait. Il signifie encore Faire remarquer, souligner; et il se dit en bonne et en mauvaise part. Il se plaît à relever les beautés d'un ouvrage, au lieu d'en faire remarquer les défauts. Cette parole avait été dite sans mauvaise intention, elle ne méritait pas d'être relevée. Relever les fautes d'un écrivain. Il a dit mille choses spirituelles que personne n'a relevées. Relever un mot piquant, etc., Répondre vivement à celui qui l'a dit. Il m'a décoché une épigramme, mais je l'ai bien relevée. Fig., Relever quelqu'un, Le reprendre avec aigreur, en lui faisant voir qu'il a parlé mal à propos. Il avait avancé une proposition choquante, mais on l'a bien relevé. En termes de Chasse, Relever un défaut ou, simplement, Relever, Retrouver la voie que l'on avait perdue.

RELEVER signifie également Prendre en note, dresser un état. J'ai relevé dans cette histoire tous les passages qui concernent tel personnage. En termes de Commerce, Relever un compte, Prendre note des opérations portées sur ce compte.

RELEVER, en termes de Topographie et d'Hydrographie, signifie Déterminer, au moyen du compas de marine ou d'autres instruments la position d'un objet et la reporter sur la carte, sur un plan. Relever un cap, un vaisseau, à telle partie de l'horizon. Relever un plan, Prendre le plan d'une ville, d'une place, etc.

RELEVER, en termes de Guerre, signifie Remplacer, mettre un nouveau corps de troupes à la place d'un autre. Relever la garde. Relever les postes. Relever de garde une compagnie. Relever une troupe. Cette division vient d'être relevée. Il se dit pareillement du Corps, de la troupe même qui succède à une autre dans un poste. Cette troupe va relever telle compagnie. Relever une sentinelle, un factionnaire, Ôter un soldat qui est en sentinelle et en mettre un autre à sa place. C'est au caporal à relever les sentinelles. Cela se dit également du Soldat qui prend la place de celui qu'on ôte de sentinelle. C'est un tel qui a relevé son camarade de sentinelle; et absolument, C'est lui qui relèvera un tel. En termes de Marine, Relever le quart, le timonier, etc., Les changer.

RELEVER se dit, par extension, en parlant de Toute occupation dans laquelle on remplace une autre personne. Je suis fatigué de lire, relevez-moi. Nous nous relevions d'heure en heure. En termes de Jurisprudence, il signifie Libérer d'un engagement, d'un contrat, lequel est déclaré nul ou cassé pour cause de lésion ou d'une nullité de fait ou de droit. Tout mineur lésé est en droit de se faire relever des actes qu'il a passés en minorité. Il fut relevé de ce contrat, de cette obligation. Se faire relever de ses vœux, Faire déclarer ses vœux nuls. On dit de même : Relever quelqu'un d'un serment. Relever quelqu'un d'une interdiction, Lever l'interdiction portée contre lui. Relever quelqu'un de ses fonctions, Le révoquer.

RELEVER est aussi verbe intransitif et signifie Commencer à se porter mieux, en sorte qu'on n'est plus contraint de garder le lit. Il relève de maladie, Il vient d'être malade. Cette femme relève de couches, Elle vient de se rétablir de ses couches. Il signifie encore Se guérir, se rétablir. On n'espère pas qu'il en relève.

RELEVER, intransitif, signifiait, en termes de Jurisprudence féodale, Être dans la mouvance d'une seigneurie, dans le vasselage d'un seigneur. En ce sens il se disait tant des Terres et des fiefs que des Personnes. Ce fief, cette terre relevait de telle seigneurie, de tel seigneur. C'était une fort belle terre, qui ne relevait que du roi. Il relevait d'un tel, à cause de sa terre de... Il signifie, par extension, Être dans une sorte de dépendance de quelqu'un, ressortir de. Celui de qui relèvent tous les empires. Il veut ne relever de personne. Cette administration relève de telle autre. Cette affaire relève de la correctionnelle, de la Cour d'assises, Elle est du ressort de la police correctionnelle, de la Cour d'assises. Fig. et fam., Cela ne relève que du mépris, Il n'y a qu'à mépriser cette injure, cette accusation. Le participe passé

RELEVÉ s'emploie adjectivement. Être d'une condition relevée, Appartenir à une grande famille, à une famille distinguée, au-dessus du commun. Avoir des sentiments relevés, Avoir des sentiments nobles, généreux. On dit plus ordinairement : Avoir des sentiments élevés. Une pensée relevée, Une pensée noble, élevée. Un sujet relevé, une matière relevée, Une matière qui, par la grandeur de son objet, est au-dessus de la portée du commun des hommes. Un ragoût, une sauce d'un goût relevé, Un ragoût, une sauce d'un haut goût.

Littré (1872-1877)

RELEVER (re-le-vé. L'e prend un accent grave, quand la syllabe qui suit est muette : je relève, je relèverai) v. a.

Résumé

  • 1° Remettre debout, sur ses pieds, dans sa position naturelle.
  • 2° Au jeu, relever les cartes, les mains.
  • 3° Relever la balle, une bille.
  • 4° Trousser, retrousser.
  • 5° Hausser, rendre plus haut.
  • 6° En manége, relever un cheval.
  • 7° Relever en broderie. Relever une maille, du velours.
  • 8° Relever en maçonnerie, en pavage, en marbrerie, en menuiserie, en peinture de décor.
  • 9° Relever un fer de cheval.
  • 10° Relever, en termes de chaudronnerie, de tanneur.
  • 11° Rétablir ce qui était tombé en ruine, ce qui avait été renversé.
  • 12° Retirer d'un état malheureux. Relever le courage, l'espérance.
  • 13° Donner de l'élévation morale.
  • 14° Relever une race, l'améliorer.
  • 15° Rendre plus éminent.
  • 16° Relever la conversation.
  • 17° Donner un haut goût, un goût plus piquant.
  • 18° Donner plus de relief, plus d'éclat.
  • 19° Faire valoir, louer, exalter.
  • 20° Faire remarquer en bien ou en mal. Relever quelqu'un de quelque chose, le reprendre de quelque chose.
  • 21° En vénerie, relever le défaut.
  • 22° Noter, consigner, enregistrer.
  • 23° Déterminer la position d'un objet, dessiner une vue, un aspect.
  • 24° Remplacer une autre personne dans une occupation.
  • 25° En termes de guerre, mettre un homme, une troupe en place d'un autre homme, d'une autre troupe.
  • 26° En termes de cuisine, remplacer un service, un plat par un autre.
  • 27° Tirer de terre un plant.
  • 28° Libérer d'un engagement.
  • 29° En féodalité, relever le fief.
  • 30° V. n. Lever les pieds très haut en galopant.
  • 31° Être dans la mouvance d'une seigneurie, et, par extension, dépendre.
  • 32° Relever de maladie.
  • 33° Sortir de la maison après ses couches, aller entendre la messe, et recevoir la bénédiction du prêtre.
  • 34° Se dit de la bête qui sort le soir de son buisson.
  • 35° V. réfl. Se lever après avoir été à terre.
  • 36° Se mettre droit, se dresser.
  • 37° Être remis dans sa position naturelle.
  • 38° Se relever d'une côte, en termes de marine.
  • 39° Sortir de ses ruines.
  • 40° Reprendre des forces, de la puissance, du crédit.
  • 41° Reprendre l'élévation morale, l'innocence morale.
  • 42° Se rétablir de ses couches.
  • 43° Se remplacer, se relayer.
  • 44° Être rehaussé, recevoir plus de relief.
  • 45° Se rattacher à, se rendre dépendant de.
  • 1Remettre debout, sur ses pieds, dans sa position naturelle. Marin, viens m'aider à me relever. - Hé monsieur, j'aurais besoin qu'on me relevât moi-même, Hauteroche, Crisp. méd. III, 3. Il [le fils du prince de Condé] voit [à Senef] ce grand prince renversé dans un fossé sous un cheval tout en sang ; pendant qu'il lui offre le sien et s'occupe à relever le prince abattu…, Bossuet, Louis de Bourbon. Hazael, me regardant [moi agenouillé] avec un visage doux et humain, me tendit la main et me releva, Fénelon, Tél. IV. Il a été plus aisé [au gouvernement pontifical] de relever les obélisques et de construire des palais et des temples, que de rendre la nation commerçante et opulente, Voltaire, Mœurs, 185.

    Terme de marine. Relever un navire, remettre à flot un navire que le vent ou la mer a fait échouer.

    Relever l'ancre, la mettre dans une autre situation.

    Relever la galère, se disait des forçats qui se soulevaient contre leurs officiers et se rendaient maîtres du bâtiment.

  • 2 Terme de jeu. Relever les cartes, les remettre dans l'état où il faut qu'elles soient pour jouer un nouveau coup.

    Relever les mains, relever les levées qu'on a faites, rassembler les cartes qui ont été jouées, les retourner et les mettre devant soi

  • 3Relever la balle du pied du tambour, à la paume, prévenir avec adresse, par la volée, un coup de tambour.

    Relever une bille, au billard, l'éloigner de la blouse.

  • 4Trousser, retrousser. Relevez votre robe. Laissez-moi relever ces voiles détachés Et ces cheveux épars dont vos yeux sont cachés, Racine, Bérén. IV, 2. Non-seulement il [le merle d'Amboine] chante ses amours au printemps, mais il relève alors sa longue et belle queue et la ramène sur son dos d'une manière remarquable, Buffon, Ois. t. VI, p. 93. Elle avait relevé les tresses de ses cheveux, Staël, Corinne, XIII, 5.
  • 5Hausser, rendre plus haut. Il faut relever ce plancher.

    Fig. Relevez vos idées pour M. de Lauzun ; le roi lui a redonné ses entrées, Sévigné, 7 fév. 1689.

    Relever la tête, sa tête, la hausser lorsqu'elle était baissée. Et, relevant mon front prosterné vers son trône, [la reine] M'a vingt fois appelé l'appui de Babylone, Voltaire, Sémiram. II, 1. Il s'approcha, guidé par un bandit, Sans résister, sans relever la tête, Delavigne, Memmo, ch. IV.

    Fig. Relever la tête, reprendre courage. Les factions commencent à relever la tête. Ô France, ô ma patrie, Relève enfin ton front cicatrisé, Béranger, Enf. de la France.

    Relever la moustache avec le fer, la passer au fer chaud, afin qu'elle ne retombe pas sur les lèvres.

    Fig. Relever la moustache à quelqu'un, réprimer son outrecuidance.

  • 6 Terme de manége. Relever un cheval, le soutenir de la main et de l'éperon, pour lui faire porter la tête plus haute et l'asseoir sur les hanches.
  • 7Relever en broderie, rehausser de broderie le fond de quelque étoffe.

    Terme de lingère. Relever une maille à un bas, la reprendre, la refaire. Relever du velours, le repasser à l'envers après l'avoir mouillé pour faire redresser les poils froissés. Relever un volant, une garniture, les repasser après qu'ils ont été chiffonnés.

  • 8 Terme de maçonnerie. Exhausser une maison ou un mur.

    Relever les ciselures, tailler les bords d'un parement de pierre pour le dresser.

    Relever à bout, démonter un pavage pour le refaire entièrement.

    Terme de marbrier. Se dit de la dernière opération du polissage.

    Terme de menuisier. Déplacer un parquet pour le rétablir ou remettre des lambourdes. Relever les moulures, les achever, y faire les dégorgements nécessaires.

    En peinture de décor, donner plus de saillie à certains objets, ou en raviver les teintes.

  • 9 Terme de maréchal. Relever un fer, ôter un fer qui branle et le rattacher solidement.
  • 10Augmenter la grandeur d'une pièce de chaudronnerie, en étendant le cuivre à coups de marteau.

    Former, sur une pièce de fer, des sillons qui font paraître les reliefs plus saillants.

    Terme de tanneur. Relever des peaux sur la traite, les tirer de la chaux pour les faire égoutter sur le bord du plain.

  • 11Rétablir ce qui était tombé en ruine, ce qui avait été renversé. Quand verrai-je, ô Sion, relever tes remparts Et de tes tours les magnifiques faîtes ? Racine, Esth. I, 2. Relevez, relevez les superbes portiques Du temple où notre Dieu se plaît d'être adoré, Racine, Esth. III, 9.

    Fig. Relever une maison, une famille, lui rendre sa première opulence, son premier éclat. Ils [les gens de finance] relèvent toutes les grandes maisons par le moyen de leurs filles, qui sont comme une espèce de fumier qui engraisse les terres montagneuses et arides, Montesquieu, Lett. pers. 98. Relevant ma famille au glaive dérobée, Il la remit au rang dont elle était tombée, Voltaire, Olymp. II, 3.

    On dit de même : relever un parti. Le seul nom de Scanderbeg était capable de relever un parti, Duclos, Œuv. t. II, p. 135.

  • 12 Fig. Relever quelqu'un, le retirer de l'état malheureux où il était. Vous avez bien raison de l'appeler [une dame] la plus belle et la meilleure du monde, puisque, de si loin, elle sait relever ceux qui sont abattus, Voiture, Lett. 50. Evilmérodach, roi de Babylone, tira de prison Joachin, et le releva de l'état malheureux où il était, Sacy, Bible, Rois, IV, XXV, 27. C'est de là [l'incrédulité] que nous la verrons sortir pleine de gloire et de vertu, et nous bénirons avec elle la main qui l'a relevée, Bossuet, Anne de Gonz.

    Absolument. Après avoir fait ce chemin… on décline misérablement… néanmoins un rayon d'espérance, si bas que l'on soit, relève aussi haut qu'on était auparavant, Pascal, Pass. de l'amour.

    Cela l'a bien relevé, se dit d'un homme à qui il est arrivé quelque grande fortune.

    Il se dit des choses qu'on relève. Quarante, qui l'eût cru ? quarante, à leur abord, D'une armée abattue ont relevé le sort, Du côté des vaincus rappelé la victoire…, Corneille, Tois d'or, I, 2. Le Seigneur a voulu choisir son peuple pour le sanctifier, pour rendre sa loi célèbre, et pour en relever la grandeur, Sacy, Bible, Isaïe, XLII, 21. Pour abaisser notre orgueil et relever notre abjection, Pascal, dans COUSIN. Le jeune Scipion… non content d'avoir relevé les affaires de Rome en Espagne, alla porter la guerre aux Carthaginois dans leur propre ville, Bossuet, Hist. III, 6. C'est Jésus-Christ et son Église ; il a mis dans cette Église une autorité, seule capable d'abaisser l'orgueil et de relever la simplicité, Bossuet, Anne de Gonz. La Grèce avec douleur Vous voit du sang troyen relever le malheur, Racine, Andr. I, 2.

    Relever la chute de quelqu'un, le relever de sa chute, la réparer. Oui, Pompée avec lui porte le sort du monde, Et veut que notre Égypte, en miracles féconde, Serve à sa liberté de sépulcre ou d'appui, Et relève sa chute ou trébuche sous lui, Corneille, Pomp. I, 1.

    Relever sa condition, son état, sa fortune, augmenter sa dignité, ses richesses.

    Relever le courage, les espérances, ranimer le courage, faire revivre les espérances. Il a répondu que cette grâce n'augmenterait pas son zèle, mais qu'elle lui relèverait bien le courage, Pellisson, Lett. hist. t. I, p. 371. Il faut relever le courage de ces gens timides qui n'osent rien inventer en physique, et confondre l'insolence de ces téméraires, qui produisent des nouveautés en théologie, Pascal, Frag. sur le vide. La reine relevait leur espérance, Bossuet, Reine d'Anglet. Donner de l'élévation morale. Je crois que cette action est belle, et elle vous relève plus que la prise de Veies, Fénelon, Dial. des morts anc. 23. Ils [les stoïciens] ont laissé à l'homme tous les défauts qu'ils lui ont trouvés, et n'ont presque relevé aucun de ses faibles, La Bruyère, XI. Je ne négligeais aucune occasion de la relever à ses propres yeux, Genlis, Mères rivales, t. I, p. 26, dans POUGENS.

  • 14Relever une race, l'améliorer. Tous les jours, on relève, on ennoblit les races en les croisant, Buffon, 7e époq. nat. Œuv. t. XII, p. 362.
  • 15 Fig. Rendre plus éminent. Philippe et Alexandre son fils relevèrent extrêmement la gloire de ce royaume [de Macédoine], Rollin, Hist. anc. Œuv. t. II, p. 501, dans POUGENS.
  • 16Relever la conversation, lui rendre de la vivacité alors qu'elle languissait. Le baron, pour relever l'entretien, se creusait la tête, et ne pouvait trouver que quelques phrases décousues, Genlis, Vœux téméraires, t. III, p. 6, dans POUGENS.
  • 17Donner un haut goût, un goût plus piquant. Le vinaigre relève une sauce. Relevez ces cardons par un peu de fromage, Baron, École des pères, III, 6.

    Fig. En parlant des ouvrages d'esprit. Il sème son style de toute sorte d'agréments qui le relèvent. De nos amis une agréable troupe, Parmi des mets exquis et des vins délicats, Du sel de leurs propos relevait ces repas, Chaulieu, à Mme d'Aligre.

  • 18 Fig. Donner plus de relief, plus d'éclat. Relèvera sa grâce avec des artifices, Régnier, Sat. VII. La fortune… laquelle, ne le pouvant encore abandonner [Alexandre] tant d'années après sa mort, ajoute à ses conquêtes une personne qui les relèvera plus que la femme et les filles de Darius, Voiture, Lett. 36. Quand une femme a de l'esprit, il l'anime [sa beauté] et la relève merveilleusement, Pascal, Pass. de l'amour. Et vous, lorsque, tentée de relever par quelque parure cette modestie qui commence à vous paraître trop nue, Bossuet, 4e sermon, Pâques, 1. Que dirai-je de sa libéralité ?… tantôt par des paroles touchantes, tantôt même par son silence elle relevait ses présents, Bossuet, Duch. d'Orl. Le jeune prince, dont la victoire avait relevé la haute contenance, Bossuet, Louis de Bourbon. Les ombres, les flambeaux, Les cris et le silence, Et le farouche aspect de ses fiers ravisseurs Relevaient de ses yeux les timides douceurs, Racine, Brit. II, 2. Et vous ne comparez votre exil et ma gloire, Que pour mieux relever votre injuste victoire, Racine, Iphig. II, 5. Ses longs malheurs même lui donnaient je ne sais quel éclat qui relevait toutes ses bonnes qualités, Fénelon, Tél. VIII. Toutes les personnes de notre rang et de notre âge usent de cette parure, ont recours à cet artifice pour relever une vaine beauté, Massillon, Carême, Confess. Quand vous relevez l'éclat de votre teint par les plus belles couleurs, Montesquieu, Lett. pers. 26. Cet Acomat [du Bajazet de Racine] me paraît l'effort de l'esprit humain ; je ne vois rien dans l'antiquité ni chez les modernes, qui soit dans ce caractère ; et la beauté de la diction le relève encore, Voltaire, Zulime, Lettre. Les éloges que j'ai donnés à ce prince [le duc de Cumberland] pour relever davantage la gloire de son vainqueur, Voltaire, Lett. d'Argenson, 20 oct. 1745. Le blanc de la tête était relevé par deux petites taches noires situées au-dessus des yeux, Buffon, Ois. t. V, p. 260. On eût dit que les défauts mêmes d'Oswald étaient faits pour relever ses agréments, Staël, Corinne, VIII, 4.

    Relever sa condition, sa dignité, sa charge, donner du lustre à sa condition. À la dignité dont on est revêtu, aux fonctions qu'on remplit. Ce que l'on garde pour relever sa condition ou celle de ses parents n'est pas appelé superflu, Pascal, Réfut. de la rép. à la 12e lett.

  • 19 Fig. Faire valoir, louer, exalter. La Muse… De gloire et de renom relevait mon dessein, Régnier, Sat. IV. Tout relève, tout bénit sa mémoire, Fléchier, Mar.-Thér. Et relevant la naissance de notre illustre duchesse, j'irais chercher dans l'histoire ancienne les sources de la noble famille d'Angennes, dont la gloire, la grandeur et l'ancienneté sont assez connues, Fléchier, Duch. de Montaus. Platon, en plus d'un endroit, prend à tâche de relever la journée de Marathon, Rollin, Hist. anc. Œuv. t. III, p. 152, dans POUGENS. Homère relève dans ses héros la force, l'adresse ou l'agilité, Montesquieu, Rom. 2. Ce qui m'a paru le plus beau dans le discours de M. le prince de Beauvau, c'est le secret qu'il a trouvé de relever tous les services que M. le duc de Choiseul a rendus à l'État, Voltaire, Lett. Mme du Deffant, 5 avr. 1771. Les livres saints, pour relever la sagesse de Salomon, mettent en opposition avec elle la sagesse des Orientaux, Diderot, Opin. des anciens philos. Arabes.
  • 20Faire remarquer en bien ou en mal. Ce qu'il dit ne chut pas à terre, Maître Aenéas le relevant, Scarron, Virg. VII. Il y a une grande différence entre lire un livre toute seule, ou avec des gens qui relèvent les beaux endroits et qui réveillent l'attention, Sévigné, 68. Cela ne méritait pas d'être relevé, Bossuet, Lett. quiét. 408. L'Église ne foudroie pas toujours les erreurs naissantes ; elle ne les relève point, tant qu'elle peut espérer qu'elles se dissiperont par elles-mêmes, Bossuet, Variat. XV, 128. Une parole qu'il a dite dans le sens le plus juste et avec l'intention la plus pure et la plus innocente, ils la relèvent, ils l'empoisonnent, Bourdaloue, Exhort. Faux témoign. rendus contre J. C. t. II, p. 7. Nous autres satiriques, Propres à relever les sottises du temps, Nous sommes un peu nés pour être mécontents, Boileau, Épître VIII. Polybe relève, dans la conduite des Messéniens à l'égard de Sparte, un ancien défaut qui fut la cause de tous leurs malheurs, Rollin, Hist. anc. Œuv. t. V, p. 400, dans POUGENS. Il ne m'échappait pas un mot qu'ils ne relevassent comme un trait admirable, Lesage, Gil Bl. I, 16. Par bonheur pour nous, il [Mazarin] ne parle pas bien français… nous relevâmes, il y a quelques jours, une faute de grammaire si grossière, qu'on en fit des farces par tous les carrefours, Montesquieu, Lett. pers. 111. C'est ici le cas de relever un étrange conte que font nos historiens, Voltaire, Mœurs, 51. Les mêmes spectateurs qui applaudissaient aux pièces médiocres des autres auteurs, relevaient les moindres défauts de Molière avec aigreur, Voltaire, Vie de Molière. Aujourd'hui la prononciation des gens du monde est si simple, que ceux qui la choquent légèrement ne peuvent être relevés que par peu de personnes, Condillac, Conn. hum. II, I, 7. Qu'il fallait mépriser ces choses-là, et qu'elles tombaient d'elles-mêmes lorsqu'on ne les relevait point, Marmontel, Mém. VII. On lui connaissait [à Mme de Maintenon] une mémoire prodigieuse ; elle serait là [comme gouvernante] pour relever les contradictions, les inconséquences, Genlis, Mme de Maintenon, t. II, p. 110, dans POUGENS.

    Familièrement. Relever un mot piquant, répondre vivement à celui qui l'a dit.

    Relever quelqu'un de quelque chose, le reprendre de quelque chose. Si vous remarquez dans vos maisons un domestique oisif, vous savez bien le relever du désordre de la paresse, Bourdaloue, Dim. de la Septuagés. Dominic. t. I, p. 373. J'aime autant une personne qui me relève d'une erreur, qu'une autre qui m'apprend une vérité, parce qu'en effet une erreur corrigée est une vérité, Buffon, Quadrup. t. IX, p. 158.

    Absolument. Relever quelqu'un, le reprendre avec aigreur ou sévérité, en lui faisant voir qu'il a parlé mal à propos. Si quelqu'un allait attaquer quelque honnête citoyen, il ne serait pas mal relevé, Montesquieu, Lett. pers. 36. Ni moi, ni l'illustre savant qui me relève si bien, ne savons précisément combien de temps Mahomet fut facteur de la veuve Cadige, qu'il épousa depuis, Voltaire, Fragm. sur l'hist. XXVI.

    Familièrement. Relever quelqu'un du péché de paresse, lui reprocher de manquer à ses devoirs et le contraindre à les remplir.

  • 21 Terme de vénerie. Relever le défaut, ou, simplement, relever, retrouver la voie qu'on avait perdue, et lancer la bête une seconde fois
  • 22Noter, consigner, enregistrer. Tous les voyageurs modernes ont visité Éleusis ; toutes les inscriptions en ont été relevées, Chateaubriand, Itin. part. I. J'ai relevé sur les registres de l'Observatoire royal les observations faites pendant onze années, Bouvard, Inst. Mém. sé. t. VII, p. 269.
  • 23 Terme d'hydrographie. Déterminer la position d'un objet que l'on aperçoit. Le 22, nous relevâmes à midi le cap des Vierges, à quatre lieues dans l'ouest, La Pérouse, Voy. t. II, p. 46, dans POUGENS.

    Terme de marine. Relever une côte, en dessiner la vue ou l'aspect. La veille au soir, on avait aperçu du haut des mâts une petite île qui fut relevée depuis le nord-ouest jusqu'au nord-ouest-quart-ouest du compas, Bougainville, Voy. t. II, p. 193. Les brumes m'ont empêché de relever les Kuriles au nord de Marikan, La Pérouse, Voy. t. IV, p. 217, dans POUGENS.

    Terme d'arpentage. Déterminer avec la planchette, avec la boussole, des positions sur le terrain.

  • 24Remplacer une autre personne dans une occupation. Je suis fatigué de lire, relevez-moi.
  • 25 Terme de guerre. Mettre un homme, une troupe en place d'un homme, d'une troupe pour un service déterminé. Relever la garde. On releva la troupe qui était à la tranchée. Relever de garde une compagnie.

    Fig. Sénèque et Burrhus sont deux soldats en sentinelle qui doivent garder leur poste jusqu'à ce que la mort vienne les en relever, Diderot, Claude et Nér. I, 46.

    Absolument. On vient de relever cette compagnie.

    On dit dans le même sens : relever les tranchées, les postes.

    Relever une sentinelle, un factionnaire, et relever de sentinelle, ôter un soldat qui est en sentinelle, et en mettre un autre à sa place.

    Il se dit aussi du corps, de la troupe même qui succède à une autre dans un poste. Cette troupe va relever telle compagnie. Les voltigeurs furent relevés par les grenadiers.

    Cela se dit également du soldat qui prend la place de celui qu'on ôte de sentinelle. C'est un tel qui a relevé son camarade de sentinelle ; et absolument : c'est lui qui a relevé un tel. Fig. On le relèvera bien de sentinelle, on prendra garde à ses actions, on ne le laissera pas faillir impunément. J'admire que le jésuite se livre comme il fait ayant nos frères les jansénistes pour auditeurs, qui tout d'un coup le relèveront de sentinelle, au moment qu'il y pensera le moins, Sévigné, 16 sept. 1676. Langlade vous mande qu'une autre fois… il la releva bien de sentinelle sur des sottises qu'elle lui disait, Sévigné, 12 févr. 1672.

    Terme de marine. Relever le quart, le timonier, les changer.

  • 26 Terme de cuisine. Remplacer un service ou un plat par un autre. Il se souvient exactement de quels plats on a relevé le premier service, La Bruyère, XI.
  • 27Relever un plant, le tirer de terre pour le repiquer. Lorsqu'on le relève [le plant de frêne] à un an, il faut lui donner le moyen de se fortifier encore une année, en le mettant en rigole, Bosc, Instit. Mém. scienc. 1808, p. 221.
  • 28 Terme de jurisprudence. Libérer d'un engagement. Le pape le relève [Valdemar roi de Danemark] d'un serment fait en prison et par force, Voltaire, Ann. emp. Frédéric II, 1227. Je crois que cette raison seule devrait engager le souverain pontife à relever au moins de leurs vœux tous les jésuites français, espagnols et portugais, D'Alembert, Œuv. t. V, p. 236. J'écrirai à l'évêque de Québec ; il a les pouvoirs nécessaires pour vous relever de vos vœux, Chateaubriand, Atala, Le drame.

    Se faire relever de ses vœux, faire déclarer ses vœux nuls.

    Relever quelqu'un d'une interdiction, lever l'interdiction portée contre lui. Un moine ayant été rebuté un jour par Théodose II qu'il importunait, le moine excommunia l'empereur ; et ce césar fut obligé de se faire relever de l'excommunication par le patriarche de Constantinople, Voltaire, Mœurs, 11.

    En termes d'ancienne pratique, relever un appel, se faire autoriser, par lettre du sceau ou par un arrêt, à poursuivre l'appel qu'on avait interjeté d'une sentence.

    Ancien terme de jurisprudence. Relever l'appelant, l'autoriser à ne pas appeler tout de suite d'un jugement. À moins qu'il n'y ait grande et évidente cause de relever l'appelant, Montesquieu, Esp. XXIX, 16.

  • 29 Terme de féodalité. Relever le fief, donner au seigneur féodal ce que la coutume a réglé pour avoir l'investiture d'un fief comme vacant par la mort du vassal.
  • 30 V. n. Terme de manége. Lever les pieds très haut en galopant. Les chevaux anglais ne relèvent point.
  • 31 Terme de féodalité. Être dans la mouvance d'une seigneurie. Ce fief relevait du comte de Champagne. Naples, qui relevait du pape après avoir relevé des empereurs, Voltaire, Mœurs, 185.

    Par extension, dépendre. Car, ne relevant pas de mon autorité, Le crime qu'elle a fait est d'autre qualité, Rotrou, Antig. IV, 4. Et vous pourriez n'oublier pas Que vous avez un cœur et des appas Qui relèvent de ma puissance, Molière, Psyché, V, 5. Vous dites des merveilles, ma fille, en parlant de la fierté et de la confiance de la jeunesse ; il est vrai qu'on ne relève que de Dieu et de son épée ; on ne trouve rien d'impossible, Sévigné, 555. Celui qui règne dans les cieux, et de qui relèvent tous les empires, Bossuet, Reine d'Anglet. Un roi qui ne relevait de personne, et qui n'avait à répondre de ses actions qu'à lui-même, Fléchier, Hist. de Théodose, I, 27.

  • 32Relever de maladie, commencer à se porter mieux, n'être plus alité. On me mande encore que cette H… est à la cour… elle relève d'une maladie, Sévigné, 441. Vos maladies, dieu merci, sont passagères ; je ne relèverai pas de la mienne qui conduit tout doucement dans l'autre monde, Voltaire, Lett. Laharpe, 25 févr. 1772.

    Fig. Au sortir de Pharsale un si grand capitaine Saurait mal son métier, s'il laissait prendre haleine, Et s'il donnait loisir à des cœurs si hardis De relever du coup dont ils sont étourdis, Corneille, Pomp. II, 4.

    On ne croit pas qu'il en relève, il n'y a pas apparence qu'il relève de là, il est bien malade et l'on croit qu'il n'en réchappera pas. Vous ne relèverez point du lit où vous êtes, mais vous mourrez très certainement, Sacy, Bible, Rois, IV, I, 4.

  • 33Sortir de la maison après ses couches, aller entendre la messe et recevoir la bénédiction du prêtre. Madame une telle relèvera demain. On s'établira à Versailles pour y faire les couches de Mme la Dauphine, elle en relèvera à la fin d'août, Maintenon, Lett. à M. d'Aubigné, 20 févr. 1682.

    Cette femme relève de couches, ou, absolument, est relevée, elle est rétablie de ses couches, elle ne garde plus le lit, elle commence à sortir. Mme de Soubise vient encore d'accoucher ; mais elle relève trop grasse, cela fait qu'on n'a nulle pitié d'elle, Sévigné, 6 janv. 1672. Mandez-moi en quel état vous êtes relevée, si vous avez le teint beau, Sévigné, à Mme de Grignan, 8 mars 1676.

  • 34 Terme de chasse. Se dit de la bête qui sort le soir de son buisson pour aller viander.
  • 35Se relever, v. réfl. Se lever après avoir été à terre. Laissez cet enfant se relever. Relève-toi, Rodrigue, Corneille, Cid, V, 8. Le tyran se relève, il blesse le héros, Voltaire, Mérope, V, 6. Qui tombe sans frayeur se relève intrépide, Delille, Parad. II.

    Absolument. Sortir du lit où l'on était couché. Dieu se compare à cette femme des Proverbes, qui se relève la nuit sans laisser éteindre sa lampe, Bossuet, 2e instr. past. 22. Il faut se relever, rallumer la lampe…, Genlis, Théât. d'éduc. Retour de Tobie, sc. 2.

    Sortir de son lit après une maladie. Vaincue par les transports de sa rage, la marquise tomba malade et ne se releva plus, Rousseau, Hél. VI, 3.

  • 36Se mettre droit, se dresser. La Mollesse, en pleurant, sur un bras se relève, Ouvre un œil languissant…, Boileau, Lutr. II.

    Être mis droit, être redressé. Ce banc est à peu près horizontal ; il se relève cependant de quelques degrés contre le sud-est, Saussure, Voy. Alpes, t. VIII, p. 25, dans POUGENS.

  • 37Être remis dans sa position naturelle. Le navire, qui penchait, se releva lentement.
  • 38 Terme de marine. Se relever d'une côte, parvenir à s'en éloigner.
  • 39Sortir de ses ruines. C'est Hector qui produit ce miracle en votre âme : Il veut que Troie encor se puisse relever Avec cet heureux fils qu'il vous fait conserver, Racine, Andr. IV, 1. Son temple se relève et ses fêtes renaissent, Delille, Pit. IV.
  • 40Reprendre des forces, de la puissance, du crédit. Le superbe est tombé et ne se relèvera pas, disait Jérémie, Bossuet, Hist. II, 4. La Judée, qui commençait à Peine à se relever de sa ruine, Bossuet, ib. I, 8. Les Juifs ayant perdu tout espoir de se relever après les vains efforts que l'empereur Julien avait faits pour les rétablir, Fléchier, Hist. de Théodose, III, 35. L'infanterie espagnole ne s'était jamais relevée depuis la bataille de Rocroy, Hamilton, Gramm. 5. La France, tant de fois prête de succomber, se releva toujours, Voltaire, Mœurs, 163.

    Se relever se dit de l'espérance, du courage. Plus on est poussé au désespoir [pécheurs pénitents], plus l'espérance se relève, Bossuet, Ét. d'orais. X, 17.

    Cette pièce qui avait été froidement accueillie, s'est relevée aux représentations suivantes. On aura beau faire, la pièce ne se relèvera jamais, Genlis, Veill. du chât. t. III, p. 181, dans POUGENS.

    Cela se dit aussi d'un livre. On ne pense pas que le livre de M. Audry se relève jamais du coup mortel qui lui fut porté dans cette rencontre, Mairan, Éloges, Lémery.

    Se relever de quelque perte, de quelque échec, etc. se remettre de quelque perte. Il fallait un homme [Mazarin] qui sût, selon les occasions, profiter de ses avantages, ou se relever de ses pertes, Fléchier, le Tellier.

    Se relever d'un état d'abaissement, de décadence, etc. ou, absolument, se relever, sortir d'un état d'abaissement, de décadence, etc.

  • 41 Fig. Reprendre l'élévation morale, l'innocence morale. Nous [il s'agit d'une fille de Bussy] avons aimé un homme… nous avons été si sotte que de l'épouser… par bonheur nous avons fait le mariage le plus insoutenable du monde ; c'est ainsi que la Providence nous a laissée tomber, et nous présente ensuite les moyens de nous relever, Sévigné, 23 janv. 1682. Ils résistent rarement aux tentations, ils y succombent aisément, ils se relèvent difficilement, Bourdaloue, Carême, t. I, p. 232. Il est bien plus glorieux de se relever ainsi, que de n'être jamais tombé, Fénelon, Tél. XI. On se relève aisément d'une première chute, Massillon, Carême, Rechute, 1. Il est difficile de se relever après être retombé, Massillon, ib. Il est juste, et d'un gouvernement sage, qu'une famille qui s'est perdue par des fautes puisse se relever par des services, Duclos, Œuv. t. VI, p. 157. Tant l'âme qui a rampé a de peine à se relever ! Duclos, ib. t. V, p. 291.

    Se relever d'un ridicule, échapper au ridicule encouru. Érasme, quoique longtemps moine, ou plutôt parce qu'il l'avait été, jeta sur les moines, dans la plupart de ses écrits, un ridicule dont ils ne se relevèrent pas, Voltaire, Mœurs, 127.

  • 42Se rétablir de ses couches. Elles [les Groenlandaises] accouchent aisément, et se relèvent dès le jour même pour travailler, Buffon, Suppl. à l'hist. nat. Œuv. t. XI, p. 253.
  • 43Se remplacer, se relayer. Nous nous relevions d'heure en heure. On ne sait [chez les Juifs] en quel rang placer les gens de guerre qui se relevaient, au nombre de vingt-quatre mille, à chaque premier jour du mois, avec douze commandants, Bossuet, Polit. IX, VI, 12. Les capucins de Meudon se relevèrent à prier Dieu auprès du corps [de Monseigneur], Saint-Simon, 295, 26.
  • 44Être rehaussé, recevoir plus de relief. Et quand tu vois ce beau carrosse, Où tant d'or se relève en bosse, Qu'il étonne tout le pays, Cotin, dans MOL. Femm. sav. III, 2.
  • 45Se rattacher à, se rendre dépendant de (emploi qui n'est peut-être que dans Pascal). Toute notre dignité consiste dans la pensée : c'est de là qu'il faut nous relever, non de l'espace et de la durée, Pascal, Pens. I, 6, éd. HAVET.

REMARQUE

On ne croit pas que notre cousine s'en relève ; dites en relève, pour se rétablir, guérir.

HISTORIQUE

XIe s. Isnelement sur lor piez [ils] releverent [se relevèrent], Ch. de Rol. CCLX.

XIIe s. N'est pas sages qui chiet [tombe] quant ne volt relever, Th. le mart. 41. Berars de Mondidier devant Karle est venuz ; à ses piez s'agenoille, ses hom est devenuz ; L'empereres le baise et le releve sus, Sax. I. 83. Li murs de une des citez le rei fut chaüd [tombé], e li reis cumandad as ducs et as princes de la terre, que il le relevassent, Rois, p. 279.

XIIIe s. Nostre sires relieve touz ceux qui trebuchent, Psautier, f° 175. Dou leon conte li escriz, Ki deffais ert [était] et enveilliz ; Malades jut mult longuement, Del relever n'i ot noient, Marie de France, Fable 15. Pere, trestout li anchiien [les anciens] Sont mort ; mais il releveveront, Quant il le cor corner oront [ouïront], Ke li sains angles [ange] sonnera, Gui de Cambrai, Barl. et Jos. p. 159. Mal est à celui qui va seul ; car, se il chiet, il n'a qui le relieve, Latini, Trésor, p. 588. Fortune, qui l'ot mise jus, L'a moult tost relevée sus, Fl. et Bl. 3335. À chiaus [ceux] qui sont foible et relievent de maladies, Alebrand, f° 8. La royne, qui nouvelement estoit relevée de dame Blanche dont elle avoit geu à Jaffe, arriva à Sayete, Joinville, 279. Il nous fust avis que la terre Vosist [voulût] emprendre estrif et guerre Au ciel d'estre mieux estelée ; Tant iert par ses flors relevée, la Rose, 8466.

XIVe s. Les Volsques relevez de la paour que il avoient eu, Bercheure, f° 35, recto. L'autre dit que, depuis ce qu'ils estoient couchiés, il avoit fait relever sa femme, Ménagier, I, 6. Ont grevé les povres es assietes des fouages, et relevez les plus grands et les plus riches ou au moins imposez à moindre somme qu'il ne deussent estre, Du Cange, rellevare. Jourdain Garnier ala en l'ostel de Jehan Decquetot, pour ce que la femme dudit Jehan, qui estoit cousine de sa femme, devoit relever cellui jour, et là fut ledit Jourdain et sa femme au diner, Du Cange, relevata.

XVe s. Et fut informé que le royaume d'Escoce mouvoit de luy en fief, et que le jeune roy d'Escoce, son serurge [beau-frère], ne l'avoit encores relevé ne faict hommage, Froissart, I, I, 55. Messire Pierre de Berne a de usage que de nuit en dormant il se releve, et s'arme, et trait son espée, et se combat, et ne sait à qui, Froissart, II, III, 14. Le roi respondit fellement qu'il n'en feroit rien ; le comte depuis n'osa relever le mot, mais se departit du roi et s'en alla à son hostel, Froissart, II, II, 203. Icelle Monnette qui relevoit laditte accouchée [la conduisait à l'église lors de ses relevailles], Du Cange, relevata.

XVIe s. Je releveray Carpalim d'une poine : je iray inviter Bridoye, si bon vous semble, Rabelais, Pant. III, 29. De clameurs, o Seigneur, j'ay comblé tes oreilles… Vas-tu donc pour les morts tes hauts faits reser vant ? Se releveront-ils pour chanter tes merveilles ? Desportes, Œuv. chrét. XVIII, psal. 88. Une subtilité aiguë et relevée [dans la poésie], Montaigne, I, 266. Nous estions perdus si ce livre [le Plutarque d'Amyot] ne nous eust relevez du bourbier, Montaigne, II, 41. Si j'en estois un coup vaincu et atterré [de peur], je ne m'en releverois jamais bien, Montaigne, IV, 4. Qu'est-il donc de faire pour abolir ces petites guerres qui se font en paix, et qui rallument les haines et relevent les partialitez ? Lanoue, 107. Les catholiques avoyent quatre avantages sur leurs ennemis : à sçavoir l'artillerie, le nombre d'hommes, les bataillons de picques, et la place haute et relevée, Lanoue, 620. La resistance qu'elle [la Rochelle] fit releva les affaires de ceux de la religion, Lanoue, 693. L'heritier du mari doit relever l'heritage sur lequel la femme prend douaire [il en doit foi et relief, comme nu-proprietaire], Loysel, 154. Ce vent là portoit grand dommage aux navires barbaresques, qui avoient les proues relevées et les planchez haultz, Amyot, Thém. 28. Les assistans, prenans ceste cheutte à mauvais presage, s'en troublerent : mais luy, après s'estre relevé, leur dit…, Amyot, Cam. 12. Des ouvrages relevez en bosse, Amyot, P. Aem. 55. Il avoit aussi les cheveux un peu relevez, Amyot, Pomp. 2. Il s'alla mettre au lict, dont il ne se releva oncques puis, Amyot, Cicér 11. Il est venu offrir de merveilleuses richesses pour relever la couronne d'une grande partie de ses debtes, D'Aubigné, Faen. III, 17. L'Estat alloit si mal, que les qualitez les plus relevées estoient opprimées, D'Aubigné, ib. III, 21. [Porter] la moustache trop relevée, D'Aubigné, ib. III, 23. Il chargea d'Aubigné d'aller relever les vedettes, D'Aubigné, Vie, XCVII. De faire sçavoir à mes enfans qui ont esté ici declarez roturiers, que, s'ils n'ont la vertu des nobles pour s'en relever, je consens à l'arrest, D'Aubigné, Hist II, 131. De là le vicomte, relevé d'une petite maladie, resolut le siege de Reolle-ville, D'Aubigné, ib. II, 161. Elle manda à ceux des Païs-bas qu'elle estoit preste de relever [réparer] la faute de son fils, D'Aubigné, ib. II, 456. Fort est qui abbat, et plus fort qui se releve, Cotgrave

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

RELEVER. Ajoutez :
46Faire renaître un usage, une tradition. L'empereur, relevant une tradition qui remonte à Henri IV, a repris le titre de premier chanoine de Saint-Jean de Latran, Journ. offic. 2 mai 1870, p. 757, 2e col.
47 Terme de droit. Relever un huis clos, le faire cesser. La cour relève le huis clos ; les portes sont rouvertes, et les débats de la seconde affaire s'engagent, Gaz. des Trib. 29 juin 1876, p. 636, 2e col.
48 V. n. En termes de marine, quitter un port, une rade. La Martinique, paquebot de la compagnie générale transatlantique, est arrivée sur notre rade [Saint-Thomas], le 5 courant ; elle en a relevé le 6 pour la Havane et Vera-Cruz, Journ. offic. 9 déc. 1874, p. 8123, 1re col. On mande de Plymouth, 14 mai : Le paquebot-poste… est arrivé ici à 3 heures et demie, et en a relevé le 14 pour New-York, ib. 15 mai 1876, p. 3278, 2e col. Dans de telles circonstances, le capitaine n'est pas tenu de relever pour un port voisin, mieux pourvu de moyens de réparations, si…, Gaz. des Trib. 28 oct. 1876, p. 1039, 4e col.
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Étymologie de « relever »

Wallon, rilevé ; provenç. et espagn. relevar ; ital. rilevare ; du lat. relevare, de re, et levare.

Version électronique créée par François Gannaz - http://www.littre.org - licence Creative Commons Attribution

(XIe siècle) Du latin relevare.
Wiktionnaire - licence Creative Commons attribution partage à l’identique 3.0

Phonétique du mot « relever »

Mot Phonétique (Alphabet Phonétique International) Prononciation
relever rǝlve

Fréquence d'apparition du mot « relever » dans le journal Le Monde

Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.

Évolution historique de l’usage du mot « relever »

Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.

Citations contenant le mot « relever »

  • Pour tomber on se débrouille seul, mais pour se relever la main d’un ami est nécessaire.
    Proverbe yiddish
  • S'il est plus contraignant de relever de grands défis que de moindres, les probabilités de réussite sont en revanche plus grandes.
    André Pronovost — Les marins d'eau douce
  • La vie est un défi à relever, un bonheur à mériter, une aventure à tenter.
    Mère Teresa — Poèmes d'une vie
  • Au théâtre, le plus drôle est susceptible de relever d’un fond cruel, voire tragique.
    Edward Bond — Extrait de l'interview du Figaro du 8 mars 2016
  • Notre plus grande gloire n'est point de tomber, mais de savoir nous relever chaque fois que nous tombons.
    Confucius
  • Séduit par le projet sportif présenté par les sergents recruteurs Christophe Mombet, Yannick Nyanga et Jean-Max Calice, le jeune villeneuvois se retrouvera dans l’effectif parisien en juniors Crabos. Loin de sa famille, de ses parents Jean-Yves et Sylvie et de tous ses amis mais avec l’envie de relever cet énorme challenge.
    petitbleu.fr — Mathis Marchand veut relever le "Paris" - petitbleu.fr
  • On ne frappe pas un homme à terre ; il risque de se relever.
    André Roussin
  • Ecrire des pensées, c'est relever chaque jour, comme un épicier d'ordre, les petites recettes de son esprit.
    Jules Renard — Petites bruyères
  • Pour se relever plus rapidement de l’attaque, Garmin pourrait choisir de payer la rançon et ainsi récupérer la clé de déchiffrement. Mais en plus de se confronter à des problématiques de confiance, il viendrait interférer avec des sanctions des autorités américaines. En décembre 2019, le gouvernement a sanctionné Evil Corp pour l’usage d’un autre de leurs malwares, Dridex, qui avait causé plus de 100 millions de dollars de dommages.
    Cyberguerre — Pourquoi Garmin met-il autant de temps à se relever de sa désastreuse cyberattaque ? - Cyberguerre
  • Leur activité a vécu la crise de plein fouet, mais le plus dur est peut-être à venir. L'activité redémarrée, il faut désormais se relever et trouver les solutions qui permettront d'être toujours debout dans un an. Cette semaine, Mickaël Bièche, humoriste et organisateur de festivals.
    L'Essor Isère — (6/6) Se relever de la crise
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Traductions du mot « relever »

Langue Traduction
Anglais raise
Espagnol aumento
Italien aumentare
Allemand erziehen
Chinois 提高
Arabe رفع
Portugais levantar
Russe повышение
Japonais 上げる
Basque goratu
Corse suscitarà
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Synonymes de « relever »

Source : synonymes de relever sur lebonsynonyme.fr

Antonymes de « relever »

Combien de points fait le mot relever au Scrabble ?

Nombre de points du mot relever au scrabble : 10 points

Relever

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