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Accabler
Sommaire
- Définitions de « accabler »
- Étymologie de « accabler »
- Phonétique de « accabler »
- Fréquence d'apparition du mot « accabler » dans le journal Le Monde
- Évolution historique de l’usage du mot « accabler »
- Citations contenant le mot « accabler »
- Traductions du mot « accabler »
- Synonymes de « accabler »
- Antonymes de « accabler »
- Combien de points fait le mot accabler au Scrabble ?
Définitions de « accabler »
Trésor de la Langue Française informatisé
ACCABLER, verbe trans.
Gén. péj. [L'obj. désigne un animé, notamment une pers., ou un aspect du comportement ou l'œuvre d'une pers.] Faire ployer sous une charge physique ou morale excessive, de manière à anéantir toute possibilité ou volonté de réaction.Wiktionnaire
Verbe - français
accabler \a.kɑ.ble\ ou \a.ka.ble\ transitif 1er groupe (voir la conjugaison)
- Faire succomber, faire tomber.
- Il fut accablé sous les ruines.
-
(Par extension) Surcharger en excédant les forces.
- L’esprit infatigable soutient le corps surmené ; il le relève, défaillant. Loin d’être accablé, écrasé par les besognes du présent, aux courtes heures du repos, il conçoit avec une lucidité merveilleuse les besognes de l’avenir. — (Octave Mirbeau, La Mort de Balzac, 1907)
- Il portait un fardeau qui l’accablait, dont il était accablé.
-
(Figuré) Faire supporter des choses considérées comme un poids, lourd à porter.
- Il vit, non loin du grand chemin, une femme éplorée […], et un homme furieux qui la suivait. […]. Cet homme l’accablait de coups et de reproches. — (Voltaire, Zadig ou la Destinée, 1748)
- Des impôts considérables accablaient les vilains, écrasait les pauvres gens, épargnant les princes et les ducs, les comtes et les marquis. — (Alfred Barbou, Les Trois Républiques françaises, A. Duquesne, 1879)
- Les paysans du Lot, il y a vingt ans, étaient misérables, accablés par les hypothèques dont une prospérité relative, survenue à la suite de la guerre, les libéra. — (Ludovic Naudeau, La France se regarde : le Problème de la natalité, Librairie Hachette, Paris, 1931)
- On chercha, dans le Midi, à les déposséder des biens immeubles qu’ils détenaient […]. La tactique consistait à les accabler d’impôts exorbitants et à en poursuivre le recouvrement d’une manière impitoyable. — (Léon Berman, Histoire des Juifs de France des origines à nos jours, 1937)
- Sa tactique fut de dépopulariser Barère, l'ancien feuillant. Il s'acharna sur le triumvirat auquel il était lié, l’accablant, chaque jour, des mêmes malédictions. — (Fernand Mitton, La Presse française, vol.2 : sous la Révolution, le Consulat, l'Empire, Paris : chez Guy Le Prat, 1945, page 173)
-
(Figuré) Combler outre mesure quelqu’un, de biens, de grâces, de caresses, de louanges, de politesses, etc.
- Cependant le juge continuait toujours sa route, rendant avec la plus grande ponctualité des saluts dont on l’accablait sur son passage. — (Gustave Aimard, Les Trappeurs de l’Arkansas, Éditions Amyot, Paris, 1858)
- Ce peintre ne mérite absolument pas les louanges dont il est de bon ton de l’accabler depuis une vingtaine d’années. — (Georges Perec, Un cabinet d’amateur, 1979, Le Livre de Poche, pages 66-67)
Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition (1932-1935)
Faire succomber sous un poids. Il fut accablé sous les ruines. On dit à peu près dans le même sens Être accablé par le nombre, par la multitude des ennemis, Ne pouvoir résister au nombre, à la multitude des ennemis. Il signifie par extension Surcharger en excédant les forces. Il portait un fardeau qui l'accablait, dont il était accablé. Il se dit figurément de la plupart des Choses considérées comme un poids lourd à porter. Le travail, les affaires l'accablent. Il ne faut pas s'accabler de travail. Je suis accablé de fatigue. Ne vous laissez point accabler par la douleur, par la tristesse. Il est accablé de dettes, de misère. Il est accablé de cette nouvelle. Il a l'air accablé. Il est accablé de visites. Le sommeil l'accable. Il m'accable de questions. Accabler quelqu'un de reproches, d'injures, Lui faire de grands reproches, lui dire beaucoup d'injures. Accabler quelqu'un de biens, de grâces, de bienfaits, de présents, Le combler outre mesure de biens, de grâces, etc. Il l'avait comblé de bienfaits, il voulut l'en accabler. On dit dans un sens analogue Accabler quelqu'un de caresses, de louanges, de politesses, etc.
Littré (1872-1877)
-
1Faire succomber sous. Accabler de coups de poing. Être accablé sous un fardeau. Ce fardeau énorme vous accable, quelque fort que vous soyez. Le poids des entreprises qu'il a commencées l'accable. Ses dettes finiront par l'accabler. Il fut accablé par la chute d'un rocher.
J'irai sous mes cyprès accabler ses lauriers
, Corneille, Cid, IV, 2.Leurs membres décharnés courbent sous mes hauts faits, Et la gloire du trône accable les sujets
, Corneille, Prol. de la Toison d'or, 1.Sous tant de morts, sous Troie, il fallait l'accabler
, Racine, Andr. I, 1. -
2Vaincre, ruiner, faire succomber. Il a été accablé par le nombre des ennemis. Ce désastre les accabla. Accabler un innocent. Ce dernier témoignage l'accabla. Accabler l'ennemi. Ainsi tout m'accable à la fois. Il a accablé ses adversaires de tant d'arguments. Je suis assez puni ; ne m'accablez pas.
Rome… ne désarma point sa fureur vengeresse Qu'elle n'eût accablé l'amant et la maîtresse
, Racine, Bér. II, 2.C'en est fait, le cruel n'a plus rien qui l'arrête ; Le coup qu'on m'a prédit va tomber sur ma tête ; Il vous accablera vous-même à votre tour
, Racine, Brit. V, 7.Fuyons tous deux, fuyons un spectacle funeste, Qui de notre constance accablerait le reste
, Racine, Bér. III, 1.Assez et trop longtemps mon amitié t'accable
, Racine, Andr. III, 1.Quand je verrai ces yeux armés de tous leurs charmes, Attachés sur les miens, m'accabler de leurs larmes
, Racine, Bérén. IV, 5.…mon cœur, respectant la vertu, N'accable pas encore un rival abattu
, Racine, Alex. III, 1.Ami, n'accable pas un malheureux qui t'aime
, Racine, Andr I, 1.Ne rougissez-vous pas d'accabler ma misère ?
Voltaire, Orphel. IV, 4.Est-il donc permis de se mettre si aisément au hasard de la violer, cette justice qu'on ne connaît pas, et qui peut être toute pour une partie adverse que l'on accable ?
Bourdaloue, Pensées, t. II, p. 260.Tout cela formera contre lui un témoignage qui l'accablera et qui ne lui laissera nulle excuse pour se justifier
, Bourdaloue, ib. p. 431. -
3 Fig. Il est accablé de maladies. Un si grand malheur m'accable. Je suis si accablé de douleur que… On l'accable d'injures, d'outrages. Accabler quelqu'un de questions. Depuis qu'il est en place, ses connaissances l'accablent de sollicitations.
Le sommeil l'accablait Le combat qu'elle [la vertu] soutient au dedans contre tant de tentations qui accablent la nature humaine
, Bossuet, Reine d'Angleterre.L'ambition, l'amour, le dépit, tout m'accable
, Voltaire, Brut. II, 1.Et plus vous la pouvez accabler d'infamie
, Corneille, Nic. III, 4.Le poids de mes habitudes m'accable, la multitude et la grièveté de mes offenses m'effraye
, Bourdaloue, Pensées, t. II, p. 159.S'il pouvait apprendre que son fils ne sait imiter ni sa patience ni son courage, cette nouvelle l'accablerait de honte, et lui serait plus rude que tous les malheurs qu'il souffre depuis si longtemps
, Fénelon, Tél. II.La mort de M. de Guise dont je suis accablée
, Sévigné, 73.Absolument.
Cette nouvelle accable
, Sévigné, 147. -
4Être à charge.
Et sans doute elle attend le moment favorable Pour disparaître aux yeux d'une cour qui l'accable
, Racine, Bér. I, 3.Je me suis laissé accabler de visites
, Sévigné, 463.Un homme de ce caractère nous accabla pendant deux heures de lui, de son mérite
, Montesquieu, Lett. pers. 50. -
5Charger en bonne part. Accabler de biens, de louanges, de politesses.
Ceux au contraire que la fortune, aveugle, sans choix et sans discernement, a comme accablés de ses bienfaits, en jouissent avec orgueil et sans modération
, La Bruyère, 11.Il me comble d'honneurs, il m'accable de biens
, Corneille, Cinna, III, 3.Tu trahis mes bienfaits, je les veux redoubler ; Je t'en avais comblé, je t'en veux accabler
, Corneille, Cinna, V, 3.Je sais ce que je dois au souverain bonheur Dont me comble et m'accable un tel excès d'honneur
, Corneille, Mort de P. IV, 5.Madame, achevez donc de m'accabler de joie
, Corneille, Perth. III, 3. - 6 Absolument. Vous m'accablez, vous êtes trop bon, trop poli, etc.
-
7S'accabler, v. réfl. Il ne faut pas s'accabler de travail.
Ne vous accablez pas d'inutiles douleurs
, Racine, Alex. IV, 2.
SYNONYME
ACCABLER, OPPRIMER, OPPRESSER. Accabler exprime l'idée la plus générale ; il veut dire simple ment faire succomber sous le poids ; il se prend en bonne et en mauvaise part : accabler de chagrin, accabler de bienfaits. Les Romains accablèrent les Carthaginois. Opprimer ne se prend qu'en mauvaise part : le fort opprime le faible ; un roi opprime ses sujets ; un tyran domestique opprime sa femme et ses enfants. Oppresser n'indique qu'une action physique : une respiration gênée est oppressée ; oppressé par la douleur. De ce côté, oppresser redevient équivalent à accabler, sauf que oppresser indique plutôt la gêne de la suffocation, et accabler l'anéantissement des forces. C'est l'usage seul qui a introduit une différence entre opprimer et oppresser ; car ils sont de même origine, si bien que l'oppresseur est non pas celui qui oppresse, mais celui qui opprime.
HISTORIQUE
XVe s. Raoulin vint au suppliant, l'achabla et tira à terre
, Du Cange, cabulus.
XVIe s. Des arbres qui aient suffisante force pour soutenir la vigne sans s'accabler eux-mesmes
, De Serres, 192. Le comble de la galerie tumba sur les garsons qui estoient demourés dessous, et les accabla tous
, Amyot, Cimon, 29.
Étymologie de « accabler »
À et ancien français caabler. DU CANGE, au mot cité, rapporte ceci : De abattre à terre, que l'on appelle caable ; ce qui est traduit en latin : De prostratione ad terram quod quadablum (ou cadabalum) dicitur. Caabler ou chaabler veut donc dire renverser, et il vient du bas-latin cadabalum ou chadabula, en vieux français, chaable qui signifie une machine de guerre (voy. CHABLIS).
- (XIVe siècle)[1] En ancien français achabler, de ac- et de l’ancien français cabler[2][1], chaabler (« faire tomber »).
- Pihan[3] dérive le mot de l’arabe كبل, kabala (« ligoter, mettre les fers aux pieds d'un captif »).
Phonétique du mot « accabler »
Mot | Phonétique (Alphabet Phonétique International) | Prononciation |
---|---|---|
accabler | akable |
Fréquence d'apparition du mot « accabler » dans le journal Le Monde
Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.
Évolution historique de l’usage du mot « accabler »
Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.
Citations contenant le mot « accabler »
-
Ne nous laissons pas accabler par les rhumatismes de l’histoire.
Valéry Giscard d'Estaing — Voeux télévisés pour l’année 1977 -
Dieu est innocent de la toute-puissance dont on a voulu l’accabler.
Albert Jacquard — Conférence - 10 Avril 2001 -
Contrairement à son fils, jugé ce jeudi pour violences, le père a fait le déplacement au tribunal. Son but n’est pas de l’accabler, même s’il en a été victime.
Courrier picard — À Doullens, le fils violent condamné -
Nos réussites n’ont pas toujours été probantes, compte tenu de la difficulté de la tâche, et nous avons besoin surtout d’encouragement et d’assistance pour surmonter nos défaillances. Nous ne cessons de décrier ces défaillances par le truchement de notre jeunesse et de nos révoltés au hasard des périodes, et nous attendons de nos amis qu’ils ne se contentent pas de nous accabler.
L'Orient-Le Jour — À Madame l’Ambassadrice des États Unis - L'Orient-Le Jour -
La journaliste n'a pas hésité à accabler une nouvelle fois le titre à l'origine de cette information : "J’ai commencé ma carrière dans un GRAND journal local Ouest France, je sais très bien comment le journalisme local fonctionne. Là, à La Montagne, ce n'est pas du journalisme, c'est du buzz facile. Il y a une différence !", a-t-elle expliqué, passablement agacée.
Gala.fr — Jean-Jacques Bourdin accablé après son excès de vitesse : sa femme Anne Nivat monte au créneau - Gala -
Des stories instagram de modèles ont récemment commencé à l’accabler, faisant émerger des témoignages (voir notre article lié à ce sujet). Comme Chana, beaucoup me parlent aujourd’hui pour préserver d’autres filles du même sort : “Si cela permet de renforcer le dossier et confirmer la technique de prédation de cet homme, je me permets d’apporter ma pierre à l’édifice.”
NEON — “Un violeur court les rues” : de nombreux témoignages accablent un street artist et photographe parisien - NEON -
Au dire d’Ethan Gutmann, quelque 25 000 Ouïghours de 25 à 35 ans seraient tués chaque année pour leurs organes. Et leurs cadavres seraient incinérés pour effacer toute preuve pouvant accabler les autorités chinoises. Autre aspect : les délais d’attente en Chine pour obtenir un greffe sont particulièrement courts (environ 12 jours, contre 3,6 ans aux États-Unis). Seul contraste : le fichier chinois des donneurs d’organes ne compte qu’environ 373 000 personnes, contre 145 millions aux États-Unis, est-il précisé.
Bladi.net — En Chine, des organes "halal" de prisonniers musulmans vendus à de riches clients du Golfe
Traductions du mot « accabler »
Langue | Traduction |
---|---|
Anglais | overwhelm |
Espagnol | abrumar |
Italien | sopraffare |
Allemand | belasten |
Portugais | sobrecarregar |
Synonymes de « accabler »
- écraser
- abattre
- consterner
- fatiguer
- anéantir
- confondre
- grever
- déprimer
- assommer
- opprimer
- combler
- surcharger
Antonymes de « accabler »
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Nombre de points du mot accabler au scrabble : 14 points