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Soulever

Définitions de « soulever »

Trésor de la Langue Française informatisé

SOULEVER, verbe trans.

I. − Empl. trans.
A. − Déplacer (quelque chose) de bas en haut, lever légèrement au-dessus du sol, du support, du point d'appui.
1. [Le compl. désigne une charge, un objet ou un corps pesant (en partic. le corps d'une pers.); l'accent est mis sur l'effort plus ou moins important déployé pour effectuer l'action] Anton. (a)baisser, (dé)poser.Soulever un fardeau; soulever une caisse, une malle, une table, des haltères; soulever un enfant de terre; soulever qqc. doucement, lentement, péniblement, avec/sans difficulté, effort, peine, précaution; soulever qqc. à bras tendus, des deux mains. Édouard me souleva dans ses bras, me porta dans le fort, banda ma blessure, et, soutenant ma tête, il attendit ainsi le chirurgien (Duras, Édouard, 1825, p. 103):
1. On ne nous dit rien sur Sisyphe aux enfers. Les mythes sont faits pour que l'imagination les anime. Pour celui-ci on voit seulement tout l'effort d'un corps tendu pour soulever l'énorme pierre, la rouler et l'aider à gravir une pente cent fois recommencée... Camus, Sisyphe, 1942, p. 165.
a) [P. allus.]
α) [au principe du levier énoncé par Archimède] Soulever le monde. Le point qu'Archimède cherchoit pour soulever le monde est celui par lequel un génie extraordinaire se rapproche du commun des hommes (Staël, Allemagne, t. 3, 1810, p. 66).Soulève le monde, cher ami, et que je sois ton point d'appui (Gide, Corresp.[avec Valéry], 1895, p. 254).
β) [à la 1reépître de St Paul aux Corinthiens (XIII-2)] Soulever des montagnes. V. montagne I D 2.
b) En partic. [L'obj. désigne une partie du corps] Soulever un bras, une jambe, une patte. On entendait remuer encore les oies couchées. Elles bavardaient de la gorge. Elles soulevaient un peu leurs ailes pour les refermer commodément (Renard, Journal, 1894, p. 208).
α) [Dans une phrase qui traduit la fatigue, la lassitude] Même dans ce moment d'excitation violente, le comte remarqua qu'elle n'avait pas la force de soulever les bras (Stendhal, Chartreuse, 1839, p. 272).Inquiète de se voir observée, elle fit un gros effort pour soulever ses paupières pesantes et pour sourire (Rolland, J.-Chr., Adolesc., 1905, p. 329).
β) [Le mouvement exprime un sentiment (découragement, désarroi, indifférence, interrogation, etc.)] Soulever les épaules. J'étais (...) si bouleversé que je courus aussitôt montrer cette lettre à Abel. − Eh bien! que comptes-tu faire? dit celui-ci (...). Je soulevai les bras, plein d'incertitude et de désolation (Gide, Porte étr., 1909, p. 523).Il demanda: − Et toi, mon gars, qu'est-ce que tu vas faire? Raboliot le regarda, souleva ses deux mains, à peine, les laissa retomber mollement: − Est-ce que je sais, Firmin? Il était à présent pareil à un enfant (Genevoix, Raboliot, 1925, p. 327).
γ) Loc. fig. [Le suj. désigne une manifestation concr. ou abstr.] Soulever le cœur. Provoquer une sensation de dégoût. Synon. dégoûter, écœurer, lever le cœur (v. lever1I A 2), répugner.Que le bruit des tambourins fasse saigner vos oreilles, que la fumée des viandes vous soulève le cœur de dégoût, et que le rassasiement de la femme vous donne envie de mourir (Flaub., Tentation, 1849, p. 270).Je dénonçais, au retour du Congo, les abus coloniaux qui là-bas m'avaient soulevé le cœur (Gide, Journal, 1945, p. 281).V. cœur ex. 14.
Empl. intrans. Le cœur me/lui ... soulève. Synon. le cœur me lève (v. lever1I A 2).Le cœur me soulève tous les jours en voyant de petits messieurs qui passent leur temps dans les clubs et les mauvais lieux (Tocqueville, Corresp.[avec Gobineau], 1857, p. 278).
2. [Le compl. désigne un objet, un corps pouvant être déplacé sans effort] Fellow leva sa petite truffe noire, et s'arrêta pour renifler ces odeurs insolites. Anne sourit, souleva d'une main la petite boule de soie tiède, et la garda contre sa poitrine (Martin du G., Thib., Été 14, 1936, p. 108).Des deux doigts il soulève la coupe de saké et ses lèvres s'ouvrent (Claudel, Poés. div., 1952, p. 708).
En partic.
(Re)lever, écarter (ce qui s'oppose au passage, à la vue). Soulever un couvercle, une lampe; soulever une couverture, un rideau, un voile; soulever un masque. Le négrillon souleva une ample portière qui masquait l'entrée de l'atelier, puis disparut (Ponson du Terr., Rocambole, t. 4, 1859, p. 171).De grandes portes doubles avec de belles ferrures et un loquet qu'on soulève pour ouvrir (Malègue, Augustin, t. 1, 1933, p. 46).Loc. fig. Soulever le masque. Mettre au grand jour la nature, les sentiments véritables de quelqu'un. Synon. démasquer.L'habile homme, facile aux démentis, prompt aux volte-faces, vous reculez maintenant ... Trop tard! Si peu que vous avez soulevé le masque, j'ai vu le visage (Pailleron, Âge ingrat, 1879, iii, 8, p. 124).L'offensive allemande nous aura ouvert les yeux, s'il était nécessaire: de hideuses espérances déjà soulevaient le masque (Mauriac, Bâillon dén., 1945, p. 469).Soulever le voile, un coin du voile. Révéler une réalité secrète, restée jusque-là inconnue. Synon. dévoiler.Il suffit quelquefois de pardonner une expression basse, de comprendre un tour obscur, de pénétrer une allusion érudite, en un mot, de soulever un léger voile pour le trouver [Ronsard] éblouissant et inspiré (Sainte-Beuve, Tabl. poés. fr., 1828, p. 77).Ce qui reste immuable n'a pas d'histoire? − De temps en temps, un chercheur avisé soulève un coin du voile (L. Febvre, Vers une autre hist., [1949] ds Combats, 1953, p. 437).
Lever légèrement (son chapeau, sa casquette...) pour saluer, en témoignage de respect. [Ce pêcheur] devait connaître mes parents, car il soulevait son chapeau quand nous passions (Proust, Swann, 1913, p. 167).
3. [Le suj. désigne un phénomène physique ou une action réalisée par l'homme, l'idée dominante est celle d'un mouvement ascendant effectué par l'obj.] Mettre en mouvement, faire s'élever. Le vent soulève la poussière, le sable; la tempête soulève les flots, les lames, les vagues. Ils apercevaient le mouvement régulier, parfois traversé de légères saccades, qui abaissait et soulevait alternativement la poitrine de Jouques (Estaunié, Empreinte, 1896, p. 300).Comme la bourrasque qui soulève les feuilles mortes, le vieux chant manichéen s'élevait sur la foule, pareil à un vent venu de la mer (Gracq, Syrtes, 1951, p. 190).
Spécialement
AGRIC. Soulever les terres. ,,Donner un premier labour aux terres restées en jachère durant l'hiver pour les aérer et les ameublir`` (Fén. 1970).
GÉOL. Élever, exhausser (le niveau de l'écorce terrestre). Anton. abaisser, affaisser.Sous la croûte solidifiée qui enveloppe la terre [serait] enfermée une masse fluide à très-haute température, dont les mouvements d'expansion ont soulevé et soulèvent encore de temps en temps la croûte terrestre (Privat-Foc.1870).
B. − Au fig., domaine intellectuel, moral
1. Qqc./qqn soulève qqn
a) [Le suj. désigne une sensation, un sentiment, une réalité abstr.; l'obj. désigne une ou plusieurs pers.] Pousser à agir; exalter, transporter. Porté par ce grand vent de popularité, Bayonne multipliait les réunions, sa parole soulevait les auditoires (Vogüé, Morts, 1899, p. 50):
2. Quel triomphe, si l'on établissait que le Discours sur les sciences et les arts, le Discours sur l'inégalité, et l'Émile et le Contrat social, et la Révolution, et cent cinquante années de l'histoire de l'Europe, toute cette sombre passion de la dignité qui n'a pas cessé de soulever les peuples, n'est que le développement d'une idée de hasard, volée à un autre par un pauvre diable d'auteur prêt à défendre indifféremment le pour et le contre et soucieux uniquement de faire parler de lui. Guéhenno, Jean-Jacques, 1948, p. 283.
À la forme passive. Ces grands historiens étaient soulevés par une confiance sans bornes dans l'avenir de l'humanité (J.-R. Bloch, Dest. du S., 1931, p. 196).À ce moment, soulevée de passion, enivrée d'une soif de sacrifice, j'aurais tout accepté (Daniel-Rops, Mort, 1934, p. 237).
b) [Le suj. désigne une pers. ou une situation, un événement; l'obj., parfois méton. désigne une ou plusieurs pers.] Susciter l'indignation, la haine, le ressentiment. Cérizet (...) écoutait (...) le récit des grands petits événements qui devaient soulever Angoulême (Balzac, Illus. perdues, 1843, p. 694).Les révolutionnaires, conduits par Barbès, tentèrent de soulever Paris (Bainville, Hist. Fr., t. 2, 1924, p. 175).
En partic. [Parfois suivi d'un compl. prép. indiquant contre qui ou quoi s'effectue le procès] Inciter (un groupe de personnes) à la révolte, à la lutte. Synon. ameuter, déchaîner; anton. calmer, pacifier.Les plus hardis [monarchistes] comprirent les chances de l'anarchie et en profitèrent pour soulever les provinces contre la Convention (Lamart., Confid., 1849, p. 311).Nous pourrions publier tout de suite les extraits du code et ça suffirait déjà à soulever l'opinion. − Soulever l'opinion contre l'U.R.S.S.! (Beauvoir, Mandarins, 1954, p. 299).
À la forme passive. Les Achéens voulurent profiter de ce moment pour réduire Sparte, soulevée contre eux par les intrigues de Rome (Michelet, Hist. romaine, t. 2, 1831, p. 98).
2. Qqn/qqc. soulève qqc.[Le suj. désigne une pers., un groupe de pers. ou un comportement, une manifestation de l'activité humaine; l'obj. désigne une réalité abstr. (manifestation, sentiment, etc.)] Susciter, provoquer, faire naître. Soulever l'hilarité, des murmures; soulever l'admiration, la colère, l'enthousiasme, l'étonnement. La résistance n'était pas seulement le sursaut de notre défense réduite à l'extrémité. Elle soulevait aussi l'espoir du renouveau (De Gaulle, Mém. guerre, 1954, p. 237).Son coup de force [de Frédéric II] qui aurait dû soulever l'indignation, fut accueilli au contraire par des applaudissements parce qu'il était dirigé contre l'Autriche, toujours considérée comme l'ennemie traditionnelle de la France (Bainville, Hist. Fr., t. 1, 1924, p. 282).
En partic. Soulever une difficulté, une objection, un problème, une question... Chaque fois que j'ai soulevé un problème crucial, celui de la liberté ou du mal, ou celui de la solitude, il l'a éludé... (Abellio, Pacifiques, 1946, p. 148).Les problèmes soulevés par l'origine des gisements d'or et d'uranium du Rand ne sont pas encore résolus (D.C.F.G.1976).
Soulever un lièvre. [Par rapprochement avec l'expr. propre et fig. lever* un lièvre] Évoquer une question embarrassante et qui avait été jusque là tenue secrète. − (...) Votre conversation avec le ministre? Quelle impression? (...) − Il m'a dit: « Je ne vous aurais pas soulevé ce lièvre-là, parce que je n'ai jamais voulu la mort du pécheur. Mais il faut avouer que votre cause n'est pas bonne (...) » (Romains, Hommes bonne vol., Crime de Quinette, t. 1, 1958 [1932], p. 254).
C. − Pop. Dérober, enlever, soustraire. Synon. chiper (fam.), faucher (pop.), piquer (pop.).
1. [Le compl. désigne une chose] [Mariette] se rappelait son émotion, la première fois qu'elle avait soulevé, de cette façon, une grosse somme à un Anglais fou d'elle (L. Daudet, Entremett., 1921, p. 86).
2. [Le compl. désigne une pers.] Il s'amène à moitié saoul à mon cocktail, il insulte mes invités, et les gens intéressants, il me les soulève en douce! (Beauvoir, Mandarins, 1954, p. 249).
En partic. Séduire (généralement une femme). Y a des tas d'gas qui essayent de ferrer pour la soul'ver [cette môme] à son homme (Bruant1901, p. 132).
II. − Empl. pronom.
A. − Empl. pronom. réfl. [Le suj. désigne une pers.]
1. Lever légèrement son corps, une partie de son corps, au-dessus de l'endroit où il est placé, où il repose. Synon. se (re)dresser; anton. s'affaisser.Birotteau se souleva sur la pointe des pieds en retombant sur ses talons à plusieurs reprises (Balzac, C. Birotteau, 1837, p. 160).
En partic. [Dans une phrase qui traduit la lassitude, la souffrance physique et morale] Madame Gérard (...) se soulevait avec effort, prenait le bras de quelqu'un pour s'appuyer en marchant et languissait à merveille (Duranty, Malh. H. Gérard, 1860, p. 280).MlleStangerson, dont le visage avait la pâleur de la mort, s'était soulevée sur sa couche, malgré les deux médecins et son père (G. Leroux, Myst. ch. jaune, 1907, p. 123).
[Dans un cont. métaph.] Quand on a bien souffert, quand on commence à se soulever sous le poids de ses maux et qu'on essaye de se rattacher encore à quelques illusions, il vient un nouvel accident, une nouvelle mort (Chênedollé, Journal, 1804, p. 3).
2. Au fig. [Gén. suivi d'un compl. prép. indiquant pour (ou contre) qui (ou quoi) s'effectue le procès] Manifester son indignation, sa colère; se révolter. Synon. se dresser, se déchaîner.L'impôt a (...) des bornes naturelles au delà desquelles une nation se soulève pour le refuser, ou se couche pour mourir (Balzac, Méd. camp., 1833, p. 158).Tous ces saints que tu allègues (...) Contre de telles paroles ils se seraient élevés, ils se seraient levés, ils se seraient soulevés de toutes leurs forces (Péguy, Myst. charité, 1910, p. 142).
En partic. [En parlant d'un groupe de pers.] Entrer en lutte, en rébellion. L'engouement du public pour la cause de l'indépendance américaine aida Necker à placer ses emprunts et Vergennes à réaliser ses projets. L'Amérique, en se soulevant contre l'Angleterre, faisait écho à l'idée de liberté que le dix-huitième siècle avait répandue (Bainville, Hist. Fr., t. 2, 1924, p. 12).Paris se soulève (...) pour ramener le roi sous la loi du peuple et pour l'empêcher de restaurer une autorité de principe (Camus, Homme rév., 1951, p. 164).
B. − Empl. pronom. [Le suj. désigne une chose] Être animé d'un mouvement ascendant, être légèrement (re)levé. Synon. s'élever; anton. s'abaisser, (re)tomber.Mon dos était marbré de taches rouges, ma peau se soulevait en ampoules cuisantes (About, Roi mont., 1857, p. 251).Aux croisées du premier étage, les rideaux s'étaient soulevés, et de vieilles impotentes, en camisoles, s'installaient derrière les vitres (Martin du G., Thib., Épil., 1940, p. 775).
En partic.
Loc. fig. Le cœur se soulève. [Pour indiquer une sensation de dégoût, d'écœurement] C'est bien avant la traversée que déjà le cœur se soulève. Un indicible malaise m'a maintenu couché presque tout le long du jour (Gide, Journal, 1931, p. 1075).
GÉOL. [En parlant de l'écorce terrestre] Subir un soulèvement. Anton. s'abaisser, s'affaisser.[Après les temps siluriens] de grands mouvements du sol ont produit d'importants changements. Le long du continent atlantique la chaîne calédonienne s'est soulevée (Boule, Conf. géol., 1907, p. 94).
REM. 1.
Soulevage, subst. masc.a) Géotechn. ,,Galerie de service pratiquée sous le ciel d'une carrière souterraine afin de pouvoir extraire, par le dessus, en gradins, les bancs utilisables`` (Noël 1968). b) Hortic. ,,Opération qui consiste, en pépinière, à briser les racines trop développées de certains plants, en soulevant ces plants et le sol immédiatement voisin à la main, ou avec un outil approprié, et en le remettant ensuite en place`` (Métro 1975).
2.
Soulévateur, subst. masc.,technol. ,,Engin de levage permettant de soulever des charges`` (Termes nouv. Sc. Techn. 1983). Ce soulévateur est une grue à vérin hydraulique et à flèche de longueur réglable (Le Marché de l'innovation, juin/ juill./août 1976, n o21, p. 19 ds Clé Mots).
3.
Souleveuse, subst. fém.,agric. ,,Machine employée pour dégager et remonter les betteraves et les pommes de terre, principalement en vue de permettre leur ramassage à la main`` (Agric. 1977; ds GDEL).
Prononc. et Orth.: [sulve], (il) soulève [-lεv]. Ac. 1694: soulever; 1718: sous-; 1740: soû-, et de nouv. sou-. Étymol. et Hist. A. Verbe trans. 1. a) ca 1050 suzlever « lever, soulever » (Alexis, éd. Chr. Storey, 346); 1835 soulever le voile (Ac.); b) ca 1150 « lever une chose à une faible hauteur, au-dessus de son point d'appui » (Conte de Flore et Blancheflor, éd. J. L. Leclanche, v. 1091); c) ca 1160 « lever vers le haut une partie du corps » (Eneas, éd. J. J. Salverda de Grave, 6464); 2. 1210-30 « faire lever, s'élever » (Guillaume le Clerc, Ste Marie Madeleine, éd. A. Schmidt, 281); 1660 soulever l'estomac, faire soulever le cœur (propre et fig.) (Oudin Fr.-Esp., p. 495); 1769 soulever le cœur « provoquer des nausées » (Voltaire, Lettres d'Amabed, 13elettre, éd. R. Pomeau, p. 547); 3. ca 1170 fig. « animer, exalter » (Chrétien de Troyes, Erec et Enide, 2606 ds T.-L.); 1749 être soulevé (d'indignation, de colère) (Voltaire, Nanine, I, 1 ds Littré); 4. 1642 « animer de sentiments hostiles, exciter la colère de quelqu'un » (Corneille, Pompée, V, 4); 1669 soulever qqn contre soi (Racine, Britannicus, V, 1); 1908 soulever l'opinion (Rolland, J.-Chr., Foire, p. 718); 5. 1835 « être cause de, faire naître » (Ac., s.v. difficulté); 1839 soulever de grandes réflexions (Nerval, Corresp., p. 70); 6. a) 1400 « séduire, enlever une femme » (Trésor des Chartes, reg. 155, ch. CXII, cité ds Du Cange, s.v. sublevare); b) 1790 « voler » (Jean Bart, n o100, p. 4 ds Quem. DDL t. 19, s.v. enculeur). B. Verbe intrans. 1228 li cuers l'en souslieve (Jean Renart, Guillaume de Dole, éd. F. Lecoy, 4469). C. Verbe pronom. 1. 1174-80 « se lever; s'élever légèrement » (Chrétien de Troyes, Perceval, éd. F. Lecoy, 3102); 2. 1559 « se révolter, s'insurger » (Amyot, Lyc., 59 ds Littré); 3. 1654 notre cœur se soulève « avoir la nausée » (Cyrano de Bergerac, Lettres div., p. 28). Formé de sous* et lever* d'apr. le lat. sublevare « soulever, lever, exhausser ». Fréq. abs. littér.: 5 163. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 5 750, b) 7 008; xxes.: a) 9 251, b) 7 729. Bbg. Quem. DDL t. 32. − Sain. Arg. 1972 [1907] p. 126.

Wiktionnaire

Verbe - français

soulever \sul.ve\ transitif 1er groupe (voir la conjugaison) (pronominal : se soulever)

  1. Lever à une faible hauteur.
    • Les rafales d’une violence inouïe, accès de colère de Wottan ou de Thor, tombent des hauteurs en sifflant et soulèvent des tourbillons d’embruns qui sillonnent la mer. — (Jean-Baptiste Charcot, Dans la mer du Groenland, 1928)
    • Le boiteux empoigna sa valise par terre, la plaça sur une chaise et souleva le couvercle. — (Francis Carco, L’Homme de minuit, Éditions Albin Michel, Paris, 1938)
    • J’examine à la dérobée son sein qui se soulève et qui s’abaisse, et sa figure immobile, et le livre vivant qui est uni à elle. — (Henri Barbusse, L’Enfer, Éditions Albin Michel, Paris, 1908)
    • Durant notre veillée mortuaire, ma mère se levait quelquefois, soulevait le suaire et sa longue figure durcissait encore son air revêche. — (Jean Rogissart, Hurtebise aux griottes, L’Amitié par le livre, Blainville-sur-Mer, 1954, p. 29)
    • (Figuré) Comment soulever le voile qui nous cache l’avenir ?
  2. Faire lever ; mouvoir.
    • Dès le 14 au matin, une effroyable tourmente du sud-ouest vint assaillir ces escadres, et, soulevant une mer monstrueuse, leur fit courir les plus grands périls. — (Frédéric Zurcher et Élie-Philippe Margollé, Les Naufrages célèbres, chapitre 19, Hachette, Paris, 1873, 3e édition, 1877, page 184)
    • Dès qu'il fait beau, la moindre brise soulève une fine poussière basaltique qui noircit tous les objets et pénètre dans les habitations les mieux closes. — (Jules Leclercq, La Terre de glace, Féroë, Islande, les geysers, le mont Hékla, Paris : E. Plon & Cie, 1883, page 47)
  3. (Figuré) Exciter à la rébellion, à la révolte.
    • Le tract d’Ighil Imoula a soulevé le peuple algérien — (site www.depechedekabylie.com)
  4. (Figuré) (Pronominal) Se rebeller ; se révolter.
    • Lyon, qui tient plus à la propriété qu’à la vie, s’était soulevé, non contre la République, mais contre les spoliateurs et les bourreaux. — (Lamartine, Jacquard)
  5. (Figuré) Exciter des sentiments d’irritation contre quelqu’un.
    • Ce succès souleva tous ses rivaux contre lui.
  6. (Figuré) Exciter l’indignation.
    • Cette proposition souleva toute l’assemblée. Tout le monde s’est soulevé contre un projet si hardi.
    • Ah ! vois-tu, cette lâcheté me soulève, je ne puis la pardonner… — (Émile Zola, Le Docteur Pascal, G. Charpentier, 1893, chapitre II)
  7. Exciter, provoquer.
    • Soulever l’indignation, l’enthousiasme. Soulever une discussion. Soulever des difficultés.
  8. (Argot) Dérober, prendre avec adresse ce qui est à autrui.
    • Ce n'est que le quatrième tableau. Celui où il s'aperçoit que le fils du consul veut lui soulever Pepita, la nièce du général mexicain. — (Jo Barnais [Georges Auguste Charles Guibourg, dit Georgius], Mort aux ténors, chapitre XIX, Série noire, Gallimard, 1956, page 170)
    • Au bout de deux plombes on vient vous annoncer que l’organisateur a soulevé la caisse et kidnappé l’ouvreuse. — (David McNeil, 28 boulevard des Capucines, Gallimard, 2012, collection Folio, page 34)
  9. (Droit) Avancer un argument, s’appuyer dessus.
    • Ce moyen peut être soulevé pour la première fois en appel ou en cassation et ne peut être soulevé d’office. — (Secrétariat général du gouvernement et Conseil d’État, Guide de légistique, 3e version, La Documentation française, 2017, ISBN 978-2-11-145578-8 → lire en ligne)
Wiktionnaire - licence Creative Commons attribution partage à l’identique 3.0

Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition (1932-1935)

SOULEVER. v. tr.
Lever à une faible hauteur. Ce fardeau est si pesant qu'on a peine à le soulever. Soulever un malade dans son lit. Soulevez-lui un peu la tête. Il ne peut se soulever. Il voulut soulever le voile qui cachait le visage de cette femme. Fig., Comment soulever le voile qui nous cache l'avenir? Il signifie encore Faire lever, mouvoir. La marée soulève les navires qui sont envasés. La tempête soulève les flots. La mer commence à se soulever. Le vent soulève la poussière. Fig., Cela soulève le cœur, Cela cause du dégoût.

SOULEVER signifie, au figuré, Exciter à la rébellion, à la révolte. Il a soulevé toute la province. Il signifie aussi figurément Exciter des sentiments d'irritation contre quelqu'un. Ce succès souleva tous ses rivaux contre lui. Il signifie encore figurément Exciter l'indignation. Cette proposition souleva toute l'assemblée. Tout le monde s'est soulevé contre un projet si hardi.

SOULEVER signifie encore Exciter, provoquer. Soulever l'indignation, l'enthousiasme. Soulever une discussion. Soulever des difficultés. Soulever une question, La faire naître, la proposer, en provoquer la discussion. Vous auriez mieux fait de ne pas soulever cette question.

Littré (1872-1877)

SOULEVER (sou-le-vé. La syllabe le prend un accent grave quand la syllabe qui suit est muette ; je soulève, je soulèverai) v. a.
  • 1Lever quelque chose de lourd à une petite hauteur. Soulever un fardeau. Il soulevait encor sa main appesantie, Racine, Mithr. V, 4. Ranimant ma force et soulevant ma chaîne, Voltaire, Oreste, I, 2. Avec une force capable de soutenir une livre, vous soulèverez un poids de 100 livres qui sera à un pouce de distance, si vous agissez à une distance de 100 pouces, Condillac, Art de rais. II, 7.

    Fig. J'ai été effrayé de ces questions [sur Dieu] que je me suis faites à moi-même ; c'est un poids immense que je ne puis porter ; pourrai-je au moins le soulever ? Voltaire, Memmius, 3e lett.

    Soulever un malade, lever un peu le haut du corps d'un malade étendu dans son lit. Soulevez-lui un peu la tête. Faites-moi le plaisir de me soulever, et de m'apporter de quoi écrire deux lignes, Marivaux, Marianne, 7e part.

    La marée soulève les navires qui sont sur la vase, elle les met à flot.

  • 2Il se dit, en géologie, des forces centrales du globe qui exhaussent les montagnes, les continents. Je serais tenté de croire que les montagnes volcaniques des Cordillères… qui s'élèvent à plus de 3000 toises, ont été soulevées à cette énorme hauteur par la force de ces feux, Buffon, Min. t. IX, p. 34.
  • 3Agiter, en parlant des flots. Une tempête soudaine Soulève les flots, Quinault, Pers. IV, 2. L'éclair croise l'éclair ; l'air mugit, le ciel gronde, La tempête en hurlant creuse et soulève l'onde, Arnauld, Oscar, III, 1.

    Soulever les vents, agiter l'air par leur souffle. J'ai soulevé les vents, qui, brisant son vaisseau, Dans les flots mutinés ont ouvert son tombeau, Corneille, Tois. d'or, II, 1.

  • 4Soulever la poussière, la faire voler en tourbillon. Le vent soulève la poussière. Tout cet éclat dont la France est si fière, Tout ce savoir qui ne la défend pas, S'engloutira dans les flots de poussière, Qu'autour de moi vont soulever tes pas, Béranger, Chant du Cosaque.
  • 5 Terme rural. Soulever la terre, dans quelques provinces, donner un premier labour aux champs après l'hiver.
  • 6Écarter en partie. Soulever un voile. N'avez-vous jamais soulevé, à minuit, cette jalousie et ce rideau ? Musset, Capr. de Mar. I, 2.

    Fig. Comment soulever le voile qui cache l'avenir ? Dict. de l'Acad.

  • 7 Fig. Donner de la considération, mettre dans le grand ton. Il n'y a rien qui mette plus subitement un homme à la mode, et qui le soulève davantage que le grand jeu, La Bruyère, XIII.

    Donner de l'orgueil. Oui, quand ta vérité l'a bien soumis à toi, Le bien qu'on dit de lui jamais ne le soulève ; Qu'un monde entier le loue, un monde entier achève D'affermir les mépris qu'il a conçus de soi, Corneille, Imit. III, 14.

  • 8 Fig. Exciter à la révolte. Il est le dieu du peuple et celui des soldats ; Sûr de ceux-ci, sans doute il vient soulever l'autre, Corneille, Nicom. II, 1. Par mes émissaires secrets, je soulevai les Gantois contre lui [Charles le Téméraire], Fénelon, Dial. des morts mod. 4. Le jeune Émerik Tekeli, seigneur hongrois, qui avait à venger le sang de ses amis et de ses parents répandu par la cour de Vienne, souleva la partie de la Hongrie qui obéissait à l'empereur Léopold, Voltaire, Mœurs, 192.
  • 9Exciter des sentiments d'irritation contre quelqu'un, avec un nom de personne pour sujet. J'irai, n'en doute point, au sortir de ces lieux, Soulever contre toi les hommes et les dieux, Corneille, Pomp. v, 4. Soulevez vos amis ; tous les miens sont à vous, Racine, Andr. IV, 3. Il [Richelieu] souleva les auteurs contre cet ouvrage [le Cid], ce qui ne dut pas être fort difficile, et se mit à leur tête, Fontenelle, Vie de Corn. Mais la déesse de mémoire, Favorable aux noms éclatants, Soulève l'équitable histoire Contre l'iniquité du temps, Rousseau J.-B. Odes, III, 2. S'il s'agissait des Sirven, des Calas, des Montbailli, je paraîtrais bien hardiment, je soulèverais le ciel et la terre, Voltaire, Lett. d'Argental, 7 nov. 1774.

    Soulever contre soi, ou, simplement, soulever, s'attirer la colère, le ressentiment. Non, non, il n'ira pas par un lâche attentat Soulever contre lui le peuple et le sénat, Racine, Brit. v, 1. Paracelse avait soulevé contre lui toute la médecine, en opposant la pharmacie chimique à la pharmacie galénique, Diderot, Opin. des anc. phil. syncrétistes.

    Soulever pour, exciter des sentiments favorables à quelqu'un. Le Parnasse français, ennobli par ta veine, Contre tous ces complots saura te maintenir, Et soulever pour toi [Racine] l'équitable avenir, Boileau, Épît. VII.

  • 10Exciter l'indignation, la colère, avec un nom de chose pour sujet. Son insolence souleva tout le monde. Votre conduite, en un mot, qui m'offense, Qui me soulève, et qui choque mes yeux, Voltaire, Nanine, I, 1.
  • 11Provoquer un léger mouvement d'emportement. Quand je trouvais en lui des mouvements impétueux à réprimer, je les lui reprochais avec une franchise qui le soulevait quelquefois, mais qui ne l'irritait jamais, Marmontel, Mém. X.
  • 12 Fig. Soulever une question, la proposer, en provoquer la discussion.
  • 13Soulever le cœur, provoquer des nausées. Dans les cuisines le sang et la graisse coulaient ; les peaux des quadrupèdes, les plumes des oiseaux et leurs entrailles pêle-mêle amoncelées soulevaient le cœur et répandaient l'infection, Voltaire, Lett. Amabed. Tout cela soulève le cœur ; mais le tableau du genre humain doit souvent produire cet effet, Voltaire, Mœurs, 146.
  • 14 V. n. Le cœur lui soulève, il a mal au cœur, il a envie de vomir. Le cœur lui soulevait contre l'affreuse proie, Lamotte, Fabl. II, 15.

    On dit de même : Cela fait soulever le cœur. Comment leur odeur [des chairs des animaux tués] ne lui fit-elle pas soulever le cœur [à l'homme] ? Rousseau, Ém. II.

    Fig. Et le cœur me soulevait à ce seul souvenir, Rousseau, Confess. I.

    Fig. Cela fait soulever le cœur, cela cause du dégoût. Cela fait frissonner d'horreur, ou soulever le cœur de dégoût à celui qui a le moindre sentiment de l'élégance, de la noblesse, de la grâce, Diderot, Salon de 1767, Œuv. t. XV, p. 108.

  • 15Se soulever, v. réfl. Être soulevé. De tels fardeaux ne se soulèvent qu'à grand'peine.

    Fig. C'est dans ce moment seul qu'un poids qu'il avait sur le cœur se soulevait et le laissait respirer à l'aise, Staël, Corinne, XIX, 3.

  • 16Se lever, s'élever avec effort. Il ne peut se soulever. Faible, et se soulevant par un dernier effort, Voltaire, Olymp. IV, 8. Quand je la vois [Marianne], ma gorge se serre, et j'étouffe, comme si mon cœur se soulevait jusqu'à mes lèvres, Musset, Capr. de Mar. I, 1.
  • 17Il se dit de la mer, des vents qui s'agitent. Les flots se soulevaient. Assuré sur la face de la mer calmée, il lâche le gouvernail et laisse aller le vaisseau à l'abandon ; les vents se soulèvent, il est submergé, Bossuet, Panég. saint Benoît, 3.
  • 18Se mettre en insurrection, en hostilité. Les étrangers se sont soulevés contre lui, Sacy, Bibl. Ecclésiastiq. XLV, 22. Je fais rompre la trêve, J'excite le soldat, tout le camp se soulève, Racine, Théb III, 6. Les esclaves des anciens devaient haïr leurs maîtres ; aussi se soulevèrent-ils souvent, Condillac, Étud. hist. I, 3.

    Avec ellipse du pronom personnel. Il m'ôtera l'ardeur qui me fait soulever, Corneille, Héracl. IV, 1.

  • 19 Fig. Il se dit de certaines passions qui s'irritent. Quand il vous fallut prendre la plume et faire l'humble aveu d'une malheureuse folie, aveu qui cependant vous aurait honoré, votre diable d'orgueil se souleva, Marmontel, Mém. VIII.

    Le cœur se soulève, il est ému, troublé. Mon cœur, qui se soulève, en forme un noir augure, Corneille, Œdipe, v, 4. Ce jeune cœur se soulève ; le premier sentiment de l'injustice y vient verser sa triste amertume, Rousseau, Ém. II.

    On dit dans un sens analogue : Le sang se soulève. Avez-vous pu, cruels, l'immoler aujourd'hui, Sans que tout votre sang se soulevât pour lui ? Racine, Andr. v, 3.

    En un autre sens, le cœur se soulève, on est saisi de dégoût. Elle ne disait donc pas : ce péché est véniel, elle disait : il est péché, et son cœur innocent se soulevait, Bossuet, Mar.-Thér.

  • 20Éprouver le sentiment de l'indignation. Toute l'Angleterre s'est soulevée contre le jugement qui a condamné Lalli ; on l'a regardé comme une injustice barbare, Voltaire, Lett. Schomberg, 31 oct. 1769.

HISTORIQUE

XIe s. Les dras [il] suzlevet dunt il esteit cuvert, St Alexis, LXX.

XIIIe s. Nostre sires Dieux umilie le povre et le sozlieve, Psautier, f° 182. Fors que defors [je] voi souslever Des mameletes son bliaut, Lai d'Ignaurès. Puis dist : Renart, se Diex t'avant, Cà vien, si susleve la huche, Ren. 2759.

XVIe s. Il sublieve la coingnée d'or, il la reguarde, et la treuve bien poisante, Rabelais, Pant. IV, Nouv. prol. Elle fut poignardée et jettée en l'eau, et, comme la riviere la soulevoit, on courut de tous costez l'assommer à coups de bastons et de pierres, D'Aubigné, Hist. II, 20. Les Ilotes se soubleverent contre eulx avec les Messeniens, et feirent beaucoup de maulx en tout le païs, Amyot, Lyc. 59. L'aigle le soublevant en l'air l'emporta bien loing, Amyot, Thém. 48. Cratesiclea, en l'embrassant et baisant, sentit que le cueur luy soublevoit et fendoit de regret et de douleur, Amyot, Agis et Cléom. 52. À tel object l'estomach se soubleve, Montaigne, II, 283.

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Étymologie de « soulever »

Prov. et esp. solevar ; ital. sollevare ; du lat. sublevare, de sub, sous, et levare, lever.

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(Date à préciser) Dérivé de lever, avec le préfixe sous-. (Vers 980) soslevar, suslever.
Wiktionnaire - licence Creative Commons attribution partage à l’identique 3.0

Phonétique du mot « soulever »

Mot Phonétique (Alphabet Phonétique International) Prononciation
soulever sulve

Fréquence d'apparition du mot « soulever » dans le journal Le Monde

Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.

Évolution historique de l’usage du mot « soulever »

Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.

Citations contenant le mot « soulever »

  • Au réveil d'un doux rêve, on voudrait se rendormir pour le continuer ; mais vainement on s'efforce d'en ressaisir les vagues traces, comme les plis de la robe d'une femme aimée disparaissant derrière une portière qu'on ne pourrait soulever.
    Jules Renard — Journal 1887-1892
  • La gaieté est aux hommes ce que la mélancolie est aux femmes ; mais la mélancolie est une voilette, et la gaieté est un voile plus difficile à soulever.
    Maurice Donnay — Le Geste
  • A quoi bon soulever des montagnes quand il est si simple de passer par-dessus ?
    Boris Vian
  • Le rapport mondial soulever des objets lourds et de transport Market 2020 parle du processus de fabrication, des principaux types et applications pour les principaux acteurs. Marché régional de la concurrence des entreprises par entreprise, demande du marché, demande (situation, autre industrie, comparaison, prévision) et revenus des ventes, volume des ventes, prix, coût, marge brute, toutes les informations dans soulever des objets lourds et de transport Market Report.
    Analyse de l’industrie du marché soulever des objets lourds et de transport 2024 par demande future, principaux acteurs, taille, part, opportunités, revenus et taux de croissance – InFamous eSport
  • La première chose à faire pour jouer du piano, c'est soulever le couvercle.
    Jean-Marie Gourio — Brèves de comptoir - 1996
  • La police de Limoges met en garde contre les fenêtres laissées ouvertes en cette période de chaleur. Des voleurs n'hésitent pas à soulever des volets roulants voire escalader balcons et clôtures pour se faufiler dans maisons et appartements.  
    France 3 Nouvelle-Aquitaine — Limoges : deux voleurs surpris en train de sortir par la fenêtre d'une maison
  • Les assassinats légaux n'empêchent pas le flot de la liberté de se soulever à de longs intervalles et d'entraîner toujours dans son impitoyable courant quelques-uns de ceux qui sont assez fous pour vouloir faire digue.
    Victor Schoelcher
  • Une mauvaise réputation est un fardeau, léger à soulever, lourd à porter, difficile à déposer.
    Hésiode — Les travaux et les jours
  • La renommée est dangereuse ; son fardeau est léger à soulever, pénible à supporter et difficile à déposer.
    Hésiode — Les travaux et les jours
  • Mais quelle fantaisie pourrait encore nous soulever là où l’idée de dieu a échoué ?
    Marc Gendron — Louise ou la nouvelle Julie
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Traductions du mot « soulever »

Langue Traduction
Anglais raise
Espagnol aumento
Italien aumentare
Allemand erziehen
Chinois 提高
Arabe رفع
Portugais levantar
Russe повышение
Japonais 上げる
Basque goratu
Corse suscitarà
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Synonymes de « soulever »

Source : synonymes de soulever sur lebonsynonyme.fr

Antonymes de « soulever »

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Nombre de points du mot soulever au scrabble : 11 points

Soulever

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