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Chaud

Variantes Singulier Pluriel
Masculin chaud chauds
Féminin chaude chaudes

Définitions de « chaud »

Trésor de la Langue Française informatisé

CHAUD, CHAUDE, adj., adv. et subst.

I.− Adjectif
A.− [En parlant d'un inanimé concr. ou abstr.]
1. Qui a ou qui dégage une température relativement élevée; où règne une telle température. Eau, serre chaude; vent chaud. L'aube déjà tiède d'une chaude journée d'été (Zola, Le Rêve,1888, p. 111).À Laroche, je voulus lui faire prendre quelque chose de chaud (G. Leroux, Le Parfum de la dame en noir,1908, p. 167).
SYNT. Air, climat, sable chaud; nuit, soupe chaude; chaud soleil, chaude lumière.
P. métaph. Cette vengeance (...) était prête, elle était chaude, elle bouillonnait (Balzac, La Duchesse de Langeais,1834, p. 292).
Expr. fig.
(Il faut) battre le fer quand (pendant qu') il est chaud. Sans tarder (cf. battre1I A 1 b technol. ex. 6). P. plaisant. Je disais : Il faut battre le coup d'État quand il est chaud (Hugo, Histoire d'un crime,1877, p. 203).Achève ton travail pendant que nous sommes chauds tous les deux! (Claudel, Le Soulier de satin,1944, 4ejournée, 2, p. 854).
Il ne trouve rien de trop chaud (ni de trop froid), il n'y a rien de trop chaud (ni de trop froid) pour lui. Il veut tout avoir, sans qu'aucune difficulté l'arrête. Les cosaques forçaient les portes, et rien ne leur était ni trop chaud, ni trop lourd (Pourrat, Gaspard des Montagnes, À la belle bergère, 1925, p. 142).
Si vous n'avez rien de plus chaud, vous n'avez que faire de souffler. Vous perdez votre peine, vous comptez sur une vaine espérance.
Rem. Attesté ds la plupart des dict. gén. du xixes. et ds Lar. 20e.
2. [En parlant de vêtements] Qui préserve du froid, qui tient chaud. Manteau chaud.
3. Spécialement
a) GÉOGR. [En parlant d'une partie du globe] Qui est situé dans une région où la température est élevée, en raison de sa position proche de l'équateur. Pays chauds. Croisières en mers chaudes (Morand, New-York,1930, p. 63).
b) GÉOL. [En parlant d'un sol] Qui a une certaine température en raison de sa nature ou de son exposition. Cette terre est chaude, (...) la craie réfléchit le soleil et laisse passer l'eau (Michelet, Journal,1833, p. 113).
c) MÉD., PHYSIOL.
[En parlant d'une pers., d'un animal, d'une plante ou d'une partie de leur être] Qui a une température naturelle déterminée, correspondant aux fonctions organiques, à la vie, ou dont la température s'élève sous l'action de différents facteurs (soleil, maladies, émotions diverses). Animaux à sang chaud. S'il est un peu chaud, un peu fiévreux, (...), ne t'inquiète pas. Ce sont les dents qui le travaillent (Pagnol, Fanny,1932, III, 2, p. 173).
[En parlant d'une qualité, etc.] Qui s'accompagne d'une certaine température, naturelle ou provoquée, qui donne de la chaleur ou une impression de chaleur. Le visage de Félicité s'empourpra d'une joie chaude (Zola, La Fortune des Rougon,1871, p. 86).
d) PHYS. NUCL. [En parlant d'une substance ou d'un lieu] Dont la radio-activité élevée exige des précautions spéciales. Laboratoire chaud (Goldschmidt, L'Aventure atomique,1962, p. 225).
B.− Au fig.
1. [En parlant d'une chose qui exerce un effet partic. sur les sens] Qui est agréable aux sens par sa richesse, ses qualités propres, l'impression de vie qu'il donne. Le timbre chaud et expressif du nouveau jeu de clarinette (V. d'Indy, César Franck,1908-21, p. 141).L'odeur chaude-amère [des genêts] (Genevoix, Raboliot,1925, p. 303).
Spécialement
a) [En parlant d'une teinte] Qui présente une dominante jaune ou rouge, qui plaît à l'œil par son harmonie. Les cimes des bois commençaient à se dorer, à prendre des tons chauds et bruns (Balzac, L'Auberge rouge,1831, p. 282).
P. anal., dans le domaine artistique ou littér.Où l'on sent le génie, l'inspiration, le cœur de l'auteur; expressif, harmonieux :
1. ... l'atmosphère sonore pénétrante et chaude, la poésie et l'ardeur expressive de toute la partie intermédiaire en mi majeur ne sont pas sans quelque liberté de diction... A. Cortot, Frédéric Chopin,1917, p. 33.
b) [En parlant d'un vin] Gorgé de soleil, riche en alcool, qui fait tourner la tête. Je le soupçonne [votre vin] (...) d'être un peu plus chaud que vous ne dites (Gide, Les Caves du Vatican,1914, p. 852).
Rem. Ne pas confondre avec l'expr. vin chaud, vin cuit avec des épices (cannelle, etc.), parfois mélangé de thé, et que l'on boit chaud en hiver.
P. méton., région. (Ouest et Canada). Ivre. Les convives le trouvèrent un peu chaud à la seconde bouteille (G. Sand, Histoire de ma vie,t. 2, 1855, p. 352).
(Être) chaud de vin (ou de tout autre alcool). Avoir bu avec un certain excès. Tenir en bride un Roméo... même chaud de gin (Genevoix, Match à Vancouver, Laframboise et Bellehumeur, 1942, p. 24).
Se mettre chaud. S'enivrer (cf. Hémon, Maria Chapdelaine, 1916, p. 93).
2. Domaine de la personnalité humaine.
a) [En parlant d'une pers., de son tempérament, d'un aspect de son comportement et parfois, p. compar., en parlant d'un animal] Qui est animé de sentiments vifs, favorables, parfois défavorables, qui traduit de tels sentiments, ardent, passionné. Chaud partisan, chaud patriote. Drôle de type : tantôt si amical et si chaud, tantôt glacé, presque cynique (Sartre, La Mort dans l'âme,1949, p. 244).
N'être pas chaud pour qqc. N'en être pas chaud partisan, y être défavorable.
SYNT. Regard, tempérament chaud; voix chaude.
Emploi subst. Personne ardente, passionnée, animée de sentiments vifs d'amour ou de haine (cf. Mounier, Traité du caractère, 1946, p. 365).
Expressions
Chaud comme braise. Ardents, chauds comme braises Mes ennemis sont des gens sérieux (Verlaine, Dédicaces, Ballade, 1890, p. 191).
Tout chaud, tout bouillant. Empressé :
2. ... tout chaud tout bouillant, il voulait, sans même changer de chemise ni quitter ses galoches montagnardes, rejoindre (...) la route royale... L. Cladel, Ompdrailles,1879, p. 151.
[P. allus. au N. T., Apocalypse III, 15-16] N'être ni chaud ni froid. Rester indifférent, ne pas prendre parti :
3. Bienheureux qui se lève, et, luttant, irrité, Pour la justice en peine et pour la charité, Applique sur le mal l'efficace remède! Et malheur à qui n'est ni chaud ni froid, mais tiède! Leconte de Lisle, Poèmes barbares,Les Paraboles de dom Guy, 1878, p. 345.
Avoir les mains froides et le cœur chaud (Rob.). Froides mains, chaudes amours. Des mains froides vont souvent de pair avec un tempérament ardent.
Tête chaude. Personne passionnée, prompte à s'emporter. C'était une tête chaude, un esprit faible (A. France, L'Orme du mail,1897, p. 93).Avoir le sang chaud, la tête chaude. Se mettre facilement en colère. Il n'avait pas (...) un sang chaud et vicieux, il était animé d'une haine sourde et froide (Balzac, Les Paysans,1844-50, p. 339).
VÉN. Avoir le fusil chaud. Utiliser son fusil de façon dangereuse dans la passion d'une partie de chasse. Ton grand d'Espagne dont tu dis qu'il a le fusil chaud (P. Vialar, L'Homme de chasse,1961, p. 355).P. méton. Fusil chaud. Chasseur qui, perdant son sang-froid dans la passion d'une partie de chasse, est un tireur dangereux (cf. Duchartre 1973).
b) [En parlant d'une qualité, d'un sentiment, d'une activité hum., etc.] Qui est rempli de sympathie, d'amitié, qui est agréable au cœur humain. Ces souvenirs chauds qui font, (...), sourire les lèvres et frémir le cœur (Maupassant, Contes et nouvelles,t. 1, Ma femme, 1882, p. 667):
4. Lisant la mort de Turenne et le procès de Fouquet, il remarquait, pour celui-ci, que l'intérêt de Mmede Sévigné était bien chaud, bien vif, bien tendre pour de la simple amitié. Las Cases, Le Mémorial de Sainte-Hélène,t. 1, 1823, p. 316.
Par litote. N'être pas chaud. Ne pas être amical. Entre eux, ça n'avait jamais été chaud, chaud (Mauriac, Le Mystère Frontenac,1933, p. 66).
c) Domaine de la sensualité et de l'instinct sexuel.[Très souvent avec une nuance péj.]
[En parlant d'une pers.] Qui a les sens ardents, porté aux choses de l'amour. C'était une chaude femelle. Impudique et imprudente, elle prenait partout son plaisir (Michelet, Journal,1849-60, p. 577).
Expr. fam. ou pop.
Chaud de la pince. Coureur. Synon. chaud lancier.Le grand patron (...) chaud de la pince et qui pelotait (...) les femmes de ses collaborateurs (L. Daudet, La Vie de Clemenceau,1942, p. 128).
Rem. On rencontre en ce sens ds la docum. les mots composés. a) Chaud-de-la-couche (E. et J. de Goncourt, Journal, 1892, p. 324). b) Chaud-de-la-pince (cf. P. Bourget, Un Crime d'amour, 1886, p. 226).
Chaud lapin. Homme qui a les sens ardents. Le vieux étant encore un chaud lapin, malgré ses 75 ans et plus (Cendrars, Bourlinguer,1948, p. 150).
Chaud comme une caille. Cf. caille1B 2 b.
[En parlant d'un inanimé] Sensuel, empreint de sensualité et, plus largement, de réalisme :
5. Moi qui ne suis pas prude, et qui n'ai pas de gaze Ni de feuille de vigne à coller à ma phrase, Je ne passerai rien. − Les dames qui liront Cette histoire morale auront de l'indulgence Pour quelques chauds détails... T. Gautier, Albertus,1833, p. 172.
Lang. pop. [En parlant d'un lieu] Où se pratique la prostitution, la débauche. Visiter les garnis les plus douteux, les « cabarets chauds » (Morand, Londres,1933, p. 106).
Spéc., ZOOL. [En parlant d'un animal, plus partic. d'une femelle] Ardent à s'accoupler, en état de le faire. C'est Aude, encline à s'accoupler Ainsi qu'une chienne chaude (Moréas, Sylves,1896, p. 20).
d) P. méton.
D'un point de vue favorable. [En parlant d'une chose qui reflète, exprime une personnalité] Plein de chaleur humaine. Atmosphère chaude. Le café Lipp, tout chaud d'âme et d'intimité (Fargue, Le Piéton de Paris,1939, p. 56).
D'un point de vue défavorable. [En parlant d'une chose qui a trait à l'activité hum. (événement, période, lieu)] Où il y a de l'animation, des disputes, des oppositions d'idées, d'intérêts. La campagne du referendum fut des plus chaudes (G. Vedel, Manuel élémentaire de dr. constitutionnel,1949, p. 305).
Spécialement
Où il y a des échanges de coups, du sang qui coule. Après deux heures d'un combat très chaud, Dégo fut repris (Las Cases, Le Mémorial de Sainte-Hélène,t. 1, 1823, p. 351).
Où il y a des tensions sociales, politiques, de l'agitation, un climat de crise. Point chaud. « Chaud, chaud, le printemps sera chaud », répétaient-ils [des lycéens manifestant] (La Croix,14 mars 1975, p. 8, col. 4).
Arg. Dangereux. Les communistes je ne m'en occupe pas; c'est trop chaud. Le Soudi ne peut pas les encaisser (H. Bazin, Le Bureau des mariages,1951, p. 106).
3. [Avec une valeur ou une nuance partic.]
a) [Avec une valeur intensive] Fort, grave, sérieux. Nous avons eu, cette nuit, une chaude alerte (R. Martin du Gard, Les Thibault,L'Été 1914, 1936, p. 469).
Donner une alarme bien chaude, la donner bien chaude. Donner l'alarme en présentant la situation pire qu'elle n'est.
Loc. prép. Au plus chaud de. Au plus fort de. Au plus chaud de notre passion (Gide, Si le grain ne meurt,1924, p. 471).
Pleurer à chaudes larmes. Pleurer beaucoup et sous l'empire d'une vive douleur surtout morale. Maman pleurait à chaudes larmes en pansant mon sauveteur (G. Duhamel, Chronique des Pasquier,Le Notaire du Havre, 1933, p. 80).
PATHOL. Chaud mal, fièvre chaude. Forte température avec délire. Il y en a plus d'un (...) que votre père arracha à la fièvre chaude (Nerval, Faust,1840, p. 53).
P. métaph. Et l'Empire qui était si fier de cette fièvre chaude de l'industrie! (Zola, Germinal,1885, p. 1311).
Expr. vieillie. Tomber de fièvre en chaud mal. Passer d'une situation difficile à une situation pire :
6. ... un très grand nombre de propriétaires, (...), travaillent, épargnent, capitalisent. C'est tomber de fièvre en chaud mal. (...) le propriétaire (...) qui reçoit des appointements pour son travail, est un fonctionnaire qui se fait payer deux fois : ... Proudhon, Qu'est-ce que la propriété?1840, p. 288.
b) [Avec une nuance temp.]
[En parlant d'une chose] Qui, par la proximité d'un fait (présence d'une personne, événement, etc.) garde une certaine chaleur, réelle ou supposée. Prendre la place toute chaude de qqn. Des lèvres encore chaudes d'injures (G. Sand, Histoire de ma vie,t. 3, 1855, p. 379).Faire l'histoire immédiate et toute chaude de ce qui vient de se passer (Hugo, Correspondance,1851, p. 32).
[En parlant d'une pers.] Qui est sous le coup d'un événement récent, d'une situation, qui en garde de vives impressions. Il débarquait de la campagne encore tout chaud des événements qu'il avait lus (Chateaubriand, Mémoires d'Outre-Tombe,t. 3, 1848, p. 656).
Expressions
Le rendre tout chaud, le rendre chaud comme braise. Se venger immédiatement d'un mauvais coup, d'une parole méchante, en particulier par une répartie.
Rem. Attesté ds la plupart des dict. gén. du xixes. et ds Lar. 20e.
Cet ouvrage est encore tout chaud de la forge. Cet ouvrage vient d'être terminé.
Rem. Attesté ds la plupart des dict. gén. du xixes. et ds Lar. 20e.
Rare. N'avoir rien de plus chaud que de. N'avoir rien de plus pressé que de. Mes petits-enfants, (...) n'ont eu rien de plus chaud que d'en parler à tout le monde (Balzac, La Rabouilleuse,1842, p. 474).
II.− Emplois adv. et interjectifs
A.− Emplois adv.
1. Loc. verbales
a) Boire, manger, servir, tenir chaud, etc.
P. métaph. [Avec une nuance temp.] Écrire vite et servir chaud (Mauriac, Journal 4,1950, p. 204).
Rem. On rencontre ds la docum., également employé p. métaph., le mot composé chaud-servi. Adeptes de l'art éruptif et tout chaud-servi (Lhote, Peint. d'abord, 1942, p. 157).
− Domaine de la personnalité hum.Avec ardeur, passion. L'admirable Après-midi d'un faune (...), jouée plus chaud (...) que dimanche dernier (Willy, Notes sans portées, par l'ouvreuse du Cirque d'été,1896, p. 17).
Expr. partic., rare.
Coûter chaud. Coûter cher. Je m'occupe d'un home pour enfants de déportés, et ça coûte chaud (S. de Beauvoir, Les Mandarins,1954, p. 250).Au fig. Avoir de fâcheuses conséquences. Il en coûte chaud, chez nous, d'être trouvé porteur d'un pistolet : ce sont les travaux forcés (Morand, Londres,1933, p. 317).
Tenir chaud à qqn. Le laisser sans repos ni trêve. Ce drame... qui lui avait tenu chaud pendant l'hiver (A. Daudet, Le Nabab,1877, p. 178).
Souffler chaud (Sainte-Beuve, Correspondance générale, t. 5, 1818-69, p. 311); cf. III A 1 expr. fig.).
Prendre chaud et froid (Michelet, Journal, 1857, p. 346; cf III A 1 méd. physiol.).
b) [À la 3epers. du sing.] Faire chaud. Il fait chaud dans cette chambre comme dans un four (Ac.1798-1878).Il fait grand chaud (M. de Guérin, Journal intime,1833, p. 160).
Lang. parlée. Il fait trop chaud marcher (Proust, Le Temps retrouvé,1922, p. 815).
− Domaine de la personnalité hum.Faire chaud au cœur (E. et J. de Goncourt, Renée Mauperin,1864, p. 141).
Expr. fig. et fam.
Cela ne fait ni chaud ni froid à qqn. Cela le laisse indifférent. Il m'écoutait à peine! ça lui faisait ni chaud ni froid (Céline, Mort à crédit,1936, p. 453).Cela ne fait ni chaud ni froid à qqc. Cela n'y change rien, n'a aucune influence sur. Cela ne faisait ni chaud ni froid à mon avancement (Stendhal, Vie de Henry Brulard, t. 2, 1836, p. 453).
Il fait chaud (à une bataille). Il y a du danger, des risques sérieux :
7. De grandes batailles, il n'y en a pas; mais ce qu'ils appellent des affaires de poste. Ce n'est pas qu'il n'y fasse chaud aussi; mais tout le monde n'en est pas, ... Sénac de Meilhan, L'Émigré,1797, p. 1893.
Il fera chaud (avec une proposition temporelle ou conditionnelle). Il ne se produira pas de sitôt que. Si jamais je vous cède ma place, eh bien, il fera chaud! (Ponchon, La Muse au cabaret,La Politesse est morte, 1920, p. 284).
c) Avoir chaud. Une rose, qui a trop chaud, se dévêt de ses feuilles, une à une (Renard, Journal,1902, p. 762).
− Domaine de la personnalité hum.Autrefois son âme avait froid, maintenant elle avait chaud (Hugo, Les Misérables,t. 1, 1862, p. 506).
Spéc., domaine de la sensualité.Vous vous êtes abandonnée à lui comme une servante qui a trop chaud (Claudel, La Jeune fille Violaine, 1reversion,1892, p. 517).
Fam. Avoir eu chaud. Avoir évité de peu un malheur, des ennuis. Mais, « il s'épongea le front », on a eu chaud! (Romains, Les Hommes de bonne volonté, Verdun, 1938, p. 33).
2. Loc. adv.
a) À chaud. Pendant que s'exerce l'action d'une température plus ou moins élevée. Dorure à chaud (cf. H. Fontaine, Électrolyse, 1885, p. 124).
− Domaine de la personnalité hum. :
8. Tout épanchement de cœur se doit faire, il me semble à « chaud », c'est-à-dire dans un mouvement de confiance et d'affection. Bernanos, Lettres inédites,1905, p. 1726.
Spéc., CHIR., PATHOL. En période de fièvre, d'inflammation. Une appendicite aiguë à opérer à chaud, avec menace de péritonite (Simenon, Les Vacances de Maigret,1948, p. 19).
P. métaph. Cette visite artistique ne prenait pas subitement le caractère urgent d'une intervention « à chaud » (Proust, Sodome et Gomorrhe,1922, p. 684).
Au fig. En période de crise :
9. La rébellion d'Algérie a éclaté non par hasard, à ce moment précis, alors qu'au Maroc et en Tunisie il fallait régler « à chaud » le passage d'un état à l'autre. Mauriac, Bloc-notes,1958, p. 385.
b) Tout chaud.
[Avec une nuance temp.] Immédiatement, sur le vif. Il écrit tout chaud, sans réfléchir (Gide, Journal,1907, p. 255).
Très rare. Tout compris, au maximum. Tout chaud, cela ferait 19 000 francs (Lamartine, Correspondance,1830, p. 379).
B.− Emplois interjectifs
1. [Indique une température élevée] Chaud! chaud! Le Marchand de marrons. − Chaud! chaud! les marrons! (A. France, Crainquebille,1905, p. 291).
2. Fam. Chaud! (chaud!), parfois (chaud-là). Allons! Vite! Agissons vite et bien! Chaud! chaud!... Passons au calembour! (Meilhac, Halévy, La Belle Hélène,1865, I, 11, p. 205).
3. Chaud-là! Attention. Je me pensais (...) : « Chaud là, Bélisaire!... Prenons garde qu'il n'arrive pas malheur au moutard » (A. Daudet, Contes du lundi,1873, p. 84).
III.− Emplois subst. (pour désigner des inanimés).
A.− Subst. masc. inv.
1. Température élevée provenant de différentes sources et plus particulièrement du soleil. Souffrir le chaud et le froid (Ac. 1798-1932). Tenir, mettre un plat au chaud (DG). Se tenir au chaud. Il faisait un grand chaud, (...) il lui montra devant eux un ombrage de sapins (G. Sand, Les Beaux Messieurs de Bois-Doré,1858, p. 234).Tout sent l'étuve, la vapeur, le chaud (A. Daudet, Jack, t. 1, 1876, p. 247).
Vieilli. Crever de chaud; mourir, étouffer de chaud (Ac. 1798-1878).
P. méton. Effet produit dans l'air par une forte température. Plaines où de ce temps on voit trembler le chaud (Giono, Le Grand troupeau,1931, p. 14).
Expr. fig.
(Tout) au chaud. En état de quiétude, de paix, à l'abri de tout ennui. Tout au chaud, volets clos, elle [la conscience] s'anéantit (Sartre, Situations I,1947, p. 33):
10. [Le curé de Torcy]. − (...) les pauvres écrivains bien pensants (...) s'imaginent qu'un bonhomme est à l'abri dans l'extase, qu'il s'y trouve au chaud et en sûreté comme dans le sein d'Abraham. En sûreté!... Bernanos, Journal d'un curé de campagne,1936, p. 1041.
Souffler le chaud et le froid. Changer alternativement d'avis, d'opinions (cf. Stendhal, Vie de Henry Brulard, t. 2, 1836, p. 261).
Rem. On rencontre ds la docum. les mots composés. a) Chaud-boire, lang. région. (Ouest, vraisemblablement). Boisson chaude (cf. J. de La Varende, Contes sauvages, 1938, p. 48). b) Chaud-et-froid. Alternance de fortes et de faibles températures. La fournaise d'Almeria, le chaud-et-froid de Tanger (Montherlant, La Petite Infante de Castille, 1929, p. 588).
Spéc., MÉD., PHYSIOL. Température propre à un corps, à une plante, à une de ses parties, ou provoquée par des causes extérieures (maladies, émotions). Se sentant le chaud l'un de l'autre, ils se parleraient doux (Ramuz, Derborence,1934, p. 179).
Chaud et froid. Refroidissement pouvant entraîner diverses maladies (rhume, grippe, bronchite) :
11. L'orateur funèbre, ayant pris un chaud et froid au dernier enterrement, traînait un mauvais rhume à fièvre et à grosse toux creuse... A. Daudet, L'Évangéliste,1883, p. 278.
P. métaph. En littérature, il faut arriver doucement, de peur d'attraper un chaud et froid (Renard, Journal,1895, p. 264).
Rem. On rencontre ds la docum. le régionalisme (Centre-Ouest) chaud-ferdis. Refroidissement (cf. Genevoix, Raboliot, 1925, p. 56).
2. Domaine de la personnalité hum.
a) État moral d'une personne, fait d'ardeur intérieure, de sentiments vifs favorables ou défavorables. Ainsi passons-nous du froid au chaud, (...), tantôt bouillants d'ardeur, (...), tantôt froids et las (Bernanos, Sous le soleil de Satan,1926, p. 301).
b) Ce qui est sensuel, empreint de sensualité, de réalisme. Lecture (...) du voyage pornographique de Gautier, (...); du chaud, du cru, du dru (E. et J. de Goncourt, Journal,1857, p. 427).
c) Domaine de l'activité hum.(Cf. I B 2 d; l'adj. est employé comme neutre).Oh! ça (sic) été d'un chaud! On a crié à faire venir les sergents de ville! (E. et J. de Goncourt, Manette Salomon,1867, p. 225).
Rem. On rencontre ds la docum. le subst. masc. composé chaud-vif, dans lequel chaud a une valeur intensive. À mesure qu'il entrait dans le chaud-vif de son malheur (Giono, Un de Baumugnes, 1929, p. 45).
d) Loc. prép. [Avec une nuance temp.] Sur le chaud de. Instantanément, sur le coup de. J'ai encore mon habit au dos et j'écris sur le chaud de la soirée (E. et J. de Goncourt, Journal,1863, p. 1248).
B.− Subst. fém.
1. TECHNOL. Degré de température nécessaire à certaines matières (fer, verre) pour les travailler, variable suivant le but recherché :
12. On corroie son étoffe de fer au gros marteau, on lui flanque deux autres chaudes suantes; si le fer a été surchauffé, on le rétablit par des chaudes grasses, et à petits coups. Et puis on étire l'étoffe, ... Hugo, Les Travailleurs de la mer,1866, pp. 171-172.
2. Fam. Flambée qui réchauffe rapidement, chaleur qui en résulte. Une rentrée par le brouillard, une promenade dans les prés mouillés, tout devient prétexte à une chaude (P. Arène, Contes de Paris et de Provence,1887, p. 61).
3. [Avec une nuance temp.] À la chaude, sur la chaude. Sur le champ, immédiatement. Franz partit tout de suite, à la chaude (Bourges, Le Crépuscule des dieux,1884, p. 150):
13. Le soir même du passage de Monseigneur, ayant ainsi appris que le Barthaut ignorait le latin, elle alla sur la chaude en faire bruit au pas des portes. Pourrat, Gaspard des montagnes,Le Château des sept portes, 1922, p. 169.
Prononc. et Orth. : [ʃo], fém. [ʃo:d]. Littré note que : ,,le d ne se lie pas [qu'] au plur. l's se lie``. Grammont Prononc. 1958, p. 131 signale qu'on ne lie plus un chau(d) et froid. Ds Ac. 1694-1932. Homon. chaux, chaut (peu me-). Étymol. et Hist. I. Adj. A. 1. 1100 « qui a une température élevée » (Roland, éd. J. Bédier, 950); d'où fig. 1165 chaudes lermes (Benoit, Troie, éd. L. Constans, 12753); 2. ca 1170 « qui a gardé une chaleur transmise » fer chaut (Benoit, Ducs de Normandie, éd. C. Fahlin, 15626); p. ext. 3. 1243 « récent » chaude novelle (Ph. de Novare, Quatre Ages, éd. M. de Fréville, XIII ds T.-L.). B. 1. 1165 fig. d'ire chauz (Benoit, Troie, éd. L. Constans, 30132); 2. p. ext. 1275 « sensuel » (J. de Meung, Rose, éd. F. Lecoy, 8262); 3. 1285 « qui donne une sensation de chaleur, fiévreux » (Adenet Le Roi, Cléomades, éd. van Hasselt, 7312 ds T.-L.). II. Subst. 1. subst. masc. 1100 « haute température (de l'atmosphère) » (Roland, éd. J. Bédier, 1011); fig. ca 1236 (G. de Lorris, Rose, éd. F. Lecoy, 3182 : Ce ne me fet ne froit ne chaut); 1580 au plus chaud de la meslee (Montaigne, liv. I, ch. XLVIII, p. 184 ds Gdf. Compl.); 2. subst. fém. a) av. 1511 a la chaulde « dans la première chaleur » (Commynes, VI, 5 ds Littré); b) 1611 métall. (Cotgr.). Du lat. cal(i)dus « chaud » au propre et au fig. Fréq. abs. littér. : 7 126. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 5 930, b) 12 414; xxes. : a) 12 354, b) 11 163. Bbg. Christmann (H. H.). Lateinisch calere in den romanischen Sprachen mit besonderer Berücksichtigung des Französischen. Wiesbaden, 1958. − Gassen (C. Th.). Z. rom. Philol. 1961, t. 77, pp. 180-184. − Gottsch. Redens. 1930, passim.Goug. Lang. pop. 1929, p. 99. − Goug. Mots t. 2 1966, pp. 17-19. − Gougenheim (G.). B. Soc. Ling. 1959, t. 54, pp. 108-109. − Pauli 1921, p. 36. − Quem. 2es. t. 2 1971. − Spitzer (L.). Yiddisch (t)schale(n)t : Französisch chaud? Mod. Lang. Notes. 1946, t. 61, pp. 101-104.

Wiktionnaire

Adjectif - français

chaud \ʃo\

  1. De température plus haute que la normale, de température élevée.
    • La journée a été très chaude.
  2. Qui a ou qui donne de la chaleur, calorifère.
    • Le soleil est bien chaud aujourd’hui.
    • Bain chaud.
    • Fer chaud.
    • Four chaud.
    • Mettre quelque chose sous les cendres chaudes.
    1. (En particulier) En parlant de certains vêtements.
      • Cet habit, ce manteau est bon et chaud.
  3. (Par analogie) Brillant et vigoureux, tirant vers le rouge, l’orange ou le jaune.
    • Ton chaud, coloris chaud.
    • Un tableau chaud de couleur.
  4. (Par analogie) Récent, qui n’a pas encore eu le temps de refroidir.
    • Les blessés hurlants, les brûlures, les corps cassés, le désespoir qui règne dans le petit hôpital de quartier de Kamechliyé sont les échos d’un massacre aux victimes encore chaudes. — (Allan Kaval, Réduits à solliciter le renfort de Damas, les Kurdes pleurent la fin d’un monde, Le Monde. Mis en ligne le 14 octobre 2019)
    • Cela est encore tout chaud.
    • Il m’apporta la nouvelle toute chaude.
  5. Prompt, qui se met facilement en colère.
    • Il est chaud et emporté.
    • Il a la tête chaude.
    • Avoir le sang chaud.
  6. En chaleur, en rut.
    • Chienne chaude.
  7. (Par extension) Qui est érotique.
  8. (Nucléaire) Se dit d’un local ou d’une installation contenant ou pouvant contenir des matières fortement radioactives.
    • Laboratoire chaud.
  9. (Figuré) Qui donne un sentiment de danger.
    • Donner une alarme bien chaude. On a eu chaud !
    • Elle a expliqué que la réduction de 25% de contacts passe par une combinaison des efforts individuels et de restrictions sanitaires qui peuvent être imposées dans les zones chaudes. — (Émilie Bergeron, Le fédéral appelle les Canadiens à réduire leurs contacts, Le Journal de Montréal, 02 novembre 2020)
  10. (Figuré) Sanglant.
    • La dispute, la querelle fut chaude.
  11. (Figuré) (Mélioratif) Ardent, zélé, passionné.
    • C’est un homme chaud en amitié. Un ami chaud.
    • Un chaud partisan. Être chaud sur une affaire.
    • Le visage de Félicité s’empourpra d’une joie chaude. Elle se mit sur son séant, frappant comme une enfant dans ses mains sèches de petite vieille. — (Émile Zola, La Fortune des Rougon, G. Charpentier, Paris, 1871, ch. III ; réédition 1879, p. 102)
    • Au départ il n’était pas très "chaud", et finalement, si c’était à refaire, il dirait oui sans hésiter : […] — (SudOuest.fr, Un homme de 88 ans opéré du cœur sous hypnose à Lille, sans anesthésie "lourde" sur SudOuest.fr. Mis en ligne le 25 septembre 2018)
  12. (Familier) (Mélioratif) Motivé, avoir envie de.
    • Qui est chaud pour aller boire un verre ?
    • Je suis chaud pour venir voir le match chez toi.
  13. (Familier) (Populaire) Difficile, compliqué
    • Cet exercice de maths est chaud !
    • Un accident archi archi violent (...) L’accident est flippant », s’émeut, par exemple, Ying Yang. « On n’y comprend absolument rien », n’en revient pas une autre. « Chaud de voir autant de véhicules d’urgence », raconte une troisième — (Élie Julien et Denis Courtines, « Paris : un grave accident de la route fait une quinzaine de blessés dans le XIIIe arrondissement », dans Le Parisien (www.leparisien.fr/paris-75), 11 décembre 2021)
  14. (Canada) (Familier) Ivre.
    • C’est juillet en mai, il fait chaud, alors on se met chaud sur le bord de l’eau. — (Danièle Lorain, Le beach party!, Le Journal de Québec, 23 mai 2021)
    • Être complètement chaud.

Adverbe - français

chaud \ʃo\ invariable

  1. Chaudement.
    • Se tenir chaud. Boire chaud. Manger chaud.
Wiktionnaire - licence Creative Commons attribution partage à l’identique 3.0

Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition (1932-1935)

CHAUD, AUDE. adj.
Qui a ou qui donne de la chaleur. Le soleil est bien chaud aujourd'hui. Temps chaud. Climat chaud. La journée a été très chaude. Eau chaude. Bain chaud. Fer chaud. Four chaud. Mettre quelque chose sous les cendres chaudes. Prendre un bouillon chaud. Pâté chaud. Il faut manger cela tout chaud. Une chambre chaude. Avoir les pieds chauds, les mains chaudes. Se tenir chaud. Elliptiquement, Boire chaud. Manger chaud. Pleurer à chaudes larmes, Pleurer abondamment. Prov. et fig., Il faut battre le fer pendant qu'il est chaud. Voyez BATTRE. Main chaude, Jeu où une personne, courbée sur les genoux d'une autre et les yeux fermés, reçoit des coups dans une de ses mains, qu'elle tend derrière elle, et doit deviner qui l'a touchée. Jouer à la main chaude. Prov. et fig., Le rendre tout chaud, Se venger promptement de quelque tort qu'on a reçu, ou Faire une repartie vive et prompte à un propos piquant. Il m'a joué un mauvais tour, mais je le lui ai rendu tout chaud. Être chaude, se dit des Femelles de quelques animaux et signifie Être en chaleur. Chienne chaude. Il signifie aussi Qui conserve et augmente la chaleur naturelle du corps en parlant de certains vêtements. Cet habit, ce manteau est bon et chaud. Prov. et fig., Tomber de fièvre en chaud mal, Tomber d'un état fâcheux dans un pire. Il signifie au figuré Qui est ardent, zélé, passionné. C'est un homme chaud en amitié. Un ami chaud. Un chaud partisan. Être chaud sur une affaire. En termes de Peinture, Ton chaud, coloris chaud, Ton, coloris brillant et vigoureux. On dit aussi dans ce sens Un tableau chaud de couleur. En termes de Guerre, Action, affaire chaude, Attaque chaude, Action, affaire, attaque où le combat est sanglant. On dit, par extension, dans le langage ordinaire. La dispute, la querelle fut chaude. Alarme chaude, Grande et soudaine alarme. Donner une alarme bien chaude. Il signifie encore figurément Qui est prompt, qui se met facilement en colère. Il est chaud et emporté. Il a la tête chaude. On dit dans le même sens Avoir le sang chaud. Il signifie quelquefois Qui est récent. Cela est encore tout chaud. Il m'apporta la nouvelle toute chaude. Ce sens est familier. Fig. et fam., Tout chaud, tout bouillant, Avec empressement, sans perdre un moment. Il est venu, tout chaud, tout bouillant, me faire part de sa découverte. Il s'emploie aussi comme nom masculin, dans le sens de Chaleur. Il fait chaud, grand chaud. Avoir chaud. Souffrir le chaud et le froid. Prov. et fig., Souffler le chaud et le froid, Louer et blâmer une même chose, parler pour et contre une personne, être tour à tour d'avis contraires. Fig. et fam., Cela ne me fait ni froid ni chaud, se dit d'une Chose à laquelle on est indifférent. Cela ne fait ni chaud ni froid, se dit de Ce qui ne sert ni ne nuit à une affaire. Tenir au chaud, mettre au chaud un plat, Empêcher qu'il ne se refroidisse. Tenir chaud signifie Préserver du froid, garder ou augmenter la chaleur naturelle du corps. Cet habit vous tiendra chaud. Elle a pris une robe qui lui tiendra chaud.

À LA CHAUDE, loc. adv. Sur l'heure, dans le premier moment. Cela s'est fait à la chaude. On attaqua l'ennemi à la chaude. Il est familier et il a vieilli. En termes de Chirurgie, Opérer à chaud. Voyez OPÉRER.

Littré (1872-1877)

CHAUD (chô, chô-d' ; le d ne se lie pas, un ami chaud à nous servir, dites : chau à ; Chifflet, Gramm. p. 212, fait même remarque ; au pluriel l's se lie : des amis chau-z à) adj.
  • 1Qui a, qui donne ou produit de la chaleur. Dans ces climats chauds, les hommes n'imaginèrent point de plus grande béatitude que les ombrages et les murmures des eaux, Voltaire, Pr. de Babyl. 4. Le comte de Guiche disait des merveilles des esprits de vos pays chauds, Sévigné, 127. Que faisiez-vous au temps chaud ? La Fontaine, Fab. I, 1.

    Fig. et familièrement. Avoir les pieds chauds, jouir des commodités de la vie.

    Fig. Pour lui il n'y a rien de trop chaud, ni de trop froid, il prend tout et de toutes mains. Dame, demoiselle, bourgeoise, paysanne, il ne trouve rien de trop chaud ni de trop froid pour lui, Molière, le Festin, I, 1.

    Fig. Avoir la main chaude, gagner plusieurs fois de suite à un jeu où le gagnant fait toujours, ce qui, pour ainsi dire, lui entretient la main chaude.

    Main chaude, jeu où l'un des joueurs tient une main renversée sur son dos, et doit deviner celui qui frappe dedans. Ce jeu se nomme ainsi, parce que la main, souvent frappée, s'échauffe.

    Pleurer à chaudes larmes, abondamment. Je ne désespère pas de sa conversion que tous les gens de bien demandent au ciel à chaudes larmes, Guez de Balzac, liv. II, lett. 5. Au point d'en pleurer à chaudes larmes, Rousseau, Conf. II.

    Fig. et familièrement. Cela est trop chaud, on n'y peut pas toucher, c'est chose délicate, dangereuse. Ce fut M. d'Alet qui fit sa cour, en se récriant pour M. de Paris ; ce nom présentement n'est plus trop chaud, il a soufflé dessus, Sévigné, 466.

  • 2Qui garde encore une portion de la chaleur qui a servi à la préparation. Un pâté tout chaud. Ce pain, ce gâteau est encore tout chaud du four.

    Fig. Cet ouvrage est encore tout chaud de la forge, il sort des mains de l'auteur. Lorsqu'ils [les journalistes] s'imposent la loi de ne parler que des ouvrages encore tout chauds de la forge, Montesquieu, Lett. pers. 108.

    Le rendre tout chaud à quelqu'un, le rendre chaud comme braise, riposter, repartir incontinent et vertement.

    Fig. Prompt, tout récent. Les récompenses toutes chaudes ont un prix merveilleux. Le soufflet sur ma joue est encore tout chaud, Racine, Plaid. II, 4. Ce petit conte est tout chaud, il faut qu'il passe, Sévigné, 455. Les plaisanteries ne sont bonnes que quand elles sont servies toutes chaudes, Voltaire, Lett. Chalotais, 21 mars 1763.

  • 3Qui conserve la chaleur, qui garantit au froid. Ce manteau est bon et chaud. Une étoffe chaude.
  • 4Qui augmente la chaleur intérieure du corps. Les liqueurs alcooliques, les épices sont chaudes.

    Être chaude, être en rut en parlant des femelles de quelques animaux.

    Fièvre chaude, fièvre accompagnée de délire et d'extrême agitation.

    Chaud mal, le même que fièvre chaude.

    Fig. Tomber de fièvre en chaud mal, tomber d'un état fâcheux en un pire. être chaud de vin [être ivre], Voltaire, Pr. de Babyl. 4.

  • 5 Fig. Ardent, passionné, vif, emporté. Tempérament chaud. J'eus le sang un peu chaud et le bras un peu prompt, Corneille, Cid, II, 1. Près d'un esprit si chaud et si fort emporté Suréna dans ma cour est-il en sûreté ? Corneille, Suréna, V, 1. Ma femme bien souvent a la tête un peu chaude, Molière, Femmes sav. II, 5. Et d'un sang un peu chaud réprimant les bouillons, N'oublions pas tous deux devant qui nous parlons, Molière, D. Garcie, III, 3. Le Marseillais, Provençal un peu chaud, La Fontaine, Quipr. Un jour pourtant d'humeur un peu trop chaude, Boileau, Épigr. III. … je vois bien où tend tout ce discours trompeur, Reprend le chaud vieillard ; le prélat vous fait peur, Boileau, Lutr. IV. Les Cévennes, pays peuplé d'ignorants et de cervelles chaudes, Voltaire, Louis XIV, 36. On craint que quelques têtes chaudes n'attaquent quelques articles auxquels il est si aisé de donner un mauvais sens, Voltaire, Lett. Damilaville, 28 avril 1766.
  • 6Zélé. Un chaud partisan. Être chaud sur une affaire. S'il se montre trop chaud à suivre la vertu, Régnier, Sat. XVI. Indocile à la paix et trop chaud à la guerre, Régnier, Épît. I. Un roi qui aime mieux qu'on le blâme d'être un peu trop chaud quand il voit les ennemis que trop sage, Pellisson, Convers. de L. XIV devant Lille, p. 63. Je crois qu'un ami chaud et de ma qualité N'est pas assurément pour être rejeté, Molière, Mis. I, 2. Faites état de moi, monsieur, comme du plus chaud de vos amis, Molière, Impromptu, 3.

    Familièrement. N'être ni chaud ni froid, rester indécis, indifférent entre deux partis.

  • 7Vif, animé. Style chaud. Attaque chaude. La dispute fut chaude.

    En termes de guerre, affaire chaude, action chaude, chaude journée, engagement sanglant et disputé.

    En termes de peinture, ton chaud, coloris chaud, ton, coloris brillant et vigoureux. Tableau chaud de couleur.

    Alarme chaude, vive alarme. Savoir me retirer des plus chaudes alarmes, Régnier, Épît. II. Remettez-vous, monsieur, d'une alarme si chaude, Molière, Tart. V, 7. Harcourt leur donna des alarmes si chaudes…, Saint-Simon, 206, 18.

    La donner bien chaude, l'avoir bien chaude, donner, avoir une grande alarme. Mon front l'a, sur mon âme, eu bien chaude pourtant [l'a échappé belle], Molière, Sgan. 22.

  • 8Chaud, adv. Servir, boire, manger chaud.

    Tenir chaud, préserver du froid. Cette robe lui tiendra chaud.

    Se tenir chaud, se préserver du froid. Ils se tiennent chaud au poêle.

    Tout chaud, loc. adv. Tout de suite.

    Chaud ! chaud ! vite, sans tarder. Très familier.

  • 9À la chaude, loc. adv. À l'instant, vivement. Mais il faut à la chaude Le gripper aux cheveux, Scarron, Jodelet, II, 6. À la chaude, les cantons protestants firent rendre par ceux de Neuchâtel un jugement provisionnel, Saint-Simon, 181, 182. M. le duc, toujours furieux, ne put être induit à chercher à la chaude à replâtrer l'affront, Saint-Simon, 99, 54.
  • 10 Substantivement. Chaleur. Avoir chaud. Je mourais de chaud, Sévigné, 42. Nous avons chaud nous autres, il n'y a plus qu'en Provence où l'on ait froid, Sévigné, 197. L'oiseau que… Le vain courroux des vents berce au chaud sur sa branche, Lamartine, Joc. III, 117.

    Il fait chaud, on ressent de la chaleur. Il faisait très chaud dans cette chambre. Il fait trop chaud ici.

    Il fait chaud, la température est chaude.

    Fig. Il faisait chaud à cette bataille, l'action était vive, périlleuse. Il était à la tranchée partout où il faisait chaud, Sévigné, 301. Nous nous sommes vus en des lieux où il faisait fort chaud, Molière, Préc. 12.

    La chaleur du jour. Le chaud, la solitude l'invitèrent d'abord.

    Souffler le chaud et le froid, louer et blâmer une même chose, être tour à tour d'un avis contraire. Arrière ceux dont la bouche Souffle le chaud et le froid, La Fontaine, Fabl. V, 7.

    Cela ne fait ni chaud ni froid, cela ne fait rien, ne sert ni ne nuit. Il ne vous fera ni chaud ni froid, Sévigné, 454. Cela ne vous fait ni chaud ni froid, ni bien ni mal, plaisir ni peine, Courier, Lett. I, 209.

    Fig. Je n'ai jamais senti ni froid ni chaud pour vous, Regnard, Ménech. II, 5. Votre bourse est… Un thermomètre sûr, tantôt bas, tantôt haut Marquant de votre cœur ou le froid ou le chaud, Regnard, Joueur, I, 6.

PROVERBES

Si vous n'avez rien de plus chaud, vous n'avez que faire de souffler, vous vous flattez d'une vaine espérance.

Froides mains, chaudes amours, c'est-à-dire la fraîcheur des mains annonce ordinairement un tempérament ardent.

Il faut battre le fer pendant qu'il est chaud, c'est-à-dire il faut saisir l'occasion favorable.

REMARQUE

C'est une façon de parler populaire mais fautive, de dire : il fait plus de chaud qu'hier. Il faut dire : il fait plus chaud qu'hier. Faire chaud est une locution faite, dans laquelle plus n'intervient pas pour changer le rapport des termes.

SYNONYME

LE CHAUD, LA CHALEUR. Le chaud est la qualité de tout ce qui est chaud ; la chaleur est la qualité active qui fait qu'un corps est chaud. On sentira la nuance dans ces phrases : le chaud du jour, la chaleur du jour. Le chaud du jour, c'est le temps où le jour est le plus chaud ; la chaleur du jour est l'impression qu'un jour chaud nous fait sentir. Nous sortîmes au chaud du jour plutôt que pendant la chaleur du jour. La chaleur du brasier (et non le chaud) était si grande. Dans les qualités élémentaires qu'ils admettaient, les anciens comptaient le chaud, non la chaleur.

HISTORIQUE

Xe s. E faciebat grant iholt, Frag. de Valenc. p. 468.

XIe s. Et endurer et granz chalz et granz freiz, Ch. de Rol. LXXVII. Granz est li calz, si se leve la poudre, ib. CCLXVI. Nous les ferons [nos épées] vermeilles de chald sang, ib. LXXIV.

XIIe s. Icel jour fit mout caut, et li ciel fu serin, Ronc. p. 194. Car li sans et li chals l'avoit forment grevé, ib. p. 195. A ! mult par est la vie del chaitif humme grieve ; Or est chalz, or est freiz, cume cele eve tieve, Th. le mart. 92. E Deus de rechief Samuel apela, e Samuel chalt pas leva et vint al evesche, Rois, 11.

XIIIe s. Il la recuevrent chaut et de gris et d'ermin, Berte, LV. Car nus sens n'i peuist soffire, Tant estoit de chaude matire, la Rose, 8332. Omicides, si est quant aucuns tue aucun en caude mellée, Beaumanoir, XXX, 6. L'yaue devenoit, ou [au] chaut du jour, aussi froide comme de fonteinne, Joinville, 220. Il looit [conseillait] que il se traisit [retirât] sur le flum, pource que ses serjans eussent à boire ; car le chaut estoit jà grant levé, Joinville, 226.

XIVe s. Et comme en esté par grant chaut l'en ne dit pas à un homme ou deffent que il ne sue, Oresme, Eth. 72. Por ce sont congneuz les principes en science naturel comme cestui : tout feu est chaud, Oresme, ib. XI, 13.

XVe s. Le connestable de France, qui savoit d'armes ce qui en est, et qui sentoit les Anglois chauds, bouillans et aventureux, Froissart, II, II, 32. Couroient ses gens tout le païs d'environ, et ne laissoient rien à prendre s'il n'estoit trop chaud, trop froid ou trop pesant, Froissart, liv. I, p. 291, dans LACURNE. Messire Enguerrant estant chault, non sentant le meschief qu'il avoit, cuyda hausser sa hache, Jeh. de Saintré, ch. 42. Par luy je reçoy Souvent froit et chault ; Puisqu'estre ainsi fault, Remede n'y voy, Orléans, Rond. Si ne souffiroit de donner exemple, ni ung ny plusieurs, quand bien, par l'espace de deux mil ans, Dieu a ainsi traictié les Juifs entre chault et froit, Chastelain, Chron. du duc Philippe, Proesme. Si les fit boire un coup et eux refreschir, car grand chaud faisoit, Rouciq. II, ch. 20. Et plusieurs prins en la ville, lesquelz furent penduz à la chaulde, Commines, VI, 5. La guerre est telle qu'il faut besongner selon le loisir qu'on a, et fault proceder aucunes fois froit, aucunes fois chault, le Jouvencel, f° 29, dans LACURNE. Sire, dist la dame, sauf vostre grace ; car vos parlers ne font ne froit ne chault, Perceforest, t. IV, f° 48.

XVIe s. Icy commença Homenaz jecter grosses et chauldes larmes, et battre sa poictrine, Rabelais, Pant. IV, 53. Sur la chaulde [au moment même], Montaigne, I, 27. Souvent il tastoit s'ils estoyent trop chauds, Montaigne, I, 100. Boire chauld, Montaigne, I, 164. C'est souffler de mesme bouche le chauld et le froid, Montaigne, I, 249. Nous retombons tousjours de fiebvre en chaud mal, Montaigne, I, 283. Les Grecs descrioient les tisserandes, d'estre plus chauldes que les aultres femmes, Montaigne, IV, 189. Il ne savoit à qui s'en prendre ; mais, à la chaude [tout à coup], vint saisir un gentilhomme le plus prochain de lui…, Despériers, Contes, LXXXII. M. d'Andelot, qui ne trouvoit jamais rien trop chaud [dangereux], dit qu'il se failoit retirer au pas, Lanoue, 650. Leur camp, ayant pris l'alarme très chaude, commença à tirer canonnades sur canonnades, Lanoue, 661. Je cuiday suyvre le mesme chemin à la chaude, sans l'humanité de Monseigneur, Lanoue, 689. Pleurant à chaudes la mes, Amyot, Cam. 62. Chault de l'ardeur de la bataille, Amyot, Pélop. et Marcel. comp. 5. Il faisoit un chaud picquant et estouffé, D'Aubigné, Faen. III, 7. Comme un homme determiné, qui ne trouve rien de trop chaud ni de trop froid, D'Aubigné, Vie, XXVIII. Peu de gens voulant coudre la besongne que cette chaude teste entreprenoit, il se mit à pleurer chaudement, D'Aubigné, Hist. I. 303. La mere de famille se prend garde des meubles qui defaillent, dont on fait faire la recherche à la chaude, De Serres, 882. Rien ne lui est trop chaud ni trop froid, H. Estienne, Précel. p. 77. Chaud à l'œuvre, H. Estienne, Conf. du lang. fr. avec le grec, p. 103. Comme la chaleur de leur aage les pousse qui ne doute de rien et qui ne trouve rien de trop chaud ni trop froid, sinon au toucher, Montbourcher, Du gay debat, f° 3, dans LACURNE.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

CHAUD.
1 Fig. Avoir les pieds chauds (voy. PIED, n° 1). Ajoutez :
11 Populairement. Il fera chaud, se dit ironiquement pour exprimer qu'on ne sera pas repris à faire quelque chose. Quand je reviendrai ici, il fera chaud.

REMARQUE

Ajoutez :

2. La remarque 1 condamne il fait plus de chaud comme populaire ; cependant Malherbe a dit : Le muletier est nu-pieds, et si, ce n'est point qu'il ait trop de chaud, Lexique, édit. L. Lalanne ; et Mme de Sévigné écrit à sa fille le 8 avril 1671 : Je reviens, après m'être promenée aux Tuileries, avec une chaleur à mourir et dont je suis triste, parce qu'il me semble que vous avez encore plus de chaud…

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France Terme

Se dit d'un local ou d'une installation contenant ou pouvant contenir des matières fortement radioactives.

FranceTerme, Délégation générale à la langue française et aux langues de France

Étymologie de « chaud »

De l’ancien français chaut, chalt, du latin cal(ĭ)dus, même sens.
Wiktionnaire - licence Creative Commons attribution partage à l’identique 3.0

Picard, keud, caud ; provenç. cald, caut ; anc. catal. calt ; espagn. et portug. calido ; ital. caldo ; du latin calidus, chaud (voy. CHALEUR). La forme iholt rencontrée dans un texte du Xe siècle n'est point inexplicable : il faut que l'on prenne ih pour une manière insolite de représenter le son ch.

Version électronique créée par François Gannaz - http://www.littre.org - licence Creative Commons Attribution

Phonétique du mot « chaud »

Mot Phonétique (Alphabet Phonétique International) Prononciation
chaud ʃo

Fréquence d'apparition du mot « chaud » dans le journal Le Monde

Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.

Évolution historique de l’usage du mot « chaud »

Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.

Citations contenant le mot « chaud »

  • Il faut battre le fer quand il est chaud.
    Plaute
  • Une journée commence mal quand le bain est plus chaud que le thé.
    José Artur
  • Quand le coeur est chaud, on n'a pas froid au corps.
    Lao She — Quatre générations sous un même toit
  • Il faut juger à froid et agir à chaud.
    Paul Valéry
  • Une parole venue du coeur tient chaud pendant trois hivers.
    Proverbe chinois
  • C’est juste ça l’amour : un courant d’air chaud sur une vie glacée.
    Nelly Harrau — Fraise
  • Le mariage, au contraire de la fièvre, commence par le chaud et finit par le froid.
    Georg Christoph Lichtenberg
  • Celui qui s’est brûlé en mangeant trop chaud, souffle même sur un morceau froid.
    Proverbe grec antique
  • Il va faire beau, mais aussi très chaud cette semaine dans le Var
    Var-Matin — Il va faire beau, mais aussi très chaud cette semaine dans le Var - Var-Matin
  • Agathe Auproux est donc une source d’inspiration pour les vêtements, mais également les complexes. Elle semble se libérer et elle met aussi au placard toutes les tendances de la mode, les diktats de la société qui peuvent clairement entacher votre existence. La jeune femme a également pu revivre à la fin du confinement puisqu’elle a pu enfin retrouver la plage, le soleil et le sable chaud.
    Barbanews.com — Agathe Auproux : c’est assez chaud ! Les fans adorent ses nouvelles tenues !
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Traductions du mot « chaud »

Langue Traduction
Anglais hot
Espagnol caliente
Italien caldo
Allemand heiß
Portugais quente
Source : Google Translate API

Synonymes de « chaud »

Source : synonymes de chaud sur lebonsynonyme.fr

Antonymes de « chaud »

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Nombre de points du mot chaud au scrabble : 11 points

Chaud

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