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Payer

Définitions de « payer »

Trésor de la Langue Française informatisé

PAYER, verbe

I. − Empl. trans. dir.
A. − Qqn paye qqc. (à qqn)
1.
a) S'acquitter, par un versement, de ce qui est dû. Synon. régler.Payer une amende, une taxe, un procès; payer ses dettes, ses impôts, ses intérêts, ses échéances. Le jour où il [le contribuable] paie ses contributions est le meilleur de sa vie. Cela expie son égoïsme et sanctifie son bien souvent mal acquis et dont il fait mauvais usage (Renan,Avenir sc.,1890, p.511):
1. ... ne voit-on pas un extracteur comme Chambeyron, qui exploite certaines mines pour le compte de Mmede Chatellus, faire sortir une partie du charbon par une galerie qui rejoint une mine dont il est propriétaire, pour éviter de payer le quart franc porté au contrat. E. Schneider, Charbon,1945, p.129.
Expr. Les battus paient l'amende. V. amende A 2.
Proverbe. Qui paie ses dettes s'enrichit. V. enrichir A.
Loc. fig.
Payer ses dettes à la justice, à la société. V. dette C 1.
Payer le tribut (à qqc.). Subir les pénibles conséquences (de quelque chose):
2. L'absorption accidentelle de liquides caustiques acides ou alcalins provoque au niveau de l'oesophage des brûlures profondes, étendues (...). Ce sont malheureusement les enfants qui paient le plus lourd tribut à cette affection. Quillet Méd.1965, p.136.
Payer son tribut à la nature. Mourir. (Dict.xixeet xxes.).
b) En partic. [Le compl. désigne le montant de la somme à verser pour s'acquitter] Donner. L'ouvrier qui, pour un revenu de 1000 Fr., paye 125 Fr. au fisc, rend à l'ordre public une demi-part, soit un huitième de son revenu (Proudhon,Syst.contrad. écon., t.1, 1846, p.269).Pour un achat d'à peu près douze mille francs, Germaine a dû verser cinq mille, et elle paie six pour cent d'intérêt sur le reste (Romains,Hommes bonne vol.,1932, p.123).
2.
a) Verser une somme d'argent en échange de quelque chose (objet, travail, loisir). Payer une marchandise, sa place de cinéma, sa chambre d'hôtel, des travaux dans sa maison; payer qqc. cher, bon marché; payer sa part (de qqc.); travail bien, mal payé; c'est bien payé. Les élèves sont des apprentis qui prennent part à la vie et à la gloire des maîtres, et non des amateurs qui se sentent libres sitôt qu'ils ont payé la leçon (Taine,Philos. art, t.1, 1865, p.212).Colbert donna des instructions strictes, déclarant que le roi ne se chargeait de payer que les chemins ou les ouvrages importants, laissant les autres au budget des villes (P. Rousseau, Hist. transp.,1961, p.156).Un épicier achète du sucre pour une somme de 5000 F; mais il n'a pas dans l'immédiat les fonds nécessaires pour payer son sucre. Il demande un délai (Lesourd, Gérard,Hist. écon.,1968, p.63).
Congé payé. V. congé B 2.
Payer le prix de qqc. La clientèle peut payer le prix élevé des places [de voyage en avion] (Albitreccia,Gds moyens transp.,1931, p.139).
Proverbe. Qui casse les verres les paie. V. casser I A 1.Payer la casse, les pots cassés. V. casser I A 1.
Loc. fig. Payer les violons (du bal). Faire les frais de quelque chose sans en avoir le profit. (Dict.xixeet xxes.).
b) En partic. [Le compl. second. désigne le montant de la somme versée en échange de qqc.] Acheter. J'ai plus de profit à vendre (...) des oeufs, quoique je les paie déjà six sous pièce (Maurois,Silences Bramble,1918,p.109).Le fauteuil d'orchestre que l'on payait 15 Fr. à l'Opéra de Paris en 1914, coûte aujourd'hui 60 Fr. (Arts et litt.,1936, p.80-12).
Empl. pronom. passif. S'acheter. Le beurre se paie 700 francs le kilo (Vailland,Drôle de jeu,1945, p.41).
c) Au fig.
Acquérir par l'effort et malgré les difficultés. À mon avis, la perfection coûte très cher: on la paye de tout son être, et pour la posséder il faut cesser d'exister (A. France,Thaïs,1890, p.181).C'est le prix dont il faut payer la liberté (Vedel,Dr. constit.,1949, p.246).
Empl. pronom. passif. [Un] monde où chaque pas en avant se paie d'un effort douloureux (Bernanos,Soleil Satan,1926, p.146).
Subir les conséquences de ses actes, expier. V. badauderie ex.4:
3. Les armées alliées occupent toute l'Allemagne et le peuple allemand a commencé à payer les crimes horribles commis sous le commandement de ceux que, dans l'heure de la victoire, il a approuvés ouvertement et auxquels il a obéi aveuglément. Charte Nations Unies,1946, p.143.
Locutions Payer cher qqc. Obtenir un avantage apparent ou momentané à un prix qui se révèlera très élevé. C'est vilain, la vie: Si on y trouve une fois un peu de douceur, on est coupable de s'y abandonner et on le paye bien cher plus tard (Maupass.,Pierre et Jean,1888, p.422).V. aussi cher ex. 11.
Il me le paiera, il me la paiera (fam.). Je lui ferai subir violemment les conséquences de ses actes afin de me venger. M. Tancogne n'avait pas l'air trop content. Il faisait comme ça avec son poing, en criant: «Il me la paiera, celle-là! Pour sûr qu'il me la paiera!» (Genevoix,Raboliot,1925, p.213).
Payer qqc. (une faute, un crime) de sa tête, de sa vie. Expier quelque chose (une faute, un crime) en mourant. Nous sommes réduits au silence lorsqu'on nous rappelle que les clercs doivent payer de leur tête le moindre mot que la passion politique leur inspire et qu'au talent se mesure le crime (Mauriac,Bâillon dén.,1945, p.484):
4. Il y a moins de vingt-cinq ans, des européens (l'un au Vietnam, l'autre en Thailande) (...) ont failli payer de leur vie le fait, étant doublement profanes aux yeux des profanes indigènes, d'avoir surpris l'existence de secrets impénétrables. Cuisinier,Danse sacrée,1951, p.108.
3. Le plus souvent fam.
a) Offrir ou proposer d'offrir (quelque chose à quelqu'un). Payer un verre, le cinéma, le restaurant, des fleurs à qqn; payer à boire, à dîner à qqn. Allez au Havre, vous arriverez encore à temps pour voir une pièce, je vous paye le spectacle (Balzac,Modeste Mignon,1844, p.40).Je paie une tournée, cria Mimar. Lucie, un petit quinquina? (Dabit,Hôtel Nord,1929, p.182).Je t'emmène avec moi. Je te paie une cure à Vichy (Cendrars,Bourlinguer,1948, p.43).
b) Empl. pronom. réfl. indir. Il n'avait pas même fait ce fameux voyage à Marseille, que tout bon Provençal se paie à sa majorité (A. Daudet, Tartarin de T.,1872, p.21).Nombre de petites ouvrières nipponnes seraient bien en peine de se payer tous ces peignes de luxe (Rousset,Trav. pts matér.,1928, p.73).
Au fig. S'offrir quelque chose d'agréable. Se payer du bon temps; se payer une tranche de bonheur. Je me suis payé [après l'examen] quatre ou cinq jours de repos, de vagabondages aux Matignons (Colette,Cl. école,1900, p.244).Au fig. S'en payer (une tranche) (pop.). Paraît qu'il s'en est payé dans sa jeunesse (La Varende,Amour sacré,1959, p.7).
Locutions
Se payer le luxe de + inf. V. luxe A 2 b.
Se payer la tête de qqn. Se moquer de lui. Il avait même laissé entrevoir qu'il pourrait bien retenir sur la solde du coupable une partie du prix des fagots. Conan était sorti du bureau tout écumant de rage, en hurlant dans les corridors qu'on ne se paierait point sa tête pour trois bouts de trique (Vercel,Cap.Conan,1934, p.91).
Se payer une femme, un homme (vulg.). Payer pour avoir des rapports sexuels (avec une femme, un homme) et p.ext. avoir des rapports sexuels (avec une femme, un homme). Synon. se farcir, s'offrir, se taper.[Un certain viveur] se paie les femmes les plus haut cotées à la bourse de la galanterie (Bourget,Pastels,1889, p.8):
5. −Dix mille francs en trois mois! gueulait-il. Nom de Dieu! Qu'en as-tu fait? Hein? Réponds!... Tout ça passe à ta carcasse de tante, hein? Ou tu te paies des hommes, c'est clair... Veux-tu répondre! Zola,Nana,1880, p.1305.
P. antiphr., fam. Accomplir ou subir quelque chose de compliqué ou de pénible. Synon. fam. se farcir, se taper.Se payer le travail le plus ingrat; se payer un platane en conduisant sa voiture. Dès que la matière lui résistait, il se payait une épilepsie (Céline,Mort à crédit,1936, p.407):
6. Un président américain, si populaire soit-il, ne peut se payer impunément à trois mois de distance l'échec d'une offensive de paix et l'échec d'un protégé symbolisant son offensive politico-militaire sur le même front. Le Monde,14 avr. 1966, p.4, col. 3.
B. − Absol. Qqn paye.Verser une somme d'argent, pour s'acquitter de ce qui est dû ou pour acheter quelque chose. Entrer, sortir sans payer; payer d'avance, par mensualités, par termes; payer par chèques, en espèces, en liquide, en petite monnaie. Pour les rubans, allez-y gaiement, faites des folies, c'est moi qui paie! (Colette,Cl. école,1900, p.261).C'est toujours le client qui a raison parce qu'il paie (Hamp,Champagne,1909, p.161).La cotisation ouvrière est un vol, les patrons devraient payer (Reynaud,Syndic. en Fr.,1963, p.75).
1. Expressions
Payer (argent) comptant. V. comptant II.
Payer à crédit. V. crédit C 1.
Payer à l'ordre* de.
Payer recta, rubis sur l'ongle (fam.). Payer intégralement et sur le champ. Nous sommes des gens carrés en affaires! Nous payons rubis sur l'ongle (Farrère,Homme qui assass.,1907, p.44).
2. Payer de
Loc. Payer de ses deniers, de sa poche. Payer avec son argent. Le particulier qui paye de ses propres deniers est parfaitement libre de s'adresser, pour élever la bâtisse, à un jardinier ou à un peintre décorateur (Viollet-Le-Duc, Archit.,1872, p.101).L'oncle et le médecin, n'ayant plus à payer de leur poche, payaient de leurs personnes. Ils n'en récoltèrent pas davantage de gratitude. Élisabeth se déchargeait sur eux de toutes les charges (Cocteau,Enfants,1929, p.127).
Loc. fig. Payer de sa personne. S'engager personnellement et entièrement dans une entreprise pénible et difficile, se sacrifier. Dans la carrière du barreau plus que dans aucune autre, il faut payer de sa personne (...) vous sentez-vous éloquent, monsieur le marquis? (Feuillet,Rom. j. homme pauvre,1858, p.38).V. supra ex. de Cocteau.
3. Au fig. Subir les conséquences de ses actes, expier. Il y a des gens qui ont souffert pour nous jusqu'à la mort et cela nous amusait beaucoup. À présent, il faut payer (Sartre,Huis clos,1944, 5, p.133).Tu vois où me mènent tes conneries. C'est moi qui paie, comme toujours (H. Bazin, Vipère,1948, p.169).
Payer pour qqn.Subir les conséquences des fautes commises par autrui, expier pour autrui. L'innocent va payer bientôt pour tout le monde! (Bernanos,Dialog. Carm.,1948,4etabl., 10, p.1675).Les vieux s'en tirent toujours; ce sont les fils qui paient pour eux (Montherl.,Demain,1949, iii, p.743).
C. − Qqn paye qqn (de qqc.)
1. Qqn paye qqn.Donner (à quelqu'un) ce qui (lui) est dû (le plus souvent de l'argent) en échange de quelque chose (travail, loisir, objet). Payer un commerçant, son propriétaire, ses employés, ses fournisseurs; payer qqn à l'heure, à la semaine, au mois; payer qqn au cachet; payer qqn à ne rien faire; ne pas être payé pour (cela). Il faudrait (...) établir des différences dans la manière de payer les professeurs (Condorcet,Organ. publ. instr.,1792, p.492).Nouilhac n'aurait certainement pas admis M. Fellaire dans son personnel. Il le payait toutefois, mais avec l'argent de Longuemare (A. France,Jocaste,1879, p.158).Je vous paie pour vous occuper de mes enfants et non pour les dresser contre leur mère (H. Bazin, op.cit.,p.54).
Payer (qqn) en nature*, en espèces (v. espèce).
a) Empl. pronom.
Empl. pronom. réfl. dir. Prélever soi-même la somme qui est due en échange de quelque chose. Ils ne se défient pas assez du notaire, sans lequel ils n'osent rien conclure, et pourtant les notaires se paient d'avance (Renard,Journal,1897, p.425).
Empl. pronom. réciproque. Les membres d'un même groupe social ou politique (...) agissent les uns sur les autres par des actes réciproques, ils se commandent, se contraignent, se paient l'un l'autre (Langlois, Seignobos,Introd. ét. hist.,1898, p.209).
Loc. péj. [Le suj. désigne un homme] Se payer sur la bête. Avoir des rapports sexuels avec une femme qui ne peut s'acquitter en argent. Elle n'avait pas un sou et il s'était payé sur la bête (Arnoux,Paris,1939, p.248).
b) Locutions
Payer qqn en monnaie de singe. V. monnaie B.
Payer (qqn) de retour. Rendre (à quelqu'un) une chose, un service analogue à celui que l'on a reçu. Synon. rendre la pareille*.Il [le trombone] était en amicale liaison avec un être aimé qui le payait de retour et lui faisait tout oublier (E. de Goncourt,Zemganno,1879, p.40).Vous savez avec qui est réellement la France et (...) vous avez gardé confiance dans son avenir. Nous saurons, comme nos pères, payer de retour (De Gaulle,Mém. guerre,1954, p.611).
Payer une femme (péj.). Donner de l'argent à une femme en échange de rapports charnels. Est-ce que tu t'imagines que je t'aime pour tes formes? Quand on a une gueule comme la tienne, on paie les femmes qui veulent bien vous tolérer (Zola,Nana,1880, p.1449).
c) Expr. fam. Être (bien) payé pour savoir qqc., le savoir. Avoir appris quelque chose à ses dépens. Victor Hugo (...) savait ce que pèse une réussite (...). Il était payé pour le savoir (Péguy,V.-M.., comte Hugo,1910, p.756).
2. Qqn paye qqn de/pour qqc.Dédommager. Mais Edmond considérait ce qui venait de sa famille comme un dû: Est-ce que je ne les paie pas de la pension qu'ils me font? Et au delà! Toute ma jeunesse (Aragon,Beaux quart.,1936, p.314).
Au fig.
Consoler, récompenser. Dieu veuille qu'une larme de vous me paie un jour de celles que vous me faites répandre en ce moment! (Musset,Confess. enf. s.,1836, p.346):
7. Oui, la victoire, la puissance, la rénovation, cela coûte cher, en fait de labeur, de peines et de sacrifices. Mais c'est cela que nous voulons et c'est cela qui nous paiera de tout! De Gaulle,op.cit.,1959, p.425.
Empl. pronom., loc. Se payer de mots, de belles paroles, de (belles) phrases. V. mot I A 2.
D. − Qqc. paye qqc.
1. Rembourser, permettre de faire face à (une dépense). Je t'envoie sous ce pli une traite de 750 Fr. à ton ordre sur Mallet Frères. Cela paie la note de 724 Fr. 15 envoyée par Victor (Hugo,Corresp.,1866, p.543).La pension, quelques petites affaires de hasard, payaient les frais du ménage (Guéhenno,Jean-Jacques,1948, p.68).
2. [Le suj. désigne une marchandise] Être soumis au paiement (d'un droit). Il n'y a que les sels dénaturés et les sels exportés qui ne paient pas de droits (Ch. Durand, Industr. minér. Lorr.,1893, p.28).À Paris, une lettre simple non affranchie paye un surplus de droit de 5 centimes (Pradelle,Serv. P.T.T. Fr.,1903, p.59).
II. − Empl. trans. indir., vieilli. Qqn paye de + subst. désignant l'attitude ou la conduite d'une pers.Faire preuve de. Payer d'obéissance. C'est le moment de payer d'assurance, dit Consuelo en s'arrêtant; Joseph, faites et dites comme moi (Sand,Consuelo, t.2, 1842-43, p.324).L'aplomb est toujours un moyen de succès. Toute la soirée, je tranchai du grand seigneur, je payai d'impertinence et d'audace (Loti,Aziyadé,1879, p.207).
Locutions
Payer de mine, ne pas payer de mine. V. mine1I B.
Payer de veine (arg.). Avoir de la chance. Remarquez que ce dernier parti est, je crois, celui auquel nos chefs s'arrêtèrent après les 20 et 22 Août 1914, où nous n'avions pas payé de veine (Capitaine Z dsL'OEuvre,20 oct. 1916, p.3, col. 1 ds Esn. Poilu 1919).
III. − Empl. intrans. Qqc. paye.Procurer un bénéfice, être rentable. Synon. fam. rapporter, rendre.Il aura à se poser chaque fois la question de savoir si l'aménagement nouveau qu'il préconise lui sera profitable. Si cet aménagement «ne paie pas» ou s'il «paie mal», il doit en écarter le choix (Villemer,Organ. industr.,1947, p.11).
Au fig. Procurer un avantage, être efficace. Le crime ne paie pas. La trahison paie mal; voilà quatre ans que je trahis tout le monde (...) et je n'ai pas mis un sou de côté (Vailland,Drôle de jeu,1945, p.42).Je me rendais compte qu'en Amérique, la solitude ne paie pas (Beauvoir,Mandarins,1954, p.302).
Prononc. et Orth.: [peje]; [pε-], (il) paye, paie [pεj], [pε]. Ds Fér. 1768, Mart. Comment prononce 1913, p.193, préférence aux formes sans [j], en ce qui concerne en tout cas le fut. et le cond.: [pε] (il) paie, [pε ʀ ε], [pe-] (il) paierait, etc. Att. ds Ac. dep.1694. Étymol. et Hist.1. 2emoitié xes. réfl. «se réconcilier avec quelqu'un» (Saint Léger, éd. J. Linskill, 108) −xiiies., v. Gdf. et T.-L.; 2. a) fin xes. «se satisfaire de» (Passion, éd. d'Arco Silvio Avalle, 208); b) 1453 (Pierre de Provence et la belle Maguelonne, éd. A. Biedermann, p.71-72: la contesse se tenoit fort pour payée des bonnes paroles que luy avoit dit l'ospitaliere); 3. a) 1170 trans. «donner ce qui est dû» (Chrétien de Troyes, Erec et Enide, éd. M. Roques, 2056); b) 1176-80 paier de cos (Id., Chevalier Lyon, éd. M. Roques, 6242); c) 1180 «rétribuer quelqu'un» (Marie de France, Fables, éd. K. Warnke, IV, 40); d) 1585 payer en monnoye de singe (Noël du Fail, Contes d'Eutrapel, éd. J. Assézat, t.2, p.298); e) 1538 payer qqc. «expier» (Est.); f) 1635 payer de sa personne «s'employer activement à quelque chose» (J. de Mairet, La Sophonisbe, II, 2); g) 1640 absol. «acquitter un droit (en parlant de marchandises)» (Journal d'un bourgeois de Paris, éd. Tuetey, p.354); 4. 1875 «rapporter, donner du profit» (L. Simonin, Rev. des Deux-Mond., 15 nov., p.90 ds Littré Suppl.). Du lat. pacare (dér. de pax «paix») «faire la paix, pacifier» qui a dû être transposé à basse époque au domaine mor. au sens de «satisfaire, apaiser», d'où le sens développé dans les lang. rom. de «satisfaire, apaiser avec de l'argent», v. REW3, no6132; payer dans ce sens, s'est répandu, peut-être du Sud vers le Nord de la France, le prov. pagar étant att. antérieurement (ca 1137, Cercamon, Tenson avec Guilhalmi, 54 ds OEuvres, éd. A. Jeanroy, p.25; v. aussi FEW t.12, p.81 et A. Stefenelli, Geschichte des Kernwortschatzes, p.60 et p.164, note 87), en évinçant l'a. m. fr. soudre att. du xiieau xives., issu de solvere, littéral. «délier» d'où «payer, acquitter» (v. T.-L.). Le sens 4 est empr. à l'angl. to pay (empr. au fr. au xiiies.) att. dep.1812 dans cet empl. intrans. en parlant d'une chose, v. NED et Rey-Gagnon Anglic. Fréq. abs. littér.: 12114. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 20560, b) 19575; xxes.: a) 17577, b) 12911.
DÉR.
Paierie, subst. fém.Bureau d'un trésorier-payeur. Certains comptables (paierie générale de la Seine) et des contrôleurs financiers ne peuvent exercer une véritable analyse des pièces qui leur sont soumises car ils en ont trop à examiner (Belorgey,Gouvern. et admin. Fr.,1967, p.209). [pε ʀi], [pe-]. 1reattest. 1949 (Nouv. Lar. univ.); de payer, suff. -erie*.
BBG. _Chautard Vie étrange Argot 1931, p.528._Darm. Vie 1932, p.61. - Dauzat Ling. fr. 1946, p.185. _Gougenheim (G.). Chercher et fouiller... In: [Mél. Harmer (L. Ch.). London-Toronto-Wellington-Sydney, 1970, pp.17-20.

Wiktionnaire

Verbe - français

payer \pe.je\ ou \pɛ.je\ transitif 1er groupe (voir la conjugaison) (pronominal : se payer)

  1. Donner de l’argent pour un bien ou un service.
    • Les ouvriers occupés à la fouille et à l'extraction des coquins bruts, travaillent à la tâche ; on les paye à raison de 33 centimes le mètre cube de minerai extrait. Les bons ouvriers gagnent 3 fr 50 par jour. — (Jean-Augustin Barral, Phosphate de chaux des Ardennes, dans le Journal d'agriculture pratique, 27e année, 1863, tome 2, 29 octobre, page 422)
    • Grâce à cette mesure protectrice, les petits cultivateurs belges sont assurés de ne pas payer leurs engrais quatre fois ce qu'ils valent, […], — (Charles-Victor Garola, Engrais, p.331, J.-B. Baillière et fils,1906)
    • Et pourtant les figuiers s'obstinent à pousser spontanément parmi les gravats et je me gorge, sans rien payer, de leurs fruits cramoisis. — (Ludovic Naudeau, La France se regarde : le Problème de la natalité, Librairie Hachette, Paris, 1931)
    • Comme il avait payé son emplette avec une pièce de monnaie à l'effigie du duc Raymond de Toulouse, le doyen de Beaucaire le fit incarcérer, sous prétexte qu'il avait contrevenu à un édit royal interdisant l'emploi d'une monnaie autre que celle de Nimes. — (Léon Berman, Histoire des Juifs de France des origines à nos jours, 1937)
    • Si, d’aventure, il restait sur place, attendant une vacance à l'usine, il travaillait à la mine et était payé par pipe de minerai extraite. — (Maurice Lecerf, Le Fer dans le monde, Payot, 1942)
  2. Régler un impôt ou un droit.
    • Ce marchand paie cent francs de patente.
    • Ce propriétaire paie mille francs d’impositions.
  3. Acquitter une dette.
    • Le Foirond a été refait et comment. J’ai payé les trois premières traites et j'ai laissé protester les autres, sous prétexte que le pinard tournait. Aujourd'hui je n’ai pas encore payé et je ne payerai point. — (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930, page 15)
    • […], et si monsieur Guignol ne me paye pas aujourd’hui même les cinq termes qu’il me doit je fais vendre ses meubles sur la place publique, […]. — (Laurent Mourguet, Le Déménagement de Guignol, Elardin, 1876)
  4. Satisfaire à quelque chose que l’on compare à une dette à l’égard d'autrui.
    • L’amiral Tyler était venu payer ses respects, me dit-il, à l’Empereur ; mais on venait de lui répondre qu’il était malade. — (Emmanuel de Las Cases, Mémorial de Sainte-Hélène, Deuxième année, « Jeudi 11 janvier 1816 » ; Edito Service S.A., Genève, s.d., volume II, page 321.)
  5. Apaiser, satisfaire avec de l'argent.
  6. (Familier) Offrir.
    • Payer à diner, à boire.
    • Se payer un agréable voyage.
  7. (Figuré) Récompenser, reconnaître.
    • […], ils obtenaient les profits moraux et maté­riels que procure la célébrité à tous les virtuoses, dans une société qui est habituée à payer cher ce qui l'amuse. — (Georges Sorel, Réflexions sur la violence, Chap.VII, La morale des producteurs, 1908, page 328)
    • Rien ne peut payer une telle marque de dévouement.
    • Je suis assez payé par le plaisir de vous avoir obligé.
    • L’amitié ne se paie que par l’amitié.
  8. (Figuré) Dédommager.
    • Ce moment de bonheur l’a payé de toutes ses peines.
  9. (Figuré) Punir.
    • On l’a payé de son insolence.
    • Il a été payé de tous ses crimes.
  10. (Figuré) Expier.
    • Il a payé de sa tête un si grand crime.
    • Vous paierez cette injure.
  11. (Figuré) Obtenir, acquérir quelque chose par un sacrifice.
    • Et c’est de nouveau un intellectuel, attaché, par son métier et par ses convictions, à défendre la diversité d’opinion et de religion, qui le paie de sa vie. — (Le Monde, Enseignant décapité à Conflans-Sainte-Honorine : face à la terreur, défendre la liberté d’expression, Le Monde. Mis en ligne le 17 octobre 2020)
    • Il a payé son imprudence de sa liberté, de sa vie, de son sang.
Wiktionnaire - licence Creative Commons attribution partage à l’identique 3.0

Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition (1932-1935)

PAYER. (Je paie, tu paies, il paie, ou je paye, tu payes, il paye; nous payons, vous payez, ils paient ou ils payent. Je payais; nous payions, vous payiez, ils payaient. Je payai. J'ai payé. Je paierai ou je payerai. Paie ou paye, payons, payez. Que je paie ou que je paye; que nous payions, que vous payiez, qu'ils paient ou qu'ils payent. Que je payasse. Payant.) v. tr.
Acquitter une dette. Payer une somme d'argent. Payer le prix d'une chose. Payer ce qu'on doit à son créancier. Il me doit encore tout, il ne m'a pas payé un sou. Absolument, Il a fallu payer. Il n'a pas pu payer. Il a été obligé de payer. Payer la forte somme, Payer un prix excessif, faire une acquisition au plus haut prix. Prov., Qui paie ses dettes s'enrichit, On a intérêt, pour le bon ordre de ses affaires et pour sa réputation, à s'acquitter de ce qu'on doit.

PAYER se dit aussi en parlant de Celui à qui on doit. Payer ses créanciers. Payer un marchand. Payer ses domestiques. Il paie ses ouvriers à la semaine, au mois. Ce valet de ferme est payé à l'année. Il m'a payé avec des marchandises, en marchandises, en nature. Je l'ai payé en or, en argent, en espèces. J'ai eu beaucoup de peine à me faire payer. Se faire bien payer, Vendre cher ses services, son travail. Cet ouvrier travaille bien, mais il se fait bien payer. Se faire payer, Vendre ses services, tirer un profit de fonctions qui doivent être gratuites. Fig., Je suis payé pour cela, J'ai fait à mes dépens l'expérience de ce que cela a de dangereux, de nuisible, de désagréable. Je ne retournerai plus dans cette maison, je suis payé pour cela.

PAYER se dit encore en parlant de la Chose pour laquelle on doit. Payer des marchandises. Tout ce qu'il achète, il le paie argent comptant, il le paie comptant. Payer les gages, les appointements. Payer les intérêts, les arrérages et le principal. Payer l'amende. Payer la folle enchère. Payer pension. Payer le loyer d'une maison. Payer le dîner. Payer sa part. Payer sa quote-part. Payer un billet, une lettre de change, une traite, un chèque, etc., Payer la somme portée dans un billet, etc. Fig., Payer le tribut à la nature, Mourir. Payer le tribut à la faiblesse humaine, Avoir quelqu'une des imperfections, commettre quelqu'une des fautes auxquelles l'espèce humaine est sujette. Fig. et fam., Payer les violons, Faire les frais d'une affaire dont un autre tire tout le profit. Fig. et fam., Il paiera les pots cassés, On fera retomber sur lui le dommage, la perte; on s'en vengera sur lui. Prov., Les battus paient l'amende, Souvent ceux qui auraient droit à une réparation, sont réprimandés, condamnés, maltraités de nouveau. Fig. et par menace, Il le paiera, se dit Pour exprimer qu'on trouvera moyen de se venger du déplaisir, de l'injure qu'on a reçue de quelqu'un. Il m'a fait un mauvais tour, il m'a rendu un mauvais office, mais il me le paiera. Dans le même sens, on dit familièrement : Il me le paiera au double. Fig., Payer pour les autres, Être seul puni d'une faute commune à plusieurs. Se payer par ses mains, S'indemniser sur ce qu'on a en sa possession et qui appartient au débiteur. Cela est bien payé se dit d'une Chose, d'une marchandise dont on donne tout ce qu'elle vaut ou même davantage. On dit dans le sens contraire Cela n'est pas payé, Cela vaut plus que vous ne m'en donnez. Cela ne peut se payer se dit de Ce qui est excellent dans son genre, très agréable ou très curieux. Ce conte-là est excellent, il ne peut se payer. C'est un plaisir qui ne peut se payer. Payer ric à rac, ou ric à ric, Payer tout juste ce qu'on doit. Fig. et fam., Payer en monnaie de singe, Se moquer de celui à qui on doit et ne pas le payer. Fig. et fam., Payer en même monnaie ou de la même monnaie, Rendre la pareille. Prov., Qui répond paie, On est obligé de payer pour celui dont on s'est rendu caution. Il se dit au propre et au figuré.

PAYER se dit aussi des Personnes ou des Choses qui sont sujettes à quelque impôt, qui doivent quelque droit. Ce marchand paie cent francs de patente. Ce propriétaire paie mille francs d'impositions. Ce département paie tant de contributions. Cette marchandise paie tant à la douane. L'hectolitre de vin paie tant d'entrée.

PAYER signifie familièrement Offrir. Payer à dîner, à boire. Se payer un agréable voyage. Pop., Payer chopine, bouteille à quelqu'un, Mener quelqu'un boire et payer pour lui. On dit dans le même sens Payer une tournée.

PAYER s'emploie aussi figurément et signifie Récompenser, reconnaître. On a bien payé, mal payé ses services, ses soins. Rien ne peut payer une telle marque de dévouement. Je suis assez payé par le plaisir de vous avoir obligé. L'amitié ne se paie que par l'amitié. Il signifie également Dédommager. Ce moment de bonheur l'a payé de toutes ses peines. Il signifie aussi quelquefois Punir. On l'a payé de son insolence. Il a été payé de tous ses crimes. Il signifie encore Expier. Il a payé de sa tête un si grand crime. Vous paierez cette injure. Il signifie aussi Obtenir, acquérir quelque chose par un sacrifice. Il a payé son imprudence de sa liberté, de sa vie, de son sang.

PAYER, au figuré, se construit avec la préposition De dans un certain nombre de phrases toutes faites : Payer de belles paroles, Ne donner satisfaction qu'en paroles. Payer d'ingratitude, Manquer de reconnaissance pour un bienfait reçu. Payer quelqu'un de retour, Reconnaître ses procédés ou ses sentiments par des procédés ou des sentiments analogues. Payer d'effronterie, Soutenir effrontément un mensonge, se tirer d'un mauvais pas par effronterie. Payer d'audace, Faire si bonne contenance, montrer tant de décision, que par là on arrête, on intimide l'adversaire. Payer de sa personne, S'exposer dans une occasion dangereuse et y bien faire son devoir. Il signifie aussi Agir par soi-même dans les occasions qui le demandent. Un chef ne doit jamais hésiter à payer de sa personne. Se payer de mots, Croire trop facilement, ou affirmer soi-même des choses qui ne répondent pas à la réalité. Il ne paie pas de mine, se dit de Quelqu'un dont l'apparence est chétive ou disgracieuse. Il se dit aussi des Choses qui valent mieux que leur apparence. Ces fruits ne paient pas de mine, mais ils ont un goût très délicat.

Littré (1872-1877)

PAYER (pè-ié) v. a.

Je paye, tu payes, il paye ou paie, nous payons, vous payez, ils payent ou paient ; je payais, nous payions, vous payiez ; je payai ; je payerai, ou paierai, ou paîrai ; je payerais, ou paierais, ou paîrais ; paye, payons ; que je paye, que nous payions, que vous payiez ; que je payasse ; payant ; payé (on ne conçoit pas pourquoi l'Académie ne conjugue pas ce verbe exactement comme employer, et ne substitue pas partout l'i à l'y grec devant l'e muet).

  • 1Acquitter une dette. Non, en conscience ; vous en paierez cela [ce prix], Molière, Méd. m. lui, I, 6. Le maréchal de Bellefond… s'est accommodé avec ses créanciers : il leur a cédé le fonds de son bien, et donné plus de la moitié du revenu de sa charge pour achever de payer ses arrérages, Sévigné, 29. Il [Guitaut] me paraît fort occupé de son salut… il est possédé de l'envie de payer ses dettes… c'est le premier pas que l'on fait dans ce chemin, quand on sait sa religion, Sévigné, 25 août 1677.

    Faire un versement imposé. Les députés [de Copenhague] se mirent à genoux devant lui : il fit payer à la ville quatre cent mille risdales, avec ordre de faire voiturer au camp toutes sortes de provisions, qu'il promit de faire payer fidèlement, Voltaire, Charles XII, 2.

  • 2Il se dit en parlant de ceux à qui on doit. Il [un médecin] s'est vanté qu'il ne voulait point faire de visite qu'on ne lui avançât une demi-pistole, et voulait être payé avant le coup, comme les bourreaux, Patin, Lettres, t. II, p. 331. Je vous payerai, lui dit-elle, Avant l'oût, foi d'animal, Intérêt et principal, La Fontaine, Fabl. I, 1. Monsieur paye le rôtisseur et le cuisinier, et c'est toujours chez madame qu'on a soupé, La Bruyère, III. Les Suisses, qui depuis Charles VIII faisaient usage de leur liberté pour se vendre à qui les payait, Voltaire, Mœurs, 110.

    Fig. Aujourd'hui nul en vain ne paraît enflammé ; On n'attend point la récompense D'une triste persévérance ; On est payé comptant et souvent par avance, La Fare, Ballade.

    Se faire bien payer, vendre cher ses services, son travail.

    Se faire payer, tirer profit de services qui devraient être gratuits.

  • 3Il se dit en parlant de la chose pour laquelle on doit. Payer des marchandises. Et l'on m'a mis en main une bague à la mode, Qu'après vous payerez, si cela l'accommode, Molière, l'Ét. I, 6. Et il paiera pour tous les autres ce que les autres loueront pour lui, Molière, Bourg. gent. I, 1. L'héritier prodigue paye de superbes funérailles, et dévore le reste, La Bruyère, VI.

    Payer une obligation, un billet, etc. payer la somme qui y est portée.

    Payer pinte, chopine, bouteille à quelqu'un, mener quelqu'un boire au cabaret, et payer pour lui.

    Fig. et familièrement. Payer les violons, voy. VIOLON.

    Fig. Payer les pots cassés, voy. POT.

    Fig. et par menace. Il me le payera, c'est-à-dire je trouverai le moyen de me venger de lui. Je te pardonne ; (bas, à part) mais tu le paieras, Molière, Méd. malgré lui, I, 3. J'ai pardonné à l'archidiacre ; j'ai oublié Fréron ; mais Omer me le payera, Voltaire, Lett. d'Argental, 4 mai 1761. J'ai de la rancune de prince ; Mon bon roi, vous me le paierez, Béranger, Mes jours gras.

    Il le payera plus cher qu'au marché, il me le payera au double, c'est-à-dire je lui ferai plus de mal qu'il ne m'en a fait.

    L'usage veut qu'on dise : il me le payera, et non il me la payera. Cependant on trouve la dans Molière : Fût-ce mon propre frère, il me la payerait, Molière, l'Ét. III, 4.

    Cela est à payer, se dit de ce qui est excellent en son genre. Cet homme est à payer pour son originalité.

    Fig. Payer le tribut à la nature, mourir. Tous deux [les médecins] s'étant trouvés différents pour la cure, Leur malade paya le tribut à nature, La Fontaine, Fables, V, 12.

    On dit aussi payer le droit de la nature. Avant de payer le droit de la nature, Corneille, Inscr. mises sous des estampes (damoiselle Ranquet) Votre mère a payé les droits à la nature, Regnard, Démocr. II, 1.

    Fig. Payer le tribut à la faiblesse humaine, avoir quelqu'une des imperfections, faire quelqu'une des fautes auxquelles les hommes sont sujets.

  • 4 Absolument. Il refuse de payer. Grande dispute à qui la première payera, La Fontaine, Cord. Que quelques citoyens ne payent pas assez, le mal n'est pas grand, leur aisance revient toujours au public ; que quelques particuliers paient trop, leur ruine se tourne contre le public, Montesquieu, Espr. XIII, 7. On lui apporta [à Charles XII] des vivres, parce qu'il fallait obéir ; mais on ne s'attendait guère que des vainqueurs daignassent payer…, Voltaire, Charles XII, 2. Quiconque paye [il s'agit de l'amour que l'on paye], fût-il le plus aimable des hommes, par cela seul qu'il paye, ne peut être longtemps aimé, Rousseau, Émile, IV. Ni l'Europe ni l'Asie ne payent entièrement avec des métaux ; nous donnons en échange des draps, du fer, du plomb, du cuivre, du corail…, Raynal, Hist. phil. III, 24.

    Payer bien, payer mal, être généreux, être chiche en payant. C'était un roi qui payait mal ; Il n'est pas le seul en l'histoire, La Fontaine, Fragm. du songe de Vaux.

    Payer ric-à-ric, voy. RIC-À-RIC.

    Il ne veut ni compter ni payer, se dit d'un homme dur à la desserre.

    Payer en chats et en rats, payer par parcelles et en mauvaises denrées.

    Fig. Payer en monnaie de singe, voy. SINGE.

    Fig. Payer en même monnaie, voy. MONNAIE, n° 6.

    Payer pour, être puni en place de. Cette victime publique qui doit payer pour tout le monde, Guez de Balzac, liv. I, lett. 5. Un seul pour plusieurs payera, Scarron, Virg. v. S'il est périlleux de tremper dans une affaire suspecte, il l'est encore davantage de s'y trouver complice d'un grand : il s'en tire, et vous laisse payer doublement, pour lui et pour vous, La Bruyère, IX. On est au guet pour attraper les contrevenants, et les premiers pris payeront pour les autres, Dancourt, Déroute du phar. SC. 22.

    En un autre sens. Payer pour, être puni à cause de. C'est à nous à payer pour les crimes des nôtres, Racine, Théb. II, 2.

    Terme de marine. Une pièce de bois paie pour une autre, lorsqu'elle a un excédant qui remplace le trop peu d'une autre pièce assemblée avec la première.

  • 5Être sujet, soumis à quelque impôt. Ce marchand paye cent francs de patente. L'hectolitre de vin paye tant d'entrée. Les contributions que paye un département.
  • 6Corrompre à prix d'argent. On paya ce domestique pour qu'il livrât les papiers de son maître. Payer des assassins.
  • 7 Fig. Récompenser, reconnaître. Je ne serai pas ingrat, répondis-je, je paierai votre secret d'un autre qui n'est pas si important, mais qui n'est pas peu considérable, Retz, Mém. t. I, liv. II, p. 368, dans POUGENS. L'un est payé d'un mot, et l'autre d'un coup d'œil, Boileau, Sat. X. Lorsqu'un heureux hymen, joignant nos destinées, Peut payer en un jour les vœux de cinq années, Racine, Bérén. II, 2. On a payé le zèle, on punira le crime, Racine, Esth. III, 2. Cette veuve inhumaine N'a payé jusqu'ici son amour que de haine, Racine, Andr. I, 1. La terre le payait de ses peines avec usure, et ne le laissait manquer de rien, Fénelon, Tél. XX. Envieux par nature, et brigands par métier, Ils vendent l'infamie à qui la veut payer, Chénier M. J. la Calomn.

    Absolument. être prompt à payer et tardif à punir, Rotrou, Vencesl. I, 1.

    Payer quelqu'un de retour, répondre à ses procédés, à ses sentiments.

    Par antiphrase. Puisse le juste ciel dignement te payer ! Racine, Phèdre, IV, 6.

    Payer d'ingratitude, manquer de reconnaissance. Jérusalem, qui n'as payé mes bienfaits que d'ingratitude, Bossuet, Sermons, Bonté, Préambule. Oui, dût-il me payer par son ingratitude, Chénier M. J. Gracques, I, 1.

  • 8Dédommager. La gloire de leur mort m'a payé de leur perte, Corneille, Hor. III, 6. Quoiqu'ils [les dieux] fissent pour moi, leur funeste bonté Ne me saurait payer de ce qu'ils m'ont ôté, Racine, Phèd. V, 7.

    Fournir l'équivalent. Nous avons ri aux larmes de cette fille qui… nous vous mandons souvent des folies ; mais nous ne pouvons payer celle-là, Sévigné, 12 janv. 1676.

  • 9Obtenir, acquérir quelque chose par un sacrifice. Mon père paya cher ce dangereux honneur, Racine, Mithr. I, 3. Fais-lui payer bien cher un bonheur qu'il ignore, Racine, Brit. II, 7. Je payai bien l'aisance pécuniaire où me mit cette pièce par les chagrins infinis qu'elle m'attira, Rousseau, Confess. VIII.
  • 10Expier. Néarque a payé son forfait, Corneille, Poly. III, 4. Et ce sont ces plaisirs et ces pleurs que j'envie, Que tout autre que lui me paierait de sa vie, Racine, Brit. II, 3. Et ma vie Ne peut payer le sang dont ma main s'est rougie, Voltaire, Alz. V, 7. Ah ! qu'il va me payer sa fourbe abominable ! Voltaire, Zaïre, IV, 5. J'avoue que j'ai vu, dans nos histoires, des exemples qu'on a payé de son bien une erreur, qu'on a cédé sa maîtresse, qu'on a préféré une mère à l'objet de son amour, Voltaire, Zadig, 5. Albéroni affichait l'autorité la plus absolue, et déclarait aux secrétaires d'État que, s'ils s'écartaient de ses ordres, ils le payeraient de leur tête, Duclos, Œuvr. t. V, p. 335.

    Absolument. Et tout autre que vous, malgré cette conquête, Revenant sans mon ordre, eût payé de sa tête, Corneille, Nicom. II, 2.

  • 11Punir. On l'a payé de son insolence.

    Il a été bien payé de l'injure qu'il a dite, il en a reçu une punition exemplaire.

    Absolument. Il a été payé, il a reçu son fait, il a été traité comme il le méritait.

  • 12Satisfaire à ce qu'on doit, à ce qu'on fait attendre. À peine ai-je… dans le port payé l'offrande de mes vœux, Régnier, Élég. V. Il est temps de montrer cette ardeur et ce zèle Qu'au fond de votre cœur mes soins ont cultivés, Et de payer à Dieu ce que vous lui devez, Racine, Athal. IV, 2. Paul Véronèse promet beaucoup et paye ce qu'il promet ; Raphaël et le Corrége promettent peu et payent beaucoup, Montesquieu, Goût, je ne sais quoi.

    Payer de raison ou de raisons, donner de bonnes raisons. Vous me payez de raison, et vous le prenez sur un ton qui mérite qu'on vous pardonne, Sévigné, 55. Il vous paye de raison ; vous voyez qu'il a fait ce qu'il a pu, Sévigné, 596.

    En un sens contraire. Payer de mauvaises raisons.

    Payer de, donner satisfaction avec (en un sens ironique). Tantôt vous payerez de quelque maladie Qui viendra tout à coup, et voudra des délais ; Tantôt vous payerez de présages mauvais, Molière, Tart. II, 4. Vous nous payez ici d'excuses colorées, Molière, ib. IV, 1. J'ai tort, je le confesse ; et mon âme confuse Ne cherche à vous payer d'aucune vaine excuse, Molière, Mis. V, 7.

    Payer de paroles, de belles paroles, ne donner satisfaction qu'en paroles. Tous les ingrats en foule iront à votre école, Puisqu'on y devient quitte en payant de parole, Corneille, Théod. I, 2.

    On dit dans le même sens : payer de mots. Vous commencez par nous payer là de mots qui ne nous donnent pas le change : les discours vagues ne font jamais preuve, Rousseau, Lett. à l'archev. de Par.

    Payer de sa personne, s'exposer dans une occasion dangereuse. Le roi tout le premier, payant de sa personne, Nous conduit à leur camp que l'on nous abandonne, Mairet, Sophon. II, 4. C'était un vrai homme à payer de sa personne, voyant que son régiment faisait mal, Sévigné, 208. Il payait de sa personne dans les combats, où il gardait toujours son sang-froid, Rollin, Hist. anc. Œuv. t. III, p. 167, dans POUGENS.

    Payer de sa personne, s'employer activement à quelque chose. Pour moi, j'y paierai de ma personne comme il faut, Molière, Impromptu, 3.

    Payer de sa personne, agir par soi-même dans les occasions qui le demandent.

    Payer de sa personne, se rendre agréable par ses manières, par son esprit. Mon frère six bécassines, moi le vin et le fruit ; et toi tu payeras de ta personne, Boursault, Lett. nouv. t. III, p. 245, dans POUGENS. Quand on fait, comme vous, métier d'être railleur, Il faudrait savoir mieux payer de sa personne, Collin D'Harleville, Malice pour malice, III, 5.

  • 13Payer de, faire preuve de. Il est plus à propos D'apprivoiser la mort en payant de constance, Que de l'effaroucher en faisant résistance, Mairet, Solim. V, 3. Certes, vous faites rage, et payez aujourd'hui D'un jugement très rare et d'un bonheur extrême, Molière, l'Ét. I, 8. Enfin, ma fille, il faut payer d'obéissance, Molière, Tart. II, 2. N'importe, efforçons-nous et payons d'impudence, Th. Corneille, Feint astrol. II, 3. Il faut payer d'effronterie, Racine, Plaid. II, 4. Vous êtes obligé de ne payer d'autorité que quand la persuasion manque, Fénelon, Éducation des filles, 12.

    Payer de mine, avoir un extérieur qui prévient favorablement. Il payait de mine, s'il ne fournissait pas beaucoup à la conversation, Hamilton, Gramm. 10.

    On dit de même : payer de maintien. Un femme prude paye de maintien et de paroles ; une femme sage paye de conduite, La Bruyère, III.

    Il paye de bonne mine, il ne paye que de mine, se dit d'un homme de peu de mérite, mais d'une belle apparence.

    Il ne paye pas de mine, se dit d'un homme d'apparence chétive, disgracieuse.

  • 14Se payer, v. réfl. Retenir le montant de sa créance sur ce qu'on a entre les mains. Voilà une pièce de vingt francs ; payez-vous de ce que je vous dois. Puisque tous les frais sont à couvert, et qu'ainsi je pourrai me payer par mes mains, Genlis, Théât. d'éduc. le Libraire, SC. 4.

    Fig. Les hommes, qui, pour la plupart, ne font de bonnes actions qu'afin qu'on les sache, et s'en payent par leurs mains en les publiant eux-mêmes, Scarron, Virg. VII, Épître.

    Fig. Trouver en soi sa propre récompense. Un honnête homme se paye par ses mains de l'application qu'il a à son devoir par le plaisir qu'il sent à le faire, et se désintéresse sur les éloges, l'estime et la reconnaissance, qui lui manquent quelquefois, La Bruyère, Du mérite personnel. Tout homme qui ne se paie pas par ses mains, en recueillant dans son cabinet, par l'ivresse, par l'enthousiasme du métier, la meilleure partie de sa récompense, ferait fort bien de demeurer en repos, Diderot, Salon de 1765, Œuv. t. XIII, p. 157.

  • 15Être payé. Cette dette s'est payée difficilement. [Nos descendants] l'estimeront-ils moins [le cardinal de Richelieu], à cause que, de son temps, les rentes sur l'hôtel de ville se seront payées un peu plus tard ? Voiture, Lett. 74.

    Fig. L'amitié ne se paye que par l'amitié.

    Cela ne se peut payer, se dit de ce qui est excellent en son genre, de ce qui est impayable. Ce conte est très plaisant, il ne se peut payer. Voici ce qui ne se peut payer, c'est d'entendre Vivonne, Sévigné, 174.

  • 16Se contenter, demeurer satisfait. Quoi ! vous voulez que je me paie d'un semblable discours ? Molière, Festin, V, 3. Le monde se paye de paroles, Pascal, Prov. II. Eh quoi ! le Dieu des chrétiens est-ce un Dieu qui se paye de vaines grimaces, ou qui se laisse corrompre par les présents ? Bossuet, Panégyr. St Victor, 1. Il n'y a personne de ceux qui se payent de mines et de façons de parler, qui ne sorte d'avec lui fort satisfait, La Bruyère, VIII. Pacheco parut se payer de cette défaite, et lia conversation avec les dames, Lesage, Gil Bl. IV, 6. La malheureuse facilité que nous avons à nous payer de mots que nous n'entendons point commence plus tôt qu'on ne pense, Rousseau, Ém. I.

    Se payer de raisons, se rendre aux raisons qu'un autre allègue.

PROVERBES

Qui répond paye, c'est-à-dire on est obligé de payer pour celui dont on s'est rendu caution.

Il faut payer ou agréer, quand on doit, il faut donner de l'argent ou du moins de bonnes paroles.

Quand on doit, il faut ou payer ou fixer un terme.

C'est la coutume de Lorris où le battu paye l'amende, voy. AMENDE et BATTU.

Qui paye ses dettes s'enrichit.

HISTORIQUE

XIIe s. Mais je m'en tieng bien paiez à l'atendre [attendre votre amour m'est récompense suffisante], Couci, XXIV. Guiteclins les paia [les jongleurs] d'or fin et de besanz, Sax. V. Les enemis faisiens [nous faisions] acorder et paier [mettre en paix], ib. XVI. Il fera as felons paier la repentie [fera repentir], ib. XXXII.

XIIIe s. Li hom larges [libéral] se paie [se contente] en soi par po [peu] de chose, por qu'il puisse aidier à mains autres, Latini, Trésor, p. 284. Par ton commandement est la mers troblée, et par ton comandement sera païe, Psautier, f° 74. Il ne poroient mie tenir la convenance, ne l'argent païer qu'il devoient aus Veniciens, Villehardouin, XXXII. Tel coup [il] lui va paier, qu'ambedui s'entre abatent, Berte, XXXVIII. De ces noveles ci [je] me tiens à mal païe [satisfaite], ib. LXXII. Prometés fort sans delaier, Comment qu'il aille du paier, la Rose, 7488. Et il me disoit : J'ai vendu vos vins et vos blés à paier à tel terme, Beaumanoir, XXXIV, 6. Quant le mestre oÿ ce, il s'agenoilla devant l'evesque, et se tint bien pour poiez, Joinville, 198.

XVe s. Et le comte de Foix leur fit dire [aux chevaliers partant pour la guerre de Portugal], que ils vinssent tous ensemble au chastel à Ortais ; car il vouloit d'un disner payer leur bien aller, Froissart, II, III, 18. Et au departir nous bouterons le feu en ce chastel : ainsi paierons-nous notre hoste, Froissart, II, II, 14. En les poiant de tele et pareille soulde qu'il a acostumé poier les sienes, Bulletin du comité de la langue, t. III, p. 578. Les terres de Picardie, desquelles le roy avoit payé quatre cens mil escus d'or, Commines, I, 14. Et avec ceste fable paya l'empereur nostre homme sans faire autre responce [la fable de la peau de l'ours], Commines, IV, 3. Il leur inspira la resolution de bien payer de leurs personnes, Mém. s. du G. ch. 9.

XVIe s. Hostesse, tenez, payez-vous, prenez là ce qu'il vous faut, Despériers, Cymbal. 85. Qui paie mal, paie deux fois, Loysel, 675. Qui paie bien, deux fois emprunte, Loysel, 676. L'argent n'est plus à ceulx qui le payent, ains à ceulx qui le reçoivent, Amyot, Péric. 24. Ilz estimerent qu'il avoit suffisamment payé la peine de celle sienne arrogance, Amyot, ib. 71. La responce fut, qu'il falloit payer de la queue pour desgager le corps et la teste, D'Aubigné, Hist. I, 267. Cette cavallerie, resolue à paier pour son infanterie, se mit en deux gros scadrons, D'Aubigné, ib. II, 181. Il est plus facile acheter que payer, Leroux de Lincy, Prov. t. II, p. 144. Mieux vaut payer et peu avoir, que prou avoir et plus devoir, Leroux de Lincy, ib. Qui doibt à Luc et paye à François, paye une autre fois, Leroux de Lincy, ib. p. 389. Qui veut payer, bien se laisse lier, Leroux de Lincy, ib. p. 410.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

PAYER. Ajoutez :
17 Absolument, donner un produit rémunérateur. On croyait alors [1851] que les mines du quartz [aurifère] ne payaient pas, L. Simonin, Rev. des Deux-Mond. 15 nov. 1875, p. 90.
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Étymologie de « payer »

(Date à préciser) Du latin paco.
Wiktionnaire - licence Creative Commons attribution partage à l’identique 3.0

Picard, poyer ; bourguig. poyai ; wallon, pay ; provenç. pagar, paguar, paiar ; espagn. pagar ; ital. pagare ; du lat. pacare, apaiser, de pax, paix, parce que le payement apaise, satisfait. Paier, dans les textes de l'historique, est plus d'une fois employé au sens propre d'apaiser.

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Phonétique du mot « payer »

Mot Phonétique (Alphabet Phonétique International) Prononciation
payer peje

Fréquence d'apparition du mot « payer » dans le journal Le Monde

Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.

Évolution historique de l’usage du mot « payer »

Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.

Citations contenant le mot « payer »

  • La responsabilité est le prix à payer du succès.
    Winston Churchill
  • Charlie, qui avait accepté la suggestion de Susie de le payer en nature, directement sur son bureau. « Si c’est pas drôle. T’es encore avocat ? Hé, Gary, regarde ça C’est le type qui s’est occupé de mon premier divorce » Gary leva les yeux, se concentra pendant une fraction de seconde, puis poussa un grognement et se replongea dans ses ruminations intimes.
    Scott Phillips — La moisson de glace
  • Pour vous être agréable, je puis vous proposer l’arrangement suivant au lieu de vous payer, Dieu sait quand, en espèces, je vous paye en nature c’est-à-dire que je vous prends huit jours avec moi, et vous initie à mes procédés.
    Jules Romain — Knock ou Le Triomphe de la Médecine
  • J’aime payer des impôts. Lorsque je paie des impôts, j’achète la civilisation.
    Oliver Wendell Holmes
  • Pour payer et mourir Il est toujours trop matin.
    Proverbe français
  • Le monde estime peu celui qui paie peu.
    Luigi Settembrini — Le Ricordanze
  • Dans la vie, toute joie doit se payer d'une façon ou d'une autre et il est sage de payer sans renâcler.
    Elizabeth Goudge — L'arche dans la tempête
  • Aucun mortel ne traverse intact sa vie sans payer.
    Eschyle — Les choéphores
  • Jésus disait : aimer ; l'église dit : payer.
    Victor Hugo — Les Quatre Jours d'Elciis
  • On devrait payer les parlementaires avec des jetons d’absence.
    Augustin Martini
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Traductions du mot « payer »

Langue Traduction
Anglais pay
Espagnol paga
Italien pagare
Allemand zahlen
Chinois 工资
Arabe دفع
Portugais pagamento
Russe платить
Japonais 支払う
Basque pay
Corse pagà
Source : Google Translate API

Synonymes de « payer »

Source : synonymes de payer sur lebonsynonyme.fr

Antonymes de « payer »

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Payer

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