La langue française

Accueil > Dictionnaire > Définitions du mot « recevoir »

Recevoir

Définitions de « recevoir »

Trésor de la Langue Française informatisé

RECEVOIR, verbe trans.

A. − [Avec un sens passif]
1. Qqn reçoit (qqc.) (de qqn).[Le suj. désigne le plus souvent une pers., un groupe, un organisme]
a) Être mis en possession de, accepter, accueillir (ce qui a été envoyé, transmis, donné).
α) [Le compl. désigne des valeurs concr., matérielles] Recevoir un appel téléphonique, un cadeau, une lettre, un message, un paquet, un télégramme; recevoir de l'argent, l'aumône, un paiement, des subventions, un traitement; reçu mille francs de M. Un Tel; recevoir un prix, une récompense; recevoir des garanties, des offres; recevoir une donation, un legs; recevoir des étrennes. Listes d'ouvrages reçus par la rédaction d'un journal ou d'une revue (Civilis. écr., 1939, p. 24-15):
Après la guerre de 1914-1918, l'État établit aussi quelquefois un troisième budget, servant à régler, sur les réparations reçues de l'Allemagne, les dommages de guerre français. Lidderdale, Parlement fr., 1954, p. 225.
Absol. J'aime mieux recevoir que donner, me répondit-il brusquement; entendre que parler (Crèvecœur, Voyage, t. 2, 1801, p. 113).
Proverbe. Il vaut mieux donner que recevoir (Ac.).
MÉD., BIOL. On sait (...) que les sangs de tous les individus sont loin d'être interchangeables, et qu'on ne peut sans péril injecter à celui-ci du sang de celui-là, alors qu'il recevra impunément du sang de cet autre (Cuénot, J. Rostand, Introd. génét., 1936, p. 90).
β) P. anal.
Recevoir par les sens. Synon. de percevoir.Suivant l'étymologie, les mots idée, image, ne devraient non plus s'appliquer qu'aux impressions reçues par le sens de la vue et aux réminiscences de ces impressions (Cournot, Fond. connaiss., 1851, p. 167).Le simple fait que certains rêves reproduisent avec plus ou moins de fidélité les images reçues par les sens suffit parfois à engendrer des doutes profonds (Milosz, Amour. init., 1910, p. 138).
Entendre. Dites-vous que la parole est reçue moins vite (...) par les personnes situées au fond de la salle (Wicart, Orateur, t. 2, 1936, p. 382).
ACOUST., ÉLECTR., RADIO, TÉLÉCOMM. Capter. Recevoir cinq sur cinq; recevoir de l'énergie électrique. Les auditeurs auront remarqué que la station de Vienne est bien mieux reçue (Vocab. radioph., [1933-52]). Appareil permettant de recevoir les ondes radiophoniques et de les reproduire (Lafon1969, s.v. récepteur de radio).
b) Se voir conférer, témoigner quelque chose; accueillir (ce qui a été exprimé), en partic., prendre acte (de ce qui a été proposé). Recevoir des témoignages d'amitié, de sympathie; recevoir un enseignement, une formation sérieuse, de l'instruction; recevoir des nouvelles; recevoir des compliments, des félicitations, des honneurs, des louanges; recevoir des remerciements. Les perfides espérances que j'ai reçues de votre bouche ne me laissent que la honte d'une témérité dont je rougis (Lemercier, Pinto, 1800, iii, 12, p. 97).Tous les hommes sont égaux par le cœur. La femme du peuple qui voit son enfant prêt à être écrasé sous une roue a un cri aussi éloquent que la femme qui a reçu la meilleure éducation (Chênedollé, Journal, 1815, p. 79).V. envoi B 2 ex. de Civilis. écr.
En partic.
α) Se voir transmettre, attribuer quelque chose.
Recevoir la vie, l'existence. Les parents de qui elle a reçu le jour (Ac.1835-1935).
[Le suj. désigne une chose] Qqc. reçoit qqc.[Le statut des personnels administratifs] n'a pas encore reçu sa forme définitive (Encyclop. éduc., 1960, p. 252).Ce terme [cépage] n'est pas susceptible de recevoir une définition botanique exacte, c'est une unité systématique vigneronne qui s'intègre assez mal dans notre façon moderne de penser (Levadoux, Vigne, 1961, p. 25).
[Le suj. désigne un être humain] Qqn reçoit qqc.Recevoir le baiser d'un ami. Elle a reçu mon amour, (...) j'ai reçu sa foi (Borel, Champavert, 1833, p. 175).Sans avoir reçu le don des langues, je suis un polyglotte assez distingué (About, Roi mont., 1857, p. 12).
β) Se voir confier (quelque chose).
Recevoir les confidences de qqn. Recevoir les dernières volontés de qqn (Ac. 1835-1935). Au fig. Recevoir les derniers soupirs de qqn (Ac. 1835-1935). Assister quelqu'un à sa mort. Je l'ai assisté à son heure suprême; j'ai reçu ses derniers adieux, j'ai recueilli son dernier soupir (Sandeau, Mllede La Seiglière, 1848, p. 144).Je n'étais pas présente pour recevoir le dernier soupir. J'arrivai à cinq heures, c'était fini (Jouve, Paulina, 1925, p. 110).
ADMIN., JUST. Se voir confier (une tâche, une charge officielle, un message). ADMIN. Recevoir une mission. Tous les papes, depuis l'origine, ont reçu et exercé les mêmes pouvoirs d'infaillibilité doctrinale et de juridiction immédiate et universelle (Boegnerds Foi et vie, 1936, p. 116).Recevoir + subst. non déterminé.Recevoir communication, confirmation, mission, notification (de qqc., de faire qqc.). Tout le monde lui parla d'acheter une voiture, et trois jours après avoir reçu avis de sa nomination il partit bravement par la malle-poste (Stendhal, L. Leuwen, t. 3, 1835, p. 419).La sous-commission des experts avait reçu pouvoir de la commission d'investissement de proposer toutes modifications ou rectifications au programme établi (Qq. aspects équip. agric., 1951, p. 28).
JUST. Recevoir une déposition (Roland-Boyer 1983).
c) [Dans les formules de politesse d'usage dans la correspondance] Synon. de agréer.Recevez, monsieur, mes salutations. Et je vous prie de recevoir l'assurance de mes sentiments les plus distingués (Flaub., Corresp., 1872, p. 9).
d) RELIG. Prendre, accepter, accueillir ce qui est donné, communiqué; ,,être gratifié de`` (Marcel 1938). Recevoir une bénédiction, l'absolution, l'extrême-onction, un sacrement; recevoir la foi. Recevoir son pardon (Ac. 1835-1935). Elle ne désirait recevoir la communion qu'une fois par semaine environ (Jouve, Paulina, 1925, p. 216).
Recevoir la lumière. ,,Être initié`` (Faucher 1981).
Au passif. Être reçu à (qqc.).Après cette initiation tout enfant nouveau-né est reçu à la Sainte Communion (Philos., Relig., 1957, p. 52-2).
2. Être l'objet (d'une action que l'on subit, de ce que l'on éprouve, de ce que l'on ressent).
a) Qqn reçoit qqc.Je reçus l'accueil le plus flatteur (Brillat-Sav., Physiol. goût, 1825, p. 377).
Synon. de prendre (v. ce mot 1reSection V B 2 b).Recevoir un affront, un blâme, une gifle; recevoir des coups, des blessures; recevoir une balle; recevoir la pluie. Fam. Qu'est-ce qu'il a reçu! (Rob.). Synon. qu'est-ce qu'il a pris!
Recevoir les ordres de qqn. ,,Être soumis à sa volonté, à ses ordres`` (Ac.).
Locutions
Recevoir un choc. V. choc C 1 a.J'avais posé sa valise sur une chaise et, en me retournant vers elle, je reçus un choc. Son visage s'était brusquement défait (Sagan, Bonjour tristesse, 1954, p. 26).
Recevoir son compte. V. compte II C 3 c.Nous n'avons relevé dans la maison, ni dans le parc, aucune trace de sang. Le type a reçu son compte juste à l'endroit où il est tombé (Bernanos, Crime, 1935, p. 776).
Recevoir le coup de grâce. V. coup A 2 synt.
N'avoir de leçons, d'ordres à recevoir de personne. Quant aux vains scrupules dont vous me signalez le danger, je crois que, sous ce rapport, je n'ai de leçons à recevoir de personne (Curel, Nouv. idole, 1899, ii, 5, p. 216).Tu commences à m'agacer, mon garçon! je n'ai d'ordres à recevoir de personne, ici (H. Bazin, Vipère, 1948, p. 264).
b) PHYSIOL., PHYS. Recevoir une excitation (v. ce mot A 2 a). Recevoir une impulsion (v. ce mot B 1).
[Le suj. désigne une chose] Qqc. reçoit qqc.Recueillir. Une vasque faite pour recevoir l'eau. Le miroir reçoit les images des objets (Ac.).
[Le compl. désigne des rayons lumineux] Qqc. fait recevoir qqc. à qqc.; qqc. est reçu sur qqc.Recueillir. Cette configuration [d'une statuette, dit Rodin] lui fait recevoir en plein la lumière qui se distribue mollement sur le torse et les membres, et ajoute ainsi à l'agrément de l'ensemble (Rodin, Art, 1911, p. 53).Les rayons diffractés sont reçus sur une plaque photographique (Friedel, Cristallogr., 1926, p. 373).
B. − [Avec un sens passif] Donner accès, laisser entrer.
1. Qqn reçoit (qqn).Laisser entrer, accueillir (une personne qui se présente, un invité, un client). Recevoir la famille tous les dimanches; recevoir qqn à sa table; recevoir la visite de qqn.
Souvent au passif. Qqn est reçu chez qqn. Pour lui « les duchesses » ont une importance énorme, parce que sa vanité est flattée lorsqu'il est reçu chez elles (Larbaud, Journal, 1932, p. 260).
Dans le lang. admin., officiel, professionnel. On alla le recevoir au bas de l'escalier (Ac.1835-1935).Ce fut également pendant le conseil que M. Viviani alla recevoir l'ambassadeur d'Allemagne qui devançait le rendez-vous demandé par lui la veille (Joffre, Mém., t. 1, 1914, p. 226).Permettre à ces praticiens de recevoir en consultation des malades qui leur sont adressés personnellement (Réforme hospit., 1959, p. 15).
Absol. Recevoir fréquemment, peu, très peu; recevoir à dîner; monsieur le Directeur reçoit de telle heure à telle heure. On reçoit demain à la Cour. Ce ministre reçoit deux fois par semaine (Ac.1878, 1935).Tullia recevait. Tous les lundis elle donnait un thé (Balzac, Prince Bohême, 1840, p. 387).
2. Qqn reçoit qqn.[L'accent est mis sur la manière de recevoir] Recevoir de telle ou telle manière. Recevoir amicalement, froidement, simplement. Un vieux chanoine, qui nous reçut comme des chiens (Mmede Chateaubr., Mém. et lettres, 1847, p. 95).
Loc. Recevoir qqn à bras ouverts. Partout, grâce au képi du prince Grégory, nos chasseurs étaient reçus à bras ouverts (A. Daudet, Tartarin de T., 1872, p. 120).V. bras ex. 78.Recevoir qqn en coup* de vent. Recevoir qqn entre deux portes (v. porte1I A 2 a γ). Fam. Recevoir qqn comme un chien dans un jeu de quilles (Ac.).
Au passif. Être bien, mal reçu; être reçu comme chez soi. Nous étions reçus à cœur ouvert partout, et toujours il fallait manger et boire (Loti, Mon frère Yves, 1883, p. 108).
3. Surtout au passif. Admettre, accueillir (quelqu'un, quelque chose) sous certaines conditions, après diverses épreuves.
[En parlant de candidats à un examen, un concours] Synon. admis.Être reçu à un concours, à un examen; être reçu premier, haut la main; être reçu chirurgien, docteur, lieutenant, médecin. Le latin m'ennuie, et si ce n'était qu'il faut être reçu bachelier, je n'en ferais de ma vie (Fromentin, Dominique, 1863, p. 66).Les élèves licenciés de l'École Normale Supérieure (...) reçus à l'épreuve orale de la partie théorique, peuvent (...) effectuer une période d'initiation aux fonctions d'enseignement (Encyclop. éduc., 1960, p. 374).
ARTS DU SPECTACLE. [La structure d'accueil est le comité de lecture, la direction de l'institution] Accepter (une œuvre) en vue de la monter. [La Comédie Française] reçut − en 1881, c'était méritoire − Les Corbeaux d'Henry Becque et les joua en 1882 (Dussane, La Comédie Fr., Paris, Hachette, 1960, p. 56).Au part. passé. Pièce reçue à l'Opéra. [La structure d'accueil est le public] Pièce bien reçue. Les Mémoires d'Outre-Tombe, mal reçus du public, déplurent particulièrement à M. Dubois qui reprochait à Chateaubriand l'outrance du langage et le vide de la pensée (A. France, Vie fleur, 1922, p. 451).
Recevoir le chapeau de cardinal, la croix de la Légion d'honneur. ,,Être nommé cardinal, chevalier de la Légion d'honneur`` (Ac. 1935).
4. Littér. Être reçu à + inf.Avoir le droit de, être autorisé à, être admis à. Tout le monde, d'ailleurs, est reçu à payer comptant (R. Bazin, Blé, 1907, p. 255).Personne n'est reçu à venir du dehors lui demander [au philosophe] explications et comptes rendus de mandat (Nizan, Chiens garde, 1932, p. 43).
DR. Admettre. On l'a reçu à prouver (Ac.1835-1935).Celui qui ne peut pas trouver une caution, est reçu à donner à sa place un gage en nantissement suffisant (Code civil, 1804, art. 2041, p. 367).
P. ext., loc. Fin de non-recevoir. V. fin1B 1 dr.
5. PHYS., TECHNOL., ARTS PLAST., GÉOL., ZOOL. Accueillir.
Qqn reçoit qqc.Cette presse [à platine] étant en marche les seuls gestes nécessaires de l'ouvrier sont pour marger sa feuille, c'est-à-dire pour la placer contre les taquets de marge établis par lui et pour la recevoir (Valotaire, Typogr., 1930, p. 47).
Qqc. reçoit qqc.Le prothorax est canaliculé en dessous pour recevoir le bec (E. Perrier, Zool., t. 1, 1893, p. 1276).Le tirage d'une affiche une fois achevé, on efface le dessin par le même procédé de grainage et la pierre est prête à recevoir une nouvelle composition (Arts et litt., 1935, p. 30-17).
Accueillir (en amortissant). Et terminons en représentant (...) un amortisseur pour recevoir le choc des portes qui est tout simplement formé en pratiquant sur le mur un trou tronconique dans lequel on peut engager la plus grande base du bouchon, ainsi tenu solidement (Rousset, Trav. pts matér., 1928, p. 61).
Laisser entrer, recueillir. Une autre dépression (...) s'était formée de façon à recevoir, à l'époque du Westphalien supérieur, les dépôts d'eau douce ou saumâtre (Lapparent, Abr. géol., 1886, p. 193).
C. − Empl. pronom. réfl., SPORTS. ,,Prendre (ou reprendre) contact avec le sol en équilibre, notamment à la fin d'un saut`` (Petiot 1982). Se recevoir en souplesse. La chute s'exécute en se recevant au sol sur les talons, les jambes tendues (R. Vuillemin, Éduc. phys., 1941, p. 146).
[En parlant d'un cheval qui a sauté] Se recevoir bien ou mal. Arriver de l'autre côté de l'obstacle d'aplomb sur ses jambes ou avoir du mal à retrouver son équilibre en touchant terre (d'apr. Pearson 1872). Mal placé, mal assis, n'accompagnant pas l'animal, se recevant mal et le faisant mal se recevoir du même coup (Vialar, Bien-aller, 1952, p. 53).
Prononc. et Orth.: [ʀ əsəvwa:ʀ], (il) reçoit [ʀ əswa]. Passy 1914, Barbeau-Rodhe 1930, Lar. Lang. fr. [ʀ əsə-], Barbeau-Rodhe 1930 [ʀ əsvwa:ʀ], [ʀ əzvwa:ʀ], et dans je reçois [ʒ ə ʀswa], [ʒ ʀ ə-]. Martinet-Walter 1973 dans il faut le recevoir [ʀ əsə-] (15/18). Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. a) 2emoit. xes. reciwre « accepter quelqu'un, laisser entrer quelqu'un » (St Léger, éd. J. Linskill, 57); b) ca 1145 « accueillir quelqu'un d'une certaine manière » (Wace, Conception N.-D., éd. W. R. Ashford, 56 : Cil le recut mut bonement); c) 1721 (Montesquieu, Lettres persanes, t. 1, p. 97: nous sommes reçus agréablement dans toutes les compagnies et dans toutes les sociétés); d) 1727 recevoir la visite de qqn (Boissy, Français à Londres, 7, p. 31); 2. a) ca 1050 « prendre, accepter ce qui est offert » (Alexis, éd. Chr. Storey, 98); b) 1155 (Wace, Rou, éd. I. Arnold, 13815: Primes li rei, puis li barun Orent tuit receü baptesme); c) ca 1100 « subir » (Roland, éd. J. Bédier, 1178: colps ferir, e receivre et duner); d) ca 1165 « éprouver (un sentiment) » (Benoît de Sainte-Maure, Troie, éd. L. Constans, 16041: Mout ont grant joie receüe); 3. a) ca 1100 « agréer, admettre » (Roland, 38: Si recevrez la lei des chrestiens); b) 1579 (H. Estienne, Precellence, éd. H. Huguet, p. 177: ce mot jeune d'autant plus aisément doit etre receu parmi nous); c) 1657-58 (Pascal, Art de persuader, section II, éd. L. Lafuma, p. 356: jamais une démonstration dans laquelle ces circonstances sont gardées n'a pu recevoir le moindre doute); 4. ca 1265 p. ext. (Brunet Latin, Tresor, éd. F. J. Carmody, p. 313: comme la cire reçoit la figure dou saiel); 5. 1283 dr. recevoir en jugement (Philippe de Beaumanoir, Coutumes, éd. A. Salmon, t. 1, p. 128), d'où fin de non recevoir (Est. 1538, s.v. praescribo); 6. déb. xves. « installer dans une charge, une fonction » (Arch. Nord, B, 146, 7ecahier, f o6); 7. 1611 part. passé subst. « récépissé » (Cotgr.); 8. 1872 sports se recevoir « prendre ou reprendre contact avec le sol » (Pearson). Du lat. recipere (de re « en arrière » et « en retour » et capere « prendre ») « retirer, ramener », « prendre en retour, reprendre, se reprendre » et par effacement du sens de la particule « accueillir, accepter, admettre », avec changement de conjug. au xiiies. (v. T.-L.) de receivre à recevoir comme percevoir*. Fréq. abs. littér.: 19 598. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 36 671, b) 28 983; xxes.: a) 22 921, b) 22 739. Bbg. Bogacki (K.). Les Prédicatifs locatifs stat. en fr. Warszawa, 1977, p. 67. − Chaurand (J.). Conversion des actants et coréférence des circonstants. Ling. Investig. 1985, t. 9, n o1, pp. 55-68. − Gross (G.). Un Cas de constr. inverse: donner et recevoir. Ling. Investig. 1982, t. 6, pp. 1-44. − Guiraud (P.). Mél. d'étymol. arg. et pop. Cah. Lexicol. 1970, t. 17, p. 14. − Koch (P.). Verb-Valenz-Verfügung. Heidelberg, 1981, p. 224, 271, 305, 331. − Lanly (A.). Morphol. hist. des verbes fr. Paris, 1977, pp. 157-159.

Wiktionnaire

Verbe - français

recevoir \ʁə.sə.vwaʁ\ transitif 3e groupe (voir la conjugaison)

  1. Accepter, prendre ce qui est donné, ce qui est présenté, ce qui est offert sans qu’il soit dû.
    • Les oumana des douanes jurent sur le mechaf el-kerim de ne rien détourner des droits perçus et de ne plus recevoir de pots-de-vin des commerçants. — (Frédéric Weisgerber, Trois mois de campagne au Maroc : étude géographique de la région parcourue, Paris : Ernest Leroux, 1904, page 65)
  2. Toucher ce qui est dû, en être payé.
    • Vainement avaient-ils stipulé qu'on ne pourrait les rembourser qu'en écus ; il n'en fallait pas moins qu'ils reçussent leur remboursement en assignats. — (Recueil alphabétique des questions de droit, qui se présentent le plus fréquemment dans les tribunaux, par le citoyen Merlin, tome 5, Paris : chez Danel, chez Rondonneau, & chez Portmann, an XII, page 407)
    • A mesure qu’augmentait les émissions de papier-monnaie, s’accentuait la dépréciation du mark, et de plus en plus les particuliers s’efforçaient, quand ils recevaient des billets, de les échanger aussitôt contre des marchandises. — (Wilfrid Baumgartner, Le Rentenmark (15 Octobre 1923 - 11 octobre 1924), Les Presses Universitaires de France, 1925 (réimpression 2e édition revue), page 93)
    • Recevoir le revenu d’une terre, le prix d’un loger, le salaire d’une peine, le prix d’un travail. - Recevoir des appointements, des gages.
  3. Se faire procurer ; en parlant de tout ce qui est délivré, fourni.
    • Un va-et-vient fut envoyé aux deux hommes ; ils reçurent par son intermédiaire, marteaux, masses et ciseaux, ainsi que des sacs de toile qu’ils renvoyaient dès qu’il étaient remplis d’échantillons […]. — (Jean-Baptiste Charcot, Dans la mer du Groenland, 1928)
    • Recevoir sa ration. - Les soldats ont reçu des vivres pour trois jours.
    • Ce régiment a reçu des recrues. - L’armée va recevoir des renforts. - Les assiégés reçurent des secours.
  4. (En particulier) Se faire remettre entre ses mains, se faire parvenir, en parlant des choses qui sont envoyées ou adressées à quelqu’un.
    • Recevoir des lettres. - Recevoir un paquet, un colis. - Recevoir une requête, une pétition, un mémoire. - Recevoir une dépêche.
  5. (Par analogie) Accueillir une ou des personnes qui sont adressées à quelqu’un.
    • Il répéta ce qu'il m'avoit fait dire par M. de Saci, savoir, que la volonté du roi étoit que nous ne reçussions plus à l'avenir de filles pour être religieuses, jusqu'à ce que le grand nombre que nous étions fût diminué et réduit à cinquante professes de chœur […]. Il ajouta que l'intention de Sa Majesté étoit aussi que nous renvoyassions, toutes nos pensionnaires, et que nous n'en reçussions plus à l'avenir, jusqu'à nouvel ordre. — (Charles-Augustin Sainte-Beuve, Port-Royal, tome 5, 5e édition, Paris : Librairie Hachette, 1888, page 170)
    • Recevoir un messager, un courrier, un parlementaire, des députés.
  6. Accepter en parlant des biens qui arrivent, des choses qui sont données, accordées, comme grâce, faveur, récompense, etc., soit par Dieu, soit par les hommes.
    • Recevoir des grâces de Dieu, des grâces d’en haut. - Recevoir des inspirations du ciel. - Les dons, les avantages, les agréments qu’il a reçus de la nature.
    • Recevoir un service de quelqu’un. - Recevoir des politesses, des civilités. - Recevoir des marques, des témoignages, des preuves d’estime, d’amitié, d’attachement, etc.
  7. (Figuré) Être nommé dans une fonction.
    • Recevoir le bâton de maréchal de France, le chapeau de cardinal, la croix de la Légion d’honneur, etc.
  8. Subir, éprouver des maux, quelque chose de fâcheux, soit par hasard, soit par la volonté d’autrui.
    • Recevoir un coup, des coups, un soufflet, un choc, une blessure. - Recevoir une balle dans la cuisse. - Recevoir la mort.
    • Recevoir un dommage. - Recevoir un outrage, une offense, un affront, une injure. - Recevoir des reproches, des remontrances. - Recevoir un châtiment, une punition.
    • Recevoir le prix de ses forfaits. - Recevoir des marques, des témoignages, des preuves de haine, d’aversion, de mépris, de mécontentement, etc. Recevoir un mauvais accueil.
  9. (Au sens physique & au sens moral) Subir, éprouver des impressions, des modifications, etc.
    • Le miroir reçoit les images des objets. - La cire reçoit toutes les formes qu’on veut lui donner. - Recevoir l’impulsion, le mouvement.
    • Ce passage peut recevoir divers sens, diverses significations, diverses interprétations. - L’armée reçut une nouvelle organisation.
      • On dit dans une acception analogue :Recevoir un nom, une dénomination, etc.
  10. Se faire transmettre, communiquer.
    • Recevoir la vie, l’existence. - Les parents de qui elle a reçu le jour.
    • Recevoir une bonne, une mauvaise éducation. - Recevoir de l’instruction. - Recevoir des leçons. - Recevoir de bons, de mauvais exemples.
    • Ces peuples ne reçurent la civilisation qu’au troisième siècle.
  11. Se faire transmettre pour exécution, pour indication.
    • Les artilleurs, qui, à la capitulation, avaient reçu l’ordre de cesser le feu, n’avaient pas quitté leur poste, […]. Les soldats déclarèrent qu’ils n’avaient pas eu une seule occasion de tirer, et ils brûlaient du désir de montrer ce qu’ils savaient faire. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 235 de l’édition de 1921)
    • Le 7 mai au matin, 151 bombardiers américains reçoivent la mission de détruire les installations ferroviaires de Mohon ; […]. — (Gérald Dardart, Les Ardennes dans la guerre, 1939-1945, De Borée, 2008, p. 357)
  12. (Religion) Se faire donner des sacrements.
    • Recevoir le baptême. - Recevoir la confirmation. - Recevoir les ordres. - Recevoir l’absolution.
  13. Tirer ; emprunter ; faire venir.
    • Quelques blancheurs commencent à nuancer l’horizon vers l’est. Les nuages du zénith en reçoivent une première coloration. — (Jules Verne, Claudius Bombarnac, chapitre IV, J. Hetzel et Cie, Paris, 1892)
    • Cet escalier reçoit son jour du haut du bâtiment. - Les usages qu’un peuple a reçus d’un autre peuple.
  14. Recueillir, contenir les choses qui viennent y aboutir ou qui viennent s’y rendre.
    • Une autre voiture à deux roues […] était là aussi un peu à l’écart. Cette voiture était destinée […] à recevoir le corps après le supplice et à le porter au cimetière. — (Ivan Tourgueniev, L’Exécution de Troppmann, avril 1870, traduction française d’Isaac Pavlovsky, publiée dans ses Souvenirs sur Tourguéneff, Savine, 1887)
    • On ménage une porte d’entrée, à laquelle on parvient avec une échelle, et on forme des compartiments en planches pour recevoir le grain. — (François Rozier, Cours complet d’agriculture ou Nouveau dictionnaire d’agriculture, Pourrat, 1836, volume 12, page 67)
    • Dans cette partie de son cours, la Lanterne reçoit les eaux de nombreux ruisseaux ou « rus » provenant des vallons tourbeux voisins. — (Gustave Malcuit, Contributions à l’étude phytosociologique des Vosges méridionales saônoises, les associations végétales de la vallée de La Lanterne, thèse de doctorat, Société d’édition du Nord, 1929, page 6)
  15. Recueillir, retenir, en parlant des personnes.
    • Recevoir dans une cuvette le sang qui coule d’une saignée. - Je lui ai jeté un paquet, il l’a reçu adroitement. - Il tombait et se serait tué si je ne l’eusse reçu entre mes bras.
  16. Se faire donner certaines paroles ou certains écrits, pour servir d’assurance, de gage, etc.
    • J’en ai reçu sa parole. - J’ai reçu sa parole qu’il n’en ferait rien. - J’en ai reçu la promesse, l’assurance. - Il a reçu ma foi, mes serments.
  17. Se faire confier.
    • Recevoir de l’argent en dépôt. - Recevoir une confidence. - J’ai reçu sa déclaration sous le sceau du secret. - Recevoir les dernières volontés de quelqu’un.
  18. Accueillir, agréer, accepter.
    • Je reçois vos offres. - Il en a reçu la proposition avec joie.
    • La proposition qu’il a faite a été bien reçue, mal reçue. - Son compliment n’a pas été bien reçu. - Je ne reçois pas votre excuse.
  19. Accueillir des personnes qui viennent à vous.
    • Recevoir un ambassadeur, le recevoir avec magnificence. - Il m’a reçu à bras ouverts, cordialement, avec de grandes démonstrations de joie.
    • Je me suis présenté chez lui, mais il n’a pas voulu me recevoir. C’est un homme qui reçoit fort bien son monde, qui sait recevoir son monde. Absolument,
      • (Absolument) Il sait recevoir.
  20. Admettre chez soi les personnes par qui l’on est visité.
    • Ces marchands sont généralement des hommes d'excellente éducation, parlant plusieurs langues avec cette facilité propre aux peuples Scandinaves ; ils nous recevaient chez eux avec beaucoup de grâce, et nous offraient des cigares et du vin d’Espagne, ce « soleil en bouteilles » si précieux dans les contrées hyperboréennes. — (Jules Leclercq, La Terre de glace, Féroë, Islande, les geysers, le mont Hékla, Paris : E. Plon & Cie, 1883, page 58)
    • J’étais alors d’une candeur stupéfiante et d’une délicatesse de sentiment si raffinée que, pour recevoir galamment une « femme mariée » qui me venait voir, j’avais allumé toutes les bougies de mes deux candélabres. — (Francis Carco, Maman Petitdoigt, La Revue de Paris, 1920)
    • (Absolument) Madame une telle ne reçoit pas aujourd’hui. - Le ministre reçut hier. - On reçoit demain à l’Élysée.
  21. Donner retraite ; donner asile chez soi.
    • Tel qu’il est aujourd’hui installé, l’asile de la rue Lecourbe peut recevoir 200 enfants. Il comprend trois divisions : le grands, les petits et les infirmes. — (Paul-Gabriel d’Haussonville, L’Enfance à Paris, 1879, Calmann-Lévy, p. 161)
  22. Admettre.
    • Après un certain temps, on n’est pas reçu à demander les arrérages d’une rente échue. - Un tel homme est mal reçu à se plaindre. - Recevoir quelqu’un au nombre de ses amis. - Il a été brillamment reçu à son examen.
    • (Justice) On l’a reçu partie intervenante. - On l’a reçu à prouver.
  23. Installer dans une charge, dans une dignité, dans un emploi, etc., avec le cérémonial ordinaire.
    • Le jour qu’il fut reçu conseiller à la Cour de Cassation. - Cet officier fut reçu à la tête des troupes, à la tête de son régiment.
    • Ce candidat était admissible, mais il n’a pas été reçu. - Il a été reçu docteur depuis peu. - Se faire recevoir avocat.
  24. Se soumettre, déférer à quelque chose, comme à une loi, à une règle, à une vérité reconnue.
    • Recevoir une décision avec respect, avec une parfaite soumission. - Recevoir de nouvelles lois.
    • Le droit romain n’était reçu qu’en quelques provinces de France. - Il n’a d’autres opinions que celles qu’il reçoit d’autrui.
    • C’est un principe que tous les mathématiciens ont reçu. - Recevoir comme une vérité incontestable.
  25. Être doté de.
    • Ce coffrage est rempli de mortier autolissant et autonivelant et peut recevoir tous les revêtements classiques de sols. — (Armand Margueritte, L’Architecture d’aujourd’hui, n° 267 à 269, 1990, page 174)
Wiktionnaire - licence Creative Commons attribution partage à l’identique 3.0

Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition (1932-1935)

RECEVOIR. (Je reçois, tu reçois, il reçoit; nous recevons, vous recevez, ils reçoivent. Je recevais. Je reçus. J'ai reçu. Je recevrai. Je recevrais. Reçois, recevez. Que je reçoive. Que je reçusse. Recevant. Reçu.) v. tr.
Accepter, prendre ce qui est donné, ce qui est présenté, ce qui est offert sans qu'il soit dû. Recevoir un don, un présent. Recevoir quelque chose en don. Recevoir par testament. Recevoir un legs, une donation. Recevoir une aumône. Recevoir des étrennes. En ce sens il s'emploie aussi absolument. Prov., Il vaut mieux donner que recevoir. Il signifie encore Toucher ce qui est dû, en être payé. Recevoir un paiement, un remboursement. Recevoir le revenu d'une terre, le prix d'un loger, le salaire d'une peine, le prix d'un travail. Recevoir des appointements, des gages. Recevoir des arrérages. Recevoir une indemnité, un dédommagement. Recevoir une gratification. Il se dit également en parlant de Tout ce qui est délivré, fourni, procuré à quelqu'un. Recevoir sa ration. Les soldats ont reçu des vivres pour trois jours. Ce régiment a reçu des recrues. L'armée va recevoir des renforts. Les assiégés reçurent des secours. Il se dit, particulièrement, en parlant des Choses qui sont envoyées ou adressées à quelqu'un, lorsqu'elles sont remises entre ses mains, lorsqu'elles parviennent jusqu'à lui. Recevoir des lettres. Recevoir un paquet, un colis. Recevoir une requête, une pétition, un mémoire. Recevoir une dépêche. Recevoir une nouvelle, des nouvelles, des renseignements. Recevoir un ordre. Cette dernière locution se dit aussi bien en parlant d'ordres qui sont donnés de vive voix. Il se dit, dans un sens analogue, en parlant des Personnes qui sont adressées à quelqu'un. Recevoir un messager, un courrier, un parlementaire, des députés. Il se dit encore en parlant des Biens qui arrivent, des choses qui sont données, accordées, comme grâce, faveur, récompense, etc., soit par Dieu, soit par les hommes. Recevoir des grâces de Dieu, des grâces d'en haut. Recevoir des inspirations du ciel. Les dons, les avantages, les agréments qu'il a reçus de la nature. Recevoir un service de quelqu'un. Recevoir des politesses, des civilités. Recevoir des marques, des témoignages, des preuves d'estime, d'amitié, d'attachement, etc. Recevoir un bon accueil. Recevoir le prix de ses services, la récompense de son dévouement. Recevoir de bons traitements. Recevoir des consolations. Recevoir des respects, des hommages, de grands honneurs. Recevoir des compliments, des louanges, des éloges. Recevoir sa grâce, son pardon. Recevoir de son ennemi la vie et la liberté. Fig., Recevoir le bâton de maréchal de France, le chapeau de cardinal, la croix de la Légion d'honneur, etc., Être nommé maréchal de France, cardinal, chevalier de la Légion d'honneur, etc.

RECEVOIR se dit de même en parlant des Maux qui arrivent, de ce qu'on subit, de ce qu'on éprouve de fâcheux, soit par hasard, soit par la volonté d'autrui. Recevoir un coup, des coups, un soufflet, un choc, une blessure. Recevoir une balle dans la cuisse. Recevoir la mort. Recevoir un dommage. Recevoir un outrage, une offense, un affront, une injure. Recevoir des reproches, des remontrances. Recevoir un châtiment, une punition. Recevoir le prix de ses forfaits. Recevoir des marques, des témoignages, des preuves de haine, d'aversion, de mépris, de mécontentement, etc. Recevoir un mauvais accueil. Il se dit encore, tant au sens physique qu'au sens moral, en parlant des Impressions, des modifications, etc., qu'une chose subit, éprouve. Le miroir reçoit les images des objets. La cire reçoit toutes les formes qu'on veut lui donner. La matière reçoit toutes sortes de formes. Recevoir l'impulsion, le mouvement. Ce passage peut recevoir divers sens, diverses significations, diverses interprétations. L'armée reçut une nouvelle organisation. On dit dans une acception analogue : Recevoir un nom, une dénomination, etc. Il se dit aussi en parlant de Ce qui est transmis, communiqué. Recevoir la vie, l'existence. Les parents de qui elle a reçu le jour. Recevoir une bonne, une mauvaise éducation. Recevoir de l'instruction. Recevoir des leçons. Recevoir de bons, de mauvais exemples. Ces peuples ne reçurent la foi qu'au troisième siècle. Les apôtres reçurent le Saint-Esprit le jour de la Pentecôte. Il se dit, dans ce sens, en parlant des Sacrements. Recevoir le baptême. Recevoir la confirmation. Recevoir les ordres. Recevoir l'absolution. Recevoir la bénédiction nuptiale. Ce malade a reçu les sacrements, Les sacrements de la Pénitence, de l'Eucharistie et de l'Extrême-Onction lui ont été administrés.

RECEVOIR signifie aussi Tirer, emprunter, faire venir. Cet escalier reçoit son jour du haut du bâtiment. La lune reçoit sa lumière du soleil. Les usages qu'un peuple a reçus d'un autre peuple. Il reçoit cette marchandise de tel pays. Il se dit en outre des Choses qui recueillent, qui contiennent celles qui viennent y aboutir, qui viennent s'y rendre. La mer reçoit tous les fleuves. Une gouttière qui reçoit toutes les eaux d'un toit. Une citerne qui reçoit les eaux pluviales. Un égout qui reçoit toutes les immondices de la ville. Ce port reçoit plus de bâtiments que tel autre. Cette ville pourrait facilement recevoir de nouveaux habitants. Il se dit également des Personnes et signifie Recueillir, retenir. Recevoir dans une cuvette le sang qui coule d'une saignée. Je lui ai jeté un paquet, il l'a reçu adroitement. Il tombait et se serait tué si je ne l'eusse reçu entre mes bras. Il se dit encore en parlant de Certaines paroles ou de certains écrits qui sont donnés pour servir d'assurance, de gage, etc. J'en ai reçu sa parole. J'ai reçu sa parole qu'il n'en ferait rien. Il a reçu parole de lui pour telle chose. J'en ai reçu la promesse, l'assurance. Il a reçu ma foi. Elle a reçu mes serments. Il se dit aussi en parlant de Ce qui est confié. Recevoir de l'argent en dépôt. Recevoir une confidence. J'ai reçu sa déclaration sous le sceau du secret. Recevoir les dernières volontés de quelqu'un. Fig., Recevoir les derniers soupirs de quelqu'un, L'assister à sa mort. En termes de Guerre, Recevoir le mot d'ordre, Prendre le mot d'ordre; ou, dans une autre acception, Se faire dire le mot d'ordre par ceux de qui on a droit de l'exiger.

RECEVOIR, en parlant de Certaines choses, signifie Accueillir, agréer, accepter. Je reçois vos offres. Il en a reçu la proposition avec joie. La proposition qu'il a faite a été bien reçue, mal reçue. Son compliment n'a pas été bien reçu. Je ne reçois pas votre excuse. Sa pièce a été reçue à corrections. Bien recevoir, mal recevoir signifie aussi Approuver, désapprouver. Cette nouvelle fut bien reçue dans le publie. Cela sera mal reçu. Ce livre a été bien reçu.

RECEVOIR se dit également en parlant des Personnes et signifie Accueillir. Recevoir un ambassadeur, le recevoir avec magnificence. Il m'a reçu à bras ouverts, cordialement, avec de grandes démonstrations de joie. Il l'a reçu froidement. On alla le recevoir au bas de l'escalier. Il a été fort bien reçu, fort mal reçu. Il est bien reçu partout. Je me suis présenté chez lui, mais il n'a pas voulu me recevoir. C'est un homme qui reçoit fort bien son monde, qui sait recevoir son monde. Absolument, Il sait recevoir. Il l'a reçu en brave, en homme de cœur se dit d'un Homme qui s'est présenté courageusement à un ennemi qui venait l'attaquer. Les ennemis ont été reçus à coups de canon, On a fait sur eux, un violent tir d'artillerie lorsqu'ils se sont approchés. Fig. et fam., Recevoir quelqu'un comme un chien, le recevoir comme un chien dans un jeu de quilles, Lui faire un très mauvais accueil. Être reçu chez quelqu'un, Être admis dans sa société. Il est reçu chez le ministre. Il est reçu dans la meilleure société. Son éducation le met en état d'être reçu partout. Recevoir la visite de quelqu'un, Être visité par quelqu'un. Recevoir des visites, Être visité par diverses personnes. Il signifie aussi Admettre chez soi les personnes par qui l'on est visité. Pendant le premier mois de son deuil, elle ne recevra pas de visites. On dit absolument dans la même acception : Madame une telle ne reçoit pas aujourd'hui. Le roi reçut hier. On reçoit demain à la cour. Ce ministre reçoit deux fois par semaine.

RECEVOIR signifie encore Donner retraite, donner asile chez soi. Il a reçu des réfugiés chez lui pendant la guerre. Il signifie aussi Admettre. Après un certain temps, on n'est pas reçu à demander les arrérages d'une rente échue. Un tel homme est mal reçu à se plaindre. Recevoir quelqu'un au nombre de ses amis. Il l'a reçu dans son régiment, dans sa compagnie. Il a été brillamment reçu à son examen. Il s'emploie dans le même sens en termes de Procédure. On l'a reçu partie intervenante. On l'a reçu à prouver. Fin de non-recevoir, Exception préalable qui consiste à soutenir que la partie adverse n'est pas recevable dans sa demande. Alléguer des fins de non-recevoir.

RECEVOIR signifie aussi Installer dans une charge, dans une dignité, dans un emploi, etc., avec le cérémonial ordinaire. Le jour qu'il fut reçu conseiller à la Cour de Cassation. On le reçut les chambres assemblées. Cet officier fut reçu à la tête des troupes, à la tête de son régiment. Il est élu membre de l'Académie française, mais il n'a pas encore été reçu. Ce candidat était admissible, mais il n'a pas été reçu. Il a été reçu docteur depuis peu. Se faire recevoir avocat. Il signifie encore Se soumettre, déférer à quelque chose, comme à une loi, à une règle, à une vérité reconnue. Recevoir une décision avec respect, avec une parfaite soumission. Recevoir de nouvelles lois. Le droit romain n'était reçu qu'en quelques provinces de France. Recevoir une bulle, un décret, etc. Il n'a d'autres opinions que celles qu'il reçoit d'autrui. C'est un principe que tous les philosophes ont reçu. Recevoir comme une vérité incontestable. Recevoir les ordres de quelqu'un, Être soumis à sa volonté, à ses ordres. Je ne reçois point ses ordres. Je ne reçois point d'ordres de lui. Je n'ai d'ordres à recevoir de personne. Recevoir les ordres de quelqu'un signifie aussi Savoir de lui ce qu'on peut faire qui lui soit agréable. Je ne manquerai pas d'aller recevoir vos ordres avant de partir. Le participe passé

REÇU s'emploie aussi adjectivement et signifie Qui est admis, établi, consacré. Les usages reçus. Les maximes reçues. Vous pouvez très bien procéder ainsi, cela est reçu. Se conformer à ce qui est reçu.

REÇU est aussi nom masculin. Voyez ce mot à son rang alphabétique.

Littré (1872-1877)

RECEVOIR (re-se-voir), je reçois, tu reçois, il reçoit, nous recevons, vous recevez, ils reçoivent ; je recevais ; je reçus ; je recevrai ; reçois, qu'il reçoive, recevons, recevez, qu'ils reçoivent ; que je reçoive, que tu reçoives, qu'il reçoive, que nous recevions, que vous receviez, qu'ils reçoivent ; que je reçusse ; recevant ; reçu v. a.
  • 1Prendre ce qui est donné, présenté, offert. Recevoir un don, un legs, des étrennes, l'aumône. En recevant la robe et le bonnet de médecin, vous apprendrez tout cela, Molière, Mal. imag. III, 22. Tiens, reçois ce billet a tous trois si fatal, Voltaire, Zaïre, IV 5.

    Absolument. Ceci peut s'appliquer à la grandeur royale, Elle reçoit et donne, et la chose est égale, La Fontaine, Fabl. III, 2. Nous paraîtrons tous devant le tribunal de Jésus-Christ, afin que chacun reçoive selon le bien qu'il aura pratiqué ou selon le mal qu'il aura commis, Bourdaloue, Pensées, t. I, p. 189. Depuis quand est - il vil de recevoir de ce qu'on aime ? depuis quand ce que le cœur donne déshonore-t-il le cœur qui accepte ? Rousseau, Hél. I, 16. Figaro : J'étais né pour être courtisan. - Suzane : On dit que c'est un métier si difficile ! - Figaro : Recevoir, prendre et demander, voilà le secret en trois mots, Beaumarchais, Mar. de Fig. II, 2.

    En termes juridiques, être l'objet d'une libéralité. Les femmes, surtout celles qui avaient des enfants, furent rendues capables de recevoir en vertu du testament de leurs maris ; elles purent, quand elles avaient des enfants, recevoir en vertu du testament des étrangers, Montesquieu, Esp. XXVII. Toutes personnes peuvent disposer et recevoir, soit par donation entre vifs, soit par testament, Code Nap. art. 902.

    Terme de turf. Recevoir une certaine quantité de livres, se dit d'un cheval auquel son rival rend cette quantité, en ce sens que celui-ci court avec une plus forte charge que celui-là.

  • 2Prendre ce qui est dû, en être payé. Recevoir de l'argent, une indemnité, une rente, un payement. Recevoir le prix d'un travail, un salaire, des honoraires. Les médecins reçoivent pour leurs visites ce qu'on leur donne, La Bruyère, XIV. Il [Lalli] ne demanda jamais au trésor de ce conseil [de Pondichéri] le payement de ses appointements de général ; il comptait le recevoir à Paris, et il n'y reçut que la mort, Voltaire, Pol. et lég. Fragm. sur l'Inde, 19.

    Absolument. Carro-Carri est si sûr de son remède et de l'effet qui en doit suivre, qu'il n'hésite pas de s'en faire payer d'avance, et de recevoir avant que de donner, La Bruyère, XIV.

  • 3Prendre ce qui est délivré, fourni, procuré. Les soldats ont reçu des vivres pour trois jours. L'armée a reçu des recrues, des renforts.
  • 4Prendre ce qui est envoyé, adressé. Recevoir des lettres, un placet, des renseignements. L'envie continuelle que j'ai de recevoir de vos lettres, Sévigné, 53. On reçoit donc ici quelquefois des nouvelles ; Les dernières, monsieur, les sait-on ? Gresset, Méchant, III, 9.

    On dit de même : recevoir un courrier, un message, un parlementaire, un ambassadeur, des députés.

    Il se dit aussi de communications faites de vive voix. Il a reçu de l'oracle cette réponse. J'ai reçu du ministre l'ordre de…

  • 5Il se dit les biens qui arrivent, des grâces qui sont faites. Les avantages qu'il a reçus de la nature. Recevoir le prix de ses services. Il vaut mieux n'avoir point besoin de grâce que d'en recevoir, Corneille, 2e disc. Oui, l'honneur que reçoit la vôtre [famille] par ce choix En pouvait à bon titre immortaliser trois, Corneille, Hor. II, 1. Ô toi [poison], qui n'attends plus que la cérémonie Pour jeter à mes pieds ma rivale punie, Et par qui deux amants vont d'un seul coup du sort Recevoir l'hyménée et le trône et la mort, Corneille, Rodog. V, 1. Je suis assurée que toute la faculté ne me défendrait pas cet amusement [écrire à Mme de Grignan], voyant le plaisir que j'en reçois dans mon oisiveté, Sévigné, 19 juill. 1677. Il faut encore qu'il [Alexandre] se trouve dans tous nos panégyriques ; et il semble, par une espèce de fatalité glorieuse à ce conquérant, qu'aucun prince ne puisse recevoir de louanges qu'il ne les partage, Bossuet, Louis de Bourbon. Les consolations que reçoivent les enfants de Dieu de la communication avec le saint siége, Bossuet, Reine d'Anglet. Ces grands hommes, dit saint Augustin, si célèbres parmi les gentils, et, j'ajoute, trop estimés parmi les chrétiens… ont acquis une gloire qu'ils désiraient avec tant d'ardeur ; et tous ces hommes vains ont reçu une récompense aussi vaine que leurs désirs, Bossuet, la Vallière. Les rois, non plus que le soleil, n'ont pas reçu en vain l'éclat qui les environne, Bossuet, Marie-Thér. Ils [nos pères] vivaient la plupart contents de ce qu'ils avaient reçu de la fortune, ou de ce qu'ils avaient acquis par le travail, Fléchier, Lamoignon. Quand la nature ne lui aurait pas donné tous ces avantages [de caractère et d'esprit], elle aurait pu les recevoir de l'éducation, Fléchier, Mme de Mont. Quel fruit recevront-ils de leurs vaines amours ? Racine, Phèdre, IV, 6. Ces enfants de Jacob, premiers-nés des humains, Reçurent, quarante ans, la manne de ta main, Lamartine, Médit. I, 28.
  • 6Il se dit de même de ce qui arrive de fâcheux, de ce qu'on subit. Recevoir une tuile sur la tête, un coup d'épée dans le entre. Recevoir un mauvais accueil. Après les pertes qu'il avait reçues, Vaugelas, Q. C. 212. De tous les maux qu'Alexandre reçut en sa vie, Vaugelas, ib. 591. Peut-être que vous en recevez quelque incommodité [d'avoir perdu vos chevaux], Voiture, Lett. 144. Ne voulant point céder, ni recevoir l'ennui Qu'il me pût estimer moins civile que lui, Molière, Éc. des femm. II, 6. Seigneur, j'ai reçu un soufflet, Molière, Sicil. 13. J'ai tout fait, tout osé, pour t'aimer, pour te plaire ; J'ai trahi mon pays, et mon père, et mon roi ; Cependant vois le prix, ingrat, que j'en reçoi, Th. Corneille, Ar. III, 4. Ce vaillant homme, poussant avec un courage invincible les ennemis qu'il avait réduits à une fuite honteuse, reçut le coup mortel…, Fléchier, Turenne. Les mécontentements qu'il avait reçus du ministre [Mazarin], Fléchier, Duc de Mont.

    Recevoir la mort, mourir, être tué. Son grand cœur [de Madame] ni ne s'aigrit ni ne s'emporte contre elle [la mort] ; elle ne la brave pas non plus avec fierté, contente de l'envisager sans émotion et de la recevoir sans trouble, Bossuet, Duch. d'Orl.

  • 7Être investi de. Afin que cette autorité que Dieu leur a donnée [aux princes] ne soit employée que pour la fin pour laquelle ils l'ont reçue, Pascal, Prov. XI. Recevez par cette lettre un pouvoir absolu sur tout le sérail, Montesquieu, Lett. pers. 148.

    Recevoir le bâton de maréchal de France, le chapeau de cardinal, la croix d'honneur, etc. Être nommé maréchal de France, cardinal, membre de la Légion d'honneur, etc.

  • 8Recevoir, en parlant de ce qui est transmis, communiqué. Le maître dont il reçoit les leçons. La Germanie conquise par Charlemagne reçut le christianisme. Cet enfant reçoit une bonne éducation, une mauvaise éducation. Avec toute sa sévérité, cette morale subsiste toujours telle que nous l'avons reçue, et toujours elle subsistera, Bourdaloue, Pensées, t. I, p. 92. Un jeune homme, toujours bouillant en ses caprices, Est prompt à recevoir l'impression des vices, Boileau, Art p. III. Remise dès l'enfance en des bras étrangers, Je reçus et je vois le jour que je respire, Sans que père ni mère ait daigné me sourire, Racine, Iphig. II, 1. La fille d'un César, la veuve d'un Pompée, Sera digne du moins, dans ces extrémités, Du sang qu'elle a reçu, des noms qu'elle a portés, Voltaire, Triumv. IV, 5. C'est en Béotie que reçurent le jour Hésiode, Corinne et Pindare, Barthélemy, Anach, ch. 34.
  • 9Il se dit des sacrements administrés. Recevoir le baptême, la confirmation, les ordres, etc. Mais, pour en recevoir le sacré caractère [du baptême] Qui lave nos forfaits dans une eau salutaire…, Corneille, Poly. I, 1. Qu'elle nous parut au-dessus de ces lâches chrétiens qui s'imaginent avancer leur mort quand ils préparent leur confession, qui ne reçoivent les saints sacrements que par force…, Bossuet, Duch. d'Orl.

    Ce malade a reçu tous ses sacrements, on lui a administré, vu qu'il était en danger de mort, les sacrements de la pénitence, de l'eucharistie et de l'extrême-onction.

    Recevoir le corps et le sang de Jésus Christ, communier.

  • 10Recevoir, en parlant des choses qui éprouvent quelque action au sens physique. La terre reçoit les influences du ciel. Le miroir reçoit les images des objets. Si le fer est mou et, par conséquent, susceptible de recevoir plus promptement le magnétisme, Buffon, Min. t. IX, p. 189.

    Il se dit de même au sens figuré. Cet ouvrage a reçu de grandes modifications. Ma maison recevra quelques embellissements. Le ministère reçut une nouvelle organisation. Recevoir l'impulsion, le mouvement. Ce passage peut recevoir divers sens. Assurément ; cela ne reçoit point de contradiction, Molière, l'Av. I, 7. Jamais une démonstration dans laquelle ces circonstances [partir de principes certains et substituer le défini à la définition] sont gardées n'a pu recevoir le moindre doute, Pascal, Espr. géom. 2. Quoique cette idée générale de la beauté soit gravée dans le fond de nos âmes avec des caractères ineffaçables, elle ne laisse pas que de recevoir de très grandes différences dans l'application particulière, Pascal, Passions de l'amour. Le conseil qu'on donnait à Pyrrhus de prendre le repos qu'il allait chercher par tant de fatigues, recevait bien des difficultés, Pascal, Pens. IV, 2, édit. HAVET. Tout genre d'écrire reçoit-il le sublime, ou s'il n'y a que les grands sujets qui en soient capables ? La Bruyère, I.

    Recevoir un nom, une dénomination, être nommé, dénommé. Les plantes reçoivent quelquefois leur nom botanique de celui qui les a décrites le premier.

  • 11Faire venir de, tirer, emprunter. Cette maison ne reçoit ses jours que de la rue. La lune reçoit sa lumière du soleil. Il reçoit son vin du Bordelais. Vous avez vu quelle lumière, quelle grâce et quelle force une pensée reçoit d'une pensée qui lui ressemble ; il s'agit actuellement de considérer ce qu'elle reçoit d'une pensée qui lui est opposée, Condillac, Art d'écr. II, 5.
  • 12Il se dit des choses qui recueillent, contiennent ce qui coule, ce qui vient aboutir, se rendre. Un égout central qui reçoit toutes les immondices de la ville. Ce port reçoit beaucoup de bâtiments. La citerne reçoit les eaux qui proviennent du toit. C'est un gouffre, c'est une mer qui reçoit les eaux des fleuves, et qui ne les rend pas, La Bruyère, XIV. Une ville forte [Smolensk] pour appuyer et partager ses efforts [du général russe], cette ville et un fleuve pour recevoir et couvrir ses débris, s'il était vaincu, Ségur, Hist. de Nap. VI, 5.
  • 13Il se dit des personnes qui prennent dans leurs mains, recueillent, retiennent Recevoir le sang d'une saignée dans une poêlette. Le chien reçoit adroitement dans sa gueule ce qu'on lui jette. Je recevrai de la main droite la balle que vous me jetez. Il tombait blessé d'un coup de feu, ses soldats le reçurent dans leurs bras.

    Recevoir un enfant à sa naissance, le prendre au moment où il vient au monde. Elle était là au moment des couches de sa sœur et reçut l'enfant. Cet ange protecteur, Cet invisible ami veille autour de son cœur, L'inspire, le conduit, le relève s'il tombe, Le reçoit au berceau, l'accompagne à la tombe, Lamartine, Médit. II, 17.

    Fig. Recevoir les derniers soupirs de quelqu'un, l'assister à sa mort.

  • 14Il se dit de ce qui est confié. Il a nié le dépôt qu'il avait reçu. Recevoir déclaration sous le sceau du secret. Recevoir les dernières volontés de quelqu'un.
  • 15 Terme de guerre. Recevoir le mot d'ordre, prendre le mot d'ordre, ou, en sens inverse, se faire dire le mot d'ordre par ceux de qui on est en droit de l'exiger.
  • 16Agréer, accepter. Les offres ont été reçues. On ne voulut pas recevoir ses excuses. D'ici au mois de septembre, je ne puis recevoir aucune pensée de sortir de ce pays [Bretagne], Sévigné, 15 janv. 1690. Réservez-vous [ô Dieu], dans les temps marqués par votre prédestination éternelle, de secrets retours [dans le catholicisme] à l'État et à la maison d'Angleterre ? quoi qu'il en soit, recevez-en aujourd'hui les bienheureuses prémices en la personne de cette princesse, Bossuet, Duch. d'Orl. Ne donne point un cœur qu'on ne peut recevoir, Racine, Bérén. IV, 5. Non, je ne reçois point vos funestes adieux, Racine, Iphig. V, 2. Je vous donne un conseil qu'à peine je reçois, Racine, ib. IV, 4. Souvent dans sa colère il [le ciel] reçoit nos victimes, Racine, Phèdre, V, 3. Crois-moi, reçois la paix, si tu crains ta ruine, Voltaire, Fanat. II, 5. Il lui arriva un jour de vouloir donner une fête à une dame qui, au lieu de la recevoir, alla souper chez Zadig, Voltaire, Zadig, 4.

    Il se dit de garanties, de paroles, d'écrits qui sont donnés pour servir d'assurance, de gage. Il a reçu parole de lui. Il a reçu ma foi. Pendant qu'avec un air assuré il s'avance pour recevoir la parole de ces braves gens, Bossuet, Louis de Bourbon.

  • 17Faire accueil aux choses. Le public ne voulut pas recevoir la nouvelle doctrine. L'amour qu'ils ont pour la vie leur fait recevoir favorablement tout ce qui contribue à la conserver, Pascal, Prov. X. Cette petite licence n'a pas été bien reçue, Sévigné, 6 avril 1672. Si l'on trouvait dans l'antiquité un poëme comme Armide ou comme Atys, avec quelle idolâtrie il serait reçu ! mais Quinault était moderne, Voltaire, Louis XIV, 32. C'est ainsi que les mêmes choses sont bien ou mal reçues selon les temps, et qu'on se plaint souvent autant de la guérison que de la blessure, Voltaire, Mœurs, 181.

    Bien recevoir, mal recevoir, approuver, désapprouver.

  • 18Prendre en un sens ou en l'autre. Je ne sais comment vous aurez reçu la perte de vos lettres ; je voudrais bien que vous l'eussiez prise comme il faut, Pascal, Lett. à Mlle de Roannez, 3. Tout ce qui viendra de vous sera reçu comme une guerre, ou feinte ou déclarée, Fénelon, Tél. XX.
  • 19Reconnaître comme vrai, comme valable. Le premier [précepte] était de ne recevoir jamais aucune chose pour vraie que je ne la connusse évidemment être telle, Descartes, Méth. II, 7. Que, pour toutes les opinions que j'avais reçues jusques alors en ma créance, je ne pouvais mieux faire que d'entreprendre une bonne fois de les ôter, afin d'y en remettre…, Descartes, ib. II, 2. Prouvez par mes écrits que je ne reçois pas la constitution, Pascal, Prov. XVII. Les Juifs le refusent [Jésus Messie], mais non pas tous, les saints le reçoivent, et non les charnels, Pascal, Pens. XIX, 5 bis, éd. HAVET. La Grèce, toute polie et toute sage qu'elle était, avait reçu ces mystères abominables [de Vénus], Bossuet, Hist. II, 5. On est catholique, on est uni de croyance avec l'Église, on ne rejette aucune de ses décisions, et on les reçoit toutes purement et simplement, Bourdaloue, Pensées, t. I, p. 210. Ce que je vais dire d'abord n'est que pour ceux qui reçoivent le principe de M. Descartes, Malebranche, Rech. lois des mouv. part. 1. On ne doit parler, on ne doit écrire que pour l'instruction ; et, s'il arrive que l'on plaise, il ne faut pas néanmoins s'en repentir, si cela sert à insinuer et à faire recevoir les vérités qui doivent instruire, La Bruyère, les Caractères. Dès qu'on ne parle qu'à un petit nombre de gens, on s'engage à recevoir toutes leurs passions et tous leurs préjugés, Fénelon, Tél. XXIV. Le général des jésuites exigea, pour article préliminaire, qu'on reçût la bulle en France comme article de foi, Voltaire, Hist. parl. LXII.
  • 20Il se dit des ordres, des missions, etc. Il reçut l'ordre de partir. Ce commandement [ne pas tuer] a été imposé aux hommes dans tous les temps ; le Décalogue n'a fait que renouveler celui que les hommes avalent reçu de Dieu avant la loi, en la personne de Noé, Pascal, Prov. XI. Peut-être en recevant sa mission, et se mettant en devoir de l'exercer, avait-on dit comme l'apôtre…, Bourdaloue, Pensées, t. II, p. 207.

    Recevoir la loi, obéir. Les Gaulois, vaincus par Rome, reçurent la loi.

    Recevoir les ordres de quelqu'un, être soumis à ses volontés. Je n'ai point d'ordre à recevoir de vous.

    Recevoir les ordres de quelqu'un, signifie aussi s'informer auprès de lui de ce qu'on peut faire qui lui soit agréable. Avant de partir j'irai recevoir vos ordres.

  • 21Donner accès chez soi. C'est un homme mal famé, ne le recevez pas. À recevoir le monde on vous voit toujours prête, Molière, Mis. II, 3. [Hommes rares et singuliers] On en fait mention de tous côtés ; partout on les reçoit avec agrément ; grands et petits, tout le monde leur témoigne du respect et de la vénération, Bourdaloue, Pens. t. II, p. 204. Recevant les amants sous le doux nom d'amis, Boileau, Sat. X.

    Être reçu chez quelqu'un, être admis chez quelqu'un. Il est reçu chez le ministre. Il est reçu partout. Des personnes de la première distinction et du plus haut rang, chez qui il est bien reçu, Bourdaloue, Pensées, t. II, p. 222.

    Recevoir visite, recevoir la visite de quelqu'un, être visité par lui.

    Recevoir des visites, être visité par différentes personnes.

    Recevoir des visites, signifie aussi admettre chez soi les personnes par qui l'on est visité. Pendant le premier mois de son deuil, elle ne recevra pas de visites.

    Absolument. Le ministre reçoit le jeudi. On reçoit demain à la cour. Ses salons sont fermés ; il ne reçoit plus. Il a quitté la ville, mais il reçoit à la campagne. Il faut avoir un jour fixé pour recevoir, Delavigne, Éc. des vieill. I, 5. Recevoir me fatigue, et, pour être sincère, C'est un mal, j'en conviens, mais un mal nécessaire, Delavigne, ib.

  • 22Recevoir quelqu'un à sa table, lui donner à dîner. Vous serez toujours reçu à ma table. Permettez qu'Esther puisse à sa table Recevoir aujourd'hui son souverain seigneur, Racine, Esth. II, 7.

    On dit de même : recevoir au festin. On nous avertit de la part du maître que tout est prêt, et qu'il ne nous reste plus que de nous préparer nous-mêmes et de nous mettre en état d'être reçus au festin, Bourdaloue, Pensées, t. I, p. 105.

    Recevoir à la cène, admettre à la communion. Quand la politique du parti [calviniste] fit résoudre qu'on recevrait les luthériens à la cène, Bossuet, 2e avert. 23.

  • 23Recevoir dans son lit, se dit d'une femme qui se marie. Les Parques à ma mère, il est vrai, l'ont prédit, Lorsqu'un époux mortel fut reçu dans son lit, Racine, Iphig. I, 2.
  • 24Accueillir bien ou mal. Recevoir un ambassadeur. Ne le recevez pas en meurtrier d'un frère, Mais en homme d'honneur qui fait ce qu'il doit faire, Corneille, Hor. II, 4. Recevant une foule d'amis comme si chacun eût été le seul, Fléchier, Lamoignon. Mon homme en m'embrassant m'est venu recevoir, Boileau, Sat. III. Quoi ! vous êtes ici quand Mithridate arrive, Quand pour le recevoir chacun court sur la rive ? Que faites-vous, madame ? Racine, Mithr. II, 1. Il m'a assez mal reçu ; à peine a-t-il daigné m'écouter et me répondre, Fénelon, Tél. XXIV. Madame vous recevra fort mal, mais elle vous écoutera, Genlis, Théât. d'éduc. l'Intrigante, II, 8.

    Populairement. Recevoir quelqu'un comme un chien, voy. QUILLE 2, n° 1.

    Fig. La terre, son origine et sa sépulture, n'est pas encore assez basse pour la recevoir ; elle voudrait disparaître tout entière devant la majesté du roi des rois, Bossuet, Mar.-Thér. Beaux lieux, recevez-moi sous vos sacrés ombrages, Lamartine, Médit. II, 15.

  • 25Il se dit de la manière dont on soutient une attaque. Ils avancèrent tout harassés pour trouver un ennemi tout frais qui les venait recevoir, Vaugelas, Q. C. III, 11. Il m'a mené jusqu'aux lignes où il m'a fait voir de quoi vous bien recevoir, Hamilton, Gramm. 5. Nous recevrons vigoureusement les troupes du roi d'Espagne ; je vous réponds qu'elles seront battues, Voltaire, Cand. 15.

    Il l'a reçu en brave, en homme de cœur, se dit d'un homme qui a fait tête bravement à un ennemi qui venait l'attaquer.

    Les ennemis ont été reçus à grands coups de canon, on a fait sur eux un grand feu d'artillerie quand ils se sont approchés.

    Recevoir la bataille, se dit d'une armée, d'un général qui attend l'ennemi et s'en laisse attaquer.

  • 26Donner retraite chez soi. Recevoir un proscrit.

    Donner entrée. Recevoir l'ennemi dans la place. Vous avez reçu dans l'Église le nom de son ennemi ; c'est y avoir reçu l'ennemi même, Pascal, Prov. II.

  • 27Admettre, en parlant de ceux qu'on soumet à quelque épreuve, à quelque condition. Il fut reçu à l'école polytechnique. Enfin on le reçut en grâce. Il n'a pas été reçu à se justifier. La congrégation des cardinaux de propaganda fide fut obligée de défendre aux jésuites de cacher le mystère de la croix à ceux qu'ils instruisent de la religion [en Chine], leur commandant expressément de n'en recevoir aucun au baptême qu'après cette connaissance, Pascal, Prov. V. Si j'eusse vécu, je vous aurais reçu à l'abjuration sans vous faire languir, Fénelon, Dial. des morts mod. Henri IV, Sixte V. Les alliés, touchés de ces raisons, les reçurent dans l'alliance du Péloponnèse, Rollin, Hist. anc. Œuv. t. III, p. 538, dans POUGENS.

    Être reçu à, être autorisé à, avoir congé de. Si le mot de grâce suffisante est une fois affermi, vous aurez beau dire que vous entendez par là une grâce qui est insuffisante, vous n'y serez pas reçu, Pascal, Prov. II. Reprenez-vous vous-mêmes… et puis vous serez reçus à reprendre les autres, Bourdaloue, Carême, II, Zèle, 146. Serait-on reçu à dire qu'on ne peut se passer de voler ? La Bruyère, VI. Si nous supposions que ces grands corps [du ciel] sont sans mouvement, on ne demanderait plus, à la vérité, qui les met en mouvement, mais on serait toujours reçu à demander qui a fait ces corps, La Bruyère, XVI. J'ai vu évidemment [dans la tragédie d'Irène] qu'il faut avoir quelques reproches à se faire, pour qu'on soit bien reçu à se tuer entre son père et son amant, Voltaire, Lett. Thibouville, 26 nov. 1777. Homère serait mal reçu aujourd'hui à nous peindre un sage comme Nestor ; mais aussi ne le peindrait-il pas de même, Marmontel, Œuv. t. VII, p. 431.

    Fig. On trouve quelquefois que les gens qu'on croit ennemis [nos ennemis] ne le sont point ; on est alors fort honteux de s'être trompé ; il suffit qu'on soit toujours reçu à se haïr, quand on y est autorisé, Sévigné, 28 nov. 1670.

    Terme de procédure. Recevoir quelqu'un à serment. On l'a reçu partie intervenante. On l'a reçu à prouver. Faire recevoir une caution en justice.

    Fin de non-recevoir, voy. FIN 1, n° 6.

  • 28Recevoir le mâle, se dit des femelles qui s'accouplent.
  • 29Installer avec le cérémonial ordinaire. Il a été reçu docteur. Il a été reçu à l'Académie. Cet apprenti sera bientôt reçu maître. Cet officier fut reçu à la tête de son régiment.

    Recevoir de majorité, se disait, dans l'ordre de Malte, de ceux qui étaient admis à seize ans accomplis.

  • 30Se dit en parlant des ouvrages de charpente, de menuiserie, de maçonnerie, etc. dans le sens de reconnaître, après examen et mesurage ou pesage, l'espèce, la qualité et la quantité de ces ouvrages.
  • 31Se recevoir, v. réfl. Être accepté. Un contentement qui est aussi chaste que ceux qui se reçoivent au ciel, Guez de Balzac, Liv I, lett. 6.

    Se retenir. Le perroquet se reçoit sur son bec.

    PROVERBE

    Il vaut mieux donner que recevoir.

HISTORIQUE

XIe s. [Que] nuls ne receit [reçoive] home ultre treis nuis…, Lois de Guill. 46. Si recevez la lei de chrestiens, Ch. de Rol. III. De cops ferir, receveir et doner, ib. X. [Elle] Chet [tombe] li as piés, l'amirals la reçut, ib. CXCVII.

XIIe s. Belleem est senz faille et digne de rezoyvre nostre Signor, Saint Bernard, 534. Venez vous ci treü reçoivre, Wace, Brut, V. 3133.

XIIIe s. Et vos avés tuit juré seur sains que celui que nos eslirons, vos pour empereour le recevrés et pour seigneur, Villehardouin, CX. Margiste lui fera recevoir tele rente…, Berte, X. Doucement [elle] a le roy en ses bras receü, ib. LXXIX. Mout a li rois Pepins noblement receü Le bon roi de Hongrie, ib. CXXIII. Se vous m'aviiez à ami Reçut, et je vous à amie…, Lai de l'ombre. Chil [celui] qui ne veut jurer que se [sa] demande est vraie ne doit pas estre recheüs en se [sa] demande, Beaumanoir, VI, 31. Comme la cire reçoit la figure dou seel [sceau], Latini, Trésor, p. 466. Prodigues est cil qui se desmesure en doner et faut en reçoivre, Latini, ib. p. 284. Il [les Turcs] portoient lors les touailles, quant il se vouloient combatre, pource que elles reçoivent un grant coup d'espée, Joinville, 273.

XIVe s. Verité est que le profit du recevant est la mesure de la retribucion, Oresme, Eth. 25. Il se receut [se retira] parmi ses gens, Chron. de St Denis, t. II, f° 40, dans LACURNE.

XVIe s. Tu venois lors tout freschement De confesse et de recevoir [communier], Marot, p. 17, dans LACURNE. Il receut la ville de Heraclea, laquelle vouluntairement se rendit à luy, Amyot, Démétr. 28. Il est receu de tout temps de…, Montaigne, I, 15. Recevoir pour ami, Montaigne, I, 27. Les opinions et mœurs approuvées et receues autour de nous, Montaigne, I, 115.

Version électronique créée par François Gannaz - http://www.littre.org - licence Creative Commons Attribution

Étymologie de « recevoir »

Wallon, rissûr ; patois des Fourgs, r'cidre ; provenç. recebre ; esp. recibir ; ital. ricevere ; du lat. recipere, de re, et capere, prendre. Dans l'ancienne langue, l'infinitif a deux formes reçoivre et recevoir ; la première est correcte, représentant recipere, qui a l'accent sur ci ; la seconde représente une forme barbare recipère, d'où recevoir et receü, devenu par contraction reçu. Le participe de la pre mière est recept, recet, recette, de receptus.

Version électronique créée par François Gannaz - http://www.littre.org - licence Creative Commons Attribution

Du latin recipio, composé de re- et capio, capere.
Wiktionnaire - licence Creative Commons attribution partage à l’identique 3.0

Phonétique du mot « recevoir »

Mot Phonétique (Alphabet Phonétique International) Prononciation
recevoir rœsœvwar

Fréquence d'apparition du mot « recevoir » dans le journal Le Monde

Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.

Évolution historique de l’usage du mot « recevoir »

Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.

Citations contenant le mot « recevoir »

  • Il faut recevoir les calomnies avec plus de calme que les cailloux.
    Antisthène
  • C’est un peu cela que vous allez faire tout à l’heure, quand elle voudra bien vous recevoir, non ? Les argents, c’est pas tout ! Ceux qui les ont, ils ne les lâchent pas ainsi. Faut, qu’en plus, on paie en nature ! C’est la loi.
    Jean Anouilh — Colombe
  • Mieux vaut suivre la flèche que la recevoir.
    Robert Barberis — La rencontre
  • Celui qu'on n'ose recevoir hésite souvent à donner.
    Denys Chabot — La province lunaire
  • Recevoir sans bouffée d'orgueil, perdre sans déchirement.
    Marc Aurèle en latin Marcus Annius Verus, puis Marcus Aurelius Antoninus — Pensées, VIII, 33 (traduction A. I. Trannoy)
  • Il est plus difficile de rendre que de ne pas recevoir.
    Paul Léautaud — Journal Littéraire
  • Qui se venge d’un petit affront cherche à en recevoir de grands.
    Proverbe chinois
  • Il y a autant de générosité à recevoir qu'à donner.
    Julien Green — Moïra, Plon
  • Naître, c'est recevoir tout un univers en cadeau.
    Jostein Gaarder — Dans un miroir, obscur
  • Il y a plus de bonheur à donner qu'à recevoir.
    Saint Luc
Voir toutes les citations du mot « recevoir » →

Traductions du mot « recevoir »

Langue Traduction
Anglais to receive
Espagnol para recibir
Italien ricevere
Allemand bekommen
Chinois 受到
Arabe لاستقبال
Portugais receber
Russe получить
Japonais 受け取る
Basque jasotzeko
Corse riceve
Source : Google Translate API

Synonymes de « recevoir »

Source : synonymes de recevoir sur lebonsynonyme.fr

Antonymes de « recevoir »

Combien de points fait le mot recevoir au Scrabble ?

Nombre de points du mot recevoir au scrabble : 13 points

Recevoir

Retour au sommaire ➦