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Chaleur

Variantes Singulier Pluriel
Féminin chaleur chaleurs

Définitions de « chaleur »

Trésor de la Langue Française informatisé

CHALEUR, subst. fém.

A.− Température plus ou moins élevée d'un corps, d'un lieu, perceptible par l'homme. Chaleur de serre; source de chaleur; se plaindre de la chaleur. À la chaleur du feu, à la clarté de la lampe (Claudel, L'Annonce faite à Marie,1reversion, 1912, IV, 5, p. 109).
SYNT. Bonne, douce, vive chaleur; chaleur du poêle; bouche de chaleur (cf. bouche IV B).
Expr., vieilli, iron. Couvrez-vous, la chaleur vous est bonne. Mettez votre chapeau bien que ce ne soit pas le moment et que ce soit impoli.
Rem. Attesté ds Besch. 1845, Lar. 19e, Littré.
Spécialement
1. Température dispensé par le soleil, répandue dans l'atmosphère, plus ou moins forte suivant le moment et le lieu. Grande, grosse chaleur; chaleur du jour :
1. Un soleil de printemps se levait à l'horizon, les fleurs (...) se redressaient à la chaleur de ses rayons; (...); les gazons avaient repris de la verdure et de la force dans la fraîcheur de la nuit. Musset,« Le Temps », 1831, p. 41.
SYNT. Chaleur accablante, étouffante, humide, lourde, torride; chaleur de plomb; chaleur de l'été, du soleil; brume, vague de chaleur; en pleine chaleur; quelle chaleur!; la chaleur augmente, diminue, tombe. Chaleur solaire. Température du soleil, qu'il communique à la terre (cf. C. Flammarion, Astron. pop., 1880, p. 98).
P. métaph. :
2. ... Car le nom de l'auteur, brillant sur chaque page, De jour et de chaleur inondait tout l'ouvrage; ... Lamartine, Jocelyn,Épilogue, 1836, p. 785.
P. méton. Effet produit dans l'air par une température élevée. La chaleur frémissait, monotone, dans le ciel bleu (Barrès, Sous l'œil des Barbares,1888, p. 73).
P. ell. et souvent au plur. Moment où la température est élevée et plus particulièrement été. Les premières, les dernières chaleurs; les grandes chaleurs. Pendant les mois de chaleur (Alain-Fournier, Correspondance[avec J. Rivière], 1907, p. 192).
Au fig. La question qui s'agite entre eux jusqu'aux dernières chaleurs est celle-ci : ... (L. Veuillot, Les Odeurs de Paris,1866, p. 345).
2. CHIM. et PHYS. Somme des énergies, potentielle et cinétique, des molécules d'un corps, perceptible à nos sens. Chaleur absorbée, cédée; (corps) bon, mauvais conducteur de la chaleur. Loi des échanges de chaleur (H. Poincaré, Électr. et opt.,1901, p. 170).
SYNT. Dégagement, degré, quantité de chaleur; propagation de la chaleur; sous forme de chaleur, sous l'action de la chaleur. Chaleur centrale, interne, terrestre. Température élevée que l'on attribuait au centre de la terre (cf. W. Vernadsky, La Géochimie, 1924, p. 116). Chaleur rayonnante. Quantité de chaleur qu'un corps chaud émet et transmet à un corps plus froid (cf. Cournot, Essai sur les fondements de nos connaissances, 1851, p. 138). Chaleur sensible. Chaleur perçue par les sens ou à l'aide du thermomètre (cf. Bremond, La Poésie pure, 1926, p. 161). Chaleur spécifique. Quantité de chaleur nécessaire à l'unité de masse d'un corps pour élever sa température de un degré (cf. Renouvier, Essais de crit. gén., 3eessai, 1864, p. 82). [Dans le cas d'un gaz] Chaleur spécifique à pression constante. Quand il y a dilatation (cf. Hist. gén. des sc., t. 3, vol. 1, 1961, p. 275). Chaleur spécifique à volume constant. Quand il n'y a pas dilatation (ibid., p. 297). Chaleur atomique. Produit de la chaleur spécifique d'un corps simple par son poids atomique (cf. J.-J. Chartrou, Pétroles naturel et artificiels, 1931, p. 28). Chaleur latente. Quantité de chaleur nécessaire à l'unité de masse d'un corps pour qu'il change d'état, sans modification de température, quand il est arrivé au point où il va changer d'état. Nouvelles doctrines du feu principe, du fluide igné, de la chaleur latente (Marat, Les Pamphlets, Les Charlatans modernes, 1791, p. 291); en particulier a) de l'état solide à l'état liquide : chaleur (latente) de fusion (cf. Hist. gén. des sc., t. 3, vol. 1, 1961, p. 289); b) de l'état liquide à l'état de vapeur : chaleur (latente) de vaporisation (cf. Ch. Durand, Les Gdes industr. minérales en Lorraine, 1893, p. 26); c) de l'état solide à l'état de vapeur : chaleur (latente) de sublimation ou de volatilisation (cf. A. de Lapparent, Cours de minér., 1899, p. 507). Chaleur de réaction. Quantité de chaleur dégagée ou absorbée dans une réaction chimique (cf. Hist. gén. des sc., t. 3, vol. 2, 1964, p. 404). Chaleur de combustion. Quantité de chaleur dégagée quand on brûle une molécule-gramme d'un corps à volume ou à pression constante (cf. G. Dupont, Le Bois carburant, 1941, p. 46). Chaleur de formation. Quantité de chaleur dégagée ou absorbée dans la formation d'une molécule-gramme d'un corps composé, à partir de ses éléments (cf. L. Guillet, Traité de métall. gén., 1923, p. 54); anton. chaleur de décomposition (cf. L. Ser, Traité de phys. industr., t. 1, 1888, p. 37). Chaleur d'hydratation. Quantité de chaleur dégagée pendant la prise et le durcissement d'un liant. Ciment à faible chaleur d'hydratation (J. Cléret de Langavant, Ciments et bétons, 1953, p. 30). Équivalent mécanique de la chaleur. Constante représentant la quantité de travail qu'on obtient par la transformation d'une unité de chaleur en énergie mécanique (cf. Hist. gén. des sc., t. 3, vol. 1, 1961, p. 226).
3. PATHOL. Sensation de malaise général ou localisé, s'accompagnant souvent d'une élévation de la température du corps. Chaleurs d'entrailles, de tête, de la fièvre. Le soir même, il fut pris d'une grande chaleur dans la poitrine (Flaubert, L'Éducation sentimentale, t. 2, 1869, p. 221).
SYNT. Chaleur âcre, mordicante (vieilli). Picotement au niveau des téguments, perceptible par le sujet ou la personne qui l'examine (cf. A. Trousseau, Clinique médicale de l'Hôtel-Dieu, 1895, p. 182). Chaleur interne. Sensation de chaleur qu'éprouve un malade et qui ne correspond pas à la réalité (cf. Geoffroy, Manuel de méd. pratique, 1800, p. 373). Bouffée de chaleur (cf. bouffée I C).
Coup de chaleur. Grave malaise dû, surtout, à une température trop élevée, pouvant entraîner la mort, en particulier chez les nourrissons et les animaux domestiques (cf. Ch. Dopter [Nouv. traité de méd., 1926, p. 447]).
4. PHYSIOL. Température du corps, d'une partie du corps, d'une plante, propre à chaque espèce, produite par les différentes fonctions organiques, liée à la vie, pouvant avoir des manifestations extérieures. Chaleur animale, naturelle, vitale. Elle sentait (...) la chaleur de la main qui soutenait son coude (R. Martin du Gard, Les Thibault,L'Été 1914, 1936, p. 489).
SYNT. Chaleur végétale; chaleur de la peau, du corps, du sang.
Par personnification :
3. C'est mon ennemi, le froid (...). Vous le savez, vous, aux mains de qui se réfugient mes mains, (...)! Tu me manques, ma chère chaleur, autant que le soleil. Colette, La Vagabonde,1910, p. 243.
P. méton. Avec cette chaleur blême rougissant seulement aux pommettes [à cause du champagne] (Proust, La Fugitive,1922, p. 488).
En partic. Sensation d'ardeur intérieure, provoquée par une émotion, pouvant se manifester extérieurement. Chaleur qui monte au visage, aux joues de qqn. Que serait la joie sans (...) cette chaleur agréable en tout le corps (...)? (Ricœur, Philos. de la volonté,1949, p. 246).
5. ZOOLOGIE
a) Instinct sexuel qui pousse la femelle à vouloir le mâle, selon un rythme régulier. Temps de la chaleur des truies (Littré).
Rem. Ce sens s'applique parfois au mâle, à un ensemble d'animaux.
b) (Être) en chaleur. Plus une jument est en chaleur et moins elle bouge (Flaubert, Par les champs et par les grèves,1848, p. 363).
P. métaph. :
4. ... son aspect [de la mer], dans ces instants-là, est étrange; on dirait qu'elle désire et craint le cyclone. (...). La lionne en rut fuit devant le lion. La mer, elle aussi, est en chaleur. Hugo, Les Travailleurs de la mer,1866, p. 344.
Péj. [À propos d'une pers.]
[P. anal. de situation] Qui désire faire l'amour. Gueuse en chaleur (Zola, La Faute de l'Abbé Mouret,1875, p. 1278).
P. iron. Qui a trop chaud. Non, t'es en chaleur... (...). La porte ouverte, tu veux donc nous faire crever? (Dorgelès, Les Croix de bois,1919, p. 19).
Au fig. Animé d'un grand zèle, d'un grand désir. L'immense bourgeoisie libérale, toujours en chaleur de quelque nouvelle trahison (Bernanos, La Grande peur des Bien-Pensants,1931, p. 63).
B.− Au fig.
1. Qualité vive d'un objet, d'une matière, qui est agréable aux sens humains :
5. Viendront-elles un jour, en quelque paradis, Ces collines pour qui j'ai tant fait et tant dit, M'apporter la chaleur du parfum de midi ... A. de Noailles, L'Ombre des jours,1902, p. 58.
Spéc. Qualité d'une teinte harmonieuse, à base de jaune et de rouge surtout, donnant une impression de vie, d'ambiance agréable. Les teintes fanées [des tapis anciens] gardaient une chaleur sombre (Zola, Au Bonheur des dames,1883, p. 471).
P. ell. Teinte ayant ces qualités. Une chaleur rousse circule sous ses obscurités [de Rembrandt] et les rend transparentes (T. Gautier, Guide de l'amateur au Musée du Louvre,1872, p. 125).
2. Qualité vive d'une personne ou de son comportement.
a) Ardeur, passion intérieure d'une personne, parfois d'une collectivité, d'un être divin pour une personne ou une chose, qui se manifeste de différentes façons. Chaleur humaine; parler, soutenir avec chaleur :
6. Yvars se rhabilla alors sans se laver, dit bonsoir lui aussi, mais avec tout son cœur, et ils [les ouvriers] lui répondirent avec la même chaleur. Camus, L'Exil et le royaume,1957, p. 1606.
SYNT. Chaleur d'âme, de cœur; chaleur d'une présence; mettre de la chaleur à, dans qqc.
Spéc. Force, cordialité d'un sentiment, d'une activité, d'une attitude humaine, où l'on sent la sympathie, l'affection, la vie. Chaleur de l'amitié, de l'imagination, du raisonnement. Cette réserve ne démentait pas la chaleur de ses accueils (S. de Beauvoir, Mémoires d'une jeune fille rangée,1958, p. 214).
En partic.
Ardeur, expression d'une attitude, d'une réaction humaine. Chaleur d'un baiser, d'un regard, d'un sourire. Cette voix sans timbre, sans chaleur, sans intonation, sans relief (Gide, Les Faux-monnayeurs,1925, p. 1170).
Éclat, vie, expression, intensité d'une œuvre artistique ou littéraire. La spontanéité, l'entrain et la chaleur de ce premier morceau [le portrait de l'architecte Buron] (A. Michel, Sur la peinture fr. au XIXesiècle,1928, p. 3).
Animation de certaines activités humaines où existent des oppositions de personnes, de nations, d'intérêts. La chaleur et l'aigreur des discussions (Lamennais, Lettres inédites... à la baronne Cottu,1835, p. 276).
b) Péj., rare. Colère, emportement, intolérance d'une personne dans ses jugements, ses actions. Une fois ma chaleur passée, je reviens de moi-même à la tolérance (Amiel, Journal intime,1866, p. 128).
Vieilli. Chaleur(s) de/du foie, de/du sang. Accès de colère, disposition à s'emporter ou à s'enthousiasmer, en particulier dans la jeunesse (cf. airain ex. 15).
c) Expressions
Dans la chaleur de. Au fort de, au beau milieu de. Dans la chaleur de la composition, de la dispute, du combat.
[P. réf. à l'expr. lancée par Combes pour excuser des paroles imprudentes du ministre Pelletan, au cours d'un banquet, en 1902] Chaleur communicative des banquets. Animation d'un repas due au vin, aux conversations (cf. A. Wicart, Les Puissances vocales, L'Orateur, t. 1, 1936, p. 9).
Vieilli. À la chaleur des enchères (et à l'extinction des feux). Selon la montée des prix, qui a une durée déterminée (en particulier jusqu'à l'extinction de petites bougies) :
7. Le prix des soixante tableaux qui composaient cette divine collection (...) ne pouvait être connu qu'à la chaleur des enchères. Balzac, Le Cousin Pons,1847, p. 84.
Rem. N'est attesté que ds Littré.
Lang. pop. (Ah!) Chaleur! Exclamation qui indique la surprise, l'ironie, le désagrément, le refus de faire quelque chose. On jouerait le baccarat et les dames seraient admises! Oh! chaleur! (Le Joueur, 1881) (G. Fustier, Suppl. au dict. de la langue verte d'A. Delvau,1883, p. 505).
Prononc. et Orth. : [ʃalœ:ʀ]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. Début xiies. chalur (du soleil) « état de la matière qui se traduit par une température élevée » (Psautier Cambridge, éd. Fr. Michel, Paris, 1876, XVIII, 6); 1606 les grandes chaleurs « l'été » (Nicot); 2. ca 1220 « sensation comparable à celle que produit un corps chaud, éprouvée dans des malaises physiques » (Pean Gatineau, Vie de S. Martin, éd. Söderhjelm, 8334 ds T.-L.); 3. a) 1387-91 art vétér. « période des amours » (G. Phébus, Le Livre de la Chasse, ms B.N. fr. 7098, Paris, éd. J. Lavallée, 1854, 1, 11 ds Remig., p. 55); 1561 être en chaleur (Du Fouilloux, Traité de Venerie, 17, 42, ibid.); b) 1573 « ardeur des sens » (Du Puys, Dict. fr.-lat. : ,,se dict des bestes femelles [...] quand on leur faict venir le désir de la compaignie du masle pour engendrer``); qualifié de ,,vx`` ds Pt Rob.; 4. a) 1549 « vitalité, élan naturel, enthousiasme » (Est. : La chaleur de la jeunesse est refroidie); b) début xviies. « emportement, vivacité » (D'Aub., Trag., V ds Godefroy, Lexique comparé de la lang. de Corneille et de la lang. du XVIIes., Paris, 1862, t. 1, p. 112); c) 1779 B.-A. chaleur d'exécution (Le Visionnaire ou Lettres sur les ouvrages exposés au Salon, Amsterdam, I, p. 26 ds Brunot t. 6, p. 791). Empr. au lat. calor, -is attesté au sens 1 dep. Ennius ds TLL s.v., 180, 2 spéc. en parlant du soleil (Lucrèce, ibid., 180, 44) fréquemment au plur. (ibid., 180, 6, 7); au sens 2 iers. av. J.-C. (Sulpicia ds Tib., 3, 17, 2, ibid., 181, 29); au sens d'« ardeur, zèle, impétuosité » (Ovide, ibid., 181, 42); en partic. en parlant de la jeunesse (Celse, ibid., 181, 78). Fréq. abs. littér. : 5 917. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 7 958, b) 9 430; xxes. : a) 7 485, b) 8 819. Bbg. Lew. 1960, p. 170, 183. − Rog. 1965, p. 71, 200. − Termes techn. fr. Paris, 1972, p. 63.

Wiktionnaire

Nom commun - français

chaleur \ʃa.lœʁ\ féminin

  1. Qualité de ce qui est chaud, sensation produite par un corps chaud.
    • Chaleur naturelle.
    • Chaleur vitale.
    • Chaleur animale.
    • Chaleur solaire, rayonnante.
    1. (Par extension) Sensation de chaud qui ordinairement est incommode.
      • Avez-vous parfois enduré cette trinité de supplices : la faim, la soif, la chaleur ?... Avez-vous eu en même temps l’estomac creux, le gosier sec, le crâne en feu ? — (Gustave Fraipont; Les Vosges, 1923)
      • A Éphèse, les premières grosses chaleurs estivales échauffent les esprits. Dans les églises, dans les rues, sur les places publiques, évêques, prêtres et moines, nestoriens et cyrilliens se prennent à partie et s'invectivent en termes crus. La situation devient intenable. — (Frédéric Lenoir, Comment Jésus est devenu Dieu, Éditions Fayard, 2010, chap. 6)
      • Il apparaît assez tardivement , comme la plupart des hygrophores, préférant la fraîcheur des pluies automnales aux chaleurs de la fin de l'été. — (Jean-Louis Lamaison & ‎Jean-Marie Polese, Encyclopédie visuelle des champignons, Éditions Artémis, 2005, p. 126)
  2. Température produite par l’action du soleil, du feu ou de toute autre cause.
    • Le général était assis, […], au coin de la cheminée, où brillait un feu nourri qui répandait cette chaleur piquante, symptôme d’un froid excessif au dehors. — (Honoré de Balzac, La Femme de trente ans, Paris, 1832)
    • Quand l'orge est bien germée, on la porte dans une étuve à courant d'air chaud, appelée touraille ; la chaleur arrête immédiatement la germination. — (Edmond Nivoit, Notions élémentaires sur l’industrie dans le département des Ardennes, E. Jolly, Charleville, 1869, page 139)
    • Dernièrement, j’avais eu la maladresse de m’enrhumer en pleine chaleur. Voilà pourtant ce que c’est que de devenir vieux : on ne peut résister à rien. — (Émile Thirion, La Politique au village, p. 125, Fischbacher, 1896)
    • À la fin de la huitième lune, une chaleur lourde s'étendit sur la vieille cité et ramena avec elle une effrayante recrudescence de puanteur ambiante. — (Albert Gervais, Æsculape dans la Chine en révolte, Gallimard, 1953, p.290)
  3. (Physique) Énergie calorifique.
    • Si la chaleur cosmique diminue, c'est donc que le monde n'a pas toujours existé, sans quoi, […], il y a longtemps qu'elle serait complétement usée. — (Chanoine Kir, Le problème religieux à la portée de tout le monde, Paris : imp. des Orphelins d'Auteuil, 1923, rééd. 1950, page 43)
    • Le renforcement des alizés depuis vingt ans y a créé un énorme réservoir de chaleur, « les eaux chaudes y forment une couche plus épaisse », explique Cazenave. Est-ce un effet du changement climatique ? Mystère. — (Sylvestre Huet, Une vue plongeante sur les eaux, dans Libération (journal), 1er mars 2013, p.38)
  4. (Figuré) Ardeur, feu, véhémence des passions, des sentiments ou de ce qui sert à les manifester.
    • Dans la chaleur du combat, dans le feu de l'action.
    • Bientôt il entendit ses domestiques qui revenaient en se disputant avec une sorte de chaleur. — (Honoré de Balzac, La Femme de trente ans, Paris, 1832)
    • Mais je me figurais que tout le monde savait ça à Paris, que toute la France s’en était émue du moment que Médée, lui-même, s’emballait avec tant de chaleur en m’en parlant. — (Louis Pergaud, Un point d’histoire, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
    • C'est José, un Marseillais pure laine, plein de chaleur, d'une quarantaine d'années, qui nous a accompagné pendant notre séjour. — (Henri-Paul Labonté, Une histoire d'engagement social, Éditions Publibook, 2011, page 88)
  5. (Sexualité) Œstrus, état d’une femme ou femelle qui est chaude.
    • Être en chaleur.
    • Gueuse en chaleur. — (Zola, La Faute de l'Abbé Mouret, 1875)
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Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition (1932-1935)

CHALEUR. n. f.
Qualité de ce qui est chaud, sensation produite par un corps chaud. Chaleur naturelle. Chaleur vitale. Chaleur animale. Chaleur étrangère. Différents degrés de chaleur. Entretenir une chaleur modérée dans un lieu. La chaleur du feu. Le corps avait un reste de chaleur. L'étude de la chaleur est une des parties de la physique. Chaleur solaire, rayonnante. Il se dit aussi, en parlant de l'économie animale pour exprimer Certaines sensations de chaleur qui ordinairement sont incommodes. La chaleur de la fièvre. Chaleur d'entrailles. Chaleur de tête. Être en chaleur, se dit des Femelles de certains animaux lorsqu'elles désirent l'approche du mâle. Cette jument, cette chatte est en chaleur. Il se dit encore d'une Température produite par l'action du soleil ou de quelque autre cause. La chaleur est étouffante, accablante. Le thermomètre marque vingt degrés de chaleur. Être incommodé par la chaleur. Se mettre à l'abri de la chaleur. Nous partirons ce soir, après la chaleur. Les chaleurs de l'été, de la canicule. Dans le temps des chaleurs. Durant les grandes chaleurs. Les chaleurs règnent ici la plus grande partie de l'année. Il s'emploie aussi figurément, en parlant des Passions, des sentiments ou de ce qui sert à les manifester et signifie Ardeur, feu, véhémence. La chaleur de la jeunesse. La chaleur du sang. La chaleur des passions. Ce comédien n'a point de chaleur, est dépourvu de chaleur. Dans la première chaleur de son ressentiment, il voulait... Prendre, embrasser avec chaleur les intérêts de quelqu'un. Défendre une personne avec chaleur. Il montre beaucoup de chaleur à soutenir cette affaire. Parler avec chaleur. Chaleur d'éloquence. Chaleur de style. Style plein de chaleur. Dans la chaleur du combat, dans la chaleur de la dispute, dans la chaleur de la composition, Au fort du combat, de la dispute, de la composition.

Littré (1872-1877)

CHALEUR (cha-leur) s. f.
  • 1Qualité de ce qui est chaud ; sensation produite par un corps chaud. Vive, forte, douce chaleur. La chaleur du feu, du soleil, du corps. Il tombe sur son lit sans chaleur et sans vie, Racine, Brit. V, 5. Et que tes vains secours cessent de rappeler Un reste de chaleur tout prêt à s'exhaler, Racine, Phèd. I, 3.

    Chaleur animale, la température propre à chaque espèce d'animal.

  • 2La température produite par l'action du soleil. Chaleur dévorante, étouffante, tropicale. Durant les grandes chaleurs. Nous avons eu des chaleurs excessives, Sévigné, 289. Il leur dispense avec mesure Et la chaleur des jours et la fraîcheur des nuits, Racine, Ath. I, 4. Il sommeille accablé par la chaleur du jour, Delavigne, Vêpr. sicil. IV, 3. Je me sens ranimé par de douces chaleurs ; J'y foule les gazons, j'y marche sur les fleurs, Saint-Lambert, Saisons, hiver.
  • 3Sentiment pénible de chaleur qui accompagne certains états de malaise, de maladie. La chaleur de la fièvre. Une chaleur d'entrailles, de tête. Il lui monte des chaleurs suffocantes. Des chaleurs l'empêchaient de pouvoir sommeiller, Molière, Tart. I, 5.

    Fig. et familièrement, chaleur de foie ou de sang, mouvement de colère prompt et passager. Vous avez raison en tout ce que vous dites ; mais ce sont chaleurs de sang dont parfois on n'est pas le maître, Molière, Am. méd. III, 1.

  • 4 Fig. Ardeur, feu, zèle, véhémence. La chaleur de l'âge. La chaleur des passions. Dans la chaleur de la guerre. Toute la chaleur du débat se réunit sur un seul point. On débattit avec chaleur dans le sénat si… Ils prennent la chose avec trop de chaleur. Quel est celui qui, dans la chaleur de la victoire, considère le nombre des ennemis ? Vaugelas, Q. C. liv. III, ch. 11, dans RICHELET. Et si cette chaleur n'est bientôt apaisée, Jamais sédition ne fut plus disposée…, Rotrou, Vencesl. V, 8. Il donne chaleur à la besogne par sa présence ; il anime les ouvriers par sa mine, par sa voix, Guez de Balzac, le Prince, 16. Je ne veux point douter que sa vertu romaine N'embrasse avec chaleur l'intérêt de la reine, Corneille, Nicom. I, 1. Seigneur, vous pardonnez aux chaleurs de son âge, Corneille, ib. II, 3. Et dans ce même jour, Rome en votre présence Avec chaleur pour lui presse mon alliance, Corneille, ib. III, 4. Pardonnez à ce peuple un peu trop de chaleur Qu'à sa compassion a donné mon malheur, Corneille, ib. V, 10. C'est d'un nouveau chrétien la première chaleur, Corneille, Poly. III, 3. Sire, dans la chaleur d'un premier mouvement Un cœur si généreux se rend malaisément, Corneille, Cid, II, 7. Madame, croyez-moi, vous serez excusable D'avoir moins de chaleur contre un objet aimable, Corneille, ib. III, 3. La reine avec chaleur saurait vous y servir, Corneille, Sert. IV, 3. Déjà les deux armées D'une égale chaleur au combat animées, Corneille, Hor. I, 4. Vous pardonnerez donc ces chaleurs indiscrètes, Corneille, Rod. IV, 6. La chaleur qu'ils ont pour les intérêts du ciel, Molière, Tart. Préf. Et que par la chaleur de montrer ses ouvrages On s'expose à jouer de mauvais personnages, Molière, Mis. I, 2. J'ai un degré de chaleur moins que vous pour la belle-sœur, Sévigné, 392. J'ai peut-être avec trop de chaleur Rabaissé ses présents ou blâmé sa douleur, Racine, Bér. II, 5. D'un coupable transport écoutant la chaleur, Racine, Iphig. V, 2. N'aurai-je vu briller cette noble chaleur, Racine, ib. I, 2. Du zèle qui pour toi l'enflamme et le dévore La chaleur se répand du couchant à l'aurore, Racine, Esth. Prol. Et, de moi-même Aristarque incommode, à vous poursuivre épuiser mes chaleurs, Rousseau, Ép. aux Muses, I, 1.

    Chaleur du style, qualité d'un style passionné, et qui fait partager à l'auditeur la passion de l'orateur.

    Concupiscence. Certes, je ne sais pas quelle chaleur vous monte ; Mais à convoiter, moi, je ne suis pas si prompte, Molière, Tart. III, 2.

  • 5Désir des femelles de certains animaux pour le mâle. Être en chaleur. Temps de la chaleur des truies Devenir en chaleur.
  • 6 Terme de vétérinaire. Un des noms de la maladie du sang chez les bêtes laine.

    PROVERBE

    Couvrez-vous, la chaleur vous est bonne, se dit à ceux qui, par incivilité, mettent leur chapeau à contre-temps.

HISTORIQUE

XIIe s. En dreit midi esteit, si faseit grant chalor, Rou, 4627. Pour la calor qui l'aloit aprochant, Roncisv. 152.

XIIIe s. Li jors fu biaus et clairs, et la caure est levée, Ch. d'Ant. I, 316. Caure en froidure, Mätzner, p 66. La caurre du jour, Ph. Mouskes, Chron. 10195. Tantost li assoaja la maladie, et la chalor [fièvre] le laissa, Hist. occid. des croisades, t. II, p. 180. Et se ce n'estoit, nulz biens ne venroient ou païs pour la grand chaleur du solleil qui ardroit tout, Joinville, 220.

XIVe s. Si comme la vertu du feu c'est chaleur par quoy il est bon en sa nature ou espece et par quoy il fait bien son operacion naturel, Oresme, Eth. 43.

XVIe s. [Un vieux cheval qui voyant une jument] revient à ses importuns hennissements et à ses chaleurs furieuses, Montaigne, III, 3.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

CHALEUR. Ajoutez :
7À la chaleur des enchères et à l'extinction des feux, même sens que à l'extinction des feux (voy. EXTINCTION).
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Étymologie de « chaleur »

(début XIIe siècle) Du latin calor, caloris (« chaleur »).
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Picard, caleur ; provenç. et espagn. calor ; ital. calore ; du latin calorem. La forme caure est digne de remarque : elle provient du nominatif latin cálor avec l'accent sur ca, tandis que chaleur provient du régime calórem avec l'accent sur lo. C'est peut-être le seul exemple, dans les noms en or tels que calor, où les deux cas du latin soient restés dans le vieux français.

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Phonétique du mot « chaleur »

Mot Phonétique (Alphabet Phonétique International) Prononciation
chaleur ʃalœr

Fréquence d'apparition du mot « chaleur » dans le journal Le Monde

Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.

Évolution historique de l’usage du mot « chaleur »

Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.

Citations contenant le mot « chaleur »

  • L'aiguillon de la chaleur, comme un trait de guêpe, irrite.
    Jules Michelet — La Femme
  • La chaleur du lit ne fait pas bouillir la marmite.
    Proverbe piémontais
  • Ne te sers pas de la technologie comme d’un substitut à la chaleur humaine.
    Doc Childre and Bruce Crye — From Chaos to Coherence
  • Les étoiles parmi les étoiles ne donnent que peu de lumière et pas davantage de chaleur.
    Charlie Chaplin — Ma vie
  • De toutes les sources d'énergie, la chaleur humaine est la moins coûteuse...
    Anonyme
  • Un vrai baiser engendre tant de chaleur qu’il détruit les microbes.
    Samuel Katzoff — The American Mercury
  • Le feu de bois vert donne plus de fumée que de chaleur.
    Proverbe allemand
  • Chandeleur sans chaleur, crêpes sans odeur.
    Dicton français
  • Samedi,une perturbation descendra des îles britanniques en direction des côtes de la Manche et de la mer du Nord : sa progression au nord de la Loire reste à préciser. Elle pourrait apporter des pluies plus significatives sur les Hauts de France, ce qui est une bonne nouvelle pour les sols secs. Des Pays de la Loire aux Ardennes jusqu'en Lorraine, le ciel s'ennuage au fil des heures mais il devrait faire assez beau et doux. Partout ailleurs, le soleil s'impose avec de la chaleur vers le sud.
    La Chaîne Météo — Météo week-end : probable dégradation pluvieuse - Actualités La Chaîne Météo
  • En nationalité, c'est tout comme en géologie, la chaleur est en bas ; aux couches inférieures, elle brûle.
    Jules Michelet — Le Peuple
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Traductions du mot « chaleur »

Langue Traduction
Anglais heat
Espagnol calor
Italien calore
Allemand wärme
Portugais calor
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Synonymes de « chaleur »

Source : synonymes de chaleur sur lebonsynonyme.fr

Antonymes de « chaleur »

Combien de points fait le mot chaleur au Scrabble ?

Nombre de points du mot chaleur au scrabble : 12 points

Chaleur

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