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Briser

Définitions de « briser »

Trésor de la Langue Française informatisé

BRISER, verbe.

I.− Emploi trans.
A.− [Le compl. désigne un obj. concr.] Casser en deux ou plusieurs morceaux par un choc ou un coup violent. Briser une vitre, briser qqc. en mille pièces :
1. Je ne puis plus traverser Paris. Les ouvriers sont lâchés, brisent les réverbères, enfoncent les boutiques, tuent, et sont fusillés et poursuivis par la Garde. Vigny, Le Journal d'un poète,1830, p. 910.
SYNT. Briser le cachet d'une lettre; briser le crâne, les os de qqn; briser les idoles, des portes, un verre.
Spéc., TECHNOL. Briser la laine, le chanvre, etc. En séparer les fibres pour les démêler.
Briser des chaussures. Les assouplir.
Loc. fig. Briser la glace. Supprimer la gêne ou la contrainte dans des relations humaines :
2. Et ce n'est pas de rencontrer davantage d'humains qui m'apprendrait à briser la glace, (...); je n'arrive pas à percer ce cercle infernal de la solitude. Montherlant, Les Lépreuses,1939, p. 1390.
B.− Au fig.
1. Rompre l'unité d'un système (politique, social, intellectuel); abolir certains liens sociaux ou individuels, certains rapports existant entre les choses.
a) Domaine pol. et soc.Briser une alliance, un contrat, un pacte; briser l'esclavage, la famille, le mariage, la société :
3. Il faut maintenant signaler un autre élément de population qui était au-dessous des clients eux-mêmes, et qui, infime à l'origine, acquit insensiblement assez de force pour briser l'ancienne organisation sociale. Fustel de Coulanges, La Cité antique,1864, p. 297.
Briser ses chaînes, ses fers, son joug. S'affranchir d'une domination tyrannique :
4. Voyez combien de temps il fallut au long parlement pour s'affranchir de cette vénération, (...). Croyez-vous que les corporations qui existent sous un usurpateur éprouveraient, à briser son joug, ce même obstacle-moral, ce même scrupule de conscience? Constant, De l'Esprit de conquête,1813, p. 256.
b) Domaine des relations individuelles.Briser une amitié, un attachement. La fortune, les caprices, les maladies, la mort brisent les chaînes les plus sacrées (Bernardin de Saint-Pierre, Harmonies de la nature,1814, p. 332):
5. ... il [Goethe] repousse, il écarte de soi tout ce qui peut affaiblir la volonté de vivre et de comprendre. Il ne recule devant aucune contradiction apparente, si la contradiction l'enrichit. Il brise vivement tous les liens, même les plus tendres; il veut ignorer tous les maux, même les plus proches, si ces liens, si ces maux lui font craindre de donner plus de vie qu'il n'en recevra de ces impressions. Valéry, Variété 4,1938, p. 117.
[Le compl. désigne une communication écrite ou orale] Briser un entretien, une correspondance. Les interrompre brusquement. Je brisai cette conversation ridicule (Nerval, La Pandora,1855, p. 745).
Absol. Je suis trop agité de ces souvenirs pour continuer, brisons là (Hugo, Lettres à la fiancée,1821, p. 44).
c) [En parlant d'une situation, d'un état existant soit dans la réalité, soit dans une construction intellectuelle, une composition artistique, etc.] Briser la monotonie du temps, le silence; briser un alexandrin, le rythme, l'unité d'un tableau, d'un système. Briser l'ordonnance acceptée des sujets (Huysmans, L'Art mod.,1883, p. 137):
6. Les romantiques ont contribué à notre formation. Vous ne souffrez pas de rompre ainsi des liens organiques? Il s'agit de sauver, plutôt que de détruire, et d'édifier avec des fragments de beauté et de vérité, plutôt que de les disperser. Je recherche les concordances, plutôt que les oppositions. Je n'aime pas briser la continuité, la collaboration humaine à travers le temps. Pourquoi renier, détruire ces heures de notre jeunesse et rejeter ces pierres de notre construction. Barrès, Mes cahiers,t. 14, 1922-23, p. 142.
2. Anéantir brutalement une force matérielle ou morale, collective ou individuelle.
a) [L'action est rel. à une force coll.] Briser l'ennemi, les forces ennemies; briser une grève, l'opposition, la résistance. L'Assemblée reçut de lui [La Fayette] sommation de briser le mouvement démocratique (G. Lefebvre, La Révolution fr.,1963, p. 255).
b) [L'action est rel. à une force individuelle considérée comme bonne ou mauvaise]
[Le compl. désigne soit une pers., soit une force morale de la pers.] Briser les efforts, les élans, les espoirs de qqn; briser le moral, l'orgueil, la volonté de qqn; briser les ressorts de l'âme; briser qqn. L'obéissance [selon Janet] : mille résistances à briser, mille tendances à discipliner, l'instinct à dompter (Mounier, Traité du caractère,1946, p. 507).
Rem. Les expr. briser qqn, briser la volonté, l'orgueil ou d'autres telles que briser le moi, la nature se retrouvent dans le domaine spécifique de la morale chrét. avec le sens de « détruire l'amour-propre qui s'oppose à la volonté divine ». La vie conventuelle le brisera et fera de lui un saint ou elle le confirmera dans sa cruauté naturelle (Green, Journal, 1948, p. 224).
Briser le cœur. Accabler de douleur, affliger profondément. Un chagrin capable de briser à jamais un pauvre cœur d'enfant (Maupassant, Contes et nouvelles,t. 2, Garçon un bock! 1844, p. 900).
[Le compl. est un mot abstr. désignant les manifestations de ce dynamisme hum. tel qu'il se développe dans le temps] Briser l'avenir, la carrière de qqn :
7. En ce moment, Fœdora marchait, sans le savoir, sur toutes mes espérances, brisait ma vie et détruisait mon avenir avec la froide insouciance et l'innocente cruauté d'un enfant qui, par curiosité, déchire les ailes d'un papillon. Balzac, La Peau de chagrin,1831, p. 127.
[L'action s'exerce dans le domaine physique; le compl. désigne une partie du corps ou la pers. tout entière] Harasser, fatiguer à l'extrême. Ce sommeil qui brise le corps au lieu de le reposer (A. Dumas Fils,La Dame aux camélias,1848, p. 224);une marche inégale qui brisait les jambes (Dorgelès, Les Croix de bois,1919, p. 173).
II.− Emploi pronom.
A.− Domaine concr.
1. [Le suj. est un subst. désignant un corps solide] Se casser, se réduire en pièces. Le navire se brisa contre les rochers; le verre, la faïence, la porcelaine se brisent facilement (Ac.1835-78) :
8. Si on jetait une pierre, elle semblait quelque temps suspendue, puis se heurtait aux parois, déboulait en ricochant, se brisait en éclats, ... Flaubert, Par les champs et par les grèves,1848, p. 250.
2. [Le suj. désigne un corps liquide tel que la mer, les vagues] Se réduire en écume, déferler. L'arrivée sur la côte, de rouleaux réguliers qui déferlent et se brisent sur le rivage (V. Romanovsky, La Mer, source d'én.,1950, p. 13).
3. P. anal., emplois techn.
a) OPT. [Le suj. désigne un faisceau lumineux] Se réfracter, changer de direction en passant d'un milieu dans un autre. La propriété de la lumière de se transmettre en ligne droite, de se réfléchir ou de se briser au passage d'un milieu dans un autre (Cournot, Essai sur les fondements de nos connaissances,1851, p. 2).
b) TECHNOL. Un bois de lit, une table, un fauteuil qui se brisent (Ac. 1835-1932). Qui se replient sur eux-mêmes pour pouvoir se raccourcir, s'allonger.
B.− Au fig.
1. [L'idée dominante est celle de la dislocation d'un ensemble, de la rupture de certains liens, de certains rapports] C'est le dernier déchirement : le suprême lien qui le rattachait au monde vivant se brise (R. Martin du Gard, Devenir,1909, p. 201):
9. Le pinceau de l'ombre joue sur lui, l'efface, le rend équivoque ou menteur. Une ondulation imprécise enveloppe, comme une brume, la structure intérieure qui se dissimule et fléchit. Des parallélismes trop étroits, ou bien des mouvements trop excentriques raidissent ou désorbitent l'ensemble monumental. L'unité divague, ou se brise. Trop chargées, les branches cassent. Les rapports flottent et commencent à se nouer au hasard. É. Faure, L'Esprit des formes,1927, p. 30.
2. [L'idée dominante est celle de la destruction d'une force matérielle ou morale] Se briser sur, contre.Le cœur se brise :
10. Et comme la force capitaliste sera dispersée par la nécessité même de surveiller le mouvement le plus étendu et le plus divers, comme notamment l'armée de répression sera disséminée, noyée dans le vaste flot, le prolétariat aura dissous l'obstacle où jusqu'ici il se brisait, et maître enfin du système social, il installera le travail souverain. Jaurès, Ét. socialistes,1901, p. 103.
3. [L'idée dominante est celle d'une interruption brusque; le suj. désigne un son ou un bruit] Un dernier « crescendo » comme un soupir d'extase, qui se brise brusquement sur l'avant-dernier accord, pour s'évanouir (R. Rolland, Beethoven,t. 1, 1928, p. 118):
11. ... Et ma voix chaque fois, dans mon sein repoussée, Se brisait en tronquant l'antienne commencée... Lamartine, Jocelyn,9eépoque, 1836, p. 769.
III.− Emploi intrans.
A.− Emploi subjectif. [Le suj. est un mot concr. désignant la mer, les flots, etc.; cf. II A 2] Ce sont les vagues qui brisent sur la grève (M. de Guérin, Correspondance,1834, p. 177).
Rem. Except. le suj. peut désigner un corps solide. Le navire alla briser contre un écueil (Ac. 1835-78).
B.− Emplois abs. [P. ell. du compl. d'obj.]
1. Emplois techn.
a) HÉRALD. Modifier par une brisure (cf. brisure B 1) l'écu d'une famille pour distinguer la branche cadette de la branche aînée ou la branche bâtarde de la branche légitime. Briser d'un lambel, d'une bordure de gueules (Ac. 1835-1932).
b) VÉN. Marquer la voie d'un animal avec des branches brisées. Briser bas (lorsque les branches sont arrachées et jetées sur le sol), briser haut (lorsque les branches restent pendues à l'écorce).
Rem. Attesté dans la plupart des dictionnaires.
2. Au fig. [Le suj. désigne une pers.] Briser avec qqn.Cesser ses relations avec lui. Synon. rompre avec qqn.
P. ext. [Le compl. introd. par avec est un mot abstr.] Briser avec des habitudes, des préjugés. Je brisais avec les illusions de ce monde (Las Cases, Le Mémorial de Sainte-Hélène,t. 2, 1823, p. 75).
Rem. Sur le rad. de briser et avec la forme brise ont été formés plusieurs composés que relèvent les dict. (cf. aussi brise-bise*, brise-cou*, brise-jet*, brise-glace(s)*, brise-lames*) : a) [En parlant d'une pers.] Brise-scellé, subst. masc. ,,Celui qui brise les scellés apposés par l'autorité légale`` (Lar. 19e). Attesté aussi dans Littré (peu usité) et Nouv. Lar. ill. et Ac. 1798-1878; brise-cœur(s), subst. masc. Séducteur, séductrice qui fait souffrir. Attesté dans Rob. Suppl. 1970 qui cite un ex. de G. Chevalier (Clochemerle, p. 152) où le mot est empl. adj. : étant devenu un peu brise-visière et brise-cœur, par l'effet de son stage à la caserne. V. aussi casse-cœur*; brise-ménage, subst. masc., rare. Personne qui aime à détruire un ménage. Attesté dans Rob. Suppl. 1970 : Le chef n'est pas un brise-ménage (A. Sarrazin, La Cavale, 1965, p. 274). b) [En parlant d'appareils ou d'instruments] Brise-mariage, subst. masc., text. ,,Instrument utilisé dans les filatures, sur les métiers à tisser, pour empêcher les mariages ou fils doubles`` (Lar. encyclop.); brise-mottes, subst. masc., agric. Rouleau qu'utilisent les paysans pour écraser les mottes de terre soulevées par le soc de la charrue. Attesté dans la plupart des dict. gén. du xixeet du xxes.; brise-pierre, subst. masc., chir. Instrument pour briser la pierre dans la vessie. Synon. lithotriteur. Attesté dans Besch. 1845, Lar. 19e-20e, Littré, Quillet 1965; brise-soleil, subst. masc., archit. Dispositif formé soit d'un cadre muni de lamelles métalliques, soit d'éléments en béton avançant sur la façade d'un bâtiment pour protéger des rayons du soleil les baies vitrées. Attesté dans Lar. encyclop., Rob. Suppl. 1970 et Gilb. 1971; brise-vent, subst. masc., agric. ,,Clôture, abri, plantation destinée à garantir des arbres et des plantes de l'action du vent`` (Ac. 1835-1932) Brise-vent en fibres synthétiques tissées coloris vert (...) pour protéger les récoltes du vent, ombrer les balcons, loggias, patios (Catal. Manufrance, [1974], p. 824).
PRONONC. : [bʀize], (je) brise [bʀi:z]. Enq. : /bʀiz/ (il) brise.
ÉTYMOL. ET HIST. − 1. Ca 1100 « mettre en pièces par un choc, un coup violent » (Roland, éd. Bédier, 1200); fig. a) 1214 briser la paix (Paix de Metz, Arch. mun. Metz dans Gdf.); ca 1274 briser un vœu (Berte aus grans piés, éd. A. Henry, 1375); xives. briser son arrest (Froiss., I, I, 154 dans Littré); b) xives. briser les courages (Bersuire, fo36 ro, ibid.); d'où 1541 brisé de terreur (Calv., Instit., 461, ibid.); c) xives. « faire cesser, mettre un terme à » (Froiss., Chron., IV, 215, Luce, ms. Rome dans Gdf.); d) 1718 « fatiguer, harasser » (Ac.); e) 1808 technol. briser de la laine (Boiste); 2. xiiies. vén. « marquer avec des branches coupées le passage des animaux » (Lambert Le Tort, A. de Bernay, Alexandre, leçon isolée du ms. H, éd. H. Michelant, p. 128, 20; cf. éd. Elliott Monographs, t. 2, II, 1013); 3. a) ca 1243 mar. « échouer » (Ph. Mousket, Chroniques, 22535 dans T.-L.); b) 1678 id. « (de la mer) déferler sur la côte » (Guillet, Les Arts de l'homme d'épée, 3epart., p. 70); 4. 1470 « interrompre brusquement » (Wavrin, Anch. Cron. d'Englet., II, 230 dans Gdf. Compl.); 1643 abs. brisons là (Corn., Othon, IV, 4 dans Littré). De *brisiare, forme postulée par l'a. fr. brisier et les formes ital. (Brüch dans Z. rom. Philol., t. 68, 1952, p. 289), prob. formé à partir du b. lat. brisare « fouler le raisin » (synon. de exprimere dans les Scholies de Perse, 1, 76 dans TLL s.v., 2194, 75; à rattacher au lat. brisa « raisin foulé, marc de raisin », très rare, Columelle, 12, 39, ibid., 2194, 2), peut-être p. anal. avec la finale de verbes comme *quassiare « mettre en pièces, briser » (forme dér. du class. quassare « secouer » et postulée par l'a. fr. caissier, xiies. dans T.-L.). Brisare est d'orig. obsc. Un rapprochement avec l'irl. brissim « je brise » (Ern.-Meillet, s.v. briso; FEW t. 1, p. 535a; Dottin, p. 237; v. aussi Thurneysen, pp. 93-94) fait difficulté du point de vue phonét., le verbe qui en serait issu devant être *brissier et non briser; l'hyp. d'une infl. de l'a. fr. bruisier « briser » pour expliquer en ce cas [z] au lieu de [s] attendu (Bl.-W.5) fait difficulté car brisier est antérieur à bruisier (av. 1167, Marie de France dans T.-L.); en outre l'orig. de bruisier est elle-même très obscure.
STAT. − Fréq. abs. littér. : 3 986. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 7 076, b) 6 938; xxes. : a) 5 329, b) 3 986.
BBG. − Dauzat Ling. fr. 1946 (s.v. brise-pierre).Duch. 1967, § 15. − Ernout (A.), Meillet (A.). Dict. étymol. de la lang. lat. Paris, 1951 [Cr. Corominas (J.). Vox rom. 1953/54, t. 13, p. 373]. − Gottsch. Redens. 1930, p. 134, 217, 313, 330. − Hemming (T.D.). Lexicology and old French. Mod. Lang. R. 1968, t. 63, pp. 819-820. − Sain. Arg. 1972 [1907], p. 244. − Sain. Sources t. 2 1972 [1925], p. 10, 285, 293; t. 3 1972 [1930], p. 256. − Tilander (G.). Brisier, bruisier. Romania. 1925, t. 51, pp. 105-111. − Thurneysen 1884, pp. 93-94.

Wiktionnaire

Verbe - français

briser \bʁi.ze\ transitif 1er groupe (voir la conjugaison) (pronominal : se briser)

  1. Rompre, mettre en pièces.
    • Le travail de filature consiste à retirer le fil du cocon dont la longueur est d’environ 480 mètres et à le dévider sans le briser. — (D. de Prat, Nouveau manuel complet de filature; 1re partie: Fibres animales & minérales, Encyclopédie Roret, 1914)
    • Le gouvernail et l’étambot furent brisés ; mais il suffisait à Mikkelsen que le bateau flottât. — (Jean-Baptiste Charcot, Dans la mer du Groenland, 1928)
    • Un scaphandrier islandais a plongé. Il a constaté que le Pourquoi pas ? gisait par 15 m. de fond et que son étrave était brisée en quatre endroits. — (José Gers, Sur la mort du Pourquoi pas ?, France libre, volume 6, 1936)
    • Un nouveau beaupré, en pin d’Orégon lui aussi, remplace celui qui fut brisé dans un ouragan. — (Alain Gerbault, À la poursuite du soleil; tome 1 : De New-York à Tahiti, 1929)
    • 2° il est impossible d’admettre que le cycle indol soit rompu entre l’azote et le noyau benzène. Tous les essais effectués jusqu'à présent n'ont réussi qu'à briser l’indol entre l'azote et le carbone 1 […]. — (Pharmacodynamie biochimique, Masson, 1961, page 1054)
    • Les vestiges du culte primitif et du druidisme sont assez rares, grâce au zèle des chrétiens des premiers siècles, qui renversèrent, brisèrent et enfouirent une multitude de pierres-fittes. — (Alexandre Ducourneau, Histoire nationale des départements de France : Guienne, Paris : chez Marescq & Cie, 1845, page 3)
  2. (Figuré) Se dit au sens moral.
    • Briser ses fers, ses chaînes, briser le joug, S’affranchir, se délivrer d’une domination tyrannique.
    • Beaucoup de gens se lient pour éviter le mariage, qui devraient au contraire se marier pour briser des chaînes. — (Eugène Fromentin, Dominique, L. Hachette et Cie, 1863, réédition Gründ, page 184)
    • C'est contre sa bigoterie, sa stupidité, la stupidité mesquine des médiocres qui veulent briser les ailes du génie, que Thea Kronborg devra livrer la plus dure des luttes qui la mèneront finalement au succès. — (Albert Baiwir, Le déclin de l'individualisme chez les romanciers américains contemporains, Liège : Faculté de Philosophie et Lettres & Paris : Librairie E. Droz, 1943, page 377)
    • Tout à coup, deux coups de feu brisent le silence de midi. — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
    • Il fallut Keynes, Freud et une guerre mondiale supplémentaire pour briser le puritanisme économique des classes bourgeoises. — (Emmanuel Todd, Le Fou et le Prolétaire, 1979, réédition revue et augmentée, Paris : Le Livre de Poche, 1980, page 155)
    • La révolution de Palais, qui se produisait le 13 décembre 1940 et dans laquelle Alibert s’était compromis, devait briser net l’élan réformateur du premier garde des sceaux de Vichy. — (Le droit sous Vichy, Vittorio Klostermann, Francfort/Main, 2006, page 241)
    • (Pronominal)à cette pensée mon cœur se brise. - Tous leurs efforts vinrent se briser contre cet obstacle.
  3. (Physique) Se dit des rayons lumineux dont la direction rectiligne change ou paraît changer soudainement comme si elle se brisait au point d’inflexion.
  4. (Par hyperbole) Fatiguer, incommoder, harasser par une agitation trop rude.
    • Les cordelettes m’entraient dans la chair, les mains me faisaient mal et la position dans laquelle mes bras étaient maintenus me brisaient les épaules. — (Henri Alleg, La Question, 1957)
    • Elle tenait par la main Pépé, et Jean la suivait, tous les trois brisés du voyage, effarés et perdus au milieu du vaste Paris, (...).— (Émile Zola, Au Bonheur des Dames, 1883, éditions Gallimard, 1980, page 29 ISBN 2070409309)
    • Les cahots de la voiture l’ont brisé.
    • Il a le corps tout brisé.
    • Il se sent tout brisé de son dernier accès de fièvre.
    • Il est brisé de fatigue.
  5. (Héraldique) Modifier, ajouter ou supprimer une pièce d’armoiries à l’écu des armes d’une maison, afin de distinguer les cadets, les bâtards.
    • Briser d’un lambel.
    • Briser d’un lion.
    • Briser d’une barre.
    • Briser d’une bordure de gueules.
  6. (Intransitif) (Figuré) S’arrêter, ne pas aller plus loin.
    • Brisons là, brisons là-dessus, lorsqu’on veut empêcher quelqu’un de continuer un discours qui déplaît.
    • Avec leur ténacité habituelle, elles ne l’avaient pas lâché avant d’être satisfaites. Et s’il avait voulu briser là, Rand aurait dû les écarter une à une pour se frayer un chemin jusqu’à la porte. — (Robert Jordan, Les Feux du ciel, traduit par Jean-Claude Mallé, Bragelonne, 2013, ISBN 978-2-35294-664-9)
  7. (Intransitif) ou (Pronominal) (Marine) Déferler ; devenir de l'écume.
    • Les vagues brisent à bord et submergent constamment le pont qui, mal calfaté à New-York, laisse pénétrer l’eau dans la cabine. — (Alain Gerbault, À la poursuite du soleil; tome 1 : De New-York à Tahiti, 1929)
    • Ce ne sont que des rochers à pic contre lesquels la mer se brise avec fureur : les vents et les vagues les ont façonnés en pyramides, en tours, en cavernes, en arcades; d'innombrables oiseaux de mer animent le paysage. — (Jules Leclercq, La Terre de glace, Féroë, Islande, les geysers, le mont Hékla, Paris : E. Plon & Cie, 1883, page 28)
  8. (Intransitif) (Québec) Tomber en panne.
    • Alors que les anciens trains des années 1960 tombaient en panne 80 fois par million de kilomètres, les nouveaux brisaient encore 800 fois par million de kilomètres au cours des derniers mois.
  9. (Pronominal) Se rompre, se mettre en pièces.
    • A 9 heures du soir, la barre en chêne de mon gouvernail se brisait, mais heureusement je possédais une barre de secours en fer. — (Alain Gerbault, À la poursuite du soleil; tome 1 : De New-York à Tahiti, 1929)
    • L'une après l'autre elles tombèrent, se brisant à mes pieds, non pas que je les jetasse à terre de rage, mais parce qu'elles me glissèrent des doigts comme si cette découverte passait vraiment mes forces. — (Joseph Conrad, La ligne d'ombre: une confession, traduit de l'anglais par Hélène et Henri Hoppenot, Éditions de la Nouvelle Revue Française, 1929, page 169)
  10. (Pronominal) (Art) Certains ouvrages de fer et de bois composés de diverses pièces jointes ensemble, de manière à pouvoir aisément se plier, s’allonger, se raccourcir.
    • Un bois de lit, une table, un fauteuil qui se brisent.
    • Des portes, des volets, des vantaux qui se brisent.
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Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition (1932-1935)

BRISER. v. tr.
Rompre, mettre en pièces. Briser une glace, un miroir, une porte. Briser les mottes d'un champ labouré. Le coup lui brisa l'os. Briser en mille pièces. Le navire échoua et fut complètement brisé. Le navire se brisa ou intransitivement brisa contre les rochers. Le verre, la faïence, la porcelaine se brisent facilement. Il se dit figurément au sens moral. Leur doctrine anarchique tend à briser tous les liens sociaux. À cette pensée mon cœur se brise. Tous leurs efforts vinrent se briser contre cet obstacle. Fig., Briser ses fers, ses chaînes, Briser le joug, S'affranchir, se délivrer d'une domination tyrannique.

SE BRISER, en termes de Physique, se dit des Rayons lumineux dont la direction rectiligne change ou paraît changer soudainement comme si elle se brisait au point d'inflexion. Il se dit aussi, en termes d'Arts, de Certains ouvrages de fer et de bois composés de diverses pièces jointes ensemble, de manière à pouvoir aisément se plier, s'allonger, se raccourcir. Un bois de lit, une table, un fauteuil qui se brisent. Des portes, des volets, des vantaux qui se brisent.

BRISER signifie par exagération Fatiguer, incommoder, harasser par une agitation trop rude. Les cahots de la voiture l'ont brisé. Il a le corps tout brisé. Il se sent tout brisé de son dernier accès de fièvre. Il est brisé de fatigue. Il s'emploie intransitivement au figuré et signifie S'arrêter, ne pas aller plus loin. Brisons là, brisons là-dessus, lorsqu'on veut empêcher quelqu'un de continuer un discours qui déplaît. Il s'emploie aussi en termes de Blason et signifie Modifier, ajouter ou supprimer une pièce d'armoirie à l'écu des armes d'une maison, afin de distinguer les cadets, les bâtards. Briser d'un lambel. Briser d'un lion. Briser d'une barre. Briser d'une bordure de gueules.

Littré (1872-1877)

BRISER (bri-zé) v. a.
  • 1Mettre en pièces. Briser un roseau. La foudre brisa le chêne. Allons briser ces dieux de pierre et de métal, Corneille, Poly. II, 6. Emporter tout ce qu'on peut, briser tout ce qu'on ne peut emporter, Diderot, Princ. de polit. 100.

    Par extension. Il semble qu'on entend les ondes gémissantes Briser contre un rocher leurs vagues impuissantes, Brébeuf, Phars. VI.

    Terme de cardeur. Briser la laine, la démêler.

  • 2 Fig. Rendre impuissant, inutile. Briser les ressorts de l'âme et de corps. Briser un traité. Briser des liens d'amitié. Briser son avenir, sa carrière, perdre, par sa volonté, les espérances qu'on avait de fonder son existence à venir, de réussir dans sa carrière. Briser l'effort des vents. La digue brise la fureur des flots. Alors que ta fureur à nous perdre s'apprête, Il tient le bras levé pour te briser la tête, Corneille, Attila, V, 3. Rome n'a point de lois que tu n'oses briser, Corneille, Pomp. V, 4. Pour briser en vainqueur cet hymen s'il s'achève, Corneille, Ser. III, 4. … Que si près du port, contre toute apparence, Un orage si prompt brisât notre espérance, Corneille, Cid, III, 4. Brisez votre alliance et rompez-en la chaîne, Corneille, Hor. II, 6. Bientôt Agamemnon, triomphant, redouté, Brisera ton injuste et frêle autorité, Lemercier, Agamemnon, II, 6.

    Briser ses fers, briser le joug, s'affranchir d'une tyrannie. Il peut confondre Aman, il peut briser nos fers, Par la plus faible main qui soit dans l'univers, Racine, Esth. I, 3. … jusqu'à ce que ma main de ses fers le dégage ; J'irai jusque dans Rome en briser les liens, Corneille, Nicom. V, 6. Je brise avec honneur mon illustre esclavage, Corneille, Rodog. III, 3.

    Briser l'orgueil de quelqu'un. Que n'ai-je point tenté ? Que pouvais-je plus faire Pour fléchir, pour briser ton cruel caractère ? Voltaire, Oreste, II, 5.

    Briser le cœur, causer une vive affliction. Elle me brise le cœur par l'état où elle est, Sévigné, 126.

  • 3Accabler. Briser quelqu'un de coups.
  • 4Fatiguer, harasser, importuner. Je suis brisé. Briser le tympan à quelqu'un, l'étourdir.
  • 5 Terme de grammaire. Briser une période, en détruire l'ensemble et les proportions, ou, dans un sens favorable, la couper pour lui ôter ce qu'elle aurait de pesant ou de forcé.
  • 6Briser un discours, cesser de parler. Brisons là ce discours, Molière, la Princesse, IV, 4.

    Absolument et familièrement. Brisons là, brisez là-dessus, ne continuons pas ce discours, n'insistez pas sur ce point. Brisons là, ce discours deviendrait ennuyeux, Corneille, Othon, IV, 4. Brisons là, je crains de trop entendre, Corneille, Poly. IV, 5. Brisons là s'il vous plaît, Molière, Éc. des f. IV, 8.

  • 7 Terme de blason. Briser un écu, le charger de brisures, telles que lambel, bordure, etc. comme font les cadets qui portent les mêmes armes que leurs aînés. Guy prit le nom de Laval, et brisa la croix de Montmorency de cinq coquilles, Saint-Simon, 188, 8.
  • 8 V. n. Terme de blason. Même sens que le précédent. La branche cadette brise d'une bordure de gueules.

    Terme de mer. Heurter les rochers, en parlant de la mer. Le fracas des vagues qui brisent au loin sur les récifs, Bernardin de Saint-Pierre, Paul et Virg. Et devant ces sommets abaissant leur orgueil, [les nuages] Brisent incessamment sur cet immense écueil, Lamartine, Méd. II, 3.

    Terme de chasse. Marquer le chemin avec des branches.

    Briser bas, rompre les branches des arbres et les jeter sur le sentier par où la bête a passé ; briser haut, les laisser pendre à hauteur d'homme.

  • 9Se briser, v. réfl. Être mis en pièces. Vaisseaux en danger de se briser contre les rochers, Fénelon, Tél. II. Un verre se brise en tombant de son propre poids, Bossuet, Conn. de Dieu, V, 9.

    Avec suppression du pronom personnel. Il a vu briser son navire contre vos rochers, Fénelon, Tél. I.

    Fig. Combien à cet écueil se sont déjà brisés ! Corneille, Cinna, I, 2. Quelquefois l'un se brise où l'autre s'est sauvé, Corneille, Cinna, II, 1. Que toute hauteur soit venue se briser contre la faiblesse de douze pêcheurs, Massillon, St Franç. de Paule. Le Christ ressentait des douleurs ; son cœur se brisait comme celui d'un homme, Chateaubriand, Génie, IV, III, 1.

  • 10 Par analogie, rejaillir avec fracas contre un obstacle, en parlant des vagues. Les vagues qui vont se briser contre ces écueils, Fénelon, Tél. IX. L'onde approche, se brise et vomit à nos yeux…, Racine, Phèd. V, 6.
  • 11Se plier l'une sur l'autre, en parlant de parties ou de pièces de certains ouvrages. Ce compas se brise. Ces volets se brisent.
  • 12 Terme de physique. Se réfracter. Les rayons lumineux se brisent en passant de l'air dans l'eau.

PROVERBE

Tant va la cruche à l'eau qu'à la fin elle se brise, c'est-à-dire s'exposer souvent au même danger, commettre souvent la même imprudence, la même faute, amène à la fin mécompte ou malheur.

HISTORIQUE

XIe s. [Il] Tranche le piz [poitrine], si lui brise les os, Ch. de Rol. XCI. L'espée cruist [résonne], ne froisse ne ne brise [se brise], ib. CLXX.

XIIe s. [Il] En fait les murs briser, Ronc. p. 5. [Ils] Venu sont à Hauteme, s'ont la vile brisie, Sax. VII. Tuz ses comandemenz sumes près de furnir, E chastals e citez brisier et asaillir, E perils de nos cors e des anemes [âmes] suffrir, Th. le mart. 134. Mais quant Richarz li Brez le vit si abatu E sur le pavement gesir tut estendu, Un poi en bescoz l'ad des autres colps feru, Qu'à la pierre ad brisié en deus son brant moulu, ib. 150. Ja iert mes chevax si destrois, Que je crain qu'il se brit la cuisse, la Charrette, 1620.

XIIIe s. Et là ot Guillaumes de Champlite le bras brisié d'une pierre, Villehardouin, LXXV. Et brisierent bien tresqu'à quatre des portes, et entrerent ens, Villehardouin, CV. [Elle] ne briseroit son veu pour souffrir discepline, Berte, LVI. Et i ot mainte lance brisie sur escu, ib. CXXXVII. Et Crestien entrerent ens par force de toutes parts par le mur qui estoit brisiés, et fu la cité prise, Chron. de Rains, 39. Li rois rechut la lettre et brisa le seel et la lut, ib. 132. Si ne seroit mie bon que vous comencissiez la mellée, ne brisissiez l'aloiance, ib. p. 217. Tant va pot à l'eve que brise, Ren. 13650. Quatre costes li ont brisié ; à bien petit l'ont mort laissié, ib. 6435. Et croi que, se plusors osassent, Lor mariages en brisassent, Et de foi ne lor sovenist, la Rose, 14336. Et se tu sés lances brisier, Tu t'en pues moult faire prisier, ib. 2209. Si comme s'aucuns est pris et mis en prison, et il brise la prison, Beaumanoir, XXX, 13. Li sergans qui va penre par commandement de segneur, pot et doit brisier ce qu'on ferme contre li, Beaumanoir, LIV, 8. Et si n'est pas li establissemens brisiés, car l'entention des establissemens n'est pas por tollir autrui droit, Beaumanoir, XLVIII, 1. Si deïssiez à sa maniere Qu'ele menjast (ce n'est pas fable) Plus que nus qui fust à la table, Que çà et là le pain brisoit, Rutebeuf, II, 171. Mes neveus, venés à moy aidier et vous et vostre gent ; car les Alemans brisent le moustier, Joinville, 234. Il y ot bien douze vins vessiaus, que grans que petiz, brisiez et perdus, Joinville, 219.

XIVe s. Les aides des Latins brisées et faillies, Bercheure, f° 35, recto. Miex estoit les courages esmeus ploier que briser, Bercheure, f° 36, recto.

XVe s. Pour ce qu'il avoit trespassé le commandement de son seigneur le roi et brisé son arrest et sa prison, et s'en estoit parti sans congé…, Froissart, I, I, 154. Et l'eust fait sans faute [pendre], si n'eust esté le dit messire Jean de Hainaut, qui lui brisa son ire et excusa le dit messire Godemon, Froissart, I, I, 296. Et brisa le roi tout ce voyage… [défendit l'expédition qui se préparait pour Isabelle], Froissart, I, I, 10. Beau frere, jà à Dieu ne plaise que votre bon propos je vous brise ni oste, Froissart, I, I, 17. Et feroit [frappait] à tas de son espée sur le bassinet du seigneur de Sconnevort ; mais le sire de Sconnevort, qui bien estoit armé et monté, brisoit les coups à la fois et les recevoit moult vassalment, Froissart, I, I, 140. Quand le roi d'Angleterre entendit ces nouvelles, il fut moult pensif, et eut une espace une imagination et propos de briser son siege [le siége de Vannes où il étoit en personne], Froissart, I, I, 209.

XVIe s. Navré du cautere de son peché, et comme brisé de terreur de l'ire de Dieu, Calvin, Instit. 461. Pour saisie brisée il y a amende de 60 sols, Loysel, 827. Qui brise une franchise [ne peut être reçu en un asile], brise toutes les autres [ne peut être reçu en aucune], Loysel, 828. Le vent se renforça si violentement qu'il brisa, abbatit et froissa en un moment tous ces engins, Amyot, Lucull. 20. Les lanskenets voyans les Suisses brisez de tant de charges, D'Aubigné, Hist. I, 168. Par coups de boulets ou autre chose brisante, Paré, XIII, 14.

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Encyclopédie, 1re édition (1751)

BRISER, ROMPRE, v. n. (Mar.) La mer brise, c’est-à-dire, la mer, la lame, la vague vient frapper avec violence & se briser contre la côte, contre des rochers, ou sur un banc de sable. Lorsqu’on voit la mer briser, c’est marque de danger sous l’eau, qu’il faut éviter. (Z)

Briser, parmi les Cardeurs, c’est démêler la laine & la rendre comme du chanvre sans aucuns flocons, en la passant & repassant plusieurs fois sur les droussettes.

Briser, en termes de Blason, signifie charger un écu de brisure, comme lambel, bordure, &c. C’est ce que font les cadets pour être distingués des aînés qui portent les armes pleines. (V)

Briser, en Vénerie, c’est marquer la voie d’une bête par des branches rompues. Briser bas, c’est rompre des branches & en jetter sur les voies. On dit, nous brisâmes bas, quand nous eûmes remarqué que le cerf étoit passé. La pointe des branches fait voir d’où la bête vient, & le gros bout indique où la bête va.

Briser haut, c’est rompre les branches à demi-hauteur d’homme, & les laisser pendre au tronc de l’arbre.

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Étymologie de « briser »

En ancien français brisier, du latin brisare, du gaulois *brissu (« fracasser »), apparenté à l’irlandais bris (« fracasser »), au breton bresk (« fragile »), brien (« miettes »), bresañ (« froisser, chiffonner, friper »), bruzun (« miettes ») ; a évincé l’ancien français fraindre, du latin frangere.
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Wall. brihî ; provenç. brisar. Diez le tire de l'ancien haut allemand brestan (au présent bristu), briser ; allemand moderne, bersten, crever. Le changement de l'st en s ne fait pas difficulté ; voy. huissier, de ostium. Dans les patois anglais on trouve brise, brisse, briss, où l'st a déjà disparu. Il n'est pas sûr que le gaélique bris, rupture, soit d'origine celtique. Il y a aussi dans le gaélique bruis, bris, morceau ; angl. to bruise, meurtrir ; ce qui fait difficulté c'est l'u dans bruis ; mais le français supprime quelquefois un u devant une voyelle ; voyez milan d'une forme telle que miluanus ; il se pourrait donc que briser vînt du celtique.

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Phonétique du mot « briser »

Mot Phonétique (Alphabet Phonétique International) Prononciation
briser brize

Évolution historique de l’usage du mot « briser »

Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.

Citations contenant le mot « briser »

  • Forcer une serrure, c'est briser une idole.
    Georges Darien — Le voleur
  • Il faut que la vérité soit dite, le monde dût-il se briser en mille morceaux.
    Fichte
  • Si je puis empêcher un coeur de se briser, je n’aurai pas vécu en vain.
    Emily Dickinson
  • Un tout petit caillou peut briser une grande jarre.
    Proverbe chinois
  • Sois comme un promontoire contre lequel les flots viennent sans cesse se briser.
    Marc-Aurèle
  • Un coeur, ça peut bien se briser, mais ça continue à battre quand même.
    Jon Avnet — Beignets de tomates vertes (1991)
  • Même si la passion nous déchire, elle ne doit pas briser ce qui nous lie.
    Tony Kaye — American History X
  • En se posant sur la branche, le papillon craint de la briser.
    Proverbe arménien
  • On ne brise pas la vie d'un siècle sans se briser avec lui.
    George Sand — Mademoiselle La Quintinie
  • Tout esclave a en main Le pouvoir de briser sa servitude.
    William Shakespeare — Jules César
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Traductions du mot « briser »

Langue Traduction
Anglais break
Espagnol romper
Italien rompere
Allemand brechen
Portugais quebrar
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Synonymes de « briser »

Source : synonymes de briser sur lebonsynonyme.fr

Antonymes de « briser »

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Nombre de points du mot briser au scrabble : 8 points

Briser

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