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Bassesse
Sommaire
- Définitions de « bassesse »
- Étymologie de « bassesse »
- Phonétique de « bassesse »
- Fréquence d'apparition du mot « bassesse » dans le journal Le Monde
- Évolution historique de l’usage du mot « bassesse »
- Citations contenant le mot « bassesse »
- Traductions du mot « bassesse »
- Synonymes de « bassesse »
- Antonymes de « bassesse »
- Combien de points fait le mot bassesse au Scrabble ?
Variantes | Singulier | Pluriel |
---|---|---|
Féminin | bassesse | bassesses |
Définitions de « bassesse »
Trésor de la Langue Française informatisé
BASSESSE, subst fém.
Wiktionnaire
Nom commun - français
bassesse \bɑ.sɛs\ ou \ba.sɛs\ féminin
-
(Péjoratif) Vice qui porte à des sentiments, à des actions, à des procédés indignes d’un honnête homme ou d’un homme de cœur.
- Bassesse d’âme.
- Bassesse de cœur.
- Bassesse de sentiments.
- Il s’est conduit avec bassesse.
- Louer avec bassesse.
- Il y a de la bassesse dans toutes ses actions.
-
(Par extension) Les sentiments ou les actions mêmes qui marquent la bassesse d’âme.
- […] ; mais l’auteur, revoyant Paris après de longs voyages, croyait impossible d’obtenir un succès sans faire des bassesses auprès des journaux. Or, quand on fait tant que de faire des bassesses, il faut les réserver pour le premier ministre. — (Stendhal, De l’Amour, 1re préface de 1826)
- Il y exerce toute la vivacité de son esprit rebelle à ces combines, ces bassesses, ces tripotages, fricotages et grenouillages qui déshonorent à ses yeux la représentation des élus du peuple. — (Jean-Paul Clébert, Les Daudet: Une famille bien française (1840-1940), Presses de la Renaissance, 1988, chap. 18)
-
Trivialité ignoble ou choquante.
- La bassesse d’une pensée, d’une expression.
- Cette bassesse de termes, de style contraste avec la dignité du sujet.
-
(Vieilli) Basse naissance ; condition très obscure.
- La petite étrangère s’appelait Ernestine. Elle était allemande, et ne paraissait pas née dans la bassesse. — (Marie-Jeanne Riccoboni, Histoire d’Ernestine, 1762, édition Œuvres complètes de Mme Riccoboni, tome I, Foucault, 1818)
-
Entre amants il n’est plus ni grandeur ni bassesse,
Je sais rendre un berger digne d’une déesse.
— (Gabriel Gilbert, Les Amours de Diane et d’Endymion, Prologue ; Guillaume de Luyne libraire, Paris, 1657, page 2)
Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition (1932-1935)
Vice qui porte à des sentiments, à des actions, à des procédés indignes d'un honnête homme ou d'un homme de cur. Bassesse d'âme. Bassesse de cur. Bassesse de sentiments. Il s'est conduit avec bassesse. Louer avec bassesse. Il y a de la bassesse dans toutes ses actions. Il se dit, par extension, des Sentiments, des actions mêmes qui marquent la bassesse d'âme. Ce serait une bassesse que de consentir à cela. Il a fait une bassesse, cent bassesses. Il se dit encore d'une Trivialité ignoble, choquante. La bassesse d'une pensée, d'une expression. Celle bassesse de termes, de style contraste avec la dignité du sujet. Il se dit aussi en parlant d'une Basse naissance, d'une condition très obscure. La bassesse de son extraction, de son origine. La bassesse de sa condition.
Littré (1872-1877)
-
1État de ce qui est peu élevé, au propre.
Il y a un certain degré de hauteur et un certain degré de bassesse que le mercure n'outre-passe presque jamais [dans un baromètre]
, Pascal, Fragment, sect. 3e.Peu usité en ce sens.
-
2 Fig. Manque d'élévation dans les sentiments. Pour que nous n'agissions pas avec bassesse. Il y a de la bassesse à faire le bien pour en tirer bénéfice.
Un cœur noble ne peut soupçonner en autrui La bassesse et la malice
, Racine, Esth. III, 9.Tant de férocité, de bassesse et de rage, Tout est mon crime enfin, mais tout est votre ouvrage
, Brifaut, Ninus II, III, 7.Le vers se sent toujours des bassesses du cœur
, Boileau, Art poét. IV. -
3Action basse. Commettre une bassesse. C'est une bassesse de… Ce qui me paraît la dernière des bassesses.
Celles de ma naissance ont horreur des bassesses
, Corneille, Rodog. III, 3.Le maître qui prit soin d'instruire ma jeunesse Ne m'a jamais appris à faire une bassesse
, Corneille, Nicom. II, 3.Et j'irais l'abuser d'une fausse promesse ! Je me parjurerais ! et par cette bassesse…
, Racine, Baj. II, 5.Il n'y avait point de bassesses que les rois ne fissent pour obtenir le titre d'allié des Romains
, Montesquieu, Rom. 6. -
4Abaissement, infériorité.
Ce n'est pas là ce que l'apôtre appelle la douceur du zèle et de la charité : c'est plutôt une bassesse de courage que rien ne réveille et n'élève
, Massillon, Conférences, Vices.En bonne part.
Si ce discours vous plaît et vous semble fort, sachez qu'il est fait par un homme qui s'est mis à genoux auparavant et après, pour prier cet être infini et sans parties, auquel il soumet tout le sien, de se soumettre aussi tout le vôtre, pour votre propre bien et pour sa gloire, et qu'ainsi la force s'accorde avec cette bassesse
, Pascal, dans COUSIN. -
5Rang peu élevé, obscurité de la naissance ou de la condition. Reprocher à quelqu'un la bassesse de sa naissance.
Ils ne cessaient de ravaler ce prince à cause de sa bassesse et de sa pauvreté
, Vaugelas, Q. C. IV, 1.Elle [Marie] se souvient que, tandis que le Seigneur néglige toutes les autres filles de Juda, il daigne jeter les yeux sur la bassesse de sa servante, la choisir et la combler de dons et de grâces
, Massillon, Avent, Concept. de la Vierge.Votre grand Marius naquit dans la bassesse
, Corneille, Sertor. II, 2.Que la fortune ne tente donc pas de nous tirer du néant ni de forcer la bassesse de notre nature
, Bossuet, Duch. d'Orl. -
6Qualité du style bas, trivialité. Bassesse de style, de langage.
Quoi que vous écriviez, évitez la bassesse
, Boileau, Art poét. I.Seuls dans leurs doctes vers ils pourront vous apprendre Par quel art sans bassesse un auteur peut descendre, Chanter Flore, les champs, Pomone, les vergers…
, Boileau, ib. II.
HISTORIQUE
XIIIe s. Ma substance est es basseces de terre
, Psautier, f° 168.
SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE
BASSESSE. Fig. La bassesse des biens corporels
, Racine, Lexique, éd. P. Mesnard.
Encyclopédie, 1re édition (1751)
* BASSESSE, abjection (Gramm.) termes synonymes, en ce qu’ils marquent l’un & l’autre l’état où l’on est : mais si on les construit ensemble, dit M. l’abbé Girard, abjection doit précéder bassesse, & la délicatesse de notre langue veut que l’on dise, état d’abjection, bassesse d’état.
L’abjection se trouve dans l’obscurité où nous nous enveloppons de notre propre mouvement, dans le peu d’estime qu’on a pour nous, dans le rebut qu’on en fait, & dans les situations humiliantes où l’on nous réduit. La bassesse, continue le même auteur, se trouve dans le peu de naissance, de mérite, de fortune & de dignité.
Observons ici combien la langue seule nous donne de préjugés, si la derniere reflexion de M. l’abbé Girard est juste. Un enfant, au moment où il reçoit dans sa mémoire le terme bassesse, le reçoit donc comme un signe qui doit réveiller pour la suite dans son entendement les idées de défaut de naissance, de mérite, de fortune, de condition, & de mépris : soit qu’il lise, soit qu’il écrive, soit qu’il médite, soit qu’il converse, il ne rencontrera jamais le terme bassesse, qu’il ne lui attache ce cortége de notions fausses ; & les signes grammaticaux ayant cela de particulier, en morale sur-tout, qu’ils indiquent non seulement les choses, mais encore l’opinion générale que les hommes qui parlent la même langue, en ont conçûe, il croira penser autrement que tout le monde & se tromper, s’il ne méprise pas quiconque manque de naissance, de dignités, de mérite & de fortune ; & s’il n’a pas la plus haute vénération pour quiconque a de la naissance, des dignités, du mérite & de la fortune ; & mourra peut-être, sans avoir conçû que toutes ces qualités étant indépendantes de nous, heureux seulement celui qui les possede ! Il ne mettra aucune distinction entre le mérite acquis & le mérite inné ; & il n’aura jamais sû qu’il n’y a proprement que le vice qu’on puisse mépriser, & que la vertu qu’on puisse loüer.
Il imaginera que la nature a placé des Êtres dans l’élévation, & d’autres dans la bassesse ; mais qu’elle ne place personne dans l’abjection ; que l’homme s’y jette de son choix, ou y est plongé par les autres ; & faute de penser que ces autres sont pour la plûpart injustes & remplis de préjugés, la différence mal-fondée que l’usage de sa langue met entre les termes bassesse & abjection, achevera de lui corrompre le cœur & l’esprit.
La piété, dit l’auteur des Synonymes, diminue les amertumes de l’état d’abjection. La stupidité empêche de sentir tous les desagrémens de la bassesse d’état. L’esprit & la grandeur d’ame font qu’on se chagrine de l’un, & qu’on rougit de l’autre.
Et je dis moi que les termes abjection, bassesse, semblent n’avoir été inventés que par quelques hommes injustes dans le sein du bonheur, d’où ils insultoient à ceux que la nature, le hasard, & d’autres causes pareilles n’avoient pas également favorisés ; que la Philosophie soûtient dans l’abjection où l’on est tombé, & ne permet pas de penser qu’on puisse naître dans la bassesse ; que le philosophe sans naissance, sans bien, sans fortune, sans place, saura bien qu’il n’est qu’un être abject pour les autres hommes, mais ne se tiendra point pour tel ; que s’il sort de l’état prétendu de bassesse qu’on a imaginé, il en sera tiré par son mérite seul ; qu’il n’épargnera rien pour ne pas tomber dans l’abjection, à cause des inconvéniens physiques & moraux qui l’accompagnent ; mais que s’il y tombe, sans avoir aucun mauvais usage de sa raison à se reprocher, il ne s’en chagrinera guere & n’en rougira point. Il y a qu’un moyen d’éviter les inconvéniens de la bassesse d’état & les humiliations de l’abjection, c’est de fuir les hommes, ou de ne voir que ses semblables. Le premier me semble le plus sûr, & c’est celui que je choisirois.
Étymologie de « bassesse »
Bas. Basseur est, dans l'ancienne langue, beaucoup plus usité, surtout au XVIe siècle.
- (Date à préciser) Dérivé de basse, avec le suffixe -esse.
Phonétique du mot « bassesse »
Mot | Phonétique (Alphabet Phonétique International) | Prononciation |
---|---|---|
bassesse | basɛs |
Fréquence d'apparition du mot « bassesse » dans le journal Le Monde
Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.
Évolution historique de l’usage du mot « bassesse »
Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.
Citations contenant le mot « bassesse »
-
Ce n'est pas sans raison, ô Richesse, que les hommes t'honorent plus que tout : tu t'accommodes si aisément de la bassesse.
Théognis, de Mégare — Élégies, I, 523-524 (traduction J. Carrière) -
L'adolescence est une emphase : elle est sensible à la bassesse, plus encore qu'à l'erreur.
Jean-Michel Michelena — C'est une grave erreur que d'avoir des ancêtres forbans -
L'athéisme n'existe que dans la froideur, l'égoïsme et la bassesse.
Madame de Staël — Corinne, ou l'Italie -
C'est bêtise de déprécier son ennemi avant le combat, et bassesse de l'amoindrir après la victoire.
Johann Wolfgang von Goethe -
Il n'y a que deux grands courants dans l'histoire de l'humanité : la bassesse qui fait les conservateurs et l'envie qui fait les révolutionnaires.
Jules Huot de GoncourtEdmond Huot de Goncourt — Journal, Fasquelle -
La bassesse est le plus sur moyen de parvenir.
André Suarès — Idées et visions -
Il n'y a rien de si laid que la bassesse dans un vieillard.
Prosper Mérimée — Lettres, à Mme de Montijo, 8 octobre 1847 -
Personne ne rougit d'être bas à la cour.
Paul Henri Thiry, baron d'Holbach — Morale universelle -
La suprême bassesse de la flatterie, c'est d'encourager l'ingratitude.
Victor Hugo — Océan -
Internet c’est avoir toute la sagesse et toute la bassesse du monde au bout des doigts.
Benoît Gagnon
Traductions du mot « bassesse »
Langue | Traduction |
---|---|
Anglais | baseness |
Espagnol | bajeza |
Italien | bassezza |
Allemand | gemeinheit |
Portugais | baixeza |
Synonymes de « bassesse »
- abjection
- turpitude
- vilenie
- indignité
- ignominie
- platitude
- avilissement
- déchéance
- infamie
- petitesse
- honte
- lâcheté
Antonymes de « bassesse »
Combien de points fait le mot bassesse au Scrabble ?
Nombre de points du mot bassesse au scrabble : 10 points