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Soumission

Variantes Singulier Pluriel
Féminin soumission soumissions

Définitions de « soumission »

Trésor de la Langue Française informatisé

SOUMISSION, subst. fém.

A. − [Corresp. à soumettre I A] Action de soumettre, de réduire à la dépendance, à l'obéissance par la force. L'affaire du Midi est finie par la prise de Lyon et la soumission de Bordeaux (Staël,Lettres L. Narbonne, 1793, p. 192).La France gardant ses conquêtes ainsi que ses colonies et laissant à sa rivale la maîtrise de la mer avec la faculté d'achever la soumission de l'Inde (Lefebvre,Révol. fr., 1963, p. 638).
B. − [Corresp. à soumettre II A]
1. Action de se soumettre, d'obéir à quelqu'un, de reconnaître, parce que l'on est vaincu, une autorité contre laquelle on a lutté. Le nouveau roi de Rome (...), soumet en quelques années tout le Latium, bat les Sabins et reçoit la soumission de la grande nation des Étrusques (Michelet,Hist. romaine, t. 1, 1831, p. 70).Porter la bonne parole vichyssoise, et prêcher la résignation et la soumission au Grand Reich allemand (Ambrière,Gdes vac., 1946, p. 150).
En partic.
♦ Domaine milit.Faire sa soumission. Se rendre, capituler. Une tribu vint faire sa soumission et apporta des dattes. Elles étaient empoisonnées. Presque tous les Français moururent (Maupass.,Contes et nouv., t. 2, Horrible, 1884, p. 245).
ÉTHOLOGIE. Comportement, posture de soumission. Comportement, posture d'un animal qui exprime la reconnaissance de son infériorité à un autre de la même espèce, au cours d'une relation d'agression. (Ds Lar. Lang. fr., GDEL).
2. Action de se soumettre, d'obéir, d'abandonner son indépendance. Déchu, traqué, l'empereur se réfugiait dans une cabane et y agitait tour à tour des projets de folle révolte ou de soumission sans réserve aux volontés du pape (Estaunié,Empreinte, 1896, p. 111).
En partic. [Dans le cont. des rapports amoureux] J'ai vu un cœur venir au-devant du mien, une intelligence et une tendresse qui m'accueillaient et m'adoptaient. J'ai reçu la soumission librement offerte d'une femme qui acceptait mon amour (Larbaud,Barnabooth, 1913, p. 354).
P. méton., vieilli, au plur. Témoignages de soumission, de respect. La première scène de l'acte II [du Cid] est entre le comte et don Arias, qui vient lui signifier de la part du roi d'avoir à faire des excuses et des soumissions à don Diègue (Sainte-Beuve,Nouv. lundis, t. 7, 1864, p. 268).
3. Aptitude à se soumettre, à être docile, résigné envers quelqu'un ou quelque chose. Je trouvai mon gros enfant propre, frais, vigoureux, mais d'une soumission à sa bonne qui m'inquiéta, eu égard à son caractère d'enfant terrible (Sand,Hist. vie, t. 4, 1855, p. 200):
De race chétive, très « gaulois dégénérés », cagneux, souvent tuberculeux, décimés par le cancer, les indigènes conservent la moustache tombante, la coiffe à ruban bleu, le goût des soupes épaisses comme un mortier, une grande soumission envers la cure et le château, une méfiance de corbeaux (...). Presque tous sont métayers, sur la même terre, de père en fils. Serfs dans l'âme, ils envoient à la Chambre une demi-douzaine de vicomtes républicains... H. Bazin,Vipère, 1948, p. 17.
SYNT. Soumission absolue, aveugle, respectueuse, servile, totale, volontaire; digne, entière, grande, humble, parfaite soumission; acte, air, esprit, habitude, signe de soumission.
C. − [Corresp. à soumettre I B] Action, fait de (devoir) se conformer à, d'être sous la dépendance de. Soumission au destin, aux lois, à la règle. La lâche soumission du génie à la sottise (Berlioz,À travers chants, 1862, p. 94).Le machinisme (...) conduit à rechercher systématiquement les déterminismes et à les utiliser systématiquement (...). De là à préconiser la soumission de l'homme aux déterminismes physiques, psychiques et sociaux (...) il n'y a qu'un pas (Fourastié,Gd espoir du XXes., 1969, p. 348).
D. − DROIT
1. DR. ADMIN. Acte écrit par lequel un entrepreneur s'engage, au cours d'une adjudication, à respecter le cahier des charges et à maintenir les prix qu'il a proposés. La simple comparaison des soumissions remises par les concurrents régulièrement inscrits détermine ensuite qui sera chargé de cette exécution (Chardon,Trav. publ., 1904, p. 272).
2. DR. FISCAL. Reconnaissance, par le redevable, d'une contravention dans le paiement d'impôts, qui tient lieu de procès verbal (d'apr. Cap. 1936).
FIN. Soumission cautionnée. ,,Acte par lequel un banquier garantit le paiement des sommes dues à l'Administration fiscale par son client afin de permettre à celui-ci notamment d'obtenir un délai pour acquitter ses taxes et impôts ou de retirer des marchandises en douane avant même le calcul des droits d'entrée`` (Sousi-Roubi Banque 1983).
REM.
Soumissionisme, subst. masc.,hapax. Avec l'extraordinaire manque de mesure qui semble marquer toute initiative du clergé dans les affaires de l'État, passant du soumissionisme le plus chaleureux (...) à la conscience exaltée, frénétique de sa puissance (Bernanos,Gde peur, 1931, p. 105).
Prononc. et Orth.: [sumisjɔ ̃]. Ac. 1694, 1718: sous-; 1740: soû-; dep. 1762: sou-. Étymol. et Hist. 1. 1349 soubsmission « obligation financière qu'on a vis-à-vis de quelqu'un » (T. in Haigneré, Chartes de St-Bertin, II, 334 ds Fonds Barbier); 2. 1507 soubzmission « action de se ranger sous l'autorité de quelqu'un » (Doc., 24 ds Z. rom. Philol. t. 67, p. 43); spéc. 1588 soubmission « obéissance » (Montaigne, Essais, III, 8, éd. P. Villey et V.-L. Saulnier, t. 2, p. 935); av. 1630 le plus souvent au plur. soummissions « démonstrations respectueuses dont un inférieur use à l'égard d'un supérieur pour lui faire satisfaction » (A. d'Aubigné, Sa vie à ses enfants, éd. E. Réaume et F. de Caussade, t. 1, p. 73); 3. 1690 jur. (Fur.: sousmission. Obligation, promesse de payer, de subir une peine comminatoire); 1707 soumission « acte par lequel on déclare faire une acquisition, payer une certaine somme » (d'apr. FEW t. 12, p. 345b); 1788 plur. « acte ou écrit par lequel on déclare se charger d'un ouvrage, d'une fourniture à telles conditions » (Barthélemy, Voyage du jeune Anacharois en Grèce, t. 4, p. 102). Adapt. du lat. submissio, -onis « action d'abaisser » (cf. le m. fr. submission 1312 d'apr. Bl.-W.3-5; 1349 ds Fonds Barbier, s.v. volontaire; 1380, Text in Rec. de docum. p. servir à l'hist. de Montreuil .s. mer, III ds Fonds Barbier: certaines peines et submissions − 1682, cf. Lexique de Corneille, éd. Ch. Marty-Laveaux, t. 12, p. 348: Au reste, quoique Corneille ait gardé la forme submission, même dans l'éd. de 1682 de son Théâtre, nous trouvons aussi chez lui l'autre forme, soumission dans l'éd. orig. d'un ouvrage publié en 1670), formé sur le supin submissum de submittere, v. soumettre, sous l'infl. de ce verbe. Cf. l'a. fr. fin xiiies. sozmetement « état de celui qui est soumis » (Raymond Lulle, Evast et Blaquerne, éd. A. Llinarès, p. 106). Fréq. abs. littér.: 1 078. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 1 480, b) 1 373; xxes.: a) 1 434, b) 1 723.
DÉR. 1.
Soumissionnaire, adj. et subst.a) Dr. admin. (Personne) qui propose une soumission. Un architecte habile et au fait des constructions doit savoir discerner auquel des entrepreneurs soumissionnaires agissant simultanément une mal-façon peut être attribuée (Viollet-Le-Duc, Archit., 1872, p. 418).Tous les procédés qui mettent en concurrence plusieurs soumissionnaires ont, à côté d'avantages réels, l'inconvénient, au plan économique général, d'entraîner des frais d'études souvent importants (Belorgey,Gouvern. et admin. Fr., 1967, p. 225).b) Hist. Prêtre soumissionnaire et, p. ell., soumissionnaire. Prêtre qui s'est soumis à la constitution durant la Révolution. La bulle parvint cependant au Directoire qui la publia, ce qui mit aux prises encore une fois les prêtres royalistes et les soumissionnaires (Lefebvre,Révol. fr., 1963, p. 472). [sumisjɔnε:ʀ]. Att. ds Ac. dep. 1798. 1reattest. 1687 (Jurieu, Lettres pastorales, 15 oct. ds IV, Lettre pastorale, vol. 2, p. 29); de soumission terme d'admin., suff. -aire2*.
2.
Soumissionner, verbe trans.,dr. Proposer une soumission. a) Soumissionner qqc. C'est là le côté réellement déplorable de notre mode d'adjudication publique, et ce qui fait que les entrepreneurs les plus capables et les plus consciencieux ne soumissionnent pas volontiers les travaux d'une importance très-sérieuse (Viollet-Le-Duc, Archit., 1872, p. 419).b) Soumissionner pour qqc. J'ai refait mes calculs (...). Je puis soumissionner dès maintenant pour trois millions de grenades, dont un million livrables en fin de mois (Romains,Hommes bonne vol., 1938, p. 154). [sumisjɔne], (il) soumissionne [-sjɔn]. Att. ds Ac. dep. 1798. 1resattest. 1795 (Journ. de Paris, 4 janv., p. 1033 ds Fonds Barbier: Les habitans des lieux où les biens sont situés, ne peuvent pas même les soumissionner), 1796 (Rapp. du bur. centr. du 12 juillet ds Aul., Dir. exéc., III, 311 ds Frey p. 256); de soumission terme d'admin., dés. -er. Cf. le fr. submissionner « soumettre » 1629 (Peiresc, Lettres, éd. Ph. Tamizey de Larroque, t. 2, p. 206).
BBG.Quem. DDL t. 13 (s.v. soumissionner). − Ranft 1908, p. 75 (s.v. soumissionner). − TLF. Notes de lexicogr. crit. Trav. Ling. Litt. Strasbourg. 1987, t. 25, n o1, p. 279.

Wiktionnaire

Nom commun - français

soumission \su.mi.sjɔ̃\ féminin

  1. Action de se soumettre, de se ranger sous l’autorité de quelqu’un.
    • C'est un phénomène remarquable que la grande liberté d'esprit qui a pu coexister en France avec la plus grande soumission politique, et rien n'est pourtant plus explicable. — (Émile Montégut,Du génie français dans La Revue des deux mondes‎, tome 9, 1857, page 141)
    • Sur dix caïds des Beni Mtir, cinq sont venus faire la terguiba. Le général Moinier leur a accordé l’amân mais leur a donné l’ordre d'aller faire leur soumission au sultan à Fez. — (Frédéric Weisgerber, Au seuil du Maroc Moderne, Institut des Hautes Études Marocaines, Rabat : Les éditions de la porte, 1947, page 255)
  2. Disposition à obéir.
    • L’acquiescence active ou passive d'un vaste nombre d’Allemands au nazisme, la facile soumission de tous, sauf d’une brave et infime minorité, sont des faits d’une profonde signification historique. — (E. L. Woodward, Les origines de la guerre, Oxford University Press, édition 1944, page 25)
    • Il a toujours eu une grande soumission pour ses supérieurs.
    • Il a toujours été d’une parfaite soumission envers ses parents, à l’égard de ses parents.
    • Avoir une complète soumission d’esprit pour les choses de la foi.
  3. (Spécialement) (Sexualité) Acte d'accepter de se mettre dans une situation de dominé ou dans un état d'objet sexuel.
    • L’homme peut être un objet sexuel allant jusqu’à être réduit à l’état d’esclave sexuel par un gang bang de femmes. […]. Les hommes subissent alors une soumission et des humiliations plus ou moins poussées, passant par le bondage, le pony play, le footjob, la masturbation attaché, les fessées… — (Guide Lilas de la libertine débutante, par Flo Castels & Olivier Chapeau, Éditions Guide Libertin Lilas, 2019, page 50)
  4. (Vieilli) Démonstration respectueuses dont un inférieur usait à l’égard d’un supérieur pour lui faire satisfaction.
    • Le roi reçut ses soumissions avec bonté. - Ils furent députés de la ville pour porter au roi les soumissions du peuple.
  5. (Administration) Acte, d’un écrit par lequel on déclare faire une acquisition, ou se charger d’un ouvrage, d’une fourniture, d’une entreprise, à telles et telles conditions, dans un marché soumis à la concurrence.
    • Dès 1890 se développe l’offensive du béton et du béton armé dans les grandes soumissions. — (Pierre Frey, Alphonse Laverrière, 1872-1954: parcours dans les archives d’un architecte, 1999, page 176)
    • Vente et adjudication sur soumissions cachetées.
    • Les soumissions ne seront reçues que jusqu’à telle époque.
    • Il a fait, il a donné sa soumission pour la construction de ce pont.
    • Plusieurs soumissions furent déposées sur le bureau.
    • Retirer sa soumission.
  6. Dans l'ancienne administration, accepter le résultat d'un contrôle fiscal. Référence nécessaire
  7. (Arts martiaux) Technique consistant à faire abandonner son adversaire paralysé, par exemple à la suite d'un étranglement ou d'une clé de bras.
  8. (Foresterie, Droit) (France) Abréviation de soumission au régime forestier: acte par lequel une collectivité ou une personne morale soumet une parcelle au régime forestier.
    • La décision positive de l’administration emportait alors de plein droit la soumission dès que l’acquisition était définitive. — (Archives nationales, Soumission au régime forestier des forêts non domaniales (1827-1965), 1984 → lire en ligne)
    • Pour les forêts appartenant à des sections de communes, la procédure de soumission implique la consultation de la commission syndicale, selon les termes de l’article L.2411-7 du code général des collectivités territoriales. — (Banque des territoires, Forêt communale, mai 2015 → lire en ligne)
Wiktionnaire - licence Creative Commons attribution partage à l’identique 3.0

Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition (1932-1935)

SOUMISSION. n. f.
Action de se soumettre, de se ranger sous l'autorité de quelqu'un. Cette ville a fait sa soumission tel jour. Il se dit aussi de la Disposition à obéir. Il a toujours eu une grande soumission pour ses supérieurs. Il a toujours été d'une parfaite soumission envers ses parents, à l'égard de ses parents. Demeurer dans la soumission. Soumission forcée. Avoir une complète soumission d'esprit pour les choses de la foi. La soumission à la volonté de Dieu. Il se disait aussi des Démonstrations respectueuses dont un inférieur usait à l'égard d'un supérieur pour lui faire satisfaction. Le roi reçut ses soumissions avec bonté. Ils furent députés de la ville pour porter au roi les soumissions du peuple. En termes d'Administration, il se dit d'un Acte, d'un écrit par lequel on déclare faire une acquisition, ou se charger d'un ouvrage, d'une fourniture, d'une entreprise, à telles et telles conditions, dans un marché soumis à la concurrence. Vente et adjudication sur soumissions cachetées. Les soumissions ne seront reçues que jusqu'à telle époque. Il a fait, il a donné sa soumission pour la construction de ce pont. Plusieurs soumissions furent déposées sur le bureau. Retirer sa soumission.

Littré (1872-1877)

SOUMISSION (sou-mi-sion ; en vers, de quatre syllabes) s. f.
  • 1Disposition à obéir. Il a toujours eu une grande soumission pour ses supérieurs. Soumission et usage de la raison, en quoi consiste le vrai christianisme, Pascal, Pens. XIII, 2 bis, édit. HAVET. Soumission totale à Jésus-Christ et à mon directeur, Pascal, Amulette. La soumission est la source des lumières ; plus on veut raisonner, plus on s'égare ; plus on doute, plus Dieu permet que les doutes augmentent, Massillon, Pet. carême, Obstacles. Pompée, prenant la parole, dit qu'il ne s'était chargé de ces emplois que par soumission pour les ordres du sénat, Vertot, Révol. rom. XIII, p. 257. Pascal… fut un homme de génie dans ses ouvrages de mathématiques et de physique, dont il avait la bonté de faire peu de cas, par soumission pour les jansénistes, qui n'étaient pas en état de les entendre, Voltaire, Rem. Pens. Pascal, avert. Les hommes veulent obstinément ce qu'ils demandent ; leur soumission est tyrannique, Riccoboni, Œuvr. t. IV, p. 133, dans POUGENS. On voit par cet exemple que la cour de Suse voulait retenir les Grecs ses sujets dans la soumission plutôt que dans la servitude, Barthélemy, Anach. ch. 72.
  • 2Action d'obéir. J'ai été très content de sa soumission dans cette affaire. Il faut obéir, et croire que ce que l'on nous commande est le meilleur ; on me doit savoir gré pourtant de cette soumission, laquelle, ce me semble, est tout à la fois obéissance et sacrifice, Voiture, Lett. 28.

    Terme de procédure. Faire sa soumission, déclarer qu'on s'oblige à l'exécution de ce qui est demandé ou de ce qui est jugé.

  • 3Action par laquelle on déclare se soumettre, se ranger à l'obéissance. Cette ville a fait sa soumission. Les soumissions arrivèrent de tous côtés au nouveau gouvernement.
  • 4Démonstrations respectueuses, hommage à une autorité pour laquelle on a du respect ; il se dit le plus souvent en ce sens au pluriel. Je souffris ces défiances et ces reproches avec le respect et la soumission que je lui devais, Retz, Mém. t. II, liv. III, p. 390, dans POUGENS. Constantin Pogonat, imitateur du grand Constantin et de Marcien, entra au concile à leur exemple ; et, comme il y rendit les mêmes soumissions, il y fut honoré des mêmes titres d'orthodoxe, de religieux, de pacifique empereur, Bossuet, Hist. I, 11. Ces airs de domination que nous nous donnons, ces soumissions que nous exigeons, Bourdaloue, Carêm. des Cendres, 59. Surtout qu'il ne paraisse jamais que vous demandiez de l'enfant d'autres soumissions que celles qui sont raisonnables et nécessaires, Rollin, Traité des Ét. VI, 1re part. I, 6.

    Satisfactions, excuses dont on use pour apaiser l'indignation, la colère de quelqu'un. Nous n'oubliâmes ni soumissions, ni prières, pour faire passer les choses par accommodement, Scarron, Rom. com. I, 15. Il n'en sortirait pas qu'il n'eût fait toutes les soumissions qu'il fallait au duc, Hamilton, Gramm. 9. Ses soumissions furent aussi inutiles que sa résistance, Voltaire, Louis XIV, 13.

  • 5 Terme d'administration. Acte ou écrit par lequel on déclare se charger d'un ouvrage, d'une fourniture, à telles conditions. Adjudication sur soumissions cachetées. Il a fait, il a donné sa soumission. Retirer sa soumission. Les Éphésiens ont sur la construction des édifices publics une loi très sage : l'architecte dont le plan est choisi fait ses soumissions, et engage tous ses biens, Barthélemy, Anach. ch. 72.
  • 6Action par laquelle on offre de payer, pour sa part, une certaine somme. Il fit sa soumission pour mille francs dans le payement de la contribution. Celles [les villes taillables] qui l'ont pu obtenir [de se rédimer] par des soumissions excédant de beaucoup leur taille…, Boisguillebert, le Détail de la France, 3e part. ch. VIII. Le père sera seulement tenu de souscrire une soumission de payer tous les frais, et de fournir les aliments convenables, Code civ. art. 378.

HISTORIQUE

XVIe s. Soubmission, Cotgrave

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

SOUMISSION. Ajoutez :
7Condition d'une fille publique qui se soumet aux règlements de la police. À Saint-Pétersbourg l'institution des registres secrets a eu pour suite la soumission immédiate de plus de 2000 prostituées clandestines, Congr. international de statistique, 8e session, 1re partie, 2e section, p. 15.
Version électronique créée par François Gannaz - http://www.littre.org - licence Creative Commons Attribution

Étymologie de « soumission »

Prov. submission ; esp. sumision ; ital. sommessione ; du lat. submissionem, qui vient de submissum, supin de submittere, soumettre.

Version électronique créée par François Gannaz - http://www.littre.org - licence Creative Commons Attribution

Du latin submissio → voir soumettre et mission.
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Phonétique du mot « soumission »

Mot Phonétique (Alphabet Phonétique International) Prononciation
soumission sumisjɔ̃

Fréquence d'apparition du mot « soumission » dans le journal Le Monde

Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.

Évolution historique de l’usage du mot « soumission »

Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.

Citations contenant le mot « soumission »

  • Moi qui règne, je suis plus soumis à mon peuple qu'aucun de mes sujets ne l'est à moi.
    Antoine de Saint-Exupéry — Citadelle, Gallimard
  • Le plus souvent la poésie traduit soumission, défaite, veulerie, désarroi.
    Jacques Ferron — Le Ciel de Québec
  • La soumission implique la possibilité de l'arrogance et de la révolte : de la stabilité sort le mouvement.
    Roger Caillois — L'Homme et le sacré, Gallimard
  • La soumission à un homme faible est discipline. La soumission à un homme fort est servilité.
    Gilbert Keith Chesterton — Ce qui cloche dans le monde
  • Le sourire c'est la soumission.
    André Rochette — Pile ou face
  • Le sens critique est soumission à la réalité intérieure.
    Marcel Proust — Le Temps retrouvé
  • La misère mène à la révolte ou à la soumission.
    Dominique Blondeau — Les errantes
  • Le respect ne vaut pas la soumission.
    Zhang Xianliang — Mimosa
  • L'ignorance du peuple nous garantit de sa soumission.
  • Que chacun se persuade que ceux qui vivent dans l'obéissance doivent se laisser conduire aux ordres de la Providence divine par le moyen de leurs Supérieurs, comme s'ils étaient un corps mort qui se laisse porter de tous côtés et manier de la façon que l'on veut.
    saint Ignace de Loyola — Constitutions
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Traductions du mot « soumission »

Langue Traduction
Anglais submission
Espagnol sumisión
Italien sottomissione
Allemand einreichung
Chinois 服从
Arabe تسليم
Portugais submissão
Russe представление
Japonais 提出
Basque aurkezteko
Corse sottumissione
Source : Google Translate API

Synonymes de « soumission »

Source : synonymes de soumission sur lebonsynonyme.fr

Antonymes de « soumission »

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Soumission

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