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Nu
Sommaire
- Définitions de « nu »
- Étymologie de « nu »
- Phonétique de « nu »
- Fréquence d'apparition du mot « nu » dans le journal Le Monde
- Évolution historique de l’usage du mot « nu »
- Citations contenant le mot « nu »
- Images d'illustration du mot « nu »
- Traductions du mot « nu »
- Synonymes de « nu »
- Antonymes de « nu »
- Combien de points fait le mot nu au Scrabble ?
Variantes | Singulier | Pluriel |
---|---|---|
Masculin | nu | nus |
Féminin | nue | nues |
Définitions de « nu »
Trésor de la Langue Française informatisé
NU1, subst. masc.
Treizième lettre de l'alphabet grec écrite ν, N, et correspondant au N, n français.NU2, NUE, adj. et subst.
Wiktionnaire
Adjectif - ancien français
nu \Prononciation ?\
-
Nu, dévêtu.
-
le brant nu d’acier — (Le Roman de Troie, édition de Constans, tome II, p. 225, c. 1165)
- Ele iere nue comme vers — (J. de Meung, Le Roman de la Rose, 1277)
-
le brant nu d’acier — (Le Roman de Troie, édition de Constans, tome II, p. 225, c. 1165)
- Dénué, privé.
- Vide, dépeuplé.
Nom commun 2 - français
nu \ny\ masculin
- ν, Ν, treizième lettre et neuvième consonne de l’alphabet grec.
Nom commun 1 - français
nu \ny\ masculin
-
(Art) Figure féminine non drapées. Pour un homme on parle plutôt d’académie.
- De beaux nus.
- Le nu peut être chaste.
- Parties des figures que les draperies recouvrent, mais sans empêcher de voir le corps :
- Ces figures sont bien dessinées, la draperie suit bien le nu.
-
(Par extension) (Plus rare) Partie dévoilée du corps.
- L’adoption de ce châle a rendu leur costume plus décent en voilant, dans son ampleur, le nu et les formes un peu trop fortement dessinées. — (Flora Tristan; Les Femmes de Lima, dans Revue de Paris, tome 32, 1836)
-
(En particulier) La nudité.
- Les détracteurs du nudisme - les moralistes ou hygiénistes conservateurs d’État ou d’Église - prétendent que la vue du nu, que la fréquentation entre nudistes des deux sexes exaltent le désir érotique. — (Émile Armand, Le nudisme révolutionnaire, dans L’Encyclopédie anarchiste, 1934)
-
(Architecture) Absence d’ornements.
- Il y a trop de nu dans cette décoration.
-
(Architecture) Partie du mur qui est plane, où il n’y a point de ressaut, d’ornements qui excèdent.
- Voilà le nu du mur, c’est là qu’il faut en mesurer l’épaisseur.
- Les pilastres ont une grande saillie sur le nu du mur.
-
(Au pluriel) Ceux ou celles qui sont dépourvus de vêtements.
- Vêtir les nus, donner des habits aux pauvres.
Adjectif - français
nu \ny\
- Qui n’a pas de vêtements, qui est dévêtu.
- Mes tempes battent ; toute ma chair va à cette femme presque nue et charmante dans le matin et dans le transparent vêtement qui enferme la douce odeur d’elle… — (Henri Barbusse, L’Enfer, Éditions Albin Michel, Paris, 1908)
- Qu’on s’imagine nu le général, l’évêque, l’ambassadeur, l’académicien, le garde-chiourme, le garde-chasse ? Que resterait-il de leur prestige, de leur délégation d’autorité ? — (Émile Armand, Le nudisme révolutionnaire, dans L’Encyclopédie anarchiste, 1934)
- Et dans ce décor, la douce écrivain, qui est jolie, curieuse, l’air viril et des muscles apparents partout, car sauf une jupette pareille à un pagne, elle est nue. — (Renée Dunan, Ces Dames de Lesbos, 1928)
- Elle était plus que nue. Elle n'avait plus de chapeau, plus de vêtements et plus aucune pudeur. Plutôt que de filer se rhabiller dans la remise située derrière la petite scénette, elle a commencé à avancer en direction du bar... — (Arnaud Le Guilcher, Capitaine frites, éd. Robert Laffont, 2016)
-
Ce fut un grand Vaisseau taillé dans l’or massif :
Ses mâts touchaient l’azur, sur des mers inconnues ;
La Cyprine d’amour, cheveux épars, chairs nues
S’étalait à sa proue, au soleil excessif. — (Émile Nelligan, Le vaisseau d'or (poème), 1903)
-
(Figuré) Qui est dans le dénuement.
- Il est arrivé tout nu de sa province, je l’ai pris tout nu.
-
(Par analogie) Sans enveloppe, couverture ou ornement habituels.
- Mal éclairée d’un quinquet nu, la famille veillait autour du poêle triangulaire. — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
- Notons que certaines landes soumises au pacage (…) présentent de vastes zones nues dont le gazon ras est essentiellement constitué par des Hémicryptophytes et des Chaméphytes à tige plus ou moins décombante ; […]. — (Gustave Malcuit, Contributions à l’étude phytosociologique des Vosges méridionales saônoises : les associations végétales de la vallée de la Lanterne, thèse de doctorat, Société d’édition du Nord, 1929, p. 126)
- Une épée nue, épée hors de son fourreau.
- Un mur nu, mur sans boiserie, ni tenture.
- Une maison nue, maison dégarnie de meubles.
- Les arbres sont nus en hiver, dépouillés de leur feuillage.
- Cheval nu, cheval que l’on vend ou que l’on achète sans selle ni bride.
- Vin nu, vin que l’on vend ou que l’on achète sans le récipient qui le contient.
-
Dépouillé, sec, sans agrément.
- Vous ne voulez ni dentelles, ni rubans, ni ganses sur votre robe, cela sera bien nu.
- La façade de cet édifice est trop nue.
- Pays nu, Pays qui est sans arbres, sans verdure.
- Qui est sans fard, sans déguisement.
- C’est la vérité toute nue.
- Il lui a montré son âme toute nue.
Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition (1932-1935)
Qui n'est point vêtu, qui n'est couvert d'aucun vêtement. Un homme nu. Une femme nue. Tout nu, toute nue. Il s'était déshabillé, il était nu. Il l'a dépouillé et l'a laissé tout nu. Nu comme un ver. Ces sauvages vont tout nus. Il lui parle tête nue. Marcher pieds nus. Les bras nus. Les jambes nues. Nu est invariable lorsqu'il précède le nom. Il était nu-tête, nu-jambes. Il lui parle nu-tête. Fig. et fam., Un va-nu-pieds, Un gueux, un misérable. Prov., S'enfuir un pied chaussé, l'autre nu, S'enfuir en toute hâte, sans avoir le temps de s'habiller. Par extension, en termes d'Astronomie, de Physique, Observer quelque chose à l'il nu, L'examiner, l'observer sans lunette, sans microscope. Fig., Il est arrivé tout nu de sa province, je l'ai pris tout nu, se dit en parlant d'un Homme qui était dans le dénuement et à qui l'on a prodigué les bienfaits. Nu se dit, par analogie. de Certaines choses qui n'ont pas l'enveloppe, la couverture, l'ornement qu'elles ont d'ordinaire. Ainsi on dit : Une épée nue, Une épée hors de son fourreau. Un mur nu, Un mur sans boiserie, ni tenture. Une maison nue, Une maison dégarnie de meubles. Les arbres sont nus en hiver, Ils sont dépouillés de leur feuillage. Cheval nu, Cheval que l'on vend ou que l'on achète sans selle ni bride. Ce cheval-là tout nu me coûte mille francs. La selle et la bride n'en sont pas, je vous le vends tout nu. Vin nu, Vin que l'on vend ou que l'on achète sans le récipient qui le contient. Nu signifie aussi Qui manque des ornements convenables. Vous ne voulez ni dentelles, ni rubans, ni ganses sur votre robe, cela sera bien nu. La façade de cet édifice est trop nue. Pays nu, Pays qui est sans arbres, sans verdure. Un style nu, Un style sec, sans agrément Nu signifie particulièrement Qui est sans fard, sans déguisement. C'est la vérité toute nue. Il lui a montré son âme toute nue. Nue propriété, nu propriétaire. Voyez NUE-PROPRIÉTÉ, NU-PROPRIÉTAIRE. Nu est souvent employé comme nom masculin et désigne, en termes de Peinture et de Sculpture, les Figures non drapées, les parties des figures qui ne sont pas drapées. De beaux nus. Le nu peut être chaste. On dit en parlant des Parties des figures que les draperies recouvrent, mais sans empêcher de voir les formes : Ces figures sont bien dessinées, la draperie suit bien le nu. Cette draperie accuse bien le nu, fait bien sentir le nu. Il se dit, en termes d'Architecture, de l'Absence d'ornements. Il y a trop de nu dans cette décoration. Le nu du mur, La partie du mur qui est plane, où il n'y a point de ressaut, d'ornements qui excèdent. Voilà le nu du mur, c'est là qu'il faut en mesurer l'épaisseur. Les pilastres ont une grande saillie sur le nu du mur.
NUS, au pluriel, en langage de Dévotion, s'emploie substantivement dans cette phrase, Vêtir les nus, Donner des habits aux pauvres. C'est une des uvres de miséricorde que de vêtir les nus.
À NU, loc. adv. À découvert. Mettre un membre, une plaie à nu. Fig., Découvrir, faire voir son cur à nu, Ne rien cacher de ce qu'on a dans le cur. On dit aussi Mettre une intrigue à nu.
Littré (1872-1877)
-
1Qui n'est point vêtu.
Les cheveux flottants, le bras et le pied nu
, Corneille, Médée, IV, 2.Et je vous verrais nu du haut jusques en bas, Que toute votre peau ne me tenterait pas
, Molière, Tart. III, 2.Mes soldats presque nus, dans l'ombre intimidés
, Racine, Mithr. II, 3.On peut, avec un art extrême, Offrir à la sagesse même L'amour qui rougit d'être nu
, Bernis, Épît. IX.Ils [les premiers hommes] étaient nus, et c'est chose très claire Que qui n'a rien n'a nul partage à faire, Sobres étaient
, Voltaire, Mondain.Les auteurs arabes prétendent que Tamerlan se faisait verser à boire par l'épouse de Bajazet à demi nue ; et c'est ce qui a donné lieu à la fable reçue, que les sultans turcs ne se marièrent plus depuis cet outrage fait à une de leurs femmes
, Voltaire, Mœurs, 88.Ils [les Moscovites prisonniers au nombre de 30 000] marchèrent tête nue, soldats et officiers, à travers moins de sept mille Suédois
, Voltaire, Charles XII, 2.L'être que Dieu fit nu dut inventer les arts, Il file ses habits, il bâtit des remparts
, Delille, Trois règnes, VIII.Fig.
Adieu, ma très chère ; je me trouve toute nue, toute seule, de ne vous avoir plus
, Sévigné, 11 juin 1677.Nu est invariable, lorsqu'il précède le substantif, et alors on met le trait d'union.
Il était nu-tête et nu-jambes, les pieds chaussés de petites sandales
, Voltaire, l'Ingénu. 1.Éveillés à minuit au cœur de l'hiver par l'ennemi dans leur ville, les Génevois trouvèrent plutôt leurs fusils que leurs souliers ; si nul d'eux n'avait su marcher nu-pieds, qui sait si Genève n'eût point été prise ?
Rousseau, Ém. II.Les nu-pieds, nom donné à des hommes qui se révoltèrent en 1639 dans la Normandie contre le gouvernement.
Les nu-pieds s'étaient barricadés dans les faubourgs d'Avranches, et s'y défendirent avec fureur
, H. Martin, Hist. de France, t. XI, p. 506.Il est accoutumé à cela comme un chien d'aller nu-tête, se dit d'une chose à laquelle un homme est tout à fait accoutumé.
Fig. et familièrement. Un va-nu-pieds, un gueux, un misérable.
S'enfuir un pied chaussé, l'autre nu, se dit de celui qui s'enfuit en grande hâte.
Demi-nu, à moitié vêtu.
Près du temple sacré les Grâces demi-nues
, Voltaire, Henr. IX.Nu comme la main, nu comme un ver, ou comme il est sorti du ventre de sa mère, se dit de quelqu'un qui n'a aucun vêtement.
Il [Job] se jeta par terre, et adora Dieu, et dit : je suis sorti nu du ventre de ma mère
, Sacy, Bible, Job, I, XX, 21.Jamais aucuns profits, et souvent en hiver Il me laissait aller presque aussi nu qu'un ver
, Destouches, Glorieux, I, 3.On dit dans le même sens : nu comme un singe.
Il [un fakir] était nu comme un singe, et avait au cou une grosse chaîne qui pesait plus de soixante livres
, Voltaire, Bababec.Mettre quelqu'un nu comme la main, le dépouiller de ses habits ; et fig. le priver de ce qu'il possède.
L'intérêt de l'humanité demanderait que la puissance spirituelle fût mise nue comme la main
, D'Alembert, Lett. à Voltaire, 6 avril 1773.Être nu en chemise, n'avoir sur soi qu'une chemise.
Guitaut était nu en chemise, avec des chausses
, Sévigné, 20. -
2 Par exagération. Être tout nu, avoir de méchants habits, ou n'être pas vêtu comme l'exigerait la saison ou la bienséance.
Fig. Il est arrivé tout nu, se dit d'un homme qui était dans le dénûment, et à qui l'on a prodigué les bienfaits.
- 3Cheval nu, cheval vendu ou acheté sans selle ni bride. Ce cheval-là tout nu me coûte mille francs.
-
4 Fig. Nu de, qui n'est pas pourvu de.
Un homme qui tout nu de glaive et de courage
, Malherbe, I, 4.Dieu, notre Dieu n'est pas un Dieu nu de puissance
, Du Bartas, Semaine, 7e jour.Mes ouvrages sont trop vulgaires Et trop nus de science et d'art
, Menard, Épigramme à Henri IV.Les ports sont comblés, les villes sont détruites, et la terre, nue d'habitants, n'est plus qu'un lieu désolé
, Volney, Ruines, 2. -
5 Terme de jurisprudence. Nue propriété, propriété d'un fonds dont un autre a l'usufruit.
Fig. et par plaisanterie.
J'ai la nue propriété d'un des plus jolis objets qui soient sortis des mains de la nature
, Courier, Lett. I, 135.Nu propriétaire, celui qui a une nue propriété.
Titre nu, charge, par exemple de commissaire, achetée sans clientèle qui y soit jointe.
- 6 Terme d'astronomie ou de physique. Œil nu, œil qui n'est pas armé de verres grossissants. Observer à l'œil nu.
- 7 Terme de chimie. Feu nu, celui dont l'action se dirige immédiatement sur une substance.
-
8 Terme de botanique. Se dit d'une partie quelconque, lorsqu'elle est privée des appendices qui l'accompagnent souvent ou ordinairement. Le réceptacle est nu quand il ne porte pas de paillettes, d'écailles. Les fleurs sont nues quand elles n'ont ni bractées, ni involucres. L'amande est nue quand ses enveloppes propres se sont soudées aux parois de la loge.
Se dit des ailes des insectes, quand on ne voit à leur surface ni poussière farineuse, ni poils.
Se dit aussi de quelques poissons privés d'écailles.
Enfin il se dit de la peau des quadrupèdes, là où elle est découverte de poils.
Il a les oreilles courtes et non pas nues comme le rat domestique
, Buffon, Quadrup. t. III, p. 376.Le dessous est en peau nue
, Buffon, ib. p. 185.Métal nu, métal dégagé de toute substance étrangère.
-
9Qui n'a pas l'enveloppe, la couverture, l'ornement ordinaire. Les arbres sont nus en hiver.
Représentez-vous un homme né dans les richesses, mais qui les a dissipées par ses profusions… ces murailles nues, cette table dégarnie, cette maison presque abandonnée…
, Bossuet, la Vallière.Et je tremble de peur quand une épée est nue
, Regnard, Joueur, II, 11.Une maison nue, une maison dégarnie de meubles.
Pays nu, pays sans arbres, sans verdure.
Qui manque des ornements convenables. La façade de ce bâtiment est trop nue. Sans dentelles ni rubans une robe est nue. Une reliure nue.
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10 Fig. Il se dit ce qui est sans ornement intellectuel ou moral. Un style nu. Une composition trop nue.
Ah ! regret qui me tue De n'avoir pas aimé la vertu toute nue !
Corneille, Poly. I, 4.Une bonne action se produit toute nue
, Rotrou, Bélis. II, 19.Une morale nue apporte de l'ennui
, La Fontaine, Fabl. VI, 1.Je vois bien qu'on n'aime ici que la vaine apparence, et qu'on n'y considère point la vertu toute nue
, Molière, Préc. 18.L'un n'est point trop fardé, mais sa muse est trop nue
, Boileau, Art p. I.Quelques métaphysiciens modestes ont dit que le même pouvoir qui a fait croître l'herbe dans les campagnes de l'Amérique y a pu mettre aussi des hommes ; mais ce système nu et simple n'a pas été écouté
, Voltaire, Dict. phil. Population.Terme de peinture. Tableau nu, tableau dont la composition est pauvre, qui a besoin d'être garni de figures, de meubles, etc.
-
11 Fig. Qui est sans déguisement, sans fard. C'est la vérité toute nue.
Voilà, pour vous montrer mon âme toute nue, Ce qui m'a fait bannir Didyme de ma vue
, Corneille, Théodore, II, 2.Mais je t'expose ici mon âme toute nue
, Racine, Brit. II, 2. - 12Substantivement, au pluriel, en langage de dévotion. Les nus, les pauvres qui n'ont pas de vêtements. Vêtir les nus.
-
13 S. m. Le nu, les parties nues du corps.
Le nu des bras et des jambes montre un homme fort et nerveux
, Fénelon, t. XIX, p. 333.Le pied et le nu de la jambe sont couverts d'une peau noire, dure et écailleuse
, Buffon, Ois. t. XIV, p. 208.Terme de sculpture et de peinture. Les figures et les parties des figures non drapées. On dessine les figures sur le nu avant que de les draper. Le nu de cette figure n'est pas correct.
Peignez-vous d'après le nu, madame, et avez-vous des modèles ? quand vous voudrez peindre un vieux malade emmitouflé, avec une plume dans une main et de la rhubarbe dans l'autre…
, Voltaire, Lett. Mme de Fontaine, 23 nov. 1753.Grand Dieu ! que ses formes sont belles [de l'Apollon du Belvédère] ! Surtout les beaux nus que voilà !
Béranger, Éduc.Le nu ne se dit pas du visage et des mains que l'usage veut qui soient découverts.
Par extension.
Le paysage doit être dessiné sur le nu, si on le veut faire ressemblant
, Chateaubriand, Dessin.Fig.
C'est peu d'avoir étudié dans l'homme moral ce que les peintres appellent le nu ; il faut s'instruire des différents modes que l'institution a pu donner à la nature, selon les lieux et les temps
, Marmontel, Œuv. t. VIII, p. 385.On dit en parlant des parties des figures que les draperies recouvrent, mais sans empêcher de voir les formes : Ces figures sont bien dessinées, la draperie suit bien le nu.
La draperie de cette maussade figure est bien jetée et dessine le nu
, Diderot, Salon de 1767, Œuvr. t. XIV, p. 300, dans POUGENS. -
14Il se dit, en architecture, de l'absence d'ornements. Il y a trop de nu dans cette décoration.
Le nu du mur, la partie du mur qui est plane, où il n'y a point de ressaut, d'ornements qui excèdent. Le nu du mur extérieur. Un pilastre excède le nu d'un mur.
Terme de menuiserie. Le devant d'une partie quelconque.
-
15À nu, loc. adv. À découvert.
Et, laissant voir à nu deux têtes sans cheveux, Ont rendu le combat risiblement affreux
, Molière, l'Ét. V, 14.Monter un cheval à nu, ou à dos nu, monter dessus sans selle.
Fig.
Librement te montrer à nu mes passions
, Régnier, Sat. VI. -
16En chimie, à nu se dit d'un corps qui se montre hors de toute composition.
Sa découverte [de Berthollet] de l'acide phosphorique à nu dans l'urine humaine
, Fourcroy Et Vauquelin, Inst. Mém. scienc. t. II, p. 451.Il se forme très peu de sulfure de potassium… et du charbon est mis à nu
, Sérullas, Inst. Mém. acad. scienc. t. XI, p. 227.
REMARQUE
1. Nu est invariable quand il précède le substantif, sans être lui-même précédé d'un article, et alors il se joint au substantif par un trait d'union : nu-pieds, nu-jambes, nu-tête. Il s'accorde, au contraire, quand il les suit : aller pieds nus ; je me promène tête nue.
2. Quelques grammairiens croient que nu-pieds est pour nu par les pieds ; et ils expliquent ainsi le non-accord de ces mots ; mais cette explication n'est pas bonne ; car alors il faudrait dire qu'une fille est nue-pieds, nue-tête ; et l'on n'écrit pas ainsi. Nu est ici simplement un adjectif pris à la forme absolue, comme cela arrive souvent en français dans des locutions de même genre, JULLIEN., Autrefois cet usage, car ce n'est qu'un usage, n'était nullement observé. Vous n'alliez pas nus pieds pour faire moins de bruit ?
Scarron, Jodelet ou le maître val. II, 1. Madame de Guitaut était nues jambes, et avait perdu une de ses mules de chambre
, Sévigné, 20. Elle monta seule et nus pieds sur l'échelle
, Sévigné, 297. Je ne songe seulement pas à en tirer une de ma cassette pour me recoiffer, et je suis nue tête
, Marivaux, Marianne, 3e part.
3. On écrit souvent, avec un trait d'union, nu-propriétaire, et on fait alors nu invariable : des nu-propriétaires ; mais ni l'un ni l'autre de ces usages ne doit être suivi. Il faut écrire nu propriétaire sans trait d'union, puisqu'on écrit nue propriété ; et dès lors nu doit s'accorder : les nus propriétaires ; une nue propriétaire.
HISTORIQUE
XIe s. [Il] Trait [tire] Durandal sa bone espée nue
, Ch. de Rol. CII. Puis ferent il [ils frappent] nud à nud sur lur broines [cuirasses]
, ib. CCLXI.
XIIe s. La char [il] lui tranche, li os sont remés [restés] nu
, Ronc. 145. Touz nuz soit despouillez ses cors et sa façons
, ib. p. 200. S'il eüssent sun cors tut nu à nu cergié [visité], Des curgies [escourgées, discipline] l'eüssent trové tut depescié
, Th. le mart. 156. Espines que l'um ne pot nue main esracier [arracher]
, Rois, p. 211.
XIIIe s. Diex ! est-ce ja que [je] la tienne à celée Entre mes bras nu à nu à loisir ?
Vid. de Chartres, Romanc. p. 114. Et homage qui sont tenu en arriere fief ne font nule redevance, fors à lor segneurs de qui ils tienent nu à nu
, Beaumanoir, XXVII, 23. En son poing [il] tenoit nu le brant fourbi d'acier
, Berte, XI. À nus genous sur terre souvent [elle] s'agenoilloit
, ib. XXVIII. Li rois Pepins la prent par la blanche main nue
, ib. LXXX. Povreté qui ung seul denier N'eüst pas, s'el se deüst pendre, Tant seüst bien sa robe vendre ; Qu'ele iere [était] nue comme vers
, la Rose, 447. Ez-vous la joie ; N i a si nu qui ne s'esjoie ; Plus sont seignor que ras sus moie [huche]
, Rutebeuf, 34.
XVe s. [Le comte de Flandre] veut que tout homme de la ville de Gand… soient tous nuds en leurs linges robes, nuds chefs et nuds pieds
, Froissart, II, II, 153.
XVIe s. Marcher à pied nu
, Calvin, Instit. 954. Sortir en la rue nue teste
, Calvin, ib. 969. Ayant honte de veoir Agesilaus ainsi couché par terre dessus l'herbe nue, il s'y coucha aussi auprès de luy
, Amyot, Agés. 19. Estant nud non seulement d'armes defensives, mais aussi de tous vestemens
, Amyot, ib. 59. La premiere loy, que Dieu donna jamais à l'homme, ce feust une loy de pure obeissance ; ce feut un commandement nud et simple
, Montaigne, II, 208. On ne peut despouiller un homme nud
, Cotgrave † Tu me vois nu de tout, sinon de vitupere ; Je suis l'enfant prodigue ; embrasse-moy, mon pere
, Desportes, Œuvres chrest. XVIII, Plainte. [Lui] Les pieds et les bras nuds, nud teste et sans ceinture
, Desportes, Élegies, II, 5, Pyromance.
SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE
1. NU. Ajoutez :PROVERBE
Cordonnier, va-nu-pieds, Journ. offic. 10 juillet 1877, p. 5132, 2e col. (c'est un proverbe à mettre à côté de celui qui dit que les cordonniers sont les plus mal chaussés).
Encyclopédie, 1re édition (1751)
NU, (Gramm.) qui n’est couvert d’aucun vêtement. L’homme naît nu. Les Poëtes peignent l’Amour nu. Les Peintres montrent les Graces nues. Il se dit des choses : une épée nue ; un morceau d’Architecture trop nu ; le mérite va souvent nu. On en a fait un substantif en Peinture, & l’on dit le nu. Ce qui a rendu les anciens statuaires si savans & si corrects, c’est qu’ils avoient dans les gymnases le nu perpétuellement sous les yeux. Il faut que le nu s’apperçoive sous les drapperies. Les Chimistes font certaines opérations à feu nu ou ouvert. Les pilastres sont en saillie sur le nu du mur.
Nu, Nudité, (Crit. sacr.) ces termes, outre leur signification littérale, se prennent en plusieurs autres sens : par exemple, pour la partie du corps que l’on doit couvrir ; d’où viennent ces façons de parler, ostendere nuditatem alicujus, traiter indignement quelqu’un : & dans Habacuc, væ inebrianti amicum suum ut aspiciat nuditatem, ij. 15. malheur à celui qui enivre son ami pour voir sa nudité, c’est-à-dire pour le traiter avec mépris ? Jérémie, ij. 25. retirez-vous de votre idolâtrie. Etre nu, nudum esse, signifie être dans l’opprobre : eras nuda & contusione plena, Ezéch. xvj. 7.
Nu se prend aussi pour pauvrement habillé : cum videris nudum, operi eum. Isaïe, xlviij. 7. Saül demeure nu tout le jour au milieu des prophetes, cecidit nudus totâ die illâ & nocte, I. Reg. xix. 24. c’est-à-dire peu vêtu, avec la seule tunique qui servoit de chemise, sans robe longue & sans manteau : c’est ainsi que plusieurs critiques l’entendent de l’état d’Isaïe, ibat nudus, parce qu’il avoit quitté le sac qui étoit l’habit ordinaire des prophetes ; cependant quelques peres l’expliquent d’une nudité réelle, à l’exception des parties que la pudeur demande qui soient cachées : aspiciam captivitatem inimicorum meorum nudato capite, je jouirai de la captivité de mes ennemis qui seront emmenés nues têtes. Deut. xxxij. 42. On emmenoit les captifs dépouillés & nue tête ; de-là ces façons de parler nudare caput, se découvrir la tête, pour marquer le deuil ; nudare ignominiam alicujus, exposer quelqu’un à une grande infamie. Ezéch. xvj. 37. (D. J.)
Nu, adj. terme de Chimie, signifiant la même chose que pur, simple, dégagé de toute combinaison, de tout alliage. En parlant des métaux trouvés dans le sein de la terre : par exemple, on appelle nu celui qui s’y rencontre sous la forme & avec l’éclat métallique, & qui n’est par conséquent déguisé ou marqué par aucune substance étrangere qui le minéralise. Voyez Minérai ou Mine. On appelle encore vierge le métal qui est dans le premier état.
Une huile essentielle est nue ou libre dans les végétaux, & dans un état opposé par cette circonstance à celui d’une autre huile qu’on retire des mêmes végétaux par la violence du feu ; cette derniere y étoit dans un état de combinaison ou d’union chimique. (b)
Nu, le, (Peint. & Sculpt.) Le nu, ou le nu d’une figure, désigne les endroits du corps qui ne sont pas couverts. Les Peintres & les Sculpteurs ont quelquefois péché contre les regles de la modestie pour s’attirer de l’estime & de la gloire par leur grand art à représenter la beauté, & en quelque sorte la mollesse des carnations ; car il faut beaucoup d’étude & d’habileté pour réussir en ce genre ; & d’ailleurs on a remarqué qu’ils en tiroient un si grand avantage pour l’agrément de leur composition, qu’on ne songe plus à leur reprocher cette licence, ou plutôt la nécessité où ils sont de l’employer toutes les fois qu’elle n’est pas contraire aux bornes de la modestie. On dit que Mabuze, contemporain de Lucas de Leyde fit le premier connoître en Flandre l’art de produire le nu dans des tableaux d’histoire ; mais sa maniere étoit bien grossiere en comparaison de celle d’Annibal Carrache & du Cavedone. Ce dernier dessinoit parfaitement le nu, & les commencemens heureux qu’il eut dans son art, lui annonçoient une fortune brillante, mais il éprouva tant de malheurs, qu’accablé de vieillesse & de misere, il finit ses jours dans une écurie à Boulogne en 1660, âgé de 80 ans. (D. J.)
Nu, s. m. (Archit.) C’est une surface à laquelle on doit avoir égard pour déterminer les saillies. On dit le nu d’un mur, pour dire la surface d’un mur qui sert de champ aux saillies. Les feuillages des chapiteaux doivent répondre au nu de la couronne.
Nu, (Maréchal.) monter à nu, c’est à poil. Voyez Monter. Vendre un cheval tout nu, c’est le vendre sans selle ni bride, par le bout du licol.
Étymologie de « nu »
- (Adjectif, nom commun 1) Du latin nudus (sens identique), le d latin ayant subi un amuïssement progressif.
- (Nom commun 2) Du grec ancien νῦ, nû.
Wallon, nou, nowe au féminin ; namur. nu, neuve au féminin ; provenç. nud, nut ; catal. nu ; anc. espagn. nudo ; portug. nu ; ital. nudo ; du lat. nudus ; comparez le sanscrit nagda, nu ; anglo-saxon, nacod ; angl. naked ; le latin serait pour nŭgdus, a affaibli en ŭ.
Phonétique du mot « nu »
Mot | Phonétique (Alphabet Phonétique International) | Prononciation |
---|---|---|
nu | ny |
Fréquence d'apparition du mot « nu » dans le journal Le Monde
Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.
Évolution historique de l’usage du mot « nu »
Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.
Citations contenant le mot « nu »
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On est si bien, tout nu dans une large chaise.
Alfred de Musset — Namouna -
Il y a plus d'audace à marcher nu.
William Butler Yeats — Le manteau -
Mieux vaut en haillons que tout nu.
Proverbe guadeloupéen -
Nu je suis né, nu je mourrai.
Palladas -
Peut-on se montrer sans être nu ?
Camille Laurens — Dans ces bras-là -
On imagine mal un prêtre tout nu.
Jean Anouilh — Les poissons rouges -
Ne pas mentir ? Mais c’est sortir tout nu !
Jérôme Touzalin — Le Pommier -
La nudité, c'est de se voir nu.
Victor Hugo — L'Homme qui rit -
Philippe Bas nu : L'acteur dévoile un dos musclé recouvert d'impressionants tatouages !
Public.fr — Philippe Bas nu : L'acteur dévoile un dos musclé recouvert d'impressionants tatouages ! -
L'artiste vient de publier un teaser pour présenter son nouvel Album Aimée qui sortira le 4 septmbre prochain. Un avant-goût très prometteur dans lequel Julien Doré se met à nu dans tous les sens du terme.
midilibre.fr — Julien Doré se met à nu dans son nouvel album "Aimée" et rend hommage à sa grand-mère alésienne - midilibre.fr
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Traductions du mot « nu »
Langue | Traduction |
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Anglais | naked |
Espagnol | desnudo |
Italien | nudo |
Allemand | nackt |
Chinois | 裸 |
Arabe | عارية |
Portugais | nu |
Russe | обнаженный |
Japonais | 裸 |
Basque | biluzik |
Corse | nudu |
Synonymes de « nu »
- état physique
- dévêtu
- déshabillé
- découvert
- dévoilé
- dans le costume d'Adam
- dans le costume d'Eve
- à poil
- austère
- démuni
- pauvre
- misérable
- état
- simple
- sobre
- cru
- pur
- brut
- abandonné
- alambiqué
- croustillant
- croustilleux
- dénudé
- dénué
- dépeuplé
- désert
- déserté
- désertique
- dévasté
- éthéré
- glabre
- salé
- sauvage
- tondu
- vide
- leste
- manière
- poivré
- nu
- dépouillé
Antonymes de « nu »
Combien de points fait le mot nu au Scrabble ?
Nombre de points du mot nu au scrabble : 2 points