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Couvert

Variantes Singulier Pluriel
Masculin couvert couverts
Féminin couverte couvertes

Définitions de « couvert »

Trésor de la Langue Française informatisé

COUVERT1, subst. masc.

A.− Voûte protectrice constituée par un arceau de feuillage; plafond constitué par les ramures et le feuillage des arbres d'une forêt. Le couvert épais, le couvert végétal. Un couvert de tilleuls (Balzac, E. Grandet,1834, p. 80).Sortir du couvert des grands arbres (cf. Moselly, Terres lorr.,1907, p. 122):
1. Nous nous acheminons tous trois par des sentiers creux, très profonds, qui fuient devant nous sous le couvert des hêtres et qui sont tout pleins de fougères. Loti, Mon frère Yves,1883, p. 183.
En partic., ART MILIT. Terrain feuillu servant à dissimuler des troupes ou des engins :
2. Elle [la guerre] a tout perverti (...) même les paysages innocents. Une plaine c'est la rase campagne; une forêt un couvert... A. Arnoux, Contacts allemands,1950, p. 72.
Spéc., fam., arg. Cabane misérable :
3. L'humble couvert de tôle qu'on a construit près de la rue Grégoire-de-Tours, sur l'emplacement d'une ancienne maison, n'existait pas [en 1911]. F. Carco, Nostalgie de Paris,1941, p. 206.
B.− [En parlant de pers.] Celui, celle qui endosse la responsabilité des actes accomplis par quelqu'un à qui il sert de garant. Être le couvert de qqn, servir de couvert à qqn :
4. Usez successivement des trois couverts suivants (...). Monsieur Guasco, avocat à Turin. Monsieur Giovani Plana, astronome à Turin. Monsieur Dominique Vismara, ingénieur à Novare. Stendhal, Corresp.,t. 2, 1800-42, p. 54.
P. ext. [En parlant d'une chose] Ce qui sert à masquer ou à atténuer un désagrément ou une impression pénible :
5. Le goût sucré [de la mélasse] plaît beaucoup aux animaux et, sous ce couvert, on peut leur faire manger plus de paille et même des aliments quelque peu altérés. É. Saillard, Betterave et sucrerie de betterave,1923, p. 544.
C.− Loc. adv. et prép.
1. Loc. adv. À couvert. Sous la protection matérielle de quelque chose qui couvre. Arriver à couvert, s'exercer à couvert, tirer à couvert. L'orangerie, que l'on trouvait au bout [de la serre], menait à couvert jusqu'aux communs du château (Flaub., MmeBovary,t. 1, 1857, p. 61).Mettez-vous vite à couvert, car ce sera bientôt une fusillade (Morand, New York,1930, p. 91).
Au fig. Sous la garantie, sous la protection de. Agir à couvert, être à couvert, se mettre à couvert, mettre qqc. à couvert. De cette façon, dit Ninon, nous ne cesserons d'avoir la chère enfant sous les yeux, et nous aurons mis notre responsabilité à couvert (Boylesve, Leçon d'amour,1902, p. 58):
6. ... il [Arnauld] se déroba aussi par la retraite, non sans avoir écrit une belle lettre d'excuses à la reine, et il trouva successivement refuge chez plusieurs amis, à couvert, disait-il, sous l'ombre des ailes de Dieu. Sainte-Beuve, Port-Royal,t. 2, 1842, p. 188.
2. Loc. prép.
a) À couvert de. À l'abri de. À couvert de la pluie, du vent, de l'orage. Se mettre à couvert du mauvais temps du dehors (Sainte-Beuve, Volupté,t. 2, 1834, p. 191).
Au fig. Sous la garantie de, à l'abri de :
7. ... il s'écoulera encore quatre mois avant la fin de votre deuil. Allons l'attendre dans une autre ville. Vous y passerez pour ma femme, et mon nom vous mettra à couvert de toute fâcheuse interprétation. Karr, Sous les Tilleuls,1832, p. 218.
b) Sous le couvert de (fig.).
[Le compl. de la loc. désigne une pers. servant de garantie, qui assume officiellement une responsabilité à la place d'une autre] Sous la caution de. Sous le couvert du Directeur, du Ministre, d'un prête-nom. Sous le couvert de MM. Bontems et Mallet négociants (Staël, Lettres jeun.,1790, p. 391):
8. Tu sais bien que ce n'est pas volontairement que je me sépare de toi. Écris sous le couvert de ma femme de chambre, que l'adresse soit d'une main étrangère, moi je t'écrirai des volumes. Adieu! Fuis. Stendhal, Le Rouge et le Noir,1830, p. 437.
[Le compl. de la loc. désigne ce qui sert à dissimuler une réalité, l'apparence trompeuse qui la masque] Sous la protection, l'égide de. Sous le couvert de phrases vagues, sous le couvert de propos vides :
9. Les directeurs de la maison pour laquelle je travaille, mes chefs, M. Mayer lui-même, que j'ai toujours jugé si loyal et si fin, poursuivent, sous le couvert du mensonge, un commerce déshonnête. Duhamel, Journal de Salavin,1927, p. 121.
Prononc. : [kuvε:ʀ]. Étymol. et Hist. Cf. couvrir1.

COUVERT2, subst. masc.

A.− Ensemble constitué par tout ce qu'on dispose sur la table en vue du repas : nappe, serviettes, vaisselle, verres, cuillers, couteaux, fourchettes, etc. Ajouter un couvert, dresser le couvert, ôter le couvert. Apprêter le dîner, le couvert et le salon (Balzac, Méd. camp.,1833, p. 33).Un dîner de 48 couverts, disposé d'une manière charmante dans deux pièces (Goncourt, Journal,1895, p. 757):
1. ... maintenant avec le plein de l'été les jours étaient devenus si longs que le soleil était encore haut dans le ciel, comme à une heure de goûter, quand on mettait le couvert pour le dîner au Grand-Hôtel de Balbec. Proust, À l'ombre des jeunes filles en fleurs,1918, p. 799.
Loc. Le vivre et le couvert. Un lieu pour dormir et de quoi manger. Réduire le vivre et le couvert au simple nécessaire (Taine, Voyage en Italie,t. 1, 1866, p. 43).Le couvert et le gîte (Huysmans, Oblat,t. 1, 1903, p. 277).
Vieux
Grand couvert. Repas d'apparat pris par un monarque. Assister au premier grand couvert (cf. Balzac, Langeais,1834, p. 323).
P. oppos. Le couvert privé. Repas pris dans l'intimité (cf. L.-F. L'Héritier, Suppl. aux Mémoires de Vidocq, t. 1, 1830, p. XCIII).
Arg. Remettre le couvert. Recommencer. [Il] empoigna la seconde mitraillette et (...) remit le couvert (A. Le Breton, Razzia sur la chnouf,1954, p. 204).
B.− Ensemble des pièces qui, à table, servent à l'usage individuel de chaque convive. Bou-Djema déposait sur une grosse pierre plate notre couvert de campagne, gobelets, assiettes d'étain (Benoit, Atlant.,1919, p. 102):
2. Au xviiiesiècle chaque convive eut son couvert individuel : assiette personnelle, serviette, cuiller, fourchette, couteau, verre à boire. Ali-Bab, Gastr. pratique,1907, p. 73.
En partic. Les pièces de métal (cuiller, fourchette) du couvert individuel. Couvert de table; donner un couvert en argent (cf. Renard, Journal,1900, p. 577).Quant au maître du lieu (...) il va au buffet et en rapporte un verre et un couvert qu'il pose sur la table (Hugo, Ruy Blas,1838, IV, 2, p. 417).
Prononc. : [kuvε:ʀ]. Étymol. et Hist. Cf. couvrir1.
STAT. − Couvert1 et 2. Fréq. abs. littér. : 903. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 1 480, b) 1 603; xxes. : a) 1 251, b) 969.
BBG. − Goug. Mots. t. 3 1975, p. 217.

COUVERT, ERTE, part. passé et adj.

I.− Part. passé de couvrir1 et 2*.
II.− Adjectif
A.− Dont l'ouverture ou l'orifice est obturé, bouché; muni d'un toit; protégé par-dessus. Bouche d'égout couverte, casserole couverte, pot couvert.
1. [En parlant d'un véhicule] Clos, tant au sommet que sur les côtés. Charrette couverte, wagon couvert :
1. Ils [Gonthramn et ses amis] marchaient près du chariot couvert qui portait les deux jeunes filles, armés de poignards et de courtes lances, équipage ordinaire des voyageurs les plus pacifiques. Thierry, Récits des temps mérovingiens,t. 2, 1840, p. 130.
2. Muni d'un toit, d'une couverture, protégé par le dessus. Allée couverte, chemin(s) couvert(s), lieu couvert, piste couverte, stade couvert; temple couvert en tuiles. J'étais dans le pont couvert de Zurich (Hugo, Rhin,1842, p. 387).Il grimpait l'escalier couvert, aux marches de bois rongées (Ramuz, A. Pache,1911, p. 70):
2. Au fond de la cour, à l'ouest, un passage couvert, flanqué d'un auvent, s'étendait de la maison aux étables. Le passage permettait le service, à l'abri, des bêtes à corne et à laine... Pesquidoux, Le Livre de raison,1928, p. 139.
3. Vx. Plat couvert. Plat dont les bords extérieurs sont obturés :
3. Le piquant périodique de la vie de Pons avait totalement disparu. Son dîner se passait sans l'inattendu de ce qui, jadis, dans les ménages de nos aïeux, se nommait le plat couvert! Balzac, Le Cousin Pons,1847, p. 56.
P. anal.
a) Feu couvert. Feu maintenu en activité sous une couche de cendre qui en amortit l'éclat et la chaleur. Parfois aussi le feu couvert se dégage un peu. Un écroulement de cendres se fait entre les bûches (A. Daudet, Contes lundi,1873, p. 242).
b) [En parlant du temps, du ciel, etc.] Voilé, assombri. Soleil à demi couvert (Maine de Biran, Journal,1816, p. 233).Le temps couvert de Lorraine, un temps pour les mirabelliers (Barrès, Cahiers,t. 3, 1902-1903, p. 35):
4. Dans ce ciel très couvert, très épais, il y avait çà et là des déchirures, comme des percées dans un dôme, par où arrivaient de grands rayons couleur d'argent rose. Loti, Pêcheur d'Islande,1886, p. 14.
c) [En parlant de la voix et de son timbre] Enroué, rauque. Le timbre couvert produirait l'effet de l'enrouement (Garcia, Art chant,1840, p. 50).
B.− Protégé par un vêtement.
1. Vx. Habillé (en particulier d'une tenue convenable). Bien couvert; proprement couvert (Raban, Marco Saint-Hilaire, Mém. forçat,1828-29, p. 72).
2. Protégé par un vêtement, chaudement habillé. Être chaudement, suffisamment couvert :
5. Sans cesse je devais prendre des précautions, m'inquiéter si je n'étais pas trop couvert, ou trop peu. Gide, Si le grain ne meurt,1924, p. 556.
3. Coiffé d'un chapeau :
6. Assis un peu de travers dans le fond de la grosse Delaunay-Belleville, Simon ne savait s'il devait rester couvert ou non. Il finit par ôter son chapeau melon le plus naturellement qu'il put. Druon, Les Grandes familles,t. 1, 1948, p. 110.
En partic. [En parlant des femmes en Orient] Coiffée d'un voile qui couvre la tête et une partie du visage. Femmes couvertes selon les règles que la religion prescrit (cf. Nerval, Voy. Orient,t. 3, 1851, p. 278).
C.− Dissimulé par ce qui est placé dessus.
1. ART MILIT. Dissimulé, caché, protégé par un écran de défense. Convoi couvert, obstacle couvert. Contre des troupes couvertes mais dispersées, (...) les effets très localisés de très gros projectiles seront assurément disproportionnés à l'énormité de l'effort (Paloque, Artill.,1909, p. 208).
2. Au fig.
a) [En parlant d'une pers. du point de vue de son comportement, de ses sentiments] Dissimulé, en retrait, caché. Ambition couverte, air couvert, malice couverte. Mille aveux couverts (Malègue, Augustin,t. 2, 1933, p. 60).
b) [En parlant des yeux, du regard] Fuyant, voilé par dissimulation. Yeux couverts. Regard couvert (Toulet, Contrerimes,1920, p. 17).
c) Loc. adv. À mots couverts. [Mots] qui cachent un sens qu'on n'ose pas dévoiler. Synon. en termes couverts (cf. Barrès, Cahiers, t. 4, 1905-06, p. 128) :
7. Entre parents, grand'mères et tantes, commençaient, pour m'intriguer davantage, de continuelles conversations à mots couverts; des chuchotements, qu'on faisait mine d'étouffer dès que je paraissais... Loti, Le Roman d'un enfant,1890, p. 231.
Rem. Ac. 1835 signale l'adv. couvertement. Secrètement et en cachette.
Étymol. et Hist. Cf. couvrir1. Fréq. abs. littér. : 3 765. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 6 169, b) 6 715; xxes. : a) 5 166, b) 4 037.

Wiktionnaire

Nom commun - ancien français

couvert \Prononciation ?\ masculin

  1. Variante de culvert.

Nom commun - français

couvert \ku.vɛʁ\ masculin

  1. La nappe avec les serviettes, les assiettes, les couteaux, les cuillères, etc. dont on garnit une table pour un repas.
    • Mettre, ôter, ranger le couvert.
    • Nous n’avions plus guère le temps de parler, si ce n’est pendant l’opération familière dont nous étions responsables deux fois par jour, et qui s’appelait mettre le couvert. — (Marcel Pagnol, Le château de ma mère, 1958, collection Le Livre de Poche, page 180)
  2. (En particulier) Assiette, serviette, etc., qu’on sert pour chaque personne.
    • Deux couverts, avec des timbales d’argent, y étaient mis sur une petite table. — (Gustave Flaubert, Madame Bovary, 1857)
    • Avoir toujours son couvert mis dans une maison, chez quelqu’un : Être certain qu’on y sera toujours reçu à table comme un ami de la maison.
    • Les Verdurin n’invitaient pas à dîner : on avait chez eux « son couvert mis ». — (Marcel Proust, Un amour de Swann, 1913, réédition Le Livre de Poche, page 6)
  3. (Par métonymie) Personne participant à un repas. Note d’usage : Pour compter le nombre des personnes.
    • Un restaurant de 60 couverts.
    • Une table de vingt-quatre couverts.
    • — Combien de couverts ?
      — On est trois.
  4. Couteau, cuillère et fourchette réunis.
    • J'avais mangé comme un glouton la moitié de mon assiette mais, à présent, mon estomac boudait. Je posai mes couverts, poussai légèrement mon assiette, et cherchai du courage pour parler à Charly. — (Claudia Nolliac, On n'oublie jamais, éditions Nouvelles Plumes, 2015, chapitre 15)
    • Une douzaine de couverts d’argent. Note d’usage : En Suisse, on dit les services en ce sens.
  5. Logement, abri. — Note d’usage : Dans cette acception, il s’emploie seulement avec l’article défini le.
    • Donner le couvert à quelqu’un.
    • Il n’y est pas nourri, il n’a que le couvert.
    • Il y a le vivre et le couvert.
  6. Lieu planté d’arbres qui donnent de l’ombre.
    • Le soleil est déjà haut dans le ciel, l’air commence de s’embraser. Pour rentrer chez moi, je cherche les couverts, les petites routes touffues, les sentes enverdurées. — (Octave Mirbeau, Le Tripot aux champs, Le Journal, 27 septembre 1896)
    • Bert devina tout à coup qu’on l’avait oublié et alla se réfugier sous le couvert des feuillages, pour éviter qu’en l’apercevant le capitaine du Zeppelin n’éprouvât des remords et ne revînt le chercher. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 305 de l’édition de 1921)
    • Sous le couvert épais de la futaie, à luminosité réduite, la fructification devient difficile ; aussi, […], la multiplication végétative par stolons, rhizomes ou bulbes est-elle souvent la règle pour beaucoup d’espèces. — (Gustave Malcuit, Contributions à l’étude phytosociologique des Vosges méridionales saônoises : les associations végétales de la vallée de la Lanterne, thèse de doctorat, Société d’édition du Nord, 1929, p. 181)
    • Nous avons quitté le couvert des bois, croisé un couple de ragondins qui paressaient au bord d’une mare, puis parcouru un dernier corridor végétal sous le regard des mésanges. — (Voyage au pays des trognes, Humanité et Biodiversité, 20 mai 2017)
  7. (En particulier) (Sylviculture) Proportion de la surface du sol surmontée par les houppiers ; houppiers constituant cette couverture.
    • La forêt est un territoire occupant une superficie d’au moins 50 ares avec des arbres capables d’atteindre une hauteur supérieure à cinq mètres à maturité in situ un couvert arboré de plus de 10 % et une largeur moyenne d’au moins 20 mètres. — (Institut national de l'information géographique et forestière, Définitions → lire en ligne)
    • Par exemple, le dosage du couvert permet de maîtriser la végétation concurrente, de diminuer la compétition dans les régénérations et de former des billes de pied de qualité (branches fines). — (CNPF Grand Est, Peuplements forestiers du massif vosgien, 7 janvier 2008 → lire en ligne)
    • Les rotations proposées pour les détourages suivants dans les référentiels sont données à titre indicatif. L’objectif est que le couvert ne se referme jamais totalement autour des houppiers des arbres sélectionnés. — (Thierry Sardin, Chênaies continentales, Office national des forêts, 2008, ISBN 978-2-84207-321-3 → lire en ligne)
  8. Enveloppe, adresse d’un paquet.
    • Cela est arrivé franc de port sous le couvert du ministre.
  9. (Québec) Couvercle.
    • Il faut remettre le couvert sur le pot après l’avoir ouvert.
  10. (Architecture) Passage abrité, posé sur des piliers de bois, qui entoure les place centrales des bastides du Sud-Ouest de la France.
    • La place devait être entourée de maisons de bois comme on peut le voir à la place des couverts à Mirepoix.

Adjectif - français

couvert \ku.vɛʁ\

  1. Protégé par-dessus, muni d’un toit, d’un couvercle, d’une couverture.
    • La casserole est couverte.
    • Un temple couvert en tuiles.
    • Il préfère les piscines couvertes.
    • Au fond de la cour, à l’ouest, un passage couvert, flanqué d’un auvent, s’étendait de la maison aux étables. Le passage permettait le service, à l’abri, des bêtes à corne et à laine. — (Joseph de Pesquidoux, Le Livre de raison (2e série), 1928)
    • Un wagon couvert.
  2. Obturé, bouché.
    • Une margelle (de puits) couverte.
  3. Dissimulé sous quelque chose, masqué, caché.
    • Contre des troupes couvertes mais dispersées […] les effets très localisés de très gros projectiles seront assurément disproportionnés à l’énormité de l’effort. — (Jules Paloque, Artillerie de campagne, 1909)
  4. (Figuré) Dissimulé masqué, caché.
    • Il accomplit toutes ces trahisons sous le couvert de l’intérêt qu’il prétend nous porter.
    • Ces odieuses persécutions eurent lieu sous le couvert de la justice.
  5. Habillé, vêtu.
    • Être chaudement, suffisamment couvert.
    1. Chapeauté.
      • Assis un peu de travers dans le fond de la grosse Delaunay-Belleville, Simon ne savait s’il devait rester couvert ou non. Il finit par ôter son chapeau melon le plus naturellement qu’il put. — (Maurice Druon, Les Grandes Familles, tome 1, 1948)
      • On les reconnaît dans les boutiques et magasins à ce qu'ils restent couverts quand les bourgeois mettent bas le chapeau. — (Pierre-Jakez Hélias, Le quêteur de mémoire, Plon, 1990, page 20)
    2. Voilée, coiffée du hijab ou du tchador.
      • Femmes couvertes selon les règles que la religion prescrit. — (Gérard de Nerval, Voyage en Orient, tome 3, 1851)
  6. (Météorologie) Nuageux ; voilé ; assombri.
    • Soleil à demi couvert. — (Maine de Biran, Journal, 1816)
    • Le temps couvert de Lorraine, un temps pour les mirabelliers. — (Maurice Barrès, Mes cahiers, tome 3, 1902-1904)
    • Avant-hier il a plu toute la journée, mais le soir, malgré le ciel couvert, tout le monde guettait anxieusement l’apparition de la lune nouvelle. — (Frédéric Weisgerber, Trois mois de campagne au Maroc : étude géographique de la région parcourue, Paris : Ernest Leroux, 1904, page 131)
  7. (Cuisine) Maintenu sous la cendre en parlant du feu, par extension, atténué en parlant des plaques chauffantes.
    • Parfois aussi le feu couvert se dégage un peu. Un écroulement de cendres se fait entre les bûches. — (Alphonse Daudet, Contes du lundi, 1873)
    • Cuire le goulash à feu couvert pendant soixante minutes.
  8. Atténué, rauque, peu sonore, en parlant de la voix.
    • Un timbre couvert.
  9. Peu ou pas clair, fuyant, voilé, dissimulé.
    • À mots couverts, en termes couverts.
    • Entre parents, grand’mères et tantes, commençaient, pour m’intriguer davantage, de continuelles conversations à mots couverts ; des chuchotements, qu’on faisait mine d’étouffer dès que je paraissais. — (Pierre Loti, Le Roman d’un enfant, 1890)
  10. (Héraldique) Se dit d’une tour, d’un château muni d’un toit pointu ou d’une coupe de son couvercle
    • D’azur au château donjonné d’or, le donjon couvert, maçonné de sable, qui est de Lauterbourg → voir illustration « donjon couvert »
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Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition (1932-1935)

COUVERT. n. m.
La nappe avec les serviettes, les couteaux, les cuillers, etc. dont on garnit une table pour un repas. Mettre le couvert. Ranger le couvert. Ôter le couvert. Il désigne plus particulièrement l'Assiette, la serviette, etc., qu'on sert pour chaque personne. Donnez-moi mon couvert. Une table de vingt-quatre couverts. Avoir toujours son couvert mis dans une maison, chez quelqu'un, Être certain qu'on y sera toujours reçu à table comme un ami de la maison. Il se dit aussi d'un Étui garni d'une Cuiller, d'une fourchette et d'un couteau. Il emporte toujours son couvert à la campagne, en voyage. Il se dit encore d'une Cuiller et d'une fourchette réunies. Une douzaine de couverts d'argent, de ruolz. Couvert de vermeil. Il signifie, de plus, Logement, abri, et, dans cette acception, il s'emploie seulement avec l'article défini le. Donner le couvert à quelqu'un Il n'y est pas nourri, il n'a que le couvert. Il y a le vivre et le couvert. Il se dit aussi d'un Lieu planté d'arbres qui donnent de l'ombre. Il y a un couvert dans ce jardin. Mettons-nous sous ce couvert. Il signifie en outre Enveloppe adresse d'un paquet. Cela est arrivé franc de port sous le couvert du ministre. Fig., Sous le couvert de, En prenant l'enveloppe, les dehors de... Il accomplit toutes ces trahisons sous le couvert de l'amitié, sous le couvert de l'intérêt qu'il prétend nous porter. Ces odieuses persécutions eurent lieu sous le couvert de la justice.

À COUVERT DE, loc. prép., et absolument

À COUVERT, loc. adv., se disent en parlant d'un Lieu où l'on peut se garantir des intempéries ou de tout danger. Être à couvert de l'orage, de la pluie. Il ne craint point le mauvais temps, il est à couvert. Il s'est mis à couvert. Être à couvert du danger, à couvert des obus. Être à couvert d'un bois, d'un marais d'une rivière, etc., Être protégé, garanti par un bois, un marais, etc. Fig., Être à couvert de ses ennemis. Être à couvert de la nécessité. Mettre sa réputation à couvert de tout soupçon. Son honneur est à couvert. En termes de Commerce, Être à couvert, Avoir des garanties sûres pour les prêts ou les avances que l'on a faits à quelqu'un.

Littré (1872-1877)

COUVERT (kou-vêr, vèr-t') part. passé de couvrir
  • 1Garni, muni de quelque chose qui couvre. Maison couverte en tuile.

    Clos et couvert, logé dans une maison qui est bien close et qui a bonne toiture. Le propriétaire doit tenir son locataire clos et couvert.

    Fig. Se tenir clos et couvert, se tenir en lieu de sûreté.

    Terme de marine. Batterie couverte, batterie de bouches à feu renfermée entre deux ponts.

    Ailes couvertes, ailes des insectes qui sont tout à fait cachées sous les élytres.

    Terme de botanique. Fruit couvert, fruit que le calice, persistant autour de l'ovaire, et se fermant vers le sommet, enveloppe en entier.

    Fig. Servir quelqu'un à plats couverts, ne lui confier un secret qu'en partie, et aussi lui rendre de mauvais offices secrètement.

  • 2Vêtu. Il n'était couvert que de simple serge. Un homme bien couvert. Mais que veut ce soldat couvert à la romaine ? Mairet, Sophon. IV, 1. Dans ce désordre à mes yeux se présente Un jeune enfant couvert d'une robe éclatante, Racine, Athal. II, 5.

    D'après de Caillières, 1690, dire un homme bien couvert, était une façon de parler du dernier bourgeois.

    Qui a son chapeau sur la tête. Le chancelier Guy de Rochefort était assis et couvert, Voltaire, Mœurs, 110.

    Terme de musique. Couvert, mot qui indique qu'on doit couvrir d'un drap les timbales afin d'en amortir le son.

  • 3Mots couverts, paroles qui cachent un sens différent de celui qu'elles expriment. C'est me conseiller de mourir, en paroles couvertes, Sévigné, 219.

    Mots couverts, paroles honnêtes qui en font entendre d'obscènes.

  • 4Allée couverte, allée taillée en berceau.

    Pays couvert, pays très boisé.

  • 5Chargé, plein de. Une table couverte de mets. Pays couvert de bois. Ces portiques, ces lieux que vous voyez déserts, De nombreux citoyens seront bientôt couverts, Voltaire, Tancr. III, 3. L'océan était couvert de ses flottes, Raynal, Hist. phil. IX, 8.

    Par extension. Bientôt nos amis Viendront couverts du sang que je vous ai promis, Racine, Andr. V, 4. …Le héros en prière Demeura tout couvert de feux et de lumière, Boileau, Lutr. VI. Tu gémis et tes yeux de larmes sont couverts, Voltaire, Alz. IV, 7.

    Fig. Un discours couvert d'applaudissements. Et j'aime mieux voir morts que couverts d'infamie Ceux que vient de m'ôter une main ennemie, Corneille, Hor. IV, 2. Nous mourrons, je le sais, mais tout couverts de gloire, Voltaire, Orphel. IV, 6.

  • 6Protégé, défendu. Couverte de toutes parts, la France est capable de tenir la paix avec sûreté dans son sein, mais aussi de porter la guerre partout où il faut, Bossuet, Marie-Thér. Marie est couverte de la vertu du Très Haut, Bossuet, IV, Annonc. 1. Dans la gloire éternelle, les fautes des saints pénitents, couvertes de ce qu'ils ont fait pour les réparer et de l'éclat infini de la divine miséricorde, ne paraissent plus, Bossuet, Louis de Bourbon. Mannheim… est au confluent du Necker et du Rhin, et couverte d'un côté par un marais, La Fayette, Mém. Cour de France, Œuvres, t. II, p. 371, dans POUGENS. Aimé du souverain, de ses rayons couvert, Vous ne servez qu'un maître, et le reste vous sert, Voltaire, Brut. II, 2. Que l'accusé couvert de votre autorité, Sorte de son palais et parle en liberté, Chénier M. J. Tibère, V, 5.

    Terme d'art militaire. Cette porte est couverte par une demi-lune. Chemin couvert, chemin sur le bord extérieur du fossé et où l'assiégé est à l'abri du feu des assiégeants.

  • 7Caché. Et lorsque sous mon nom il se livre à sa perte, Tiendrai-je sous le sien ma fortune couverte ? Corneille, Héracl. IV, 1. Il tient en ma faveur leur naissance couverte, Corneille, ib. V, 3. Mais, tenons, s'il se peut, notre douleur couverte, Molière, Mélic. II, 2. Tes yeux sur ma conduite incessamment ouverts M'ont sauvé jusqu'ici de mille écueils couverts, Racine, Brit. I, 4. Votre empire n'est plein que d'ennemis couverts, Racine, Alex. II, 2. Et les feux mal couverts n'en éclatent que mieux, Racine, Andr. II, 2. Au milieu d'ennemis couverts ou déclarés, La Bruyère, X. Quoi ! vous le soupçonnez d'une haine couverte ? Racine, Brit. V, 1. …Je ne sais quel ennemi couvert Révélant nos secrets, vous trahit et me perd, Racine, Mithr. IV, 2. Jalousies tantôt couvertes, tantôt déclarées, Bossuet, Hist. III, 6. Écouta-t-il Jason, quand sa haine couverte L'envoya sur nos bords se livrer à sa perte ! Corneille, Médée, II, 2. Ce feu, tantôt couvert, tantôt soufflé avec violence, désolait ces beaux climats, Voltaire, Scarmentado.

    Terme de musique. Quinte, octave couverte, synonyme de quinte, octave cachée.

  • 8Dissimulé. C'est un homme couvert.

    Se tenir couvert, cacher ses pensées, ses projets. Il [Monsieur] se tint couvert au dernier point au sujet des trois ministres, Retz, Mém. liv. III, p. 464, dans POUGENS.

    On dit dans le même sens : clos et couvert.

  • 9Vin couvert, vin d'une couleur rouge foncée. Il y pleut [dans l'île des Plaisirs] du vin couvert quand le temps est chargé, et, dans les plus beaux jours, la rosée du matin est toujours du vin blanc, Fénelon, XIX, 38.
  • 10Drap couvert, drap qui n'a pas été tondu d'assez près.
Version électronique créée par François Gannaz - http://www.littre.org - licence Creative Commons Attribution

Étymologie de « couvert »

(Date à préciser) Participe passé de couvrir.
Wiktionnaire - licence Creative Commons attribution partage à l’identique 3.0

Phonétique du mot « couvert »

Mot Phonétique (Alphabet Phonétique International) Prononciation
couvert kuvɛr

Fréquence d'apparition du mot « couvert » dans le journal Le Monde

Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.

Évolution historique de l’usage du mot « couvert »

Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.

Citations contenant le mot « couvert »

  • C'est une autre chose ça qui mène le monde, l'orgueil dissimulé sous le couvert de la vanité.
    Durandal — Entre-deux
  • La tolérance n'a jamais excité de guerre civile, l'intolérance a couvert la terre de carnage.
    Voltaire — Traité sur la Tolérance, 1763
  • Apprendre à vivre, c'est apprendre à cerner son âme jusqu'en ses retraites les plus couvertes de nuit.
    Adrienne Choquette — Laure Clouet
  • Un homme couvert de crimes est toujours intéressant. C'est une cible pour la miséricorde.
    Léon Bloy — Le désespéré
  • J’étends ces réflexions jusqu’au plaisir même : le définir, c’est le détruire ; il s’est couvert d’un voile brillant qui s’obscurcit dès qu’on cherche à le lever.
    Cardinal de Bernis
  • Ce sont les grands feux qui s’enflamment au vent ; mais les petits s’éteignent, si on ne les y porte à couvert.
    Saint François de Sales — Introduction à la vie dévote
  • On nous montre comment, avec les détergents actuels, on peut enlever des taches de sang. Mais il est probable qu’avec un t-shirt couvert de sang, notre soucis premier ne soit pas de faire partir la tache mais de trouver un endroit pour cacher le corps.
    Jerry Seinfeld
  • Les Incas avaient des palais incrustés d'or et couverts de paille : emblème de bien des gouvernements.
    Voltaire — Le sottisier
  • A tous les repas pris en commun, nous invitons la liberté à s'asseoir. La place demeure vide, mais le couvert reste mis.
    René Char — Fureur et mystère
  • Sous couvert de reconstruction du moi, les psychanalystes procèdent en réalité à une scandaleuse destruction de l'être humain.
    Michel Houellebecq — Extension du domaine de la lutte
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Images d'illustration du mot « couvert »

⚠️ Ces images proviennent de Unsplash et n'illustrent pas toujours parfaitement le mot en question.

Traductions du mot « couvert »

Langue Traduction
Anglais covered
Espagnol cubierto
Italien coperto
Allemand bedeckt
Chinois 覆盖的
Arabe مغطى
Portugais coberto
Russe покрытый
Japonais 覆われた
Basque estalita
Corse coperto
Source : Google Translate API

Synonymes de « couvert »

Source : synonymes de couvert sur lebonsynonyme.fr

Antonymes de « couvert »

Combien de points fait le mot couvert au Scrabble ?

Nombre de points du mot couvert au scrabble : 12 points

Couvert

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