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Méprise

Variantes Singulier Pluriel
Féminin méprise méprises

Définitions de « méprise »

Trésor de la Langue Française informatisé

MÉPRISE, subst. fém.

Fait de se méprendre, de commettre une erreur. Synon. confusion, fourvoiement.Méprise grossière; lourde méprise. Toute appréciation morale qui les négligerait nous exposerait aux plus graves méprises, en attribuant à l'âme ce qui provient du corps, ou réciproquement (Comte,Catéch. posit.,1852, p. 95).M. Pissarro s'est subitement délivré de ses méprises (Huysmans,Art mod.,1883, p. 257).Il tua dans Venise Un mari très jaloux, (...) Égorgea par méprise La Bohémienne éprise De lui (Apoll.,Casanova,1918, III, p. 1018).Supposons même éliminées les fautes personnelles du chercheur (sans parler de méprises plus grossières; qui de nous osera se dire sûr de n'avoir jamais achoppé dans l'affreux dédale des anciennes mesures?) (M. Bloch,Apol. pour hist.,1944, p. 57).
Prononc. et Orth.: [mepʀi:z]. Ac. 1718: mes-, dep. 1740: mé-. Étymol. et Hist. 1. 1174 mesprise «faute, mauvaise action» (Guernes de Pont-Sainte-Maxence, St Thomas Becket, 2501 ds T.-L.); 2.1465 «inadvertance, erreur» (Le Jouvencel, ms. p. 613 ds La Curne); 1655 (Pascal, Entretien avec Sacy, éd. P. Courcelle, 23, 6, p.29). Déverbal de méprendre*. Fréq. abs. littér.: 359. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 563, b) 373; xxes.: a) 445, b) 578.

Wiktionnaire

Nom commun - français

méprise \me.pʁiz\ féminin

  1. Erreur, faute de celui ou de celle qui se méprend.
    • Lourde méprise. Méprise grossière. Cela a été fait par méprise.
    • Se rendre coupable d’une méprise. C’est une méprise de ma part, une impardonnable méprise.
    • Il faut relire cet acte avec attention, de peur de méprise.
Wiktionnaire - licence Creative Commons attribution partage à l’identique 3.0

Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition (1932-1935)

MÉPRENDRE (SE). (Il se conjugue comme PRENDRE.) v. pron.
Se tromper, prendre une personne ou une chose pour une autre. Je ne me suis jamais mépris au jugement que j'ai porté de cet homme. On ne saurait se méprendre sur la gravité de cet événement. Ces jumeaux se ressemblent tellement que c'est à s'y méprendre. Il n'y a pas à s'y méprendre, cette affaire aura des suites. Il se dit quelquefois, figurément, à une personne qui semble s'oublier et manquer de respect. À qui croyez-vous parler? Vous vous méprenez.

Littré (1872-1877)

MÉPRISE (mé-pri-z') s. f.
  • Faute de celui qui se méprend. L'essence de la méprise consiste à ne la pas connaître, Pascal, Entretien avec Saci. Que les vastes connaissances et l'élévation du génie sont de fausses lueurs qui n'ont rien de plus réel que la méprise qui les admire, Massillon, Conti. C'est moi qui, pour la mienne, ayant pris sa valise, Ai su me prévaloir d'une heureuse méprise, Regnard, Ménechmes, V, 6. On n'a pas encore pu faire des observations assez sûres pour savoir de quel côté est l'erreur [touchant le jour de la planète Vénus] ; mais cette erreur ne peut être qu'une méprise des yeux, une erreur d'observation, et non de raisonnement, Voltaire, Phil. Newt. III, 8. Si le jésuite Daniel a pris un abbé guerrier, martialem abbatem, pour l'abbé Martial, cent historiens sont tombés dans de plus grandes méprises, Voltaire, Dict. phil. Abus des mots. Je crois que les méprises où je fais voir que vous êtes tombé me dispensent d'entrer dans de plus grands détails, Condillac, Lett. à l'aut. des lett. à un Améric. Il dit en même temps que ce taïbi est le même animal que le tlaquatzin de Hernandez ; c'est ajouter la méprise à l'erreur, Buffon, Quadrup. t. IV, p. 159.

SYNONYME

MÉPRISE, ERREUR. On commet une méprise quand on prend une chose, une personne pour une autre. On commet une erreur quand on se trompe. Dans un calcul on fait une erreur et non une méprise.

HISTORIQUE

XIIe s. Venger se vuet li rois de ceste grant mesprise, Sax. XXIII. Là fait li reis vers Deu e vers le liu mesprise, E as baruns cui pere [dont les pères] establirent l'eglise, Th. le mart. 61.

XVe s. [Le roi de France venait de faire brûler Haspre] …Combien qu'elle eust volontiers excusé de ceste mesprise son frere le roi de France, Froissart, I, I, 100.

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Étymologie de « méprise »

De méprendre.
Wiktionnaire - licence Creative Commons attribution partage à l’identique 3.0

Méprendre, par son participe mépris. Dans l'ancienne langue, mesprise a le sens de faute, mauvaise action ; quand on voulait dire ce que nous nommons aujourd'hui méprise, on se servait de mesprison : Mesprison est faite de legier, savoir le moien qui est entre tost et tart, H. de Mondeville, f° 57, verso.

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Phonétique du mot « méprise »

Mot Phonétique (Alphabet Phonétique International) Prononciation
méprise mepris

Fréquence d'apparition du mot « méprise » dans le journal Le Monde

Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.

Évolution historique de l’usage du mot « méprise »

Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.

Citations contenant le mot « méprise »

  • On a divers sujets de mépriser la vie, mais on n'a jamais raison de mépriser la mort.
    François de La Rochefoucauld
  • Les honneurs, je les méprise, mais je ne déteste pas forcément ce que je méprise.
    Jean d'Ormesson
  • On ne méprise pas la science sans mépriser la raison ; on ne méprise pas la raison sans mépriser l'homme ; on ne méprise pas l'homme sans offenser Dieu.
    Anatole France — L'orme du mail
  • Ce qui est même méprisable n'est pas toujours à mépriser.
    Cardinal de Retz — Mémoires
  • Mépriser la renommée, c'est mépriser les vertus.
    Tacite — Annales
  • Pourquoi désirer la gloire, qu'on méprise dès qu'on l'a ? Mais c'est bien ce que souhaite l'ambitieux : l'avoir pour pouvoir la mépriser.
    Jean Rostand — Pages d'un moraliste
  • Il se peut qu'on s'admire sans mépriser autrui, mais le moyen d'admirer autrui sans se mépriser soi-même ?
    Jean Rostand — Pages d'un moraliste
  • Globalement, de manière générale, il dit aux femmes de se taire. Et donc, on est loin de la goutte d'eau qui fait déborder le vase. Là, on est extrêmement en colère, on va nous entendre encore plus fort. Il méprise à deux niveaux les femmes et c'est extrêmement grave que les violences sexistes et sexuelles perdurent du fait de la responsabilité du chef de l'État. C'est grave également qu’il ne s'appuie pas sur les connaissances que nous avons aujourd'hui. Nous saurions mettre en place des politiques publiques de lutte contre ces violences pour qu'elles puissent s'arrêter. Ce n'est pas une fatalité.
    Franceinfo — Manifestations contre G. Darmanin et E. Dupond-Moretti : Emmanuel Macron "méprise les femmes victimes de violences", selon le collectif NousToutes
  • Que dire ? L'homme n'est qu'une méprise de Dieu ? Ou bien Dieu une méprise de l'homme ?
    Friedrich Nietzsche — Le crépuscule des idoles
  • C'est de ne pas mépriser assez certaines gens que de dire tout haut qu'on les méprise. Le silence seul est le souverain mépris.
    Charles-Augustin Sainte-Beuve — Mes poisons
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Traductions du mot « méprise »

Langue Traduction
Anglais mistake
Espagnol error
Italien sbaglio
Allemand fehler
Chinois 错误
Arabe خطأ
Portugais erro
Russe ошибка
Japonais 間違い
Basque akats
Corse sbagliu
Source : Google Translate API

Antonymes de « méprise »

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Nombre de points du mot méprise au scrabble : 10 points

Méprise

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