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Honneur
[ɔnœr]
Définitions de « honneur »
Honneur - Nom commun
- Honneur — définition française (sens 1, nom commun)
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Qualité morale qui incite à accomplir des actions guidées par la loyauté, la noblesse et le courage, souvent considérée comme supérieure à tout bien matériel.
Sur l’honneur, sur mon honneur.
- (Désuet) Vertu associée à la pudeur et au respect de soi-même, spécialement en référence aux femmes.
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Reconnaissance et admiration accordées pour les talents ou les vertus d'une personne, se manifestant par un renom ou une estime sociale.
Par sa floribondité, l’éclat de ses fleurs et sa légèreté, cette plante est très en honneur dans les jardins […].
- (Familier) Utilisé humoristiquement pour exprimer une ironie ou une plaisanterie.
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Sentiment de fierté lié à la reconnaissance de sa propre valeur ou à celle attribuée par autrui.
Mon département a eu l’honneur de donner naissance au père de l’Entomologie; l’illustre Latreille.
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Marque de respect ou d'estime témoignée par des gestes, des actions ou des paroles envers quelqu'un pour sa dignité, son mérite.
En ouvrant la séance, M. Hibon, président sortant, adresse ses remerciements pour le grand honneur, qui, dit-il, fut fait à un amateur de présider les travaux de la Société en 1936, puis il prie M. Allorge de lui succéder au fauteuil présidentiel.
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(Au pluriel) Ensemble des distinctions et charges conférant prestige et dignité.
Si vous aimez le danger, la lutte au bout de laquelle se trouve l’honneur et les honneurs, suivez-moi, entrez avec moi dans ce logis où affluent princes diplomates cardinaux où vous allez coudoyer tout ce qu’il y a d’illustre au monde.
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(Cartes à jouer) Carte de valeur supérieure, souvent représentant des figures dans certains jeux de cartes, et qui peut avoir une importance stratégique particulière.
Le camp qui réussi treize levées marque, en plus des tricks que lui valent ces levées, 40 points pour ce grand chelem dans la colonne des honneurs.
Expressions liées
- Accorder, faire beaucoup d'honneur à quelqu'un
- Acquérir, briguer de l'honneur
- Acquérir, se procurer des honneurs
- Action qui fait honneur à quelqu'un
- Affaire d'honneur
- Avec (tous) les honneurs dus à son rang (avec la considération que l'on témoigne à des gens importants.)
- Avoir l'honneur
- Avoir les honneurs de la première page (figurer, être cité, mentionné à la première page d'un journal.)
- Baroud d'honneur
- Battus nous avons du moins sauvé l'honneur en marquant un but
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Bras d'honneur (geste trivial par lequel on signifie à quelqu'un un mépris injurieux.)
La mère Marcoussi s'il l'envoie rebondir dans son règlement!... Il lui fait des gestes... des bras d'honneur, elle l'effarouche pas
— auteur -
Carrière des honneurs
Il poussait Anténor dans la carrière des honneurs; maire, conseiller général, que sais-je encore?
— Arène, Tor Entrays - Cent d'honneurs
- Champ d'honneur, lit d'honneur (champ de bataille.)
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Chevalier d'honneur (conseiller d'épée qui avait séance et voix délibérative dans les cours souveraines.)
Elle était la femme de ce fameux marquis Crescenzi, chevalier d'honneur de la princesse
— Stendhal, La Chartreuse de Parme - Célébrer une fête, élever un monument en l'honneur de quelqu'un/quelque chose
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Dette d'honneur
Le temps pressant pour payer cette dette dite d’honneur, Michel télégraphia rue Marais, au risque que cette dépêche fût interceptée par sa mère
— Marguerite Yourcenar, Archives du Nord - Donner sa parole d'honneur (promettre solennellement.)
- Désirer, recevoir un honneur
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En honneur
Encore que le mécanisme soit fort en honneur dans la science contemporaine, il ne règne pas sans partage
— Jean Rostand, La Vie et ses problèmes -
En quel honneur? (à quel propos, pourquoi, à cause de qui?)
Qu'as-tu fait d'abord? Albert, impatienté : Une visite à Maurice Cormier... Là!... Es-tu contente? Louise : À Maurice Cormier?... En quel honneur? Albert : J'allais lui porter un papier et lui poser une question
— Curel, Nouvelle idole - Engagement, question d'honneur
- Faire (à quelqu'un) les honneurs (d'une maison) (recevoir des hôtes avec des attentions toutes particulières.)
- Faire appel, rendre l'honneur à quelqu'un
- Faire honneur à quelqu'un de quelque chose (attribuer à quelqu'un quelque chose qui procure de la considération et dont le mérite lui revient.)
- Faire honneur à quelqu'un/quelque chose (être une des causes de l'estime, de la considération qui est accordée à quelqu'un ou quelque chose lui donner des marques de considération.)
- Faire honneur à sa naissance, à son éducation
- Faire honneur à ses affaires, ses engagements (les honorer, les tenir.)
- Faire honneur à un déjeuner
- Faire les honneurs de la table (présider un repas et veiller à ce que chacun soit satisfait.)
- Faire les honneurs de quelqu'un/quelque chose (les présenter en les vantant.)
- Faire les honneurs du pied (apporter à la personne qu'on veut honorer le pied droit de devant de la bête qui vient d'être tuée.)
- Foi d'homme d'honneur, je le ferai
- Forfaire, manquer à l'honneur
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Homme d'honneur (homme vertueux, probe, intègre, courageux, qui ne transige pas avec les lois les plus strictes de la morale.)
Est-on un homme d'honneur quand on a dans sa vie une de ces actions qui font rougir quand on est seul? Un homme d'honneur quand on a fait de ces choses que personne ne vous reproche, que rien ne punit, mais qui vous ternissent la conscience?...
— Goncourt, R. Mauperin - Honneur à quelqu'un, quelque chose! honneur aux braves!
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Honneurs de la guerre (conditions faites aux troupes qui ont capitulé après un combat honorable.)
La journée du 7 septembre est occupée à des négociations, car l'article premier demande pour l'armée de Lévis les honneurs de la guerre, ce que refuse le général anglais. « Toute la garnison de Montréal doit mettre bas les armes et ne servira pas pendant la présente guerre », écrit-il en marge du texte.
— Jacques Lacoursière, Histoire populaire du Québec - Honneurs funèbres civils, militaires
- Honneurs funèbres, suprêmes (derniers hommages rendus lors des funérailles.)
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Honneurs militaires (marques spéciales de respect dont sont honorées certaines personnes occupant une place élevée dans la hiérarchie sociale.)
En raison de sa rosette, l'auteur de Sac au dos avait droit aux honneurs militaires
— Bloy, Journal - Honneurs militaires et civils
- Je l'atteste sur l'honneur
- Je lui ai fait un cadeau en l'honneur de son anniversaire
- Je n'ai pas l'honneur de + inf
- Je vous en réponds sur mon honneur
- Jouer honneur sur honneur
- Jour de gloire et d'honneur
- L'honneur est sauf
- Liste des morts au champ d'honneur
- Notion, sentiment de l'honneur
- Obtenir des honneurs
- Obtenir les honneurs de la guerre
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Parole d'honneur (engagement, promesse auquel on ne peut manquer sans se déshonorer.)
Je vous donne ma parole d'honneur que je ne consentirai jamais à un mariage avec cet homme
— Stendhal, Rouge et Noir - Perdre d'honneur quelqu'un (ôter toute l'estime, toute la considération dont jouit une personne.)
- Piquer d'honneur quelqu'un (persuader une personne que sa dignité est en jeu.)
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Place d'honneur (place réservée à une personne, à quelque chose qu'on veut honorer.)
Heureusement, il y avait encore des âmes nobles parmi les vrais collectionneurs et qui se réjouissaient à l'idée de voir une médiocre copie de Bacchi s'étaler à la place d'honneur chez les parvenus du cinéma et de la finance, du trafic immobilier et de la conserve.
— Romain Gary, Europa -
Point d'honneur (ce qui est essentiel quant à la dignité d'une personne et à l'estime qui lui est due.)
Il y a un point d'honneur chez les femmes de marins, et il est très rare qu'elles se conduisent mal en l'absence de leurs maris
— Feuillet, Veuve - Point d'honneur de la dignité, de l'orgueil de quelqu'un
- Point, lieu d'honneur (partie centrale de l'écu.)
- Points d'honneur
- Porter atteinte à l'honneur de quelqu'un
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Pour l'honneur (sans en tirer d'avantages, de bénéfice matériel ou financier pour en retirer de la considération.)
J'ai eu la maladresse, selon mon habitude, de combattre l'opinion du lieu et de faire de l'opposition pour l'honneur
— Amiel, Journal - Prendre tout au point d'honneur
- Prétendre à un honneur
- Qqn/quelque chose est l'honneur de (procurer de la gloire à, être une cause de fierté, de joie, de bonheur.)
- Qqn/quelque chose fait honneur à quelqu'un/quelque chose
- Ranger un navire, une terre à l'honneur (Passer avec un navire très près d'un autre navire ou d'une terre sans les toucher)
- Ravir l'honneur à une femme
- Rendre les honneurs (militaires)
- Rendre les honneurs funèbres
- Rendre à quelqu'un les (derniers) honneurs, les honneurs suprêmes (lui faire des funérailles dignes de lui.)
- Sauf votre honneur (Sauf le respect que je vous dois)
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Sauver l'honneur (obtenir tardivement un résultat honorable en marquant un but, des points lors d'une rencontre qui s'est déroulée au désavantage d'une équipe, d'un joueur.)
Rien de plus fragile que l'honneur. Il est à la merci du moindre manquement. C'est une terrible illusion que de croire à un équilibre entre le bien et le mal. Le bien est détruit par le mal, mais le mal n'est pas détruit par le bien : il demeure à jamais dans le temps comme une tache ineffaçable. C'est pourquoi il est si important de sauver l'honneur de toutes les atteintes qui le menacent.
— Jean d'Ormesson, Au plaisir de Dieu - Se faire honneur de quelque chose (se sentir honoré de quelque chose, en retirer de l'orgueil.)
- Se faire un point d'honneur de quelque chose
- Se piquer d'honneur (faire preuve dans l'accomplissement d'une tâche, d'une attention, d'un soin plus grand que de coutume.)
- Se porter garant de l'honneur de quelqu'un
- Sortir, se tirer d'une situation difficile avec/à son honneur (sortir, se tirer d'une situation difficile sans perdre la face, avec succès.)
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Tenir à honneur (considérer comme honorifique, comme une marque d'estime, de considération.)
C’est pourquoi il faisait courir le bruit que la vieillesse était sage, respectable, et qu’on lui voyait de la lumière dans l’œil ; il espérait que les vieux tiendraient à honneur de soutenir cette réputation de sagesse, et en fait, ce fut avec assez de bonheur qu’il tabla sur leur vanité.
— Marcel Aymé, La jument verte - Tout est perdu fors/hormis l'honneur (eux, ils couraient, fous de peur, ils s'aplatissaient dans les fossés, ils demandaient pardon.)
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À qui ai-je l'honneur
À qui ai-je l'honneur?... dit l'Abbé, dont la mémoire semblait chercher un nom
— Goncourt, R. Mauperin - À tout seigneur, tout honneur (il faut rendre honneur à chacun selon son rang et sa qualité.)
- À vous/toi l'honneur de commencer à jouer, p ell à vous/toi l'honneur
- Épée, fusil d'honneur (arme donnée à un militaire en mémoire d'une action d'éclat, de son mérite, de sa bravoure.)
- Être (tout) à l'honneur de quelqu'un (être à l'avantage de quelqu'un et lui valoir des marques de considération, d'estime.)
- Être à l'honneur (être fêté, célébré.)
- Être, mettre en honneur (être apprécié, faire apprécier être très considéré, entourer de considération.)
Étymologie de « honneur »
Du latin honorem, passant par l'ancien français onor, enor, eneur, finalement refait en honneur d'après le latin. Le double n provient d'une prononciation du moyen français, le premier n marquant la nasalisation du o en õ, et le deuxième notant le n. Des mots savants tels que honorer, honorable, honorifique, etc. ont été directement empruntés au latin, d'où leur unique n. En latin, honor avait à la fois le sens de « sentiment concernant la morale de quelqu'un ou d'un groupe » et de « charges administratives ». De ce dernier sens, aujourd'hui presque disparu, découlent de nombreuses expressions contenant un mot dérivé d'honneur, se rapportant aux charges et aux titres des magistrats ou du personnel administratif, ou à la reconnaissance des qualités professionnelles de quelqu'un. Les deux sens ont toujours été très liés et se sont influencés dès le latin.Usage du mot « honneur »
Évolution historique de l’usage du mot « honneur » depuis 1800
Fréquence d'apparition du mot « honneur » dans le journal Le Monde depuis 1945
Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.
Synonymes de « honneur »
Antonymes de « honneur »
Citations contenant le mot « honneur »
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L'Amour c'est un désir mutuel en deux âmes, Qui toutes deux les pousse à un pourchas* égal ; L'honneur c'est un respect qu'ont entre elles les femmes, Qui les fait délayer** de guérir notre mal.
Pierre Le Loyer seigneur de La Brosse — Les Amours de Flore -
L'Honneur tient souvent à l'heure que marque la pendule.
Guillaume Apollinaire de Kostrowitzky, dit Guillaume Apollinaire — Calligrammes, Lundi rue Christine , Gallimard -
Le devoir, l'honneur ! Des mots à qui on fait dire ce qu'on veut, comme aux perroquets.
Alfred Capus — Mariage bourgeois, Fayard -
Quoi qu'on fasse, on ne peut se déshonorer quand on est riche.
Denis Diderot — Le Neveu de Rameau -
La voix de la conscience et de l'honneur est bien faible quand les boyaux crient.
Denis Diderot — Le Neveu de Rameau -
Sire, je ne viens pas redemander ma fille. Quand on n'a plus d'honneur, on n'a plus de famille.
Victor Hugo — Le Roi s'amuse, I, 5, M. de Saint-Vallier -
L'honneur que nous recevons de ceux qui nous craignent, ce n'est pas honneur.
Michel Eyquem de Montaigne — Essais, I, 42 -
L'honneur, c'est comme les allumettes : ça ne sert qu'une fois.
Marcel Pagnol — Marius, IV, 5, César , Fasquelle
Traductions du mot « honneur »
Langue | Traduction |
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Anglais | honor |
Espagnol | honor |
Italien | onore |
Allemand | ehre |
Chinois | 荣誉 |
Arabe | شرف |
Portugais | honra |
Russe | честь |
Japonais | 名誉 |
Basque | honor |
Corse | onore |