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Estime

Variantes Singulier Pluriel
Féminin estime estimes

Définitions de « estime »

Trésor de la Langue Française informatisé

ESTIME, subst. fém.

A.− [Avec une idée d'évaluation plus ou moins exacte]
1. Évaluation approximative d'une quantité nombrable. Faire une estime. (Quasi-)synon. estimation (cf. ce mot A 2).Le maire avait regardé la pendule; et, à cette estime, le baron paraissait avoir passé quarante minutes chez Lisbeth (Balzac, Cous. Bette,1846, p. 177).Cf. aussi estimer ex. 1.
Loc. adv. À l'estime. À l'estime on évalue toujours l'angle du cône par très grand excès (Bouasse, Instrum. à vent,1930, p. 140).Quand il [le médecin] l'eut soupesé [le bébé] à l'estime, comme un canard sur le marché (H. Bazin, Barbe,1957, p. 28).
MAR. Calcul approximatif de la position d'un navire, de la distance parcourue, etc., par référence à des données plus ou moins sûres. Le commodore Byron n'avait navigué que d'après les méthodes fautives de l'estime (Voy. La Pérouse,t. 3, 1797, p. 177).Nous obtenons enfin des observations qui nous mettent en latitude 73o50'30" nord, ce qui s'accorde assez bien avec mon estime (Bellot, Voyage mers polaires,1863, p. 274).
Loc. adv. (Gouverner, etc.) à l'estime. À défaut de boussole, cartes, portulans, tout comme l'ami Rouveret dirige son bateau à l'estime, le nez au vent, les vieux de la marine à voile faisaient usage du flair (Cendrars, Homme foudr.,1945, p. 48):
1. L'évaluation de la vitesse et la direction donnée par la boussole, vérifiée par des relèvements de la polaire, permettent de naviguer à l'estime, mais les courants, la dérive, une erreur d'appréciation dans la marche, peuvent fausser les résultats, et une réelle précision ne peut être obtenue qu'en corrigeant la route faite à l'estime par la navigation observée. Charcot, Chr. Colomb,1928, p. 91.
P. ext., AÉRON., etc. La navigation par l'estime est l'ensemble des procédés qui permettent de suivre une route déterminée et de connaître la position de l'aéronef, sans voir le sol, ni utiliser des procédés astronomiques, radiogoniométriques ou physiques (A. B. Duval, Hébrard, Nav. aér.,1928, p. 49).Au bout de six mois de reconnaissances et de pistages miraculeux dans tous les terrains variés, ils possédaient jusqu'à la fibre, l'orientation à l'estime (Céline, Mort à crédit,1936, p. 606).
2. Au fig., vx. Jugement (favorable ou défavorable) par lequel on détermine, marque la valeur que l'on attribue ou doit attribuer à telle personne ou à telle chose abstraite. (Quasi-)synon. estimation (cf. ce mot B).
Loc. adv., plus usuel. À + adj. poss. estime, à l'estime de (telle personne). À mon, etc., avis, à l'avis de (telle personne). Cette partie du livre paraîtra incontestablement incomplète à l'estime des philosopheurs (Richepin, Aimé,1893, p. 144).Des romans [de Radiguet], surtout, à mon estime, « Le Diable au Corps », phénomènes aussi extraordinaires dans leur genre que les poèmes de Rimbaud (Cocteau, Diff. d'être,1947, p. 28).
B.− [Avec une valorisation affective] Appréciation positive à l'égard d'une personne ou d'une chose qui mérite l'admiration, un certain respect d'ordre intellectuel ou moral; tendance à lui accorder beaucoup de prix. Estime et/ou admiration, confiance, mépris, respect, sympathie, vénération.
1. Sentiment favorable que l'on attache, témoigne à une personne de valeur (ou considérée comme telle) et à ses qualités. Estime mutuelle; affectueuse estime; estime de ses concitoyens; estime pour (son/le) caractère, esprit, talent; attacher du prix à l'estime de (telle pers.). J'en suis au point de ne plus compter sur l'estime ni l'approbation de personne (Maine de Biran, Journal,1820, p. 281).Ils tiennent M. Zola en petite estime littéraire et le renvoient à l'école parce qu'il n'a pas fait de bonnes humanités et que peut-être il n'écrit pas toujours parfaitement bien (Lemaitre, Contemp.,1885, p. 267).Cf. aussi estimable ex. 1 :
2. « Forcer l'estime, à force de vertu ». ... il semblait bien que M. Thibault eût souffert de lui-même et des mérites qu'il acquérait si durement : « L'estime n'exclut pas nécessairement l'amitié, mais il semble rare qu'elle contribue à la faire naître. Admirer n'est pas aimer; et, si la vertu obtient la considération, elle n'ouvre pas souvent les cœurs ». Amertume secrète, qui l'amenait même à écrire, quelques pages plus loin : « L'homme de bien n'a pas d'amis... » Martin du G., Thib.,Mort père, 1929, p. 1337.
[Dans une formule épistolaire] Mille assurances d'estime et d'affection (Tocqueville, Corresp.[avec Henry Reeve] 1849, p. 102).
En partic. Estime de soi. Bonne opinion que l'on a de soi-même, de sa propre valeur; satisfaction morale de pouvoir se juger irréprochable en conscience. Conserver, garder, perdre sa propre estime. Chercher sa propre estime et non point celle d'autrui (Ramuz, A. Pache,1911, p. 117).On ne se guérit de la colère qu'en se guérissant de l'estime excessive de soi et de la susceptibilité à l'injure qui en dérive (Ricœur, Philos. volonté,1949, p. 262).
P. anal. [À propos d'animaux] Les amateurs d'oiseaux de volière le [le Rossignol] tiennent en très haute estime à cause de sa belle voix et la façon mélodieuse et variée dont il agrémente les roucoulades de son chant (Coupin, Animaux de nos pays,1909, p. 149).
2. Opinion avantageuse que l'on attache, témoigne à une chose de valeur (ou considérée comme telle). Si l'on entend par humilité le peu de cas que l'homme ferait de sa nature, la petite estime dans laquelle il tiendrait sa condition, je refuse complètement à un tel sentiment le titre de vertu (Renan, Avenir sc.,1890, p. 355).« Celle-là a l'air d'être découpée dans la doublure de mon manteau », dit-elle à Swann en lui montrant une orchidée, avec une nuance d'estime pour cette fleur si « chic » (Proust, Swann,1913, p. 221).
SYNT. (relatifs à B 1 et B 2). Estime générale, particulière, publique, universelle; estime profonde, respectueuse; grande, haute, moindre, sincère estime; digne d'estime; estime des (honnêtes) gens, du monde; marque, preuve, sentiments, témoignage d'estime; conquérir, gagner, garder, mériter, obtenir, perdre, regagner l'estime; accorder son estime; avoir droit à l'estime; baisser, remonter dans l'estime; avoir, concevoir, éprouver, inspirer, jouir de l'estime; tenir en grande, médiocre, piètre estime.
Loc. verbales. Faire estime de qqn, qqc. Faire cas de (cf. Sand, Maîtres sonneurs, 1853, p. 215); être en (haute) estime (cf. Sainte-Beuve, Port-Royal, t. 5, 1859, p. 389); mettre en grande estime (cf. Erckm-Chatr., Hist. paysan, t. 1, 1870, p. 51).
C.− [P. oppos. à admiration] Opinion avantageuse mais limitée que l'on témoigne à quelqu'un ou à quelque chose en raison de ses qualités moyennes, normalement attendues, et généralement appréciées. De vieux Allemands (...) traitaient les évadés avec une correction où se marquait l'estime. Pour eux, un prisonnier qui s'évadait jouait le jeu (Ambrière, Gdes vac.,1946, p. 229).La vie n'est pas très passionnante. Du moins, on ne connaît pas chez nous le désordre. Et notre population franche, sympathique et active, a toujours provoqué chez le voyageur une estime raisonnable (Camus, Peste,1947, p. 1219).
[À propos d'un ouvrage littér., artistique] Succès d'estime. Succès limité, sans enthousiasme, obtenu par exemple dans un cercle restreint de connaisseurs ou d'amateurs. Les caractères étaient vigoureusement tracés, l'observation habilement saisie dans nos mœurs, et le style remarquable par beaucoup d'élégance et de facilité. Il paraissait impossible qu'un pareil ouvrage n'obtînt pas au moins un succès d'estime (Jouy, Hermite,t. 2, 1812, p. 197).Ollendorff m'a fait le discours connu sur le succès d'estime qui m'attend certainement, et le succès d'argent qui m'attend aussi, mais avec moins d'impatience (Renard, Journal,1891, p. 99).
Prononc. et Orth. : [εstim], [e-]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. xiiies. [d'apr. FEW t. 24 p. 232a] « estimation du prix, de la valeur de quelque chose » (Compt. de S. Germ. l'Aux., Arch. LL 535, fo7 rods Gdf.); 2. ca 1500 d'extime « de valeur, méritant la considération » (Commynes, Mém., VIII, 23, éd. J. Calmette, t. III, p. 284), Déverbal de estimer*. Fréq. abs. littér. : 2 298. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 4 400, b) 2 754; xxes. : a) 2 466, b) 3 054. Bbg. Dauzat Ling. fr. 1946, p. 15. − La Landelle (G. de). Le Lang. des marins. Paris, 1859, p. 163.

Wiktionnaire

Nom commun - français

estime \ɛs.tim\ féminin

  1. Opinion favorable que l’on a de quelqu’un, fondée sur la connaissance de son mérite, de ses bonnes qualités, de ses vertus.
    • Quoiqu'elle fût certaine de conserver un grand empire sur Victor et d'avoir obtenu son estime pour toujours, elle craignait l'influence des passions sur un homme si nul et si vaniteusement irréfléchi. — (Honoré de Balzac, La Femme de trente ans, Paris, 1832)
    • L'empereur Napoléon Ier a souvent répété qu'il avait coutume d'accorder trois sortes d'estime, qu'il répartissait de la manière suivante : estime de caractère; estime de confiance, estime de talent. — (Napoléon Joseph Ernest Méneval, Marie-Louise et la Cour d'Autriche entre les deux abdications, 1909)
    • Ce vaurien de Mablot, ce dégoûtant, ce saligaud ! Et lui qui le tenait en si haute estime, lui qui avait tant chanté ses louanges ! — (Louis Pergaud, La Vengeance du père Jourgeot, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
    • J’estime que j’ai droit à l’estime de moi ! — (Stéphanie Brouard, ‎Frédéric Demarquet, Et si j’osais !, 2013)
  2. Cas que l’on fait de certaines choses.
    • Les sciences étaient en grande estime chez ce peuple.
    • (Ironique)Un succès d’estime.
  3. (Marine) Calcul approximatif que le pilote fait tous les jours de la distance parcourue par le navire, afin de juger à peu près du lieu où l’on est et du chemin qu’on a fait.
    • La terre, d'après l'estime, ne devait pas être éloignée; elle restait complétement cachée par une brume basse et humide. — (Jean-Baptiste Charcot, Dans la mer du Groenland, 1928)
    • La brise avait été nettement plus favorable et mon estime me donnait 97 milles parcourus vers le Sud en quarante-huit heures. — (Alain Gerbault, À la poursuite du soleil; tome 1 : De New-York à Tahiti, 1929)
    • Bellonte fit de la navigation à l'estime plus que de la navigation que nous appellerons scientifique, ou encore marine. Connaissant notre vitesse, et en tenant compte des minutes qui se déroulaient, je changeais le cap pour prendre celui que Bellonte inscrivait sur une petite feuille de papier. — (Dieudonné Costes & Maurice Bellonte, Paris-New-York, 1930)
Wiktionnaire - licence Creative Commons attribution partage à l’identique 3.0

Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition (1932-1935)

ESTIME. n. f.
Opinion favorable que l'on a de quelqu'un, fondée sur la connaissance de son mérite, de ses bonnes qualités, de ses vertus. Avoir, sentir, concevoir, prendre de l'estime, beaucoup d'estime, bien de l'estime pour quelqu'un. Il a l'estime de ses confrères, l'estime générale. J'ai pour lui une estime particulière, la plus haute estime. Je l'ai en grande estime. Honorer quelqu'un de son estime. Acquérir l'estime publique. Il a l'estime et l'affection de tous les gens de bien. Estime de soi-même. On dit de même J'ai beaucoup d'estime pour son mérite, sa conduite inspire beaucoup d'estime. Il se dit aussi du Cas que l'on fait de certaines choses. Les sciences étaient en grande estime chez ce peuple. On dit ironiquement Un succès d'estime. En termes de Marine, il se dit du Calcul approximatif que le pilote fait tous les jours de la distance parcourue par le navire, afin de juger à peu près du lieu où l'on est et du chemin qu'on a fait. Ce pilote s'est trompe dans son estime. L'estime qu'il avait faite ne s'est pas trouvée juste. Naviguer à l'estime. On dit aussi ESTIMATION. Il se dit dans ce sens dans le langage courant. À mon estime.

Littré (1872-1877)

ESTIME (è-sti-m') s. f.
  • 1Sentiment qui attache du prix à quelqu'un ou à quelque chose. Nous avons une si grande idée de l'âme de l'homme que nous ne pouvons souffrir d'en être méprisés, et de n'être pas dans l'estime d'une âme ; et toute la félicité des hommes consiste dans cette estime, Pascal, Pensées, t. I, p. 249, édit. LAHURE. Il est important de se conserver dans l'estime de son confesseur, Pascal, Prov. 10. Qu'un voisin malicieux à vous ruiner s'apprête, Ou menace votre tête Par des crimes supposés, L'estime a les bras croisés ; Qu'il vous faille pour ressource Un prompt secours de sa bourse Dans quelque péril urgent, L'estime n'a point d'argent, Pellisson, Recueil de pièces galantes, dans RICHELET. Elle n'en parle pas avec beaucoup d'estime, Sévigné, 44. Quel spectacle de voir et d'étudier ces deux hommes [Condé et Turenne], et d'apprendre de chacun d'eux l'estime que méritait l'autre ! Bossuet, Louis de Bourbon. Tous les métiers étaient en estime, Bossuet, Hist. III, 3. Sait-il en sa faveur jusqu'où va votre estime ? Racine, Mithr. II, 1. Vous devez avoir une haute estime pour Idoménée, Fénelon, Tél. XI. La véritable estime est celle qui est distribuée par des hommes dignes d'être estimés eux-mêmes, D'Alembert, Ess. sur la soc. des g. de lett. Œuvres, t. III, p. 102, dans POUGENS. L'estime est un sentiment tranquille et personnel, Marmontel, Fragm. philos. mor. gloire.

    Estime de soi-même, la juste opinion de soi que donne une bonne conscience. La source de toutes ses consolations est dans l'estime de lui-même. L'estime de soi-même est le plus grand mobile des âmes fières ; l'amour-propre fertile en illusions se déguise et se fait prendre pour cette estime, Rousseau, 8e promen.

    Faire estime, estimer, faire cas. Et faire les choses sans art Est l'art dont ils font plus d'estime, Malherbe, VI, 10. Vous méprisez trop Rome, et vous devriez faire Plus d'estime d'un roi qui vous tient lieu de père, Corneille, Nicom. III, 1. Et quelle estime, mon père, voulez-vous que nous fassions du procédé irrégulier de ces gens-là ? Molière, Préc. sc. 5. Certes de Spartacus c'est faire grande estime Que d'oser en mon camp vous commettre à ma foi, Saurin, Spart. III, 4.

    Voltaire a critiqué cette locution ; mais elle est suffisamment justifiée par l'usage et par l'analogie (comparez FAIRE CAS).

    Être perdu d'estime et de réputation, passer pour un homme sans probité et sans honneur.

    Être en grande estime, jouir d'une grande réputation.

  • 2Estime au sens passif, pour l'estime qu'on inspire, bonne réputation, gloire. Mon estime ne dépend point de vous, Vaugelas, Observ. Ainsi vous me rendrez l'innocence et l'estime, Lorsque vous punirez la cause de mon crime, Corneille, Rodog. II, 3. Il faut le délivrer du péril et du crime, Assurer sa puissance et sauver son estime, Corneille, Pomp. I, 1. …Pour éviter le crime D'employer à te peindre un pinceau sans estime, Corneille, Remerc. au roi, en 1663. La grande estime que vos bonnes qualités vous ont donnée a déjà fait le coup le plus important de cette affaire, Retz, Conjur. de Fiesque. Et qu'il eût mieux valu pour moi, pour mon estime, Suivre les mouvements d'une peur légitime, Molière, Dép. am. III, 3. L'estime de modération qu'il avait même parmi les nôtres, Bossuet, Réfut. du cat. de Ferry. Son estime ne sait que trop bien éclater ; Sa gloire va si loin qu'elle est à redouter, Quinault, Bellér. I, 3.

    Mettre en estime, mettre en réputation, rendre digne d'estime. Par quels faits valeureux N'as-tu mis ta gloire en estime ? Malherbe, IV, 5. Et pense auprès de vous se mettre en haute estime, Corneille, Pomp. III, 3. J'y vois la haute estime où sont vos grands exploits, Corneille, D. Sanche, I, 3. La guerre en quelque estime avait mis mon courage, Molière, l'Ét. v, 3.

    Voltaire a critiqué cet emploi d'estime ; sa critique, qui n'est pas valable contre le XVIIe siècle, prouve facilement qu'au XVIIIe cet emploi était en désuétude. Mais, à présent, rien n'empêche d'utiliser cette acception, qui, du reste, appartient aussi au XVIe siècle.

  • 3Opinion, jugement, appréciation. J'ai mal connu César ; mais puisqu'en son estime Un si rare service est un énorme crime…, Corneille, Pomp. IV, 1. C'est de mon jugement avoir mauvaise estime, Que douter si j'approuve un choix si légitime, Molière, Éc. des f. v, 7. Un médisant ne peut réussir, s'il n'est en estime d'abhorrer la médisance, Pascal, Prov. 16. En quelle estime est-il, mon frère, auprès de vous ? - D'homme d'honneur, d'esprit, de cœur et de conduite, Molière, Femm. sav. II, 2. Voyons ce que c'est ; suivant l'espèce de la chose, je ferai l'estime de votre silence, Marivaux, Surprise de l'am. II, 1.
  • 4Évaluation approximative, surtout en termes de mer. Le tailleur [un homme dont on avait démoli la maison pendant son absence] les suit [les arbres] à l'estime, puis croise et ne trouve plus sa maison, Saint-Simon, 59, 237. Les déterminations astronomiques de plusieurs points qui n'étaient connus auparavant que par des estimes, Condorcet, Maurepas. La géographie est bien éloignée de ce degré de perfection : la position d'une grande partie des villes, le cours des fleuves, la forme des côtes, tous ces objets ne sont connus souvent que par des observations grossières, des estimes de voyageurs, des détails d'itinéraires, des comptes inexacts, Condorcet, d'Anville.

HISTORIQUE

XVe s. Et y mourut trente ou quarante gentilshommes d'estime, Commines, VIII, 16.

XVIe s. On ne fait pas moins de tort à l'homme en lui ostant sa bonne estime [réputation] qu'en le despouillant de sa substance, Calvin, Instit. 308. Tout ce que les œuvres ont de valeur et estime, elles l'ont au regard de l'obeissance que nous rendons à Dieu, laquelle seule il regarde, Calvin, ib. 957. Nous devons avoir en estime leur exemple, Calvin, ib. 1006. L'ouvraige, par estime de tous, excedoyt en prix la matiere, Rabelais, Garg. I, 51. Xenagoras ne prit pas ceste mesure à la volée, ny par estime seulement, ains seion les regles de l'art, Amyot, P. AEM. 25. Desquels fonds ils font quatre ou cinq prix appellés estimes ; mettans les plus fertiles et gras à la premiere, De Serres, 12.

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Encyclopédie, 1re édition (1751)

ESTIME, s. f. (Droit natur.) degré de considération que chacun a dans la vie commune, en vertu duquel il peut être comparé, égalé, préféré, &c. à d’autres. On divise l’estime en estime simple, & en estime de distinction.

L’estime simple est ainsi nommée, parce qu’on est tenu généralement de regarder pour d’honnêtes gens tous ceux, qui, par leur conduite, ne se sont point rendus indignes de cette opinion favorable. Hobbes pense différemment sur cet article ; il prétend qu’il faudroit présumer la méchanceté des hommes jusqu’à ce qu’ils eussent prouvé le contraire. Il est vrai, suivant la remarque de la Bruyere, qu’il seroit imprudent de juger des hommes comme d’un tableau ou d’une figure, sur une premiere vûe ; il y a un intérieur en eux qu’il faut approfondir : le voile de la modestie couvre le mérite, & le masque de l’hypocrisie cache la malignité. Il n’y a qu’un très petit nombre de gens qui discernent, & qui soient en droit de prononcer définitivement. Ce n’est que peu-à-peu, & forcés même par le tems & les occasions, que la vertu parfaite & le vice consommé, viennent à se déclarer. Je conviens encore que les hommes peuvent avoir la volonté de se faire du mal les uns aux autres ; mais j’en conclurois seulement, qu’en estimant gens de bien tous ceux qui n’ont point donné atteinte à leur probité, il est sage & sensé de ne pas se confier à eux sans réserve.

Enfin je crois qu’il faut distinguer ici entre le jugement intérieur & les marques extérieures de ce jugement. Le premier, tant qu’il ne se manifeste point au-dehors par des signes de mépris, ne nuit à personne, soit qu’on se trompe ou qu’on ne se trompe point. Le second est legitime, lorsque par des actions marquées de méchanceté ou d’infamie on nous a dispensés des égards & des ménagemens. Ainsi naturellement chacun doit être réputé homme de bien, tant qu’il n’a pas prouvé le contraire : soit qu’on prenne cette proposition dans un sens positif, soit plutôt qu’on l’entende dans un sens négatif, qui se réduit à celui-ci ; un tel n’est pas méchant homme : puisqu’il y a des degrés de véritable probité, il s’en trouve aussi plusieurs de cette probité qu’on peut appeller imparfaite, & qui est si commune.

Le fondement de l’estime simple, parmi ceux qui vivent dans l’état de nature, consiste principalement en ce qu’une personne se conduit de telle maniere, qu’on a lieu de la croire disposée à pratiquer envers autrui, autant qu’il lui est possible, les devoirs de la loi naturelle.

L’estime simple peut être considérée dans l’état de nature, ou comme intacte, ou comme ayant reçu quelque atteinte, ou comme entierement perdue.

Elle demeure intacte, tant qu’on n’a point violé envers les autres, de propos délibéré, les maximes de la loi naturelle par quelqu’action odieuse ou quelque crime énorme.

Une action odieuse, par laquelle on viole envers autrui le droit naturel, porte un si grand coup à l’estime, qu’il n’est plus sûr desormais de contracter avec un tel homme sans de bonnes cautions : je ne sai cependant s’il est permis de juger des hommes par une faute qui seroit unique ; & si un besoin extrème, une violente passion, un premier mouvement, tirent à conséquence. Quoi qu’il en soit, cette tache doit être effacée par la réparation du dommage & par des marques sinceres de repentir.

Mais on perd entierement l’estime simple par une profession ou un genre de vie qui tend directement à insulter tout le monde & à s’enrichir par des injustices manifestes. Tels sont les voleurs, les brigands, les corsaires, les assassins, &c. Cependant si ces sortes de gens, & même des sociétés entieres de pirates, renoncent à leur indigne métier, réparent de leur mieux les torts qu’ils ont faits, & viennent à mener une bonne vie, ils doivent alors recouvrer l’estime qu’ils avoient perdue.

Dans une société civile, l’estime simple consiste à être réputé membre sain de l’état, ensorte que, selon les lois & les coûtumes du pays, on tienne rang de citoyen, & que l’on n’ait pas été déclaré infame.

L’estime simple naturelle a aussi lieu dans les sociétés civiles où chaque particulier peur l’exiger, tant qu’il n’a rien fait qui le rende indigne de la réputation d’homme de probité. Mais il faut observer que comme elle se confond avec l’estime civile, qui n’est pas toûjours conforme aux idées de l’équité naturelle, on n’en est pas moins réputé civilement honnête homme, quoiqu’on fasse des choses qui, dans l’indépendance de l’état de nature, diminueroient ou détruiroient l’estime simple, comme étant opposées à la justice : au contraire on peut perdre l’estime civile pour des choses qui ne sont mauvaises que parce qu’elles se trouvent défendues par les lois.

On est privé de cette estime civile, ou simplement à cause d’une certaine profession qu’on exerce, ou en conséquence de quelque crime. Toute profession dont le but & le caractere renferment quelque chose de deshonnête, ou qui du moins passe pour tel dans l’esprit des citoyens, prive de l’estime civile : tel est le métier d’exécuteur de la haute justice, parce qu’on suppose qu’il n’y a que des ames de bouë qui puissent le prendre, quoique ce métier soit nécessaire dans la société.

L’on est sur-tout privé de l’estime civile par des crimes qui intéressent la société : un seul de ces crimes peut faire perdre entierement l’estime civile, lors, par exemple, que l’on est noté d’infamie pour quelque action honteuse contraire aux lois, ou qu’on est banni de l’état d’une façon ignominieuse, ou qu’on est condamné à la mort avec flétrissure de sa mémoire.

Remarquons ici que les lois ne peuvent pas spécifier toutes les actions qui donnent atteinte civilement à la réputation d’honnête homme ; c’est pour cela qu’autrefois chez les Romains il y avoit des censeurs dont l’emploi consistoit à s’informer des mœurs de chacun, pour noter d’infamie ceux qu’ils croyoient le mériter.

Au reste il est certain que l’estime simple, c’est-à-dire la réputation d’honnête homme, ne dépend pas de la volonté des souverains, ensorte qu’ils puissent l’ôter à qui bon leur semble, sans qu’on l’ait mérité, par quelque crime qui emporte l’infamie, soit de sa nature, soit en vertu de la détermination expresse des lois. En effet comme le bien & l’avantage de l’état rejettent tout pouvoir arbitraire sur l’honneur des citoyens, on n’a jamais pû prétendre conférer un tel pouvoir à personne : j’avouë que le souverain est maître, par un abus manifeste de son autorité, de bannir un sujet innocent ; il est maître aussi de le priver injustement des avantages attachés à la conservation de l’honneur civil : mais pour ce qui est de l’estime naturellement & inséparablement attachée à la probité, il n’est pas plus en son pouvoir de la ravir à un honnête homme, que d’étouffer dans le cœur de celui ci les sentimens de vertu. Il implique contradiction d’avancer qu’un homme soit déclaré infame par le pur caprice d’un autre, c’est-à-dire qu’il soit convaincu de crimes qu’il n’a point commis.

J’ajoûte qu’un citoyen n’est jamais tenu de sacrifier son honneur & sa vertu pour personne au monde : les actions criminelles qui sont accompagnées d’une véritable ignominie, ne peuvent être ni légitimement ordonnées par le souverain, ni innocemment exécutées par les sujets. Tout citoyen qui connoît l’injustice, l’horreur des ordres qu’on lui donne, & qui ne s’en dispense pas, se rend complice de l’injustice ou du crime, & conséquemment est coupable d’infamie. Grillon refusa d’assassiner le duc de Guise. Après la S. Barthélemy, Charles IX. ayant mandé à tous les gouverneurs des provinces de faire massacrer les Huguenots, le vicomte Dorté, qui commandoit dans Bayonne, écrivit au roi : « Sire, je n’ai trouvé parmi les habitans & les gens de guerre, que de bons citoyens, de braves soldats, & pas un bourreau ; ainsi eux & moi supplions V. M. d’employer nos bras & nos vies à choses faisables ». Hist. de d’Aubigné.

Il faut donc conserver très-précieusement l’estime simple, c’est-à-dire la réputation d’honnête homme ; il le faut non-seulement pour son propre intérêt, mais encore parce qu’en négligeant cette réputation on donne lieu de croire qu’on ne fait pas assez de cas de la probité. Mais le vrai moyen de mériter & de conserver l’estime simple des autres, c’est d’être réellement estimable, & non pas de se couvrir du masque de la probité, qui ne manque guere de tomber tôt ou tard : alors si malgré ses soins on ne peut imposer silence à la calomnie, on doit se consoler par le témoignage irréprochable de sa conscience.

Voilà pour l’estime simple, considérée dans l’état de nature & dans la société civile : lisez sur ce sujet la dissertation de Thomasius, de existimatione, famâ & infamiâ. Passons à l’estime de distinction.

L’estime de distinction est celle qui fait qu’entre plusieurs personnes, d’ailleurs égales par rapport à l’estime simple, on met l’une au-dessus de l’autre, à cause qu’elle est plus avantageusement pourvûe des qualités qui attirent pour l’ordinaire quelque honneur, ou qui donnent quelque prééminence à ceux en qui ces qualités se trouvent. On entend ici par le mot l’honneur, les marques extérieures de l’opinion avantageuse que les autres ont de l’excellence de quelqu’un à certains égards.

L’estime de distinction, aussi-bien que l’estime simple, doit être considérée ou par rapport à ceux qui vivent ensemble dans l’indépendance de l’état de nature, ou par rapport aux membres d’une même société civile.

Pour donner une juste idée de l’estime de distinction, nous en examinerons les fondemens, & cela, ou en tant qu’ils produisent simplement un mérite, en vertu duquel on peut prétendre à l’honneur, ou en tant qu’ils donnent un droit, proprement ainsi nommé, d’exiger d’autrui des témoignages d’une estime de distinction, comme étant dûes à la rigueur.

On tient en général pour des fondemens de l’estime de distinction, tout ce qui renferme ou ce qui marque quelque perfection, ou quelque avantage considérable dont l’usage & les effets sont conformes au but de la loi naturelle & à celui des sociétés civiles. Telles sont les vertus éminentes, les talens supérieurs, le génie tourné aux grandes & belles choses, la droiture & la solidité du jugement propre à manier les affaires, la supériorité dans les sciences & les arts recommandables & utiles, la production des beaux ouvrages, les découvertes importantes, la force, l’adresse & la beauté du corps, en tant que ces dons de la Nature sont accompagnés d’une belle ame, les biens de la fortune, en tant que leur acquisition a été l’effet du travail ou de l’industrie de celui qui les possede, & qu’ils lui ont fourni le moyen de faire des choses dignes de loüange.

Mais ce sont les bonnes & belles actions qui produisent par elles-mêmes le plus avantageusement l’estime de distinction, parce qu’elles supposent un mérite réel, & parce qu’elles prouvent qu’on a rapporté ses talens à une fin légitime. L’honneur, disoit Aristote, est un témoignage d’estime qu’on rend à ceux qui sont bienfaisans ; & quoiqu’il fût juste de ne porter de l’honneur qu’à ces sortes de gens, on ne laisse pas d’honorer encore ceux qui sont en puissance de les imiter.

Du reste il y a des fondemens d’estime de distinction qui sont communs aux deux sexes, d’autres qui sont particuliers à chacun, d’autres enfin que le beau sexe emprunte d’ailleurs.

Toutes les qualités qui sont de légitimes fondemens de l’estime de distinction, ne produisent néanmoins par elles-mêmes qu’un droit imparfait, c’est-à-dire une simple aptitude à recevoir des marques de respect extérieur ; desorte que si on les refuse à ceux qui le méritent le mieux, on ne leur fait par-là aucun tort proprement dit, c’est seulement leur manquer.

Comme les hommes sont naturellement égaux dans l’état de nature, aucun d’eux ne peut exiger des autres, de plein droit, de l’honneur & du respect. L’honneur que l’on rend à quelqu’un, consiste à lui reconnoître des qualités qui le mettent au-dessus de nous, & à s’abaisser volontairement devant lui par cette raison : or il seroit absurde d’attribuer à ces qualités le droit d’imposer par elles-mêmes une obligation parfaite, qui autorisât ceux en qui ces qualités se trouvent, à se faire rendre par force les respects qu’ils méritent. C’est sur ce fondement de la liberté naturelle à cet égard, que les Scythes répondirent autrefois à Alexandre : « N’est-il pas permis à ceux qui vivent dans les bois, d’ignorer qui tu es, & d’où tu viens ? Nous ne voulons ni obéir ni commander à personne ». Q. Curce, liv. VII. c. viij.

Aussi les sages mettent au rang des sottes opinions du vulgaire, d’estimer les hommes par la noblesse, les biens, les dignités, les honneurs, en un mot toutes les choses qui sont hors de nous. « C’est merveille, dit si bien Montagne dans son aimable langage, que sauf nous, aucune chose ne s’apprétie que par ses propres qualités...... Pourquoi estimez-vous un homme tout enveloppé & empaqueté ? Il ne nous fait montre que des parties qui ne sont aucunement siennes, & nous cache celles par lesquelles seules on peut réellement juger de son estimation. C’est le prix de l’épée que vous cherchez, non de la gaîne : vous n’en donneriez à l’avanture pas un quatrain, si vous ne l’aviez dépouillée. Il le faut juger par lui-même, non par ses atours ; & comme le remarque très-plaisamment un ancien, savez-vous pourquoi vous l’estimez grand ? vous y comptez la hauteur de ses patins ; la base n’est pas de la statue. Mesurez-le sans ses échasses : qu’il mette à part ses richesses & honneurs, qu’il se présente en chemise. A-t-il le corps propre à ses fonctions, sain & alegre ? Quelle ame a-t-il ? est elle belle, capable, & heureusement pourvûe de toutes ses pieces ? est-elle riche du sien ou de l’autrui ? la fortune n’y a elle que voir ? si les yeux ouverts, elle attend les espées traites ; s’il ne lui chaut par où lui sorte la vie, par la bouche ou par le gosier ? si elle est rassise, équable, & contente ? c’est ce qu’il faut voir ». Liv. I. ch. xlij. Les enfans raisonnent plus sensément sur cette matiere : Faites bien, disent-ils, & vous serez roi.

Reconnoissons donc que les alentours n’ont aucune valeur réelle ; concluons ensuite que quoiqu’il soit conforme à la raison d’honorer ceux qui ont intrinsequement une vertu éminente, & qu’on devroit en faire une maxime de droit naturel ; cependant ce devoir considéré en lui même, doit être mis au rang de ceux dont la pratique est d’autant plus loüable, qu’elle est entierement libre. En un mot, pour avoir un plein droit d’exiger des autres du respect, ou des marques d’estime de distinction, il faut, ou que celui de qui on l’exige soit sous notre puissance, & dépende de nous ; ou qu’on ait acquis ce droit par quelque convention avec lui ; ou bien en vertu d’une loi faite ou approuvée par un souverain commun.

C’est à lui qu’il appartient de régler entre les citoyens les degrés de distinction, & à distribuer les honneurs & les dignités ; en quoi il doit avoir toûjours égard au mérite & aux services qu’on peut rendre, ou qu’on a déjà rendu à l’état : chacun après cela est en droit de maintenir le rang qui lui a été assigné, & les autres citoyens ne doivent pas le lui contester. Voyez Considération.

L’estime de distinction ne devroit être ambitionnée qu’autant qu’elle suivroit les belles actions qui tendent à l’avantage de la société, ou autant qu’elle nous mettroit plus en état d’en faire. Il faut être bien malheureux pour rechercher les honneurs par de mauvaises voies, ou pour y aspirer seulement afin de satisfaire plus commodément ses passions. La véritable gloire consiste dans l’estime des personnes qui sont elles-mêmes dignes d’estime, & cette estime ne s’accorde qu’au mérite. « Mais (dit la Bruyere) comme après le mérite personnel ce sont les éminentes dignités & les grands titres, dont les hommes tirent le plus de distinction & le plus d’éclat, qui ne sait être un Erasme, peut penser à être évêque ». Article de M. le Chevalier de Jaucourt.

* Estime, (Marine.) c’est le calcul que fait le pilote de la route & de la quantité du chemin du vaisseau. La route d’un vaisseau étant, comme elle l’est presque toûjours, oblique au méridien du lieu, il se forme un triangle rectangle dont elle est l’hypothénuse ; les deux autres côtés sont le chemin fait dans le même tems en longitude & en latitude. La latitude est connue par l’observation de la hauteur de quelque astre. On a par la boussole l’angle de la route, avec un côté du triangle ; on a la route en estimant la vîtesse du vaisseau pendant un tems donné, d’où se tire très-aisément la quantité de la longitude.

La difficulté consiste dans l’estime de la vîtesse du vaisseau. Pour l’avoir on jette le loch, piece de bois attachée à une ficelle, que l’on devide à mesure que le vaisseau s’éloigne (Voyez Loch) ; car la mer n’ayant point de mouvement vers aucun endroit, le loch y demeure flotant & immobile, & devient un point fixe par rapport auquel le vaisseau a plus ou moins de vîtesse. Mais cette supposition cesse, si l’on est dans un courant : alors on est exposé à prendre pour vîtesse absolue, ce qui n’est que vîtesse relative ; savoir la différence en vîtesse du loch & du vaisseau. Erreur dangereuse. Cependant quand on auroit les longitudes par l’observation céleste, le ciel se couvrant quelquefois pour plusieurs jours, il en faudroit toûjours venir à la pratique de l’estime & du loch, qui ne sera jamais qu’un tatonnement. Mémoires de l’académ. 1702. Voyez Navigation, &c.

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Étymologie de « estime »

Voy. ESTIMER ; wallon, astème, astome, supputation ; provenç. et espagn. estima ; italien, stima.

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Déverbal sans suffixe de estimer.
Wiktionnaire - licence Creative Commons attribution partage à l’identique 3.0

Phonétique du mot « estime »

Mot Phonétique (Alphabet Phonétique International) Prononciation
estime ɛstim

Fréquence d'apparition du mot « estime » dans le journal Le Monde

Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.

Citations contenant le mot « estime »

  • Le monde estime peu celui qui paie peu.
    Luigi Settembrini — Le Ricordanze
  • L'importance sans mérite obtient des égards sans estime.
    Sébastien Roch Nicolas, dit Nicolas de Chamfort — Maximes et pensées
  • On est rarement maître de se faire aimer, on l'est toujours de se faire estimer.
    Bernard Le Bovier de Fontenelle — Entretiens sur la pluralité des mondes
  • La moindre défiance est un manque d'estime.
    Pierre Claude Nivelle de La Chaussée — La gouvernante
  • Tout ce qui est selon la nature est digne d'estime.
    Cicéron — De finibus
  • Je pense avoir les opinions bonnes et saines ; mais qui n'en croit autant des siennes ? L'une des meilleures preuves que j'en aie, c'est le peu d'estime que je fais de moi.
    Michel Eyquem de Montaigne — Essais, II, 17
  • Un programme quotidien bien réalisé : voilà qui rehausse l’estime de soi.
    Anonyme
  • Nous louons les gens à proportion de l'estime qu'ils ont pour nous.
    Montesquieu — Cahiers
  • La jalousie, c'est un manque d'estime pour la personne qu'on aime.
    Ivan Alekseïevitch Bounine — Le Sacrement de l'amour, II
  • Quand on sent qu'on n'a pas de quoi se faire estimer de quelqu'un, on est bien près de le haïr.
    Vauvenargues — Réflexions et maximes
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Traductions du mot « estime »

Langue Traduction
Anglais estimates
Espagnol valorado
Italien valutato
Allemand geschätzt
Chinois 重视
Arabe قيمة
Portugais valorizado
Russe ценный
Japonais 大切な
Basque baloratzen
Corse valutatu
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Synonymes de « estime »

Source : synonymes de estime sur lebonsynonyme.fr

Antonymes de « estime »

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Estime

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