La langue française

Accueil > Dictionnaire > Définitions du mot « garder »

Garder

Définitions de « garder »

Trésor de la Langue Française informatisé

GARDER, verbe trans.

I. − Tenir quelqu'un ou quelque chose en sa garde.
A. − Accorder à quelqu'un ou à quelque chose une protection attentive et diligente.
1. [Le compl. d'obj. dir. désigne un animé]
a) Emploi trans.
Veiller sur la santé, le bien-être de quelqu'un. Garder un enfant, un vieillard, un malade. MmeBarucchi veut bien que je le garde [son petit garçon] ici, pour que je ne me fasse pas de mauvais sang après lui (Colette, Music-hall,1913, p. 148).
Veiller sur la sécurité de quelqu'un. Garder un monarque, un ministre. Jamais je ne tuerai César (...). Les dieux gardent César! (Dumas père, Caligula,1837, III, 5, p. 90).
Locutions
Garder qqn de/contre + subst.Protéger quelqu'un de/contre un danger physique ou moral. Le Dieu clément qui nous gardera du mal (Verlaine, Œuvres compl., t. 1, Jadis, 1884, p. 375).Cette aberration douce, cette paisible sauvagerie qui garde l'enfant tout jeune contre la peur de la mort et du sang (Colette, Mais. Cl.,1922, p. 94) :
1. ... je ne suis pas gardée contre la blessure, et je ne suis pas gardée contre la prison, et je ne suis pas gardée contre la mort. Péguy, Tapisserie Ste Geneviève et J. d'Arc,1913, p. 307.
(Que) Dieu, (le Seigneur...) nous (vous...) garde de! « Allah nous garde des djins!... » (Farrère, Homme qui assass.,1907, p. 203).[P. ell., en guise de salut] (Que) Dieu (le Seigneur...) vous garde! Dieu vous garde, messire Gringoire (Banville, Gringoire,1866, IV, p. 28).
Rem. La plupart des dict. gén. note les graphies gard ou gart qui sont des formes anc. du subj. (cf. Littré).
b) Emploi pronom.
Être sur ses gardes, prêt à se défendre. C'était à son ennemi de se garder (Dumas père, Monte-Cristo,1848, IV, 8, p. 114).
Spécialement
[Au jeu de cartes] Se garder à carreau*.
[Dans un assaut, aux échecs, à l'escrime] :
2. La partie [d'échecs] s'engageait entre les deux vieux joueurs (...). − Excellence, vous vous gardez mal... − Possible... je l'ai voulu ainsi pour développer mon Fou. Morand, Folle amour.,1956, p. 10.
Locutions
Se garder de + inf.S'abstenir de faire quelque chose. − « Putain de temps! » grommelle l'hercule en sueur, sans interrompre son travail. Loutre, lui, se garde d'acquiescer (Martin du G., Vieille Fr.,1933, p. 1020).
Vieilli, littér. [Avec ell. du pron. pers.] :
3. Pour user des personnes âgées et de ceux-ci, faites-vous agréable, plaisez. Gardez de prétendre à quelque supériorité; le mérite ne suffit pas à conquérir les plus honnêtes. Barrès, Barbares,1888, p. 187.
Vieilli, littér. Garder que... (ne) + verbe au subj.Avoir soin qu'une chose soit évitée. Sors, sors, maintenant, et garde que personne ne te voie (A. Dumas père, Henri III,1829, IV, 1, p. 178).
2. [Le compl. d'obj. dir. désigne un inanimé abstr. ou concr.]
a) Garder qqc. de, contre qqc.Veiller à ce qu'une chose ne subisse aucun dommage. Il [l'arbre] couvre le sol de ses toits étagés, il le garde de l'érosion des grêles et des pluies (Pesquidoux, Livre raison,1925, p. 179).Une proie à surveiller, un trésor à garder (L. de Vilmorin, Retour Érica,1946, p. 81).
Loc. fig., vieilli. Garder les balles, les manteaux. Attendre dehors, faire le guet pendant que d'autres s'amusent ou commettent un forfait. Tu ne trouveras pas mauvais, Léopold, que je change d'avis, et que je reste ici à garder les manteaux (Balzac, A. Savarus,1842, p. 36).
En donner à garder à qqn. Berner quelqu'un, lui en faire accroire. Bah! bah! on ne nous en donne pas à garder. Personne n'est sorti (Mérimée, Théâtre C. Gazul,1825, p. 255).
b) Veiller sur un lieu, en défendre l'accès. Il [le chef de chantier] ne quitte le chantier [au moment du tir des coups de mine] que lorsqu'il a été (...) évacué et qu'il a l'assurance que toutes les issues sont gardées (J. Cahen, Bruet, Carrières,1926, p. 107) :
4. Ce n'est pas parce que je suis pauvre et que je garde la porte d'un riche qu'il m'est cruel de garder cette porte, c'est parce que garder une porte est cruel, que la bise est froide, que mon fusil est lourd, que ma femme s'ennuie, que mon enfant crie, que ma vie s'use et s'enfuit. Mussetds Le Temps,1831, p. 91.
B. − Empêcher qu'une personne ou un animal ne s'échappe.
1. [Le compl. d'obj. dir. désigne une ou plusieurs pers. captives] Moreau s'était même abaissé jusqu'à garder prisonniers, au Palais du Luxembourg, les deux seuls hommes de cœur du Directoire (Erckm.-Chatr., Hist. paysan, t. 2, 1870, p. 522).M. Félix Faure (...) a laissé MM. Méline et Billot garder au bagne un homme qu'il sait condamné en violation de la loi (Clemenceau, Iniquité,1899, p. 456).
Garder qqn à vue. Retenir quelqu'un pendant un court délai à la disposition de la police ou d'un tribunal. Elle demeura (...) gardée à vue aux Peuples, comme une prisonnière (Maupass., Une vie,1883, p. 211).
2. [Le compl. d'obj. dir. désigne un ou plusieurs animaux] Surveiller dans un lieu non clos. Madame, il y a une madame bergère qui garde ses moutons là-haut au bout du chemin et qui file de la laine (Péguy, Myst. charité,1910, p. 17).
Au fig. Nous n'avons pas gardé les vaches (les cochons...) ensemble. Ne soyez pas si familier (nous ne sommes pas assez liés pour cela). Nous n'avons pas gardé les cochons ensemble, dit le régisseur (Balzac, Tén. affaire,1841, p. 48).
3. P. anal. [Le suj. et le compl. d'obj. dir. désignent une chose] Trois rayons adossés aux cyprès qui gardent le bassin (Larbaud, Enfantines,1918, p. 136).
C. − Maintenir en bon état une chose périssable, destructible. Ce vin est si délicat qu'on ne pourra le garder. Dans les chaleurs on ne peut garder la viande (Littré).
Emploi pronom. à sens passif. Se conserver, ne pas se gâter. Ça se garde très bien la choucroute, tu sais... (Triolet, Prem. accroc,1945, p. 45).
II. − Conserver quelque chose ou quelqu'un par devers soi.
A. − Posséder encore, ne pas se dessaisir de quelque chose.
1. Garder qqc.Je garde le bibelot. − Gardez-le (Hugo, Travaill. mer.,1866, p. 172).
En partic.
a) [Le compl. d'obj. dir. désigne un élément de l'habill.] Il garde ses braies, mais quitte sa chemise (Faral, Vie temps st Louis,1942, p. 142) :
5. Il était en tenue de jour, son sabre sur la banquette, et il avait des éperons. On ne garde pas d'éperons à bord. Benoit, Atlant.,1919, p. 26.
b) Ne rien garder. Vomir. Je suis malade comme jamais, je ne puis rien garder (Verlaine, Corresp., t. 3, 1895, p. 243).
c) Garder un œil, garder l'œil sur qqn/qqc. Surveiller quelqu'un/quelque chose du regard :
6. le chinois. − Cependant je garde un œil sur ce petit bois de pinasses. don rodrigue. − Et moi, je gardel'œil sur toi, cher Isidore. Claudel, Soulier, 1929, 1rejourn., 7, p. 677.
d) Garder une entaille, une cicatrice... Conserver la trace de cette entaille, de cette cicatrice. Elle gardait sur ses traits les stigmates de son émotion (Martin du G., Thib., Belle sais., 1923, p. 965).
Au fig. Lorsque l'échine humaine a trop fait la courbette, Elle en garde le pli, quoi que l'on s'en promette (Augier, Jeunesse,1858, p. 332).Besançon, où je fais ma première halte, garde l'empreinte de la féodalité pesante d'une république ecclésiastique (Michelet, Chemins Europe,1874, p. 391).
2. Garder qqc. (à qqn).Mettre quelque chose en réserve pour soi ou pour d'autres. Garde ton argent, garde : on n'en a jamais de trop (Dumas père, Monte-Cristo, t. 1, 1846, p. 19).Il était convenu que la première arrivée garderait des chaises (Gyp, Leurs âmes,1895, p. 84).
Loc. fig.
a) Garder son cœur (son amour...) à qqn/qqc. Les choses qu'on a une fois quittées, à quoi bon leur garder son cœur?... (Claudel, Feuilles Saints,1925, p. 597).Cf. aussi se garder, infra.
b) Garder à qqn un chien* de sa chienne.
c) Garder une dent* à/contre qqn.
d) Garder qqc. pour la bonne bouche*.
e) Garder une poire pour la soif. Mettre quelque chose en réserve pour l'avenir. Le banquier (...) conseilla fortement à Roguin de garder une poire pour la soif (Balzac, C. Birotteau,1837, p. 84).
3. Garder qqn
a) Emploi trans.
Garder qqn dans ses bras, p. méton. garder la main de qqn dans la sienne, garder les doigts de qqn dans les siens. Il lui gardait un instant les doigts entre les siens (Zola, Assommoir,1877, p. 613).
Au fig. Garder une personne en main. La contrôler. S'il contrôle encore quelques éléments, il doit les faire agir pour les garder en main (Saint-Exup., Pilote guerre,1942, p. 270).
Retenir quelqu'un près de soi, en sa compagnie. J'ai dû garder Brague quelques minutes, lui offrir du café, le présenter à mes convives (Colette, Vagab.,1910, p. 108).Je gardai à dîner le général Nivelle (Joffre, Mém., t. 2, 1931, p. 420).
Garder qqn (à son service). C'est un excellent coiffeur, je le garderai (Ac.1878).
b) Emploi pronom. Se réserver (pour quelqu'un/pour quelque chose). Mon Cascaret, c'est-à-dire le fiancé en question, se garde pour sa fiancée (Sand, Corresp., t. 4, 1858, p. 155).Le voyeur ne se livre pas (...) il fait le mal et il le sait; il possède l'autre à distance et il se garde (Sartre, Baudelaire,1947, p. 88).
4. Rester au même endroit. Me voici grippé, forcé de garder la chambre quelques jours (Gide, Corresp. [avec Valéry], 1909, p. 420) :
7. − Elle est souvent malade? − Je ne l'avais jamais vue garder le lit toute la journée... Simenon, Vac. Maigret,1948, p. 73.
En partic., ART MILIT.
a) Garder les rangs. ,,Demeurer dans les rangs`` (Littré).
b) Garder les arrêts. Rester dans le lieu où l'on a été mis aux arrêts. Il [mon père] m'a déclaré que je garderais les arrêts jusqu'à son retour du prétoire, et il m'a enfermé (Augier, MmeCaverlet,1876, p. 462).
B. − Au fig.
1. [Le compl. d'obj. dir. désigne un inanimé abstr.]
a) Conserver en soi une impression. Les échos d'un passé merveilleux dont nous gardons le souvenir (Green, Journal,1941, p. 178).
b) Taire une connaissance, une impression... Gardez vos réflexions pour vous (Mauriac, Asmodée,1938, I, 3, p. 22) :
8. ... le docteur a su garder le secret du poste émetteur caché dans le village. Et le village garde le secret des parachutages. Triolet, Prem. accroc,1945, p. 389.
P. anal. [Le suj. désigne une chose] Couvert de hiéroglyphes qui gardent leur secret depuis tant de siècles (Staël, Corinne, t. 1, 1807, p. 243).
2. Conserver le même état, rester dans la même situation, la même attitude.
a) Garder + subst.
[L'obj. désigne une situation concr.] Garder l'allure, l'équilibre. Le modèle, assis sur un tabouret très haut, gardait la pose. C'était une longue fille brune (A. France, Lys rouge,1894, p. 317).
[L'obj. désigne un état abstr. ou un état d'esprit] Garder l'anonymat, garder son sérieux, garder les pieds sur terre. Le médecin garde peu d'espoir, madame, et Georges vous attend! (Maupass., Contes et nouv., t. 2, MmeHermet, 1887, p. 1130).J'ai eu quelque mérite à garder ma patience (Bloy, Journal,1899, p. 365) :
9. ... il ne profite jamais d'une discussion pour s'improviser une opinion; le plus souvent il garde le silence... Martin du G., Devenir,1909, p. 36.
b) Garder + subst. + adj. attribut du compl. d'obj. dir.Il s'efforçait de garder sa voix tendre, ses gestes câlins (Zola, Pot-Bouille,1882, p. 21).Le vieux comte garda quelques instants les yeux clos (Gide, Caves,1914, p. 729) :
10. Sans doute le gouvernement avait-il le devoir de garder la tête froide. Mais passer l'éponge sur tant de crimes et d'abus c'eût été laisser un monstrueux abcès infecter pour toujours le pays. De Gaulle, Mém. guerre,1959, p. 107.
3. [Le compl. d'obj. dir. désigne une norme, une valeur soc., relig., etc., qu'il ne faut pas transgresser] Pense à l'enfer qui t'attend si tu ne gardes pas désormais une bonne conduite (Maupass., Une Vie,1883, p. 126).
Locutions
a) Garder les apparences*.
b) Garder les (ses) distances*.
c) Garder la mesure. Ne pas franchir les limites imposées par un événement, une circonstance. Dieu, certe, a des écarts d'imagination; Il ne sait pas garder la mesure (Hugo, Art d'être gd-père,1877, p. 63).
d) Garder son rang. Se conformer aux règles, aux devoirs imposés par son rang. Un Royal-allemand doit garder son rang (Erckm.-Chatr., Hist. paysan, t. 1, 1870, p. 317).
Prononc. et Orth. : [gaʀde], (il) garde [gaʀd]. Ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Fin du xes. « regarder » (Passion, éd. D'A. S. Avalle, 259); 2. a) 2emoitié du xes. « se tenir sur ses gardes (vis-à-vis de Dieu) en se conduisant bien » (S. Léger, 70 ds Henry Chrestomathie t. 1, p. 10, v. DEAF s.v. garder, col. 185, 24); b) ca 1050 « prendre soin de (une personne) » (Alexis, éd. Chr. Storey, 152); ca 1145 « id. (des animaux) » (Wace, Conception N.D., éd. W. R. Ashford, 299); c) ca 1130 « rester dans un lieu pour en interdire l'accès, pour le protéger » (Paraphrase du Cantique des cantiques, éd. E. Koschwitz, 43); d) ca 1165 soi garder de « prendre garde à, se méfier de » (Benoit de Ste-Maure, Troie, éd. L. Constans, 3640); e) 1269-78 garder la chambre, le lit, etc. (Jean de Meun, Rose, éd. F. Lecoy, 12513); f) 1334 « conserver (une chose périssable) en bon état, (l') empêcher de se corrompre » (Reg. de la loy, 1332-35, fo78 vo, A. Tournai ds Gdf. Compl.); 3. ca 1100 « surveiller (un prisonnier, un otage), pour l'empêcher de s'enfuir » (Roland, éd. J. Bédier, 3849); 4. a) ca 1135 « mettre de côté, en réserve » (Couronnement Louis, éd. Y. G. Lepage, réd. AB, 432) : b) ca 1145 « garder dans son intégrité (son vœu, sa foi, etc.) » (Wace, Conception N.D., 692); c) ca 1265 absol. « conserver pour soi, ne pas se dessaisir de » (Brunet Latin, Trésor, éd. F. J. Carmody, p. 192, 22); d) 1675 « garder (une personne) à son service » (La Rochefoucauld, Réflexions ou sentences et maximes morales, 396 ds Œuvres, éd. D. L. Gilbert, t. 1, p. 180); 1738 « retenir (une personne) avec soi » (Marivaux, Fausses confidences, III, 12 ds Littré); 5. ca 1145 « observer, respecter, suivre (une règle, un ordre, etc.) » (Wace, Conception N.D., 1528). Du germ. occid. *wardôn « regarder vers », cf. l'a. h. all. warten « regarder; se garder de », m. h. all. warten « regarder; prendre soin de », m. néerl. waerden « veiller sur; monter la garde; se garder de ». Dans les langues romanes, le mot a pris les mêmes sens principaux « regarder » et « surveiller, protéger »; en fr., celui de « regarder » s'est perdu au profit des dér. esgarder (v. égard) et regarder*. Pour la date de l'empr. du mot germ. par les langues romanes, v. DEAF, s.v. garder, col. 167-168. Fréq. abs. littér. : 15 227. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 18 204, b), 23 505; xxes. : a) 25 176, b) 21 488. Bbg. Quem. DDL t. 2.

Wiktionnaire

Verbe - ancien français

garder \Prononciation ?\

  1. Variante de guarder.

Verbe - français

garder \ɡaʁ.de\ transitif 1er groupe (voir la conjugaison)

  1. Veiller ou surveiller étroitement.
    • Contrairement à ses frères, […], qui marchaient dans les pas de leur géniteur, Michele ne se voyait pas toute sa vie garder les chèvres et les mulets, […]. — (Gérard de Cortanze, Banditi, page 33, Albin Michel, 2004)
    • Garder un retranchement, une position.
    • La police garde la maison depuis quelques jours.
    • Garder les troupeaux, les vaches, les oies.
    • On l’a chargée de garder les enfants.
    • Un peloton de cavaliers gardaient la personne du roi.
    • Garder des prisonniers.
    • Que Dieu te garde !
    • Garder un malade, une femme en couches, se tenir assidûment auprès d’eux pour les soigner et les servir.
  2. (En particulier) Préserver de toute atteinte, de tout danger.
    • Certains prétendaient déjà que les casques leur feraient tomber les cheveux. D’autres entrevoyaient qu’ils les garderaient au contraire des rhumes de cerveau. — (Léonce Bourliaguet, Les aventures du petit rat Justin, Société universitaire d’Éditions et de Librairie, 1935, pages 14-15.)
    • Il ne suffit pas de se laver les mains avant chaque repas et de respecter le Sabbat pour se garder du péché. — (Eric-Emmanuel Schmitt, L'Évangile selon Pilate, Albin Michel, 2000. Prologue)
  3. Retenir en sa possession.
    • Ces gens là, quelque pitoyables que nous nous montrions pour eux, nous garderont jusqu'au bout la même haine inexpiable ; […]. — (Charles Le Goffic, Bourguignottes et pompons rouges, 1916, p.59)
    • Ne les trouvant pas, ils en concluraient qu’il les avait gardés et ils le pourchasseraient. Il n’avait donc qu’à rester tranquillement à l’affût… Est-ce que rien ne clochait dans ce plan ? — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 361 de l’édition de 1921)
    • Garder ses habitudes.
    • Garder le silence.
    • Avoir de la peine à garder son sérieux.
    • Garder rancune à quelqu’un, lui garder de la haine.
    • Garder une consigne.
    • Ces chiens gardent la bonne voie signifie qu’ils gardent la bonne route, sans se laisser égarer et sans prendre le change.
    • Garder un secret. Ne pas le révéler.
    • Gardez cela pour vous. Ne le répétez pas.
    • C’est bon, gardez la monnaie. (Le pourboire).
  4. (En particulier) Retenir quelqu’un auprès de soi.
    • Je l’ai gardé huit jours à la campagne.
    • Je vous garde à dîner !
    • Accordez-moi un moment d’entretien, je ne vous garderai pas longtemps.
    • Cet industriel a gardé tout son personnel.
    • J’ai gardé ce domestique douze ans.
  5. Ne pas quitter.
    • Le chien, qui se faisait vieux et n'aimait point à découcher, était, comme d'habitude, rentré dès le premier soir et gardait le coin du feu, car on était en hiver. — (Louis Pergaud, Le retour, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
    • Garder la chambre. — Garder le lit.
    • (Militaire) Garder les rangs, rester à l’alignement.
    • Garder son rang, soutenir avec dignité son rang, son état.
    • Garder son chapeau sur la tête.
    • Garder son pardessus, ses gants.
  6. Mettre de côté, en réserve, conserver.
    • Vous ne savez pas ce que Dieu vous garde, ce que la Fortune vous garde, se dit à une personne qui est dans l’affliction, dans le malheur, pour faire entendre qu’il peut lui arriver des consolations, que sa condition peut devenir meilleure.
    • On se sert aussi de la même locution pour mettre en garde contre les chances mauvaises que peut réserver l’avenir.
    • — Est-ce raisonnable d’être heureux ainsi ? Qui sait ce que demain nous garde ? — (Émile Zola, Le Docteur Pascal, G. Charpentier, 1893, chapitre X)
    • Gardez ces restes pour demain.
    • On lui gardera quelque chose pour dîner.
    • Je garde cet argent pour mon voyage.
    • Je garde ce trait pour la fin.
    • Il garde ses faveurs pour ceux qui lui sont dévoués.
    • On ne peut pas garder plus longtemps ce gibier, il faut le manger.
    • Ce vin ne se gardera pas.
    • Gardez soigneusement ces papiers, ils pourront vous être utiles.
Wiktionnaire - licence Creative Commons attribution partage à l’identique 3.0

Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition (1932-1935)

GARDER. v. tr.
Empêcher qu'une chose ne se perde, ne se gâte, ne disparaisse. On ne peut pas garder plus longtemps ce gibier, il faut le manger. Ce vin ne se gardera pas. Gardez soigneusement ces papiers, ils pourront vous être utiles. En parlant des Êtres animés, il signifie Préserver de toute atteinte, de tout danger, veiller à leur conservation. Garder les troupeaux, les vaches, les oies. On l'a chargée de garder les enfants. Un peloton de cavaliers gardaient la personne du roi. Par extension, Chasse gardée. Ce que Dieu garde est bien gardé. Garder un retranchement, une position. Fig. et fam., Avoir gardé les vaches ensemble, Avoir les mêmes origines, les mêmes habitudes. Il oublie que nous n'avons pas gardé les vaches ensemble. Prov. et fig., Quand chacun fait son métier les vaches sont bien gardées, en sont mieux gardées. À chacun son métier, les vaches seront bien gardées, Toutes choses vont bien lorsque chacun ne se mêle que de ce qu'il doit. Garder un malade, une femme en couches, Se tenir assidûment auprès d'eux pour les soigner et les servir.

GARDER DE signifie particulièrement Préserver, garantir de. Son expérience le garda de cette faute, de tomber dans cette faute. Dieu vous garde de pareils amis. On dit dans le même sens, par souhait : Dieu vous garde du mal; Dieu vous en garde, et absolument : Dieu vous garde; Dieu vous veuille bien garder. Fam., Dieu vous garde se disait autrefois, par forme de salutation, à des inférieurs, lorsqu'on les abordait ou qu'on en était abordé. Il se disait aussi quelquefois, en riant, d'égal à égal.

GARDER signifie aussi Retenir en sa possession. Garder copie d'une lettre, d'un acte, en garder le double. C'est un de ces emplois que l'on tient à garder. Cet industriel a gardé tout son personnel. J'ai gardé ce domestique douze ans. Fig., Garder sa foi. Garder ses habitudes. Garder le silence. Avoir de la peine à garder son sérieux. Garder rancune à quelqu'un, lui garder de la haine. Garder une consigne. Ces chiens gardent la voie, gardent la bonne voie signifie qu'Ils gardent la bonne route, sans se laisser égarer et sans prendre le change. Fig., Garder son rang, Soutenir avec dignité son rang, son état. Fig. et fam., En donner à garder à quelqu'un, Lui en faire accroire. Fig., Garder un secret. Ne pas le révéler. On dit dans le même sens Gardez cela pour vous. Fig., Garder les apparences, Conserver les signes extérieurs d'un sentiment qu'on n'a plus. À la suite de leur brouille, ils se sont séparés, mais en gardant les apparences. Fig., Toute proportion gardée, En tenant compte de l'inégalité, de la différence relative des deux termes de comparaison. Toute proportion gardée, ce devis est d'un prix moins élevé que cet autre.

GARDER signifie, par extension, Retenir quelqu'un auprès de soi. Je l'ai gardé huit jours à la campagne. Je vous garde à dîner. Accordez-moi un moment d'entretien, je ne vous garderai pas longtemps. Il signifie spécialement Mettre de côté, en réserve. Gardez ces restes pour demain. On lui gardera quelque chose pour dîner. Je garde cet argent pour mon voyage. Je garde ce trait pour la fin. Il garde ses faveurs pour ceux qui lui sont dévoués. Fig., Garder une poire pour la soif, Ménager, réserver quelque chose pour les besoins à venir. Fig., Vous ne savez pas ce que Dieu vous garde, ce que la Fortune vous garde, se dit à une personne qui est dans l'affliction, dans le malheur, pour faire entendre qu'il peut lui arriver des consolations, que sa condition peut devenir meilleure. On se sert aussi de la même locution pour mettre en garde contre les chances mauvaises que peut réserver l'avenir. Fig., et fam., La garder bonne à quelqu'un, Conserver du ressentiment contre quelqu'un et attendre l'occasion de se venger. Après ce qu'il m'a fait, je la lui garde bonne. Garder des prisonniers, Les surveiller étroitement, de peur qu'ils ne s'échappent. Par extension, Garder une porte. La police garde la maison depuis quelques jours. Faire garder les avenues d'un parc.

GARDER signifie encore, par extension, Ne pas s'éloigner de, ne pas quitter. Garder la chambre. Garder le lit. Garder le coin du feu. En termes militaires, Garder les rangs, Rester à l'alignement. On dit dans un sens analogue Garder son chapeau sur la tête. Garder son pardessus, ses gants.

SE GARDER DE signifie Prendre garde, se préserver de quelque chose. Gardez-vous bien de tomber. Gardons-nous de rien faire qui puisse nous compromettre. Je me garderai bien d'en manger. Se garder à carreau. Voyez CARREAU.

Littré (1872-1877)

GARDER (gar-dé) v. n.
  • 1Prendre garde, avoir soin qu'une chose soit évitée. À ces honteux moyens gardez de recourir, Corneille, Rodog. III, 2. Mon Dieu, Éraste, gardons d'être surpris ; je tremble qu'on ne nous voie ensemble, Molière, M. de Pourc. I, 3. Rentrez dans la maison et gardez de rien dire, Molière, Éc. des f. v, 1. Gardez donc de donner ainsi que dans Clélie L'air ni l'esprit français à l'antique Italie, Boileau, Art p. III. Gardez de négliger Une amante en fureur qui cherche à se venger, Racine, Andr. IV, 6. Ah ! seigneur, ah ! du moins, gardez de jamais croire…, Voltaire, Zaïre, IV, 2.

    Garder avec que, sans ne consécutif. J'ai des gens là dehors qui gardent qu'on écoute, Et je puis vous parler en toute sûreté, Corneille, Suite du Ment. III, 1. Adieu, sors, et surtout garde bien qu'on te voie, Corneille, Cid, III, 4. Gardons bien que, par nulle autre voie, elle en apprenne jamais rien, Molière, Am. magn. I, 1. Gardez qu'elle résiste à sa félicité, Voltaire, Oreste, II, 4.

    Garder avec que et ne consécutif. Gardez qu'une voyelle à courir trop hâtée Ne soit d'une voyelle en son chemin heurtée, Boileau, Art p. I. Gardez qu'avant le coup votre dessein n'éclate, Racine, Andr. III, 1. Gardez que ce départ ne leur soit révélé, Racine, Iphig. IV, 10. Gardez qu'on ne vous voie, Voltaire, Oreste, IV, 5.

  • 2 V. a. Prendre garde, surveiller, prendre soin. La femme qui gardait votre enfant. Je lui ai donné mon cheval, ma montre à garder. Garder les bois, les vignes, la chasse. Le duc de Marlborough faisait garder très soigneusement tous les domaines de ce Fénelon archevêque de Cambrai, citoyen de toute l'Europe par son amour du genre humain, Voltaire, Tactique, Note.

    Fig. Garder le mulet, attendre à une porte avec impatience, se morfondre pendant que la personne attendue est à ses affaires ou à ses divertissements. Et par frayeurs ou pour s'ébattre Me firent garder le mulet, Sarrasin, Poésies, dans LE ROUX, Dict. comique.

    Fig. Garder les manteaux, faire le guet ou demeurer à ne rien faire, tandis que ceux avec qui on est venu se divertissent ou commettent quelque délit.

    Fig. Garder les balles, s'est dit comme garder les manteaux. Et moi, durant ce temps, je garderai les balles ? Corneille, Place roy. II, 7.

    Terme de manége. Garder ou observer le terrain, se dit du cheval qui suit la même piste sans se serrer ni s'élargir.

  • 3Prendre garde que des prisonniers ne s'évadent. Il fut étroitement gardé. Dis-lui qu'il me les garde en la salle prochaine, Corneille, Héracl. v, 3. On croit pouvoir s'assurer des autres princes, et on en fait des coupables en les traitant comme tels ; mais où garder des lions toujours prêts à rompre leurs chaînes ? Bossuet, le Tellier. J'ai su tromper les yeux par qui j'étais gardé, Racine, Phèdre, III, 5. Il nous le faut garder jour et nuit et de près ; Autrement, serviteur, et mon homme est aux plaids, Racine, Plaid. I, 1.

    Garder à vue, garder sans cesser jamais d'avoir l'œil sur la personne gardée. Il pensait que Léonor serait mise dans un couvent, ou du moins qu'elle serait gardée à vue, que selon toutes les apparences il ne la reverrait plus, Lesage, Diable boit. chap. 5. Je vous réponds de la garder à vue, Dancourt, la Métempsyc. I, 3.

    Fig. Le roi me garde à vue : et je ne vois plus qui que ce soit, Maintenon, Lett. au card. de Noailles, 22 août 1699.

    Terme de marine. Garder un navire, ne pas le perdre de vue ; on dit aussi garder un phare.

  • 4Craindre, se méfier. Gardez le froc, La Fontaine, Herm.

    Vieilli en ce sens.

    Terme de chasse. Ces chiens gardent le change, ils ne prennent pas le change.

  • 5Garder les gages, les enjeux, en être dépositaire.

    Fig. et familièrement. En donner à garder à quelqu'un, lui en faire accroire, le tromper, le duper. Je vois bien que vous m'en donnez à garder, Hauteroche, Crisp. méd. II, 1. Nice se peut vanter d'être homme à qui l'on n'en donne à garder, La Fontaine, Mandr. Ne m'en donnes-tu point à garder ? Molière, Bourg. III, 10. Ce n'est point à moi qu'on en donne à garder, Lesage, Gil Blas, VIII, 10. Je vois les plus jolies femmes de Paris ; mais je ne me fixe pas à une, et je leur en donne bien à garder ; car, entre vous et moi, je ne vaux pas grand'chose, Montesquieu, Lett. pers. 48. Ah ! monseigneur ! mon cher monseigneur ! vous voulez m'en donner… à garder ? Beaumarchais, Mar. de Figaro, I, 2.

  • 6Rester dans la chambre d'un malade, d'une personne alitée, pour lui donner les petits soins. Garder une femme en couche. Je me porte très bien de ma petite médecine ; toutes mes amies m'ont gardée, Sévigné, Lett. 19 août 1675. Je l'avais gardé dans sa maladie ; à peine me venait-il voir dans les miennes, Rousseau, Confess. IX.
  • 7Veiller à la sûreté, à la conservation d'un souverain, d'une personne considérable. Les troupes qui gardent le roi.
  • 8Prendre soin, en parlant des troupeaux. Garder les moutons, les vaches.

    Dans un sens analogue. Garder les oies, les dindons.

    Locution proverbiale et grossière : Ils ont gardé les cochons ensemble, ils sont d'une familiarité grossière l'un avec l'autre.

    Dans le même sens : Avons-nous gardé les cochons ensemble ? se dit à quelqu'un qui prend un ton trop familier.

    Fig. Bonhomme, garde ta vache, se dit pour avertir quelqu'un de prendre garde à n'être pas trompé.

  • 9Défendre un lieu, un poste. Garder un retranchement, des lignes, les côtes.
  • 10Ne pas quitter. Garder la chambre. Les nôtres ont été si horribles, que c'était un temps à garder le coin de son feu ; temps à ne pas mettre le nez dehors, Sévigné, 1er janv. 1690. Le mauvais temps oblige le roi de garder la chambre, Maintenon, Lett. à Mme de Brinon, t. II, p. 237, dans POUGENS.

    Garder la maison, ne pas sortir, rester chez soi. Vous savez que je garde ma maison huit jours après mon retour de Vichy, comme si j'étais bien malade, Sévigné, Lett. 3 juillet 1676.

    Garder le lit, demeurer au lit, ne pas se lever, d'ordinaire pour cause de maladie. Elle ne garda le lit que les deux derniers jours, Rousseau, Confess. II.

    Garder la prison, garder les arrêts, rester en prison, aux arrêts.

    Garder son ban, accomplir le temps de bannissement auquel on a été condamné.

    Terme de guerre. Garder les rangs, demeurer dans les rangs.

  • 11Préserver, garantir, empêcher. Les belles feuilles toujours vertes Qui gardent les noms de vieillir, Malherbe, III, 2. J'ai près de trente ans commandé vos armées Sans avoir amassé que ces nobles fumées Qui gardent les noms de finir, Corneille, Agésil. III, 1. Le sceptre des Thébains Par ordre et droit de sang doit tomber en vos mains ; Mais les garde le ciel de votre tyrannie ! Rotrou, Antig. II, 4. Le droit de se défendre s'étend à tout ce qui est nécessaire pour nous garder de toute injure, Pascal, Prov. 14. Le vif-argent qui dans la recourbure ne sent pas le poids de l'air, parce que le doigt qui bouche l'ouverture du tuyau l'en garde, Pascal, Pesant. de l'air, VI. Des roses que sa main gardera de vieillir, Racine, Poésies, 1. Grand Dieu, gardez son innocence comme un trésor encore plus estimable que sa couronne, Massillon, Pet. car. Tentat. des gr. Cet asile de paix dont l'ombre et le silence Des conseils corrupteurs gardaient votre innocence, Delavigne, Paria, I, 2.

    Dans le même sens, par forme de souhait. Dieu garde Zaïre d'être autre chose que tendre ! Dieu garde Mérope de faire la Cornélie ! Voltaire, Lett. Thiriot, 10 avril 1738. Dieu garde de mal les gens à la mode ! Rousseau, Ém. IV. Dieu m'en garde ! que Dieu me préserve de ! Naboth lui répondit : Dieu me garde de vous donner l'héritage de mes pères, Sacy, Bible, Rois, III, XXI, 3.

    Dieu vous garde ! se disait autrefois, par forme de salutation, le plus souvent à des inférieurs qu'on abordait ou dont on était abordé, et quelquefois d'égal à égal. Ma fille, Dieu vous garde et vous veuille bénir ! Régnier, Sat. XII.

    Dieu gard', locution ancienne qui a le même sens que Dieu garde. Dieu nous gard' de plus grand' fortune ! La Fontaine, Pâté. Dieu gard'de mal femme qui jeûne ! La Fontaine, Diable. Dieu me gard' d'un si grand bonheur, La Chaussée, Retour imprévu, I, 1.

    PROVERBE

    Dieu gard' la lune des loups, se dit pour se moquer d'un homme qui menace de loin.

    Dieu gard', se disait aussi par forme de salutation. Dieu te gard', Cléanthis ! Molière, Amph. II, 3. Dieu vous gard', mon frère ! Molière, Femm. sav. II, 2.

    Gard ou gart est le subjonctif de garder dans l'ancien français ; il n'y a point d'e supprimé.

  • 12Conserver une chose, l'empêcher de se perdre, de se gâter, etc. Ce vin est si délicat qu'on ne pourra le garder. Dans les chaleurs on ne peut garder la viande.
  • 13Retenir une chose, ne pas s'en dessaisir. Garder copie d'un acte. C'est un homme qui ne peut rien garder, il donne tout. Ce prince ne peut garder ses conquêtes. On garde sans remords ce qu'on acquiert sans crimes, Corneille, Cinna, II, 1. C'est un rare trésor qu'elle devrait garder, Corneille, Nicom. II, 3. Molina a voulu dire par là que, quand on se trouve en péril de la vie en gardant son écu, alors on peut tuer, puisque c'est pour défendre sa vie, Pascal, Prov. XI. Cédons-lui ce pouvoir que je ne puis garder, Racine, Phèdre, III, 1. Que ne gardez-vous votre secret pour vous ? Diderot, Essai sur la vertu.

    Se garder quelque chose, en retenir la possession. Il se garde tout et ne donne rien aux autres.

    Par extension. Garder la fièvre, un rhume, en être longtemps malade. Il a gardé la fièvre pendant plusieurs mois.

    Garder une médecine, ne pas être purgé par le purgatif que l'on a pris.

    Garder un lavement, ne pas le rendre, ne pas évacuer.

  • 14Ne pas perdre, en parlant de choses morales. Garder ses habitudes. Garder rancune à quelqu'un. Il ne put garder son sérieux. Je ne garde pour vous ni haine ni colère, Corneille, Pomp. II, 3. La nature en tout temps garde ses premiers droits, Corneille, Hor. III, 4. Chacun doit garder son caractère, vous, gardez le vôtre, Fénelon, Dial. des morts anc. Dial. 6. Il y garde un caractère de modération qui est rare, en rendant également justice aux anciens et aux modernes, Rollin, Hist. anc. t. XIII, liv. 26, ch. III, art. 4. On a perdu bien peu quand on garde l'honneur, Voltaire, Ad. du Guesclin. III, 1. Moi, je garde à ce fourbe une haine éternelle, Voltaire, Mahom. I, 1. Le roi acquit la réputation d'un bon prince, qu'il ne garda pas longtemps, Voltaire, Zadig, 5. Fig. Garder son rang, se faire respecter, soutenir avec dignité son rang, son état. La maison de France garda son rang sur celle d'Autriche jusque dans Bruxelles, Bossuet, Louis de Bourbon.

    On dit dans un sens analogue : garder l'honneur. Ma sœur, je dois garder l'honneur du diadème, Corneille, Pomp. I, 3.

  • 15Être fidèle à, observer. Garde ici le respect qu'on doit à la couronne, Du Ryer, Scévole, I, 5. Ils violent des droits que tu n'as pas gardés, Corneille, Cinna, IV, 3. Ma parole est donnée et je la veux garder, Corneille, Médée, IV, 3. Et saura vous garder même fidélité Qu'elle a gardée aux droits de l'hospitalité, Corneille, Nicom. I, 1. Il passe pour cruel s'il garde la justice, Rotrou, Vencesl. I, 1. Les pharisiens et tous les Juifs ne mangent point sans avoir souvent lavé leurs mains, gardant en cela les traditions des anciens, Sacy, Bible, Év. St Marc, VII, 3. Si quelqu'un garde ma parole, il ne mourra jamais, Sacy, ib. Év. St Jean, VIII, 51. J'ai bien combattu, j'ai achevé ma course, j'ai gardé la foi, Sacy, ib. St Paul, 2e ép. à Tim. IV, 7. Gardez mes jours de sabbat, et tremblez devant mon sanctuaire, Sacy, ib. Lévit. XIX, 30. Têtebleu ! ce me sont de mortelles blessures, De voir qu'avec le vice on garde des mesures, Molière, Mis. I, 1. Crains Dieu, et garde ses commandements ; car c'est là tout l'homme, Bossuet, Duch. d'Orl. Joas fit garder la loi de Moïse, Bossuet, Hist. I, 6. Le parlement, qui eût gardé quelques mesures, Bossuet, Reine d'Angl. Quand, emportés par leur humeur violente, ils [les princes] ne gardent plus ni lois ni mesures, Bossuet, ib. Elle marchait dans un bon chemin et gardait toutes les bienséances de son sexe, Bourdaloue, 11e dim. après la Pentecôte, Dominic. t. III, p. 271. Maintiendrai-je des lois que je ne puis garder ? Racine, Bérén. IV, 5. Et pendant ces trois jours gardent un jeûne austère, Racine, Esth. I, 3. Est-ce aux rois à garder cette lente justice ? Racine, Athal. II, 5. La multitude des lois est pernicieuse, on ne les entend plus, on ne les garde plus, Fénelon, t. XIX, p. 179. Je ne parle pas même ici de ces pécheurs déclarés qui ont secoué le joug et qui ne gardent plus de mesures dans le crime, Massillon, Carême, Pet. nomb. des élus. Il [Fabius] fit voir clairement qu'en gardant une conduite opposée, on pouvait non-seulement mettre le pays en sûreté, mais en chasser l'ennemi, Rollin, Hist. anc. Œuv. t. I, p. 319, dans POUGENS. Il [Gélon] se piquait surtout d'une sincérité, d'une vérité, d'une bonne foi à garder sa parole, qui était à l'épreuve de tout, Rollin, ib. t. III, p. 451. Nous autres gens d'intrigue, nous nous gardons les uns aux autres une fidélité plus exacte que les honnêtes gens, Lesage, Crispin riv. de son maître, sc. 18. Mais que résolvez-vous ? - De garder mes serments, Voltaire, Orphel. I, 6. On apporta un missel ; les deux rois mirent chacun une main dessus, l'autre sur une croix, et jurèrent de garder la trêve, Duclos, Hist. Louis XI, Œuv. t. III, p. 76, dans POUGENS. Il marche sur une ligne difficile à garder, Diderot, Essai sur la peint. chap. 5. Les dieux dans leurs bienfaits gardent-ils des limites ? Delavigne, Paria, IV, 3.

    Garder le silence, rester silencieux. Pendant que tout gardait un silence paisible…, Racine, Esth. II, 1.

    Fig. Entre Taxile et lui votre cœur en balance, Tant qu'ont duré ses jours, a gardé le silence, Racine, Alex. IV, 2.

  • 16Garder un secret, ne pas le révéler. Gardez votre secret, je garderai le mien, Corneille, Héracl. IV, 6. Le secret dans les conspirations n'a jamais été mieux gardé qu'il le fut dans cette entreprise de Louis XIV, Voltaire, S. de Louis XIV, 9. Point de remercîment, point de reconnaissance ; gardez l'argent et le secret, Voltaire, Écossaise, II, 5.

    Absolument. Garder le secret, être discret.

  • 17Ne pas changer la personne dont on se sert pour quoi que ce soit. Je veux garder ce médecin. Il n'a gardé que deux domestiques. On garde longtemps son premier amant, quand on n'en prend pas un second, La Rochefoucauld, Réfl. mor. n° 396.
  • 18Garder quelqu'un, le retenir chez soi. Je vous garde à dîner. Le temps est trop mauvais, je vous garde. Elle voulut garder les deux enfants auprès d'elle. Demain, dites-vous ? comment vous garder jusque-là après ce qui est arrivé ? Marivaux, Fausse confid. III, 12.
  • 19Réserver. Je garde cet argent pour me libérer de mes dettes. On lui gardera quelque chose pour son dîner. Il a vu quel accueil lui gardait ma colère, Corneille, Hor. v, 3. Et je garde, au milieu de tant d'âpres rigueurs, Mes larmes aux vaincus et ma haine aux vainqueurs, Corneille, ib. I, 1. On court grand risque de s'abuser, lorsque l'on compte sur le bien qu'un autre vous garde, Molière, Méd. m. lui. II, 2. Sans doute ; c'est le prix que vous gardait l'ingrate, Racine, Andr. II, 5. Et qui sait, lorsqu'au trône il conduisit vos pas, Si, pour sauver son peuple, il ne vous gardait pas ? Racine, Esth. I, 3. Mais je garde à ce prince un traitement plus doux, Racine, Brit. II, 3. Mes gens se donnent au diable qu'il n'y a pas dix écus dans la maison, et je crois que les tiens ne m'en gardent guère davantage, Hamilton, Gramm. 2. J'étais loin de penser que le sort qui m'obsède Me gardât pour époux l'oppresseur de Tancrède, Voltaire, Tancr. II, 6.

    Fig. Garder une poire pour la soif, épargner quelque chose quand on est riche, pour la nécessité qui peut survenir.

    Personne ne sait ce que Dieu, la Providence, la fortune lui garde, personne ne sait ce qui peut lui arriver d'heureux ou de malheureux. Et vous ne voyez pas ce que le ciel vous garde, Corneille, Œdipe, II, 1.

    Fig. et familièrement. La garder à quelqu'un, la lui garder bonne, conserver du ressentiment contre quelqu'un. Mais Clovis, qui s'en tait, vous la gardera bonne, Corneille, Mélite, v, 6.

    On dit, dans le même sens et familièrement : Je garde une dent contre lui ; Je lui garde un chien de ma chienne.

    Dans le même sens encore, en garder. Ah ! comme je leur en garde, morbleu ! Beaumarchais, Barb. de Sév. I, 2.

  • 20Se garder, v. réfl. Prendre garde contre, se préserver de. Est-ce vous désormais dont je me dois garder ? Corneille, Rodog. v, 4. Cela apprend à se garder d'un philosophe hypocrite comme d'un traître, Perrot D'Ablancourt, Tac. Ann. XVI, dans RICHELET. Gardez-vous de l'humeur d'un sexe ambitieux ; L'espérance d'un sceptre est brillante à ses yeux, Rotrou, Vencesl. III, 2. Gardez-vous des chiens, gardez-vous des mauvais ouvriers, gardez-vous des faux circoncis, Sacy, Bible, Saint Paul, Épît. aux Philipp. III, 2. Gardez-vous, dira l'un, de cet esprit critique, Boileau, Sat. IX. Allez, de ses fureurs songez à vous garder, Racine, Mithr. IV, 2. Tout ce que nous pouvons faire, c'est de sentir notre impuissance, de reconnaître un être tout-puissant, et de nous garder de tout système, Voltaire, Dial. 7. [Il] Ne saurait se garder d'un poignard assassin, Et croirait l'arrêter en présentant le sein, Delavigne, Vêp. sicil. I, 1.

    Se garder de, suivi d'un infinitif, avoir grand soin de ne pas… Gardez-vous de rien dédaigner, Surtout quand vous avez à peu près votre compte, La Fontaine, Fabl. VII, 4. Et surtout gardez-vous de la quitter des yeux, Molière, Éc. des f. V, 5. Ces circonspections par lesquelles on se garde non d'être pécheur, mais d'être connu pour tel, Fléchier, Panég. I, p. 301. Gardez-vous d'imiter ce rimeur furieux, Boileau, Art p. III. Et qu'il se garde bien D'ordonner de son sort sans être instruit du mien, Racine, Mithr. IV, 3. Et tout homme prudent doit se garder toujours De donner trop crédit à de mauvais discours, Regnard, le Distr. IV, 6.

HISTORIQUE

XIe s. Wart l'om que l'om l'anme ne perde, que Deus rachatat de sa vie, Lois de Guill. 41. Guardez [defendez] le [mon fils] bien, ja nel verrai des ieuz, Ch. de Rol. XXIII. Et vingt hostages ; faites les bien guarder, ib. LIII. Or guart chascuns que granz cous il empleit [employe], ib. LXXVII. Traït vous a qui à guarder vous ot, ib. XCI. [Que Dieu] Sauve le rei et guarde la reïne, ib. CXCI. [Ils] Guardent la vile à oes [au service de] l'empereor, ib. CCLXIX.

XIIe s. La reregarde [l'arrière-garde] gardez que n'obliez, Ronc. p. 31. [Il] Garde sor destre [regarde à droite] parmi un val erbor [herbu], ib. p. 44. [Que] Garde chascun [que] ses pechés ait gehis [avoués], ib. p. 56. Ferez [frappez], Franzois, gardez ne vous targez, ib. p. 87. Charles en ot la pointe [de la lance] fait garder, ib. p. 111. Venez o moi, gardez ne demorez, ib. p. 143. Et cil i courent qui le doivent garder [le prisonnier], ib. p. 131. Si se gart bien qui s'i fie, Couci, III. Ou cil qui prie adès pour decevoir, Et bien se sait garder par son savoir, ib. X. …La folie Dont je m'ere [m'étais] gardez mainte saison, ib. XXIV. Gardez [ayez soin] que li message [les messagers] soient mis en prison, Sax. XX. Ainçois lui povez dire que de nous bien se gart, ib. XXIX.

XIIIe s. Mais demorez por garder cest païs [terre sainte], Quesnes, Romanc. p. 101. Po [peu] se truevent de larges homes [hommes libéraux] qui soient riches, porce que richesce ne croist pas par doner, mais par amasser et par garder, Latini, Trésor, p. 285. Ainsi se doit-on bien guarder D'enquerre par jalousie Ce qu'on n'y voudroit trouver, Auboins de Sezanne, Romanc. p. 126. Bele Amelot seule en chambre filoit, En haut chantoit et son ami [elle] nommoit, Mal se gardoit, sa mere l'escoutoit, ib. p. 72. Et pour ce devons-nous garder qu'il ne nous aviegne autresi, Villehardouin, CIX. [Elle prie] Dieu et sa douce mere, qu'il la gardent de mal, Berte, XXVI. Plorant [elle] s'est endormie ; Diex la gart d'encombrer ! ib. XXXIX. Bon se feroit garder [il ferait bon se garder], qui pourroit, de mesfaire, ib. LXIX. Tybert le traïtour pour lui [la malade] garder [elle] laissa, ib. LXXVIII. Tybers, qui gardoit l'uis, de paour en rougi, ib. LXXXIX. Et cent qui sont des bestes en la forest gardant, ib. CVII. Je sui maistres le roy [sénéchal du roi] qui France a à garder, ib. CXII. Nul autre esquivement, pour moi garder [defendre] [je] ne vi, ib. CXVIII. Hersent l'oï, mais ne dist rien, De respondre se garda bien, Ainçois se taist, si ne dist plus, Ren. 9864. Gar que fortune ne t'abate, Comment qu'el te tourmente et bate, la Rose, 5901. Nus ne puet metre en fame garde, S'ele meïsme ne se garde, ib. 14584. Car saiges hons sa langue garde, ib. 4748. Il loist à cascun à garder sa droiture [ce qui lui appartient] sans fere tort à autrui, Beaumanoir, LVIII, 5. Quant il furent passez et les Turs virent que nous gardions le pont, Joinville, 227. Les barons, qui deussent garder le leur pour bien emploier en lieu et tens, se prisrent à donner les grans mangers et les outrageuses viandes, Joinville, 217.

XIVe s. Et à joenes gens, amis lor sont necessaires pour les garder de pechier, Oresme, Eth. 229.

XVe s. De ceste bleceure, s'il se fust bien gardé, il eust esté tost guery ; mais mal se garda, et specialement de fornication de femme, dont cher l'acheta [il mourut], Froissart, liv. III, p. 354, dans LACURNE. Ce que Dieu garde est bien gardé, Bouciq. II, 19. D'où viennent tels maux angoisseux ? Tout vient de mal garder la bouche, Rec. de farces, p. 352. Je ne vous garderai point l'ordre d'escripre que font les historiens, Commines, III, 4. Jamais le bon homme n'aura joye, il sera servi de mensonges et le fera on paistre ; sa chevance se diminuera ; son pauvre corps assaichera ; il voudra garder sa maison que le vent ne l'emporte, et en laissera ses besognes, que jamais bien n'aura, Les quinze joyes du mariage, p. 89, dans LACURNE. Qui garde son corps garde bon chatel [cheptel, avoir], Percefor. t. I, f° 127.

XVIe s. …Ains recevoir tout amiablement L'humble dieu gard' de vostre humble Clement, Marot, II, 187. Il voulut occire Jobelin ; mais ledit des Marays l'en guarda par belle remonstrance qu'il luy feit, Rabelais, Garg, I, 15. Fils très chier, aprez mon decez, guardez que telles lois ne soyent en cestuy royaulme receues, Rabelais, Pant. III, 48. Je ne me puis garder de vous escripre que…, Marguerite de Navarre, Lett. 127. Plust à Dieu que l'empereur s'essayast de passer le Rosne quant je suis icy ! j'entreprendrois bien sus ma vie, toute femme que je suis, de le garder de passer, et n'y a nul que vous qui me peust garder d'y estre, Marguerite de Navarre, ib. 127. Quoy qu'il y ait, je vous requiers garder vostre santé, et ne vous donnés tant de travail, et vous gardés d'aller veoir les malades, Marguerite de Navarre, ib. 128. Il fault que je vous confesse que j'ay mené une vie despuis que je partis, qui me contraindra garder pour aujourd'hui la chambre, Marguerite de Navarre, ib. 146. Avez vous bien gardé les commandemens de Dieu ?… Je n'ai gardé que mes brebis, dit le berger, Despériers, Contes, XLII. Je me garderay, si je puis, que ma mort die aultre chose, Montaigne, I, 3. 1. Avoir à se garder mesme de ses amis, Montaigne, I, 133. Escornifflant les sentences, non pour les guarder, car je n'ay point de gardoire…, Montaigne, I, 143. Ayant rencontré un chien qui gardoit un homme mort, Montaigne, I, 191. Leurs mariages sont mieulx gardez que les nostres, Montaigne, II, 194. Un tyran est gardé par ceulx desquels, s'ils valoient rien, il se debvroit garder, La Boétie, Servitude volont. Un temps viendra qui nous gardra d'aimer Par maladie, ou par mort, ou vieillesse, Ronsard, 821. À qui est l'ane, si le garde, Cotgrave Dieu me garde de qui je me fie, Cotgrave Ne se garde pas bien qui se garde toujours, Cotgrave Qui garde son disner, il a mieux à souper, Cotgrave Qui n'a qu'un œil, Dieu le garde, Cotgrave Tel se cuide bien garder, qui se frappe sur le nez, Cotgrave

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

GARDER. Ajoutez :
21 Terme juridique. Garder à vue, se dit de celui qui fait paître ses bestiaux en les gardant dans le champ d'autrui. Quiconque sera trouvé gardant à vue ses bestiaux dans les récoltes d'autrui, sera condamné, en outre du payement du dommage, à une amende égale à la somme du dédommagement, Loi du 28 sept.6 oct. 1791, art. 16, dans BACQUA, Code de la législation française, Paris, 1843, p. 933.
Version électronique créée par François Gannaz - http://www.littre.org - licence Creative Commons Attribution

Encyclopédie, 1re édition (1751)

GARDER le chamois en chaleur, terme de Chamoiseur ; c’est échauffer les peaux qui ont été passées en huile, en les mettant sous des couvertures de laine ; ce qui se nomme plus ordinairement mettre les peaux en chaleur. Voyez Chamois.

Garder au liquide, terme de Confiseur ; c’est confire un fruit quel qu’il soit, de façon qu’on puisse le conserver toûjours liquide.

Wikisource - licence Creative Commons attribution partage dans les mêmes conditions 3.0

Étymologie de « garder »

(Vers 980) Du bas latin *wardāre, du germanique *wardôn (« surveiller »), de racine indo-européen *wer-.
Wiktionnaire - licence Creative Commons attribution partage à l’identique 3.0

Picard, warder, garder, regarder ; bourguig. gadai ; wallon, wârdé, waurdé ; provenç. gardar, guardar ; espagn. guardar ; ital. guardare ; de l'anc. haut-allem. wartên, prendre garde ; du radical war, considérer, prendre garde, qui se trouve dans 'allemand wahr, wehren, et le latin verus, vereor.

Version électronique créée par François Gannaz - http://www.littre.org - licence Creative Commons Attribution

Phonétique du mot « garder »

Mot Phonétique (Alphabet Phonétique International) Prononciation
garder garde

Fréquence d'apparition du mot « garder » dans le journal Le Monde

Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.

Évolution historique de l’usage du mot « garder »

Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.

Citations contenant le mot « garder »

  • Il faut se garder une poire pour la soif.
    Proverbe québécois
  • Ne donne pas au loup la brebis à garder.
    Proverbe français
  • La difficulté pour une femme n'est pas de garder un secret, mais de garder secret qu'elle garde un secret.
    Somerset Maugham
  • Mais les gardiens, eux, qui les gardera ?
    Juvénal en latin Decimus Junius Juvenalis — Satires, VI, 347
  • Il faut se garder de vouloir uniformiser les mentalités.
    Alexandra David-Néel
  • Appliquez-vous à garder en toute chose le juste milieu.
    Confucius en chinois Kongzi ou Kongfuzi [maître Kong] — Entretiens, X, 20 (traduction S. Couvreur)
  • Celui dont la maison est de verre doit se garder de jeter des pierres aux autres.
    Proverbe allemand
  • Le sage doit garder un vice pour ses vieux jours.
    Alexandre Vialatte — Dernières nouvelles de l'homme
  • Le calendrier de la fin de saison a été resserré sur trois mois, ce sera une saison très différente des autres ?Ce sera trois mois très intenses. Il faudra surtout garder de la fraîcheur, à la fois physique et psychologique, jusqu'au bout. Après le déconfinement, j'ai roulé tranquillement, sans trop donner. L'équipe a bien planifié notre reprise et je pense que ça va bien se passer. J'aimerais arriver en forme au Tour de Pologne (sa course de reprise, du 5 au 9 août) puis au Tour du Limousin et essayer de lever les bras avant le Tour de France, ce serait très bien.
    L'Équipe — Alexis Gougeard (AG2R La Mondiale) : « Il faudra garder de la fraîcheur, physique et psychologique » - Cyclisme - AG2R - L'Équipe
  • « L’idée était de garder une trace positive de la tragédie que l’on a traversée »
    France 3 Bourgogne-Franche-Comté — VIDEO. «Garder une trace positive de la tragédie» des soignants du CHU de Dijon rendent hommage à leurs patients
Voir toutes les citations du mot « garder » →

Images d'illustration du mot « garder »

⚠️ Ces images proviennent de Unsplash et n'illustrent pas toujours parfaitement le mot en question.

Traductions du mot « garder »

Langue Traduction
Anglais keep
Espagnol mantener
Italien mantenere
Allemand behalten
Chinois 保持
Arabe احتفظ
Portugais guarda
Russe держать
Japonais 保つ
Basque gorde
Corse guardà
Source : Google Translate API

Synonymes de « garder »

Source : synonymes de garder sur lebonsynonyme.fr

Antonymes de « garder »

Combien de points fait le mot garder au Scrabble ?

Nombre de points du mot garder au scrabble : 8 points

Garder

Retour au sommaire ➦

Partager