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Faiblesse

Variantes Singulier Pluriel
Féminin faiblesse faiblesses

Définitions de « faiblesse »

Trésor de la Langue Française informatisé

FAIBLESSE, subst. fém.

I.−
A. Manque de force, de vigueur physique. Ta grand-mère continue à gémir sur la faiblesse de ses jambes et sur sa surdité (Flaub., Corresp.,1870, p. 145).Il éprouvait cette faiblesse écœurante des gens qui ont perdu beaucoup de sang (Martin du G., Thib.,Été 1914, 1936, p. 456):
1. Nous allons vous mettre à une diète bien serrée. Et ce soir, après none, je viendrai vous saigner moi-même. Dans l'état de faiblesse où vous êtes, quatre saignées, il n'en faut pas moins. Montherl., Port-Royal,1954, p. 994.
En partic. Fragilité, chétiveté. Comme la loi m'a autorisé, vu(...) la faiblesse de la santé du prince Édouard, à me nommer (...) un successeur... (Dumas père, C. Howard,1834, II, 2, p. 260).Sa faiblesse native a eu une part importante dans la terminaison funeste (Cadet de Gassicourt, Mal. enf.,t. 1, 1880-84, p. 112):
2. Dans les vitres de la porte-fenêtre... elle [Aurore] se voyait comme dans un miroir et se regardait attentivement, grande et hantée de faiblesse. Vilmorin, Fin Villavide,1937, p. 172.
Défaillance, évanouissement. Avoir une faiblesse, être pris d'une faiblesse. Le lendemain... le vieillard fut pris d'une faiblesse qui le contraignit à garder le lit (Balzac, Ursule Mirouët,1841, p. 177).Elle eut une courte faiblesse qui lui coupa la voix (Fromentin, Dominique,1863, p. 271):
3. ... après le déjeuner, ce jour-là, il avait été pris d'une faiblesse, étourdi, culbuté près de la table. Et, en revenant à lui, si assommé encore qu'il ne rouvrait pas les yeux, il s'était retrouvé par terre, à la même place. Zola, Terre,1887, p. 398.
Loc. verb. Tomber en faiblesse. S'évanouir. Elle [Madeleine] se sentit comme si elle allait tomber en faiblesse (Sand, F. le Champi,1850, p. 40):
4. Quand je me sentais tomber en faiblesse, ce qui m'arrivait souvent, je disais à Mmede Chateaubriand : « Soyez tranquille; je vais revenir. » Je perdais connaissance, mais avec une grande impatience intérieure, car je tenais, Dieu sait à quoi. Chateaubr., Mém.,t. 2, 1848, p. 249.
B.− P. anal.
1. [En parlant d'une chose concr.] Manque de solidité, de résistance. Faiblesse d'une poutre. Comme s'il y avait eu dans l'écorce terrestre (...) quelque cause de faiblesse (Lapparent, Abr. géol.,1886, p. 7).P. méton. Présence d'un défaut, d'une tare. Sentez-vous sous vos mains un pli du ventre (...) une faiblesse de ce support musculaire parfait (Arnoux, Roi,1956, p. 197):
5. Le nœud à plein poing est une boucle double faite dans un cordage rapidement pour servir de marque ou pour isoler une faiblesse du filin. Galopin, Lang. mar.,1925, p. 31.
2. Au fig.
a) Carence, insuffisance.
[En parlant d'une chose abstr.] La faiblesse d'un raisonnement, d'une argumentation, d'une démonstration. Le correspondant Viennois de l'Allgemeine Zeitung (...) s'empresse de noter (...) la faiblesse générale de l'exécution (Prod'Homme, Symph. Beethoven,1921, p. 206).La faiblesse de la force est de ne croire qu'à la force (Valéry, Mauv. pens.,1942, p. 208):
6. C'est aussi une surprenante faiblesse de pensée que d'opposer individualisme à socialisme, capitalisme à communisme, comme s'il s'agissait de concepts clairs aux frontières bien dessinées, alors que la réalité est mouvante, complexe... Maurois, Mes songes,1933, p. 59.
[En parlant d'une pers.] :
7. Gérard n'entend rien aux mathématiques, faiblesse des poètes, tandis qu'Évariste respire, mathématicien, au centre d'une certaine sublimation abstraite de la poésie. Arnoux, Algorithme,1948, p. 202.
b) [En parlant d'une pers.] Imperfection morale, défaut. Elle avait une faiblesse particulière aux femmes vraies. Tout en se sachant appelée à régner en souveraine sur la scène, elle avait besoin du succès (Balzac, Illus. perdues,1843, p. 507).Il était buté et injuste en ce moment, et elle (...) l'estimait trop pour ne pas le haïr de cette faiblesse (Beauvoir, Invitée,1943, p. 285):
8. Mais, après m'être interrogé, je puis témoigner que, parmi mes nombreuses faiblesses, n'a jamais figuré le défaut le plus répandu parmi nous, je veux dire l'envie, véritable cancer des sociétés et des doctrines. Camus, Env. et end.,1937, p. 15.
Par antiphrase. J'ai la faiblesse de regarder comme de mauvais ton et très facile à imiter cette prétendue délicatesse, qui ne peut se résoudre à prendre la vie comme chose sérieuse et sainte (Renan, Avenir sc.,1890, p. 8).
c) Manque de volonté ou de fermeté; incapacité de soutenir l'adversité ou de résister à ses passions. La faiblesse de la chair; un moment de faiblesse. Rien n'est meurtrier comme la faiblesse et la lâcheté (Péguy, Argent,1913, p. 1240).Vous avez pu remarquer sans doute que ce n'est pas toujours par faiblesse de caractère qu'un homme se laisse mener par sa femme (Gide, Faux monn.,1925, p. 1114):
9. ... il faut avant tout faire son métier, suivre la vocation, remplir son devoir en un mot. Je n'ai jusqu'à ce moment aucune faiblesse à me reprocher et je ne me passe rien. Flaub., Corresp.,1858, p. 251.
Penchant, goût particulier, préférence (pour quelqu'un ou pour quelque chose). Avoir une faiblesse pour. J'avais une faiblesse pour la soupe au lait (Fabre, Xavière,1890, p. 15):
10. Quand je vivais en France, je ne pouvais rencontrer un homme d'esprit sans qu'aussitôt j'en fisse ma société. Ah! je vois que vous bronchez sur cet imparfait du subjonctif. J'avoue ma faiblesse pour ce mode, et pour le beau langage en général. Camus, Chute,1956, p. 1476.
Absol. Plus âgé, mieux fait au public dont il connaissait bien les faiblesses, les préférences, il [le chanteur] jouait du parterre et des loges avec sa voix (A. Daudet, Femmes d'artistes,1874, p. 84).
Spécialement
α) Aventure galante, intrigue amoureuse. Catherine eut comme lui [Louis XIV] des faiblesses, elle les eut en public avec montre et ostentation, et de plus sans interruption ni cesse jusqu'au dernier jour (Sainte-Beuve, Nouv. lundis,t. 2, 1863-69, p. 220):
11. Courtin [à son gendre]. − Voyons, Vatinelle!... pourquoi ne chercheriez-vous pas une place? Et alors, foi de Courtin! je passerai l'éponge sur le passé... je pardonnerai tout... tout! même vos faiblesses... parce que quand on travaille, on peut s'amuser... Labiche, Ptes mains,1859, I, 4, p. 51.
β) [En parlant d'une femme] Fait de s'abandonner à un homme, de lui accorder les dernières faveurs :
12. ... une nuit d'été merveilleusement douce, qui me fit concevoir tout de suite la vérité des fables antiques qui se rapportent aux faiblesses de Diane... France, Contes Tournebroche,1908, p. 154.
d) Manque d'autorité, de pouvoir ou de puissance. Ces détails (...) expliquent (...) l'état de faiblesse où se trouva le Directoire (Balzac, Chouans,1829, p. 8).La faiblesse organique d'un gouvernement d'opinion (Maurras, Kiel et Tanger,1914, p. 228):
13. À M. le Chevalier de Rossi. Saint-Pétersbourg (...). − L'Empereur n'a qu'une chose à craindre, c'est la faiblesse qui naît de la puissance même. Il amènera à l'armée une Cour, c'est-à-dire l'intrigue, les passions et la multiplicité des pouvoirs. J. de Maistre, Corresp.,1812, p. 129.
Spéc. Indulgence excessive. Ce père est d'une faiblesse inexcusable (Ac.).Très bien! Punissez-le! vous êtes commandant! pas de faiblesse! (Aymé, Vogue,1944, p. 65):
14. Ta patience de parole Et d'action à mon égard Mériterait une auréole. (...) Et ton cœur dans nos zizanies Éteintes enfin sur le tard, Plein des faiblesses infinies D'une maman pour son moutard. Verlaine, Œuvres compl.,t. 1, Livre posthume, 1896, p. 137.
e) Manque de pénétration, de profondeur; manque de talent. Cet orateur a été d'une grande faiblesse dans la dernière discussion (Ac.).Quand nous soutenons que Dieu est incompréhensible, nous n'exprimons pas autre chose qu'un aveu de notre faiblesse (Simon, Relig. natur.,1856, p. 209).Vous avez soif de certitude. Puisque la faiblesse de notre intelligence vous a refusé la vérité stable, pourquoi ne la demandez-vous pas à Dieu? (Martin du G., J. Barois,1913, p. 543):
15. Il [Pierret] me parle de sa soirée chez Champmartin, où Dumas a démontré la faiblesse de Racine, la nullité de Boileau, le manque absolu de mélancolie chez les écrivains du prétendu grand siècle. Delacroix, Journal,1847, p. 217.
Spécialement
α) [En parlant d'une production de l'esprit] Manque ou insuffisance de qualité, de valeur. Faiblesse de style. [Dans les toiles académiques] la faiblesse de l'invention [pour l'allégorie] le dispute à celle de la couleur (Mauclair, De Watteau à Whistler,1905, p. 80).J'admire aussi cette faculté d'écrire huit pages, douze pages, impeccablement, sans une faiblesse d'expression ni de rédaction (Alain-Fournier, Corresp.[avec Rivière], 1906, p. 19):
16. Une des causes de la faiblesse des œuvres du xviiiesiècle, c'est que leurs auteurs allaient trop dans le monde : ils y prenaient leur niveau au lieu de le prendre en eux-mêmes. C'est la faiblesse du journalisme moderne. Goncourt, Journal,1861, p. 985.
β) [En parlant des facultés mentales d'une pers.] Déficience psychique. L'état malheureux dans lequel se trouve mon père fait qu'on lui parle rarement d'affaires sérieuses que la faiblesse de son esprit ne lui permettrait pas de suivre (Dumas père, Monte-Cristo,t. 2, 1846, p. 218).Quand le jeune homme sentit sa mère en sa possession, (...) il commença à exploiter dans son intérêt les faiblesses de son cerveau (Zola, Fortune Rougon,1871, p. 50):
17. L'idiotie et la folie ont sûrement une origine ancestrale. Quant à la faiblesse mentale observée dans les écoles et les universités, et dans la population en général, elle vient de désordres du développement, et non pas de défauts héréditaires. Carrel, L'Homme,1935, p. 324.
II.− P. ext. et au fig.
A.− Caractère de ce qui est peu considérable, peu important; manque de force, d'intensité.
[En parlant d'une chose par rapport à son degré d'intensité.] Faiblesse de la vue, du pouls. Ce souffle se prolongeait (...) sous l'aisselle (...) montrant par sa faiblesse (...) son origine congestive (Cadet de Gassicourt, Mal. enf.,t. 1, 1880-84, p. 61).L'étendue médiocre, la faible épaisseur (...) de l'hyperémie ou de l'hépatisation expliquent la faiblesse de cette submatité (Cadet de Gassicourt, Mal. enf.,t. 1, 1880-84p. 207):
18. Il [Laplace] supposait l'attraction, l'invariabilité des lois de la mécanique, et s'assignait pour seule tâche d'expliquer le sens de rotation des planètes et de leurs satellites, le peu d'excentricité des orbes, et la faiblesse des inclinaisons. Valéry, Variété[I], 1924, p. 123.
En partic. Cette distinction jure avec la faiblesse de leur grade (Huysmans, Oblat,t. 2, 1903, p. 174).
B.− Caractère de ce qui est peu abondant; petitesse, modicité. La faiblesse des entrées était sensible [aux Halles] surtout en taureaux (10) et en moutons (L'Œuvre,28 févr. 1941) :
19. [Le Comte de Fontaine :] − (...) à peine pourrai-je te donner cent mille francs de dot (...). Tu vois, mon enfant, que la faiblesse de ta dot ne saurait être en harmonie avec tes idées de grandeur. Balzac, Bal Sceaux,1830, p. 98.
20. En raison, disait-il, de l'étendue de son secteur et de la faiblesse de ses moyens, la 1rearmée française n'est pas en mesure de défendre directement Strasbourg. De Gaulle, Mém. guerre,1959, p. 146.
Rem. Faiblesser, verbe trans., région. Rendre faible, affaiblir. Je ne me suis point fait de mal, et si on ne m'avait pas faiblessée en me tirant du sang, je serais comme à l'ordinaire (Sand, Jeanne, 1844, p. 449).
Prononc. et Orth. : [fεblεs]. Demi-longueur de la voyelle de la 1resyll. ds Passy 1914. Ds Ac. dep. 1835. Étymol. et Hist. En parlant de personnes 1265 « manque de force morale » la foiblece des homes (Brunet Latin, Trésor, éd. Fr. J. Carmody, II, 54, p. 229); 1666 « complaisance, défaut de fermeté » (Molière, Misanthrope, IV, 3) en partic. 1674 « inclination » (Racine, Iphigénie, II, 1); fin xiiies. « manque de force physique » (Vie de St Alexi, 727 ds Romania t. 8, p. 177 : Force et aide en ma flebece, Et sostenance en ma viellece); en partic. ca 1485 « perte momentanée des forces physiques » (Myst. Vieux Testament, éd. J. de Rothschild, 26578 : Luy est il prins quelque foiblesse?); en parlant de choses 1314 « manque de robustesse » (H. de Mondeville, Chirurgie, éd. A. Bos, no253 : s'il [ces liemens] estoient poi, il ne pourroient le chief sonstenir pour leur feblesce); 1748 « manque d'importance, quantité insuffisante » la faiblesse des préparatifs (Volt., Louis XV, 27 ds Littré). Dér. de faible*; suff. -esse* (l'a. fr. use normalement de foibleté). Fréq. abs. littér. : 5 061. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 10 041, b) 5 493; xxes. : a) 5 930, b) 6 445. Bbg. Vrbková (V.). La Méthode ds l'ét. du ch. conceptuel de l'amour. Sborník Prací Filos. Fak. brn. Univ. 1971, t. 20, p. 27.

Wiktionnaire

Nom commun - français

faiblesse \fɛ.blɛs\ féminin

  1. État de ce qui est faible.
    • Je ressens comme une petite faiblesse.
  2. Manque de force ou de vigueur.
    • […]; mais il est à remarquer qu’invariablement, tous les chevaux destinés aux allures rapides sont ferrés à pince tronquée, en prévision du cas où, à cause de leur faiblesse ou vices de construction, ils battraient le Briquet. — (Gabriel Maury, Des ruses employées dans le commerce des solipèdes, Jules Pailhès, 1877)
    • Une carence en carnitine aboutit à un dysfonctionnement mitochondrial, provoquant finalement la faiblesse musculaire. — (Erica F. Verrillo, Syndrome de fatigue chronique: guide de traitement, 2e édition, traduit par Francine Labelle, Babelcube Books, 2017)
  3. (Par extension) Manque d’intelligence.
    • Faiblesse du jugement, de mémoire, de conception.
    • La faiblesse de notre intelligence, de nos facultés.
  4. Défaillance ; évanouissement ; syncope.
    • Pour couronner le tout, mon avocat se laisse aller sur son banc, tombe en faiblesse, et ne revient de son évanouissement qu’après avoir bu un verre de vinaigre des quatre-voleurs. — (L.-H., Physiologie de l’avocat, dans Le musée pour rire, tome 1, Paris, Aubert, 1839)
    • Quand elle revint, le samedi suivant, ce fut pour lui comme un éblouissement. Une telle bouffée de jeunesse lui emplit la poitrine qu’il se sentit une seconde partir en faiblesse. — (Ernest Pérochon, Nêne, 1920)
  5. Manque de puissance ou de ressources.
    • De toute manière, attendre trop de l'immigration, pour remédier à notre faiblesse démographique, serait nous exposer à des déceptions. — (Ludovic Naudeau, La France se regarde : le Problème de la natalité, Librairie Hachette, Paris, 1931)
    • Dés son commencement la S.D.N. a deux grandes faiblesses : elle fait un peu figure de syndicat de surveillance de l’Allemagne, et ni les États-Unis, revenus à l’isolationnisme, ni l’Union soviétique, « puissance dangereuse », n’en font partie. — (Jacques Delpierrié de Bayac, Histoire du Front populaire, Fayard, 1972, page 14)
  6. (Figuré) Manque de talent.
    • Cet orateur a été d’une grande faiblesse dans la dernière discussion. On l’applique également, dans ce sens, aux productions de l’art ou de l’esprit.
    • Tous ces tableaux sont d’une extrême faiblesse.
    • Ce passage est d’une faiblesse qui étonne chez un si grand écrivain.
    • Faiblesse d’exécution. — Faiblesse de style.
  7. (Figuré) Manque de force morale qui dispose à trop d’indulgence, ou qui rend facile à troubler, à émouvoir.
    • Sa générosité n’est pas faiblesse ; son obligeance ne dépasse pas les obligations normales et naturelles ; aucune arrière-pensée en son comportement. — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
    • Pourtant je tiens jalousement à l’avertissement lancé par Homère aux Grecs dans L’Iliade et par Tyrtée dans les Élégies: « C’est une faiblesse déraisonnable que de se décharger sur la divinité de la responsabilité d'une morale et d’un ordre public » — Dieu, Allah ou quel qu'il soit. — (Panayiotis Jerasimof Vatikiotis, L’Islam et l’État, 1987, traduction d’Odette Guitard, 1992)
    • Les Abaves, ces tribus de Huns toujours prêtes à se jeter sur la Thrace et la Grèce, ou sur l’Italie et les Lombards, continuèrent leurs ravages. L’empereur eut la faiblesse de leur promettre une somme assez forte, et dont le paiement devait être renouvelé chaque année, s’ils respectaient les frontières de l’empire. — (Bernard-Germain de Lacépède, Histoire générale, physique et civile de l’Europe: depuis les dernières années du cinquième siècle jusque vers le milieu du dix-huitième, tome 1, Paris : Cellot, Mame & Delaunay-Vallée, 1826, page 385)
    • Ils traitent son indulgence de faiblesse. — Il a la faiblesse de croire tout ce qu’on lui dit.
    • Il eut la faiblesse de n’oser répondre. Surmonter sa faiblesse.
    • Avoir de la faiblesse pour quelqu’un, Ne pas pouvoir, ne pas savoir lui résister.
    • Ce maître a beaucoup trop de faiblesse pour ses élèves.
    • Il faut excuser la faiblesse d’une mère pour ses enfants.
  8. (Quelquefois) Défaut de raison, d’empire sur soi-même, et des fautes qui en sont la suite.
    • Il s'agit de se tenir à l'affut des affaires, de les suivre de près, de constituer des dossiers sur chacun des as de la finance tripatouillarde, d'étudier leurs faiblesses et même leurs vices. — (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930, pages 183-184)
    • Certes Don Juan est un tricheur, et même il ne vit que de cela ([…]). Mais une tricherie constante est moins dangereuse que les faiblesses subites d'un honnête homme. — (Denis de Rougemont, Comme toi-même : Essais sur les Mythes de l'Amour, Albin Michel, 1961, p.105)
    • Raïssouli est évidemment un profond psychologue qui connaît nos petites faiblesses et sait comment il faut nous prendre. — (Frédéric Weisgerber, Au seuil du Maroc Moderne, Institut des Hautes Études Marocaines, Rabat : Les éditions de la porte, 1947, page 240)
  9. (En particulier) Le fait de succomber à la séduction, en parlant d’une femme.
    • Cette première faiblesse la perdit de réputation.
    • Elle sut faire oublier ses faiblesses.
  10. Manque de grosseur, d’épaisseur, de force, de solidité de certaines choses.
    • La faiblesse d’une poutre, d’un pilier, d’un support.
  11. (Figuré) Le fait pour une chose d'être peu considérable en son genre. — Note : Se dit tant au sens physique qu’au sens moral.
    • L’importance de la diffusion à Paris explique en partie la faiblesse des invendus, qui atteignent environ 20-22 % des exemplaires fournis aux NMPP, et par conséquent la facilité des réglages. — (Patrick Eveno, Histoire du journal "Le Monde" : 1944-2004, Éditions Albin Michel, 2004, page 254)
    • Malgré la faiblesse du nombre, ils voulurent combattre.
    • La faiblesse de ses ressources, de son revenu.
    • La faiblesse de cette résistance étonna l’ennemi.
    • La faiblesse de nos connaissances.
    • La faiblesse d’un raisonnement, d’un argument, d’une preuve.
    • La faiblesse de son zèle, de son amitié.
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Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition (1932-1935)

FAIBLESSE. n. f.
Manque de force, de vigueur. Il n'a plus de fièvre, mais il lui est resté une grande faiblesse. Faiblesse de jambes. Faiblesse de vue. Faiblesse de voix. Faiblesse de reins. La faiblesse du pouls. J'ai pitié de sa faiblesse. On le dit également en parlant de l'Intelligence. Faiblesse du jugement, de mémoire, de conception. La faiblesse de notre intelligence, de nos facultés. Il signifie aussi Défaillance, évanouissement, syncope. Il lui a pris une faiblesse. Il eut une longue faiblesse. Il a de fréquentes faiblesses. Tomber en faiblesse. Revenir d'une faiblesse. Il signifie encore Manque de puissance, de ressources. La faiblesse humaine. La faiblesse de l'ennemi n'était qu'apparente. La faiblesse des petits États. Il signifie de même figurément Manque de talent. Cet orateur a été d'une grande faiblesse dans la dernière discussion. On l'applique également, dans ce sens, aux Productions de l'art ou de l'esprit. Tous ces tableaux sont d'une extrême faiblesse. Ce passage est d'une faiblesse qui étonne chez un si grand écrivain. Faiblesse d'exécution. Faiblesse de style. Il signifie encore figurément Manque de force morale qui dispose à trop d'indulgence, ou qui rend facile à troubler, à émouvoir. Ce père est d'une faiblesse inexcusable. Il a montré dans cette occasion beaucoup de faiblesse. Ils traitent son indulgence de faiblesse. Allons, point de faiblesse. Il a la faiblesse de croire tout ce qu'on lui dit. Il eut la faiblesse de n'oser répondre. Surmonter sa faiblesse. On dit dans le même sens Faiblesse de caractère. Faiblesse d'âme. Faiblesse d'esprit. Faiblesse de cœur. Avoir de la faiblesse pour quelqu'un, Ne pas pouvoir, ne pas savoir lui résister. Ce maître a beaucoup trop de faiblesse pour ses élèves. Il faut excuser la faiblesse d'une mère pour ses enfants. Il se dit quelquefois d'un Défaut de raison, d'empire sur soi-même, et des Fautes qui en sont la suite. Les faiblesses de l'humanité. Il y a des faiblesses qui sont bien pardonnables. Les faiblesses du cœur. La curiosité est une faiblesse commune à bien des gens. Il se dit particulièrement en parlant d'une Femme qui n'a pas résisté à la séduction. Cette première faiblesse la perdit de réputation. Elle sut faire oublier ses faiblesses. Il se dit aussi du Manque ou du peu de grosseur, d'épaisseur, de force, de solidité de certaines choses. La faiblesse d'une poutre, d'un pilier, d'un support. Il se dit encore figurément, tant au sens physique qu'au sens moral, en parlant d'une Chose peu considérable en son genre. Malgré la faiblesse du nombre, ils voulurent combattre. La faiblesse de ses ressources, de son revenu. La faiblesse de cette résistance étonna l'ennemi. La faiblesse de nos connaissances. La faiblesse d'un raisonnement, d'un argument, d'une preuve. La faiblesse de son zèle, de son amitié.

Littré (1872-1877)

FAIBLESSE (fè-blè-s') s. f.
  • 1Manque de force. La faiblesse du corps. Je ne sais ce que j'ai : je suis sans fièvre, je tousse moins, je dors très bien ; mais ma faiblesse est extrême, Maintenon, Lett. à Mme Glapion, t. III, p. 200, dans POUGENS. Elle [l'âme] ne doit plus se regarder elle-même, ni s'arrêter à la disproportion qu'elle trouve entre sa faiblesse et les difficultés de la voie où Dieu l'appelle, Massillon, Profess. rel. Serm. 1. Au commencement de la carrière, il nous soutient par des consolations sensibles ; c'est un lait dont il nourrit notre faiblesse, Massillon, ib. Serm. 2. Vous comprenez bien que l'intention de l'Église, en vous permettant l'usage des mets défendus, est de soulager votre faiblesse, et non d'aider votre sensualité, Massillon, Carême, Jeûne. Ceux dont la tendre enfance N'avait que la faiblesse et des pleurs pour défense, Voltaire, Orphel. I, 2. D'un moment de repos ma faiblesse a besoin, Delavigne, Paria, III, 2.
  • 2Il se dit des facultés intellectuelles. Faiblesse de jugement. La faiblesse de sa mémoire.
  • 3Manque de puissance, de ressources. La faiblesse des petits États n'autorise point à méconnaître leurs droits, Dict. de l'Acad.
  • 4Défaillance, évanouissement. Je vous vois prêt, monsieur, à tomber en faiblesse, Molière, Sgan. 11. Voilà une faiblesse qui prend à M. de Chaulnes avec le frisson, Sévigné, 79. Elle affectait d'avoir deux ou trois faiblesses par jour, Hamilton, Gramm. 10.
  • 5 Fig. Manque de talent, de capacité. Cet orateur a été d'une faiblesse extrême dans la discussion.

    Il se dit, dans un sens analogue, des productions de l'art et de l'esprit. La faiblesse du style. Molière sentit d'ailleurs la faiblesse de cette petite comédie, et ne la fit point imprimer, Voltaire, Vie de Molière. Il a fallu que longtemps après il soit venu un homme supérieur, pour que les Français qui ne jugent des arts que par comparaison, sentissent combien la plupart des airs détachés et des symphonies de Lulli ont de faiblesse, Voltaire, Comm. sur Corn. Rem. Pertharite, Préf.

    La faiblesse d'un raisonnement, d'un argument, leur insuffisance à prouver ce qui est en question.

  • 6Manque de force morale. Dans mon sort ravalé je sais vivre en princesse ; Je fuis l'ambition, mais je hais la faiblesse, Corneille, Théod. II, 4. C'est faiblesse d'attendre Le mal qu'on voit venir, sans vouloir s'en défendre, Corneille, Pomp. II, 4. C'est faiblesse d'aimer qui ne vous aime pas, Corneille, Suréna, III, 3. Quelle faiblesse à moi d'en croire un furieux ! Racine, Mithr. III, 3. J'eus la faiblesse d'éluder mon serment, Fénelon, Tél. X. L'impulsion à laquelle ce prince obéissait, n'altérait point son jugement : vrai caractère de la faiblesse ! Duclos, Règne de Louis XIV, Œuv. t. v, p. 96, dans POUGENS. Mais avec quel courroux, avec quelle tendresse, Mahomet de mes sens accuse la faiblesse ! Voltaire, Fanat. IV, 3. Ce prince [Louis XIII] n'avait guère d'autre faiblesse que celle d'être gouverné dans sa maison, dans son État, dans ses affaires, dans ses moindres occupations ; cette faiblesse le rendit malheureux toute sa vie, Voltaire, Mœurs, 175.

    On dit de même faiblesse de caractère, d'âme, d'esprit, de cœur, de courage, de résolution.

  • 7Complaisance, inclination qui se laisse aller. Les faiblesses d'une mère pour ses enfants. Ah ! que vous savez bien ici contre moi-même, Perfide, vous servir de ma faiblesse extrême ! Molière, Mis. IV, 3. Je ne veux dire aucune douceur à M. de Grignan ; je me sens une telle faiblesse pour lui que je me fais scrupule de tout, Sévigné, 611. Quelque faiblesse que j'aie pour les modes, Sévigné, 77. Me voilà sans défense en proie à vos appas, Ma belle enfant ; mon cœur a beaucoup de faiblesse, Un coup d'œil m'assassine ou tout au moins me blesse, Boursault, Fables d'Ésope, I, 3. Si vous sentiez pour moi quelque heureuse faiblesse, Racine, Alex. II, 5. Ces noms de roi des rois et de chef de la Grèce Chatouillaient de mon cœur l'orgueilleuse faiblesse, Racine, Iphig. I, 1.
  • 8Défaut de raison, d'empire sur soi-même, et actes qui en sont la suite. Je vous prie de ne point parler de mes faiblesses, mais vous devez les aimer, et respecter mes larmes, puisqu'elles viennent d'un cœur tout à vous, Sévigné, 33. J'honore votre force et votre philosophie, et je ne ferai confidence de mes faiblesses qu'à ceux qui n'ont pas plus de courage que moi, Sévigné, 13 oct. 1673. Combattez-vous vos sens ? domptez-vous vos faiblesses ? Boileau, Épît. XI. Et vos cœurs rougiraient des faiblesses du mien, Racine, Alex. I, 2. Zaïre, il faut pourtant avouer ma faiblesse ; D'un mouvement jaloux je ne fus pas maîtresse, Racine, Bajaz. I, 4. Vous n'avez point du sang dédaigné les faiblesses, Racine, Iphig. IV, 4. Je me flattais sans cesse Qu'un silence éternel cacherait ma faiblesse [un amour], Racine, ib. II, 1. Vil spectacle aux humains des faiblesses d'amour, Racine, Bérén. v, 6. Combien d'autres âmes qui, après avoir fini les passions d'éclat, conservent encore toutes les autres, et font entrer toutes leurs faiblesses dans leur vertu ! Massillon, Profess. rel. Serm. 1. Il [Dieu] ne sait point punir des moments de faiblesse, Voltaire, Henr. VII. Les faiblesses qu'on met au grand jour ne plaisent qu'à la malignité, Voltaire, Louis XIV, 25. Songe que la colère, l'envie, l'indignation, la pitié sont des faiblesses indignes d'un philosophe, Diderot, Opin. des anc. phil. (cyniques). De n'offrir qu'aux talents, de vertus ennoblis, Et qu'à l'amitié douce et qu'aux douces faiblesses D'un encens libre et pur les honnêtes caresses, Chénier, Élég. XVI. Enfin, pour vous rendre compte de toutes ses faiblesses, elle avait peur en voiture, et elle se trouvait mal en voyant une araignée ou une souris, Genlis, Veillées du château t. I, p. 23, dans POUGENS.
  • 9Faiblesse se dit en parlant d'une femme qui n'a pas résisté à la séduction. Quelle folie que celle d'un jeune homme qui croit à la fidélité d'une femme déjà célèbre par ses faiblesses, et à qui l'attrait du plaisir a fait oublier la pudeur ! Marmontel, Mém. III.
  • 10En parlant des choses, manque de solidité ou de force. La faiblesse d'une poutre, d'une digue, d'une corde. La faiblesse d'une place de guerre, d'un poste.
  • 11Il se dit de ce qui est peu considérable en son genre. Malgré la faiblesse du nombre ils voulurent combattre. La faiblesse de nos connaissances. La faiblesse de sa voix [d'Isocrate], jointe à une timidité naturelle, l'avait empêché de se produire en public et de monter, comme les autres, sur la tribune aux harangues, Rollin, Hist. anc. Œuv. t. VI, p. 64, dans POUGENS. L'expédition de l'amiral Anson est une preuve de ce que peut un homme intelligent et ferme malgré la faiblesse des préparatifs et la grandeur des dangers, Voltaire, Louis XV, 27.
  • 12La faiblesse d'un poids, d'une mesure, d'une monnaie, condition d'un poids, d'une mesure, d'une monnaie qui sont un peu au-dessous de la valeur légale.

HISTORIQUE

XIIIe s. Et il ala tout chancelant pour la feblesce de sa maladie, et prist le dey [dé] et les tables et les geta en la mer, Joinville, 253. Grant peché firent cil qui lui loerent [conseillèrent] l'alée, à la grande flebesce là où son corps estoit, Joinville, 300.

XIVe s. S'il [les ligaments des vertèbres] estoient poi, il ne pourroient le chief soustenir pour leur feblesce, H. de Mondeville, f° 19, verso.

XVIe s. Il lui prit une foiblesse, dont elle se pasma incontinent et perdit la parole entierement, Amyot, Brutus, 18.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

FAIBLESSE. Ajoutez : - REM. On a dit être en faiblesse, par opposition à être en force. Sur tous les points où l'action centrale est en faiblesse et devient impuissante, Journ. offic. 15 juin 1875, p. 4307, 1re col.

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Étymologie de « faiblesse »

(Date à préciser) Dérivé de faible, avec le suffixe -esse.
Wiktionnaire - licence Creative Commons attribution partage à l’identique 3.0

Faible ; Berry, faibleté ; provenç. febleza ; anc. catal. feblea. L'ancien français avait aussi foibleté, qui est resté dans certains patois.

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Phonétique du mot « faiblesse »

Mot Phonétique (Alphabet Phonétique International) Prononciation
faiblesse fɛblɛs

Fréquence d'apparition du mot « faiblesse » dans le journal Le Monde

Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.

Évolution historique de l’usage du mot « faiblesse »

Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.

Citations contenant le mot « faiblesse »

  • On croit pardonner, et ce n'est que faiblesse.
    Valery Larbaud — Amants, heureux amants, Gallimard
  • Tous les vrais grands hommes aiment à se laisser tyranniser par un être faible.
    Honoré de Balzac — L'Illustre Gaudissart
  • Il y a bien autant de paresse que de faiblesse à se laisser gouverner.
    Jean de La Bruyère — Les Caractères, Du cœur
  • La compassion fait agir alors que la faiblesse rend craintif.
    Zhang Xianliang — Mimosa
  • Un esprit solide dans un corps humain, c'est la plus grande force dans la plus grande faiblesse.
    Isocrate — À Démonicos, 40 (traduction Mathieu et Brémond)
  • Tout sentiment est une source de faiblesse coupable.
    Jean-Marie Adiaffi — La carte d'identité
  • Dans les siècles troublés, faiblesse devient crime.
    Anonyme
  • Les trahisons se châtient, tandis que les faiblesses s'excusent. Mieux vaudrait des criminels et point des hésitants.
    Charles Ferré — Correspondance, à Vallès, 19 mars 1871
  • Le scélérat a ses vertus, comme l'honnête homme a ses faiblesses.
    Pierre Choderlos de Laclos — Les Liaisons dangereuses
  • Seul le silence est grand, tout le reste est faiblesse.
    Alfred, comte de Vigny — Les Destinées, la Mort du loup
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Traductions du mot « faiblesse »

Langue Traduction
Anglais weakness
Espagnol debilidad
Italien debolezza
Allemand die schwäche
Chinois 弱点
Arabe ضعف
Portugais fraqueza
Russe слабость
Japonais 弱点
Basque ahultasuna
Corse debulezza
Source : Google Translate API

Synonymes de « faiblesse »

Source : synonymes de faiblesse sur lebonsynonyme.fr

Antonymes de « faiblesse »

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Nombre de points du mot faiblesse au scrabble : 14 points

Faiblesse

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