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Courage

Variantes Singulier Pluriel
Masculin courage courages

Définitions de « courage »

Trésor de la Langue Française informatisé

COURAGE, subst. masc.

I.− Courage dans un syntagme nominal ou verbal
A.− Class., vieilli. Disposition du cœur (en tant qu'organe noble, foyer de la vie intérieure profonde, de la personnalité morale, etc.). Le courage, c'est la grande épreuve du cœur. (...) il est permis d'ignorer la mort; on peut endormir la souffrance physique. Si le cœur aussi est endormi, qu'est-ce que la vie? (Chardonne, Attach.,1943, p. 125).P. méton. Le cœur même ou la personne même, considérée sous le rapport de son caractère, de ses passions. L'outrage que tu lui as fait hier, a porté le dernier coup à ce courage fatigué; (...) Il y a douze heures que tu l'as tuée (Soulié, Mém. diable,t. 2, 1837, p. 359).Pour orienter les esprits et les courages vers la continuation de la guerre dans l'empire (De Gaulle, Mém. guerre,1954, p. 45).
Homme de courage. Homme honnête, fidèle à son cœur, à sa morale dans ses actes. (Quasi-)synon. homme de cœur :
1. Je vous supplie, (...) de ne plus saper des remparts aux trois quarts démolis, et qu'en vérité un homme de courage devrait rougir d'attaquer. Faisons un marché : ne vous en prenez plus à quelques vieillards faibles (...); je vous livre en échange ma personne. Chateaubriand, Mémoires d'Outre-Tombe,t. 3, 1848, p. 592.
En partic. Énergie et force de volonté manifestée devant un travail plus ou moins pénible. Synon. ardeur, zèle :
2. Elle a du courage, une aiguille, Elle travaille, et peut gagner dans son réduit, En travaillant le jour, en travaillant la nuit, Un peu de pain, un gîte, une jupe de toile. Hugo, Les Contemplations,Melancholia, t. 2, 1856, p. 119.
Expr. (Attesté ds la plupart des dict. gén. du xixesiècle).Il n'y a plus que courage. Le travail approche de sa fin.
B.− Fermeté de cœur, force d'âme qui se manifestent dans des situations difficiles obligeant à une décision, un choix, ou devant le danger, la souffrance. Les ambitieux, grands et petits. Ce qu'ils honorent, eux, ce n'est point le courage, c'est le pouvoir (Alain, Propos,1929, p. 847).
1. [Le courage dans des situations matérielles]
a) Qualité physique qui se manifeste instinctivement chez certains individus devant un danger matériel et qui leur permet de lutter contre. Courage héroïque, militaire, physique :
3. Le courage de l'Italien est un accès de colère, le courage de l'Allemand un moment d'ivresse, le courage de l'Espagnol un trait d'orgueil. Stendhal, De l'Amour,1822, p. 121.
P. anal. [À propos d'animaux hardis] Il avait le courage aveugle du taureau qui fonce (Green, Journal,1950, p. 347).
PARAD. a) Synon. bravoure, cran, intrépidité, témérité, vaillance; b) anton. couardise, faiblesse, lâcheté, poltronnerie.
b) Endurance née de l'habitude des situations difficiles, de l'apprentissage du danger. Synon. sang-froid, valeur :
4. Henri V. Grand roi, vaillant guerrier, d'un père usurpateur Dès son adolescence illustre imitateur, N'étant que prince encor, aux périls, au carnage De nocturnes bandits formèrent son courage. Chénier, L'Amérique,1794, p. 94.
c) P. méton. Personne brave, ardente à défendre une cause, un idéal politique, etc. Le communisme (...) un « idéal » supérieur à celui de la patrie, enrôlant les courages et les dévouements des divers pays pour une cause commune (Gide, Journal,1933, p. 1152).
2. [Le courage dans des situations morales]
a) Qualité de caractère d'un individu, qui le rend prêt à réagir positivement devant une situation morale difficile. Synon. constance, persévérance; anton. hésitation.Son caractère avait une sorte de raideur et d'impatience qui tenait à la force de ses sentiments (...). Âme élevée, courage grand (Chateaubr., Mém.,t. 2, 1848, p. 27):
5. ... il faut trouver tous les matins en soi la même dose du courage le plus rare et en apparence le plus aisé, le courage du professeur répétant sans cesse les mêmes choses, courage peu récompensé. Si nous saluons avec respect l'homme qui, comme vous, a versé son sang sur un champ de bataille, nous nous moquons de celui qui use lentement le feu de sa vie à dire les mêmes paroles à des enfants du même âge. Le bien obscurément fait ne tente personne. Balzac, Le Médecin de campagne,1833, p. 55.
Courage personnel; courage d'esprit. Maîtrise de soi qui permet une attitude calme, réfléchie :
6. Ce fut une honte pendant un certain temps de rester là où étaient le roi et la France. Il fallait un grand courage d'esprit et une grande fermeté de caractère pour résister à cette folie épidémique qui prenait le nom de l'honneur. Mon père eut ce courage, il se refusa à émigrer. Lamartine, Les Confidences,1849, p. 33.
b) Fermeté de l'esprit qui permet de saisir et soutenir des idées hardies, audacieuses. Le succès de Talma commença par de la hardiesse; il eut le courage d'innover, le seul des courages qui soit étonnant en France (Stendhal, Souv. égotisme,1832, p. 97).
SYNT., EXPR., Courage d'opinion. Aptitude à affirmer ouvertement ses opinions et à les maintenir malgré l'hostilité générale. Je suis brave, j'aime assez voir les choses en face. J'ai le courage de mes opinions, moi! (Goncourt, Journal, 1859, p. 673).
c) Effort fait sur soi-même pour résister à une épreuve, combattre une répugnance ou reconnaître une vérité désagréable. Cette demoiselle a le courage de son infamie, tandis que, moi, je suis une hypocrite qui devrait être fouettée en place publique (Balzac, Cous. Bette,1847, p. 180):
7. Quant au courage moral, si supérieur à l'autre, la fermeté d'une femme qui résiste à son amour est seulement la chose la plus admirable qui puisse exister sur la terre. Toutes les autres marques possibles de courage sont des bagatelles auprès d'une chose si fort contre nature et si pénible. Stendhal, De l'Amour,1822, p. 83.
SYNT. a) Courage + adj. courage civil, extraordinaire. Adj. + courage : admirable, beau, bon, vrai courage. b) Courage + et + subst. : courage et confiance, esprit, force, patience, persévérance, résignation, vertu, volonté. Subst. + au courage : appel au courage. Subst. + de/du + courage : acte, preuve, sens, trait de/du courage. c) Courage de + verbe : courage d'abandonner, affronter, aller, avouer, continuer, défendre, dire, écrire, parler, regarder, résister, supporter, tuer, vivre. Verbe + courage : perdre, rendre, reprendre courage. Verbe + le/son + courage : rassembler son, relever le, rendre le, retrouver son, se sentir le, soutenir le, trouver le courage. Verbe + de/du + courage : donner du, falloir du, manquer de, montrer du, puiser du courage.
Expr. et loc. À bout de courage. Je m'arrêtai, à bout de courage. Jamais je n'aurais la force (Zola, Bête hum.,1890, p. 177).Honneur au courage malheureux. Le libraire Dauriat publie une seconde édition du livre de Monsieur Nathan? Il ne connaît donc pas le proverbe du palais : Non bis in idem. Honneur au courage malheureux! (Balzac, Illus. perdues,1843, p. 407).Prendre son courage à deux mains, prendre son grand courage. Prenez votre courage à deux mains, et allez voir Hugelmann de ma part (Hugo, Corresp.,1859, p. 317).Jacques prit son grand courage, jugeant que le moment de parler était venu (De Vogüé, Morts,1899, p. 394).
Péj. Manifestation d'une fermeté excessive, d'une force cruelle, capable de blesser. Avoir le (triste) courage de (avoir le cœur de). Synon. cynisme, insensibilité.Quoi qu'il arrive, il faut que vous ayez, mon Révérend Père, un singulier courage, pour venir attrister par vos paroles lugubres et vos conjectures désolantes ces infortunés catholiques (Lamennais, L'Avenir,1831, p. 260).
II.− Courage en emploi abs., en interj. (invar.)
A.− [En manière d'exhortation] . « Courage!... Courage! » se répète-t-il. Cette exhortation du conseiller bat dans toutes ses artères le rappel de ses forces : « courage! » (Châteaubriant, Lourdines,1911, p. 114).
B.− [Pour formuler un souhait] . Adieu, bon courage, je t'embrasse le plus étroitement possible (Flaubert, Corresp.,1849, p. 98).
Prononc. et Orth. : [kuʀa:ʒ]. Enq. : /kuʀaʒ/. Ds Ac. depuis 1694. Étymol. et Hist. 1. 1050 « cœur en tant que siège des sentiments » (Alexis, éd. Ch. Storey, 446), devenu class.; 2. ca 1100 « état d'esprit, intentions » d'où « désir, ardeur de faire quelque chose » (Roland, éd. J. Bédier, 191). Dér. de cœur*; suff. -age* (REW, no2217). Fréq. abs. littér. : 8 219. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 14 830, b) 11 947; xxes. : a) 10 057, b) 9 848. Bbg. Darm. Vie 1932, p. 24, 143, 145. − Gottsch. Redens. 1930, p. 67, 103, 163. − Goug. Mots t. 1 1962, pp. 114-118. − Lew. 1960, p. 192.

Wiktionnaire

Nom commun - français

courage \ku.ʁaʒ\ masculin

  1. Capacité d'un humain ou un autre animal de vaincre sa peur pour braver le danger, supporter la souffrance, entreprendre des choses effrayantes, douloureuses ou difficiles.
    • Le courage, ce nest pas de laisser aux mains de la force la solution des conflits que la raison peut résoudre ; car le courage est l'exaltation de l'homme et ceci en est l'abdication. Le courage pour vous tous, courage de toutes les heures, c'est de supporter sans fléchir les épreuves de tout ordre, physiques et morales, que prodigue la vie. Le courage, c'est de ne pas livrer sa volonté au hasard des impressions et des forces ; c'est de garder dans les lassitudes inévitables, l'habitude du travail et de l'action. — (Jean Jaurès, Discours à la jeunesse, Albi, 1903 → lire en ligne)
    • Ce ne sont pas des considérations sur l’harmonie de l’Univers (même en personnifiant l’Univers), qui pourront donner aux hommes ce courage que Renan comparait à celui que possède le soldat montant à l’assaut. — (Georges Sorel, Réflexions sur la violence, VII « La morale des producteurs », 1908, p. 332)
    • Acceptons que le courage militaire demeure l'apanage d'une caste enfantine et bruyante, et ne se répande pas, comme l'a fait la Légion d’honneur, son insigne, parmi les professeurs, les contrôleurs, les peintres... — (Jean Giraudoux, Retour d'Alsace - Août 1914, 1916)
    • Le texte exact de Platon est : « Dans l'ordre des vertus, la sagesse est la première; la tempérance vient ensuite; le courage occupe la dernière place. » Platon entend ici par courage […] l'aptitude de l'homme à affronter la mort. Il semble bien qu'il n'eût pas davantage donné le premier rang au courage en tant que force d'âme, en tant que raidissement contre le malheur, comme le feront les stoïciens ; […]. — (Julien Benda, La trahison des clercs, 1927, édition revue et augmentée, Grasset, 1946, p. 205, n. 1)
    • Les généraux sont des gens qui manquent le plus complètement de courage qu'il y ait. — (Patrice de Mac Mahon, cité dans:Joseph Caillaux, Mes Mémoires, I, Ma jeunesse orgueilleuse, 1942, p. 40)
    • Si, comme on le dit, le courage est l'art du commencement, la persévérance, elle, c'est l'art du recommencement. — (Mustapha Fahmi, La leçon de Rosalinde, éditions La Peuplade, Chicoutimi (Québec), 2018, p. 99)
    • Le courage se situe toujours quelque part entre l'audace et la couardise. — (Jean Proulx, Grandir en humanité, Fides, 2018, p. 81)
  2. (moderne) Capacité à ne pas avoir peur, face à une situation potentiellement effrayante (contraster avec sens n°1)
  3. Interjection pour animer, pour exciter.
    • Allons, courage !
    • Courage, mes amis !
    • Bon courage !
  4. Personnes courageuses.
    • Enflammer les courages.
    • Les grands courages ne se laissent point abattre par l’adversité.
  5. Dureté de cœur.
    • Elle se dit qu'il fallait montrer aujourd'hui tout son courage, être comme ces femmes de la ville, ces grandes dames qui savent mépriser les hommes peu fidèles et regarder avec hauteur leur légèreté oublieuse. — (Out-el-Kouloub, Zaheira, dans "Trois contes de l'Amour et de la Mort", 1940)
Wiktionnaire - licence Creative Commons attribution partage à l’identique 3.0

Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition (1932-1935)

COURAGE. n. m.
Disposition de l'âme qui lui fait supporter la souffrance, braver le danger, entreprendre des choses difficiles, hardies. Le courage militaire. Le courage civil. Donner courage. Donner, inspirer du courage. Rendre le courage. Prendre, reprendre courage. S'armer de courage. Perdre courage. Perdre le courage. Exciter, réveiller, ranimer le courage. Relever, accroître, augmenter le courage de quelqu'un Le courage lui manque. Manquer de courage. Signaler son courage. Combattre avec courage Il eut le courage de lui résister. Au dernier moment, le courage lui manque. Il se dit aussi en parlant des Animaux hardis. Le courage du lion. Fig. et fam., Prendre son courage à deux mains, Faire effort sur soi-même pour accomplir un acte difficile devant lequel on a longtemps hésité. Il se dit absolument et comme interjection, pour animer, pour exciter. Allons, courage! Courage, mes amis! Bon courage! Il se dit quelquefois des Personnes mêmes, surtout dans le style élevé. Enflammer les courages. Un grand courage se dit souvent d'un Homme qui se distingue par la noblesse d'âme ou par une grande force de caractère. Un grand courage dédaigne de se venger. Les grands courages ne se laissent point abattre par l'adversité. Il s'emploie aussi quelquefois dans un sens défavorable et se dit de la Dureté de cœur. Auriez-vous bien le courage d'abandonner vos enfants? Je n'ai pas le courage de lui refuser cela. Ce misérable eut le courage de livrer son meilleur ami.

Littré (1872-1877)

COURAGE (kou-ra-j') s. m.
  • 1L'ensemble des passions qu'on rapporte au cœur. Au moins, que les travaux, Les dangers, les soins du voyage Changent un peu votre courage, La Fontaine, Fabl. IX, 2. Vous voilà, vains honneurs qui m'enfliez le courage, Écoulés en un jour comme l'eau d'un orage, Rotrou, Bél. V, 4. Sans que… Il te reste aucun fruit que la honte et la rage Qu'un remords inutile allume en ton courage, Corneille, Cinna, IV, 7. De tous deux Rodogune a charmé le courage, Corneille, Rodog. I, 5. Que tu pénètres mal le fond de mon courage ! Corneille, ib. IV, 5. Accordez votre bouche avec votre courage, Pratiquez vos conseils ou ne m'en donnez pas, Corneille, Cour de Mélite, I, 2. La honte suit de près les courages timides, Racine, Alex. I, 2. Détrompez son erreur, fléchissez son courage, Racine, Phèd. I, 5. Quel courage endurci Soutiendra les assauts qu'on lui prépare ici ? Racine, Iphig. IV, 1. Le nom d'amant peut-être offense son courage, Racine, Phèd. II, 1. Mais de faire fléchir un courage inflexible, Racine, ib. Je ne sais maintenant qui retient mon courage Que de vingt coups de poing au milieu du visage…, Regnard, Fol. amoureuses, I, 2. Un étranger, Fatime, un captif inconnu Promet beaucoup, tient peu, permet à son courage Des serments indiscrets pour sortir d'esclavage, Voltaire, Zaïre, I, 1. C'est même une lâcheté de courage, Massillon, Car. Doutes. Soumettez-lui les fiers courages Des plus nobles peuples du Nord, Gresset, O de au roi Stanislas.
  • 2La personne même, considérée au point de vue de la passion qui l'anime. Ce grand prince calma les courages émus, Bossuet, Louis de Bourb. Il devient un objet de mépris aux uns, et, ce qui est le plus insupportable à un grand courage, un objet de pitié aux autres, Bossuet, Reine d'Anglet. Combien reçut-il d'avis secrets que sa vie n'était pas en sûreté ! Et il connaissait, dans le parti, de ces fiers courages dont la force malheureuse et l'esprit extrême ose tout et sait trouver des exécuteurs, Bossuet, le Tellier. Ô la lâche personne ! ah ! le faible courage, Molière, Dép. am. IV, 4. Homère aux grands exploits anima les courages, Boileau, Art p. IV. Quels courages Vénus n'a-t-elle point domptés ? Racine, Phèd. I, 1. Cela ne put étonner des courages qui étaient à toute épreuve, et qu'une suite non interrompue de prospérités remplissait d'assurance, Rollin, Hist. anc. Œuvres, t. VI, p. 498, dans POUGENS.

    Homme courageux. [La France] Pleine de mœurs et de courages, Malherbe, II, 3.

  • 3Zèle, bonne volonté, ardeur. Je vous servirai de grand courage. Donner courage aux faibles, Pascal, dans COUSIN. Il ne perdit pourtant pas courage, Pascal, Prov. 4. Il me disait que je devais prendre courage, Fénelon, Tél. II. Je me sentis plein de courage contre les plaisirs, Fénelon, ib.
  • 4Fermeté qui fait supporter ou braver le péril, la souffrance, les revers, etc. Ses négociations, ses traités, tout ce que sa prudence et son courage opposaient à la fortune de l'État, Bossuet, Reine d'Anglet. S'il y eut jamais une conjoncture où il fallut montrer de la prévoyance et un courage intrépide, ce fut lorsqu'il s'agit d'assurer la garde des trois illustres captifs, Bossuet, le Tellier. La vraie épreuve du courage N'est que dans le danger que l'on touche du doigt, La Fontaine, Fabl. VI, 2. Le vrai courage trouve toujours quelque ressource, Fénelon, Tél. VI. Ce jeune roi, bien fait, vigoureux, d'une mine haute et fière, avait dans ses yeux la fureur et le désespoir ; il était comme un beau cheval qui n'a point de bouche, son courage le poussait au hasard, et la sagesse ne modérait point sa valeur, Fénelon, ib. II. D'un courage naissant sont-ce là les essais ? Racine, Iphig. I, 2. Le monde, injuste estimateur des choses du ciel, ne laissera pas d'admirer et de faire valoir le courage de ce sacrifice, Massillon, Car. Resp. hum. Dessus ses grands chevaux est monté mon courage, Molière, Sgan. 21. La philosophie peut éclairer ; mais d'une âme faible elle n'en saurait faire une âme forte ; il y a bien des sortes de courages, Condillac, Hist. anc. II, 10. Le vrai courage est une confiance éclairée que rien ne trouble, Condillac, ib. II, 11.

    Courage d'esprit, fermeté de l'intelligence qui fait saisir les idées hardies, par opposition à courage de cœur, qui fait braver les périls présents. Ces sortes d'idées hardies, pourvu qu'elles le soient dans de certaines bornes, partent d'un courage d'esprit, rare même parmi ceux qui ont le courage du cœur, Fontenelle, Chazelles.

    Donner courage, inspirer du courage. César qui lisait sa peur sur son visage, Le flattait par pitié, pour lui donner courage, Corneille, Pomp. III, 1.

    Prendre courage, ne pas se laisser abattre ; reprendre courage, se relever après avoir été abattu moralement. Prends courage, ma fille, et sache qu'aujourd'hui Ton roi te veut servir et de père et d'appui, Corneille, Cid, II, 9.

    Perdre courage, se décourager. Battus sans jamais perdre courage, Bossuet, Hist. I, 9.

    Il se dit aussi des animaux. Ce chien a du courage.

    Familièrement. Prendre, tenir son courage à deux mains, faire effort pour s'affermir dans une résolution.

    Courage ! interjection d'encouragement, d'excitation. Allons, courage ! Du courage ! Mais courage, il s'émeut, je vois couler des larmes, Corneille, Poly. IV, 3. Ménage, qui a dit tant de mots et qui en a dit si peu de bons, avoit pourtant raison de s'écrier à la représentation des Précieuses ridicules : courage, Molière ! voilà le bon comique, Marmontel, Élém. de littér. t. VI, p. 171, dans POUGENS.

  • 5Dureté de cœur (le courage de la fermeté ayant, par exagération, passé à la dureté de cœur, à l'insensibilité). Je n'ai pas le courage de lui refuser cela. Le traître eut le courage de livrer son meilleur ami. Sans que les larmes d'un si bon roi pussent amollir le courage de ces tigres qui le trahissaient si lâchement, Vaugelas, Q. C. 317.

    PROVERBE

    Il n'y a plus que courage, ou il n'y a plus que le courage, locution qui se dit pour encourager en avertissant qu'on est au bout de la peine, du travail, de la course, etc.

SYNONYME

1° CŒUR, COURAGE. Courage est un dérivé de cœur, et c'est cette dérivation qui permet de les distinguer, puisque, par là, courage doit contenir quelque chose de plus. En tant que considérés comme ce genre de fermeté qui fait mépriser le danger, cœur et courage sont synonymes ; et dans cette phrase de Molière : Et le cœur est digne de blâme Contre les gens qui n'en ont pas (Amph. I, 2), courage irait aussi bien. Mais bien que l'on dise combattre avec courage, on ne dit pas combattre avec cœur. Donc ce que la dérivation ajoute à cœur pour former courage, c'est que courage exprime la manifestation du cœur. Quand le cœur se manifeste par des actes extérieurs, il prend le nom de courage.

2° COURAGE, BRAVOURE., Courage est plus général que bravoure ; justement parce que courage tient étroitement à cœur, il exprime tous les genres de courage aussi bien à la guerre que dans la paix. Au contraire bravoure n'exprime que le courage dans le combat.

HISTORIQUE

XIe s. Li reis est fiers, et sis curages pesmes, Ch. de Rol. IV. Mais je ne sai quels en est sis curages [intention], ib. XII. Gardez, de nous ne turnez le curage [que vous ne changiez de sentiment à notre égard], ib. LI. En son curage [il] en est joieus et liét, ib. CXCVI.

XIIe s. Entendez mon corage, Ronc. p. 13. Respont Rollant : ne me vient en corage [je n'en ai pas envie], ib. p. 47. Li cuens Rolant o le courage fier, ib. p. 57. Rolanz fu preus et de mout fier corage, ib. p. 64. À Olivier [il] en a dit son corage, ib. p. 81. Par vasselage [fermeté], son corage [ses sentiments] il cela, ib. p. 168. Et de mout bon corage [il] a reclamé Jhesu, ib. p. 196. Mais je n'ai pas corage [intention] que plus le respitons, ib. p. 200. Au mont [monde] n'a [il n'y a], voir, si cruel traïson Qu'en bel semblant et corage felon, Couci, IX. Je doi avoir grant joie en mon corage, ib. XI. Tant [j'] ai en lui [elle] ferme assis mon corage Qu'ailleurs ne pense…, ib. [Je] Chanterai pour mon courage Que je veuil reconforter, Dame de faiel, dans Couci. Diex ! Que ferai ? Dirai lui [à elle] mon coraige ? Irai-je lui dont [donc] s'amour demander ? Quesnes, Romancero, p. 83. Chanter m'esteut, que m'en est pris coraige, ib. p. 85. Tel cinq cent chevalier Qui n'ont cuer ne corage de Saisnes guerroier, Sax. XVI. En tous essamples s'est granment reconfortez ; Mais nepurquant mult ert el corage trublez, Th. le mart. 65. Puet cel estre qu'ensi se voleient vengier De mei, quant lur curage [intention] ne porent avancier ? ib. 89. Ço est la lei à hume, ke hum te serve en simplicited e purted de sun curage, e tu li faces merci, Rois, 145.

XIIIe s. Damoisele, fait ele, fraignez vostre corage ; Trop avez hui menée grant dolor et grant rage, Audefroi le Bastard, Romancero, p. 14. Et bien creant en Dieu et de moult bon courage, Berte, LXX. Seignor, fame est et fole et sage, Et moult est fole de corage, Ren. 7108. El [Papelardise] fait dehors le marmiteus, Si a le vis [visage] simple et piteus, Et semble sainte creature ; Mais sous ciel n'a male aventure Qu'ele ne pense en son corage, la Rose, 417. Li valés fu jones et biaus, Si estoit bien d'autel aage Cum s'amie, et d'autel corage, ib. 1286. En tel cas prent on aucune fois l'autrui coze, et si n'est pas larrecins, car larrecins n'est pas sans avoir corage d'embler, Beaumanoir, XXIX, 12. Mais li corages monte as preus et as gentis, Ch. d'Ant. II, 490.

XIVe s. Vouloir estre honouré entre les grans et des grans, il vient de bon courage et tel se monstre home, Oresme, Eth. 123. Chetif courage, Oresme, ib. 106. La fame de Richart dit mout hautement de mauvais courage au dit exposant…, Du Cange, avidere.

XVe s. Le duc commença à rire et s'excusa, et ne dit pas si très tost ce qu'il avoit sus le courage, Froissart, II, III, 47. On pardonne bien de bouche, mais tousjours demeurent les haines en courages, Froissart, II, II, 241. Leurs gens n'avoient nul courage de bien faire ni eux defendre, Froissart, II, III, 17. Et qui eust voulu poursuir, on eust chassé les dits Anglois jusques à la mer, veu le courage que chacun avoit ; car ung François eust abatu dix Anglois, Chron. du siege d'Orléans, 1429, Bibl. des Chartes, t. III, 2e série, p. 207. Vallet, va querir en message Centurion au fier courage ; Va tost, dy ly qu'il veigne cy, la Pass. de N. S. J. C. En presence de cette noble compagnie, et mesmes plusieurs autres nobles hommes et vertueux courages cy presens, Math. de Coucy, Hist. de Charles VII, p. 678, dans LACURNE.

XVIe s. Les courages des ennemis sont abbattus, Montaigne, I, 24. Un mauvais luicteur se feit medecin : courage, lui dict Diogenes ; tu as raison ; tu mettras à cette heure en terre ceulx qui t'y ont mis aultrefois, Montaigne, III, 210. Remplissant des haines parricides les courages fraternels, Montaigne, IV, 201. Epaminondas, sans faire semblant de rien, avoit de longue main conduit la prattique de lever le courage aux jeunes hommes Thebains, Amyot, Pélop. 13. Il feit renaistre ès courages des soudards une envie de se trouver aux prises…, Amyot, Pélop. et Marcel. comp. 3. Philopoemen le laissa dire, combien qu'il en fust fort despit en son courage [intérieurement], Amyot, Philop. 30. …Un que je sceusse avoir courage lasche, Amyot, Comment disc. le flatte. 58. Un bon courage decore visage, Leroux de Lincy, Prov. t. II, p. 430.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

COURAGE. - REM. J. J. Rousseau a dit : Faire bon courage, pour : garder bon courage. Cependant je fais bon courage autant que je le puis, Rousseau, Lett. à Mme Warens, 1737, Correspondance, t. XVIII, p. 39, de l'édit. Mussay-Pathay, 1824. C'est un italianisme : far coraggio.

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Encyclopédie, 1re édition (1751)

COURAGE, s. m. (Morale.) c’est cette qualité, cette vertu mâle qui naît du sentiment de ses propres forces, & qui par caractere ou par réflexion fait braver les dangers & ses suites.

Delà vient qu’on donne au courage les noms de cœur, de valeur, de vaillance, de bravoure, d’intrépidité : car il ne s’agit pas ici d’entrer dans ces distinctions délicates de notre langue, qui semble porter dans l’idée des trois premiers mots plus de rapport à l’action que dans celle des deux derniers, tandis que ceux-ci à leur tour renferment dans leur idée particuliere un certain rapport au danger que les trois premiers n’expriment pas. En général, ces cinq mots sont synonymes & désignent la même chose, seulement avec un peu plus ou un peu moins d’énergie. Voyez Bravoure.

On ne sauroit s’empêcher d’estimer & d’honorer extrèmement le courage, parce qu’il produit au péril de la vie les plus grandes & les plus belles actions des hommes ; mais il faut convenir que le courage, pour mériter véritablement l’estime, doit être excité par la raison, par le devoir, & par l’équité. Dans les batailles, la rage, la haine, la vengeance, ou l’intérêt, agitent le cœur du soldat mercenaire ; mais la gloire, l’honneur, & la clémence, animent l’officier de mérite. Virgile a bien senti cette différence. Si l’éclat & le brillant font paroître dans son poëme la valeur de Turnus plus ébloüissante que celle d’Enée, les actions prouvent qu’en effet & au fond la valeur d’Enée l’emporte infiniment sur celle de Turnus. Epaminondas n’a pas moins de résolution, de vaillance, & de courage, qu’aucun héros de la Grece & de Rome, « non pas de ce courage (comme dit Montagne) qui est éguisé par ambition ; mais de celui que l’esprit, la sapience, & la raison, peuvent planter en une ame bien réglée, il en avoit tout ce qui s’en peut imaginer. »

Cette loüange dont Epaminondas est bien digne, me conduit à la distinction philosophique du courage de cœur, si je puis parler ainsi, qu’on nomme communément bravoure, qui est le plus commun ; & de cette autre espece de courage qui est plus rare, que l’on appelle courage de l’esprit.

La premiere espece de courage est beaucoup plus dépendante de la complexion du corps, de l’imagination échauffée, des conjonctures, & des alentours. Versez dans l’estomac d’un milicien timide des sucs vigoureux, des liqueurs fortes, alors son ame s’arme de vaillance ; & cet homme devenu presque féroce, court gaiement à la mort au bruit des tambours. On est brave à la guerre, parce que le faste, le brillant appareil des armes, le point d’honneur, l’exemple, les spectateurs, la fortune, excitent les esprits que l’on nomme courage. Jettez-moi dans les troupes, dit la Bruyere, en qualité de simple soldat, je suis Thersite ; mettez-moi à la tête d’une armée dont j’aye à répondre à toute l’Europe, je suis Achille. Dans la maladie, au contraire, où l’on n’a point de spectateurs, point de fortune, point de distinctions à espérer, point de reproches à appréhender, l’on est craintif & lâche. Où l’on n’envisage rien pour récompense du courage du cœur, quel motif soûtiendroit l’amour propre ? Il ne faut donc pas être surpris de voir les héros mourir lâchement au lit, & courageusement dans une action.

Le courage d’esprit, c’est-à-dire cette résolution calme, ferme, inébranlable dans les divers accidens de la vie, est une des qualités des plus rares. Il est très-aisé d’en sentir les raisons. En général tous les hommes ont bien plus de crainte, de pusillanimité dans l’esprit que dans le cœur ; & comme le dit Tacite, les esclaves volontaires font plus de tyrans, que les tyrans ne font d’esclaves forcés.

Il me semble, avec un auteur moderne qui a bien développé la différence des deux courages (Considér. sur les mœurs), « que le courage d’esprit consiste à voir les dangers, les périls, les maux, & les malheurs, précisément tels qu’ils sont, & par conséquent les ressources, les voir moindres qu’ils ne sont, c’est manquer de lumieres ; les voir plus grands, c’est manquer de cœur : la timidité les exagere, & par-là les fait croître : le courage aveugle les déguise, & ne les affoiblit pas toûjours ; l’un & l’autre mettent hors d’état d’en triompher. Le courage d’esprit suppose & exige souvent celui du cœur ; le courage du cœur n’a guere d’usage que dans les maux matériels, les dangers physiques, ou ceux qui y sont relatifs. Le courage d’esprit a son application dans les circonstances les plus délicates de la vie. On trouve aisément des hommes qui affrontent les périls les plus évidens ; on en trouve rarement qui sans se laisser abattre par un malheur, sachent en tirer le parti qui conviendroit ».

Cependant l’Histoire, & l’on ne doit pas le dissimuler, ne manque pas d’exemples de gens qui ont réuni admirablement en eux le courage de cœur & le courage d’esprit : il ne faut que lire Plutarque parmi les anciens, & de Thou parmi les modernes, pour sentir son ame élevée par des traits & des actions de cette espece, glorieuses à l’humanité. Mais l’exemple le plus fort & le plus frappant qu’il y ait peut-être en ce genre, exemple que tout le monde sait, qu’on cite toûjours, & que j’ose encore transcrire ici, c’est celui d’Arria femme de Cecina Pœtus, fait prisonnier par les troupes de l’empereur Claude, après la déroute de Scribonianus dont il avoit embrassé le parti.

Cette femme courageuse ayant inutilement tenté, par les instances les plus vives, les plus séduisantes, & les plus ingénieuses, d’être reçûe dans le navire qui conduisoit son mari prisonnier, loüa, sans s’abandonner au desespoir, un bateau de pêcheur, & suivit Pœtus toute seule dans ce petit esquif depuis l’Esclavonie jusqu’à Rome. Quand elle y fut arrivée, & qu’elle ne vit plus d’espérance de sauver les jours de son mari, elle s’apperçut qu’il n’avoit pas le cœur assez ferme pour se donner la mort, à laquelle la cruauté de l’empereur le contraignoit. Dans cette extrémité elle commença, pour tâeher d’y disposer Poetus, d’employer ses conseils & ses exhortations les plus pressantes : alors le voyant ébranlé, elle prit dans sa main le poignard qu’il portoit : Sic Poete, fais ainsi mon cher Poetus ; & à l’instant s’étant donné un coup mortel de ce même poignard, elle l’arracha de la plaie, le lui présenta tranquillement, & lui dit en expirant ces trois mots : Poete non dolet ; tiens, Poetus, il ne m’a point fait de mal. Præclarum illud, s’écrie Pline, ferrum stringere, perfodere pectus, extrahere pugionem, porrigere marito, addere vocem immortalem ac pœne divinam, Poete non dolet. Pline, ép. xvj. liv. III. Article de M. le Chevalier de Jaucourt.

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Étymologie de « courage »

Bourguig. coraige ; provenç. et catal. coratge ; espagn. corage ; portug. coragem ; ital. coraggio ; d'une forme coraticum (comme le prouvent le tg du provençal et le double g de l'italien), dérivée de cor, cœur. Palsgrave, p. 62, au XVIe siècle, dit qu'on prononçait couraige.

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(Siècle à préciser) De l’ancien français corage, du latin cor, (« cœur ») et du suffixe -age.
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Phonétique du mot « courage »

Mot Phonétique (Alphabet Phonétique International) Prononciation
courage kuraʒ

Fréquence d'apparition du mot « courage » dans le journal Le Monde

Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.

Évolution historique de l’usage du mot « courage »

Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.

Citations contenant le mot « courage »

  • Déploie ton jeune courage, enfant ; c'est ainsi qu'on s'élève jusqu'aux astres.
    Virgile en latin Publius Vergilius Maro — L'Énéide, IX, 641
  • Les sentiments produisent le courage actif, et la philosophie le courage passif.
    Marie-Jean Hérault de Séchelles
  • Le vrai courage ne se laisse jamais abattre.
    Fénelon — Télémaque
  • La connaissance craque, aussi bien que l'amour, aux hommes sans courage.
    Émile Chartier, dit Alain — Sentiments, passions et signes, Gallimard
  • Il n'y a de bonheur possible pour personne sans le soutien du courage.
    Alain — Minerve ou de la sagesse
  • Je n'imagine pas le génie sans courage.
    Henry Millon de Montherlant — Carnets, Gallimard
  • Il y a souvent plus de stupidité que de courage dans une constance apparente.
    Jean-Jacques Rousseau — Julie ou la Nouvelle Héloïse
  • Avant que de se jeter dans le péril, il faut le prévoir et le craindre ; mais quand on y est, il ne reste plus qu'à le mépriser.
    François de Salignac de La Mothe-Fénelon — Les Aventures de Télémaque
  • Le cœur d'un homme vaut tout l'or d'un pays.
    Anonyme — Chanson de geste
  • Rodrigue, as-tu du cœur ?
    Pierre Corneille — Le Cid, I, 5, Don Diègue
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Images d'illustration du mot « courage »

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Traductions du mot « courage »

Langue Traduction
Anglais courage
Espagnol valor
Italien coraggio
Allemand mut
Chinois 勇气
Arabe شجاعة
Portugais coragem
Russe мужество
Japonais 勇気
Basque adorea
Corse curaggiu
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Synonymes de « courage »

Source : synonymes de courage sur lebonsynonyme.fr

Antonymes de « courage »

Combien de points fait le mot courage au Scrabble ?

Nombre de points du mot courage au scrabble : 10 points

Courage

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