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Excès

[ɛkssɛ]
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Définitions de « excès »

Excès - Nom commun

  • Quantité ou mesure qui dépasse la norme, le nécessaire ou l'attendu.

    Dans sa démesure, il avait tout consommé, laissant derrière lui l'écho assourdissant de ses excès.
    (Citation fictive)
  • Surplus résultant de la comparaison de deux grandeurs inégales.

    Car l’excès ou le défaut d’une idée sur une autre, ou, pour me servir des termes ordinaires, l’excès ou le défaut d’une grandeur n’est pas proprement une raison, ni les excès ou les défauts égaux des grandeurs, des raisons égales.
    — Nicolas Malebranche, De la recherche de la vérité
  • (Fig.) Ce qui surpasse les limites du convenable et du juste.

    Dans l'exploration du pouvoir, Balzac a écrit: 'L'excès en tout est un défaut.'
    (Citation fictive)
  • Usage ou action qui dépasse la mesure normale, souvent employé au pluriel.

    Mais tels sont les excès du malheur qui m’opprime.
    — Pierre Corneille, Clitandre
  • Comportements ou actes de débauche caractérisés par un manque de retenue.

    Les excès amoureux donnent plus d’entraînement que de lassitude et sont moins difficiles à recommencer le lendemain que la semaine suivante.
    — Pierre Louÿs, Trois filles de leur mère
  • Actes violents ou propos injurieux allant bien au-delà des limites acceptables.

    Il prévit à quels excès ils se porteraient quand il ne serait plus au monde […]
    — Jacques-Bénigne Bossuet, Histoire
  • (Droit) Procédure judiciaire permettant la séparation légale de deux époux en raison de comportements répréhensibles graves tels que maltraitances ou injures.

    Dans le sillage tumultueux d'un mariage brisé, l'excès est souvent invoqué comme le dernier recours légal pour mettre fin aux abus et aux comportements intolérables.
    (Citation fictive)

Expressions liées

  • Annulation d'un acte pour excès de pouvoir
  • Avec excès (d'une manière exagérée, outre-mesure.)
    Tu sais qu'il avait l'habitude déplorable d'aimer le thé froid avec excès
    — Gobineau, Nouvelles asiatiques
  • En excès (en trop grande quantité, en trop grand nombre.)
    La chaux en excès peut se fixer, par adsorption, sur le silicate
    — Cléret de Langavant, Ciments et bétons
  • En tout l'excès nuit
  • Excès de langage (propos discourtois ou injurieux.)
    Poutillard se laisse aller à des excès de langage, peut-être même à des sévices
    — Duhamel, Cécile
  • Excès de pouvoir (acte ou décision d'une administration, d'un magistrat qui outrepasse ses pouvoirs légaux ou réglementaires.)
    Le ministre ne peut pas, sans commettre un excès de pouvoir, substituer son action à celle du préfet
    — Baradat, Organisation préfectorale
  • Faire un/des excès de table (manger ou boire (un peu) trop.)
  • Homme d'excès (homme excessif.)
    Je n'ai jamais pu emboîter Vénus avec Apollon. C'est l'un ou l'autre, étant un homme d'excès, un monsieur tout entier à ce qu'il pratique
    — Flaubert, Correspondance
  • Jusqu'à l'excès
    Esprit délicieux et délié jusqu'à l'excès, amant passionné de ce qui fut de plus beau
    — Valéry, Variété IV
  • Le dernier excès (le plus haut degré de.)
    La pauvreté est si infâme que c'est le dernier excès du cynisme ou le cri suprême d'une conscience au désespoir d'en faire l'aveu
    — Bloy, Lieux communs
  • Par excès (en arrondissant l'expression d'une mesure à un nombre supérieur.)
    Elle devenait romantique par excès d'infortune
    — France, Mannequin
  • Par excès de (à cause d'un excès de, en faisant preuve d'un excès de.)
    Je me rappelle le jour où j’ai compris que j’étais devenu adulte. Je vivais déjà avec Marie, nous avions Agustín depuis deux ou trois ans, je travaillais depuis des années comme je le fais toujours plus ou moins aujourd’hui, charpentier ici et là, bricoleur à droite et à gauche, électricien quand il faut, plombier ou même jardinier si on me le demande, ni trop souvent ni trop peu, juste ce qu’il faut pour maintenir le juste équilibre, rapporter à la maison ma part de revenus et me garder du temps à moi, ne pas me perdre tout entier en chantiers. Marie était déjà traductrice, traduisait déjà Lodoli et d’autres auteurs qu’elle aimait. C’est-à-dire que notre vie était déjà à peu près ce qu’elle est maintenant, et que nous en étions satisfaits, nous songions souvent que nous avions de la chance, nous nous plaisions à V., nous avions des amis, nous sentions que c’était un endroit où nous étions susceptibles de rester un bon moment encore, bref nous allions bien.Et un matin je me suis levé et je me suis dit que ça y est, tu es grand. J’ai réalisé qu’il fallait que j’arrête de me répéter ces mots, plus tard quand je serai grand. Que c’était fait : j’étais grand. Je l’étais devenus à mon insu. Sans que personne vienne me prévenir. J’ai compris qu’il n’y aurait pas d’épreuve. Pas de monstre à vaincre ni de noeud à trancher. Pas de coup de gong solennel. Pas de voix paternelle pour me souffler à l’oreille ces mots, c’est maintenant, t’y voilà. J’ai compris qu’il n’y aurait nulle ligne à franchir. Nul cap à passer. Nul obstacle à surmonter. Qu’être grand simplement désormais ce serait ça : la continuation de ce présent, de cette lente translation, de ce glissement presque imperceptible, seulement décelable à l’érosion de certaines de mes facultés, au grisonnement de mes tempes et de celles de Marie, à notre renoncement de plus en plus fréquent à telle ou telle folie qui autrefois nous aurait semblé le sel même de la vie, à la taille chaque année accrue d’Agustín, à son énergie toujours plus fascinante. À son appétit d’ogre lui aussi décidé à nous dévorer chaque jour un peu plus.J’ai réalisé qu’il ne se passerait rien. Qu’il n’y avait rien à attendre. Que toujours ainsi les semaines continueraient de passer, que le temps continuerait d’être cette lente succession d’années plus ou moins investies de projets, de désirs, d’enthousiasmes, de soirées plus ou moins vécues. De jours tantôt habités avec intensité, imagination, lumière, des jours pour ainsi dire pleins, comme on dit carton plein devant une cible bien truffée de plombs. Tantôt abandonnés de mauvais gré au soir venu trop tôt. Désertés par excès de fatigue ou de tracas. Perdus. Laissés vierges du moindre enthousiasme, De la moindre récréation, du moindre élan véritable. Jours sans souffle, concédés au soir trop tôt venu, à la nuit tombée malgré nos efforts pour différer notre défaite, et résignés alors nous marchons vers votre lit en nous jurant d’être plus rusés le lendemain – plus imaginatifs, plus éveillés, plus vivants.
    — Sylvain Prudhomme, Par les routes – L’Arbalète
  • Porter à l'excès (rendre excessif.)
  • Recours pour excès de pouvoir
    Quatre associations LGBT ont déposé lundi un recours pour excès de pouvoir devant le Conseil d’Etat contre le tout nouveau « dossier pénal numérique » destiné à numériser la totalité de la procédure judiciaire, l’accusant de permettre le « fichage des homosexuels ». Le « dossier pénal numérique » (DPN), issu de la réforme de la justice de mars 2019, est entré en vigueur le 25 juin avec la parution d’un décret d’application au Journal officiel.
    — TÊTU, Cette mesure de la réforme de la justice fait craindre aux assos un "fichage" des homosexuels - TÊTU
  • Sans excès (point trop.)
    Grande, bien en chair, sans excès
    — Duhamel, Cécile
  • Se livrer, se porter à des excès
  • À cet excès, à quel excès (tellement, combien.)
  • À l'excès
    Je suis grossie à l'excès, mais je cours cependant tout le jour avec mon père
    — Staël, Lettres sur les ouvrages et le caractère

Étymologie de « excès »

Du provençal exces, de l'espagnol exceso, de l'italien eccesso, tous issus du latin excessus, supin de excedere (voir EXCÉDER), signifiant « sortie, digression ».

Usage du mot « excès »

Évolution historique de l’usage du mot « excès » depuis 1800

Fréquence d'apparition du mot « excès » dans le journal Le Monde depuis 1945

Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.

Synonymes de « excès »

Antonymes de « excès »

Citations contenant le mot « excès »

  • La langue française, dès cette époque, commençait à être choisie par les peuples comme intermédiaire entre l'excès de consonnes du nord et l'excès de voyelles du midi.
    Victor Hugo — L'Homme qui rit
  • Malheur aux incertains et aux parcimonieux ! On périt par défaut bien plus que par excès.
    Marie-René Alexis Saint-Leger Leger, dit, en diplomatie, Alexis Leger, et, en littérature Saint-John Perse — Sur l'optimisme en politique, Gallimard
  • Tout est bon quand il est excessif.
    Marquis de Sade — La Nouvelle Justine
  • Enfant, j’étais, sans excès, un bon élève. Souvent le premier de ma classe, même si mon cousin instituteur se chargeait régulièrement de me faire redescendre sur terre : « Au royaume des aveugles, les borgnes sont rois », me répétait-il.
    Alain Marsaud — Avant de tout oublier
  • Il n'y a pas de lieu où l'on mente plus que dans un confessionnal : les pénitents par excès de pudeur, les pénitentes par excès d'imagination.
    Anonyme
  • Les excès de la liberté mènent au despotisme ; mais les excès de la tyrannie ne mènent qu'à la tyrannie.
    François René de Chateaubriand
  • La passion est un excès de vie, un excès de lumière, impossible à étaler dans un quotidien.
    Tahar Ben Jelloun — Entretien avec Catherine Argand - Mars 1999
  • Qui chérit à l'excès sait haïr à l'excès.
    Aristote

Traductions du mot « excès »

Langue Traduction
Anglais excess
Espagnol exceso
Italien eccesso
Allemand überschuss
Chinois 过量
Arabe فائض
Portugais excesso
Russe избыток
Japonais 過剰
Basque gehiegizko
Corse eccessivu
Source : Google Translate API


Sources et ressources complémentaires

SOMMAIRE

Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.