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Abus
Sommaire
- Définitions de « abus »
- Étymologie de « abus »
- Phonétique de « abus »
- Fréquence d'apparition du mot « abus » dans le journal Le Monde
- Évolution historique de l’usage du mot « abus »
- Citations contenant le mot « abus »
- Images d'illustration du mot « abus »
- Traductions du mot « abus »
- Synonymes de « abus »
- Antonymes de « abus »
- Combien de points fait le mot abus au Scrabble ?
Définitions de « abus »
Trésor de la Langue Française informatisé
ABUS, subst. masc.
Wiktionnaire
Adjectif - ancien français
abus \Prononciation ?\
- Abusé, stupéfait.
Nom commun - français
abus \a.by\ masculin
-
Usage mauvais, excessif de quelque chose.
- L’abus qu’il a fait de ses richesses, de ses forces, de sa santé, de son autorité.
-
(Absolument) Désordre, usage pernicieux.
- Les abbayes et les monastères, étaient à cette époque, « cavernes de voleurs, lieux de dissolution » ; les abus devenaient tellement criants, les désordres prenaient des proportions si inquiétantes, qu'à tout prix il fallait y mettre un terme; […] — (Gustave Fraipont; Les Vosges, 1923)
- À Landusec, Gilles Guilley, plombier, préside une association de défense contre les abus des prestataires de l'Internet (Adcapi). — (http://www.ouest-france.fr/actu/actuLocale_-edern-le-site-Internet-gratuit-leur-revient-cher-_29048-avd-20100121-57524363_actuLocale.Htm Édern : le site Internet gratuit leur revient cher).
- Abus manifeste.
- Réformer, corriger, retrancher les abus.
- Il s’est glissé divers abus dans la justice, dans cette administration.
- Il faut distinguer entre un usage reçu et un abus qui s’est introduit.
-
(Droit) …
- Abus de confiance, Délit que l’on commet en abusant de la confiance de quelqu’un.
- Appel comme d’abus, Appel interjeté contre la sentence, l’acte ou l’écrit d’un ecclésiastique qu’on prétend avoir excédé son pouvoir ou avoir contrevenu aux lois de l’état.
- Interjeter appel comme d’abus. On dit de même
- Le Conseil d’état a jugé qu’il y avait abus, Il a admis l’appel comme d’abus.
-
Erreur.
- Voilà un étrange abus.
- C’est par abus qu’on a pu soutenir une telle opinion.
- C’est souvent commettre un abus de compter sur la justice des hommes. En ce sens, il a vieilli.
- un abus de langage.
Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition (1932-1935)
Usage mauvais, excessif de quelque chose. L'abus qu'il a fait de ses richesses, de ses forces, de sa santé, de son autorité. Il se dit absolument pour signifier Désordre, usage pernicieux. Abus manifeste. Réformer, corriger, retrancher les abus. Il s'est glissé divers abus dans la justice, dans cette administration. Il faut distinguer entre un usage reçu et un abus qui s'est introduit. En termes de Jurisprudence, Abus de pouvoir se dit de l'Acte d'un fonctionnaire qui outrepasse son autorité. Abus de confiance, Délit que l'on commet en abusant de la confiance de quelqu'un. Appel comme d'abus, Appel interjeté contre la sentence, l'acte ou l'écrit d'un ecclésiastique qu'on prétend avoir excédé son pouvoir ou avoir contrevenu aux lois de l'État. Interjeter appel comme d'abus. On dit de même Le Conseil d'État a jugé qu'il y avait abus, Il a admis l'appel comme d'abus. Il signifie aussi Erreur. Voilà un étrange abus. C'est par abus qu'on a pu soutenir une telle opinion. C'est souvent commettre un abus de compter sur la justice des hommes. En ce sens, il a vieilli.
Littré (1872-1877)
-
1Usage mauvais qu'on fait de quelque chose. Abus de la force. La Grèce a dû sa ruine à l'abus de la liberté. Tout commence par la nécessité et finit par l'abus. Ils font abus de nourriture.
De quoi les hommes savent-ils user sans abus ? Comme il y a dans les conditions élevées plus de faux désirs, plus d'abus de son âme que dans les états inférieurs, les grands sont sans doute de tous les hommes les moins heureux
, Buffon, Nature des anim.Qu'est-ce de communier indignement ? quel abus du saint même des saints !
Bourdaloue, Pensées, t. III, p. 314.Laisser impunie une profanation est un abus si énorme
, Bourdaloue, ib. p. 362.Un superflu qui me deviendrait pernicieux et nuisible par l'abus que j'en ferais
, Bourdaloue, ib. t. II, p. 77.Je sais que dans l'amitié dont je parle il y a divers degrés d'abus et de désordres
, Bourdaloue, ib. p. 259.Les ministères publics sont des assujettissements perpétuels et très réels, à moins qu'on ne veuille, par un abus énorme, en négliger toutes les fonctions et en abandonner tous les devoirs
, Bourdaloue, ib. p. 486.Le peu qu'on en cite est un abus du texte
, Bossuet, Avert.Voilà le plus grand abus qu'on ait jamais fait de l'Évangile
, Bossuet, IV, écrit, 30.Mais qui peut arrêter l'abus de la victoire ?
Voltaire, Alz. I, 1.Ne prends point pour vertu l'abus de la victoire
, Saurin, Spartacus, V, 5. -
2Coutume, usage mauvais qui s'introduit. Telle est la force des abus. Un abus qui s'introduit depuis quelque temps. On a retranché ces abus. Cet abus subsiste, comme tant d'autres, par la raison qu'il est établi.
Ils réforment tous les abus
, Bossuet, Hist. II, 4.Comment ils doivent reprendre et réprimer les abus
, Bossuet, ib. II, 6.Les abus du gouvernement
, Bossuet, ib. II, 12.Tenir les abus nécessaires dans les bornes précises de la nécessité qu'ils sont toujours prêts à franchir, les renfermer dans l'obscurité à laquelle ils doivent être condamnés, et ne les en tirer pas même par des châtiments trop éclatants
, Fontenelle, Argenson.Nous préservent les cieux d'un si funeste abus, Berceau de la mollesse et tombeau des vertus
, Voltaire, Brut. II, 4.Philippe Auguste saisit le temporel des évêques d'Orléans et d'Auxerre pour n'avoir pas rempli cet abus devenu un devoir [conduire leurs vassaux à la guerre]
, Voltaire, Mœurs, 50.Les bons mots ne sont qu'un abus ; Pourtant, messieurs, permettez-nous d'en dire
, Béranger, Gourmands.Trinquer est un plaisir fort sage Qu'aujourd'hui l'on traite d'abus
, Béranger, Trinquons. -
3APPEL COMME D'ABUS, appel interjeté d'une sentence rendue par un juge ou supérieur ecclésiastique, qu'on prétend avoir excédé ses pouvoirs ou contrevenu aux lois.
C'est une assez faible consolation que celle des appels comme d'abus
, Pascal, Pensées, Pape, 7.Le bruit se répandit que le procureur général appellerait comme d'abus de tout ce que le pape pourrait faire au préjudice des libertés de l'Église gallicane
, Saint-Simon, 502, 82.Ce qu'il y eut de plus intéressant, ce fut l'appel comme d'abus que le parlement introduisit
, Voltaire, Mœurs, 75. - 4En jurisprudence, abus de pouvoir se dit quand un fonctionnaire outre-passe le pouvoir qui lui est confié et fait des actes qui ne lui sont pas permis.
- 5Abus de confiance, délit dont on se rend coupable en abusant de la confiance qui avait été accordée.
- 6 En termes de grammaire, abus des mots, sens détourné et forcé qu'on leur donne.
-
7Erreur. C'est un abus de croire.
Lourd et grossier abus ! croyance ridicule !
Rotrou, Bélis. V, 8.Qu'un si charmant abus serait à préférer A l'âpre vérité qui vient de m'éclairer !
Corneille, Hér. III, 1.Et semant de nos noms un insensible abus
, Corneille, Hér. IV, 4.Mais il faut renoncer à des abus si doux
, Corneille, Pulch. II, 1.Dans les moments où Dieu vous a affligé, vous vous êtes adressé à lui ; vous avez ouvert les yeux sur l'abus de ce monde misérable
, Massillon, Carème.Prospérités temp. Que sais-je si, au premier jour, votre fin soudaine et surprenante ne fournira pas à ceux qui m'écoutent de grandes mais d'inutiles réflexions sur l'abus du monde et de ses espérances
, Massillon, ib. Impénitence finale.Travailler serait un abus : J'ai cinquante écus
, Béranger, Cinquante écus. - 8Proverbe. Le monde n'est qu'abus et vanité.
HISTORIQUE
XIVe s. Et aucuns se delettent en abus de deliz [plaisirs] charnels
, Oresme, Eth. 203.
XVIe s. S'il est question de corriger quelques abus…
, Lanoue, 85. Les appellations comme d'abus ont lieu quand il y a contravention contre les saints decrets, libertés de l'Église gallicane, arrest des cours souveraines, jurisdiction seculiere ou ecclesiastique ; et tient-on qu'elles sont de l'invention de messire Pierre de Cugnieres, ores qu'elles semblent plus modernes
, Loysel, 888. En appelant d'Atropos trop irée Comme d'abus
, Marot, II, 272.
Encyclopédie, 1re édition (1751)
ABUS, s. m. se dit de l’usage irrégulier de quelque chose ; ou bien c’est l’introduction d’une chose contraire à l’intention que l’on avoit eue en l’admettant.
Ce mot est composé des mots ab, de, & usus, usage.
Les réformes & les visites sont faites pour corriger les abus qui se glissent insensiblement dans la discipline ou dans les mœurs. Constantin le Grand, en introduisant dans l’Eglise l’abondance des biens, y jetta les fondemens de cette multitude d’abus, sous lesquels ont gémi les siecles suivans.
Abus de soi-même. C’est une expression dont se servent quelques Auteurs modernes, pour dénoter le crime de la pollution volontaire. Voyez Pollution.
En Grammaire, appliquer un mot abusivement, ou dans un sens abusif, c’est en faire une mauvaise application, ou en pervertir le vrai sens. Voyez Catachrese. (H)
Abus, dans un sens plus particulier, signifie toute contravention commise par les Juges & Supérieurs ecclésiastiques en matiere de Droit.
Il résulte principalement de l’entreprise de la Jurisdiction ecclésiastique sur la laïque ; de la contravention à la police générale de l’Eglise ou du Royaume, réglée par les Canons, les Ordonnances ou les Arrêts.
La maniere de se pourvoir contre les jugemens & autres actes de supériorité des Ecclésiastiques, même de la Cour de Rome, où l’on prétend qu’il y a abus, est de recourir à l’autorité séculiere des Parlemens par appel, qu’on nomme pour le distinguer de l’appel simple, appel comme d’abus.
Le terme d’abus a été employé presque dans tous les tems dans le sens du présent article : mais l’appel comme d’abus n’a pas été d’usage dans tous les tems. On employa plusieurs moyens contre les entreprises des Ecclésiastiques & de la Cour de Rome avant de venir à ce dernier remede.
D’abord on imagina d’appeller du saint-Siége au saint Siége Apostolique, comme fit le Roi Philippe Auguste lors de l’interdit fulminé contre son Royaume par Innocent III.
Dans la suite on appella au futur Concile, ou au Pape mieux avisé, ad Papam melius consultum, comme fit Philippe-le-Bel qui appella ad Concilium de proximo congregandum, & ad futurum verum, & legitimum Pontificem, & ad illum seu ad illos ad quem vel ad quos de jure fuerit provocandum.
On joignit ensuite aux appels au futur Concile les protestations de poursuivre au Conseil du Roi, ou dans son Parlement, la cassation des actes prétendus abusifs, pour raison d’infraction des Canons & de la Pragmatique-Sanction. Voyez Pragmatique-Sanction.
Cette derniere voie acheminoit de bien près aux appels comme d’abus.
Enfin l’appel comme d’abus commença d’être en usage sous Philippe de Valois, & fut interjetté solemnellement par Pierre de Cugnieres, Avocat Général, & a toujours été pratiqué depuis au grand avantage de la Jurisdiction royale & des Sujets du Roi.
Le Ministere public est la véritable partie dans l’appel comme d’abus ; de sorte que les parties privées, l’appel une fois interjetté, ne peuvent plus transiger sur leurs intérêts au préjudice de l’appel, si ce n’est de l’avis & du consentement du Ministere public, lequel peut rejetter l’expédient proposé s’il y reconnoît quelque collusion préjudiciable au bien public.
Les Parlemens prononcent sur l’appel comme d’abus par ces mots il y a, ou il n’y a abus.
Quelquefois les Parlemens convertissent l’appel comme d’abus en appel simple ; c’est-à-dire, renvoient les parties pour se pourvoir par devant le Juge ecclésiastique, supérieur à celui d’où étoit émané le jugement prétendu abusif : quelquefois ils le convertissent aussi en simple opposition.
L’exception tirée du laps des tems n’est point admissible en matiere d’abus, ni celle tirée de la désertion d’appel en l’appel d’icelui.
L’appel comme d’abus est suspensif, si ce n’est en matiere de discipline ecclésiastique & de correction réguliere où il n’est que dévolutif.
Il se plaide en la Grand’Chambre, & se doit juger à l’audience, si ce n’est que le tiers des Juges soit d’avis d’appointer.
Les appels comme d’abus ne se relevent qu’au Parlement, & les lettres de relief se prennent au petit sceau, l’appellant y annexant la consultation de trois Avocats : mais ce n’est pas par forme de gradation de l’inférieur au supérieur que les appels comme d’abus sont portés aux Parlemens, mais comme aux dépositaires de la puissance & de la protection royale.
L’appellant qui succombe à l’appel comme d’abus est condamné, outre les dépens, à une amende de 75 livres. (H)
Abus. Ce mot est consacré en Médecine aux choses que les Médecins ont nommées non-naturelles, dont le bon usage conserve & fortifie la santé, pendant que l’abus ou le mauvais usage qu’on en fait, la détruit & produit des maladies. Voyez Non-naturelles. (N)
Étymologie de « abus »
Provenç. abus ; espagn. et ital. abuso ; de abusus, de ab, indiquant perversion, et usus, usage (voy. US).
- Du latin abusus de abuti, « utilisation, user complètement de, détourner de son usage »
Phonétique du mot « abus »
Mot | Phonétique (Alphabet Phonétique International) | Prononciation |
---|---|---|
abus | aby |
Fréquence d'apparition du mot « abus » dans le journal Le Monde
Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.
Évolution historique de l’usage du mot « abus »
Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.
Citations contenant le mot « abus »
-
Tout usage finit par se changer en abus.
Jean Dutourd — Le Fond et la forme, Gallimard -
L’usage est souvent un abus.
Pierre-Augustin Caron de Beaumarchais — Le Mariage de Figaro -
Comme le despotisme est l'abus de la royauté, l'anarchie est l'abus de la démocratie.
Voltaire -
Mettre un antiviol à sa femme est un abus de pouvoir.
José Artur -
[…] La femme ne sent son pouvoir qu'autant qu'elle en abuse.
Nicolas Edme Rétif, dit Restif de La Bretonne — Le Paysan perverti ou les Dangers de la ville -
Les abus inévitables sont des lois de la nature.
Vauvenargues — Réflexions et maximes -
L’ex-homme d’affaires Pierre Botton, qui avait été impliqué dans une retentissante affaire politico-financière des années 1990, a été, par un jugement rendu le mardi 2 juin 2020, déclaré coupable d’abus de confiance, abus de biens sociaux, faux et blanchiment de fraude fiscale et condamné à une peine de cinq ans de prison ferme.
Abus de biens sociaux : cinq ans de prison ferme pour l’ex-homme d’affaires Pierre Botton - Droit pénal des affaires | Dalloz Actualité -
Un abus de réflexion, souvent prétexte pour ne pas agir.
Jean-Paul Fugère — L'Orientation -
Aimer, c'est permettre d'abuser.
Pierre Reverdy — En vrac -
Le pouvoir sans abus perd le charme.
Paul Valéry — Cahier B
Images d'illustration du mot « abus »
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Photo de Lucas van Oort via Unsplash
Traductions du mot « abus »
Langue | Traduction |
---|---|
Anglais | abuse |
Espagnol | abuso |
Italien | abuso |
Allemand | missbrauch |
Portugais | abuso |
Synonymes de « abus »
- excès
- inconduite
- exaction
- intempérance
- outrance
- illégalité
- injustice
- redondance
- dérèglement
- vol
- superfétation
- profanation
Antonymes de « abus »
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Nombre de points du mot abus au scrabble : 6 points