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Endormir
Sommaire
- Définitions de « endormir »
- Étymologie de « endormir »
- Phonétique de « endormir »
- Fréquence d'apparition du mot « endormir » dans le journal Le Monde
- Évolution historique de l’usage du mot « endormir »
- Citations contenant le mot « endormir »
- Traductions du mot « endormir »
- Synonymes de « endormir »
- Antonymes de « endormir »
- Combien de points fait le mot endormir au Scrabble ?
Définitions de « endormir »
Trésor de la Langue Française informatisé
ENDORMIR, verbe.
Wiktionnaire
Verbe - français
endormir \ɑ̃.dɔʁ.miʁ\ intransitif et transitif ou pronominal 3e groupe (voir la conjugaison) (pronominal : s’endormir)
- Faire dormir.
- Endormez cet enfant.
- Il est difficile à endormir.
- Commencer à dormir, s’assoupir.
- La lumière, dans cet air humide et épais, colorait les objets de teintes un peu pâles et en émoussait les angles, comme il arrive quand on s'endort et que rien ne se voit plus distinctement. — (Jules Michelet, Journal, 1820)
-
(Figuré) Ennuyer, fatiguer jusqu’à provoquer le sommeil.
- Cette pièce est si ennuyeuse qu’elle endort.
- Ce livre endort.
- La conversation de cet homme m’endormait.
-
Amuser quelqu’un, afin de le tromper et de l’empêcher d’agir.
- Les terribles prêcheurs de Seize, les moines qui portaient le mousquet aux processions de la Ligue, s'humanisent tout à coup ; les voilà devenus bénins. C'est qu'il faut bien essayer d’endormir ceux qu'on n'a pas pu tuer. — (Jules Michelet, Le prêtre, la femme, la famille, Paris : Chamerot, 1862 (8e éd.), p.17)
-
(Par analogie) Engourdir.
- Cette attitude forcée m’a endormi la jambe.
- Endormir la douleur.
-
(Par euphémisme) Euthanasier.
- Il n’y avait plus rien à faire, nous avons dû faire le choix de l’endormir.
-
(Populaire) Dérober, voler, chourer.
- Je me suis fait endormir mon briquet !
Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition (1932-1935)
Faire dormir. Endormez cet enfant. Il est difficile à endormir. Il signifie figurément Ennuyer, fatiguer jusqu'à provoquer le sommeil. Cette pièce est si ennuyeuse qu'elle endort. Ce livre endort. La conversation de cet homme m'endormait. Il signifie encore Amuser quelqu'un, afin de le tromper et de l'empêcher d'agir. Il l'a endormi de belles paroles, avec de vaines espérances, par de vaines promesses. On dit, dans un sens analogue, Endormir la vigilance, la prudence de quelqu'un. Il signifie par analogie Engourdir. Cette attitude forcée m'a endormi la jambe. Endormir la douleur.
S'ENDORMIR signifie Commencer à dormir. Il s'endort. Je ne saurais m'endormir. Je me suis endormi vers les trois heures. Il signifie aussi, figurément et familièrement, Négliger une affaire, manquer à la vigilance, à l'attention nécessaire. C'est un homme qui ne s'endort pas. Ce n'est pas un homme à s'endormir sur ses intérêts. Il s'est trop endormi sur cette affaire. Il signifie encore Mourir. S'endormir du dernier sommeil. S'endormir dans le Seigneur, Mourir en état de grâce. Le participe passé
ENDORMI, IE, s'emploie souvent comme adjectif et signifie Qui manque de vivacité, qui est lent, paresseux. C'est un homme endormi, un esprit endormi. Avoir l'air endormi. Substantivement, C'est un endormi.
Littré (1872-1877)
Il se conjugue comme dormir.
-
1Faire dormir. Endormir un enfant.
Argus avec cent yeux sommeille ; Mais croyez-vous Endormir un amant jaloux ?
Quinault, Isis, III, 7.Fig. Il se dit de ce qui est fort ennuyeux, d'abord de l'ouvrage ou du récit, et, par suite, de l'auteur même. Cette pièce est si ennuyeuse qu'elle endort.
Je vous endormirai quelque jour des affaires de cette province
, Sévigné, 220.Allez de vos sermons endormir l'auditeur
, Boileau, Sat. I.Un style trop égal et toujours uniforme En vain brille à nos yeux, il faut qu'il nous endorme
, Boileau, Art p. I.Sœur Andrieux, contez, contez, entendez-vous ? Si vous ne dormez pas, ma sœur, endormez-nous
, Lebrun, Épigr. à propos des Contes d'Andrieux. -
2Jeter dans un état moral comparé au sommeil du corps. Endormir la prudence, la vigilance de quelqu'un.
Des mots Dont tous les courtisans endorment les plus sots
, Régnier, Sat. IV.J'ai reconnu ses défaites, Et comment elle endort de douceur sa maison
, Régnier, Élég. II.Tandis qu'il endort votre crédulité par des discours
, Hamilton, Gramm. 9.À cette erreur qui endort tant d'âmes impénitentes
, Massillon, Car. Impénit. fin.Il s'était laissé endormir par les lettres de César et les feintes démonstrations qu'il faisait paraître de souhaiter la paix
, Vertot, Révol. rom. XIII, p. 265. -
3Engourdir, calmer. Endormir un membre. Endormir la douleur.
Le monde endort les chagrins, mais il ne les guérit pas
, Massillon, Av. Des afflict.Le christianisme endort la douleur, fortifie la résolution chancelante
, Chateaubriand, Génie, II, III, 4.C'est ainsi que le commerce a trouvé l'art d'endormir et de tromper la discorde
, Raynal, Hist. phil. XII, 20. -
4S'endormir, v. réfl. Tomber dans le sommeil.
La charité nous oblige à réveiller ceux qui s'endorment
, Patru, Plaid. 5, dans RICHELET.C'est sur cette lecture que je m'endors
, Sévigné, 68.Il s'endort, il s'éveille au son des instruments, Son cœur nage dans la mollesse
, Racine, Esth. II, 9.On s'endormait aux sentiments de délicatesse qu'elle voulait expliquer sans les comprendre, et elle ennuyait en voulant briller
, Hamilton, Gramm. 6. -
5 Fig. N'avoir pas soin de son devoir, de ses affaires, n'y pas veiller. S'endormir dans l'oisiveté.
Les officiers s'endorment sur la bonté de leurs maîtres
, Patru, Plaid. 4, dans RICHELET.Je laisse aux doucereux le langage affété Où s'endort un esprit de mollesse hébété
, Boileau, Sat. IX.Les erreurs sur lesquelles votre esprit s'endort
, Massillon, Pet. car. Drap.Ne nous endormons point sur la foi de leurs prêtres
, Voltaire, Œdipe, II, 5.Le fils de Lasthénès ne s'était point endormi sur le danger de ses frères
, Chateaubriand, Mart. II, 24.Absolument. Ne pas s'endormir, être très éveillé sur ses intérêts.
Votre belle-mère ne s'endort point, et c'est sans doute quelque conspiration contre vos intérêts où elle pousse votre père
, Molière, Mal. imag. I, 10.Il y a des gens qui ne s'endorment pas
, Sévigné, 583.Familièrement. S'endormir sur le rôti, négliger l'occasion propice.
-
6S'endormir du sommeil de la mort, de la tombe, mourir.
S'endormir dans le Seigneur, mourir en état de grâce.
Joram s'endormit avec ses pères, il fut enseveli avec eux dans la ville de David
, Sacy, Bible, Rois, IV, VIII, 24.Il s'est endormi cette nuit au Seigneur
, Sévigné, 292.Elle s'endort tranquillement au Seigneur et s'en retourne dans le sein de Dieu d'où elle était sortie
, Massillon, Av. Mort du pécheur.PROVERBE
Parlez à lui, il s'endort, se dit de quelqu'un qui ne songe pas à ce qu'on lui dit.
HISTORIQUE
XIe s. Endormiz est, ne puet mais en avant [il ne peut aller plus loin]
, Ch. de Rol. CLXXX.
XIIe s. Or poez [vous pouvez], fait il, esculter Del cher seignor, cum s'umilie ; Or nus [nous] cuide peler la fie [figue], E od beau parler endormir
, Benoit de Sainte-Maure, II, 9069. Si'n ocist à destre e à senestre estrangement, de ci que le braz li fud endormiz des granz colps que il out dunez
, Rois, p. 212. Sa main tendid vers l'ume Deu, e cumandad que il fust pris ; mais la main li endormid chalt pas [aussitôt], si que il ne la pout retraire
, ib. 286.
XIIIe s. Plorant [elle] s'est endormie ; Diex la gard d'encombrer
, Berte, XXXIX. L'Université, qui lors iere Endormie, leva la chiere
, la Rose, 12030. Quant je la voi, de parler n'ai pooir, Li cuer me faut, ma langue est endormie, Complainte dou tens
, Jubinal, t. II, p. 255. Enlumine mes euz [yeux], que ne m'endorme en la mort
, Psautier, f° 19. Li enfes s'est al fu [feu] assis, à endormir n'a gaires mis
, Partonop. v. 1053. Perres [Pierre] endormis n'enjalez [engelés] N'a pas les dois seur la viele, Mais si bien chante et si viele…
, G. de Coinsi, Du cierge.
XVe s. …mon cueur endurera, En actendant d'avoir de celles Que bon eur lui apportera, Et de l'endormye beuvra
, Orléans, Ball. 82. Que dites-vous ? dit-il, contrefaisant l'endormi
, Louis XI, Nouv. LXIII.
XVIe s. Pour endormir l'ardeur de cette fureur [érotique]
, Montaigne, I, 94. Endormir les ouies par la continuation d'un son
, Montaigne, I, 106. Des medicaments qui assopissent et endorment la partie
, Montaigne, I, 281. Il lui vint aux jambes une douleur endormie avec une pesanteur
, Amyot, Sylla, 54. Laguerre n'estoit point esteincte ny amortie, ains seulement endormie
, Amyot, Lucull. 11. Quand l'eau n'estoit plus trouble, on pescha à l'endormie, à quoy ne fut pas espargnée la coque du Levant
, D'Aubigné, Conf. LIX. Si un homme luy [à la torpille] touche avec une verge, elle luy endormira le bras
, Paré, XXIII, 29. Je ne veux point de trop volage amie, Ny ne la veux aussi trop endormie
, Saint-Gelais, 230. Pierre leur disoit pour les endormir et les engager à le suivre
, Mém. sur du Guesclin. ch. 18.
Étymologie de « endormir »
En 1, et dormir ; bourguig. andremi ; provenç. endormir, endurmir ; ital. indormire.
- (Siècle à préciser) Du latin indormire.
Phonétique du mot « endormir »
Mot | Phonétique (Alphabet Phonétique International) | Prononciation |
---|---|---|
endormir | ɑ̃dɔrmir |
Fréquence d'apparition du mot « endormir » dans le journal Le Monde
Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.
Évolution historique de l’usage du mot « endormir »
Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.
Citations contenant le mot « endormir »
-
Les écrivains devraient moins la ramener, ils oublient que la plupart des gens ne lisent que pour s'endormir.
Christophe Paviot -
S'endormir au volant, c'est très dangereux. S'endormir à vélo, c'est très rare. S'endormir à pied, c'est très con.
Philippe Geluck — Le chat est content -
Il y a des orateurs si terriblement soporifiques qu'on n'a même pas le temps de s'en aller avant de s'endormir.
Jean Martet -
L'érudition est dans beaucoup de cas une forme mal déguisée de la paresse spirituelle, ou un opium pour endormir les inquiétudes intimes de l'esprit.
Miguel de Unamuno — Essais -
Pour enchaîner les peuples, on commence par les endormir.
Jean-Paul Marat — Les Chaînes de l'esclavage -
Les trente premières années se passent à ne pas pouvoir se réveiller, les trente suivantes à ne pas pouvoir s’endormir.
Proverbe chinois -
Babarbiturique : tranquillisant assez fort pour endormir un éléphant.
Alain Finkielkraut — Petit fictionnaire illustré -
Les secrets, ça sert seulement à endormir les souvenirs.
Janik Tremblay — J'ai un beau château -
L'ennui de certaines conversations, c'est que les causeurs y parlent trop haut pour que leurs propos puissent nous endormir.
George Bernard Shaw -
La liberté et la démocratie exigent un effort permanent. Impossible à qui les aime de s'endormir.
François Mitterrand — L'Express - Juillet 1989
Traductions du mot « endormir »
Langue | Traduction |
---|---|
Anglais | go to sleep |
Espagnol | quedarse dormido |
Italien | addormentarsi |
Allemand | einschlafen |
Chinois | 睡着 |
Arabe | تغفو |
Portugais | cair no sono adormecer |
Russe | заснуть |
Japonais | 眠りに落ちる |
Basque | lokartu |
Corse | addrumintà si |
Synonymes de « endormir »
- bercer
- engourdir
- assoupir
- apaiser
- adoucir
- calmer
- étourdir
- soulager
- insensibiliser
- anesthésier
- consoler
- assommer
Antonymes de « endormir »
Combien de points fait le mot endormir au Scrabble ?
Nombre de points du mot endormir au scrabble : 11 points