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Adoucir

Définitions de « adoucir »

Trésor de la Langue Française informatisé

ADOUCIR, verbe trans.

I.− Emploi trans. Rendre plus doux. A.− Rendre moins rude ou moins âpre aux sens. 1. Emplois gén. a) [Goût et odorat] Rendre une saveur moins âcre, moins amère :
1. Une substance si corrosive pour les autres [l'acide formique] ne l'est-elle pas pour elles-mêmes [les fourmis]? Je serais tenté de le croire, et j'attribuerais à cette âcreté l'avidité extrême qu'elles témoignent pour le miel et autres choses qui l'adoucissent. Je soumets cette hypothèse aux savants. J. Michelet, L'Insecte,1857, p. 261.
P. anal. Rendre une odeur moins violente :
2. Le gant, en peau de Saxe, avait gardé une odeur forte, cette odeur de fauve particulière, que le parfum préféré de la jeune fille, l'héliotrope, adoucissait d'une pointe vanillée;... É. Zola, La Joie de vivre,1884, p. 1019.
b) [Vue] Rendre moins dur, moins contrasté à la vue, rendre les lignes plus harmonieuses, diminuer l'éclat de la lumière, l'intensité des couleurs (cf. infra 2 Peint. et Sculpt.) :
3. Le ciel est d'or rouge, les collines d'améthyste; la mer exhale une buée diaphane, qui adoucit chaque contour et irise chaque nuance;... C. Farrère, L'Homme qui assassina,1907, p. 248.
[En parlant d'une forme du relief] Rendre moins abrupt (cf. adouci I A). L'érosion a adouci la pente. c) [Toucher] Rendre une surface douce, polir, ôter les aspérités (cf. infra 2 Métall. b, Peint. et Sculpt.). d) [Ouïe] Rendre moins aigu, moins intense, moins dissonant, moins désagréable (la voix, le ton, la prononciation...) :
4. Lorsque pour adoucir la dureté qui existe quand on monte de la note fa à la note si, représentée par un B, on baissait le si d'un demi-ton, on l'appelait B mol, ce qui voulait dire B adouci (...) moins dur et plus facile à chanter. Rougnon1935.
e) [En parlant de tout ce qui peut produire une sensation désagréable] Rendre moins rude.Adoucir l'air, l'atmosphère, le temps, la température :
5. Les tourbillons du sud-ouest renouvellent les vieux végétaux, et disséminent au loin leurs graines; ils portent aux régions glacées du nord l'air chaud de l'Afrique, chargé des vapeurs de la Méditerranée, ils adoucissent l'atmosphère de notre zone, et entassent sur notre pôle septentrional des montagnes de neige, qui doivent donner, à l'équinoxe du printemps, de nouvelles sources à l'océan. J.-H. Bernardin de Saint-Pierre, Harmonies de la nature,1814, p. 159.
Adoucir les secousses, les cahots, un choc, une pente, etc. :
6. Il y a peu d'années qu'un homme inventa un ressort en spirale, qui, placé entre les courroies des soupentes des voitures, en adoucit singulièrement les secousses. J.-B. Say, Traité d'économie politique,1832, p. 199.
P. ext. Rendre moins désagréable ou plus supportable la sensation elle-même. Adoucir la douleur physique :
7. Non, ce ne fut pas pour la recherche d'une volupté coupable et paresseuse qu'il commença à user de l'opium, mais simplement pour adoucir les tortures d'estomac nées d'une habitude cruelle de la faim. Ch. Baudelaire, Paradis artificiels,Un Mangeur d'opium, Confessions préliminaires, 1860, p. 391.
8. On peut donc aller jusqu'à dire que beaucoup de douleurs seraient adoucies et peut-être effacées, si l'attention se portait ailleurs. Alain, Propos,1926, p. 687.
2. Emplois spéc.ARCHIT. ,,Raccorder entre eux deux membres d'architecture au moyen d'un chanfrein, d'un cavet ou de toute forme courbe.`` (Chabat t. 1 1875) (cf. adoucissement).CULIN. (ARTS). Atténuer l'amertume, l'âcreté ou la salure d'un mets... soit par la cuisson, soit par l'addition d'eau, de lait, de bouillon léger...MÉTALLURGIE a) Purifier par oxydation (surtout la fonte ou l'acier), réduire la teneur en carbone (cf. adoucissement) :
9. Contrairement à ce qui se passe pour l'acier, la trempe adoucit le cuivre au lieu de le durcir. R. Champly, Nouvelle encyclopédie pratique,t. 8, 1927, p. 39.
b) ,,Adoucir un métal. Lui donner un poli et une sorte d'éclat, au moyen de la poussière de diverses substances.`` (Besch. 1845).
Rem. Attesté également dans Lar. 19e, Nouv. Lar. ill., Lar. 20e, Lar. encyclop.
ORFÈVR. Adoucir l'or. Le purifier, en particulier pour le rendre plus facile à travailler.PEINT. et SCULPT. a) Adoucir les formes, les contours. Les rendre moins saillants, moins tranchants :
10. On adoucit les contours indiqués avec trop de sécheresse, de façon qu'ils ne tranchent plus d'une manière désagréable et qu'ils se fondent pour ainsi dire avec les tonalités des fonds ou des objets environnants. J. Adeline, Lexique des termes d'art,1884.
b) Adoucir les traits d'une figure. Les rendre plus fins, plus délicats.PEINTURE a) Adoucir les couleurs. En atténuer l'éclat. b) Adoucir les teintes. Les fondre. ,,Graduer avec plus de délicatesse le passage de l'une à l'autre.`` (Ac. 1835, Ac. 1878, Ac. t. 1 1932) :
11. Il contempla son modèle pendant un moment et marmonna quelque chose d'incompréhensible. De nouveau, il se mit à chuchoter, tout en frottant le papier du doigt pour adoucir une ombre : ... J. Green, Moïra,1950, pp. 77-78.
SCULPTURE a) Donner à un sujet apprêté en blanc une surface douce et égale.
Rem. Attesté ds Lar. 20e, Lar. encyclop., Lar. 3.
b) Adoucir un ouvrage. Le brosser délicatement pour vider les moulures et les creux.
Rem. Attesté ds Lar. 20e, Lar. encyclop., Lar. 3.
PÉTROLE (cf. adoucissement B 5 Pétrole).,,Rendre une essence inodore et non corrosive par un procédé de raffinage appelé adoucissement.`` (Lar. encyclop., Lar. 3).TECHNOL. DIVERSES a) Réduire la dureté de l'eau en la débarrassant des sels qu'elle contient, en particulier du calcaire (cf. adoucissement B 7 Technol. a, adoucisseur II B, adoucissage C 3). b) ,,Enlever les aspérités que présentent les corps, les polir soit avec l'émeri, soit avec la prêle, etc.`` (Lar. 19e, Nouv. Lar. ill.).Adoucir à fond. Continuer le polissage après l'adouci :
12. Adoucir à fond, c'est continuer le polissage, après l'adouci; cette opération, qu'on appelle aussi le piqué, consiste à frotter les marbres avec un tampon ou molette de chiffons de linge fin imprégnés d'un mélange de plomb en limaille et de boue d'émeri. Chabat, t. 11875.
c) DORURE. Procéder à l'adoucissage (cf. adoucissage C 2).TEXT. (cf. adoucissage B).,,Rendre une couleur moins vive, l'éclaircir.`` (Besch. 1845, Lar. 19e, Nouv. Lar. ill.). B.− Au fig. 1. [Le compl. désigne des traits révélateurs de la personnalité...] Rendre moins rude. a) [En parlant d'une pers.][Le compl. désigne les traits du visage] :
13. Le front très dégagé, lui aussi, avait quelque chose de masculin, mais depuis qu'elle avait cessé de parler elle se féminisait − Kyo ne la quittait pas des yeux − à la fois parce que l'abandon de la volonté adoucissait ses traits, que la fatigue les détendait, et qu'elle était sans béret. A. Malraux, La Condition humaine,1933, p. 212.
Rem. Cet emploi est proche de l'emploi A 1 b.
[Le compl. désigne des traits révélateurs de la pensée, du sentiment, en partic. le lang. ou le style] Cette critique est trop sévère, il faut l'adoucir (Ac. 1798-1932) :
14. Deux minutes après, Julien sentait qu'il avait le caractère aigri et tâchait d'adoucir par des paroles douces la dureté de ses ordres. Champfleury, Les Bourgeois de Molinchart,1855, p. 159.
15. Transmettez ma réponse, mais adoucissez-la. Je suis très sensible aux formes polies, et même gracieuses, de M. E. Gérard. V. Hugo, Correspondance,1861, p. 363.
16. Le labyrinthe gidien est saisi dans ce journal, exactement tel qu'il est : il suffira de nuancer, d'adoucir par l'enveloppe de l'expression, sans rien retirer du fond même de mes vues. Ch. Du Bos, Journal,juill. 1927, p. 313.
[Le compl. désigne le tempérament ou le caractère; ou la pers. envisagée du point de vue de son tempérament ou de son caractère] Rendre moins agressif :
17. Nos soldats soutinrent avec vigueur plusieurs assauts; mais le péril et le malheur ne pouvant adoucir le caractère vindicatif d'Iliska, il commit encore de nouvelles violences, qui excitèrent enfin une affreuse sédition. Mmede Genlis, Les Chevaliers du cygne,t. 2, 1795, p. 138.
18. Il [le commerce] polit les hommes, mais il les affoiblit et les altère; il adoucit les vices des âmes fortes, il émousse leur rudesse sauvage, mais en éteignant toute leur énergie, mais en énervant toutes leurs facultés; il fait les hommes plus petits, les fait-il meilleurs? E. de Senancour, Rêveries,1799, p. 162.
b) [En parlant d'une collectivité] Adoucir les mœurs. Proverbe. La musique adoucit les mœurs :
19. Les lettres faisaient leur fonction de parure du monde. Elles s'efforçaient d'adoucir, de polir et d'amender les mœurs générales. Elles étaient les interprètes et comme la voix de l'amour, l'aiguillon du plaisir, l'enchantement des lents hivers et des longues vieillesses;... Ch. Maurras, L'Avenir de l'intelligence,1905, p. 27.
2. [Le compl. désigne un sentiment, une situation, une réalité pénibles (cf. supra I A 1 e)] Rendre moins pénible ou moins désagréable (par une intervention, etc.) :
20. À ce moment la porte s'ouvrit... c'était un prêtre, deux enfants de chœur et un cortège de femmes. « Que voulez-vous? − dit Atar-Gull. − Aider ce chrétien à mourir, dit le prêtre... − Adoucir, consoler ses derniers moments... − Consoler ses derniers moments? − dit le noir en rugissant... − Oh non, non... E. Sue, Atar Gull,1831, p. 37.
21. Mmede Beaupréau avait compris qu'il est de ces maux de l'âme que les consolations irritent au lieu de les adoucir. P.-A. Ponson du Terrail, Rocambole,t. 2, Le Club des valets de cœur, 1859, p. 359.
22. Sauver la transition, adoucir le passage, amortir la secousse, faire passer insensiblement la nation de la monarchie à la démocratie par la pratique des fictions constitutionnelles, détestables raisons que tout cela! non! non! n'éclairons jamais le peuple à faux jour. Les principes s'étiolent et pâlissent dans votre cave constitutionnelle. Pas d'abâtardissement. Pas de compromis. Pas d'octroi du roi au peuple. V. Hugo, Les Misérables,t. 1, 1862, p. 799.
23. La femme angélique (...) apaise nos douleurs, relève nos abattements, adoucit nos chagrins, assainit et ennoblit notre existence, en y mettant le charme, la douceur et le parfum. H.-F. Amiel, Journal intime,mars 1866, p. 174.
24. Mais les berceaux, on les emporterait. Quant aux tombeaux, ne faut-il pas les abandonner sans cesse pour émigrer ici ou là vers des contrées peu accueillantes? On saurait d'ailleurs adoucir l'amertume du nouvel exode. Longuement, à l'avance, des prières en commun et des conférences pratiques disposeraient l'âme et l'esprit des futurs émigrants à leur difficile entreprise. Les départs se feraient par groupes de familles et d'amis, sous la conduite des hommes de confiance que chaque groupe aurait élus. J. et J. Tharaud, L'An prochain à Jérusalem1924, p. 94.
Rem. gén. 1. Syntagmes fréq. a) adoucir l'amertume, l'agonie, l'âpreté, l'austérité, les blessures, la brutalité, le caractère, le chagrin, le cœur, les couleurs, la douleur, l'éclat, les ennuis, l'exil, la férocité, l'humeur, l'impression, le mal, le malheur, les maux, les mœurs, le passage, les paroles, la peine, les plaies, la rancœur, le refus, les regrets, la rigueur, la rigueur de qqn, le sort, la souffrance, les traits, la tristesse, la vie, la voix; b) une caresse, les consolations, l'effort, l'espérance, l'huile, la lumière, les mots, la musique, la nature, la tendresse adoucissent; c) adoucir graduellement, singulièrement; d) chercher à adoucir; s'efforcer d'-; essayer d'-; tâcher d'-. 2. Autres syntagmes rencontrés : a) adoucir les adieux, un coup (les coups), les derniers jours de qqn, les derniers moments, le désespoir, les eaux, l'existence de qqn, les fureurs, les hommes, l'humeur, l'irritabilité, la lumière, le mal, la mort, un ordre, la pente, la physionomie, la pilule à qqn, un propos, quelqu'un, la réalité, un reproche, un sacrifice, un sentiment, les séparations, la sévérité, la solitude, les sons, une souffrance, un tableau, le ton de sa voix, la vérité; b) la buée adoucit chaque contour; la foi adoucit les chagrins; la joie adoucit un entretien pénible; la nature adoucit l'homme; qqn adoucit qqn; qqn adoucit son rictus; le sourire adoucit tout; des stupéfiants adoucissent l'agonie; la sympathie adoucit la franchise; le temps adoucit les regrets.
II.− Emploi pronom. Devenir plus doux.
A.− [Le suj. désigne un obj., une réalité physique] Devenir moins rude, moins âpre aux sens (cf. I A) :
25. ... la lumière, d'une incroyable vivacité, mais diffuse, ne me cause ni étonnement ni fatigue. Elle vous baigne également, comme une seconde atmosphère, de flots impalpables. Elle enveloppe et n'aveugle pas. D'ailleurs l'éclat du ciel s'adoucit par des bleus si tendres, la couleur de ces vastes plateaux, couverts d'un petit foin déjà flétri, est si molle, l'ombre elle-même de tout ce qui fait ombre se noie de tant de reflets, que la vue n'éprouve aucune violence, et qu'il faut presque la réflexion pour comprendre à quel point cette lumière est intense. E. Fromentin, Un Été dans le Sahara,1857, p. 71.
Spéc., PHONÉT. (cf. adoucissement) :
26. ... dans le cours des âges cette prononciation [de la lettre g] s'adoucit devant e et i, ... Bénédictins de Solesmes, Paléographie musicale,t. 2, 1889, p. 52.
B.− Au fig.
1. Vieilli. [Le suj. désigne une pers.] Devenir plus humain :
27. La croix et miséricorde de Dieu. J'en ai, j'en avais un tel besoin, pour me purifier, m'adoucir, m'attendrir surnaturellement et naturellement. Il n'y avait vraiment qu'amertume, dureté, sécheresse, impatience dans mon cœur, par la presse des affaires, et par ma pauvre nature. F.-A.-P. Dupanloup, Journal intime,1864, p. 250.
2. [Le suj. désigne ce qui traduit les sentiments, le caractère, la personnalité;... (ce qui affecte) la pers. hum., individuelle ou coll.] À la fin de l'entretien il s'est adouci (Ac. t. 1 1932) :
28. Ayez un esprit où la vérité puisse entrer nue, pour en sortir parée. La vérité prend le caractère des âmes où elle entre. Rigoureuse et rude dans les âmes arides, elle se tempère et s'adoucit dans les âmes aimantes. J. Joubert, Pensées,t. 1, 1824, p. 300.
29. Elle devenait et se sentait devenir plus femme. Sous les langueurs et les amollissements de la maladie, son âme aimante, mais un peu mâle et violente, s'adoucissait, se détendait et s'apaisait. E. et J. de Goncourt, Renée Mauperin,1864, p. 315.
Rem. Syntagmes fréq. L'air, le caractère, la clarté, le ciel, l'expression, le front, la misère, les mœurs, l'œil (les yeux), les peines, quelqu'un, le regard, la sauvagerie, le temps, le visage, la voix s'adoucissent.
Prononc. − 1. Forme phon. : [adusi:ʀ], j'adoucis [ʒadusi]. Enq. : /adusi, adusis/. Conjug. agir. 2. Dér. et composés : adoucissage, adoucissant, adoucissement, adoucisseur, radoucir. Cf. doux.
Étymol. ET HIST. I.− Emploi fig. − Apr. 1170 adoucier, adoucir « corriger, diminuer (un défaut) » (Benoit de Ste Maure, Chron. des ducs de Norm., éd. Fahlin, t. II, 25276 : L'orguil, dum cruel sunt e fier, Covendreit moct a adoucier); id. « id. (d'une faute) » réfl. (Id., ibid., 25663 : Que sos cel n'est rien si crual N'ou eüst tant deslei ne mal Qui ne s'en deüst adoucier); id. « réconcilier (en parlant de deux peuples) » (Id., ibid., 44015 : Ce vout apaisier e oster E faire les genz entramer E faire adoucer les païs); xiiies., « paraître agréable (par oppos. à paraître amer) » (Sermons écrits en dial. poit., 89 ds Le dialecte poitevin au XIIIes. par A. Boucherie ds T.-L. : li pechez qui adocist quant hom lo fait, si est mot amers quant dex s'en venge); 1606 « devenir doux (en parlant de la température) » (Nicot : addoucir... Indulcare, et par translation, desfaroucher, comme l'hyuer s'adoucit, Mitescit hyems...). II.− Sens propre. − A.− 1176 « atténuer (un mets au goût) » (Chrét. de Troyes, Cligès, éd. A. Micha, 3211 : Thessala tranpre sa poison, Espices i met a foison Por adolcir et atranprer); début xiiies. « dessaler (de l'eau) » (Guillaume Le Clerc de Normandie, Les Joies de Notre-Dame, éd. R. Reinsch ds Z. rom. Philol., III, 1879, 200 : Qui tutes ewes adulci); B.− À partir du xviies., adoucir est empl. dans de nombreuses accept. techn. dont voici les principales : 1. 1622 adoucir peint. « adoucir les formes, les contours » (étendu à la sculpt., cf. Ac. 1835) (Étienne Binet, Merveilles de la nature, p. 313 : Le coloris est fort vif, les couleurs bien posées et bien mises; les rehauts faits bien à propos; la besongne bien addoucie); 2. 1627-1704 mus. (Mersenne, Harmonie du monde ds Rich. 1680 : Adoucir. Ce mot se dit en parlant de certains instruments de musique, et veut dire en rendre le son moins éclatant. [Adoucir le son de la trompette. Mersenne]); 3. 1690 industr., Fur. : Adoucir... On adoucit le fer à force de le battre. On adoucit les métaux par un alliage convenable; 4. adj. 1698 méd. « qui diminue la douleur ou l'irritation » (Alliot, Traité du Cancer, 119 ds Quem. t. 1 1959 : médicament adoucissant; 5. 1701 manufactures de glaces, Fur. : Adoucir... ceux qui travaillent aux glaces de miroir, aux lunettes etc... ne les polissent qu'après les avoir adoucies; 6. 1845 archit., Besch. : Adoucir... Archit. Rendre un ornement moins saillant, moins anguleux. Dér. de doux*; préf. a-1*, dés. -er.
STAT. − Fréq. abs. litt. : 966. Fréq. rel. litt. : xixes. : a) 2 571, b) 1 286; xxes. : a) 812, b) 735.
BBG. − Ac. Gastr. 1962. − Bailly (R.) 1969 [1946]. − Bar 1960. − Barb.-Card. 1963. − Bél. 1957. − Bénac 1956. − Boiss.8. − Bonnaire 1835. − Caput 1969. − Chabat t. 1 1875. − Chesn. 1857. − Dup. 1961. − Fér. 1768. − Gramm. t. 1 1789. − Guizot 1864. − Laf. 1878. − Lar. méd. 1970. − Lasnet 1970. − Littré-Robin 1865. − Mont. 1967. − Nysten 1814-20. − Prév. 1755. − Privat-Foc. 1870. − Sardou 1877. − Sommer 1882. − Synon. 1818.

Wiktionnaire

Verbe - français

adoucir \a.du.siʁ\ transitif 2e groupe (voir la conjugaison) (pronominal : s’adoucir)

  1. Rendre doux, tempérer.
    • Adoucir l’acide du citron avec le sucre.
    • Adoucir une sauce trop salée en y ajoutant de l’eau.
    • Adoucir les traits d’une figure, les rendre plus délicats, plus aimables.
    • Adoucir les teintes d’un tableau, graduer avec plus de délicatesse le passage de l’une à l’autre.
    1. Rendre plus doux, en parlant d'un son, d'une voix.
      • Il parlait couramment anglais, mais avec un fort accent tudesque, qu’on remarquait spécialement dans la prononciation des lettres v et b ; il adoucissait ses th jusqu’à faire entendre le son dz très doux, […]. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 153 de l’édition de 1921)
  2. Polir en ôtant les aspérités.
    • On adoucit le bois avec la prêle.
    • On adoucit les glaces avec l’émeri.
  3. (Spécialement) (Marbrerie) Frotter le marbre avec une pierre-ponce dure et de l'eau ; c'est la quatrième opération employée pour parvenir au poli du marbre.
  4. (Figuré) Rendre plus supportable.
    • Cela adoucira un peu votre mal.
    • Si quelque chose pouvait adoucir ma peine.
    • Adoucir l’ennui, l’amertume, le chagrin, etc.
    • Tous les maux s’adoucissent avec le temps.
    • Cette critique est trop sévère, il faut l’adoucir.
    • Adoucir des reproches, des remontrances, un refus, etc.
  5. (Beaux-arts) Diminuer ce qui est trop prononcé.
    • Toute la ville était éclairée par un petit nuage éblouissant qui s’était arrêté sur la lune, et le ciel était adouci de clarté. — (Pierre Louÿs, Aphrodite, Mercure de France, Paris, 1896)
  6. Apaiser.
    • Adoucir la colère de quelqu’un. Adoucir un esprit irrité. Sa colère s’est adoucie.
    • La loi vise à faire pression sur les nations européennes pour qu'elles adoucissent les sanctions américaines paralysantes. — (Associated Press, Iran : travaux de construction dans une usine d'enrichissement d'uranium souterraine, radio-canada.ca, 18 décembre 2020)
  7. (Pronominal) Devenir plus doux.
    • Le temps s’adoucit.
Wiktionnaire - licence Creative Commons attribution partage à l’identique 3.0

Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition (1932-1935)

ADOUCIR. v. tr.
Rendre doux, tempérer l'âcreté de quelque chose d'aigre, de piquant, de salé. Adoucir l'acide du citron avec le sucre. Adoucir une sauce trop salée en y ajoutant de l'eau. La pluie adoucit le temps, Elle le rend moins aigre. Le temps commence à s'adoucir. Adoucir sa voix, Parler d'un ton moins aigre ou moins élevé. Sa voix s'adoucit. Il signifie aussi Polir en ôtant les aspérités. On adoucit le bois avec la prêle. On adoucit les glaces avec l'émeri. Il signifie au figuré Rendre plus supportable. Cela adoucira un peu votre mal. Si quelque chose pouvait adoucir ma peine. Adoucir l'ennui, l'amertume, le chagrin, etc. Tous les maux s'adoucissent avec le temps. On dit dans le même sens Adoucir l'humeur, le caractère, Rendre l'humeur, le caractère plus traitable. Adoucir les traits, adoucir l'air du visage, Les rendre moins rudes. La manière de se coiffer adoucit l'air du visage, ou le rend plus rude. Adoucir une expression, La corriger, la tempérer par une autre. On dit dans le même sens Cette critique est trop sévère, il faut l'adoucir. Adoucir des reproches, des remontrances, un refus, etc. En termes de Peinture et de Sculpture, Adoucir les formes, les contours, Diminuer ce qu'ils ont de trop prononcé. On dit de même Adoucir les traits d'une figure, Les rendre plus délicats, plus aimables. On dit aussi Adoucir les teintes d'un tableau, Graduer avec plus de délicatesse le passage de l'une à l'autre.

ADOUCIR signifie encore Apaiser. Adoucir la colère de quelqu'un. Adoucir un esprit irrité. Sa colère s'est adoucie. À la fin de l'entretien il s'est adouci.

Littré (1872-1877)

ADOUCIR (a-dou-sir) v. a.
  • 1Rendre doux. Adoucir l'amertume, l'âpreté des fruits. Adoucir des fruits par la culture. Il n'est rien de si amer dont cette onction céleste n'adoucisse l'amertume, Bourdaloue, Pensées, t. I, p. 100.
  • 2 Par extension, ôter les qualités qui blessent. La pluie adoucit le temps [le rend moins froid]. Adoucir sa voix, parler d'un ton moins élevé, moins aigre. Adoucir la prononciation d'une langue. S'il m'en restait un seul, j'adoucirais ma plainte, La Fontaine, Fab. III, 6. … cher amour, épanche ta douleur ; J'adoucirai ta peine en écoutant ta plainte, Et mon cœur versera le baume dans ton cœur, Lamartine, Nouv. Médit. X. Ses aumônes, s'étendant, par leur abondance, même sur les ennemis de la foi, adoucissaient leur aigreur et les ramenaient à l'Église, Bossuet, Reine d'Anglet. Elle [Cérès] montrait à ces hommes grossiers l'art d'adoucir la terre, Fénelon, Tél. XVII. Cécrops, apportant des lois utiles de l'Égypte, qui a été pour la Grèce la source des lettres et des bonnes mœurs, adoucit les naturels farouches des bourgs de l'Attique et les unit par les liens de la société, Fénelon, ib. XIX. Ne pourrai-je adoucir vos inflexibles mœurs ? Voltaire, Alz. IV, 1.
  • 3Au moral, rendre plus supportable. Ô vous, admirables personnes, qui, par la douceur de vos chants, avez l'art d'adoucir les plus fâcheuses inquiétudes…, Molière, Prince d'Él. IV, interm. sc. 1. Si l'espoir de régner et de vivre en mon cœur Peut de son infortune adoucir la rigueur…, Racine, Bérén. III, 1. Vous seule adouciriez le destin des vaincus, Voltaire, Orphel. IV, 5. S'il ne tarit, au moins il adoucit mes larmes, Ducis, Osc. III, 2. Ce qui porte avec soi quelque difficulté, il le propose comme difficile et ne cherche point à l'adoucir par de faux tempéraments, Bourdaloue, Pensées, t. I, p. 88.
  • 4Calmer, apaiser. Adoucir la colère. On parvint à adoucir son ressentiment. Rien ne pouvait l'adoucir. Le juge que l'avocat doit adoucir. Je l'irritais encore au lieu de l'adoucir, Voltaire, Orph. I, 3. Comme par sa prudence il a tout adouci…, Corneille, Rod. V, 4. Ce qui irrite la douleur en un temps, l'adoucit en un autre, Fénelon, Tél. XX. Il ne faut quelquefois qu'une jolie maison dont on hérite, qu'un beau cheval ou un joli chien dont on se trouve le maître, pour adoucir une grande douleur, La Bruyère, 11.
  • 5Polir, ôter les aspérités. On adoucit le bois avec la prêle. On adoucit les glaces avec l'émeri.
  • 6En peinture et en sculpture, adoucir, rendre moins saillant, moins tranchant ; adoucir les contours.

    En un sens analogue, cette coiffure adoucit l'air du visage. Adoucissez ce front et ce regard austère, Ancelot, Fiesque, I, 4.

  • 7Mitiger, atténuer, présenter d'une façon plus excusable, plus acceptable. Adoucir une expression, des reproches. Je puis me vanter, répliquai-je, que je vous adoucis bien tout ce système, Fontenelle, Mondes, 1er soir. Eux seuls [les gens de bien] vous épargnent, cachent vos vices, adoucissent vos défauts, excusent vos fautes, Massillon, Injust. du monde.
  • 8S'adoucir, v. réfl. Devenir plus doux, au propre et au figuré. Le raisin s'adoucit en mûrissant. Le froid s'étant adouci. Que la voix s'adoucisse. Les mœurs se sont adoucies. Le vainqueur ne s'est pas adouci à l'égard des vaincus. Le peuple par leur mort pourrait s'être adouci, Corneille, Nic. V, 4. Un vainqueur s'adoucit auprès de sa captive, Corneille, ib. IV, 3. Et déjà son courroux semble s'être adouci, Racine, Andr. I, 1. Quand même ma fierté pourrait s'être adoucie…, Racine, Phèd. I, 1. Ils se persuadent que les devoirs rigoureux que l'Évangile prescrivait d'abord aux premiers âges de l'Église, se sont adoucis avec le relâchement des mœurs, Massillon, Car. Immutab. Votre cœur malgré vous s'émeut et s'adoucit, Voltaire, Alz. I, 1.

SYNONYME

1° ADOUCIR, MITIGER, MODÉRER, TEMPÉRER. Tous ces verbes sont opposés au trop et en expriment le retranchement. On adoucit par quelque chose de doux ; on mitige par quelque chose de débonnaire ; on modère par quelque chose qui apporte de la mesure ; on tempère par quelque chose qui apporte du mélange. De là vient ce qu'il y a de commun et ce qu'il y a de différent dans ces quatre verbes. On adoucit l'amertume de la douleur ; on mitige une pénalité sévère ; on modère la passion ; on tempère la crainte avec l'espérance.

2° ADOUCIR, RADOUCIR., Rendre doux, au propre et au figuré. Souvent ces deux verbes ont un même sens et s'emploient l'un pour l'autre ; mais, quand ils sont distincts, radoucir se dit des choses ou des personnes qui, étant douces. ont été changées, et en général qu'on ramène à la douceur. La pluie adoucit le temps ; mais la pluie a radouci le temps signifie que le temps s'était mis au froid et qu'il redevient doux On adoucit l'humeur d'une personne rude naturellement ; mais un homme en colère se radoucit.

HISTORIQUE

XIIIe s. Dit Renoars : Or vois je [je vais] aprenant ; Des ore iré [j'irai] mes cox [coups] plus adouçant, Bat. d'Aleschans, 5757. Quant Pierres l'a oï, s'el [alors il le] prent à adolchier, Ch. d'Ant. VII, 915.

XVe s. Lorsqu'il est en grant courroux, Voulez-vous Lui adoucir le couraige ? Faites lui tout seulement Promptement Boire quelque breuvaige, Basselin, 36.

XVIe s. J'espère, si le temps s'adoulcist ou qu'elle fasse une pierre, que ce sera la guerison, Marguerite de Navarre, Lettr. 40. Les chants addoucissoient les cueurs felons des escoutans, et les induisoient à aimer les choses honnestes, Amyot, Lyc. 4. Il voulut entremesler le rire parmy leurs convives et autres assemblées, comme une saulse plaisante pour adoulcir le travail et la dureté de leur regle de vivre, Amyot, Lyc. 54. Ils desguisoient et addoulcissoient des plus gracieux noms qu'ils pouvoient, les faultes qu'il faisoit, Amyot, Alcib. 28.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

ADOUCIR. - HIST. Ajoutez :

XIIe s. Ainceis [Guillaume le Conquérant] lor [aux seigneurs anglais] fait dire et semundre Qu'à lui viengent en bonne pais, Senz crieme nule et senz esmais : Eissi's [ainsi les] adoucist e apele, Benoit de Sainte-Maure, Chronique, t. III, p. 218, V. 37660.

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Encyclopédie, 1re édition (1751)

* ADOUCIR, mitiger. Le premier diminue la rigueur de la regle par la dispense d’une partie de ce qu’elle prescrit, & par la tolérance des légeres inobservations ; il n’a rapport qu’aux choses passageres & particulieres. Le second diminue la rigueur de la regle par la réforme de ce qu’elle a de rude ou de trop difficile. C’est une constitution, sinon constante, du moins autorisée pour un tems.

Adoucir dépend de la facilité ou de la bonté d’un supérieur : mitiger est l’effet de la réunion des volontés ou de la convention des membres d’un corps, ou de la loi d’un maître, selon le gouvernement.

Adoucir & mitiger ont encore une légere différence qui n’est pas renfermée évidemment dans la distinction qui précede. Exemple : on adoucit les peines d’un ami : on mitige le châtiment d’un coupable.

Adoucir, en Peinture, c’est mêler ou fondre deux ou plusieurs couleurs ensemble avec le pinceau, de façon que le passage de l’une à l’autre paroisse insensible.

On adoucit ou fond la couleur avec toutes sortes de pinceaux, mais particulierement avec ceux qui ne se terminent pas en pointe ; ils sont de poil de putois, de bléreau, de chien, &c.

On se sert encore au même usage d’une autre espece de pinceau qu’on nomme brosse, & qui est de poil de porc.

On adoucit aussi les desseins lavés & faits avec la plume, en affoiblissant la teinte, c’est-à-dire en rendant ses extrémités moins noires. L’on adoucit encore les traits d’un visage en les marquant moins.

Adoucir, dans l’Architecture, c’est l’art de laver un dessein de maniere que les ombres expriment distinctement les corps sphériques d’avec les quadrangulaires, ceux qui donnent sur ces derniers ne devant jamais être adoucis, malgré l’habitude qu’ont la plûpart de nos Dessinateurs de fondre indistinctement leurs ombres ; inadvertance qu’il faut éviter absolument, devant supposer que le bâtiment qu’on veut représenter, reçoit sa lumiere du soleil, & non du jour : car toutes les ombres supposées du jour & non du soleil, n’étant pas décidées, paroissent foibles, incertaines, ôtent l’effet du dessein, mettent l’Artiste dans la nécessité de les adoucir & de négliger les reflets, sans lesquels un dessein géométral ne donne qu’une idée imparfaite de l’exécution. (P)

Adoucir, (en terme d’Epingletier-Aiguilletier) s’entend de l’action d’ôter les traits de la grosse lime avec une plus fine, pour pouvoir polir l’ouvrage plus aisément & plus exactement. Voyez Polir. Il faut observer en adoucissant, d’applatir tant soit peu la place de la chasse.

Le même terme s’emploie aussi dans le même sens parmi les Cloutiers Faiseurs d’aiguilles courbes, lorsqu’ils polissent l’aiguille avec une lime taillée en fin.

Adoucir, en terme d’Orphévrerie, c’est l’action de rendre l’or plus facile à être mis en œuvre, en l’épurant des matieres étrangeres qui le rendoient aigre & cassant. On adoucit l’or en le fondant à diverses reprises, jusqu’à ce que l’on voie qu’il ne travaille plus, & qu’il est tranquille dans le creuset : c’est la marque à laquelle on connoît qu’il est doux.

Adoucir (en terme de Diamantaire) c’est ôter les traits que la poudre a faits sur le diamant en le changeant de place & de sens, sur la roue de fer.

Adoucir, en terme de Doreur sur bois, c’est polir le banc dont la piece est enduite, & enlever les parties excédentes en l’humectant modérément avec une brosse, & la frottant d’abord d’une pierre-ponce avec une peau de chien fort douce, & enfin avec un bâton de soufre. Voyez Planche du Doreur, Fig. 4. qui représente un ouvrier qui adoucit.

Adoucir, terme d’Horlogerie ; il signifie rendre une piece plus douce, soit en la limant avec une lime plus douce, soit en l’usant avec différens corps.

Pour adoucir le laiton, les Horlogers se servent ordinairement de ponce, de pierres douces, & de petites pierres bleues ou d’Angleterre.

Pour l’acier trempé ou non trempé, ils employent l’émeril, & la pierre à l’huile broyée. Voyez Emeril, Pierre à l’huile broyée, &c.

La différence entre un corps poli & adouci, c’est que le premier est brillant, au lieu que le second a un air mat, quoique celui-ci ait souvent bien moins de traits que le premier. (T)

Adoucir, en terme de Fondeurs de plomb, c’est polir le plomb dans le moulin. Voyez Rouler.

* Adoucir, (Teint.) c’est réduire des couleurs trop vives à d’autres de la même espece qui le soient moins. Voyez l’article Teinture.

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Étymologie de « adoucir »

Picard. adouchir ; bourguig. édouci ; provenç. adolzar, adoulzar, adolcir, adossir ; espagn. adolcir, et anc. espagn. adulzar ; portug. aducir, adoçar ; ital. addolcire, addolcare et addolciare ; de ad, à (voy. À), et dulcis, doux. Les conjugaisons romanes viennent de deux formes bas-latin, addulcire et addulcare. L'ancien français adoucer est tombé en désuétude ; il n'est resté que adoucir.

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(XIIe siècle) Composé de a-, doux et -ir.
Wiktionnaire - licence Creative Commons attribution partage à l’identique 3.0

Phonétique du mot « adoucir »

Mot Phonétique (Alphabet Phonétique International) Prononciation
adoucir adusir

Fréquence d'apparition du mot « adoucir » dans le journal Le Monde

Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.

Évolution historique de l’usage du mot « adoucir »

Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.

Citations contenant le mot « adoucir »

  • Il est bon de pacifier et d'adoucir toujours les choses.
    Molière — Le Sicilien
  • Le vrai moyen d'adoucir ses peines est de soulager celles d'autrui.
    Madame de Maintenon
  • Ce qui peut tout animer, tout adoucir, tout colorer - un grand amour.
    Laure Conan — Angéline de Montbrun
  • En général, personne ne manque tant de zèle pour adoucir vos peines, que les fourbes qui les ont causées et qui y gagnent.
    Pierre Carlet de Chamblain de Marivaux — La vie de Marianne
  • L’espoir d’un prochain héritage suffit pour adoucir, dans le coeur du légataire, le sentiment du regret que devrait y laisser la perte du défunt.
    Miguel de Cervantès — Don Quichotte
  • Le socialisme est comme la morphine : on en prend d’abord par curiosité, pour adoucir une légère douleur, et fatalement, on augmente la dose.
    Anonyme
  • Trempé dans du lait pour l'adoucir, recouvert de jaune d'oeuf et de sucre, et cuit dans une poêle. Il n'est pas perdu, le pain perdu, puisqu'on le mange.
    Christian Bobin — La part manquante
  • Je ne vois point de plus grand secret dans le langage, que de trouver des manières pour adoucir les choses fâcheuses.
    Chevalier de Méré — Discours
  • L'Argentine a prolongé le délai de négociation avec ses créanciers jusqu'au 12 juin et pourrait adoucir sa dernière offre de restructuration, a annoncé lundi le pays, après qu'une proposition précédente ait été jugée insuffisante par certains investisseurs.
    News 24 — L'Argentine prolonge le délai des négociations sur la dette et pourrait adoucir l'offre - News 24
  • Cette main tendue fait vraiment du bien à certains. Thomas, 19 ans, étudiant en biologie, avoue « avoir 100 euros pour vivre par mois » après avoir payé son logement. « C’est agréable d’avoir cette aide et il faut l’accepter, explique ce jeune originaire de Dordogne. Certains ont honte pour leur image. Heureusement que l’asso est là, leur distribution va adoucir mon quotidien. »
    Nantes : « Cela adoucit notre quotidien »… L’asso La SurpreNantes Epicerie lutte contre la précarité étudiante
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Traductions du mot « adoucir »

Langue Traduction
Anglais soften
Espagnol suavizar
Italien ammorbidire
Allemand lindern
Portugais suavizar
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Synonymes de « adoucir »

Source : synonymes de adoucir sur lebonsynonyme.fr

Antonymes de « adoucir »

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Adoucir

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