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Défendre

Définitions de « défendre »

Trésor de la Langue Française informatisé

DÉFENDRE, verbe trans.

I.− Emploi trans.
A.− [L'accent est mis sur la volonté de lutter ou d'aider à lutter contre l'attaque d'un adversaire]
1. [Le suj. et l'obj. désignent un animé ou un inanimé] Apporter son secours ou sa protection contre une agression physique ou morale, existante ou éventuelle, en recourant à la force le cas échéant. (Quasi-)synon. protéger, secourir, soutenir; anton. attaquer.La poule qui défend ses poussins (Chateaubr., Génie,t. 1, 1803, p. 168):
1. ... ce père est assis sur le rocher, et des pensées de mort l'occupent; il veut la vie de son ennemi; mais il la veut pour vous, mes enfants, pour vous protéger, pour vous défendre; c'est pour sauver vos jours et votre douce innocence qu'il tend son arc vengeur. Mmede Staël, De l'Allemagne,t. 3, 1810, p. 17.
2. Et j'admire ce maure qui ne défend pas sa liberté, car dans le désert on est toujours libre, qui ne défend pas de trésors visibles, car le désert est nu, mais qui défend un royaume secret. Saint-Exupéry, Terre des hommes,1939, p. 198.
P. ext. Défendre sa (propre) vie, (pop.) défendre sa peau. Lutter pour son existence. Leur général obligé de défendre sa vie contre les accusations d'un rhéteur (Chateaubr., Martyrs,t. 3, 1810, p. 22).Dans l'intention de défendre cruellement ma peau (Dumas père, Monte-Cristo,t. 2, 1846, p. 636).
Pop. Défendre son bifteck. Lutter pour son existence ou pour ses moyens d'existence. Quand le parasite est en danger, le parasité le défend, il défend son bifteck (Vailland, Drôle de jeu,1945, p. 17).
En partic., dans le cas d'une entreprise galante. Défendre son honneur, sa pudeur, sa vertu. Il défendait sa boutique comme une fille honnête défend sa vertu (Zola, Bonh. dames,1883, p. 581).
Emploi abs., rare. La raison neutre assiste au drame, Mais le cœur crie au bras : défends! (Sully Prudh., Vaines tendr.,1875, p. 215).
Loc. À son corps défendant
Vx. En combattant pour sauver sa vie. Quand César passa le Rubicon (...) César avait une armée et marchait à son corps défendant (Las Cases, Mémor. Ste-Hélène, t. 1, 1823, p. 141).L'homme qui en a tué un autre, fût-ce même à son corps défendant (Stendhal, Chartreuse,1839, p. 182).
Au fig. (On rencontre aussi dans cet emploi − notamment chez Gide − À (son) cœur défendant. « À contre-cœur, malgré soi »).Je ne me suis présenté à la politique qu'à mon cœur défendant (Lamartine, Corresp.,1831, p. 171).Sans le vouloir, sans le savoir, et souvent à cœur défendant (Gide, Feuillets d'automne,1949, p. 310).Proverbe, vx. Bien attaqué, bien défendu. V. attaquer I B 3 b.
SP. Défendre les couleurs, un titre. Lutter en compétition pour faire triompher le titre, etc., d'une équipe à laquelle on appartient. Il était bien décidé à le défendre son titre et au second round (...) il étendit raide évanoui son adversaire (Queneau, Loin Rueil,1944, p. 174).
Rem. On rencontre ds la docum. défendant, ante employé comme adj. Un joueur de l'équipe défendante (J. Mercier, Football, 1966, p. 25).
2. [L'obj. désigne une pers. ou un inanimé abstr. concernant une pers.] Soutenir oralement quelqu'un ou quelque chose contre des accusations. M. de Lally (...) qui défend la mémoire de son père avec tant de chaleur (Staël, Lettres jeun.,1786, p. 113).
DR. Plaider pour quelqu'un. Bigourd le défendra, et Bigourd est un habile avocat (A. France, Île ping.,1908, p. 241):
3. Ah! vraiment, dit l'avocat feignant de croire qu'on lui proposait une cause à défendre; je serai heureux, Monsieur, de défendre vos intérêts, j'y mettrai l'ardeur que vous m'avez vu déployer dans ma dernière plaidoirie. Champfleury, Les Bourgeois de Molinchart,1855, p. 234.
Emploi abs. ,,Fournir des défenses aux demandes de la partie adverse``. Il a été condamné faute de défendre (Ac.1798-1932).Il [le mineur émancipé] ne pourra intenter une action immobilière, ni y défendre (Code civil,1804, art. 482, p. 89).
Loc. Défendre son pain (vx). ,,Soutenir un procès dans lequel tous les moyens d'existence sont engagés`` (Littré) ; attesté ds Ac. 1798-1878 et Besch. 1845.
Rem. On rencontre ds la docum. défendant employé comme subst. masc. Synon. défendeur. À l'audience, le plaignant, le défendant et chaque témoin sont soumis (...) à un interrogatoire (Taine, Notes Anglet., 1872, p. 282).
3. Emploi fig. [L'obj. désigne un inanimé abstr. : une cause, un parti, une thèse, etc.] Soutenir par la parole ou par l'écrit. Synon. prendre parti pour; synon. littér. prôner.Le traité où Mariana va jusqu'à défendre le régicide (Chateaubr., Génie,t. 2, 1803, p. 89).Le préfet défend l'instruction secondaire, mais abandonne l'instruction primaire (Michelet, Journal,1843, p. 518).J'ai toujours honoré ceux qui défendent la grammaire ou la logique (Proust, Temps retr.,1922, p. 797).
SYNT. Défendre l'empire, la patrie, le pays, la république, le royaume, la société, le trône et l'autel, la ville; défendre son bonheur, son indépendance, ses intérêts, ses positions; défendre les droits, la foi, les idées, la justice, la liberté, des prérogatives, des principes, la propriété, la vérité; défendre âprement, avec courage, avec chaleur, chaleureusement, désespérément; défendre et attaquer, et protéger, et soutenir, et venger; défendre contre les ennemis; courage, droit, mission, moyen, nécessité de défendre; chargé de, prêt à, résolu à défendre; facile, impossible à défendre; jurer de, être obligé de, oser, pouvoir, savoir, prétendre défendre; il s'agit de défendre.
B.− [L'accent est mis sur l'acte volontaire d'interdire un accès, de le mettre à l'abri contre une attaque]
1.
a) [Le suj. désigne une pers.] Interdire un lieu, son approche ou son accès, à des ennemis par des moyens militaires. Défendre l'entrée, la frontière, le passage. Ils [des soldats] se placent à l'entrée du camp pour en défendre l'approche (Staël, Allemagne,t. 3, 1810, p. 165):
4. Le siège de Paris n'est guère probable. On va défendre les stations entre Rouen et Paris. Et on s'occupe aussi de défendre Rouen!!! Flaubert, Correspondance,1870, p. 145.
Au fig. Les acacias à l'orée d'un bois qu'ils défendent de leurs piquants (Renard, Journal,1902, p. 741).
b) [Le suj. désigne un moyen de défense, inanimé concr. ou abstr.] Assurer la protection de. Son heureuse position militaire [d'une ville] la défendoit d'un coup de main (Nodier, J. Sbogar,1818, p. 216).Une porte en chêne défendait l'entrée de l'escalier (Sand, Hist. vie,t. 3, 1855, p. 106).
c) P. ext. [Le suj. désigne un inanimé concr.] Garantir contre des atteintes nuisibles ou indiscrètes. Et des chapeaux de bergères Défendent notre fraîcheur (Verlaine, Poèm. saturn.,Caprices, 1866, p. 76).Un lit confortable, que d'épais rideaux défendaient contre tout regard indiscret (Verne, Tour monde,1873, p. 150):
5. Article VII. Des parties insensibles qui munissent les organes du toucher, et les préservent contre des impressions trop fortes. L'épiderme défend la peau, et empêche le contact des corps extérieurs de devenir douloureux; ... Cuvier, Leçons d'anat. comp.,t. 2, 1805, p. 595.
MAR. Amortir ou éviter le choc du bordé d'une embarcation (contre une autre, contre un quai, etc.) (cf. Soé-Dup. 1906).
d) Emplois fig. et p. métaph. Défendre contre la tentation. De ce miel dont le sage Cherche lui-même en vain à défendre ses sens (Chénier, Odes,1794, p. 214).Le vide papier que la blancheur défend (Mallarmé, Poés.,1898, p. 38).Ce peu qui nous défend de l'extrême existence (Valéry, Charmes,1922, p. 130).
2. P. méton. et p. ext. [L'accent est mis sur le commandement négatif qui est signifié à qqn]
a) Enjoindre (à quelqu'un) de ne pas faire (quelque chose). Synon. empêcher, interdire; anton. autoriser, permettre.La loi humaine ne peut pas (...) défendre et punir toute espèce de mal (Maritain, Human. intégr.,1936, p. 197).
Défendre de + verbe à l'inf.L'on te défendra de prononcer mon nom et tu obéiras à la défense (Hugo, Lettres fiancée,1822, p. 108):
6. Car que sert d'interdire ce qu'on ne peut pas empêcher? Les livres qu'on lui défend de lire, l'enfant les lit en cachette. Lui [Peifitendieu], son système est bien simple : les mauvais livres, il n'en défendait pas la lecture; mais il s'arrangeait de façon que ses enfants n'aient aucune envie de les lire. Gide, Les Faux-monnayeurs,1925, p. 940.
Emploi fig. Ses souliers lui défendent de faire un seul pas (Musset, Le Temps,1831, p. 88):
7. ... votre orgueil vous défend de vous soumettre à l'amour, il devrait vous défendre en même temps d'accepter l'amour d'autrui : ... Sand, Lélia,1839, p. 392.
Défendre que + verbe au subj. (constr. moins usuelle que la précédente).Je défends que l'on pleure (Sardou, Patrie!1869, 4, tabl. 7, IV, p. 168).Il nous défend tous qu'on bouge (Céline, Mort à crédit,1936, p. 610):
8. En conclusion, j'interdis qu'aucune transaction soit essayée avec le déserteur Dufour. Je tiens d'avance pour sans valeur l'action de la justice anglaise dans une affaire intérieure de l'armée française (...). Je défends qu'aucun solicitor réponde pour moi ou pour mes subordonnés. De Gaulle, Mémoires de guerre,1956, p. 595.
b) En partic. Interdire à quelqu'un ce qui peut lui être nocif. Une maladie qui lui avait fait défendre par les médecins tous les excitants (Goncourt, Mauperin,1864, p. 16):
9. − Je ne peux pas boire de cidre, Madame... Le médecin me l'a défendu... − Ah! le médecin vous l'a défendu... Eh bien, je vous donnerai six litres de cidre. Mirbeau.Le Journal d'une femme de chambre,1900, p. 301.
c) Emploi impers. Il est (était, etc.) défendu de. Fam. C'est défendu de + verbe à l'inf. Il est défendu d'approcher, d'entrer. Le geôlier, auquel il est strictement défendu de parler (Crèvecœur, Voyage,t. 3, 1801, p. 238).Nous jouons à la muette, il est défendu de parler (Pagnol, Marius,1931, III, 1ertabl., 1, p. 155).C'est défendu d'avoir de la lumière à cause des zeppelins (Proust, Temps retr.,1922, p. 813).
Loc. Défendre sa (ou la) porte (souvent en périphrase factitive). En interdire l'accès aux visiteurs. Évitez Lucien; trouvez des prétextes, faites-lui défendre la porte (Balzac, Splend. et mis.,1844, p. 48).
SYNT. Défendre de toucher, de sortir; défendre absolument, énergiquement, expressément, formellement; maman, la loi, le médecin, la règle, le règlement, la religion défend.
Rem. 1. La plupart des dict. gén. indiquent qu'apr. défendre de + verbe à l'inf. et défendre que + verbe au subj., on n'emploie pas la négation. On relève cependant ds la docum. J'obéis à mon cœur d'ami, qui me défend de ne pas espérer (Mallarmé, Corresp., 1869, p. 303). 2. P. ext., pop. Mettre quelqu'un au défi. Je vous défends bien de trouver une seule femme à Rouen, qui soit plus habile que moi, pour filer la laine (Péguy, Tapisserie Ste Geneviève et J. d'Arc, 1913, p. 574). Région. (Berry, Vendômois). C'est défendu. C'est impossible (cf. Sand, Jeanne, 1844, p. 101).
II.− Emploi pronom.
A.− [Correspond à défendre I A et B]
1. Résister à une attaque physique ou morale; la repousser. Il le combattit à regret, et songea plutôt à se défendre qu'à l'attaquer (Genlis, Chev. Cygne,t. 1, 1795, p. 14).Se défendre contre. Un foyer plein de cendres au milieu desquelles le bois se défendait contre le feu (Balzac, C. Birotteau,1837, p. 339):
10. La chèvre aussi savait que le loup la mangerait; mais ça ne l'empêcha pas de se défendre comme une brave chèvre de M. Seguin qu'elle était... Elle se battit toute la nuit, mon enfant, toute la nuit... A. Daudet, L'Arlésienne,1872, I, tabl. 1er, 2, p. 368.
En partic.
Résister aux atteintes de l'âge. Le baron se défendait (...) une soudaine jeunesse l'habitait (Carco, Montmartre,1938, p. 244):
11. Ce sédentaire aimait les sports avec passion. Ils le maintenaient jeune, non comme un adolescent, mais comme un homme qui se défend bien : ... Martin du Gard, Devenir,1909, p. 16.
Résister à des avances galantes. Anton. s'abandonner.Les pauvrettes se défendaient mollement et toute leur résistance tombait dans le rire (Moselly, Terres lorr.,1907, p. 9):
12. J'ai revu Gertrude et je ne lui ai point parlé. À la Grange, ce soir, comme personne n'était dans le salon, je suis monté jusqu'à sa chambre. Nous étions seuls. Je l'ai longuement pressée contre moi. Elle ne faisait pas un mouvement pour se défendre, et comme elle levait le front vers moi, nos lèvres se sont rencontrées... Gide, La Symphonie pastorale,1919, p. 924.
Emploi fig. :
13. C'est ici surtout qu'il faut se défendre contre les développements faciles, et se garder de prendre pour des données de l'art dramatique ce qui semble plutôt sa création propre, ... Alain, Système des beaux-arts,1920, p. 142.
Emplois spéc.
ÉQUIT., abs. Refuser d'obéir. Synon. regimber.Mon jeune étalon arabe, sentant l'eau dans le voisinage, se défend (Lamartine, Voy. Orient,t. 2, 1835, p. 7).Le mustang se défend d'abord, mais quand il est dompté, il l'est bien (Montherl., Bestiaires,1926, p. 430).
MAR., abs. [En parlant d'une embarcation] Se défendre à la lame. ,,Recevoir peu d'eau à la mer par gros temps`` (Littré).
2. Se protéger contre des atteintes nuisibles. Se défendre contre, se défendre de. L'homme (...) incapable de se défendre contre les intempéries des saisons, contre les attaques des autres animaux (Cabanis, Rapp. phys. et mor. de l'homme,t. 1, 1808, p. 293).Cherchant à me défendre contre le froid par de triples vêtements (Renan, Souv. enfance,1883, p. 244).Au fig. Se défendre contre la tentation.
3. Récuser une allégation.
a) Nier ce dont on peut être accusé. Synon. protester.Le bonhomme est aveugle et se défend de l'être (Hugo, Ruy Blas,1838, I, 5, p. 362).Il se défendit d'avoir parlé d'une façon si impertinente (A. France, Lys rouge,1894, p. 222).
b) Chercher à se disculper d'une accusation en justice. Synon. se justifier.Il refuse de répondre (...) disant qu'il est innocent et qu'il n'a pas à se défendre (Bourget, Disciple,1889, p. 38).Je n'ai pas besoin d'avocat. Je sais me défendre (Camus, Révolte Asturies,1936, II, 5, p. 420).
4. Se tirer d'affaire habilement. Synon. se débrouiller.Il avait du mal à se défendre (...) dans son espèce de commerce (Céline, Voyage,1932, p. 572).
Emploi fig. Le Music-hall de Londres se défend de son mieux (Morand, Londres,1933, p. 73).
5. Emploi pronom. à sens passif. [Le suj. est un inanimé abstr.] Être acceptable, soutenable. Synon. se soutenir.Toutes suppositions sont permises et peuvent se défendre (Gautier, Tra los montes,1843, p. 5).Rien à reprendre que deux petites incorrections grammaticales, mais elles peuvent se défendre (Flaub., Corresp.,1879, p. 326).
Fam. Ça se défend. C'est une bonne chose, une idée qui tient debout :
14. Le parti ne veut pas donner des habitudes de luxe à ses militants : ça se défend. Caracalla ne veut pas que la question d'argent se pose pour ses gars : ça se défend aussi. Vailland, Drôle de jeu,1945, p. 9.
SYNT. Se défendre longtemps, mal, mollement, vaillamment; avoir à se défendre, avoir beau se défendre; continuer à, devoir, essayer de, pouvoir, refuser de, renoncer à, savoir, songer à, vouloir se défendre; capable, incapable de se défendre; il faut se défendre.
B.− [Correspond à défendre I B 2]
1. S'interdire quelque chose à soi-même. (Quasi-) synon. refuser :
15. Bref, je menai la vie incertaine d'un jeune homme de province qui, jeté dans la capitale, garde encore quelques sentiments vrais, croit encore à certaines règles de morale, mais qui se corrompt par les mauvais exemples, tout en voulant s'en défendre. Je me défendis mal, j'avais des complices en moi-même. Balzac, Le Médecin de campagne,1833, p. 198.
Se défendre de + verbe à l'inf.Il se défendit quelque temps d'accepter ses offres (Sénac de Meilhan, Émigré,1797, p. 1556).Elle se défend de danser la danse du châle (Krüdener, Valérie,1803, p. 64).
2. Éviter, s'empêcher de. Se défendre de.Se défendre d'un mouvement de + subst. Lamiel ne pouvait pas se défendre d'entendre tous les propos qui se tenaient dans la maison (Stendhal, Lamiel,1842, p. 130).Je ne puis me défendre d'un sentiment de mélancolie (Lacordaire, Conf. N.-D.,1848, p. 11).
3. Région. (Canada). [Dans les jeux d'enfants] Se retirer de la partie, quitter le jeu (cf. Bél. 1957 et Dionne 1969).
Prononc. et Orth. : [defɑ ̃:dʀ ̥], (je) défends [defɑ ̃]. Ds Ac. 1694-1932. Comparer, pour les dér. : défense, défensive, indéfendable, etc. avec un f et : offense, offenser, offensive, etc. avec 2 f (cf. Ortho-vert 1966). Étymol. et Hist. A. 1. a) Pronom. fin xes. « se protéger contre » (Passion, éd. d'Arco Silvio Avalle, 155); ca 1100 trans. « soutenir quelqu'un contre une attaque » (Roland, éd. J. Bédier, 3100); b) 1180-85 pronom. « se protéger contre les effets nuisibles de quelque chose » (Gace Brulé, Chans., éd. H.-P. Dyggve, XXVIII, 23 : Douce dame, d'orgueill vous desfendez); c) 1908 « résister aux effets du temps, de l'âge » supra, ex 11; 2. ca 1100 trans. « interdire à l'ennemi par des moyens militaires l'accès ou l'approche d'un lieu (ici d'une ville) » (Roland, éd. J. Bédier, 3651); 3. mil. xiies. pronom. « nier ce dont on est accusé » (Lois de Guillaume le Conquérant, éd. J.-E. Matzke, 14); 4. 1559 trans. « prendre la défense, le parti de » défendre qqn en jugement (Amyot, Caton, 2 ds Littré); 5. a) 1843 pronom. « (en parlant d'une chose) être valable, être justifié » (T. Gautier, loc. cit.); b) 1920 fam. « (en parlant d'une pers.) se débrouiller habilement dans quelque chose » (arg. des filles ds Esn.). B. Ca 1100 « enjoindre à quelqu'un de ne pas faire quelque chose » (Roland, éd. J. Bédier, 2438); 1180-85 pronom. « s'interdire quelque chose à soi-même » (Gace Brulé, op. cit., XXXV, 37). Du lat. défendere, de même sens. Fréq. abs. littér. : 8 743. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 14 068, b) 11 907; xxes. : a) 12 856, b) 11 065. Bbg. Becker (K.). Sportanglizismen im modernen Französisch. Meisenheim, 1970, p. 302, 326. − Gottsch. Redens. 1930, p. 30. − Spitzer (L.). Glose socio-ling. sur un usage de se défendre. Mod. Lang. Notes. 1941, t. 56, pp. 81-89.

Wiktionnaire

Verbe - français

défendre \de.fɑ̃dʁ\ transitif 3e groupe (voir la conjugaison) (voix pronominale : se défendre)

  1. Protéger, soutenir, quelqu'un ou quelque chose contre une attaque, une agression.
    • Défendre quelqu’un au péril de sa vie. — Défendre ses concitoyens, sa patrie.
    • À cette nouvelle, femmes et filles se placèrent autour du cercueil du bienheureux, s’entr’exhortant à le défendre vaillamment. — (Gustave Fraipont, Les Vosges, 1923)
  2. (Militaire) Résister à ceux qui veulent se rendre maîtres d’une position militaire, s’opposer aux ennemis qui l’attaquent.
    • Le 16 mars, pendant qu'on se fusillait à Léchelle, le duc de Reggio, qui devait défendre le passage du ravin de Richebourg et le duc de Tarente, qui commandait (ou devait commander en chef de bataille), jouaient au « trente et quarante » dans la chambre de M. Saussier, fermier à Cormeron. — (Louis Rogeron, Les Cosaques en Champagne et en Brie : Récits de l'invasion de 1814, racontés d'après les contemporains, les auteurs modernes, des documents originaux et des notes inédites de témoins oculaires, aux éditions Émile Gaillard à Paris, 1905, page 155)
  3. (En particulier) Empêcher que l’ennemi ne puisse, sans risquer beaucoup, entrer dans un lieu ou en approcher.
    • Hilperik entra à Paris sans aucune opposition, et logea ses guerriers dans les tours qui défendaient les ponts de la ville, alors environnée par la Seine. — (Augustin Thierry, Récits des temps mérovingiens, 1er récit : Les Quatre Fils de Chlother Ier — Leur caractère — Leurs mariages — Histoire de Galeswinthe (561-568), 1833–1837)
    • La frontière est défendue de ce côté par plusieurs places fortes.
  4. Garantir, tant au sens propre qu’au sens figuré.
    • La montagne défend cette maison du froid, des vents du nord.
    • Qui le défendra des séductions du monde, contre les séductions du monde ?
  5. (Spécialement) Soutenir l’innocence de quelqu’un contre ceux qui l’accusent.
    • Portalis, quelque temps après, trouve de l’argent et lance un nouveau journal où il se met à défendre les communards arrêtés et condamnés. — (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930, page 101)
    • Cet avocat a très habilement défendu son client.
    • (Par extension) Défendre une cause.
  6. (Droit) (Absolument) Fournir des défenses aux demandes de la partie adverse.
    • Il a été condamné faute de défendre.
  7. Prohiber, interdire quelque chose.
    • […] je ne voulais pas me faire à l’idée que mon père fût mort, et que plus jamais il ne reviendrait. Durant sa maladie, on m’avait défendu de pénétrer dans sa chambre, et il était parti sans que je l’eusse embrassé. — (Octave Mirbeau, Contes cruels : Mon oncle)
    • Saint Louis […] défendit aux gens du faubourg de Graveillant de rebâtir leurs maisons et fit évacuer le faubourg de la Trivalle. Ces malheureux durent s’exiler. — (Eugène Viollet-le-Duc, La Cité de Carcassonne, 1888)
    • En effet, le Marquisien se soucie peu de l’argent et, pour obtenir son copra, certains capitaines exploitent son goût pour l’alcool, ce qui est défendu par la loi mais très difficile d’empêcher. — (Alain Gerbault, À la poursuite du soleil ; tome 1 : De New-York à Tahiti, 1929)
  8. (Sport) Empêcher un opposant de marquer un but.
    • Toute l’équipe a défendu pour conserver le score.
  9. (Pronominal) Repousser une attaque, une agression quelconque, y résister.
    • Elle riait de toute sa voix sonore en luttant des bras et des jambes. Désarmée par son rire, elle se défendait à l’aveuglette. — (Pierre Louÿs, Trois filles de leur mère, René Bonnel, Paris, 1926, chapitre II)
    • Autre exemple de l’inhabilité du démocrate à se défendre et du dommage qui lui en échoit. — (Julien Benda, La trahison des clercs, 1927, édition revue & augmentée, Grasset, 1946, p.25)
    • La dépense moyenne par hectare pour me défendre contre l’oïdium et le mildew atteignit 106 fr., tandis que dans les années ordinaires, je puis me contenter de cinq traitements mixtes, dont les frais peuvent être réduits à 60 fr. — (Paul Coste-Floret, Les travaux du vignoble : plantations, cultures, engrais, défense contre les insectes et les maladies de la vigne, Montpellier: chez Camille Coulet & Paris : chez Masson & Cie, 1898)
    • Il est difficile de se défendre de quelque partialité pour ses proches.
    • La société existe. Elle veut vivre. Donc elle réagit. Supposez qu’elle ne se défende pas : elle serait en quelques heures la proie d’innombrables fripouilles… Tout s’écroulerait. — (Francis Carco, Messieurs les vrais de vrai, Les Éditions de France, Paris, 1927)
  10. (Absolument) Résister aux atteintes de la maladie, de l’âge, etc.
    • Votre petit accident n’a pas l’air de vous avoir beaucoup changé, Monsieur Frémont ! – On se défend, jeune fille ! — (Henry Kistemaeckers fils, Œdipe… voit !, Charpentier et Fasquelle, Paris, 1905)
  11. (Familier) Faire preuve de qualités, de compétences, réussir dans un domaine.
    • En conséquence, la Belgique ne se défend pas mal du tout comparé aux autres pays européens: 25 donateurs par million d'habitants, ce qui représente le double du chiffre des Pays-Bas. — (Marc Sertyn, Le don d’organes ne se défend pas mal dans notre petit pays, site e-sante.be, 10 décembre 2001)
    • La sœur de Rumer Willis se défend bien pour ce qui est de l’audace — (Titre de puretrend.com, 8 octobre 2015)
  12. (Argot) Gagner de l’argent, exercer une activité rentable.
    • On s’est expliqué, il voulait en effet un garçon et je suis allée chercher pour lui un jeune Lorrain qui se défendait avec le marché noir et avec son cul. — (Marie-Thérèse, Vie d’une prostituée, 1948, réédition Joëlle Losfeld, 1993)
    • On n’avait jamais vraiment bossé ensemble comme associés, vu que lui s’était vite fait une spécialité comme casseur de lourdes et moi je m’étais toujours plutôt défendu dans la fausse mornifle. — (Zep Cassini, Mollo sur la joncaille, Fleuve noir, 1955)
  13. (En particulier) Se prostituer.
    • D’ailleurs, moi j’ai jamais été barbot. Si elle se défendait c’est qu’elle le voulait bien. — (Victor Victus, De la boue et des roses, éditions de la Flamme d’or, 1953)
    • Madame Rosa était née en Pologne comme Juive mais elle s’était défendue au Maroc et en Algérie pendant plusieurs années et elle savait l’arabe comme vous et moi. — (Émile Ajar (Romain Gary), La Vie devant soi, Mercure de France, 1975)
  14. Se disculper, nier quelque chose qu’on vous reproche.
    • On l’accuse de telle chose, mais il s’en défend.
  15. S’excuser de faire quelque chose à quoi on voudrait vous obliger.
    • On voulait le forcer d’aller dans cette maison, il s’en est défendu.
    • On voulait lui donner cette mission, il s’est toujours défendu de l’accepter.
  16. (Pronominal) S'empêcher, s'interdire.
    • Charles Schweitzer jouissait fièrement de la considération qu’on témoignait à son grand âge, à sa culture, à sa beauté, à ses vertus, ce luthérien ne se défendait pas de penser, très bibliquement, que l’Éternel avait béni sa Maison. — (Jean-Paul Sartre, Les mots, 1964, collection Folio, page 55)
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Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition (1932-1935)

DÉFENDRE. v. tr.
Protéger une personne contre une attaque. Défendre quelqu'un au péril de sa vie. Défendre ses concitoyens, sa patrie. Par extension, Défendre sa vie, son honneur, les intérêts de son ami. Prov. et fig., Bien attaqué, bien défendu. Voyez ATTAQUER. À son corps défendant. Voyez CORPS. Défendre une place, un poste, etc., Résister à ceux qui veulent s'en rendre maîtres, s'opposer aux ennemis qui l'attaquent. Il défendit ce passage à lui seul contre une vingtaine d'assaillants. Il signifie particulièrement, en termes de Guerre, Empêcher que l'ennemi ne puisse, sans risquer beaucoup, entrer dans un lieu ou en approcher. Une batterie défend l'entrée du port, en défend les approches. La frontière est défendue de ce côté par plusieurs places fortes.

SE DÉFENDRE signifie Repousser une attaque, une agression quelconque, y résister. Il se défendit vaillamment. Se défendre contre un ennemi, contre un assassin, contre un voleur. Il l'a tué en se défendant. Ils se défendirent dans ce poste pendant un jour et une nuit. Il signifie aussi Garantir, tant au propre qu'au figuré. La montagne défend cette maison du froid, des vents du nord. Qui le défendra des séductions du monde, contre les séductions du monde? Porter un manteau pour se défendre du froid. Il est difficile de se défendre de quelque partialité pour ses proches. On dit dans le même sens et familièrement Ce vieillard se défend, Il résiste aux atteintes de l'âge. Cette place se défend d'elle-même, Elle est facile à défendre et difficile à attaquer. On dit, dans le sens contraire, qu'Une place n'est pas en état de se défendre. Défendre quelqu'un signifie spécialement Soutenir son innocence contre ceux qui l'accusent. Cet avocat a très habilement défendu son client. Cet accusé a voulu se défendre lui-même. On ne lui a pas permis de se défendre. Par extension, Défendre une cause. En termes de Procédure, il s'emploie absolument dans le sens de Fournir des défenses aux demandes de la partie adverse. Il a été condamné faute de défendre.

SE DÉFENDRE signifie encore Se disculper, nier quelque chose qu'on vous reproche. On l'accuse de telle chose, mais il s'en défend. Il signifie encore S'excuser de faire quelque chose à quoi on voudrait vous obliger. On voulait le forcer d'aller dans cette maison, il s'en est défendu. On voulait lui donner cette mission, il s'est toujours défendu de l'accepter.

DÉFENDRE signifie aussi Prohiber, interdire quelque chose. Défendre les duels. Défendre quelque chose sous peine de la vie. Défendre sa maison, sa porte à quelqu'un. La viande est défendue en carême deux jours par semaine. Il est défendu de passer en tel endroit. La raison nous défend de faire une injustice. On lui défendit le vin. J'ai défendu que vous fissiez telle chose. Livres défendus. Des marchandises défendues. Armes défendues. Adam mangea du fruit défendu.

Littré (1872-1877)

DÉFENDRE (dé-fan-dr'), je défends, tu défends, il défend, nous défendons, vous défendez, ils défendent ; je défendais ; je défendis ; défends, qu'il défende ; que je défende ; que je défendisse ; défendant ; défendu v. a.
  • 1Venir au secours, en aide de ce qui est attaqué, personnes ou choses. Je défendrai ta mémoire Du trépas injurieux, Malherbe, II, 2. Enfin, chevalier, tu crois défendre ta comédie, en faisant la satire de ceux qui la condamnent, Molière, Critique, 7. Il n'y a qu'à détourner son intention du désir de vengeance qui est criminel, pour la porter au désir de défendre son honneur qui est permis selon nos pères, Pascal, Prov. 7. Je vous défendrais de l'orage, La Fontaine, Fabl. I, 22. Défendez-moi des fureurs de Pharnace, Racine, Mithr. I, 2. Et songeons bien plutôt, quelque amour qui nous flatte, à défendre du joug et nous et nos États, Racine, ib. I, 3. Et subisse des lois Dont il a quarante ans défendu tous les rois, Racine, ib. III, 1. Prince aimable, dis-nous si quelque ange au berceau, Contre tes assassins prit soin de te défendre, Racine, Ath. IV, 6. Pour défendre vos jours de leurs mains meurtrières, Racine, Iphig. IV, 4. Je défendrai mes droits fondés sur vos serments, Racine, ib. IV, 6. Ciel ! qui nous défendra si tu ne nous défends ? Racine, Esth. I, 3. La gloire les défend [les grands du monde] de quelques faiblesses ; mais la gloire les défend-elle de la gloire même ? Bossuet, Duchesse d'Orl. À quoi la force doit-elle servir qu'à défendre la raison ? Bossuet, Reine d'Anglet. Aussi nul chevalier ne cherche à la défendre, Voltaire, Tancr. III, 1. Le fameux Arnauld défendait le jansénisme avec l'impétuosité de son éloquence, Voltaire, Louis XIV, 37.

    Il se dit aussi des animaux. La poule défend ses poussins.

    Absolument. Et qu'au lieu d'attaquer il a peine à défendre, Corneille, Sertor. I, 1. La peur régnait partout : plus de cœurs, plus d'ami ; Le Français du Français paraissait l'ennemi, Chacun savait mourir, nul ne savait défendre, Legouvé, Mérite des f. Peu usité de cette façon.

    À son corps défendant, loc. adv. En se défendant contre une attaque. Il a tué l'agresseur à son corps défendant.

    Fig. et familièrement, à contre-cœur, avec répugnance. J'ai fait cela à mon corps défendant. Je vous jure, encor est-ce à mon corps défendant, Régnier, Sat. X. Et l'on sait qu'elle est prude à son corps défendant, Molière, Tart. I, 1.

  • 2En parlant d'un accusé, exposer ses moyens de défense. Qui défend le prévenu ? Cet avocat nous a très bien défendus.

    Défendre son pain, soutenir un procès dans lequel tous les moyens d'existence sont engagés.

    Dans un sens assez analogue, intercéder pour quelqu'un.

  • 3Empêcher que l'ennemi ne puisse entrer dans un lieu ou en approcher. Horatius Coclès défendit un pont contre les Étrusques, pendant qu'on le coupait derrière lui. L'officier qui défendit cette place à toute extrémité. L'ennemi retranché dans son camp comme dans un fort, mille foudres, qui portent la mort partout, en défendent l'approche, Massillon, Or. funèbre du prince de Conty. Que si Barclay l'a prévenu dans cette capitale [Vitepsk], sans doute il voudra la défendre ; là peut-être l'attendait cette victoire tant désirée, qui vient de lui échapper sur la Vilia, Ségur, Hist. de Napol. IV, 7.
  • 4Protéger, garantir. La montagne défend cette maison des vents du nord.

    Terme de marine. Défendre un canot, éviter de la faire choquer contre un bâtiment ou un quai.

  • 5Interdire, prohiber. Défendre le vin à un malade. Ah ! monsieur, qu'est ceci ? je défends la surprise ! Molière, Dép. am. III, 7. Vos règles vous défendent de rien imprimer sans l'aveu de vos supérieurs qui sont rendus responsables des erreurs de tous les particuliers, Pascal, Prov. 17. C'est des ministres saints la demeure sacrée ; Les lois à tout profane en défendent l'entrée, Racine, Ath. III, 2. … Puisqu'un sort jaloux Lui défend de jouir d'un spectacle si doux, Racine, Alex. IV, 3. Le ciel protége Troie ; et par trop de présages Son courroux nous défend d'en chercher les passages, Racine, Iphig. I, 2.

    Défendre avec un régime direct, puis avec de et un verbe à l'infinitif. Je vous défends tout retour et toute inquiétude sur cela, et de vous en confesser de nouveau Li à moi ni à d'autres, Bossuet, Lett. abb. 50.

    Défendre sa porte à quelqu'un, faire défendre sa porte à quelqu'un, dire au portier, aux domestiques de ne pas le laisser entrer s'il se présente. J'étais si affligée de cette perte, de la mort de mon mari, du départ précipité de mon fils, que j'avais fait défendre ma porte, Voltaire, Princesse de Babyl. 4.

    Se défendre, défendre à soi-même, s'interdire, s'empêcher de. Ils se sont défendu les excès, Massillon, P. carême, Malh. des grands.

    Enjoindre de ne pas faire. Mais il me semble, Agnès, si ma mémoire est bonne, Que j'avais défendu que vous vissiez personne, Molière, Éc. des f. II, 6. Le désolé vieillard, qui hait la raillerie, Lui défend de parler, sort du lit en furie, Boileau, Lutr. IV. Mais mon père défend que le roi se hasarde, Racine, Ath. V, 1. Pour plus de sûreté, il fit mettre des gardes aux portes de tous les prélats, et défendit qu'aucun étranger entrât dans la ville, Voltaire, Charles XII, liv. III.

  • 6 V. n. Terme de procédure. Fournir des défenses aux demandes de la partie adverse. Condamné faute de défendre.

    Avoir le rôle de défendeur dans un procès. Défendre à une action en payement.

  • 7Se défendre, v. réfl. Repousser la force par la force. J'eus beau crier et me défendre : la couverture fut apportée [où l'on me berna], Voiture, Lett. 9. … Gardez-vous de prétendre Que de tant d'ennemis vous puissiez vous défendre, Racine, Mithr. V, 5. Les nations s'appellent les unes les autres, se liguent ensemble pour se défendre et pour l'arrêter, La Bruyère, X. … Avec ce fer tu m'as fait chevalier, Tiens, prends, prends, défends-toi ; meurs du moins en guerrier, Delavigne, Vêp. Sicil. IV, 6. On s'y défendit comme des vainqueurs se défendent, en attaquant, Ségur, Hist. de Napol. IV, 7.

    Terme de manége. Un cheval se défend quand il refuse d'obéir, soit en sautant, soit en reculant ; il se défend des lèvres, quand il résiste au mors. On dit encore qu'il se défend, quand il se sert de ses pieds et de ses dents contre les personnes qui l'entourent et veulent le contenir.

    Cette place se défend d'elle-même, elle est facile à défendre ; elle n'est pas en état de se défendre, elle ne peut résister à une attaque sérieuse.

    Terme de marine. Se défendre bien à la mer, recevoir peu d'eau à bord par un gros temps.

  • 8Se justifier, repousser les accusations, les reproches, les critiques. J'ai voulu me défendre avec civilité, Corneille, Héracl. I, 2. Qu'on rappelle mon fils, qu'il vienne se défendre, Racine, Phèd. V, 5. Défendez-vous, madame, et ne l'accusez pas, Racine, Brit. IV, 1. Ils ne se défendent pas contre cette accusation, Massillon, Av. Circ. Si mes livres ne savent pas se défendre, je ne les défendrais pas mieux, Bonnet, Lett. div. Œuvres, t. XII, p. 128.
  • 9Se garantir, se préserver. Leur nombre était assez grand pour se défendre d'une surprise, Patru, Plaidoy. 1. dans RICHELET. Je cherche à te rejoindre et non à m'en défendre [de la mort], Corneille, Rodog. V, 4. De cette opinion j'aime mieux me défendre, Pour mettre en votre choix celle que je dois prendre, La régler par votre ordre, et croire avec respect Tout ce qu'il vous plaira d'un entretien suspect, Corneille, Perthar. I, 2. Défendez-vous [de la mort] par la grandeur, Alléguez la beauté, la vertu, la jeunesse, La Fontaine, Fabl. VIII, 1. Vous n'aurez plus qu'à vous défendre de la vanité, Sévigné, Lettres, 6 janv. 1672. Contre tant de soupirs peut-on bien se défendre ? Racine, Alex. II, 5. Contre tous les poisons soigneux de me défendre, Racine, Mithr. V, 4. Quel philosophe pourrait se défendre de la flatterie ? Fénelon, Tél. XI. On a besoin de force pour se défendre des exemples qu'on a devant les yeux, Massillon, Car. Mélange. Vous dites que, rompre tout d'un coup, ce serait un éclat… qui donnerait lieu à des soupçons dont jusqu'ici vous avez su vous défendre, Massillon, ib. Pâques. La vertu même des saints ne suffit pas pour se défendre des occasions qui nous cherchent, Massillon, ib. Dang. des prospér. Les Scythes ne connaissent point l'usage de la laine et des étoffes, et, pour se défendre des froids violents et continuels de leur climat, ils n'emploient que des peaux de bêtes, Rollin, Hist. anc. Œuvres, t. III, p. 79, dans POUGENS. D'un noir pressentiment je ne puis me défendre, Voltaire, Fanat. III, 2. On meurt ainsi par degrés, jusqu'à ce que, n'aimant enfin que soi-même, on ait cessé de sentir et de vivre avant de cesser d'exister ; mais un cœur sensible se défend de toute sa force contre cette mort anticipée, Rousseau, Hél. IV, 1.

    Cette étoffe est bonne, il n'y a qu'à se défendre du prix, c'est-à-dire on peut l'acheter, il ne s'agit plus que de ne pas la payer trop cher.

  • 10Repousser, refuser, se dispenser de. S'il n'en eût aimé l'offre, il eût su s'en défendre, Corneille, Pomp. III, 2. Il s'est de mes bontés jusqu'au bout défendu, Corneille, ib. V, 5. Elle se défend du nom, mais non pas de la chose, Molière, Critique, 2. Jusques ici je me suis défendu de m'expliquer, Molière, Am. magn. II, 4. Il se défend fort de se mêler de l'affaire, Bossuet, Lett. quiét. 171. Il s'en défendit comme d'un crime, Bossuet, Hist. II, 5. Prince, de ce devoir je ne puis me défendre, Racine, Bérén. IV, 8. Il s'en défendit [d'être élu roi] sans s'émouvoir, Fénelon, Tél. VI. Et nous, mes frères, nous nous défendons de la réputation d'homme juste et craignant Dieu, comme d'un titre de honte et d'infamie, Massillon, Car. Injust. du monde. Les deux consuls… se défendirent d'abord de prendre connaissance d'une affaire qui s'était passée longtemps avant leur consulat, Vertot, Révol. rom. liv. III, p. 253. Elle est femme samaritaine, et par là elle se défend d'accorder au Sauveur ce que sa bonté demande d'elle, Massillon, Car. Samaritaine.
  • 11Se cacher d'une chose, la nier. Vous ne vous rendez pas encore, et vous vous défendez d'être médecin, Molière, Méd. m. lui, I, 6. Elle se défend fort d'apprendre la philosophie, Sévigné, 438. Quelques-uns se défendent de faire des vers, La Bruyère, IV. Je ne m'en défends point : mes pleurs, belle Ériphile, Ne tiendraient pas longtemps contre les soins d'Achille, Racine, Iphig. II, 3. Un homme, se trouvant là sans fonctions apparentes, m'aborda familièrement, me demanda confidemment si je n'étais point auteur de certaines brochures, je m'en défendis fort, Courier, Pamphl. des pamphl.
  • 12S'excuser. Je m'en suis défendu le moins brutalement qu'il m'a été possible, Hamilton, Gramm. 7.
  • 13S'empêcher de. J'ai cru honteux d'aimer quand on n'est plus aimable ; J'ai voulu m'en défendre, à voir mes cheveux gris, Corneille, Sertor. IV, 2. Il ne peut se défendre d'aimer cette vertu douce, Fénelon, Tél. X.

REMARQUE

1. Défendre, au sens de prohiber, veut de devant un infinitif ou que et le subjonctif : Il défend d'aller, il défend qu'on aille.

2. Défendre, dans le sens de prohiber, suivi d'un verbe, ne veut pas que ce verbe prenne la particule ne : Je défends que vous fassiez cela, et non je défends que vous ne fassiez cela ; cette dernière tournure, c'est-à-dire l'emploi de ne explétif avec défendre, était très usuelle au XVIe siècle et auparavant.

3. Si le verbe est à l'infinitif, la particule ne ne se met jamais : Je vous défends d'y aller (au contraire, le XVIe siècle mettait volontiers la négation : Je vous défends de n'y pas aller). Pourtant, si le verbe est à l'infinitif et construit avec plus, jamais, quelques écrivains ont employé le ne : Il leur déclara qu'il leur défendait de ne plus songer à ce mariage, Sévigné, Lett. 19 déc. 1670 (l'édition de M. Régnier, qui doit faire autorité, n'a pas ce ne) Il lui défendit avec dureté de ne jamais se présenter devant lui, Vertot. On sait combien, avec les verbes exprimant doute, crainte, empêchement, etc. le ne explétif est fréquent. On ne peut donc dire que ici ce soit une vraie faute ; seulement on doit savoir que l'usage s'est prononcé contre cet emploi, et l'on dira : Il leur défendait de songer davantage à ce mariage ; il lui défendit de se présenter jamais devant lui.

SYNONYME

DÉFENDRE, SOUTENIR, PROTÉGER. Mettre quelqu'un ou quelque chose à couvert du mal qui lui arrive ou qui peut lui arriver. On défend ce qui est attaqué ; on soutient ce qui ne se tient pas debout par soi-même ; on protége ce qui a besoin d'être couvert et garanti. On défend une cause ; on soutient une entreprise ; on protége les sciences. Défendre les sciences, ce serait prendre en main leur cause, si on leur attribuait, comme Rousseau par exemple, des influences funestes ; protéger les sciences, c'est en favoriser la culture et le progrès. On défend un homme contre ses ennemis, on le soutient dans les démarches qu'il fait, et, si on occupe une position supérieure à la sienne, on le protége, c'est-à-dire on le sert auprès des personnes de qui son succès dépend : la principale différence entre protéger et les deux autres verbes étant que protéger entraîne en général l'idée de la supériorité de celui qui protége, ce que ne font pas défendre et soutenir.

HISTORIQUE

XIe s. Et si aveir nés pot [s'il ne peut les avoir], si se defende par juise [jugement], L. de Guillaume, 16. Et nous defendun que l'om christien fors de la terre ne vende, ib. 41. Fierent li un, li autre se defendent, Ch. de Rol. CVII. Je vous defend que n'i adeist [approche] nus hom, ib. CLXXIV. Puis [qu'il] la defende [l'Espagne] encontre li Franceis, ib. CXCIII.

XIIe s. Deffendez moi de honte, Ronc. p. 2. Se li ert [était] defendus, ib. p. 22. Bien se defendent à cest estroit passage, ib. p. 65. Par tantes fois [j']ai esté assailliz Que je n'ai mais pooir de moi deffendre, Couci, V. Douce dame, d'orgueil vous deffendez, ib. XI. Mais je ne puis moi ne mon cuer deffendre De plus aimer…, ib. XX. Fins cuers qui bée à haute honor Ne se porroit de tel chose desfendre, ib. XXIV. François se deffandirent com nobile guerrier, Sax. IV. Fous, fait-il, tuz dis fustes, e estes e serez ; Quant vus l'espée traite de sur le rei venez ; S'il trait sur vus la sue, coment vus defendrez ? Th. le mart. 39.

XIIIe s. Tel chose [le comte Thibaut] a faite en sa vie Dont [il] deüst estre apelés [en champ clos] ; Il ne se deffendist mie ; Car il se sent encoupés [inculpé, criminel], Hues de la Ferté, Romancero, p. 187. Quel cose que le hom fache sur sen corps deffendant, nul fourfait il ne fait, Tailliar, Recueil, p. 39. [Je] vous defens qu'envers moi n'aiez pensée amere, Berte, CXIII. Vez cum fortune le servi, Qu'il ne se pot onques deffendre Qu'el nel feïst au gibet pendre, la Rose, 6645. Por ce se ge deffens ivrece, Ne voil ge pas deffendre à boivre, ib. 1789. Sire, tel née [nie] et desfent le murtre que tel li met sus, Ass. de J. 140. Comment il se deffendront de cix [ceux], qui, à tort et par malvese cause, les assaudront de plet, Beaumanoir, XI. Ou se je me deffent par longue tenure et paisible, Beaumanoir, VII, 4. Or disons donc que grant grace nous fist Dieu le tout puissant, quant il nous deffendi de mort et de peril, Joinville, 216. Et toute la puissance du soudan se logerent sur le fleuve de Rexi d'autre part devant nostre ost, pour nous deffendre [interdire] le passage, Joinville, 220. Et un vieus baüs Ocist quatre dus [ducs], Son cors defendant, Jubinal, Fatrasies, t. II, p. 216.

XIVe s. Sur ton corps defendant, met lui jour de bataille Par droite defiance, Girart de Ross. V. 3425.

XVe s. Par lequel trait il y en eut moult de blessés des assaillans et des defendans, Froissart, I, I, 102. … Devoient demeurer au pont et garder le passage, pour le defendre aux aventures des survenans, Froissart, I, I, 139. Comment se peut ung povre cueur deffendre Quand deux beaulx yeux le viennent assaillir ? Orléans, Ball. IV. Et à luy fut deffendu ne partir de son hostellerie, Commines, IV, 12.

XVIe s. Dieu a defendu en la Loy qu'on n'adorast point autre que lui, Calvin, Instit. 94. Jesus Christ se defend de ne vouloir point destruire ne dissiper la Loy, Calvin, ib. 267. Je vous defen de ne jurer du tout, Calvin, ib. 291. Les canons defendent estroitement aux chanoines de n'abuser point de leur puissance au detriment de l'Eglise, Calvin, ib. 870. Jesus Christ en defendant de jurer du tout, Calvin, ib. 292. Il ne defend point qu'il [le péché] n'y soit, mais qu'il n'y regne point, Calvin, ib. 469. Pour autant il [le vin] m'est defendu, Dont tous les jours m'en croist envie, Marot, VI, 261. Et pour cette raison, defendoient les Hebreux, que, l'année que l'homme seroit marié, n'allast point à la guerre, Marguerite de Navarre, Nouv. LXX. Elle lui defendit de ne s'y trouver plus, Marguerite de Navarre, ib. XX. Lepidus deffendit à ses heritiers de…, Montaigne, I, 17. Deffendre une place contre l'ennemi, Montaigne, I, 25. La prouesse des habitans à se bien deffendre, Montaigne, I, 27. Je me suis deffendu d'oser alterer jusques aux plus legieres et inutiles circonstances, Montaigne, I, 103. Ils deffendoient, sur peine de la hart, que nul eust à dire que…, Montaigne, II, 251. Ces dernieres villes se sont mieux defendues, encores qu'elles ayent esté assaillies avecques plus d'art, Lanoue, 336. Deffendus de leur simplicité et à l'ombre de leur pauvreté, ils vesquirent sans persecution, D'Aubigné, Hist. I, 68. Le comte Ludovic avoit deffendu à Janlis qu'il ne vint point droit à Monts, et qu'il allast cercher les troupes du prince d'Oranges, D'Aubigné, ib. II, 68. Numa leur defendit entierement le vin, Amyot, Lyc. et Num. 7. Les devins leur promettoient la victoire, pourveu qu'ilz ne feissent que se defendre seulement, Amyot, Arist. 35. Il alloit souvent plaider des causes, et defendre en jugement ceulx qui l'en requeroient, Amyot, Caton, 2. Il defendit que l'on n'allast plus devers Lucullus, et que l'on n'obeïst point à chose qu'il manderoit, Amyot, Lucull. 71. Nicias alloit blasmant la temerité de Demosthenes ; et luy s'en defendant comme il pouvoit…, Amyot, Nicias, 40.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

DÉFENDRE. - REM. Ajoutez :

4. On a dû dire d'abord : en son corps défendant. Cette forme se trouve dans le Portrait de Mme Cornuel par Mme de Vineuil, ancienne édit. des Œuv. de Mlle de Montpensier, t. VIII, p. 257.

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Étymologie de « défendre »

Provenç. defendre ; espagn. defender ; ital. difendere ; du latin defendere, de de, et fendere, exciter, pousser.

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(c. 1100) Du latin defendere (« repousser, défendre »).
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Phonétique du mot « défendre »

Mot Phonétique (Alphabet Phonétique International) Prononciation
défendre defɑ̃dr

Évolution historique de l’usage du mot « défendre »

Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.

Citations contenant le mot « défendre »

  • Chacun doit conserver et défendre sa conviction. De Saint Ambroise de Milan , 
  • Nous défendre quelque chose, c'est nous en donner envie. De Michel de Montaigne , 
  • Contre la mort nul ne se peut défendre. De Jean Molinet / La ressource du petit peuple. , 
  • La seule façon de défendre ses idées et ses principes est de les faire connaître. De Wilfrid Laurier , 
  • Dans une discussion, le difficile, ce n'est pas de défendre son opinion, c'est de la connaître. De André Maurois , 
  • Une amitié est perdue quand il faut penser à la défendre. De Charles Péguy / Les cahiers de la quinzaine , 
  • L'humour n'est qu'un des moyens de se défendre contre l'univers. De Mel Brooks , 
  • L'amour seul est assez fort pour défendre contre l'amour. Gaston Arman de CaillavetRobert Pellevé de La Motte-Ango, marquis de Flers, L'Amour veille, Librairie théâtrale
  • Je peux me défendre contre la méchanceté ; je ne peux pas me défendre contre la gentillesse. De Francis Blanche , 
  • Les lois ne sont pas faites pour défendre les individus contre l'Etat, mais pour défendre l'Etat contre les individus. De Skriabine Molotov , 
  • Défendre d'aimer à une jeune et jolie personne, ce serait défendre à un arbre de porter des feuilles au mois de mai. De Catherine Bernard / Riquet à la Houppe , 
  • Bien connaître pour mieux défendre. De Gérard Haas / La sécurité juridique , 
  • Contre la mort nul ne peut se défendre. De Jean Molinet / La ressource du petit peuple , 
  • C’est la coutume de toute nation agressive que de déclarer qu’elle agit pour se défendre. De Jawaharlal Nehru , 
  • Doit-on se défendre d'être sentimental ? De Jean-Claude Clari / Catherine de I à V , 
  • Vingt-trois riverains se sont constitués en association et appellent à les rejoindre pour défendre le verger mitoyen de l’école Paul-Bert, menacé selon eux par un projet de résidence étudiante. Journal L'Est Éclair abonné, Troyes : ils s’opposent au projet de résidence étudiante pour défendre un verger
  • Chaque année, à l'approche des vacances d'été, le sujet fait malheureusement la Une des journaux. Des milliers d'animaux de compagnie sont abandonnés par leur famille. Mais si la cause animale vous tient à cœur, sachez qu'il existe de nombreuses façons de la défendre. Futura, 8 façons de défendre la cause animale
  • S'il est encore trop tôt pour faire un bilan du manque à gagner, l'AFO annonce qu'une synthèse serait réalisée cet automne, ainsi qu'une projection pour 2021. D'où, l'importance capitale d'impliquer les élus locaux pour défendre et soutenir leurs orchestres dans la tempête qui s'annonce. L'AFO l'a bien compris puisqu'elle vient de nommer à sa présidence Catherine Morin-Desailly, sénatrice centriste de Seine-Maritime, présidente de la commission culture du Sénat et conseillère régionale de Normandie. Elle a présidé l’Opéra de Rouen Normandie dont elle reste membre du conseil d’administration. Elle est également membre du Conseil d’administration de l’Orchestre régional de Normandie. France Musique, Les orchestres de France, un service public à défendre
  • Chacun doit conserver et défendre sa conviction. De Saint Ambroise de Milan , 
  • Nous défendre quelque chose, c'est nous en donner envie. De Michel de Montaigne , 
  • Contre la mort nul ne se peut défendre. De Jean Molinet / La ressource du petit peuple. , 
  • La seule façon de défendre ses idées et ses principes est de les faire connaître. De Wilfrid Laurier , 
  • Dans une discussion, le difficile, ce n'est pas de défendre son opinion, c'est de la connaître. De André Maurois , 

Traductions du mot « défendre »

Langue Traduction
Anglais defend
Espagnol defender
Italien difendere
Allemand verteidigen
Chinois 防守
Arabe الدفاع
Portugais defender
Russe защищать
Japonais 守る
Basque defendatzeko
Corse difende
Source : Google Translate API

Synonymes de « défendre »

Source : synonymes de défendre sur lebonsynonyme.fr

Antonymes de « défendre »

Combien de points fait le mot défendre au Scrabble ?

Nombre de points du mot défendre au scrabble : 12 points

Défendre

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