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Convenance

Variantes Singulier Pluriel
Féminin convenance convenances

Définitions de « convenance »

Trésor de la Langue Française informatisé

CONVENANCE, subst. fém.

I.− Vieilli ou littér.
A.− Rapport de conformité entre deux ou plusieurs choses, accord d'une chose avec une autre, concordance. Le mariage (...) implique des convenances d'humeur, des sympathies physiques, des concordances de caractère (Balzac, Béatrix,1839-45, p. 256).Le Beau est assurément la rencontre de toutes les convenances (Delacroix, Journal,1852, p. 186):
1. Les amours, les décisions [chez Dos Passos] sont de grosses boules qui tournent sur elles-mêmes. Tout au plus pouvons-nous saisir une sorte de convenance entre l'état psychologique et la situation extérieure : quelque chose comme un rapport de couleurs. Sartre, Situations I,1947, p. 18.
Rem. Noter la constr. convenance à : Il n'est point d'erreur qui n'ait quelque convenance à la nature humaine (Alain, Propos, 1922, p. 378).
Spéc., LITT. :
2. Elle [la beauté des vers] réside dans mille harmonies et convenances cachées, qui font la force poétique et qui vont à l'imagination... E. Delacroix, Journal,1852, p. 240.
B.− Fait d'être approprié à sa destination. Quant à la convenance de l'acte, elle constitue ce qu'on appelle la finalité (Boutroux, Conting.,1874, p. 107):
3. La beauté de l'animal est toute de convenance. Elle tient à l'évidente destination de ses membres pour la fonction particulière qui lui est départie. Ch. Blanc, Grammaire des arts et du dessin,1876, p. 29.
Spéc., LITT. et B.-A. Bossuet a toujours été aussi sincère que le pouvaient permettre les conditions mêmes et les convenances du genre (Lemaitre, Contemporains,1885, p. 185).
II.− Usuel. Fait de convenir à.
A.− Fait d'être approprié à quelque chose. C'est Péclet qui a choisi les couleurs, moins pour leur convenance au détail du sujet, que pour l'effet d'ensemble qu'il espère obtenir (Romains, Hommes b. vol.,1932, p. 138):
4. Si une certaine peinture convient à une époque, l'époque suivante voit dans cette convenance, une convention. Valéry, Degas, danse, dessin,1936, p. 138.
Loc. En convenance avec. En rapport avec. J'ai pris un visage mort, un air de stupidité laborieuse, tout à fait en convenance avec ma fonction (Frapié, La Maternelle,1904, p. 237).
B.− Fait de convenir à quelqu'un.
1. P. méton. Ce qui convient à quelqu'un; utilité, commodité particulière qu'une chose a pour quelqu'un. Une mesure de convenance personnelle (Duhamel, Désert Bièvres, 1937, p. 197).Quant à l'avenir de la France, il est en elle-même, non point dans les convenances des alliés (De Gaulle, Mém. guerre,1956, p. 189):
5. L'idée de droit implique respect mutuel, convenance réciproque : si la convenance n'existe que d'un côté, si elle est unilatérale, c'est du pur égoïsme. Proudhon, La Guerre et la paix,1861, p. 116.
Congé de (ou pour) convenance personnelle. Congé sollicité par un fonctionnaire pour s'occuper de ses propres affaires (cf. Davau-Cohen 1972).
2. Loc. à valeur adv. ou adj.
a) À ma (votre...) convenance. Trouver quelque chose à sa convenance.
Emploi adj. Qui me (vous...) convient :
6. On voit le défrichement de landes communales achetées aux confins du bien. Marché à la convenance de tous : de la municipalité heureuse d'écouler de maigres terrains (...) du propriétaire satisfait d'arrondir l'héritage... Pesquidoux, Le Livre de raison,1925, p. VI.
Emploi adv. Comme je (vous) le désire (désirez) :
7. La justice, d'une manière, vous n'en avez pas plus de souci que moi, hein, pas vrai? Il vous suffit que l'affaire s'arrange à votre convenance, correctement, moi de même. Bernanos, Monsieur Ouine,1943, p. 1458.
b) Loc. adv. Par convenance. Pour sa (leur) convenance. Ils s'efforçaient d'entendre le mariage à la façon des gens du monde qui se marient par convenance, pour arrondir leur fortune et ne pas laisser périr leur nom (Zola, M. Férat,1868, p. 264).
c) Loc. adj. De convenance :
8. ... il [Gontran] aurait peut-être autant méprisé Christiane d'être fidèle à ce mari de convenance et d'utilité, qu'il se serait méprisé lui-même de ne pas puiser dans la bourse de son beau-frère. G. de Maupassant, Mont-Oriol,1887, p. 235.
Mariage de convenance. Est-ce un mariage d'amour ou simplement de convenance que vous devez contracter? (Leclercq, Proverbes dram.,MmeSorbet, 1835, 6, p. 150):
9. « Et cette prostitution-là est plus pardonnable cent fois et moins repoussante qui pousse une pauvre fille à vendre son corps pour avoir du pain, que celle décorée du nom de mariage de convenance, qui n'a pour but et pour cause qu'un cachemire, ou des perles, ou une voiture. (...) » Karr, Sous les tilleuls,1832, p. 148.
III.
A.− Fait d'être conforme aux usages de la société, à ses règles morales :
10. ... madame de Maintenon se distingua de bonne heure, et dans tous les états, par cette prudence accomplie, cet esprit de conduite (...) qui de nos jours est resté tant à cœur à la haute société monarchique, sous le nom presque sacré de convenance. Sainte-Beuve, Premiers lundis,t. 1, 1869, p. 149.
Emploi adj. De convenance. Qui est conforme aux usages de la société. Elle-même n'avait jamais eu qu'une religion de convenance, qui faisait partie d'une bonne éducation, au même titre que le maintien (Zola, Joie de vivre,1884, p. 847).
Loc. adv. Par convenance. Par respect des usages; par décence. Il [Charles] se tut, par convenance, à cause de la domestique qui entrait (Flaubert, Madame Bovary, t. 2, 1857, p. 47).Est-ce que, par convenance pour votre femme, vous ne pourriez pas remplacer cela [le modèle] par un semblant, un cartonnage? (A. Daudet, Femmes d'artistes,1874, p. 169).
B.− P. méton., plur. (rare au sing.). Les convenances (sociales). Règles du bon usage imposées par la vie en société, par la vie mondaine. Le sentiment des convenances; respecter les convenances. Ma joie a quelque chose d'indompté, de farouche, en rupture avec toute décence, toute convenance, toute loi (Gide, Journal,1917, p. 639):
11. La loi morale, ce n'est qu'un ensemble de convenances sociales, et cet ensemble est, par nature, provisoire, puisqu'il doit, pour garder sa valeur pratique, évoluer en même temps que la société : ... Martin du Gard, Jean Barois,1913, p. 506.
Rem. On rencontre ds la docum. 2 emplois de convenance qui semblent devoir être rattachés à l'emploi vieilli de convenant (subst. masc.) et à l'expr. bail à convenant :
12. − Vous avez hérité? − Non, monsieur, mais on vend beaucoup de bois aujourd'hui. La machine que je sers est toujours en travail. Je gagne. Je demande d'acheter au prix de la terre courante; à la convenance, je ne puis pas. Pesquidoux, Le Livre de raison,1925, p. 169.
Prononc. et Orth. : [kɔ ̃vnɑ ̃:s]. Ds Ac. depuis 1694. Étymol. et Hist. A. Fin du xiies. « accord, pacte » (Raimbert de Paris, Chevalerie Ogier de Danemarche, éd. J. Barrois, 4168) − 1688 (Miège, The great french dictionary ds FEW t. 2, p. 1127 a, s.v. convenire). B. 1. a) 1504 « rapport de conformité, analogie entre deux choses » (J. Lemaire de Belges, Couronne Margaritique, IV, 75 ds Hug.); 1798 mariage de convenance (Ac.); b) ca 1790 « commodité, agrément » (Marmontel, Contes moraux, Scrup. ds Littré); 2. a) 1740 « caractère de ce qui est conforme aux bons usages » (Ac.); b) 1762 plur. « règles du bon usage » (J.-J. Rousseau, La Nouvelle Héloïse, II, 2, éd. H. Coulet et B. Guyon, t. 2, p. 194). Dér. de l'a. fr. co(n)venant, part. prés. subst. de convenir* (v. covenant); suff. -ance* (cf. lat. class. convenientia, « accord parfait, harmonie; convenance »). Fréq. abs. littér. : 1 154. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 2 700, b) 1 730; xxes. : a) 1 321, b) 880.

Wiktionnaire

Nom commun - français

convenance \kɔ̃v.nɑ̃s\ féminin

  1. Conformité, accord d’une chose avec une autre.
    • Ces choses-là n’ont point de convenance l’une avec l’autre, entre elles.
    • Il y a entre ces deux fiancés une parfaite convenance de fortune, de condition.
    • Il y a convenance d’humeur, de caractère, de goût entre ces deux amis.
    • Quand la directrice siège dans le préau et qu’il ne s’agit pas de faits très graves, les parents conversent avec elle, sur place, au-dessus de la barrière, au lieu d’aller dans son cabinet. Si je me trouve occupée à attifer des enfants, je ne me dérange pas ; car, — par l’excès même de mon anxiété observatrice, — j’ai pris un visage mort, un air de stupidité laborieuse, tout à fait en convenance avec ma fonction, — aussi puis-je, sans indiscrétion, rester près de la directrice : « Je n’existe pas ». — (Léon Frapié, La maternelle, Librairie Universelle, 1908)
  2. Commodité ; utilité particulière.
    • On sentait qu’il ne demandait rien à personne, qu’il travaillait à sa convenance, et que, dans ce monde, sa philosophie ne pouvait être ni étonnée ni troublée. — (Jules Verne, Voyage au centre de la Terre, chapitre 11, 1867)
    • Mais il y a folkloristes et folkloristes. J'en ai vu de singuliers, quelques-uns d’effarants. On se fait un folklore à sa convenance. On attend des fées. On part à leur rencontre, le bâton de pèlerin à la main. — (Charles Le Goffic, Brocéliande, avec la collaboration de Auguste Dupouy, La Renaissance du Livre, 1932, p.98)
  3. (Spécialement) (Au pluriel) Ce qui est conforme aux règles, aux usages de la société.
    • Croyez-moi, pour une fille, comme pour une femme, la gloire sera toujours d’enfermer dans la sphère des convenances les plus serrées, ses ardents caprices. — (Honoré de Balzac, Modeste Mignon, 1844)
    • Ce fut la veuve qui nous tira d’embarras ; elle parlait d’une voix vive, légère, qui baissait parfois par décence, puis, les convenances satisfaites, reprenait avec un nouvel entrain. — (Marcel Arland, Terre natale, 1938, réédition Le Livre de Poche, page 223)
    • Mais le maître des Hautes Héez dédaigne toute convenance. Qu'il garde sa barbe toute entière, mais qu'il la cultive. Elle lui donne l'air d'un Robinson, d'un homme des cavernes, voire d'un hors-la-loi: — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
    • De même que les enfants flairent sous l’écorce des convenances la vraie étoffe dont sont faits les êtres, mon radar interne, s’affolant subitement, m’apprenait que M. Ozu me considérait avec une patiente attention. — (Muriel Barbery, L’élégance du hérisson, 2006, collection Folio, page 180)
    • Un mec qui ne s'encombrera pas des convenances et de la séduction à deux balles, qui rentrera, posera le kébab et sans dire un mot, m'embrassera fougueusement en me disant de ne pas m'inquiéter pour toutes les histoires de couple pourries […]. — (Laura Bernard, Football, amour, kébab, Éditions Publibook, 2012, page 49)
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Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition (1932-1935)

CONVENANCE. n. f.
Conformité, accord d'une chose avec une autre. Ces choses-là n'ont point de convenance l'une avec l'autre, entre elles. Il y a entre ces deux fiancés une parfaite convenance de fortune, de condition. Il y a convenance d'humeur, de caractère, de goût entre ces deux amis. Mariage de convenance, Mariage où les rapports de naissance, de fortune ont été plus consultés que l'inclination. Il se prend quelquefois pour Commodité, utilité particulière. Avoir une chose à sa convenance. Avant tout, j'ai dû consulter vos convenances. Il signifie aussi spécialement Ce qui est conforme aux règles, aux usages de la société, et, alors, on l'emploie très souvent au pluriel. Observer, respecter, braver les convenances. C'est une conduite qui blesse toutes les convenances. Les convenances sociales. Les convenances oratoires. Raisons de convenance, Raisons de pure bienséance. Des raisons de convenance l'ont forcé d'agir ainsi.

Littré (1872-1877)

CONVENANCE (kon-ve-nan-s') s. f.
  • 1Rapport, conformité. Je vous défie, mes pères, d'y trouver ni la moindre apparence d'ambiguïté ni la moindre convenance avec les sentiments de Genève, Pascal, Prov. 16. Quelle convenance y eut-il entre l'offrande et celui qui la recevait ? Godeau, Prières, dans RICHELET. C'est autre chose de faire tout convenablement [comme les animaux], autre chose de connaître la convenance [comme l'homme], Bossuet, Conn. V, 2. Tout a ses convenances et ses rapports dans la nature, Chateaubriand, Génie, I, V, 9.

    Mariage de convenance, mariage où les conjoints se conviennent par rapport à la fortune et à la position. Toutes les convenances qui font les grands mariages s'accordaient avec ce penchant mutuel, Marmontel, Contes moraux, Deux infort.

  • 2Qualité de ce qui est convenable. Convenance et clarté, voilà les deux principales qualités de l'élocution, Barthélemy, Anach. ch. 58.

    Au plur. Bienséance. Observer, respecter, braver, violer les convenances. Que signifie ce sacrifice des convenances de la nature aux convenances de l'opinion ? Rousseau, Hél. II, 2. Le ton d'un homme qui possède au plus haut degré le don de plaire et le sentiment exquis des convenances, Barthélemy, Anach. ch. 61.

    On dit aussi au singulier : Il a été d'une convenance parfaite.

    Raisons de convenance, motifs de pure bienséance. Des raisons de convenance m'ont forcé d'agir ainsi.

    Dans le langage didactique, raisons de convenance, raisons plausibles, mais qui ne sont pas démonstratives. Peu usité maintenant en ce sens.

    Convenances oratoires, juste rapport entre le style d'un auteur, le langage d'un orateur, et le sujet qu'il traite, ainsi qu'entre les circonstances, le temps, les lieux, les mœurs, les personnes.

  • 3Commodité particulière. Avoir une chose à sa convenance. Payer la convenance. Le caprice, les convenances arrangent et dérangent tout, Marmontel, Contes moraux, Scrup.

HISTORIQUE

XIIIe s. Il s'agenoilla tout plorant, et leur jura seur sains que il à bonne foi tenroit les convenances [conventions], Villehardouin, XIX. Li noms de convenance est generals à touz les marchiez en quoi les parties se consentent, Digeste, f° 26. Ci define li capitres de compaignie qui se fet par coustume ou par convenance, Beaumanoir, XXI, 35.

XVe s. Et s'allierent par certaines convenances, que, si l'un des trois pays avoit à faire contre qui que ce soit, les deux autres le devoient aider, Froissart, I, I, 125. Mieux vault courtoisie de gré que ne fait convenance [convention, obligation], Perceforest, t. V, f° 32.

XVIe s. Il les remunere des benedictions, lesquelles estoyent deuës à l'observation entiere de sa loy, par la convenance [convention] qu'il avoit faite, Calvin, Instit. 633. Convenances vainquent loi, Loysel, 356. Tout estant commun entre eux, et leur convenance n'estant qu'une ame en deux corps, selon la très propre definition d'Aristote, Montaigne, I, 215. Il l'avoit faict entrer en la ville pour executer les convenances de la reddition accordée, Montaigne, III, 292. En cecy y a il une generale convenance entre tous les philosophes de toutes sectes, que…, Montaigne, II, 208. Ils les appointerent par convenance que les Rhodiens demoureroient alliez avec Antigonus et Demetrius envers tous et contre tous, fors seulement contre Ptolemaeus, Amyot, Démétr. 27.

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Encyclopédie, 1re édition (1751)

* CONVENANCE, s. f. (Gramm. & Morale.) Avant que de donner la définition de ce mot, il ne sera pas hors de propos de l’appliquer à quelques exemples qui nous aident à en déterminer la notion. S’il est question d’un mariage projetté, on dit qu’il y a de la convenance entre les partis, lorsqu’il n’y a pas de disparates entre les âges, que les fortunes se rapprochent, que les naissances sont égales ; plus vous multiplierez ces sortes de rapports, en les étendant au tempérament, à la figure, au caractere, plus vous augmenterez la convenance. On dit d’un homme qui a rassemblé chez lui des convives, qu’il a gardé les convenances s’il a consulté l’âge, l’état, les humeurs, & les goûts des personnes invitées ; & plus il aura rassemblé de ces conditions qui mettent les hommes à leur aise, mieux il aura entendu les convenances. En cent occasions les raisons de convenance sont les seules qu’on ait de penser & d’agir d’une maniere plutôt que d’une autre, & si l’on entre dans le détail de ces raisons, on trouvera que ce sont des égards pour sa santé, son état, sa fortune, son humeur, son goût, ses liaisons, &c. La vertu, la raison, l’équité, la décence, l’honnêteté, la bienséance, sont donc autre chose que la convenance. La bienséance & la convenance ne se rapprochent que dans les cas où l’on dit, cela étoit à sa bienséance ; il s’en est emparé par raison de convenance. D’où l’on voit que la convenance est souvent pour les grands & les souverains un principe d’injustice, & pour les petits le motif de plusieurs sottises. En effet, y a-t-il dans les alliances quelque circonstance qu’on pese davantage que la convenance des fortunes ? cependant qu’a de mieux à faire un honnête-homme qui a des richesses, que de les partager avec une femme qui n’a que de la vertu, des talens, & des charmes ? De tout ce qui précede il s’ensuit que la convenance consiste dans des considérations, tantôt raisonnables, tantôt ridicules, sur lesquelles les hommes sont persuadés que ce qui leur manque & qu’ils recherchent, leur rendra plus douce ou moins onéreuse la possession de ce qu’ils ont. Voyez les articles Vertu, Honnêteté, Décence &c.

Convenance, terme d’Architecture. La convenance doit être regardée comme le premier principe de l’art de bâtir : c’est par elle qu’on assigne à chaque genre d’édifices le caractere qui lui convient, par rapport à sa grandeur, sa disposition, son ordonnance, sa forme, sa richesse, ou sa simplicité ; c’est par la convenance qu’un palais, qu’un bâtiment public, qu’un monument sacré, qu’une maison de plaisance, ou tout autre ouvrage d’Architecture, annonce par son aspect le motif qui l’a fait élever ; c’est elle qui enseigne, lorsqu’on a fait choix d’une expression rustique, virile, moyenne, délicate ou composée, de ne jamais allier dans la même ordonnance deux contraires ensemble ; c’est elle qui détermine l’œconomie, ou qui autorise la plus grande richesse, qui regle le génie, qui le développe ou lui prescrit des limites ; c’est elle enfin qui conduit les productions d’un architecte, en l’empêchant d’introduire dans ses compositions rien qui ne soit vraissemblable, & qui soit contraire aux regles du bon goût & de la bienséance. Voyez Architecture. (P)

Convenance, s. f. (Jurispr.) est un ancien terme de coûtume, qui signifie une convention. Loysel, en ses instit. coûtum. liv. IV. tit. j. reg. 1. dit que convenances vainquent la loi, c’est-à-dire que par convention on peut déroger à ce qui est établi par la loi ; ainsi quoique la coûtume de Paris établisse la communauté de biens entre conjoints, on peut convenir par contrat de mariage qu’il n’y en aura point : mais la convenance ou convention ne peut pas prévaloir sur un statut prohibitif négatif, tel par exemple, que l’article 282 de la coûtume de Paris, qui défend aux maris & femmes de s’avantager l’un l’autre, soit entre-vifs ou par testament. Voyez Convention.

Convenance de succéder, est une convention apposée dans un contrat de société, à l’effet que les associés se succedent mutuellement dans le cas où ceux qui viennent à décéder ne laissent point d’enfans.

La coûtume d’Auvergne, ch. xv. art. 1. admet ces sortes de conventions. L’art. 2. permet de stipuler que le pacte ou convenance de succéder, subsistera nonobstant la mort d’un des associés ; & l’article 3. porte que ce pacte finit par la mort d’un des associés quand il n’y a point de convention au contraire ; le quatrieme article décide que la convenance de succéder est entierement révoquée par la survenance des enfans, sinon qu’il y ait une convention expresse au contraire.

Henrys, tom. II. liv. VI. quest. 16. (édit. de 1708.) établit que la survenance d’enfans à l’un des associés détruit le pacte de succéder, non-seulement par rapport à cet associé, mais aussi pour tous les autres.

La convenance de succéder peut être expresse ou tacite. Voyez ci-après Convention de succéder. (A)

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Étymologie de « convenance »

Berry, convenance, convention ; provenç. conveniencia, conveniensa, convinensa, covinensa ; espagn. conveniencia ; du latin convenientia, de conveniens, part. présent de convenire (voy. CONVENIR). Convenance dans l'ancienne langue signifiait ce dont on est convenu, convention.

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 Dérivé de convenir, avec le suffixe -ance.
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Phonétique du mot « convenance »

Mot Phonétique (Alphabet Phonétique International) Prononciation
convenance kɔ̃vnɑ̃s

Fréquence d'apparition du mot « convenance » dans le journal Le Monde

Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.

Évolution historique de l’usage du mot « convenance »

Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.

Citations contenant le mot « convenance »

  • Si l’homme n’a pas le pouvoir de modeler le monde à sa convenance, il a du moins celui de tailler des verres qui lui permettent de le faire apparaître à peu près comme il veut.
    Georg Christoph Lichtenberg
  • Il faut observer la convenance dans le détail et l'ordre dans l'ensemble.
    Bernardin de Saint-Pierre — Mélanges
  • La religion tolérait bien des faiblesses, quand on gardait les convenances.
    Emile Zola — Nana
  • La conservation des monuments du passé n’est pas une simple question de convenance ou de sentiment. Nous n’avons pas le droit d’y toucher. Ils ne nous appartiennent pas.
    John Ruskin — Les Sept Lampes de l’Architecture 1850
  • Les convenances c'est une barrière chimérique, c'est un ensemble de règles dont la définition est laissée à la discrétion de chacun.
    Serge Roy — Impasse
  • Monalisa permet à nos aînés de bénéficier, à leur convenance, de visites de bénévoles pour pratiquer des activités de loisir à leur domicile ou en extérieur.
    ladepeche.fr — Foix. Lutter contre l’isolement des aînés - ladepeche.fr
  • "Le consul du Maroc a effectivement quitté le territoire national à la demande de l’Algérie et son attitude a dépassé toutes les limites de la convenance", a indiqué M. Belaïd Mohand Oussaïd en réponse à une question lors d’une conférence de presse animée au siège de la Présidence de la République.
    Le Consul du Maroc à Oran a quitté l'Algérie, son attitude a dépassé toutes les limites de la convenance
  • Et si « votre » livreur habituel arrivait à l'heure de votre convenance, en veste bleue de Chine et casquette au logo doré, avec des manières de maître d'hôtel ? Tel est le nouveau visage de la livraison à domicile post-Covid, selon Cogepart .
    Les Echos — La pandémie pousse la livraison à domicile vers le haut de gamme | Les Echos
  • Il faut observer la convenance dans le détail et l'ordre dans l'ensemble.
    Bernardin de Saint-Pierre — Mélanges
  • Si l’homme n’a pas le pouvoir de modeler le monde à sa convenance, il a du moins celui de tailler des verres qui lui permettent de le faire apparaître à peu près comme il veut.
    Georg Christoph Lichtenberg
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Images d'illustration du mot « convenance »

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Traductions du mot « convenance »

Langue Traduction
Anglais convenience
Espagnol conveniencia
Italien convenienza
Allemand bequemlichkeit
Chinois 方便
Arabe السهولة أو الراحة
Portugais conveniência
Russe удобство
Japonais 便宜
Basque erosotasuna
Corse cunvenzione
Source : Google Translate API

Synonymes de « convenance »

Source : synonymes de convenance sur lebonsynonyme.fr

Antonymes de « convenance »

Combien de points fait le mot convenance au Scrabble ?

Nombre de points du mot convenance au scrabble : 17 points

Convenance

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