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Blâme

Variantes Singulier Pluriel
Masculin blâme blâmes

Définitions de « blâme »

Trésor de la Langue Française informatisé

BLÂME, subst. masc.

A.− Jugement défavorable porté sur quelqu'un ou quelque chose. Mériter le blâme; encourir le blâme, être digne de blâme :
1. Mais vous, ami, pourquoi seriez-vous triste, à moins que de cette pire tristesse qui naît du blâme de soi et que ces derniers jours j'ai goûtée : ... Gide, Correspondance[avec Valéry], 1891, p. 77.
2. Mais, chez ces hommes, cette affection demeurait à base de raison; elle se montrait capable de juger son objet, d'en proclamer les torts s'ils lui en trouvaient. Rappellerai-je les blâmes d'un Fénelon, d'un Massillon, pour certaines guerres de Louis XIV? Les flétrissures d'un Voltaire pour le ravage du Palatinat? Benda, La Trahison des clercs,1927, p. 64.
1. Domaine moral, spirituel, etc. :
3. ... l'estomac, le cœur, le corps entier disent non à tout aliment qui peut nuire, et jusqu'à le rejeter par cette nausée qui est la plus énergique et la plus ancienne expression du mépris, du blâme et de l'aversion. Alain, Propos,1924, p. 578.
(Être) sans blâme (cf. sans reproche). Sans mériter un blâme :
4. Ne te reproche rien : tu n'as rien fait de bas. La faute ne peut être où le dessein n'est pas. Le lit fut profané; mais l'épouse est sans blâme, Et l'affront de ton corps n'atteignit pas ton âme. Ponsard, L'Honneur et l'argent,1843, V, 3, p. 90.
2. Domaine esthétique,rare. C'est sur nous (...) que la postérité fera un jour justement retomber son blâme et son indignation, lorsqu'(...) elle nous demandera compte de ces deux admirables basiliques (Hugo, Le Rhin,1842, p. 232).
P. personnification ou réalisation objective, littér. :
5. ... on voit passer sur le front de ceux qui nous écoutent des blâmes à demi formés... Mmede Staël, De l'Allemagne,t. 1, 1810, p. 167.
6. Elle ne vivait plus que comme un blâme muet dans la maison, elle se tenait toujours enfermée dans sa chambre, d'une grande rigidité de dévotion. Zola, La Débâcle,1892, p. 264.
B.− Emplois spéc.
1. DR. ANC. ,,Peine infamante (...) consistant en une réprimande adressée au coupable`` (Besch. 1845). Le dénouement de cette comédie juridique fut une sentence de blâme (Jouy, L'Hermite de la Chaussée d'Antin,t. 4, 1813, p. 159).
2. DR. ADMIN. Réprimande officielle pour manquement aux règles disciplinaires infligée par une autorité hiérarchique ou un conseil de discipline et inscrite au dossier de l'intéressé. Il révoqua cent quatre-vingts facteurs, les réintégra, leur infligea un blâme et leur donna des gratifications (A. France, L'Île des pingouins,1908, p. 371).
3. DR. INTERNAT. :
7. ... la diplomatie française pouvait bien obtenir de la Société des Nations un blâme de principe pour Hitler, ce n'étaient là que gestes et mots en face du fait accompli. De Gaulle, Mémoires de guerre,1954, p. 18.
Prononc. ET ORTH. : [blɑ:m]. Enq. : /blam, (D)/. Fér. 1768 rappelle : ,,On écrivait blasme`` (d'où [ɑ:] post. long).
Étymol. ET HIST. − 1. Ca 1100 « désapprobation » (Roland, 1082 dans T.-L.); 2. 1177 « accusation » (Chr. de Troyes, Chev. Lion, 4411, ibid.), d'où en partic. 1732 (Trév. : Blasme signifie aussi la reprimende qui est faite par un Juge pour raison d'un crime). Déverbal de blâmer*.
STAT. − Fréq. abs. littér. : 462. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 772, b) 754; xxes. : a) 593, b) 536.

Wiktionnaire

Nom commun - français

blâme \blɑm\ masculin

  1. Opinion défavorable qu’on exprime à propos de quelqu’un ou de quelque chose.
    • Tout flatteur mérite le blâme.
    • Une action digne de blâme.
    • Encourir le blâme.
    • Éviter le blâme.
    • Porter tout le blâme d’une chose.
    • Tout le blâme en tombe sur lui, en retombe sur lui.
    • Rejeter sur un autre tout le blâme de quelque chose.
    • Je veux bien prendre sur moi le blâme de cette affaire.
    • S’attirer le blâme de tous les honnêtes gens.
  2. (Droit) (Désuet) Une réprimande faite par le juge à la suite d’une sentence ou d’un arrêt.
    • La peine du blâme était infamante.
  3. (Par extension) (Administration, Éducation) Réprimande pour fautes de gestion ou pour insubordination adressée à un fonctionnaire ou à un élève.
    • Pour moi, un blâme équivaut à la révocation, car je démissionnerai. On ne reste pas dans l’Université sous le poids d’un blâme. — (Marcel Pagnol, Le château de ma mère, 1958, collection Le Livre de Poche, page 344)
  4. (Littéraire) Genre hérité de l'antiquité qui consiste, contrairement à l'éloge, à stigmatiser les défauts d'un individu ou d'une institution. Il s'agit d'un discours public ou donné comme tel.
Wiktionnaire - licence Creative Commons attribution partage à l’identique 3.0

Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition (1932-1935)

BLÂME. n. m.
Opinion défavorable qu'on exprime à propos de quelqu'un ou de quelque chose. Tout flatteur mérite le blâme. Une action digne de blâme. Encourir le blâme. Éviter le blâme. Porter tout le blâme d'une chose. Tout le blâme en tombe sur lui, en retombe sur lui. Rejeter sur un autre tout le blâme de quelque chose. Je veux bien prendre sur moi le blâme de cette affaire. S'attirer le blâme de tous les honnêtes gens. En termes de Jurisprudence criminelle, il se disait d'une Réprimande faite par le juge à la suite d'une sentence ou d'un arrêt. La peine du blâme était infamante. Par extension, en termes de Discipline administrative ou scolaire, il se dit de la Réprimande pour fautes de gestion ou pour insubordination adressée à un fonctionnaire ou à un élève.

Littré (1872-1877)

BLÂME (blâ-m') s. m.
  • 1Expression de l'opinion, du jugement par lequel on trouve quelque chose de mauvais dans les personnes ou dans les choses. Le blâme et l'éloge. Encourir un blâme sévère. Il ne mérite pas le blâme. Les louanges étaient précieuses, parce qu'elles se donnaient avec connaissance ; le blâme piquait au vif les cœurs généreux et retenait les plus faibles dans le devoir, Bossuet, Hist. III, 6. Épargnez-vous le blâme D'un coup peu convenable à la main d'une femme, Rotrou, Bélis. III, 5.

    Imputer à blâme, reprocher à quelqu'un une action comme une faute. Une action ne peut être imputée à blâme lorsqu'elle est involontaire, Pascal, Prov. 4.

  • 2Reproche, tache. Après m'avoir chéri quand je vivais sans blâme, Qui m'aima généreux me haïrait infâme, Corneille, Cid, III, 4.
  • 3 Terme de jurisprudence. Réprimande faite par le juge.

HISTORIQUE

XIe s. Dist Oliviers : d'ice ne sai-je blasme, Ch. de Rol. LXXXIV. Cil qui là sont n'en deivent aveir blasme, ib. CXXVIII.

XIIe s. Par ma foi, Guenes, vous avez blasme grant, Ronc. p. 181.

XIIIe s. Il s'en alla en une nef de marcheans et guerpi l'ost, dont il reçut grant blasme, Villehardouin, LIV. Chose que on ne puist [puisse] à mal blasme atourner, Berte, III. Et non pourquant jà pour moi ne demourra, ne je ne voel que on m'en mette blasme sus, Chron. de Rains, 102.

XVe s. Or fut moult grant blasme [action blâmable] pour les premiers, et mieux leur valsist estre ordonnés à l'ordonnance du vaillant chevalier que ce qu'ils firent, Froissart, I, I, 286. Je veux bien que vous sachiez que je ne suis pas celle qui fera tel blame [honte] à l'hostel où je demeure, Louis XI, Nouv. XVIII.

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Étymologie de « blâme »

Déverbal de blâmer.
Wiktionnaire - licence Creative Commons attribution partage à l’identique 3.0

Voy. BLÂMER ; provenç. blasme ; anc. espagn. blasmo ; ital. biasimo.

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Phonétique du mot « blâme »

Mot Phonétique (Alphabet Phonétique International) Prononciation
blâme blam

Fréquence d'apparition du mot « blâme » dans le journal Le Monde

Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.

Citations contenant le mot « blâme »

  • Aimez qui vous résiste et croyez qui vous blâme.
    Jean-François Casimir Delavigne — Louis XI
  • Peu de gens sont assez sages pour préférer le blâme qui leur est utile à la louange qui les trahit.
    François, duc de La Rochefoucauld — Maximes
  • Seul celui qui aime a le droit de blâmer, de corriger.
    Ivan Tourgueniev — Roudine
  • La louange est le commencement du blâme.
    Proverbe japonais
  • On loue et on blâme la plupart des choses parce que c'est la mode de les louer ou de les blâmer.
    François de La Rochefoucauld — Sentences et maximes morales
  • Qui blâme autrui doit être pur.
    Louis Fortin
  • Sur ce qui nous arrive, il ne faut que blâmer soi-même. Oui c'est désagréable.
    Félix Leclerc
  • Tout louer est d'un sot, tout blâmer est d'un fat.
    Proverbe français
  • Blâmer ceux qui désertent c'est se blâmer soi-même de n'avoir pas su les retenir.
    Louise Maheux-Forcier — Appassionata
  • Ni le blâme ni la louange n'ont de prise sur les savants.
    Anonyme — Dhammapada
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Traductions du mot « blâme »

Langue Traduction
Anglais blame
Espagnol amonestación
Italien colpa
Allemand schuld
Portugais repreensão
Source : Google Translate API

Synonymes de « blâme »

Source : synonymes de blâme sur lebonsynonyme.fr

Antonymes de « blâme »

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Nombre de points du mot blâme au scrabble : 8 points

Blâme

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