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Supérieur

Variantes Singulier Pluriel
Masculin supérieur supérieurs
Féminin supérieure supérieures

Définitions de « supérieur »

Trésor de la Langue Française informatisé

SUPÉRIEUR, -EURE, adj. et subst.

Anton. inférieur.
I. − Adjectif
A. − Le plus souvent en empl. compar. et superl. Qui est (le) plus haut, (le) plus élevé, situé à une plus grande altitude. L'air supérieur où chante l'alouette (Renard, Journal, 1900, p. 581).La haute muraille (...) se dressait à très peu de distance de la fenêtre et ne découvrait à la vue que les branches supérieures des vieux arbres (Milosz, Amour. init., 1910, p. 143).
SYNT. Altitude, bord, étage, extrémité, face, galerie, gradin, moitié, niveau supérieur(e); couches supérieures de l'atmosphère; cours supérieur d'un fleuve; partie supérieure d'une ville; pont supérieur d'un navire.
Spécialement
ANAT. [En parlant d'une partie du corps] Qui est le plus proche du sommet du crâne. Maxillaire, membre(s), orifice supérieur(s); incisive(s), mâchoire, paupière, veine cave, vertèbre(s) supérieure(s). [Charles IX] a les lèvres minces, longues, et la supérieure très avancée (Mérimée, Chron. règne Charles IX, 1829, p. 85).
ASTRON. Culmination* supérieure. Planète* supérieure.
GÉOGR., vieilli. [En parlant d'une région, d'un fleuve] Synon. de haut (v. ce mot I A 4 a p. anal.).Rhin supérieur; cours supérieur de la Loire; la Germanie supérieure; la Pannonie supérieure (Ac.). Dans l'Égypte supérieure, le marchand d'esclaves ne se renseigne avec précision que sur le lieu d'origine de l'esclave et non sur son caractère individuel (Durkheim, Divis. trav., 1893, p. 105).
P. anal. [En parlant d'une ère géol. (v. infra II)] Qui est le plus proche de l'époque actuelle. Crétacé, magdalénien, miocène, oligocène, paléolithique, pliocène supérieur. Chéloniens du jurassique supérieur d'Angleterre (Hist. gén. sc., t. 3, vol. 1, 1961, p. 515).V. pléistocène ex. de Hist. sc., 1957, p. 1419.
B. − Le plus souvent en empl. compar. Qui se trouve à un degré plus élevé, au degré le plus élevé.
1. [Dans une échelle concr., mesurable] Plus grand. La part du capital tout à fait passif (...) est supérieure d'un sixième à ce capital d'actions (Jaurès, Ét. soc., 1901, p. 262).Je vous salue (...), les poilus de la 9equi avez défendu avec acharnement vos positions contre un ennemi dix fois supérieur en nombre (Vercel, Cap. Conan, 1934, p. 246).
SYNT. Diamètre, dimension, durée, énergie, force, fréquence, largeur, prix, production, rendement, résistance, surface, température, vitesse, volume supérieur(e); poids, taille supérieur(e) à la moyenne; supérieur en importance.
MATH. ,,Quand une relation d'ordre sur un ensemble E est notée ≥, l'expression xy se lit « x est supérieur à y ». Dans l'enseignement primaire ou secondaire, « supérieur » est souvent employé pour « strictement supérieur » et ≥ est lu « supérieur ou égal à » ou encore « plus grand que ». Quand une relation d'ordre strict sur un ensemble E est notée >, l'expression x > y se lit « x est strictement supérieur à y »`` (Bouvier-George Math. 1979).
2. En empl. superl. [Dans une classification biol.] Qui est le plus spécialisé, dont les structures sont les plus spécialisées, qui est le plus avancé dans une évolution.
[En parlant d'êtres, d'organismes vivants] Animaux, champignons, espèces, organismes, végétaux, vertébrés supérieur(e)s. Quand on établit le bilan des sensations, on s'adresse en général aux organismes considérés comme les plus évolués, mammifères supérieurs et homme (Piéron, Sensation, 1945, p. 38).
[En parlant d'un organe, d'une fonction] Centres nerveux, psychisme supérieur(s); fonctions psychiques supérieures. Les organes supérieurs, le jugement surtout (Broussais, Phrénol., leçon 17, 1836, p. 616).Le cortex (...) est (...) le subtil instrument de l'activité cinétique supérieure (Mounier, Traité caract., 1946, p. 197).
3. En empl. compar. [En parlant d'un cursus] Qui vient après un autre, qui constitue un degré plus élevé. Préparation militaire supérieure; être admis en classe supérieure; fonctionnaire promu à l'échelon supérieur. V. classe ex. 10, école I A 1 c ex. de Clemenceau.
Brevet supérieur. Brevet qui était délivré à la fin des études dans une école primaire supérieure. Si je ne suis pas institutrice, c'est qu'au moment où j'allais passer mon brevet supérieur, je me suis laissé séduire par un gueux d'homme (Feydeau, Dame Maxim's, 1914, i, 6, p. 10).
École primaire supérieure. École primaire dont l'enseignement allait au delà de la scolarité obligatoire. Les anciennes écoles primaires supérieures devenues collèges (Encyclop. éduc., 1960, p. 156).
Enseignement supérieur et, p. ell., fam., le supérieur, subst. masc. Enseignement qui vient après l'enseignement secondaire. Enseignement technique supérieur; enseignement supérieur libre, public; enseigner dans le supérieur. Les établissements privés d'enseignement supérieur dentaire peuvent délivrer les inscriptions exigées en vue de l'obtention du diplôme de chirurgien-dentiste devant une faculté de médecine de l'État (Encyclop. éduc., 1960, p. 72).V. conseil II B 1 c ex. de Pédag. 1972.
Classe de première* supérieure.
En partic. Qui appartient à l'enseignement supérieur, qui lui est propre. L'Institut supérieur de Philosophie de l'Université de Louvain (Marrou, Connaiss. hist., 1954, p. 26).Un cycle d'enseignement préparatoire à la recherche en biologie humaine, conduisant à des certificats d'études supérieures de biologie humaine délivrés par les facultés de médecine (Encyclop. éduc., 1960, p. 221).V. certificat B 1 b ex. de Alain-Fournier.
SYNT. École supérieure d'agriculture, d'aéronautique, de commerce, d'électricité; école nationale supérieure d'agronomie, de chimie, de génie maritime, des mines; écoles nationales supérieures d'ingénieurs; (brevet de) technicien supérieur.
Diplôme* d'études supérieures. École normale* supérieure. Mathématiques supérieures. V. mathématique II A.
4. [Dans une hiérarchie admin., milit., soc.] Qui occupe un rang au-dessus; qui occupe un rang plus élevé, le rang le plus élevé. Cadre, grade supérieur; autorité, instances supérieure(s). On distinguera le gouvernement, ensemble d'organes supérieurs participant à l'autorité politique et l'administration, ensemble d'organes subordonnés (Vedel, Dr. constit., 1949, p. 505).Administrateurs supérieurs: chefs d'entreprise, préfets, etc. (David,Cybern.,1965,p. 99).V. cadre ex. 13, échelon B 1 ex. de Abellio et de Belorgey, instance ex. 6.
Commandant* supérieur.
Conseils supérieurs de la défense nationale, de l'Éducation nationale, de la guerre, de la magistrature. V. conseil II B 2 b.
Cours supérieures, tribunaux supérieurs (vx). ,,Les cours, les tribunaux qui jugent en dernier ressort`` (Ac. 1835, 1878).
Officier* supérieur.
C. − En empl. compar. ou superl. Qui est d'une qualité, d'une valeur plus grande.
1. [En parlant d'une chose concr.] Vin supérieur; arme supérieure à une autre. Il commença par acheter un paquet de cigarettes supérieures à 80 centimes. Mais au moment d'en allumer une, il réfléchit qu'une cigarette même supérieure ne tranchait pas assez sur l'ordinaire de la vie (Romains, Hommes bonne vol., 1932, p. 258).Si les Junkers étaient mauvais, les Savoia étaient des appareils de bombardement bien supérieurs à tout ce dont disposaient les Républicains (Malraux, Espoir, 1937, p. 526).
2. [En parlant d'une pers. ou d'une chose abstr.] Synon. meilleur.Je l'admirai; je le reconnaissais supérieur à moi par son intelligence profonde de la nature, mais, sur beaucoup de points, je l'avais rattrapé (A. France, Pt Pierre, 1918, p. 206):
Aristote fut banni, Socrate but la ciguë, Épaminondas fut cité en jugement, pour avoir été trouvés supérieurs par la raison et la vertu par des démagogues crapuleux et imbéciles. Proudhon, Propriété, 1840, p. 225.
SYNT. Civilisation, qualité, valeur supérieure (à une autre); se croire, se sentir supérieur (à qqn); être supérieur (à qqn) dans un domaine, en intelligence; se considérer comme supérieur (à qqn).
Vin délimité de qualité supérieure (VDQS). ,,Appellation accordée à des vins qui donnent au consommateur des garanties de qualité`` (H. Grégoir, J. Talandier, Les Vins fr., 1972, p. 16).
P. ext.
[En parlant d'une chose abstr.] Qui est au-dessus de tout, qui est le plus élevé. Cause, considération, devoir, idéal, loi, pouvoir, principe, raison, volonté supérieur(e); intérêt supérieur de la nation; sphères, zones supérieures de la vie mentale, psychique. Les besoins supérieurs de l'homme sont au-dessus des intérêts matériels, ou, comme on disait autrefois, (...) l'esprit est au-dessus de la chair (Renan, Avenir sc., 1890, p. 346).La personnalité s'affirme par ses limites. Mais, au-dessus, il est un état supérieur, où Goethe arrive, olympien (Gide, Journal, 1893, p. 42).
[En parlant d'une pers.] Qui est au-dessus de, qui domine, qui est à l'abri de. Être supérieur à sa condition; être supérieur aux circonstances, aux événements, à la situation. Vous êtes trop supérieure à ces frivoles prestiges, pour qu'elle [la vanité] puisse être comptée au nombre des objets qui influent sur vous (Sénac de Meilhan, Émigré, 1797, p. 1701).La confiance de l'opinion dans un chef supérieur à tout soupçon, reconnu incapable d'oublier l'objectif final (Maurras, Kiel et Tanger, 1914, p. 217).
D. − En empl. superl. [En parlant d'une pers. ou d'une chose abstr.] Qui est d'une qualité, d'une valeur très grande, extrême. Synon. éminent, remarquable, transcendant, sublime.Esprit, être, faculté, génie, harmonie, intelligence, mérite, nature, talent supérieur(e). Les foyers du haut enseignement et des lumières supérieures, le Collége de France, la Sorbonne, l'Institut (Reybaud, J. Paturot, 1842, p. 277).Un caractère d'élite, une âme supérieure dont l'influence sur moi demeurait souverainement bienfaisante (Duhamel, Confess. min., 1920, p. 195).
P. méton. [En parlant d'un comportement] Qui dénote un sentiment de supériorité. Synon. condescendant, dédaigneux, fier, hautain, suffisant.Air, sourire supérieur. Je prenais avec les femmes, par timidité et par orgueil, ce ton supérieur et doctoral qu'elles exècrent (Mauriac, Nœud vip., 1932, p. 32).
Rem. Bien que le mot soit un comparatif, il est souvent précédé d'un adv. ou d'une loc. adv. d'intensité: (de) beaucoup, bien, infiniment, de loin, à peine, (de) peu, si, tellement, très supérieur(e) (à qqn/qqc.).
II. − Subst. et adj.
A. − Subst. [Dans une hiérarchie admin., milit., soc.] Personne qui est placée au-dessus d'autres personnes, qui commande à d'autres personnes. Synon. chef.Supérieur direct, hiérarchique; demander la permission à ses supérieurs; obéir à ses supérieurs, aux ordres de ses supérieurs. Moi qui ai promis d'être comme un cadavre entre les mains de mes supérieurs, moi qui consentis ce vœu pour me préserver de l'orgueil (Adam, Enf. Aust., 1902, p. 205).Les marques extérieures de respect; l'arrêt à six pas, le salut avant d'adresser la parole à un supérieur (Nizan, Conspir., 1938, p. 79).
B. − Subst. et adj., RELIG. CATH. (Mère), (père) supérieur(e). Religieux, religieuse ,,qui a reçu la charge de gouverner un Institut religieux, une province ou une maison religieuse`` (Foi t. 1 1968). Supérieur(e) général(e), du (grand) séminaire; supérieur(e) du couvent. Courez à l'abbaye (...). Demandez à parler à son supérieur: C'est le père Lebel, le révérend prieur Des Trinitaires (A. Dumas père, Christine, 1830, iv, 3, p. 261).Mmela supérieure de Sainte-Gudule, qui l'a élevée, me parlait d'elle en termes qui eussent rempli de joie le père le plus exigeant (Bernanos, Joie, 1929, p. 631).
REM.
Supériorat, subst. masc.,relig. cath. Fonction de supérieur(e) d'une institution religieuse. La Prieure (...) j'ai plus de trente ans de profession, douze ans de supériorat. J'ai médité sur la mort chaque heure de ma vie, et cela ne me sert maintenant de rien! (Bernanos, Dialog. Carm., 1948, 2etabl., 7, p. 1598).
Prononc. et Orth.: [sypeʀjœ:ʀ]. Ds Martinet-Walter 1973 10 sujets sur 17 [-pε-] (14 et 13 dans supérieurement et supériorité respectivement). Ac. 1694, 1718: superieur; dep. 1740 -pé-. Étymol. et Hist. 1. a) Ca 1165 Inde la superior (Benoît de Ste-Maure, Troie, éd. L. Constans, 13341); b) 1694 Germanie supérieure (Ac.); 2. a) 1180-90 ciel superior (Alexandre de Paris, Alexandre, IV, 1132 in Elliott Monographs, no37, p. 346); b) 1548 supérieur « qui est au-dessus dans l'espace » (N. du Fail, Baliverneries, éd. G. Milin, p. 11); 3. 1513 subst. plur. les supérieurs « les ancêtres » (Jean Lemaire de Belges, Illustrations de Gaule, éd. J. Stecher, t. 2, p. 301), latinisme isolé; 4. a) 1482 subst. plur. les superieux « les personnes qui détiennent l'autorité » (Ferget, Mir. de la vie hum., fo168 rods Gdf. Compl.); 1548 (N. du Fail, Propos rustiques, éd. J. Assézat, p. 4: maistre ou supérieur); b) 1656 spéc. « personne qui dirige un monastère » (Corneille, Imit., I, 18 ds Œuvres, éd. Ch. Marty-Laveaux, t. 8, p. 106); 5. a) 1543 (Selve, trad. Plutarque, Coriolan, 81 rods Hug.: se monstrer supérieurs en vertu que en puissance et auctorité); b) 1580 subst. « ce qui l'emporte (en qualité) » (Montaigne, Essais, II, 12, éd. P. Villey et V.-L. Saulnier, p. 580); c) 1588 adj. (Id., ibid., p. 511: la considération de la nature [...] nous fait desdaigner les choses basses et terriennes par la comparaison des supérieures et celestes); d) av. 1679 « qui l'emporte par la supériorité numérique (d'un avis soumis au vote) » (Retz, Œuvres, éd. A. Feuillet, J. Gourdault, R. Chantelauze, t. 4, p. 195). Empr. au lat.superior (compar. de superus « qui est au-dessus ») « plus haut, plus élevé » et « antérieur, précédent (dans le temps ou la succession); plus fort, supérieur (par le rang ou la qualité) ». Fréq. abs. littér.: 8 927. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 15 742, b) 10 927; xxes.: a) 12 361, b) 11 252. Bbg. Dub. Pol. 1962, p. 427. − Quem. DDL t. 27, 28, 31.

Wiktionnaire

Nom commun - français

supérieur \sy.pe.ʁjœʁ\ masculin (pour une femme, on dit : supérieure)

  1. Celui qui est situé au-dessus.
    • Sur ce principe, Leiser, dans son Jus georgicum, lib.3, cap.9, n° 18, décide d'après la loi 3, § 2, ff aqu pluv. arcend., que l'inférieur ne peut se plaindre de ce que le supérieur a converti une terre semable en un pré arrosable. — (Joseph Dubreuil, Charles Joseph Barthélémy Giraud, Analyse raisonnée de la législation sur les eaux, volume 1, page 374, 1842)
  2. Celui qui a autorité sur un autre, qui a le droit de commander à un autre.
    • Il faut obéir à ses supérieurs.
    • Les relations de supérieur à inférieur.
    • Il est mon égal, non pas mon supérieur.
    • Monsieur Haneda était le supérieur de monsieur Omochi, qui était le supérieur de monsieur Saito, qui était le supérieur de mademoiselle Mori, qui était ma supérieure. — (Amélie Nothomb, Stupeur et tremblements, Éditions Albin Michel S.A., 1999, p.7)
  3. (Christianisme) Celui qui dirige, qui gouverne un monastère.
    • La supérieure des béguines, […], ne put suivre ses compagnes : le lendemain, on la trouvait dans la cave du béguinage, asphyxiée, les bras en croix. — (Charles Le Goffic, Bourguignottes et pompons rouges, 1916, p.205)
    • On s’injuriait à table. On injuriait même le supérieur, homme emporté mais faible. On lui rappelait à l’occasion que son père avait été pendu. — (Jean Fournée, Bourg-Achard, dans Aspects du monachisme en Normandie, page 133, J. Vrin, 1979)

Adjectif - français

supérieur \sy.pe.ʁjœʁ\

  1. Qui est situé au-dessus.
    • La région supérieure de l’atmosphère.
    • L’orifice supérieur de l’estomac.
    • La partie supérieure d’un édifice.
    • Les étages supérieurs.
  2. (Géographie) Anciennement, se disait des pays les plus rapprochés de la source du fleuve ou de la rivière qui les traverse.
    • La Germanie supérieure.
    • La Pannonie supérieure.
  3. (Figuré) Qui est au-dessus d’un autre, qui l’emporte sur les autres pour la condition, la dignité, le mérite, l’autorité, les forces, etc.
    • Les chanteurs sont supérieurs à ceux du même ordre entendus à Paris. La salle, bondée, les encourage par des ovations. — (Ludovic Naudeau, La France se regarde : le Problème de la natalité, Librairie Hachette, Paris, 1931)
    • Les classes supérieures de la société.
    • Les emplois, les grades supérieurs.
    • Officier supérieur.
    • Un génie supérieur.
    • C’est un esprit supérieur.
    • Il lui est supérieur par sa science, par son mérite.
    • Les ennemis nous étaient supérieurs en nombre, en infanterie.
    • Notre artillerie était supérieure.
    • Puissance, autorité supérieure.
    • Force supérieure.
    • Prix supérieur.
    • Être supérieur à son emploi, à sa fonction : Avoir plus de talents que n’en exige l’emploi qu’on occupe.
    • On dit dans un sens analogue :
    • Un auteur supérieur à son œuvre.
    • Enseignement supérieur : Enseignement de plus haut degré.
  4. Qui est classé ou répertorié au dessus.
    • Pour les plantes supérieures terrestres, il s'agit essentiellement des grains de pollen et des spores qui constituent ainsi un outil très utilisé en paléoclimatologie, grâce à leur abondance dans les sédiments humides. — (Joël Guyot, Interface air-végétation : le pollen, chap. 11 de Paléoclimatologie : Trouver, dater et interpréter les indices, sous la direction de Jean-Claude Duplessy & ‎Gilles Ramstein, EDP Sciences, 2014, vol. 1)
  5. (Mathématiques) Plus grand ou égal. Le symbole : ≥ ou ⩾. Note d’usage : En mathématiques ce mot comprend l’égalité, mais ce n’est pas le cas du langage courant et de l’informatique. Pour éviter la confusion possible, on peut dire supérieur ou égal.
    • 3 est supérieur à 2.
Wiktionnaire - licence Creative Commons attribution partage à l’identique 3.0

Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition (1932-1935)

SUPÉRIEUR, EURE. adj.
Qui est situé au-dessus; il est opposé à Inférieur. La région supérieure de l'atmosphère. L'orifice supérieur de l'estomac. La partie supérieure d'un édifice. Les étages supérieurs. En termes de Géographie ancienne, il se dit des Pays les plus rapprochés de la source du fleuve ou de la rivière qui les traverse. La Germanie supérieure. La Pannonie supérieure.

SUPÉRIEUR s'emploie aussi figurément et signifie Qui est au-dessus d'un autre, qui l'emporte sur les autres pour la condition, la dignité, le mérite, l'autorité, les forces, etc. Les classes supérieures de la société. Les emplois, les grades supérieurs. Officier supérieur. Un génie supérieur. C'est un esprit supérieur. Il lui est supérieur par sa science, par son mérite. Les ennemis nous étaient supérieurs en nombre, en infanterie. Notre artillerie était supérieure. Puissance, autorité supérieure. Force supérieure. Prix supérieur. Être supérieur à son emploi, à sa fonction, Avoir plus de talents que n'en exige l'emploi qu'on occupe. On dit dans un sens analogue : Un auteur supérieur à son œuvre. Enseignement supérieur, Enseignement de plus haut degré. On dit dans un sens analogue : Cours supérieur.

SUPÉRIEUR, EURE, s'emploie aussi comme nom et désigne Celui, celle qui a autorité sur un autre, qui a le droit de commander à un autre. Il faut obéir à ses supérieurs. Les relations de supérieur à inférieur. Il est mon égal, non pas mon supérieur. Dans les maisons religieuses, Le supérieur, le père supérieur; la supérieure, la mère supérieure, Celui, celle qui dirige, qui gouverne un monastère.

Littré (1872-1877)

SUPÉRIEUR (su-pé-ri-eur, eu-r') adj.
  • 1Qui est situé au-dessus, par opposition à inférieur. Les étages supérieurs. Les galeries supérieures. Dans l'homme, les parties inférieures croissent moins d'abord que les parties supérieures, Buffon, Quadrup. t. I, p. 87.

    Membres supérieurs, les deux bras ou membres attachés au thorax, par opposition aux deux cuisses et jambes attachées au bassin.

    Terme d'astronomie. Planètes supérieures, celles dont l'orbite comprendrait l'orbite de la terre si on les projetait sur un même plan. Mars est la première des planètes supérieures.

  • 2Il se dit des pays les plus rapprochés de la source du fleuve ou des fleuves qui les traversent. Les provinces supérieures de l'Asie. La Germanie supérieure.

    Le Rhin supérieur, le Rhin inférieur, en parlant de deux des trois bras du fleuve, selon que leur source est plus ou moins éloignée de leur point de réunion.

  • 3Qui occupe un rang élevé dans une échelle fictive. Les animaux supérieurs.

    Vertébrés supérieurs, s'est dit des vertébrés proprement dits, dans la théorie anatomique qui regarde les articulés comme des vertébrés inférieurs.

    Il se dit des ordres de quantité les uns par rapport aux autres. Comme chaque addition partielle peut faire passer des unités dans l'ordre immédiatement supérieur, on conçoit qu'il faut commencer par chercher la somme des unités simples, Condillac, Lang. calc. II, 3.

  • 4Qui est d'un ordre plus élevé. Les classes supérieures de la société. Puissance, autorité supérieure. Vous auriez une paroisse de plus, dont vous seriez le seigneur supérieur avec toutes les marques, Sévigné, 9 févr. 1683.

    Cours supérieures, tribunaux supérieurs, cours, tribunaux qui jugent en dernier ressort.

    Officier supérieur, officier d'un grade élevé ; c'est dans notre hiérarchie militaire le chef de bataillon ou d'escadrons, le lieutenant-colonel, le colonel et les officiers assimilés.

    Terme de philosophie. Concept supérieur, dans le kantisme, idée générale.

  • 5 Fig. Qui l'emporte sur, en parlant des personnes. Quand l'éloignement de ce grand ministre [Mazarin] eut attiré celui de ses confidents, supérieur par cet endroit au ministre même dont il admirait d'ailleurs les profonds conseils, nous l'avons vu retiré dans sa maison…, Bossuet, le Tellier. Le jeune ministre calviniste, fort instruit, plein de feu dans la dispute, nullement dressé à la politesse d'un monde qu'il n'avait pas vu, ne reconnaissant rien de supérieur à lui que la raison, Fontenelle, Saurin. Je n'avais point séparé le souverain et le philosophe [dans Frédéric II] ; et vous étiez le Platon qui avait quitté Athènes pour un roi supérieur assurément à Denys, Voltaire, Lett. Maupertuis, 3 juill. 1746. Le prince Eugène, privé des Anglais, était encore [à Denain] supérieur de vingt mille hommes à l'armée française, Voltaire, Louis XIV, 23.

    Il se dit, en un sens analogue, des choses. Une force supérieure. Un prix supérieur. Quoique la tragédie d'Irène ne vaille ni Zaïre, ni Mahomet, elle est encore fort supérieure à toutes les tragédies qu'on nous donne aujourd'hui, D'Alembert, Lett. au roi de Pr. 2 juill. 1778.

  • 6 Absolument. Placé au-dessus des autres par des avantages intellectuels ou moraux. La baronne : Le laquais de M. Turcaret est un sot, un benêt dont on ne peut tirer le moindre service ; et je voudrais mettre à sa place quelque habile homme, quelqu'un de ces génies supérieurs qui sont faits pour gouverner les esprits médiocres. - Frontin : Je vous vois venir, madame, cela me regarde, Lesage, Turc. I, 9. Les Maures passaient pour une nation supérieure ; on se tenait honoré de s'allier à eux ; le surnom de Rodrigue [le Cid] était maure, Voltaire, Mœurs, 44. C'est [Turgot] un esprit supérieur et une très belle âme, Voltaire, Lett. de la Lande, 19 déc. 1774. Il est démontré que les nations ne peuvent avoir des génies supérieurs qu'après que les langues ont déjà fait des progrès considérables, Condillac, Conn. hum. II, I, 15. Il se plaignit de la difficulté qu'éprouvait une femme supérieure à rencontrer l'objet dont elle s'est fait une image idéale, Staël, Corinne, II, 2.

    Il se dit des choses en cet emploi. Ses Tusculanes [de Cicéron] et son traité de la Nature des dieux… sont si supérieurs dans leur genre, que rien ne les a égalés depuis, Voltaire, Triumv. not.

    Supérieur, pris absolument, se dit aussi d'une supériorité militaire numérique. Le marquis, depuis maréchal de Thoiras, sauva la gloire de la France, en conservant l'île de Ré avec peu de troupes contre les Anglais très supérieurs, Voltaire, Mœurs, 176. Charles ne balança pas à attaquer avec sa petite troupe cette armée si supérieure, Voltaire, Russie, I, 11.

  • 7 Fig. Être supérieur à, avec un nom de chose pour régime, ne pas se laisser dominer par. Que la tendresse pour madame sa femme, qu'il venait d'appeler une faiblesse, était une de ces sortes de choses que la politique condamne, mais que la morale justifie, parce qu'elles sont une marque de la bonté d'un cœur qui ne peut être supérieur à la politique, qu'il ne le soit en même temps à l'intérêt, Retz, Mém. t. II, liv. III, p. 22, dans POUGENS. Supérieur à la petite vanité de ne placer dans ses livres que ce qu'il a découvert ou observé le premier, Condorcet, Duhamel.

    Être supérieur aux événements, etc. avoir un courage à l'épreuve des événements, etc. Quand la vertu n'aurait point d'autre consolation, n'en est-ce pas une assez grande que d'être délivré des inquiétudes les plus vives des passions… de s'être rendu supérieur aux événements… ? Massillon, Carême, Pécheresse. Accueilli dans une ville, emprisonné dans l'autre, et partout supérieur aux événements, Beaumarchais, Barb. de Sév. I, 2.

    Être supérieur à sa place, avoir plus de talents, de capacité, que n'en exige la place qu'on occupe.

  • 8 S. m. et f. Supérieur, supérieure, celui, celle qui a autorité sur un autre. Il faut obéir à ses supérieurs. Les relations de supérieur à inférieur.
  • 9En particulier, dans les couvents, le supérieur, la supérieure, celui ou celle qui gouverne un monastère. Que de conformité de mœurs et de doctrine ! Que d'union d'esprits sous un supérieur ! Corneille, Imit. I, 18. On critique, on censure, on contrôle toutes choses ; la supérieure même n'est pas exempte d'être sur le tapis ; l'on blâme sa conduite et sa manière d'agir, Bossuet, Sermons, Instruct. sur le silence, I. Qu'est-ce, dans une communauté religieuse, qu'un supérieur ? c'est le protecteur et le tuteur de la règle, qui, par une obligation propre et spéciale, doit la soutenir, doit l'autoriser, doit la défendre et la venger, Bourdaloue, Exhort. sur l'observ. des règles, t. I, p. 226. Tout supérieur est responsable de ceux que Dieu a mis sous son obéissance, Bourdaloue, Pensées, t. II, p. 467.
  • 10Supérieure s'est dit de la femme qui tient une maison de filles publiques. Un rendez-vous manqué avec une fille de la communauté de la Fillon… cette fille rendit compte à sa supérieure, qui, étant fort en relation avec le régent…, Staal, Mém. t. II, p. 49.

REMARQUE

Supérieur ne prend pas de degré de comparaison ; on ne dit pas : plus supérieur, moins supérieur, aussi supérieur, parce que supérieur représentant le lat. superior, est par lui-même un comparatif. Cependant, comme ce comparatif est latin, non français, la notion tend à s'en obscurcir ; et des auteurs y adjoignent des degrés de comparaison. Examinez les Romains, vous ne les trouverez jamais si supérieurs que dans le choix des circonstances dans lesquelles ils firent les biens et les maux, Montesquieu, Espr. XXII, 12. Un être intelligent plus supérieur au monde et à moi que je ne le suis au cuivre dont j'ai composé ma sphère [une sphère représentant le monde], Voltaire, Dial. 7. Mme Denis y déploya [dans un rôle] les talents les plus supérieurs, Voltaire, Lett. à Lekain, 26 oct. 1760.

HISTORIQUE

XIIIe s. Li empereres d'Inde superior, Ch. d'Ant. VII, 231.

XVIe s. Saint Paul dit : Toute personne soit sujette aux puissances superieures, Lanoue, 211. Les peuples qui souffrent des violences par l'orgueil ou avarice des superieurs, Lanoue, 214. L'inferieur ne doit pas tousjours acomplir tout ce que son superieur lui ordonne, Lanoue, 218. Et qui juge la loy, il n'en est point observateur, mais en est superieur, Calvin, Instit. 949.

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Étymologie de « supérieur »

Du latin superior.
Wiktionnaire - licence Creative Commons attribution partage à l’identique 3.0

Lat. superiorem, comparatif formé de la prép. super, sur, au-dessus.

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Phonétique du mot « supérieur »

Mot Phonétique (Alphabet Phonétique International) Prononciation
supérieur syperiœr

Fréquence d'apparition du mot « supérieur » dans le journal Le Monde

Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.

Évolution historique de l’usage du mot « supérieur »

Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.

Citations contenant le mot « supérieur »

  • Le propre de la médiocrité est de se croire supérieur.
    François de La Rochefoucauld
  • Les sots sont un ennemi toujours supérieur en nombre.
    Alphonse Karr
  • La laideur a ceci de supérieur à la beauté : elle dure.
    Daniel Mussy — Les limites de l'impossible
  • Les êtres supérieurs oublient volontiers leur supériorité, à condition que les autres s'en souviennent.
    Marie Valyère
  • Les autorités sanitaires estiment ainsi que le risque d'une deuxième vague est 4 fois supérieur dans la cité de Dali que dans tout le reste de la Catalogne (notamment Barcelone), 8 fois supérieur qu'à Girona. 
    lindependant.fr — Coronavirus - Espagne : à Figueres, le risque d'une deuxième vague est 8 fois supérieur que partout ailleurs en Catalogne, le ministère de la Santé donne l'alerte - lindependant.fr
  • Etre supérieur aux autres n'a jamais représenté un grand effort si l'on y joint pas le beau désir d'être supérieur à soi-même.
    Claude Debussy — Monsieur Croche, antidilettante
  • Méfiez-vous toujours de quelqu'un qui ne trouve rien à redire à son supérieur.
    John Churton Collins
  • Connaître les autres, c'est sagesse. Se connaître soi-même, c'est sagesse supérieure.
    Lao-Tseu
  • Le plaisir de rompre est supérieur à celui de séduire : il dure plus longtemps.
    Anonyme
  • A titre de comparaison, l'année dernière, le taux de réussite final de 88,1 %. Pourquoi un tel score ? Circonstances exceptionnelles oblige, avec le confinement de trois mois, les examens du baccalauréat ont été annulés cette année dans l'Hexagone. Le sésame aux études supérieures a donc été validé uniquement via le contrôle continu.
    Les Echos — Le taux record de réussite au bac, défi pour l'enseignement supérieur | Les Echos
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Traductions du mot « supérieur »

Langue Traduction
Anglais superior
Espagnol superior
Italien superiore
Allemand überlegen
Chinois 优越
Arabe متفوق
Portugais superior
Russe превосходящий
Japonais 優れました
Basque superior
Corse superiore
Source : Google Translate API

Antonymes de « supérieur »

Combien de points fait le mot supérieur au Scrabble ?

Nombre de points du mot supérieur au scrabble : 10 points

Supérieur

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