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Sublime
Sommaire
- Définitions de « sublime »
- Étymologie de « sublime »
- Phonétique de « sublime »
- Fréquence d'apparition du mot « sublime » dans le journal Le Monde
- Évolution historique de l’usage du mot « sublime »
- Citations contenant le mot « sublime »
- Images d'illustration du mot « sublime »
- Traductions du mot « sublime »
- Synonymes de « sublime »
- Antonymes de « sublime »
- Combien de points fait le mot sublime au Scrabble ?
Variantes | Singulier | Pluriel |
---|---|---|
Masculin et féminin | sublime | sublimes |
Définitions de « sublime »
Trésor de la Langue Française informatisé
SUBLIME, adj. et subst.
Wiktionnaire
Nom commun - français
sublime \sy.blim\ masculin singulier
- Ce qu’il y a de très grand, de très élevé, d’excellent dans les sentiments, dans les actions vertueuses, dans le style.
- Comme celle de son contemporain William Turner, l’œuvre de Martin illustre exemplairement le concept du sublime, tel qu’il fut théorisé par Edmund Burke en 1757, et qui marqua profondément la sensibilité artistique de la période, dans toute l’Europe. S’opposant au « beau », le sublime consiste en la représentation de phénomènes ou d’événements grandioses, démesurés, dont on goûte l’effet terrifiant sans avoir à craindre pour sa vie; un « délicieux frisson », en somme. — (Manuel Jover – Le sixième sceau – Journal La Croix, page 18, 2-3 avril 2016)
- Les hommes m’ont appelé fou ; mais la Science ne nous a pas encore appris si la folie est ou n’est pas le sublime de l’intelligence, […]. — (Edgar Poe, Éléonora, dans Histoires grotesques et sérieuses, traduction de Charles Baudelaire)
- […] les philosophes modernes semblent d’accord pour demander que la morale de l’avenir présente le caractère du sublime, ce qui la séparerait de la petite morale catholique, qui est assez plate. — (Georges Sorel, Réflexions sur la violence, Chap.VI, La moralité de la violence, 1908, p.296)
- Le sublime de l’éloquence.
- Longin a fait un Traité du sublime.
- (Œnologie) Grosse bouteille de vin de 150 L, soit 200 bouteilles.
Adjectif - français
sublime \sy.blim\ masculin et féminin identiques
-
(Mélioratif) Qui est au plus haut degré de l’élévation, de la grandeur, de la noblesse, de la beauté ; il n’est usité que dans le domaine moral ou intellectuel.
- Qui oserait blasphémer contre cette sublime épopée, qui commence à Valmy, et qui se déroule, en traits de feu, jusqu’à la sombre catastrophe de Waterloo ; épopée qui débute par un hymne de triomphe, et qui se ferme sous les plaintes d’une douloureuse élégie ? — (« Charlet », dans L’Urne : Recueil des travaux de J. Ottavi, avec une biographie de l’auteur, par Léon Gozlan, Paris : chez Paulin, 1843, p. 254)
- Elle fut sublime d’affection, à toute heure, d’une douceur rare chez les jeunes filles, et bien appréciée par les témoins de cette tendresse. — (Honoré de Balzac, Modeste Mignon, 1844)
- Quels termes saurai-je trouver, suffisamment simples dans leur sublimité, — suffisamment sublimes dans leur simplicité, — pour la simple énonciation de mon thème ? — (Edgar Poe, Eureka, 1848, traduction de Charles Baudelaire)
- Kant disait que les deux choses les plus sublimes du monde sont le ciel étoilé au-dessus de nos têtes et la loi morale au fond de notre cœur. — (Pierre Rousseau, La Terre, ma Patrie, collection "Savoir', librairie Arthème Fayard, 1947, p. 351)
Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition (1932-1935)
. Qui est au plus haut degré de l'élévation, de la grandeur, de la noblesse, de la beauté; il n'est usité que dans le domaine moral ou intellectuel. C'est un homme d'un génie sublime. Esprit sublime. Âme sublime. Vertu sublime. Dévouement sublime. Pensée sublime. Vers sublime. Style sublime. Elle s'est montrée sublime dans cette tragique circonstance. Un orateur sublime. Il a été sublime de dévouement, d'abnégation. Il s'emploie aussi comme nom masculin et pour désigner Ce qu'il y a de très grand, de très élevé, d'excellent dans les sentiments, dans les actions vertueuses, dans le style. Le sublime de l'héroïsme. Un dévouement qui atteint au sublime. Le sublime de l'éloquence. Longin a fait un Traité du Sublime.
Littré (1872-1877)
-
1Au sens latin et propre, usité seulement en termes d'anatomie et de médecine. Muscles sublimes, muscles plus superficiellement situés que leurs congénères que l'on désigne alors par le nom de profonds.
Respiration sublime, celle qui est grande, accompagnée de mouvements des ailes du nez et d'élévation du thorax pendant l'inspiration.
Fig.
Les dons que je vous fais, Ils ne font point de honte au rang le plus sublime
, Corneille, Héracl. I, 2.Si votre hymen m'élève à la grandeur sublime
, Corneille, Sert. I, 3.Voilà par quel cas fortuit il est arrivé que tant d'Auvergnats ont paru à la cour de France dans les postes les plus sublimes sous Charles VIII, Louis XII et François Ier
, Bayle, 1er article sur la famille Arnauld. -
2 Fig. Qui s'élève à une grande hauteur intellectuelle ou morale, en parlant des personnes. Un génie sublime.
Il faudrait, Xénoclès, une âme plus sublime
, Corneille, Agésil. v, 5.Saint Augustin, un si sublime docteur, un théologien si exact…
, Bossuet, Avert. repr. d'idol. 5.Je ne me pique, mon cher et illustre maître, d'être ni aussi sublime que Platon, s'il est vrai qu'il soit aussi sublime qu'on le prétend, ni aussi obscur qu'il me paraît l'être ; vous me faites donc trop d'honneur de me comparer à lui
, D'Alembert, Lett. à Volt. 7 août 1763.Sénèque est ici grand moraliste, excellent raisonneur, et de temps en temps peintre sublime
, Diderot, Claude et Nér. II, 45.Maître puissant par qui tout génie est formé, Public, sublime auteur qu'on n'a jamais nommé !
Th. Gautier, Prol. de réouverture de l'Odéon. -
3Il se dit, dans le même sens, des choses intellectuelles et morales.
L'hérésie des béguards, qui, se glorifiant d'une sublime et perpétuelle communication avec Dieu…
, Bossuet, Ét. d'orais. x, 1.Ses ouvrages [de Juvénal], tout pleins d'affreuses vérités, étincellent pourtant de sublimes beautés
, Boileau, Art p. II.Il n'y a personne qui ne sente la grandeur héroïque qui est renfermée dans ce mot, qu'il mourût, qui est d'autant plus sublime qu'il est simple et naturel
, Boileau, Longin, Sublime, Préf.Il faut savoir que par sublime Longin n'entend pas ce que les orateurs appellent le style sublime, mais cet extraordinaire et ce merveilleux, qui frappe dans le discours, et qui fait qu'un ouvrage enlève, ravit, transporte
, Boileau, ib.Tu n'es qu'un conjuré paré d'un nom sublime [ambassadeur]
, Voltaire, Brutus, v, 2.L'éloquence ne consiste point, comme tant d'auteurs l'ont dit d'après les anciens, à dire des choses grandes d'un style sublime, mais d'un style simple ; car il n'y a point proprement de style sublime, c'est la chose qui doit l'être ; et comment le style pourrait-il être sublime sans elle, ou plus qu'elle ?
D'Alembert, Mél. litt. Œuv. t. III, p. 243.Ce tableau de la plus sublime des sciences naturelles [astronomie], toujours croissant au milieu même des révolutions des empires, pourra consoler des malheurs dont les récits remplissent les annales de tous les peuples
, Laplace, Exp. v, préface.Style sublime, voy. STYLE.
-
4 S. m. Ce qu'il y a de grand, d'excellent dans le style, dans les sentiments, dans les actions.
Le sublime se peut trouver dans une seule pensée, dans une seule figure, dans un seul tour de paroles
, Boileau, Longin, Sublime, Préf.Le sublime est une certaine force de discours propre à élever et à ravir l'âme, et qui provient ou de la grandeur de la pensée et de la noblesse du sentiment, ou de la magnificence des paroles, ou du tour harmonieux, vif et animé de l'expression
, Boileau, ib. Réfl. 12.Et je hais un sublime ennuyeux et pesant
, Boileau, Art p. III.Le sublime ne peint que la vérité ; mais, en un sujet noble, il la peint tout entière dans sa cause et dans son effet ; il est l'expression ou l'image la plus digne de cette vérité
, La Bruyère, I.Qu'est-ce que le sublime ?… tout genre d'écrire reçoit-il le sublime, ou s'il n'y a que les grands sujets qui en soient capables ?… ou plutôt le naturel et le délicat ne sont-ils pas le sublime des ouvrages dont ils font la perfection ? qu'est-ce que le sublime ? où entre le sublime ?
La Bruyère, I.On distingue plusieurs sortes de sublime ; il n'est pas toujours véhément et impétueux
, Rollin, Traité des Ét. III, 3.Le sublime doit être dans le sentiment ou dans la pensée ; et la simplicité, dans l'expression
, D'Alembert, Disc. Acad. franç.En général, le ridicule touche au sublime ; et, pour marcher sur la limite qui les sépare, sans la passer jamais, il faut bien prendre garde à soi
, Marmontel, Œuv. t. v, p. 188.Savez-vous ma définition du sublime oratoire ? c'est l'art de tout dire sans être mis à la Bastille, dans un pays où il est défendu de rien dire
, L'Abbé Galiani, cité par Sainte-Beuve, Causeries, t. I, p. 44.On n'arrive point au sublime par degrés ; des distances infinies le séparent même de ce qui n'est que beau
, Staël, Corinne, IV, 3.Voyons l'homme non pas qui se complaît à peindre les pieuses douleurs et le sublime de la vertu, mais qui pénètre dans une âme perverse et mobile et la dévoile tout entière
, Villemain, Litt. franç. XVIIIe siècle, 1re leçon.Par plaisanterie.
Et sur des tons d'un sublime ennuyeux Psalmodier la cause infortunée D'un perroquet non moins brillant qu'Énée
, Gresset, Ver-vert, I. -
5 Terme de beaux-arts. Le beau à un degré très éminent en un sujet grave. Si au sublime du technique l'artiste flamand avait réuni le sublime de l'idéal, on lui.
élèverait des autels
, Diderot, Salon de 1767, Œuvr. t. XIV, p. 498. -
6Ce qu'il y a d'exalté dans l'âme et la spiritualité.
Fénelon vit Mme Guyon, leur esprit se plut l'un à l'autre, leur sublime s'amalgama
, Saint-Simon, 31, 107. -
7 Familièrement. Ce qu'il y a de mieux.
Le sublime de l'administration est de connaître quelle est la partie du pouvoir que l'on doit employer dans les diverses circonstances
, Montesquieu, Espr. XII, 25.
HISTORIQUE
XVIe s. Jusques à quand, o Pan grand et sublime, Laisseras-tu cette gent tant infime ?
Marot, I, 312. Ceste ruse est des plus sublimes, comme on parle aujourd'hui
, H. Estienne, Apol. d'Hérod. p. 256, dans LACURNE.
SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE
SUBLIME.Le grand, dans ce sens figuré [dans le langage de l'art], s'il n'est pas exactement synonyme de sublime, peut être considéré, du moins, comme le terme positif dont sublime serait le superlatif, Boutard, Dict. des arts du dessin, au mot grand.
On a créé, par surcroît, le mot sublimisme pour désigner ce type.
Étymologie de « sublime »
- Du latin sublimis (« élevé, haut, sublime »).
Lat. sublimis, Sublime s'est dit pour sublimé : Je suis lors dissoubs et sublime, Sans marteau, tenailles ne lime, Sans charbon, fumier, baing marie, Et sans fourneau de soufflerie, Nat. à l'alch. err. 339.
Phonétique du mot « sublime »
Mot | Phonétique (Alphabet Phonétique International) | Prononciation |
---|---|---|
sublime | syblim |
Fréquence d'apparition du mot « sublime » dans le journal Le Monde
Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.
Évolution historique de l’usage du mot « sublime »
Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.
Citations contenant le mot « sublime »
-
Le sublime touche, le beau charme.
Emmanuel Kant — Observations sur le sentiment du beau et du sublime -
L'extrême exactitude est le sublime des sots.
Jacques Turgot -
Ce qu’on en dira reprendra ses propres termes : « Je ne laisse voir aucun élément significatif de la plage que j’ai prise en photos, afin d’amener chacun à voyager dans son propre imaginaire. Ce qui m’attire, c’est de fixer dans la mémoire ces éléments éphémères ». Des éléments qui font écho, et c’est le but, à un autre travail photographique exposé rue Traverse, celui de son fils David Raoult. Ce dernier s’attache à offrir aux regards les marques qu’on remarque à peine sur les murs des villes. Une façon comme une autre de sublimer les traces laissées par le temps et les hommes, que côtoient les dessins de K-dada-, venue se joindre à eux.
Le Telegramme — Une exposition qui sublime l’éphémère - Morlaix - Le Télégramme -
Le paradoxe, c'est que le noir cache et sublime en même temps.
Catherine Ormen-Corpet -
On n'attend point le sublime par degrés; la distance entre le sublime et le tout juste beau est infinie.
Madame de Staël — Corinne, ou l'Italie -
Le sublime est la résonance d'une grande âme.
Longin — Traité du sublime -
Quel sublime enfantillage que l'amour !
Alexandre Dumas, fils — La dame aux camélias -
L'éloquence sublime est presque inséparable de la plaisanterie.
Ghislaine Schoeller — Marie d'Ispahan -
Le beau est supérieur au sublime parce qu'il est permanent et ne rassasie pas ; tandis que le sublime est relatif, passager et violent.
Henri-Frédéric Amiel — Fragments d'un journal intime -
La rapidité est sublime, et la lenteur majestueuse.
Antoine de Rivarol — L’Esprit de Rivarol
Traductions du mot « sublime »
Langue | Traduction |
---|---|
Anglais | gorgeous |
Espagnol | maravilloso |
Italien | bellissima |
Allemand | herrlich |
Chinois | 华丽 |
Arabe | رائع |
Portugais | linda |
Russe | безумно красивая |
Japonais | ゴージャス |
Basque | ederrez |
Corse | bellissima |
Synonymes de « sublime »
- extraordinaire
- parfait
- supérieur
- superbe
- surhumain
- transcendant
- admirable
- beau
- divin
- éthéré
- idéal
- ineffable
- inexprimable
- délicieux
- détestable
- épatant
- étonnant
- haut
- magique
- merveilleux
- noble
- surprenant
- grandeur
Antonymes de « sublime »
Combien de points fait le mot sublime au Scrabble ?
Nombre de points du mot sublime au scrabble : 11 points