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Sévère

Variantes Singulier Pluriel
Masculin et féminin sévère sévères

Définitions de « sévère »

Trésor de la Langue Française informatisé

SÉVÈRE, adj.

A. −
1. [En parlant d'une pers.] Qui n'admet pas les fautes et les faiblesses, qui est prompt à punir ou à blâmer. Synon. dur, exigeant, intransigeant, rigide, rigoriste, strict.Un maître, un père sévère. Tous les psychanalystes savent que des parents fort doux peuvent se transformer chez l'enfant en surmoi sévère (Choisy,Psychanal., 1950, p. 48).Platon demeure un censeur sévère qui exige la soumission totale de l'individu à l'état, seul détenteur de l'autorité juridique et morale (Hist. sc., 1957, p. 1556).
[Avec un compl. prép.] Il y a trente ans, dans les régions de l'Ouest, chez les paysans, on était sévère sur la tenue des jeunes filles. Point d'écart sans déshonneur pour la famille (Chardonne,Attach., 1943, p. 19).Comme on est sévère pour les personnages de roman! pensait Henri, on ne leur passe pas une faiblesse (Beauvoir,Mandarins, 1954, p. 267).
Vieilli. Être sévère à qqn.Être sévère à soi-même (Ac. 1878, 1935). J'aimais tant la vie, alors! (...) et je ne pensais pas qu'elle pût me devenir sévère, elle qui pourtant est sans pitié (France,Livre ami, 1885, p. 5).
Vieilli. [En parlant d'une femme] Qui ne se laisse pas courtiser. Synon. prude, rigoriste.L'excès d'effort pour être chaste la faisait prude. Être trop sur la défensive, cela indique un secret désir d'attaque. Qui est farouche n'est pas sévère (Hugo,Homme qui rit, t. 1, 1869, p. 197).
2. P. méton. Qui exprime ou qui manifeste une telle disposition. Synon. austère, dur, rude.Accueil, regard sévère. Je crus que j'allais mourir, cette voix sévère avait percé mon cœur comme un poignard (Duras,Édouard, 1825, p. 193).Le père Michaud se retourna, et d'un ton sévère: − Taisez-vous donc, vous autres (Arland,Ordre, 1929, p. 477).
Empl. subst. masc. sing. à valeur de neutre. Ce qui est sévère. On variait le ton, on allait du calembour jusqu'aux sommets de l'esthétique; on ne dédaignait ni le jeu de mots, ni le logogriphe; on alliait le plaisant au sévère (Reybaud,J. Paturot, 1842, p. 55).
B. −
1. Qui a un aspect grave, austère, sérieux, qui ne laisse pas place à la fantaisie.
a) [En parlant d'une pers.] Un visage froid et sévère. La suavité et la gracieuse langueur des femmes de l'Asie, beauté bien plus féminine (...) que la beauté sévère et mâle des statues grecques (Lamart.,Voy. Orient, t. 2, 1835, p. 51).Le comte, un peu pâle, l'air triste et sévère, donnait la main à une jeune femme plus pâle et plus triste encore (Ponson du Terr.,Rocambole, t. 3, 1859, p. 515).
b) [En parlant de la tenue, de l'habill.] Synon. austère, strict.Tenue sévère. La reine Marie-Amélie avait gardé une coiffure plus sévère, que la plupart de nos bisaïeules ont portée (Stéphane,Art coiff. fém., 1932, p. 176).Elle a beaucoup de robes sévères ou fastueuses pour toutes les sorties et qui varient avec la mode (Chardonne,Claire, 1931, p. 50).
2. [En parlant d'un lieu, d'un paysage, d'un intérieur] Aride, dépouillé. Un lit de sangles, quelques chaises de bois blanc, une table de noyer composaient tout l'ameublement de cette sévère demeure (Cladel,Ompdrailles, 1879, p. 352).La contrée est sévère. Sur ces plains la population est rare et se raréfie chaque jour (Vidal de La Bl.,Tabl. géogr. Fr., 1908, p. 208).
3. [En parlant du lang., d'une œuvre artist.] Froid, dépouillé. Composition, dessin, style sévère. Au XVIIèmesiècle, l'art religieux qu'aime l'Église est un art sévère, concentré, où rien n'est inutile, où rien ne vient détourner l'attention du chrétien méditant sur les mystères du salut (Mâle,Art relig., 1932, p. 5).
C. − Qui est rigoureux, contraignant.
1. [Dans un cont. admin., officiel] L'instauration dans notre pays, en 1940, d'un sévère rationnement des produits alimentaires (Brunerie,Industr. alim., 1949, p. 213).Le régime fiscal particulièrement sévère auquel sont assujetties les sociétés anonymes représente une sérieuse gêne (Industr. fr. bois, 1955, p. 25).
2. MÉD. On tiendra le malade à la plus sévère diète, ne lui donnant que du bouillon de veau ou de poulet (Geoffroy,Méd. prat., 1800, p. 189).[Le Docteur Boutan:] − (...) j'ai soigné Euphrasie, elle ne souffrait certainement que d'une inflammation chronique (...) qu'un traitement sévère aurait guérie (Zola,Fécondité, 1899, p. 368).
3. Qui punit durement. Condamnation, jugement, verdict sévère. Le général, ne serait-ce que pour avoir omis de nous informer de ce qui est arrivé tout de suite après sa première arrestation, mérite un blâme sévère (Affaire Dreyfus, 1900, p. 45).
D. − Qui est éprouvant, dur à supporter. Synon. rigoureux.Un froid sévère. En cas de gel sévère survenant pendant le durcissement, celui-ci s'arrête, mais il reprend par la suite (Cléret de Langavant,Ciments et bétons, 1953, p. 61).
Subir une concurrence sévère. Par suite (...) de la concurrence sévère des bois de la Nigeria et de la Gold Coast, la plupart des essences commercialisées au cours des vingt dernières années ne peuvent pratiquement plus être exportées (Forêt fr., 1955, p. 6).
Porter un coup sévère (à...). L'éclatement des sciences au XIXesiècle devait porter un coup sévère à l'étude de la population (Hist. sc., 1957, p. 1621).
Dans des loc. fam. vieillies. Difficile à supporter.
En voilà une sévère! − Ainsi je passerai pour votre fille? dit Malaga très finement (...). − Oui, dit Paz (...) je vous logerai dans un bel appartement, richement meublé (...). Malaga regarda l'étranger (...). − En voilà une sévère, dit Marguerite Turquet (Balzac,Fausse maîtr., 1841, p. 41).
Elle est sévère, celle-là! Des brutes! (...) s'écria M. Myre suffoqué, − des brutes!... Ah! ... elle est sévère, celle-là!... (Gyp,Raté, 1891, p. 109).
En voir de sévères. La leçon a été bonne, allez! Le baron en a vu de sévères; il n'entretiendra plus ni danseuses, ni femmes comme il faut (Balzac,Cous. Bette, 1846, p. 287).
E. − Très grave, très sérieux. Pronostic sévère. Cette transfusion sanguine se montre particulièrement efficace s'il s'agit de compenser une hémorragie sévère (Cuénot, J. Rostand,Introd. génét., 1936, p. 90).La radiographie qui révèle les signes d'une arthrite infectieuse ou d'un rhumatisme inflammatoire ne révèle aucune lésion spécifique, mais permet seulement de parler d'arthrite inflammatoire sévère (Ravault, Vignon,Rhumatol., 1956, p. 524).
Pertes sévères. Jamais, avant la guerre, on n'avait écrit, ni dit (...) qu'une armée avait subi des pertes sévères. Le mot apparut d'abord dans la traduction des communiqués allemands (faite en Suisse française), où il fut employé pour rendre l'allemand streng (...) strenge Verluste est du bon allemand (Dauzat,Arg. guerre, 1918, p. 18).
Rem. Cet empl., de même que ceux de sévèrement et sévérité, influencés par l'angl. sont critiqués mais ils se sont pourtant imposés dans l'usage méd. (v. Hanse Nouv. 1987).
Prononc. et Orth.: [sevε:ʀ]. Ac. 1694, 1718: severe; dep. 1740: sévère. Étymol. et Hist. I. 1. Ca 1200 li severs jugieres « qui aime à faire justice » (Moralités sur Job, 328, 38 ds T.-L.); 2. a) 1486 « rigide, sans indulgence en parlant de la justice ici personnifiée » dame Justice severe (Jean Michel, Myst. de la Passion, éd. O. Jodogne, 27041); b) 1552 « id. en parlant d'une personne » ici p. méton. (Rabelais, Quart Livre, éd. R. Marichal, Epitre liminaire, p. 5); 3. av. 1558 « qui éprouve durement; terrible, redoutable » une terrible et severe tempeste (Est. Medicis, Chron., I, 462 ds Gdf. Compl.); 4. 1674 « soumis à une règle rigoureuse, austère » une piété sévère (Racine, Iphigénie, V, 3, 1626); 5. 1788 « qui se caractérise par l'absence d'ornement, qui n'a rien pour séduire » beautés sévères et imposantes (Barthél., Anach., ch. 48 ds Littré). II. 1. 1810 « inclément, froid, dur » un climat sévère (Staël, Allemagne, t. 1, p. 30); 2. a) 1880 « grave » un pronostic sévère (Cadet de Gassicourt, Mal. enf., p. 24); 1895 la forme la plus sévère de l'eczéma (Trousseau, Hôtel-Dieu, p. 122); b) 1908 infliger une sévère leçon à qqn (Mille, Barnavaux, p. 80); en partic. 1915 pertes sévères (d'apr. Esn. Poilu, p. 488 qui précise ,,dès le 1ersemestre 1915``). I empr. au lat. class. severus « grave, sérieux, austère ». II empr. à l'angl. severe (lui-même soit empr. au fr. sévère*, soit au lat. class. severus) aux sens de « rude, peu clément en parlant du temps » 1676 (ds NED: this seveare weather), « grave en parlant d'une maladie » 1725 the sever Fevers (ibid.) « id. en parlant d'un échec, d'une guerre, d'un malheur » 1742 [a] severest woe (ibid.), ce dernier sens (cf. II 2 b) s'étant principalement développé par les communiqués de la guerre de 1914-18 (cf. FEW t. 11, p. 554a, note 6), l'expr. pertes sévères existant en angl. dès 1838: severe loss (ds NED). Fréq. abs. littér.: 3 435. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 6 533, b) 5 025; xxes.: a) 4 382, b) 3 705. Bbg. Blumenthal (P.). Die Linguistik des Weingeschmacks... Z. fr. Spr. Lit. 1979, t. 89, p. 107. − Quem. DDL t. 19.

Wiktionnaire

Adverbe - français

sévère \se.vɛʁ\

  1. (Familier) (Anglicisme) Énormément, intensément, d’une façon exceptionnelle.
    • Moralité, si les tarifs ont augmenté de 10 à 20 € depuis début 2018, croyez-nous, d’ici l’été, ça va solder sévère. — (François Tarrain, Nouveau contrôle technique : les prix vont baisser sur Auto Plus.fr, 1er juin 2018. Consulté le 29 juin 2018)
    • Les conditions sont musclées aujourd’hui. Il y a énormément de vent. Près de 25 nœuds, soit environ 45 km/h. Ça va avoiner sévère. — (Vincent Giard, On a testé pour vous… le char à voile sur Actu.fr, 6 mars 2018. Consulté le 1er juin 2018)

Adjectif - français

sévère \se.vɛʁ\ masculin et féminin identiques

  1. Qui est rigide ou sans indulgence.
    • Vous m’avez affirmé, sévères dénonciateurs, que les usines clermontoises étaient le centre d’un système d’aspiration qui attirait à lui toutes les forces humaines […] — (Ludovic Naudeau, La France se regarde : le Problème de la natalité, Librairie Hachette, Paris, 1931)
    • A l'opposé de George Sand qui s'élevait volontiers au-dessus des contingences et, sévère pour les erreurs des autres, était pleine d’indulgence pour ses propres erreurs, s’absolvait de ses chutes en planant, Musset avait une grande puissance de contrition et, par sa nature, était « mea-culpiste ». — (Maurice Donnay, Musset et l'amour, Éditions Flammarion, 1926, page 42)
    • Être sévère avec soi-même : Être rigoureux à l’égard de soi-même, ne se passer aucune faute.
    • (Par extension) Un visage, un front, un air sévère.
  2. Qui est austère, qui ne se relâche pas.
    • Au bout d'une minute, la porte s'ouvrit et une fliquette en tenue, une brune plutôt mimi, mais gâchée par l'air sévère qu'elle se sentait obligée de prendre, sortit et avança vers la guérite. Laurent Chalumeau, Bonus, éditions Grasset, 2010, chapitre treize
    • Une vertu sévère. — Une morale sévère. — Des mœurs sévères.
  3. (Art) Simple, dépouillé, sans ornements superflus, sans vaine recherche d’élégance.
    • Quand on se présente devant la cité de Carcassonne, on est tout d’abord frappé de l’aspect grandiose et sévère de ces tours brunes si diverses de dimensions […] — (Eugène Viollet-le-Duc, La Cité de Carcassonne, 1888)
  4. (Figuré) Qui a plus de régularité que d’attrait.
    • Il était entièrement vêtu de casimir noir, ainsi qu’il convient à un notaire. Mais comme on se trouvait au plus fort de l’été, M. Bernard avait cru pouvoir égayer sa tenue sévère d’une ombrelle d’alpaga blanc. — (Octave Mirbeau, « La Mort du chien » dans Lettres de ma chaumière, 1886)
    • En vis-à-vis du bâtiment vétuste, l’établissement des jeunes élèves-maîtresses, guindées en leur costume sévère sous le chapeau de feutre sans élégance. Le plupart portent lorgnons. — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
    • Une beauté sévère. — Une physionomie sévère.
  5. Grave (pour une maladie).
    • C’est l’une des formes les plus sévères du cancer… — (Michel del Castillo, Le Vent de la nuit, éditions René Julliard, 1972, livre premier, premier chapitre)
Wiktionnaire - licence Creative Commons attribution partage à l’identique 3.0

Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition (1932-1935)

SÉVÈRE. adj. des deux genres
. Qui est rigide, sans indulgence. Un prince sévère. Un juge sévère. Un sévère censeur. Ce père est trop sévère et se fait moins aimer que craindre de ses enfants. Être sévère à soi-même, pour soi-même, Être rigoureux à l'égard de soi-même, ne se passer aucune faute. On est porté à être plus sévère pour les autres que pour soi-même.

SÉVÈRE se dit aussi des Choses. Un jugement, un arrêt sévère. Une loi sévère. Un châtiment sévère. Une critique sévère. Il fit une sévère réprimande. Un visage, un front, un air sévère. Il lui parla d'un ton sévère. Il signifie aussi Qui est austère, qui ne se relâche pas. Une vertu sévère. Une morale sévère. Des mœurs sévères. Il se dit aussi, en termes de Littérature et de Beaux-Arts, de Ce qui est simple et dépouillé, sans ornements superflus, sans vaine recherche d'élégance. Une composition sévère. Un style sévère. Un dessin pur et sévère. Un goût sévère. On dit de même, dans le langage courant : Une tenue sévère. Substantivement, Unir le plaisant au sévère. Il se dit également d'une Figure qui a plus de régularité que d'attrait. Une beauté sévère. Une physionomie sévère.

Littré (1872-1877)

SÉVÈRE (sé-vè-r') adj.
  • 1Qui impose rigoureusement les choses, qui n'a point d'indulgence. Il est plus sévère pour les autres que pour lui-même. Un père sévère envers ses enfants. Oh ! qu'il est aisé de se faire dans le monde la réputation d'homme sévère et de la soutenir aux dépens d'autrui ! Bourdaloue, Pensées, t. I, p. 462. Quiconque est plus sévère que les lois, est un tyran, Vauvenargues, Réfl. et max. 163. Du plus loin qu'il [mon père] m'aperçut [chargé de prix du collége], il laissa son ouvrage, il s'avança sur sa porte, et se mit à pleurer ; c'est une belle chose qu'un homme de bien et sévère qui pleure, Diderot, Lett. à Mlle Voland, 18 oct. 1760. Les juges les plus sévères ne sont pas toujours ceux auquels il serait le plus permis de l'être, Condorcet, Margraaf.

    Sévère à… Le juste, sévère à lui-même et persécuteur de ses propres passions, Bossuet, Reine d'Anglet. Rome lui sera-t-elle indulgente ou sévère ? Racine, Bér. II, 2. Promettez…Que, sévère aux méchants et des bons le refuge, Entre le pauvre et vous vous prendrez Dieu pour juge, Racine, Athal. IV, 3.

  • 2Il se dit des choses en un sens analogue. Une punition sévère. La piété sévère exige son offrande [le sacrifice d'Iphigénie], Racine, Iph. V, 3. Mon courroux aux vaincus ne fut que trop sévère, Racine, Andr. I, 2. Une loi moins sévère Mit Claude dans mon lit et Rome à mes genoux, Racine, Brit. IV, 2. Quand toutes vos actions n'auraient été que sévères pendant que vous étiez le maître, elles devenaient des crimes affreux dès que vous ne l'étiez plus, Montesquieu, Dial. de Sylla et Eucr. Dans ton courroux sévère, Songe au moins, mon cher fils, qu'il a sauvé ton père, Voltaire, Alz. III, 6. Nous avons, au jour de nos grandeurs, D'un cœur trop complaisant écouté les flatteurs ; Il est juste sans doute, au jour de nos misères, D'accoutumer notre âme aux paroles sévères, P. Lebrun, Marie Stuart, I, 4.

    Sort sévère, destin sévère, sort, destin qui traite l'homme sans indulgence. Je l'expose aux rigueurs du sort le plus sévère, Th. Corneille, Ariane, IV, 5. Et puissent désormais les destins moins sévères…, Voltaire, Olymp. III, 5.

    Climat sévère, climat froid et dur.

  • 3Qui exige une exactitude rigoureuse. Ayez pour la cadence une oreille sévère, Boileau, Art p. I.

    Qui est tenu rigoureusement. Un blocus, une quarantaine sévère. La seule chose dont nous puissions répondre, c'est l'assiduité de notre travail et l'emploi sévère de notre temps, D'Alembert, Œuvr. t. I, p. 362.

  • 4Qui marque, qui annonce qu'on est sévère. Un front sévère. Une mine sévère. Je devins plus rouge que le ruban que vous m'aviez envoyé ; et celui devant qui j'étais prit un visage aussi sévère que si…, Voiture, Lett. 23. Quel sujet inconnu vous trouble et vous altère ? D'où vous vient aujourd'hui cet air sombre et sévère ? Boileau, Sat. III.
  • 5Très régulier, conforme aux règles. Une vertu, une morale sévère. Ses mœurs [de Quesnel] étaient sévères, comme celles de tous ceux qui ne sont occupés que de disputes, Voltaire, Louis XIV, écrivains, Quesnel.

    En parlant de l'observance rigoureuse des lois de la pudeur. Car je ne croirai pas que, sans me consulter, La sévère Junie ait voulu le flatter, Racine, Brit. II, 3.

    Peu sévère, relâché, qui cède facilement aux tentations. Il est peu sévère en affaires d'argent. Mais parlons d'affaires, Beautés peu sévères, Béranger, Cocagne.

  • 6 Terme de littérature et d'arts. Noble et régulier, sans élégance affectée, sans ornements recherchés. Un style sévère. Des ornements sévères, d'un goût sévère.
  • 7Il se dit aussi d'une figure qui a plus de régularité que d'attrait. Une beauté sévère. Les femmes sont grandes, fortes, brillantes de santé, presque toutes fort belles, mais ce sont des beautés sévères et imposantes, Barthélemy, Anach. ch. 48.
  • 8 S. m. Ce qui est sévère. Passer du grave au doux, du plaisant au sévère, Boileau, Art p. I.

    Populairement et au fém. En voilà une sévère, voilà un fait bien surprenant, et aussi bien révoltant.

  • 9 S. f. Espèce de vipère.

HISTORIQUE

XVIe s. Si le minois du medecin chagrin, rebarbatif, mal plaisant, malcontent, severe, rechigné, contriste le malade, Rabelais, IV, Ép. au card. de Chastillon.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

SÉVÈRE. - HIST. Ajoutez : XIIe s. Nostre perfections n'est mie senz culpe, se li severs jugieres ne le [la] poiset merciablement en la balance de son destroit jugement, li Dialoge Gregoire lo pape, 1876, p. 328.

Version électronique créée par François Gannaz - http://www.littre.org - licence Creative Commons Attribution

Étymologie de « sévère »

Lat. severus, d'un radical sev, qui se trouve dans le grec σέϐας, σέϐω. Sévère paraît être un néologisme du XVIe siècle.

Version électronique créée par François Gannaz - http://www.littre.org - licence Creative Commons Attribution

(Date à préciser) Du latin severus, sans doute construit sur verus (« vrai, bon » dans le sens de « il est bon de ») avec le réflexif se : celui qui est sévère s’impose tout d’abord à lui-même, puis aux autres, ce qu’il est bon et juste de faire.
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Phonétique du mot « sévère »

Mot Phonétique (Alphabet Phonétique International) Prononciation
sévère sevɛr

Fréquence d'apparition du mot « sévère » dans le journal Le Monde

Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.

Évolution historique de l’usage du mot « sévère »

Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.

Citations contenant le mot « sévère »

  • La lutte est sévère, entre les ténèbres et la lumière.
    Martine Le Coz — Céleste
  • Celui qui est sévère envers lui-même et indulgent envers les autres évite les mécontentements.
    Confucius — Entretiens du Maître avec ses disciples
  • Quiconque est plus sévère que les lois est un tyran.
    Luc de Clapiers, marquis de Vauvenargues — Réflexions et Maximes
  • En édictant des lois, il faut être sévère ; en les appliquant, il faut être indulgent.
    Proverbe chinois
  • Monter, c’est s’immoler : toute cime est sévère.
    Victor Hugo — Les contemplations
  • La crainte est un ressort qu'il faut ménager ; il ne faut jamais faire de loi sévère lorsqu'une plus douce suffit.
    Montesquieu
  • Le département était en risque « sévère » mardi 28 juillet 2020 lorsqu’un incendie a détruit 10 hectares de chaume à Courdimanche-sur-Essonne et contraint une famille de quatre personnes a être relogée.
    L'Essonne placée en risque « très sévère » concernant les incendies | Actu Essonne
  • Si j'avais dit à mon père, sévère ingénieur, que je voulais écrire, il m'aurait demandé : à qui ?
    Maurice Donnay
  • Les jurés ont devant eux un vieux coupable : ils sont sévères. Ils ont devant eux une jeune accusée : ils sont rigides.
    René Dorin
  • Quand on lit une critique sévère mais constructive, ça permet d'avancer.
    Sofia Guellaty — Evene.fr - Avril 2006
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Traductions du mot « sévère »

Langue Traduction
Anglais severe
Espagnol severo
Italien acuto
Allemand stark
Chinois 严重
Arabe شديد
Portugais forte
Russe тяжелая форма
Japonais 重度
Basque larria
Corse severa
Source : Google Translate API

Antonymes de « sévère »

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Nombre de points du mot sévère au scrabble : 7 points

Sévère

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