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Ignorance
Sommaire
- Définitions de « ignorance »
- Étymologie de « ignorance »
- Phonétique de « ignorance »
- Fréquence d'apparition du mot « ignorance » dans le journal Le Monde
- Évolution historique de l’usage du mot « ignorance »
- Citations contenant le mot « ignorance »
- Traductions du mot « ignorance »
- Synonymes de « ignorance »
- Antonymes de « ignorance »
- Combien de points fait le mot ignorance au Scrabble ?
Variantes | Singulier | Pluriel |
---|---|---|
Féminin | ignorance | ignorances |
Définitions de « ignorance »
Trésor de la Langue Française informatisé
IGNORANCE, subst. fém.
Wiktionnaire
Nom commun - français
ignorance \i.ɲɔ.ʁɑ̃s\ féminin
-
État de celui qui est ignorant ; celui qui ne connaît rien.
- Sa connaissance des livres, quoique superficielle, suffisait à imposer à l’ignorance un certain respect pour le savoir qu’on lui supposait. — (Walter Scott, Ivanhoé, traduit de l’anglais par Alexandre Dumas, 1820)
- Pour un spectateur instruit, ce contraste entre la complète ignorance des uns et la palpitante attention des autres eût été sublime. — (Honoré de Balzac, Modeste Mignon, 1844)
- Durandus eut beau exciper de son ignorance, il ne fut libéré qu'après s'être vu condamner à une amende. — (Léon Berman, Histoire des Juifs de France des origines à nos jours, 1937)
- La raison d'État n'est le plus souvent qu'un manteau commode pour couvrir l’ignorance, la bêtise ou la scélératesse d'une oligarchie... — (Maurice Paléologue, Journal de l'Affaire Dreyfus 1894-1899 : L'affaire Dreyfus et le Quai d'Orsay, Paris : Librairie Plon, 1955, p. 91)
- Un système aussi injuste ne peut se maintenir qu’en tenant la population dans l’ignorance et la vulnérabilité. — (Louis Dubé, La sagesse du dalaï-lama : Préceptes et pratique du bouddhisme tibétain, dans Le Québec sceptique, n°66, p.5, été 2008)
-
(Par extension) Fautes qui marquent une ignorance grossière.
- Ce livre est plein d’ignorances impardonnables.
Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition (1932-1935)
État de celui qui est ignorant. Ignorance grossière. Profonde ignorance. Ignorance excusable. Ignorance invincible. Ignorance volontaire. Ignorance affectée. On a cru longtemps à tort que le moyen âge était un siècle d'ignorance. Croupir dans l'ignorance. Vivre dans une extrême ignorance de toutes choses. Ignorance du droit. Ignorance du fait. J'avoue mon ignorance sur ce point. J'étais dans l'ignorance de ce qui se passait. Il se dit quelquefois des Fautes qui marquent une ignorance grossière. Ce livre est plein d'ignorances impardonnables. Prétendre cause d'ignorance signifie, en termes de Procédure, Alléguer son ignorance pour excuse. Afin que nul n'en prétende, n'en puisse prétendre cause d'ignorance. Il signifie aussi, dans le langage familier, Affecter d'ignorer quelque chose.
Littré (1872-1877)
-
1État de celui qui ignore une chose, qui ne la connaît pas.
Ceux qui ne se sont pas mis en peine d'acquérir la sagesse, non-seulement sont tombés dans l'ignorance du bien, mais encore…
, Sacy, Bible, Sagesse, X, 8.Nous sommes dans une grande ignorance de toutes les affaires publiques
, Sévigné, 25 juin 1690.Il [Dieu] connaît la sagesse humaine, toujours courte par quelque endroit ; il l'éclaire, il étend ses vues, et puis il l'abandonne à ses ignorances
, Bossuet, Hist. III, 7.J'ai vécu, depuis deux mois, dans une ignorance totale des plaisirs et des sottises de votre grande ville
, Voltaire, Lett. d'Argental, oct. 1735.Je ne la propose donc que comme un doute et comme une ignorance
, Voltaire, Dict. phil. Feu.Ces nomenclatures [des mots scientifiques] qui sont autant de langues particulières, changent de fond en comble par le progrès des sciences, et n'offriraient souvent aujourd'hui que la date inutile d'une erreur détruite ou d'une ignorance qu'on n'a plus
, Villemain, Dict. de l'Acad. franç. Préface.Terme de pratique. Prétendre cause d'ignorance, alléguer son ignorance pour excuse.
Dans le langage familier. Prétendre cause d'ignorance, faire semblant d'ignorer une chose que, de fait, on n'ignore pas.
-
2Défaut de connaissance, manque de savoir.
Un péché qu'il déclare avoir commis par ignorance
, Pascal, Prov. 4.Le monde juge bien des choses, car il est dans l'ignorance naturelle, qui est le vrai siège de l'homme ; les sciences ont deux extrémités qui se touchent : la première est la pure ignorance naturelle où se trouvent tous les hommes en naissant ; l'autre extrémité est celle où arrivent les grandes âmes, qui, ayant parcouru tout ce que les hommes peuvent savoir, trouvent qu'ils ne savent rien, et se rencontrent en cette même ignorance d'où ils étaient partis ; mais c'est une ignorance savante qui se connaît
, Pascal, Pens. art. III, 18, édit. HAVET.Qu'ont-ils vu ces rares génies [les esprits forts], qu'ont-ils vu plus que les autres ? quelle ignorance est la leur ! et qu'il serait aisé de les confondre… !
Bossuet, Anne de Gonz.Laissez-moi, disait-elle, mon heureuse ignorance, et ne m'ôtez pas le mérite et la tranquillité de ma foi
, Fléchier, Dauph.L'ignorance toujours est prête à s'admirer
, Boileau, Art p. I.L'ignorance vaut mieux qu'un savoir affecté
, Boileau, Ép. IX.Comme l'ignorance est un état paisible et qui ne coûte aucune peine, l'on s'y range en foule
, La Bruyère, XII.Ce même peuple [russe] était souverainement fier, plein de mépris pour tout ce qu'il ne connaissait pas : c'est le comble de l'ignorance que d'être orgueilleux
, Fontenelle, Czar Pierre.La Moscovie ou Russie était encore [à l'avènement de Pierre 1er] dans une ignorance et dans une grossièreté presque pareilles à celles qui accompagnent toujours les premiers âges des nations
, Fontenelle, ib.Tant il faut que la science ait des ménagements pour l'ignorance, qui est son aînée et qu'elle trouve toujours en possession !
Fontenelle, Lahire.Il y a bien des espèces d'ignorance, la pire de toutes est celle des critiques
, Voltaire, Dict. phil. Ignorance.L'ignorance est moins éloignée de la vérité que le préjugé
, Diderot, Lett. sur les sourds et muets.L'ignorance et l'innocence sont deux choses très différentes et que l'on confond presque toujours
, Genlis, Ad. et Théod. t. II, p. 457, dans POUGENS. -
3Faute qui marque ignorance.
Nous avons ce saint sacrifice, rafraîchissement de nos peines, expiation de nos ignorances et des restes de nos péchés
, Bossuet, Mar. Thér.Que le nom de M. de Meaux va être flétri dans les écrits du ministre [Jurieu] ! déjà on ne trouve dans sa dixième lettre que les ignorances de ce prélat, ses vaines déclamations…
, Bossuet, 6 avertiss. 1.Que serait-ce donc si j'allais lui faire voir… ses ignorances sur Platon ?
Boileau, Réfl. sur Longin, Concl. des neuf premières réflex.Dieu a permis qu'il soit tombé dans des ignorances si grossières qu'elles lui ont attiré la risée de tous les gens de lettres
, Boileau, ib.
HISTORIQUE
XIIe s. Les mesfaiz de la meie juvente [de ma jeunesse] e mes ignorances ne remembrer [ne te souviens pas de…]
, Liber psalm. p. 29.
XIVe s. On ne doit mies trop reprendre Aucun fol, s'on li voit emprendre Par ynnorance aucunne cose
, Jean de Condé, p. 169. Sur les petiz [il] fist la restinction [économie], Qui monte à pou ; vez ci large ignorance : Es grans cas chiet la bonne pourvoiance : Plus despent loups que brebis ne oustarde
, Deschamps, Adm. de l'hôtel du prince.
XVIe s. L'ignorance qui se sçait, qui se juge et qui se condamne, ce n'est pas une entiere ignorance ; pour l'estre, il fault qu'elle s'ignore soy mesme
, Montaigne, II, 230.
Encyclopédie, 1re édition (1751)
IGNORANCE, s. f. (Métaphysique.) l’ignorance consiste proprement dans la privation de l’idée d’une chose, ou de ce qui sert à former un jugement sur cette chose. Il y en a qui la définissent privation ou négation de science ; mais comme le terme de science, dans son sens précis & philosophique, emporte une connoissance certaine & démontrée, ce seroit donner une définition incomplette de l’ignorance, que de la restreindre au défaut des connoissances certaines. On n’ignore point une infinité de choses qu’on ne sauroit démontrer. La définition que nous donnons dans cet article, d’après M. Wolf, est donc plus exacte. Nous ignorons, ou ce dont nous n’avons point absolument d’idée, ou les choses sur lesquelles nous n’avons pas ce qui est nécessaire pour former un jugement, quoique nous en ayons déja quelque idée. Celui qui n’a jamais vû d’huître, par exemple, est dans l’ignorance du sujet même qui porte ce nom ; mais celui à la vûe duquel une huître se présente en acquiert l’idée, mais il ignore quel jugement il en doit porter, & n’oseroit affirmer que ce soit un mets mangeable, beaucoup moins que ce soit un mets délicieux. Sa propre expérience, ni celle d’autrui, dans la supposition que personne ne l’ait instruit là-dessus, ne lui fournissent point matiere à prononcer. Il peut bien s’imaginer, à la vérité, que l’huître est bonne à manger, mais c’est un soupçon, un jugement hasardé ; rien ne l’assure encore de la possibilité de la chose.
Les causes de notre ignorance procedent donc 1°. du manque de nos idées ; 2°. de ce que nous ne pouvons pas découvrir la connexion qui est entre les idées que nous avons ; 3°. de ce que nous ne réfléchissons pas assez sur nos idées : car si nous considérons en premier lieu que les notions que nous avons par nos facultés n’ont aucune proportion avec les choses mêmes, puisque nous n’avons pas une idée claire & distincte de la substance même qui est le fondement de tout le reste, nous reconnoîtrons aisément combien peu nous pouvons avoir de notions certaines ; & sans parler des corps qui échappent à notre connoissance, à cause de leur éloignement, il y en a une infinité qui nous sont inconnus à cause de leur petitesse. Or, comme ces parties subtiles qui nous sont insensibles, sont parties actives de la matiere, & les premiers matériaux dont elle se sert, & desquels dépendent les secondes qualités & la plûpart des opérations naturelles, nous sommes obligés, par le défaut de leur notion ; de rester dans une ignorance invincible de ce que nous voudrions connoître à leur sujet, nous étant impossible de former aucun jugement certain, n’ayant de ces premiers corpuscules aucune idée précise & distincte.
S’il nous étoit possible de connoître par nos sens ces parties déliées & subtiles, qui sont les parties actives de la matiere, nous distinguerions leurs opérations méchaniques avec autant de facilité qu’en a un horloger pour connoître la raison pour laquelle une montre va ou s’arrête. Nous ne serions point embarassés d’expliquer pourquoi l’argent se dissout dans l’eau-forte, & non point dans l’eau régale ; au contraire de l’or, qui se dissout dans l’eau régale, & non pas dans l’eau-forte. Si nos sens pouvoient être assez aigus pour appercevoir les parties actives de la matiere, nous verrions travailler les parties de l’eau-forte sur celles de l’argent, & cette méchanique nous seroit aussi facile à découvrir, qu’il l’est à l’horloger de savoir comment, & par quel ressort, se fait le mouvement d’une pendule ; mais le défaut de nos sens ne nous laisse que des conjectures, fondées sur des idées qui sont peut-être fausses, & nous ne pouvons être assurés d’aucune chose sur leur sujet, que de ce que nous pouvons en apprendre par un petit nombre d’expériences qui ne réussissent pas toûjours, & dont chacun explique les opérations secrettes à sa fantaisie.
La difficulté que nous avons de trouver la connéxion de nos idées, est la seconde cause de notre ignorance. Il nous est impossible de déduire en aucune maniere les idées des qualités sensibles que nous avons des corps ; il nous est encore impossible de concevoir que la pensée puisse produire le mouvement dans un corps, & que le corps puisse à son tour produire la pensée dans l’esprit. Nous ne pouvons pénétrer comment l’esprit agit sur la matiere, & la matiere sur l’esprit ; la foiblesse de notre entendement ne sauroit trouver la connéxion de ces idées, & le seul secours que nous ayons, est de recourir à un agent tout-puissant & tout sage, qui opere par des moyens que notre foiblesse ne peut pénétrer.
Enfin notre paresse, notre négligence, & notre peu d’attention à réfléchir, sont aussi des causes de notre ignorance. Nous avons souvent des idées complettes, desquelles nous pouvons aisément découvrir la connéxion ; mais faute de suivre ces idées, & de découvrir des idées moyennes qui puissent nous apprendre quelle espece de convenance ou de disconvenance elles ont entr’elles, nous restons dans notre ignorance. Cette derniere ignorance est blâmable, & non pas celle qui commence où finissent nos idées. Elle ne doit avoir rien d’affligeant pour nous, parce que nous devons nous prendre tels que nous sommes, & non pas tels qu’il semble à l’imagination que nous pourrions être. Pourquoi regretterions-nous des connoissances que nous n’avons pû nous procurer, & qui sans doute ne nous sont pas fort nécessaires, puisque nous en sommes privés. J’aimerois autant, a dit un des premiers génies de notre siecle, m’affliger sérieusement de n’avoir pas quatre yeux, quatre piés, & deux aîles.
Ignorance, (Morale.) L’ignorance, en Morale, est distinguée de l’erreur. L’ignorance n’est qu’une privation d’idées ou de connoissance ; mais l’erreur est la non-conformité ou l’opposition de nos idées avec la nature & l’état des choses. Ainsi l’erreur étant le renversement de la vérité, elle lui est beaucoup plus contraire que l’ignorance, qui est comme un milieu entre la vérité & l’erreur. Il faut remarquer que nous ne parlons pas ici de l’ignorance & de l’erreur, simplement pour connoître ce|qu’elles sont en elles-mêmes ; notre principal but est de les envisager comme principes de nos actions. Sur ce pié-là, l’ignorance & l’erreur, quoique naturellement distinctes l’une de l’autre, se trouvent pour l’ordinaire mêlées ensemble & comme confondues, ensorte que ce que l’on dit de l’une, doit également s’appliquer à l’autre. L’ignorance est souvent la cause de l’erreur ; mais jointes ou non, elles suivent les mêmes regles, & produisent le même effet par l’influence qu’elles ont sur nos actions ou nos omissions. Peut-être même que dans l’exacte précision, il n’y a proprement que l’erreur qui puisse être le principe de quelque action, & non la simple ignorance, qui n’étant en elle-même qu’une privation d’idées, ne sauroit rien produire.
L’ignorance & l’erreur sont de plusieurs sortes, & il est nécessaire d’en marquer ici les différences. 1°. L’erreur considérée par rapport à son objet est ou de droit ou de fait. 2°. Par rapport à son origine, l’ignorance est ou volontaire ou involontaire ; l’erreur est vincible ou invincible. 3°. Eu égard à l’influence de l’erreur sur l’action ou sur l’affaire dont il s’agit, elle est essentielle ou accidentelle.
L’erreur est de droit ou de fait, suivant que l’on se trompe, ou sur la disposition d’une loi, ou sur un fait qui n’est pas bien connu. Ce seroit, par exemple, une erreur de droit, si un prince jugeoit que de cela seul qu’un état voisin augmente insensiblement en force & en puissance, il peut légitimement lui déclarer la guerre. Au contraire, l’idée qu’avoit Abimelec de Sara, femme d’Abraham, en la prenant pour une personne libre, étoit une erreur de fait.
L’ignorance dans laquelle on se trouve par sa faute, ou l’erreur contractée par négligence, & dont on se seroit garanti, si l’on eût pris tous les soins dont on étoit capable, est une ignorance volontaire, ou bien c’est une erreur vincible. Ainsi le polithéïsme des Payens étoit une erreur vincible ; car il ne tenoit qu’à eux de faire usage de leur raison pour comprendre qu’il n’y avoit nulle nécessité de supposer plusieurs dieux. Mais l’ignorance est involontaire, & l’erreur est invincible, si elles sont telles que l’on n’ait pû ni s’en garantir, ni s’en relever, même avec tous les soins moralement possibles. C’est ainsi que l’ignorance où étoient les Américains de la religion chrétienne avant qu’ils eussent aucun commerce avec les Européens, étoit une ignorance involontaire & invincible.
Enfin, l’on entend par une erreur essentielle, celle qui a pour objet quelque circonstance nécessaire dans l’affaire dont il s’agit, & qui par cela même a une influence directe sur l’action faite en conséquence, ensorte que sans cette erreur, l’action n’auroit point été faire. C’étoit, par exemple, une erreur essentielle que celle des Troyens, qui, à la prise de leur ville, lançoient des traits sur leurs propres gens, les prenant pour des ennemis, parce qu’ils étoient armés à la greque.
Au contraire, l’erreur accidentelle est celle qui n’a par elle-même nulle liaison nécessaire avec l’affaire dont il s’agit, & qui par conséquent ne sauroit être considérée comme la vraie cause de l’action.
A l’égard des choses faites par erreur ou par ignorance, on peut dire en général que l’on n’est point responsable de ce que l’on fait par une ignorance invincible, quand d’ailleurs elle est involontaire dans son origine & dans sa cause. Si un prince traverse ses états, travesti & incognito, ses sujets ne sont point blâmables de ce qu’ils ne lui rendent pas les honneurs qui lui sont dûs. Mais on imputeroit avec raison une sentence injuste à un juge qui par sa négligence à s’instruire du fait ou du droit, auroit manqué des connoissances nécessaires pour juger avec equité. Au reste, la possibilité de s’instruire, & les soins que l’on doit prendre pour cela, ne s’estiment pas à toute rigueur dans le train ordinaire de la vie ; on considere ce qui se peut ou ne se peut pas moralement, & avec de justes égards à l’état actuel de l’humanité.
L’ignorance ou l’erreur en matiere de lois & de devoirs, passe en général pour volontaire, & n’empêche point l’imputation des actions ou des omissions qui en sont les suites. Mais il peut y avoir des cas particuliers, dans lesquels la nature de la chose qui se trouve par elle-même d’une discussion difficile, jointe au caractere & à l’état de la personne, dont les facultés naturellement bornées ont encore manqué de culture par un défaut d’éducation, rendent l’erreur insurmontable, & par conséquent digne d’excuse. C’est à la prudence du législateur à peser ces circonstances, & à modifier l’imputation sur ce pié-là.
Étymologie de « ignorance »
Provenç. ignoransa, ignorantia ; esp. ignorancia ; ital. ignoranzia ; du lat. ignorantia, de ignorare, ignorer. Palsgrave, p. 63, au XVIe siècle, dit qu'on prononce inorance.
- Du latin ignorantia, de ignorare (« ignorer »).
Phonétique du mot « ignorance »
Mot | Phonétique (Alphabet Phonétique International) | Prononciation |
---|---|---|
ignorance | iɲɔrɑ̃s |
Fréquence d'apparition du mot « ignorance » dans le journal Le Monde
Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.
Évolution historique de l’usage du mot « ignorance »
Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.
Citations contenant le mot « ignorance »
-
Divertissement. Les hommes n'ayant pu guérir la mort, la misère, l'ignorance, ils se sont avisés, pour se rendre heureux, de n'y point penser.
Blaise Pascal — Pensées, 168 Pensées -
Mais le vice n'a point pour mère la science, Et la vertu n'est pas fille de l'ignorance.
Théodore Agrippa d'Aubigné — Les Tragiques -
La connaissance conduit à l'unité comme l'ignorance mène à la diversité.
Gadadhar Chatterji ou Gadadhar Chattopadhyaya, dit Ramakrishna — Entretiens -
Il n'y a rien de bon ni de mauvais sauf ces deux choses : la sagesse qui est un bien et l'ignorance qui est un mal.
Platon — Euthydème, 281e (traduction Méridier) -
Ô que c'est un doux et mol chevet*, et sain, que l'ignorance et l'incuriosité, à reposer une tête bien faite !
Michel Eyquem de Montaigne — Essais, III, 18 -
La foi repose toujours sur l’ignorance.
Jérôme Touzalin — Le Passager clandestin -
L'illusion c'est l'ignorance.
Anonyme -
L'ignorance et la superstition ont toujours un rapport étroit et même mathématique entre elles.
James Fenimore Cooper — Jack Tier, 13 -
Toute science crée une nouvelle ignorance.
Henri Michaux — Plume, postface -
Le peu que je sais, c'est à mon ignorance que je le dois.
Sacha Guitry — Toutes Réflexions faites, Éditions de l'Élan
Traductions du mot « ignorance »
Langue | Traduction |
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Anglais | ignoring |
Espagnol | postergación |
Italien | ignorando |
Allemand | ignorieren |
Chinois | 忽略 |
Arabe | تجاهل |
Portugais | ignorando |
Russe | игнорирование |
Japonais | 無視する |
Basque | jaramonik |
Corse | ignurando |
Synonymes de « ignorance »
- inexpérience
- impéritie
- incompétence
- incapacité
- naïveté
- ânerie
- insuffisance
- maladresse
- imbécillité
- nullité
- sottise
- bêtise
Antonymes de « ignorance »
Combien de points fait le mot ignorance au Scrabble ?
Nombre de points du mot ignorance au scrabble : 12 points