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Ignorance

Variantes Singulier Pluriel
Féminin ignorance ignorances

Définitions de « ignorance »

Trésor de la Langue Française informatisé

IGNORANCE, subst. fém.

I. − [Correspond à ignorer I]
A. − État de celui qui ignore quelque chose. Laisser, tenir, entretenir qqn dans l'ignorance (de qqc.); être dans l'ignorance (de qqc.). (Faire qqc.) par ignorance.
1.
a) État de celui qui ne connaît pas l'existence de quelque chose. Le matériel ethnographique, comme le genre de vie, varient d'archipels en archipels. À côté de spécimens perfectionnés d'art nautique, on constate l'ignorance de la navigation (Vidal de La Bl., Princ. géogr. hum.,1921, p. 127).Il m'a toujours paru odieux qu'on bourrât le cerveau de l'écolier de notions souvent inutiles et qu'on le laissât grandir dans l'ignorance des maladies vénériennes (Green, Journal,1935-39, p. 190).
b) État de celui qui n'a pas de connaissances sur quelque chose (dont il connaît l'existence, mais qui excède la faculté humaine de connaître ou qui excède une science, un savoir à un moment donné).
[Avec un compl. prép. de, sur] Ignorance des causes, de la nature de quelque chose. Nous sommes dans une ignorance invincible sur ce qui fait l'essence de la matière tangible et pondérable (Cournot, Fond. connaiss.,1851, p. 185).Nous sommes dans une ignorance infinie de ce qui s'accomplit autour de nous, invisiblement (Bloy, Femme pauvre,1897, p. 278).Il est assez probable que c'est cette ignorance presque complète de la structure cellulaire qui fait le mystère de l'hérédité (Ruyer, Esq. philos. struct.,1930, p. 92).
En partic. [Le compl. désigne une pers. en tant qu'elle est objet de connaissance] C'est notre ignorance de nous-mêmes qui a donné à la mécanique, à la physique et à la chimie le pouvoir de modifier au hasard les formes anciennes de la vie (Carrel, L'Homme,1935, p. 31).Peut-on concevoir un savoir qui serait ignorance de soi? Savoir, c'est savoir qu'on sait, disait Alain. Disons plutôt : tout savoir est conscience de savoir (Sartre, Être et Néant,1943, p. 91).
Absol. Dresser un constat d'ignorance. Si le médecin empirique possède le sens ou l'esprit scientifique, il aura conscience de son ignorance, il ne considèrera plus l'empirisme que comme un état transitoire de la science (C. Bernard, Princ. méd. exp.,1878, p. 48) :
1. ... après avoir déclaré qu'il [Dieu] est la cause sans cause de toutes les causes, la triple ténèbre dans la contemplation de laquelle toute connaissance se résout en ignorance (...) elles [les philosophies innombrables] arrivent toutes à reconnaître qu'il est le principe inconnu de tout. Maeterlinck, Vie espace,1928, p. 206.
c) État de celui qui ne connaît pas (ou très peu) quelque chose, parce qu'il ne l'a pas étudié, pratiqué, expérimenté.
[Constr. avec un compl. prép. de, en, sur désignant l'objet ignoré ou un domaine de savoir, d'expérience] Ignorance d'une langue étrangère, de l'histoire; ignorance (des choses, des réalités) de l'amour, du monde, de la vie. Mon ignorance en arithmétique l'a désagréablement surpris (J.-J. Ampère, Corresp.,1816, p. 131).J'admirai subitement ce verbiage spécial caractérisé par la suppression du ne avec pas et (...) par l'ignorance des élisions ordinaires (Frapié, Maternelle,1904, p. 18).Bourget insiste sur l'ignorance première de Taine sur le catholicisme (Barrès, Cahiers, t. 10, 1913, p. 146) :
2. ... la fille, avec une ignorance de nos conventions françaises qui faisait d'elle « une grande diablesse » originale et fort mal élevée, crevait des chevaux à la course, montrait ses bas sales et ses bottines éculées sur les trottoirs les jours de pluie, cherchait un mari avec des sourires hardis de femme faite. Zola, E. Rougon,1876, p. 22.
Rem. On relève qq. autres constr. prép. : ignorance au sujet de, pour, quant à, relativement à qqc. Je m'aperçois que ma radicale ignorance pour tout ce qui touche aux sciences naturelles pourrait les inclure toutes (Du Bos, Journal, 1927, p. 295).
[Constr. avec un adj. désignant un domaine de savoir, d'expérience] Ignorance historique, musicale. De prétendus poètes se glorifiant systématiquement de leur ignorance scientifique et philosophique (Comte, Philos. posit., t. 5, 1839-42, p. 110).J'ai parlé de mon extraordinaire ignorance sexuelle à cet âge (Gide, Et nunc manet,1951, p. 1130).
[P. ell. du compl. prép. ou de l'adj.] Il me posa diverses questions de métier et ne me poussa pas longtemps qu'il ne m'eût acculé à mon ignorance (Aymé, Vaurien,1931, p. 67).Mon ignorance était telle que je me suis longtemps représenté le sexe féminin, non pas dans le sens vertical, mais dans le sens horizontal (H. Bazin, Vipère,1948, p. 243) :
3. Vous lirez cela, Monsieur, et, sans être particulièrement compétent, vous verrez que cet article sur l'Afrique romaine est un prodige d'inconscience, un monument d'ignorance. Et c'est signé, savez-vous de qui c'est signé? Benoit, Atlant.,1919, p. 268.
d) État de celui qui n'est pas informé, au courant de quelque chose, qui n'a pas entendu parler de quelque chose.
[Constr. avec un compl. prép. de, sur (rare)] (Être dans) l'ignorance d'une affaire. Milord, dans l'ignorance de celui de vos collègues auquel je devais avoir recours, j'ai l'honneur de m'adresser à vous (Las Cases, Mémor. Ste-Hélène, t. 2, 1823, p. 494).Il était resté dans une ignorance volontaire sur les assiduités de Fauchery auprès de la comtesse (Zola, Nana,1880, p. 1337) :
4. Il avait entendu parler surtout (...) du Mystère de la chambre jaune et du Parfum de la Dame en noir... Ici, Rouletabille regarda en-dessous la générale et conçut une grande mortification de ce que celle-ci exprimât, à ne s'y point tromper, sur sa bonne franche physionomie, l'ignorance absolue où elle était de ce mystère jaune et de ce parfum noir. G. Leroux, Roul. tsar,1912, p. 7.
[Constr. avec un inf.] Rare. Il allumait des colères qu'il amortissait ensuite par l'égalité de son humeur et par une entière ignorance d'avoir pu mécontenter personne (A. France, Orme,1897, p. 198).
[P. ell. du compl. prép.] Jouer, feindre, simuler l'ignorance. L'Italien s'exclama contre de tels soupçons, protesta de son ignorance (Bourges, Crépusc. dieux,1884, p. 150).Il savait pertinemment, en dépit de l'air d'ignorance affecté par les domestiques, que son histoire faisait plusieurs fois le tour de la cuisine (Châteaubriant, Lourdines,1911, p. 246) :
5. Ils n'allègueront pas l'incompréhension, l'ignorance. Ils sont de tous côtés avertis. Ils voient la conspiration clérico-militaire en plein jour. Ils connaissent ses moyens d'action. Ils savent qu'elle est prête à tout (...). Ils ont vu le prétendant d'Orléans se mettre ouvertement à sa tête. Ils savent que le Gesu tire les ficelles dans l'ombre. Clemenceau, Vers réparation,1899, p. 231.
Geste (ou un terme appartenant au même paradigme) d'ignorance. Geste signifiant l'ignorance. Weiss eut un geste d'ignorance, que les deux soldats imitèrent, ne pouvant répondre, puisque les généraux eux-mêmes ne savaient pas quels ennemis ils avaient devant eux (Zola, Débâcle,1892, p. 197).
e) En partic.
État de celui qui n'a pas conscience (d'un trait psychologique ou de caractère, d'une aptitude). Personne n'a vécu, n'a souffert, n'est mort aussi simplement et dans une ignorance aussi profonde de sa propre dignité (Bernanos, Journal curé camp.,1936, p. 1193) :
6. Méfiez-vous de l'homme mûr qui répète sans cesse : « Je puis marcher la tête haute... je n'ai rien à me reprocher. » (...) devant sa conscience intime, il ment, ou du moins, il révèle, avec une pitoyable ignorance de lui-même, une âme dépourvue de scrupules, un cœur sans délicatesse et sans vraie bonté. Coppée, Bonne souffr.,1898, p. 155.
État de celui qui n'a pas fait l'expérience, qui n'éprouve pas (une émotion, un sentiment). Elles ont épousé une bonne cruche de mari dont la réserve conjugale les laisse aller jusqu'à la mort dans l'ignorance de toute sensualité raffinée et de tout sentiment élégant (Maupass., Contes et nouv., t. 1, Échec, 1885, p. 1002).
2.
a) En partic., absol.
État de celui qui n'a pas reçu d'instruction, qui a peu ou qui n'a pas de connaissances intellectuelles, de culture générale. L'imposture des chefs et l'ignorance des peuples (Dupuis, Orig. cultes,1796, p. 467).Bien vite à court d'arguments, il en inventait quand même, dans lesquels se déployait toute l'étendue de son ignorance et de sa bêtise (Proust, Sodome,1922, p. 1063) :
7. Une dame me disait hier, à propos de l'ignorance des jeunes : « Figurez-vous qu'ils ne savent même pas ce que c'est que la mythologie. L'autre jour, la petite une telle m'a demandé ce que c'était que l'Éden... » Green, Journal,1949, p. 274.
SYNT. Être plein, rempli d'ignorance; être d'une ignorance crasse; ignorance épaisse, grossière, honteuse, incroyable; ignorance et aveuglement, incapacité, grossièreté, maladresse, paresse, sottise.
État social où manquent l'instruction, la culture et, p. ext. les lumières de la raison liées à la civilisation, au progrès des connaissances. Siècles d'ignorance et de misère. Les privilèges de naissance et de dignité, créations illégitimes de l'ignorance et de la force brutale (Proudhon, Propriété,1840, p. 184).Accablés par la mort, la maladie, l'ignorance, ils [les hommes] ressemblent à des bêtes traquées (Perroux, Écon. xxes., 1964, p. 349) :
8. On nous parle souvent (...) d'un cercle prétendu (...) qui, dit-on, ramène, par une fatalité inévitable, l'ignorance après les lumières, la barbarie après la civilisation. Mais, par malheur pour ce système, le despotisme s'est toujours glissé entre ces époques, de manière qu'il est difficile de ne pas l'accuser d'entrer pour quelque chose dans cette révolution. Constant, Esprit conq.,1813, p. 231.
[Personnifié] Briser la faux meurtrière de l'ignorance qui moissonne encore chaque année tant de mères et d'enfans (Baudelocque, Accouch.,1812, p. iv).Ici l'armée et là le peuple; c'est la France Qui saigne; et l'ignorance égorge l'ignorance (Hugo, Année terr.,1872, p. 278).
SYNT. Croupir, être plongé, vivre dans l'ignorance; les nuages, les ténèbres de l'ignorance; ignorance et bassesse, corruption, crédulité, erreur, illusion, méchanceté, préjugés, servitude, superstition; ignorance complète, absolue; ignorance dogmatique, superstitieuse.
b) Vieilli
En partic. État de celui qui n'est pas souillé par le mal, qui ne l'a pas commis. Synon. innocence.Bienheureuse, chaste ignorance; ignorance de l'enfant, de la jeune fille. Je vous en dirois davantage, madame, si je ne respectois la pure et sainte ignorance de la Vierge dont les jours sont voués au Seigneur (Cottin, Mathilde, t. 1, 1805, p. 180).Ô mon Adèle, je conserverai comme toi, sois-en sûre, jusqu'à la nuit enchanteresse de nos noces, mon heureuse ignorance (Hugo, Lettres fiancée,1822, p. 243).
État de l'homme avant qu'il ne goûte au fruit de l'arbre de la science du bien et du mal. [Ils] veulent ramener des nations qui ont goûté le don céleste à l'ignorance et à l'infirmité du premier âge (Bonald, Législ. primit., t. 1, 1802, p. 190) :
9. Dans le beau mythe par lequel s'ouvre le livre des Hébreux, c'est le génie du mal qui pousse l'homme à sortir de son innocente ignorance, pour devenir semblable à Dieu par la science distincte et antithétique du bien et du mal. Renan, Avenir sc.,1890, p. 19.
P. anal. État de l'homme avant le développement de la science, des savoirs rationnels. L'homme, dans sa première ignorance, supposa des divinités attachées à chaque phénomène (C. Bernard, Introd. ét. méd. exp.,1865, p. 77).Plus l'homme se développe par la tête, plus il rêve le pôle contraire, c'est-à-dire l'irrationnel, le repos dans la complète ignorance, la femme qui n'est que femme, l'être instinctif qui n'agit que par l'impulsion d'une conscience obscure (Renan, Souv. enf.,1883, p. vii).
3. THÉOL. ,,Absence de connaissance telle qu'elle cause l'involontaire, et par conséquent peut excuser du péché`` (Foi t. 1 1968). Pécher par ignorance. Il [l'auteur] espère n'avoir rien écrit qui offense la divine vérité. Mais s'il l'a fait c'est par ignorance, et il ne s'obstine pas dans son sens (Maritain, Primauté spirit.,1927, p. 5).
Ignorance antécédente, concomitante, conséquente, crasse, invincible, vincible. Si M. Ortègue ne voit pas la vérité religieuse à travers cette grande âme, c'est qu'il ne peut pas la voir, c'est qu'il a, comme nous disons, nous autres théologiens, l'ignorance invincible (Bourget, Sens mort,1915, p. 258).L'ignorance vincible est celle dont il est possible de sortir (...). L'ignorance vincible (...) est gravement coupable quand l'ignorant a manqué de la diligence habituellement mise dans les affaires de semblable nature. Elle est crasse (...) quand l'ignorant n'a rien fait pour s'informer. Tel celui qui ignore l'heure parce qu'il ne veut pas regarder sa montre (Traité de dr. canonique, sous la dir. de R. Naz, Paris, Letouzet et Ané, t. 1, 1954, pp. 118-119).
B. − P. méton., gén. au plur. Manifestation, preuve d'ignorance (dans les accept. supra). Son histoire (...) est semée d'inconséquences et d'ignorances sur les caractères (Barb. d'Aurev., Memor. 2,1838, p. 236).Je n'aime guère le mot influence, qui ne désigne qu'une ignorance ou une hypothèse (Valéry, Variété III,1936, p. 241).Les ignorances, erreurs et oublis des hommes leur appartiennent bien en propre (Billy, Introïbo,1939, p. 225).
C. − [Sans idée de connaissance] Rare. État de celui qui n'a pas une qualité donnée. Notre incapacité de tirer d'un mot toutes ses conséquences, et notre ignorance profonde de l'esprit de synthèse et d'analogie (Artaud, Théâtre et son double,1938, p. 57).
II. − [Correspond à ignorer II] Rare
A. − Connaissance, savoir que le locuteur juge inadéquat ou faux. L'âme passe indifféremment des animaux en nous, de nous dans les animaux (...) etc. voilà l'ignorance et la déclamation; voilà la fausse interprétation du pythagorisme (P. Leroux, Humanité, t. 2, 1840, p. 422). 23 mars − Commencé la lecture d'En route, le récent livre de Huysmans, dont l'art pénible me harasse, et dont l'ignorance documentée me lève le cœur (Bloy, Journal,1895, p. 174).
B. −
1. Action délibérée de ne pas prendre en compte les connaissances acquises pour aborder un sujet. J'ai voulu jusqu'ici ignorer la vraie génération des coquilles; et j'ai raisonné, ou déraisonné, en essayant de me tenir au plus près de cette ignorance factice (Valéry, Variété V,1944, p. 24).
2. Action de ne pas reconnaître la nature, la valeur de quelque chose. Synon. méconnaissance.C'est (...) grâce à son ignorance de l'individu que la société moderne atrophie les adultes (Carrel, L'Homme,1935, p. 327).Si nous nourrissions des sentiments assez bas pour chercher à escroquer le peuple français de sa liberté future, nous ferions preuve d'une ignorance singulière de notre propre peuple (De Gaulle, Mém. guerre,1956, p. 383).
C. − PHILOS. Ignorance (consciencieuse, docte, savante). Position philosophique ou spirituelle posant que toute connaissance se résout en conscience de la finitude des savoirs humains et de l'impossibilité d'une connaissance du monde ou de Dieu. Charron, après Montaigne, s'était appliqué à montrer que par « les seules forces de la raison », l'homme ne peut pas connaître Dieu, et que, même quand on le connaissait par la foi, on restait dans une « ignorance consciencieuse », à savoir dans l'agnosticisme (Théol. cath.,t. 4, 1, 1920, p. 802).Cette ignorance que Nicolas de Cusa, ce grand esprit, nommait, il y a bien des siècles déjà, la docte ignorance (Civilis. écr.,1939, p. 24-11) :
10. Que lui oppose-t-on et qu'avons-nous à mettre à sa place si nous la rejetons [l'hypothèse du transformisme]? Le grand aveu de l'ignorance savante qui se connaît, mais qui pour l'ordinaire est inactive et décourage la curiosité, plus nécessaire à l'homme que la sagesse même, ou bien l'hypothèse de la fixité des espèces et de la création divine qui est moins démontrée que la nôtre... Maeterlinck, Vie abeilles,1901, p. 275.
Prononc. et Orth. : [iɳ ɔ ʀ ɑ ̃:s]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1remoitié xiies. « faute commise par manque de connaissance » (Psautier Oxford, 24, 7 ds T.-L. : e mes ignorances ne remembrer [ignorantias meas ne memineris; cf. Psautier Cambridge : felunies]); 2. ca 1165 « état de celui qui ignore » (G. d'Angleterre, éd. M. Wilmotte, 3079); 3. 1611 « manque d'instruction, insuffisance du savoir » (Cotgr.). Empr. au lat.ignorantia « état d'ignorance (en gén. volontaire et blamâble) » à l'époque class. et spéc. dans la lang. chrétienne « ignorance de la loi morale, de la religion, de Dieu; faute, erreur ». Fréq. abs. littér. : 2 711. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 4 858, b) 3 365; xxes. : a) 4 071, b) 3 131.

ignorance « le fait d'ignorer quelque chose »

ignorance « état de celui qui est ignorant »

Wiktionnaire

Nom commun - français

ignorance \i.ɲɔ.ʁɑ̃s\ féminin

  1. État de celui qui est ignorant ; celui qui ne connaît rien.
    • Sa connaissance des livres, quoique superficielle, suffisait à imposer à l’ignorance un certain respect pour le savoir qu’on lui supposait. — (Walter Scott, Ivanhoé, traduit de l’anglais par Alexandre Dumas, 1820)
    • Pour un spectateur instruit, ce contraste entre la complète ignorance des uns et la palpitante attention des autres eût été sublime. — (Honoré de Balzac, Modeste Mignon, 1844)
    • Durandus eut beau exciper de son ignorance, il ne fut libéré qu'après s'être vu condamner à une amende. — (Léon Berman, Histoire des Juifs de France des origines à nos jours, 1937)
    • La raison d'État n'est le plus souvent qu'un manteau commode pour couvrir l’ignorance, la bêtise ou la scélératesse d'une oligarchie... — (Maurice Paléologue, Journal de l'Affaire Dreyfus 1894-1899 : L'affaire Dreyfus et le Quai d'Orsay, Paris : Librairie Plon, 1955, p. 91)
    • Un système aussi injuste ne peut se maintenir qu’en tenant la population dans l’ignorance et la vulnérabilité. — (Louis Dubé, La sagesse du dalaï-lama : Préceptes et pratique du bouddhisme tibétain, dans Le Québec sceptique, n°66, p.5, été 2008)
  2. (Par extension) Fautes qui marquent une ignorance grossière.
    • Ce livre est plein d’ignorances impardonnables.
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Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition (1932-1935)

IGNORANCE. n. f.
État de celui qui est ignorant. Ignorance grossière. Profonde ignorance. Ignorance excusable. Ignorance invincible. Ignorance volontaire. Ignorance affectée. On a cru longtemps à tort que le moyen âge était un siècle d'ignorance. Croupir dans l'ignorance. Vivre dans une extrême ignorance de toutes choses. Ignorance du droit. Ignorance du fait. J'avoue mon ignorance sur ce point. J'étais dans l'ignorance de ce qui se passait. Il se dit quelquefois des Fautes qui marquent une ignorance grossière. Ce livre est plein d'ignorances impardonnables. Prétendre cause d'ignorance signifie, en termes de Procédure, Alléguer son ignorance pour excuse. Afin que nul n'en prétende, n'en puisse prétendre cause d'ignorance. Il signifie aussi, dans le langage familier, Affecter d'ignorer quelque chose.

Littré (1872-1877)

IGNORANCE (i-gno-ran-s') s. f.
  • 1État de celui qui ignore une chose, qui ne la connaît pas. Ceux qui ne se sont pas mis en peine d'acquérir la sagesse, non-seulement sont tombés dans l'ignorance du bien, mais encore…, Sacy, Bible, Sagesse, X, 8. Nous sommes dans une grande ignorance de toutes les affaires publiques, Sévigné, 25 juin 1690. Il [Dieu] connaît la sagesse humaine, toujours courte par quelque endroit ; il l'éclaire, il étend ses vues, et puis il l'abandonne à ses ignorances, Bossuet, Hist. III, 7. J'ai vécu, depuis deux mois, dans une ignorance totale des plaisirs et des sottises de votre grande ville, Voltaire, Lett. d'Argental, oct. 1735. Je ne la propose donc que comme un doute et comme une ignorance, Voltaire, Dict. phil. Feu. Ces nomenclatures [des mots scientifiques] qui sont autant de langues particulières, changent de fond en comble par le progrès des sciences, et n'offriraient souvent aujourd'hui que la date inutile d'une erreur détruite ou d'une ignorance qu'on n'a plus, Villemain, Dict. de l'Acad. franç. Préface.

    Terme de pratique. Prétendre cause d'ignorance, alléguer son ignorance pour excuse.

    Dans le langage familier. Prétendre cause d'ignorance, faire semblant d'ignorer une chose que, de fait, on n'ignore pas.

  • 2Défaut de connaissance, manque de savoir. Un péché qu'il déclare avoir commis par ignorance, Pascal, Prov. 4. Le monde juge bien des choses, car il est dans l'ignorance naturelle, qui est le vrai siège de l'homme ; les sciences ont deux extrémités qui se touchent : la première est la pure ignorance naturelle où se trouvent tous les hommes en naissant ; l'autre extrémité est celle où arrivent les grandes âmes, qui, ayant parcouru tout ce que les hommes peuvent savoir, trouvent qu'ils ne savent rien, et se rencontrent en cette même ignorance d'où ils étaient partis ; mais c'est une ignorance savante qui se connaît, Pascal, Pens. art. III, 18, édit. HAVET. Qu'ont-ils vu ces rares génies [les esprits forts], qu'ont-ils vu plus que les autres ? quelle ignorance est la leur ! et qu'il serait aisé de les confondre… ! Bossuet, Anne de Gonz. Laissez-moi, disait-elle, mon heureuse ignorance, et ne m'ôtez pas le mérite et la tranquillité de ma foi, Fléchier, Dauph. L'ignorance toujours est prête à s'admirer, Boileau, Art p. I. L'ignorance vaut mieux qu'un savoir affecté, Boileau, Ép. IX. Comme l'ignorance est un état paisible et qui ne coûte aucune peine, l'on s'y range en foule, La Bruyère, XII. Ce même peuple [russe] était souverainement fier, plein de mépris pour tout ce qu'il ne connaissait pas : c'est le comble de l'ignorance que d'être orgueilleux, Fontenelle, Czar Pierre. La Moscovie ou Russie était encore [à l'avènement de Pierre 1er] dans une ignorance et dans une grossièreté presque pareilles à celles qui accompagnent toujours les premiers âges des nations, Fontenelle, ib. Tant il faut que la science ait des ménagements pour l'ignorance, qui est son aînée et qu'elle trouve toujours en possession ! Fontenelle, Lahire. Il y a bien des espèces d'ignorance, la pire de toutes est celle des critiques, Voltaire, Dict. phil. Ignorance. L'ignorance est moins éloignée de la vérité que le préjugé, Diderot, Lett. sur les sourds et muets. L'ignorance et l'innocence sont deux choses très différentes et que l'on confond presque toujours, Genlis, Ad. et Théod. t. II, p. 457, dans POUGENS.
  • 3Faute qui marque ignorance. Nous avons ce saint sacrifice, rafraîchissement de nos peines, expiation de nos ignorances et des restes de nos péchés, Bossuet, Mar. Thér. Que le nom de M. de Meaux va être flétri dans les écrits du ministre [Jurieu] ! déjà on ne trouve dans sa dixième lettre que les ignorances de ce prélat, ses vaines déclamations…, Bossuet, 6 avertiss. 1. Que serait-ce donc si j'allais lui faire voir… ses ignorances sur Platon ? Boileau, Réfl. sur Longin, Concl. des neuf premières réflex. Dieu a permis qu'il soit tombé dans des ignorances si grossières qu'elles lui ont attiré la risée de tous les gens de lettres, Boileau, ib.

HISTORIQUE

XIIe s. Les mesfaiz de la meie juvente [de ma jeunesse] e mes ignorances ne remembrer [ne te souviens pas de…], Liber psalm. p. 29.

XIVe s. On ne doit mies trop reprendre Aucun fol, s'on li voit emprendre Par ynnorance aucunne cose, Jean de Condé, p. 169. Sur les petiz [il] fist la restinction [économie], Qui monte à pou ; vez ci large ignorance : Es grans cas chiet la bonne pourvoiance : Plus despent loups que brebis ne oustarde, Deschamps, Adm. de l'hôtel du prince.

XVIe s. L'ignorance qui se sçait, qui se juge et qui se condamne, ce n'est pas une entiere ignorance ; pour l'estre, il fault qu'elle s'ignore soy mesme, Montaigne, II, 230.

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Encyclopédie, 1re édition (1751)

IGNORANCE, s. f. (Métaphysique.) l’ignorance consiste proprement dans la privation de l’idée d’une chose, ou de ce qui sert à former un jugement sur cette chose. Il y en a qui la définissent privation ou négation de science ; mais comme le terme de science, dans son sens précis & philosophique, emporte une connoissance certaine & démontrée, ce seroit donner une définition incomplette de l’ignorance, que de la restreindre au défaut des connoissances certaines. On n’ignore point une infinité de choses qu’on ne sauroit démontrer. La définition que nous donnons dans cet article, d’après M. Wolf, est donc plus exacte. Nous ignorons, ou ce dont nous n’avons point absolument d’idée, ou les choses sur lesquelles nous n’avons pas ce qui est nécessaire pour former un jugement, quoique nous en ayons déja quelque idée. Celui qui n’a jamais vû d’huître, par exemple, est dans l’ignorance du sujet même qui porte ce nom ; mais celui à la vûe duquel une huître se présente en acquiert l’idée, mais il ignore quel jugement il en doit porter, & n’oseroit affirmer que ce soit un mets mangeable, beaucoup moins que ce soit un mets délicieux. Sa propre expérience, ni celle d’autrui, dans la supposition que personne ne l’ait instruit là-dessus, ne lui fournissent point matiere à prononcer. Il peut bien s’imaginer, à la vérité, que l’huître est bonne à manger, mais c’est un soupçon, un jugement hasardé ; rien ne l’assure encore de la possibilité de la chose.

Les causes de notre ignorance procedent donc 1°. du manque de nos idées ; 2°. de ce que nous ne pouvons pas découvrir la connexion qui est entre les idées que nous avons ; 3°. de ce que nous ne réfléchissons pas assez sur nos idées : car si nous considérons en premier lieu que les notions que nous avons par nos facultés n’ont aucune proportion avec les choses mêmes, puisque nous n’avons pas une idée claire & distincte de la substance même qui est le fondement de tout le reste, nous reconnoîtrons aisément combien peu nous pouvons avoir de notions certaines ; & sans parler des corps qui échappent à notre connoissance, à cause de leur éloignement, il y en a une infinité qui nous sont inconnus à cause de leur petitesse. Or, comme ces parties subtiles qui nous sont insensibles, sont parties actives de la matiere, & les premiers matériaux dont elle se sert, & desquels dépendent les secondes qualités & la plûpart des opérations naturelles, nous sommes obligés, par le défaut de leur notion ; de rester dans une ignorance invincible de ce que nous voudrions connoître à leur sujet, nous étant impossible de former aucun jugement certain, n’ayant de ces premiers corpuscules aucune idée précise & distincte.

S’il nous étoit possible de connoître par nos sens ces parties déliées & subtiles, qui sont les parties actives de la matiere, nous distinguerions leurs opérations méchaniques avec autant de facilité qu’en a un horloger pour connoître la raison pour laquelle une montre va ou s’arrête. Nous ne serions point embarassés d’expliquer pourquoi l’argent se dissout dans l’eau-forte, & non point dans l’eau régale ; au contraire de l’or, qui se dissout dans l’eau régale, & non pas dans l’eau-forte. Si nos sens pouvoient être assez aigus pour appercevoir les parties actives de la matiere, nous verrions travailler les parties de l’eau-forte sur celles de l’argent, & cette méchanique nous seroit aussi facile à découvrir, qu’il l’est à l’horloger de savoir comment, & par quel ressort, se fait le mouvement d’une pendule ; mais le défaut de nos sens ne nous laisse que des conjectures, fondées sur des idées qui sont peut-être fausses, & nous ne pouvons être assurés d’aucune chose sur leur sujet, que de ce que nous pouvons en apprendre par un petit nombre d’expériences qui ne réussissent pas toûjours, & dont chacun explique les opérations secrettes à sa fantaisie.

La difficulté que nous avons de trouver la connéxion de nos idées, est la seconde cause de notre ignorance. Il nous est impossible de déduire en aucune maniere les idées des qualités sensibles que nous avons des corps ; il nous est encore impossible de concevoir que la pensée puisse produire le mouvement dans un corps, & que le corps puisse à son tour produire la pensée dans l’esprit. Nous ne pouvons pénétrer comment l’esprit agit sur la matiere, & la matiere sur l’esprit ; la foiblesse de notre entendement ne sauroit trouver la connéxion de ces idées, & le seul secours que nous ayons, est de recourir à un agent tout-puissant & tout sage, qui opere par des moyens que notre foiblesse ne peut pénétrer.

Enfin notre paresse, notre négligence, & notre peu d’attention à réfléchir, sont aussi des causes de notre ignorance. Nous avons souvent des idées complettes, desquelles nous pouvons aisément découvrir la connéxion ; mais faute de suivre ces idées, & de découvrir des idées moyennes qui puissent nous apprendre quelle espece de convenance ou de disconvenance elles ont entr’elles, nous restons dans notre ignorance. Cette derniere ignorance est blâmable, & non pas celle qui commence où finissent nos idées. Elle ne doit avoir rien d’affligeant pour nous, parce que nous devons nous prendre tels que nous sommes, & non pas tels qu’il semble à l’imagination que nous pourrions être. Pourquoi regretterions-nous des connoissances que nous n’avons pû nous procurer, & qui sans doute ne nous sont pas fort nécessaires, puisque nous en sommes privés. J’aimerois autant, a dit un des premiers génies de notre siecle, m’affliger sérieusement de n’avoir pas quatre yeux, quatre piés, & deux aîles.

Ignorance, (Morale.) L’ignorance, en Morale, est distinguée de l’erreur. L’ignorance n’est qu’une privation d’idées ou de connoissance ; mais l’erreur est la non-conformité ou l’opposition de nos idées avec la nature & l’état des choses. Ainsi l’erreur étant le renversement de la vérité, elle lui est beaucoup plus contraire que l’ignorance, qui est comme un milieu entre la vérité & l’erreur. Il faut remarquer que nous ne parlons pas ici de l’ignorance & de l’erreur, simplement pour connoître ce|qu’elles sont en elles-mêmes ; notre principal but est de les envisager comme principes de nos actions. Sur ce pié-là, l’ignorance & l’erreur, quoique naturellement distinctes l’une de l’autre, se trouvent pour l’ordinaire mêlées ensemble & comme confondues, ensorte que ce que l’on dit de l’une, doit également s’appliquer à l’autre. L’ignorance est souvent la cause de l’erreur ; mais jointes ou non, elles suivent les mêmes regles, & produisent le même effet par l’influence qu’elles ont sur nos actions ou nos omissions. Peut-être même que dans l’exacte précision, il n’y a proprement que l’erreur qui puisse être le principe de quelque action, & non la simple ignorance, qui n’étant en elle-même qu’une privation d’idées, ne sauroit rien produire.

L’ignorance & l’erreur sont de plusieurs sortes, & il est nécessaire d’en marquer ici les différences. 1°. L’erreur considérée par rapport à son objet est ou de droit ou de fait. 2°. Par rapport à son origine, l’ignorance est ou volontaire ou involontaire ; l’erreur est vincible ou invincible. 3°. Eu égard à l’influence de l’erreur sur l’action ou sur l’affaire dont il s’agit, elle est essentielle ou accidentelle.

L’erreur est de droit ou de fait, suivant que l’on se trompe, ou sur la disposition d’une loi, ou sur un fait qui n’est pas bien connu. Ce seroit, par exemple, une erreur de droit, si un prince jugeoit que de cela seul qu’un état voisin augmente insensiblement en force & en puissance, il peut légitimement lui déclarer la guerre. Au contraire, l’idée qu’avoit Abimelec de Sara, femme d’Abraham, en la prenant pour une personne libre, étoit une erreur de fait.

L’ignorance dans laquelle on se trouve par sa faute, ou l’erreur contractée par négligence, & dont on se seroit garanti, si l’on eût pris tous les soins dont on étoit capable, est une ignorance volontaire, ou bien c’est une erreur vincible. Ainsi le polithéïsme des Payens étoit une erreur vincible ; car il ne tenoit qu’à eux de faire usage de leur raison pour comprendre qu’il n’y avoit nulle nécessité de supposer plusieurs dieux. Mais l’ignorance est involontaire, & l’erreur est invincible, si elles sont telles que l’on n’ait pû ni s’en garantir, ni s’en relever, même avec tous les soins moralement possibles. C’est ainsi que l’ignorance où étoient les Américains de la religion chrétienne avant qu’ils eussent aucun commerce avec les Européens, étoit une ignorance involontaire & invincible.

Enfin, l’on entend par une erreur essentielle, celle qui a pour objet quelque circonstance nécessaire dans l’affaire dont il s’agit, & qui par cela même a une influence directe sur l’action faite en conséquence, ensorte que sans cette erreur, l’action n’auroit point été faire. C’étoit, par exemple, une erreur essentielle que celle des Troyens, qui, à la prise de leur ville, lançoient des traits sur leurs propres gens, les prenant pour des ennemis, parce qu’ils étoient armés à la greque.

Au contraire, l’erreur accidentelle est celle qui n’a par elle-même nulle liaison nécessaire avec l’affaire dont il s’agit, & qui par conséquent ne sauroit être considérée comme la vraie cause de l’action.

A l’égard des choses faites par erreur ou par ignorance, on peut dire en général que l’on n’est point responsable de ce que l’on fait par une ignorance invincible, quand d’ailleurs elle est involontaire dans son origine & dans sa cause. Si un prince traverse ses états, travesti & incognito, ses sujets ne sont point blâmables de ce qu’ils ne lui rendent pas les honneurs qui lui sont dûs. Mais on imputeroit avec raison une sentence injuste à un juge qui par sa négligence à s’instruire du fait ou du droit, auroit manqué des connoissances nécessaires pour juger avec equité. Au reste, la possibilité de s’instruire, & les soins que l’on doit prendre pour cela, ne s’estiment pas à toute rigueur dans le train ordinaire de la vie ; on considere ce qui se peut ou ne se peut pas moralement, & avec de justes égards à l’état actuel de l’humanité.

L’ignorance ou l’erreur en matiere de lois & de devoirs, passe en général pour volontaire, & n’empêche point l’imputation des actions ou des omissions qui en sont les suites. Mais il peut y avoir des cas particuliers, dans lesquels la nature de la chose qui se trouve par elle-même d’une discussion difficile, jointe au caractere & à l’état de la personne, dont les facultés naturellement bornées ont encore manqué de culture par un défaut d’éducation, rendent l’erreur insurmontable, & par conséquent digne d’excuse. C’est à la prudence du législateur à peser ces circonstances, & à modifier l’imputation sur ce pié-là.

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Étymologie de « ignorance »

Provenç. ignoransa, ignorantia ; esp. ignorancia ; ital. ignoranzia ; du lat. ignorantia, de ignorare, ignorer. Palsgrave, p. 63, au XVIe siècle, dit qu'on prononce inorance.

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Du latin ignorantia, de ignorare (« ignorer »).
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Phonétique du mot « ignorance »

Mot Phonétique (Alphabet Phonétique International) Prononciation
ignorance iɲɔrɑ̃s

Fréquence d'apparition du mot « ignorance » dans le journal Le Monde

Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.

Évolution historique de l’usage du mot « ignorance »

Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.

Citations contenant le mot « ignorance »

  • Divertissement. Les hommes n'ayant pu guérir la mort, la misère, l'ignorance, ils se sont avisés, pour se rendre heureux, de n'y point penser.
    Blaise Pascal — Pensées, 168 Pensées
  • Mais le vice n'a point pour mère la science, Et la vertu n'est pas fille de l'ignorance.
    Théodore Agrippa d'Aubigné — Les Tragiques
  • La connaissance conduit à l'unité comme l'ignorance mène à la diversité.
    Gadadhar Chatterji ou Gadadhar Chattopadhyaya, dit Ramakrishna — Entretiens
  • Il n'y a rien de bon ni de mauvais sauf ces deux choses : la sagesse qui est un bien et l'ignorance qui est un mal.
    Platon — Euthydème, 281e (traduction Méridier)
  • Ô que c'est un doux et mol chevet*, et sain, que l'ignorance et l'incuriosité, à reposer une tête bien faite !
    Michel Eyquem de Montaigne — Essais, III, 18
  • La foi repose toujours sur l’ignorance.
    Jérôme Touzalin — Le Passager clandestin
  • L'illusion c'est l'ignorance.
    Anonyme
  • L'ignorance et la superstition ont toujours un rapport étroit et même mathématique entre elles.
    James Fenimore Cooper — Jack Tier, 13
  • Toute science crée une nouvelle ignorance.
    Henri Michaux — Plume, postface
  • Le peu que je sais, c'est à mon ignorance que je le dois.
    Sacha Guitry — Toutes Réflexions faites, Éditions de l'Élan
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Traductions du mot « ignorance »

Langue Traduction
Anglais ignoring
Espagnol postergación
Italien ignorando
Allemand ignorieren
Chinois 忽略
Arabe تجاهل
Portugais ignorando
Russe игнорирование
Japonais 無視する
Basque jaramonik
Corse ignurando
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Synonymes de « ignorance »

Source : synonymes de ignorance sur lebonsynonyme.fr

Antonymes de « ignorance »

Combien de points fait le mot ignorance au Scrabble ?

Nombre de points du mot ignorance au scrabble : 12 points

Ignorance

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