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Aide

Variantes Singulier Pluriel
Féminin aide aides

Définitions de « aide »

Trésor de la Langue Française informatisé

AIDE1, subst. fém.

I.− Action d'aider quelqu'un, concours que l'on prête, soutien moral ou secours matériel que l'on apporte (cf. aider I A 1).
A.− Gén. au sing. :
1. Les violences du fisc envers les misérables sont rares, les remises d'impôts plus fréquentes, les secours plus nombreux. Le roi augmente tous les fonds destinés à créer des ateliers de charité dans les campagnes ou à venir en aide aux indigents, et souvent il en établit de nouveaux. Je trouve plus de 80 000 livres distribués par l'État de cette manière dans la seule généralité de la Haute Guyenne en 1779... A. de Tocqueville, L'Ancien Régime et la Révolution,1856, p. 273.
2. ... après avoir, pour ma part, pleuré dans un coin une bonne demi-heure, je me résignai et commençai, d'une voix lamentable, à solliciter de nouveau les aumônes des passants. Il ne manquait pas de gens charitables, et tout le monde sait que, grâces soient rendues au Dieu tout-puissant! il y a dans l'Islam grande bonne volonté à venir en aide aux malheureux. Les femmes, surtout, se pressaient en grand nombre autour de nous... J.-A. de Gobineau, Nouvelles asiatiques,La Guerre des turcomans, 1876, p. 230.
3. ... il acceptait de laisser l'entretien de son foyer à la charge de son fils, mais il exigeait, avec des grâces de grand seigneur, qu'on lui remît le chiffre exact des sommes versées; et il ne manquait pas une occasion d'en témoigner sa reconnaissance à Daniel. Il affectait d'ailleurs de considérer cette aide pécuniaire comme une avance, à lui consentie par son fils, et qu'il rembourserait dès que possible. R. Martin du Gard, Les Thibault,L'Été 1914, 1936, p. 186.
4. − Si! ma petite Simone, vous êtes envers moi d'une dureté, d'une injustice... − Je vous rappelle simplement une parole, une autre parole que vous m'avez donnée, à moi. « Notre vie privée ne regarde que nous. Portons notre fardeau côte à côte, mais n'en échangeons rien... », je crois encore vous entendre. Il est vrai qu'alors c'était moi qui me sentais tomber : je cherchais une aide, un appui, une main fraternelle... G. Bernanos, Un Mauvais rêve,1948, p. 917.
5. Pour reprendre pied à Paris, Copeau avait besoin d'aide. Il savait pouvoir compter sur Jean Schlumberger, sur sa femme et moi. Nous nous sommes laissés réquisitionner avec entrain, et l'avons assisté de notre mieux. R. Martin du Gard, Souvenirs autobiographiques et littéraires,1955, p. LXXXI.
Rem. 1. Syntagmes fréq. apporter, chercher une aide; appeler à l'aide, offrir son aide; avoir besoin d'aide; venir en aide à qqn; demander, refuser l'aide de qqn. 2. Syntagmes propres au monde féod., vieillis en dehors des ouvrages d'hist. accorder aide et protection; prêter aide et secours, aide et assistance; porter aide et appui :
6. ... le duc de Bourbon s'adressa à tous les plus grands seigneurs de la famille royale et du royaume pour porter plainte du comte de Savoie, et demander aide et protection. Nul prince n'était plus aimé. Il y eut grand empressement en sa faveur. Des secours lui furent donnés. Son fils, le comte de Clermont, se trouva à la tête d'une forte armée, ... P. de Barante, Hist. des ducs de Bourgogne,t. 3, 1821-1824, p. 139.
7. À vous donc, roi de France, Son frère par le sang, comme par l'alliance, Moi, venu sur son ordre et parlant en son nom, J'expose ici les faits pour en avoir raison. Je me plains qu'au mépris de la foi mutuelle, Vous avez des cantons embrassé la querelle. Prêtant aide et secours à leurs déloyautés, Vous les protégez, sire; et quand ces révoltés Nous jettent fièrement le gage des batailles, Vous recevez leurs chefs, présens dans ces murailles. C. Delavigne, Louis XI,1832, II, 11, p. 73.
B.− Au plur., littér. Formes concrètes de l'aide :
8. ... la liberté humaine a donc besoin d'être protégée : voilà le grand mot. « La condition de la liberté humaine étant telle, il lui fallait une protection; il lui fallait des aides et des secours capables de diriger tous ses mouvements vers le bien et de les détourner du mal : sans cela le libre arbitre eût été pour l'homme une chose très nuisible. » J. Maritain, Primauté du spirituel,1927, pp. 212-213.
C.− Loc. diverses.
1. Loc. prépositives. Avec l'aide de (qqn); sans l'aide de (qqn ou qqc.); avec l'aide de Dieu; sans l'aide de personne :
9. Samedi 6 juin. Chez Edmond Rothschild. Vraiment, c'est dans ces antres de la richesse que l'on touche le néant auquel arrive le capital, même avec l'aide des conseilleurs que donne l'argent. C'est là qu'il vient à de pauvres diables comme moi l'orgueil de ce qu'ils ont fait avec du goût, du temps, des privations. E. et J. de Goncourt, Journal,juin 1874, p. 981.
10. Mourlan (...), avait fondé un bulletin de combat, tiré à la polycopie, et qu'on se passait, alors, chaque semaine, de main en main. Par la suite l'Étendard était devenu un petit organe révolutionnaire, que Mourlan continuait à diriger, avec l'aide de quelques collaborateurs bénévoles. R. Martin du Gard, Les Thibault,L'Été 1914, 1936, p. 202.
À l'aide de (qqn ou qqc.). En se servant de, au moyen de, grâce à. À l'aide de la raison, d'un dictionnaire, d'une échelle.
2. Loc. exclam., littér. À l'aide! Au secours!
Vx. Dieu vous soit en aide! Se disait lorsque quelqu'un éternuait; équivalent moderne : À vos souhaits!
3. Loc. proverbiales. Bon droit a besoin d'aide. Un peu d'aide fait grand bien.
II.− Emplois techn.
A.− Sing. Service d'aide ou mesures prises pour venir en aide.
1. ARM. Aide technique (service de l'arm.). Service de coopération technique avec les départements et territoires d'outre-mer qui représente une forme particulière du service national actif et auquel on affecte des éléments volontaires et qualifiés du contingent.
2. ASTRONAUT. Aide au sol. Assistance technique fournie aux appareils en vol par le personnel et le matériel terrestres :
11. Du point de vue de la sécurité du vol, la démonstration faite avec une femme dans l'un des véhicules a montré que la technique avait mis au point des méthodes de pilotage et d'aide au sol excellentes. Le Parisien,20 juin 1963, p. 2, col. 7 (Guilb. Astronaut. 1967, p. 206).
3. ÉCON. POL. Aide conditionnelle. ,,Système employé par les États-Unis dans le plan Marshall (...), qui prévoyait l'octroi d'allocations à certains pays en y mettant la condition que ces derniers les transfèrent à leurs débiteurs, en les libellant dans leurs propres devises. Ce mécanisme permettait à ces débiteurs, qui en fait étaient leurs clients, de payer des achats que sans cela ils auraient dû interrompre.`` (Baudhuin 1968).
Aide au développement. Assistance directe en nature, commerciale, technique et financière fournie par les pays développés à ceux qui le sont moins. Le Comité d'aide au développement (C.A.D.) comprend quinze pays.
Aide à l'exportation. ,,Ensemble de mesures destinées à faciliter et à stimuler les exportations. Citons : mesures d'ordre économique, agissant sur l'économie générale du pays (ex. mesures monétaires). Mesures agissant directement ou indirectement sur les prix à l'exportation (ex. mesures fiscales, exonérations, primes). Facilités diverses : information, financement, assurance, libération de produits, etc.`` (Math. 1967).
4. SERV. SOC. Aide aux mères (cf. aide2ex. 4).Aide sociale. Nom donné en 1953 à l'ensemble des œuvres d'assistance et de bienfaisance régies par les collectivités publiques (aide sociale aux personnes âgées; aide sociale aux infirmes, aveugles et grands infirmes; aide médicale; aide sociale aux familles dont les ressources sont insuffisantes; aide sociale pour le logement et l'hébergement) :
12. Tout Français malade, privé de ressources suffisantes peut recevoir, soit à domicile, soit dans un établissement hospitalier et à la charge totale ou partielle de l'aide médicale, les soins que nécessite son état. Code de la famille et de l'aide sociale, décret no56-149, 24 janv. 1956, art. 179, p. 59.
Aide sociale à l'enfance. À l'échelon départemental, service public particulier responsable de la protection de l'enfance :
13. Les services d'aide sociale à l'enfance ont pour mission : 1ode recueillir, élever les enfants abandonnés (...) dans les meilleures conditions. 2otraiter de la même manière les enfants recueillis temporairement. 3osecourir efficacement les mères délaissées. 4osurveiller les établissements privés d'aide à l'enfance. G. Godeau, Associations nationales des communautés d'enfants,Journées d'études, 1956, p. 41.
B.− Sing. ou plur. Chose qui aide.
1. ADMIN. ECCL., région. Chapelle qui sert de succursale à l'église paroissiale :
14. L'aspect et la dimension des paroisses varient beaucoup. Certaines paroisses urbaines s'étendent loi au delà des faubourgs, des paroisses rurales ont dans leur ressort des villes de développement récent. Il en est de très peu étendues et d'autres fort spacieuses, composées de plus de vingt villages ou hameaux assez éloignés. Il y en avait en Bretagne de cinq grandes lieues de long sur quatre, constituant un vrai pays particulier, dont on parlait comme d'une province (...). Pour cette raison et la commodité du peuple, certaines paroisses ont une ou plusieurs églises succursales (angl. vicarhedge, vicariat) desservies par un vicaire dépendant du curé, qui sont appelées, suivant les pays, secours, aide, fillette, annexe, vicairerie, trève... Dainv.1964.
2. AVIAT., MAR., au plur. Aides à la (ou de) navigation. Les appareils (radioélectriques en particulier) et les installations qui permettent, à bord ou au sol, de situer l'avion ou le navire et de faciliter sa navigation.
3. BÂT., souvent au plur. Petites pièces qui servent de dégagement aux grandes.
4. DR. ANC., surtout au plur. Les aides. D'une façon générale, assistance, sous forme de prestations pécuniaires, prêtée par les sujets à leur souverain pour subvenir à ses besoins et aux charges de l'État.
Rem. Le mot aides a désigné des choses sensiblement différentes au cours de l'hist. À l'orig. il désignait le serv. milit. que le vassal devait à son seigneur (aide). Or il était possible au vassal de se racheter de ce serv. en versant une certaine somme et c'est prob. pourquoi le mot aides a finalement désigné toutes les subventions que les seigneurs exigeaient de leurs vassaux, puis des impôts que les rois levaient en France. Il y a en effet lieu de distinguer princ. 1. Sous le régime féod., les aides seigneuriales : subsides de caractère temporaire et extraordinaire versés par le vassal au seigneur, perçus par voie de taille ou taxe directe, le plus souvent dans quatre cas fixés par la coutume (aides coutumières) : mariage de la fille aînée du seigneur; adoubement du fils aîné; départ en croisade; paiement de la rançon permettant la libération du seigneur fait prisonnier. Des aides pouvaient également être offertes dans des circonstances exceptionnelles (aides libres et gracieuses). Les évêques levaient eux aussi des aides sur leurs diocésains pour subvenir aux dépenses extraordinaires. 2. Sous l'Anc. régime, les aides royales : impôts publ., permanents et indir. perçus par le roi sur les biens de consommation et les marchandises. À la fin du xviiies., le terme ne s'applique plus qu'aux impôts levés sur les boissons. En 1790, l'Ass. nat. abolit les aides qui reparaîtront plus tard sous d'autres désignations. (Équivalent mod. contributions indir.) :
15. On gaspillait quelque peu les lourds trésors amassés, si péniblement, par l'économe Charles V. Si les finances diminuaient, l'on augmentait les dîmes, tailles, corvées, aides, subsides, séquestres, maltôtes et gabelles jusqu'à merci. Ph.-A.-M. de Villiers de L'Isle-Adam, Contes cruels, La Reine Ysabeau, 1883, p. 260.
Cour des aides. Ancienne cour instituée sur l'initiative des États généraux de 1355, érigée en cour souveraine au xvesiècle pour trancher le contentieux en matière d'impôts, pour juger en dernier ressort et entre toutes personnes de tous procès tant civils que criminels au sujet des aides, gabelles, tailles et autres impositions. Elle fut supprimée en 1790 ainsi que toutes les autres institutions judiciaires de l'Ancien régime. Les attributions des anciennes cours des aides sont aujourd'hui dévolues au Conseil d'État sous le rapport administratif et aux tribunaux ordinaires sous le rapport civil correctionnel et criminel :
16. M. Étienne Pascal, fils de Martin Pascal, trésorier de France, et père de l'illustre Blaise, venant jeune dans la capitale pour y faire son droit, avait été recommandé au père de M. D'Andilly et du grand docteur. À son retour à Clermont, il acheta une charge d'élu, et devint ensuite second président de la Cour des Aides. Ch.-A. Sainte-Beuve, Port-Royal,t. 2, 1842, p. 454.
Loc. fam., vx. Aller à la cour des aides. Aller aux emprunts; se décharger d'une partie de son travail sur quelqu'un d'autre; se dit aussi à propos d'une femme légère.
5. HORT. Sarment qui soutient un cep de vigne.
6. MAN., au plur. Les aides. Moyens par lesquels le cavalier agit sur son cheval et le dirige. On distingue les aides supérieures (action des mains sur les rênes, le mors, ...); les aides inférieures (pression des jambes, des éperons, ...); les aides accessoires ou supplémentaires (appel de la langue, cravache, ...).
Étymol. ET HIST. I.− 842 aiudha « action de porter secours » (Serm. de Strasb., Bartsch, Chrest., 3eéd., col. 3 ds Gdf. : Si salvarai eo cist meon fradre Karlo, et in aiudha et in cadhuna cosa); xies. ajude (Alexis, éd. Paris et Pannier, 107 e : Quer par cestui avrons nos bone ajude); ca 1100 aiude (Roland, éd. Bédier, 1336 : De Mahumet ja n'i avrez aiude); déb. xiies. aiue (Psautier Oxford, éd. Michel, XXI ds Gdf. : Ne esluiegneras ta aiue de mei). II.− 1160-1174 aïe, dr. médiév. « service dû au seigneur par les habitants de la seigneurie, corvée » (Wace, Rou, éd. Andresen, III, 840 ds H.-E. Keller, Étude descriptive sur le vocab. de Wace, Paris, 1953, p. 386 : Tote jur sunt lur bestes prises Pur aïes e pur servisces); 1174 aïe al vescunte « aide au vicomte » exprime une réalité jur. angl. (G. de Pont-Ste-Maxence, Vie de St Thomas, éd. Walberg, 754 : Car en Engletere a une custume mise : Que l'« aïe al vescunte » est par les cuntez prise); 1310 dr. médiév. aide « redevance exigible par le seigneur de ses vassaux aux quatre cas [rançon du seigneur, mariage de sa fille, départ pour la croisade, armement de son fils chevalier] » (Cour des Comptes de Paris; registre angevin, fo60 ds Du Cange s.v. auxilium : Tailles ne sont mie Aydes [...] car tailles sont levées par cas de necessité, et de volenté de Prince. Mais celles Aydes nul ne puet lever, si ce n'est û cas pour quoy elles sont deuës), devenu terme hist. avec la fin de l'Ancien régime. Déverbal de l'a. fr. aïer, aidier (aider*), dont il reflète les différentes formes : aiudha (avec -d- fricatif rendu par -dh-), 842, ajude xies., aiude ca 1100 d'apr. un inf. refait sur aiud(e) xes. (< lat. adjutat); aiue début xiies. d'apr. l'inf. aiuer refait sur aiue ca 1100 (< lat. adjutat); aïe 1130-1140 (aide2*) d'apr. l'inf. aïer refait sur aïe ca 1100 issu de aieu (< lat. adjutat) par délabialisation du ü accentué sous l'action du y précédent, lequel s'est ensuite fondu avec i; aide 1268-1271 d'apr. aidier (aider) xies. n'est pas ordinairement exprimé en lat. médiév. par adjutorium mais par auxilium, voir Du Cange et aussi Nierm. t. 1 1954-58, s.v. auxilium.
BBG. − Bar 1960. − Barr. 1967. − Baudhuin 1968. − Bél. 1957. − Blanche 1857. − Boiss.8. − Bonnaire 1835. − Bouillet 1859. − Bruant 1901. − Brüch (J.). Etymologisches. Z. rom. Philol. 1925, t. 45, pp. 79-80. − Canada 1930. − Cham. 1969. − Dainv. 1964. − Daire 1759. − Dup. 1961. − Fér. 1768. − Guizot 1864. − Lacr. 1963. − Laf. 1878. − Lafon 1963. − Lav. Diffic. 1846. − Le Clère 1960. − Lemeunier 1969. − Le Roux 1752. − Lep. 1948. − Littré-Robin 1865. − Math. 1967. − Noter-Léc. 1912. − Prév. 1755. − Romeuf t. 1 1956. − Sommer 1882. − St-Edme t. 1 1824. − Thomas 1956.

AIDE2, subst.

A.− Personne qui assiste, seconde ou supplée quelqu'un dans un travail, une fonction, et qui lui est le plus souvent subordonnée :
1. Le service du four [locomobile] exige un personnel de quatre hommes, le chef ou brigadier, deux pétrisseurs et un aide ou servant. L. Ser, Traité de physique industrielle,t. 2, 1890, p. 2.
MAR., subst. masc. Aide. ,,(...) Fonctions d'un officier marinier, de canonnage, timonerie, charpentage, calfatage, voilerie, sous le maître et le second maître de chacun de ces états; (...).`` (Will. 1831).
B.− Emplois techn. Syntagmes usuels :
1. Aide + adj. :
2. L'aide familiale rurale est une travailleuse familiale spécialisée en milieu rural et venant en aide aux familles rurales surchargées en cas de naissance ou de maladies, pour aider ou remplacer dans ses tâches ménagères la mère de famille, au sein de la famille. J.-A. Néret, Emplois et travaux féminins,1956, p. 52.
3. Un certificat d'aptitude aux fonctions d'aide soignante a été institué par l'arrêté du 25-1-56, J. O. 25-1-56. Lafon1963.
2. Aide + à + subst.
[Le subst. est le n. d'une machine] Aide aux barattes; aide aux mixers; aide aux presses trempeuses... (cf. Mét. 1955).
Aide. Personne employée par le service de l'aide aux mères :
4. Aide aux mères. Service ayant pour but de mettre une travailleuse familiale à la disposition de toute mère de famille, sans distinction du nombre d'enfants, du milieu social, des opinions ou des ressources, en cas de naissance, maladie, surmenage. L'aide, avec la mère, ou à sa place, si sa santé l'exige, soigne les enfants et assure les travaux habituels de cette dernière au foyer. Lafon1963.
3. Aide + de + subst. (n. du domaine prof.).Aide de cuisine.
MILIT. Aide de camp. Officier attaché au service d'un chef militaire, chargé en particulier d'assurer la transmission de ses ordres et de veiller à leur exécution. (On dit auj. officier d'ordonnance) :
5. Des bateaux à vapeur (...) allaient et venaient portant des ordres d'une division à l'autre, comme des sirènes ou comme les aides de camp de l'amiral. F.-R. de Chateaubriand, Mémoires d'Outre-Tombe, t. 3, 1848, p. 578.
6. Les généraux de brigade ont deux aides de camp, savoir : un capitaine et un lieutenant; les généraux de division, trois : un chef d'escadron et deux capitaines; les maréchaux de France, quatre : un colonel, un chef d'escadron, et deux capitaines. Les souverains attachent aussi à leur personne un certain nombre d'aides de camp, et en accordent un nombre plus limité aux membres de leur famille. Bouillet1859.
HIST. Aide des cérémonies. Officier qui, à la cour de France, secondait ou suppléait le grand maître des cérémonies.
4. Sous-aide. Personne subordonnée à l'aide dans l'exercice de la même fonction ou du même travail.
Prononc. : [εd]. Passy 1914 note pour [ε] ouvert une durée mi-longue, Barbeau-Rodhe 1930 une durée longue. Harrap's 1963 indique, entre parenthèses, la possibilité d'une durée longue. − Rem. Land. 1834 et Littré notent [ε:] ouvert long. Littré fait par ailleurs la rem. suiv. : ,,À Paris, dans le peuple on dit souvent aïde. On prononçait ainsi dans le xviesiècle...``
Étymol. ET HIST. − 1130-1140 aie, subst. fém. « personne qui aide » (Wace, Conception de Nostre Dame, éd. Ashford, 584 ds H.-E. Keller, Étude descriptive sur le vocab. de Wace, Paris, 1953, p. 354b: Toz les. xv. degrez monta, Sanz conduit e sanz compaignie, Sanz meneor et sanz aïe); fin xiies. aieue, id. « id. » (S. Bernard, Sermons, ms., p. 186, Ste Palaye ds Gdf. : Il porat avoir tantes aiues, tant compaignons cum il averat); 1268-1271 aide, subst. masc. (E. Boileau, Livre des mestiers, le part., I, 48 ds Gdf. Compl. : Li valles des talemeliers ou li aide). Déverbal de l'a. fr. aïer, aidier, voir aide1.
STAT. − Fréq. abs. litt. : 3 871. Fréq. rel. litt. : xixes. : a) 5 576, b) 5 882; xxes. : a) 4 855, b) 5 628.
BBG. − Bailly (R.) 1969 [1946]. − Bar 1960. − Barr. 1967. − Bénac 1956. − Boiss.8. − Bouillet 1859. − Bruant 1901. − Chabat t. 1 1875. − Dainv. 1964. − Fér. 1768. − Giraud 1956, p. 49. − Guilb. Astronaut. 1967. − Jossier 1881. − Lafon 1963. − Le Clère 1960. − Mét. 1955. − Nysten 1814-20. − Prév. 1755. − Thomas 1956. − Tournemille (J.). Au jardin des locutions françaises. Vie Lang. 1967, no182, pp. 291-292. − Will. 1831.

Wiktionnaire

Nom commun - ancien français

aide \Prononciation ?\ féminin

  1. Variante de aiue.
    • Par l’aide Deu nostre Seignur — (Secré des secrez, ms. 25407 de la BnF, f. 174r., 1re colonne)

Nom commun 2 - français

aide \ɛd\ masculin et féminin identiques

  1. Personne qui est auprès de quelqu’un pour travailler ou servir conjointement avec lui et sous sa responsabilité.
    • Le coq, ses aides et les hommes affectés au service des cuisines, porteront constamment la vareuse et le pantalon de fatigue ; […]. — (Joseph Grégoire Casy, Organisation du personnel d'un vaisseau, Paris : Carilian-Goeury & Vr Dalmont, 1840, p.227)
    • Dès sa première communion, gagé par l'un ou par l'autre, gardeur de chèvre, ou de vaches, aide-berger, sarcleur de betteraves, bûcheron à l'occasion, il était sans l'avoir appris devenu habile […]. — (Jean Rogissart, Hurtebise aux griottes, L’Amitié par le livre, Blainville-sur-Mer, 1954, p. 18)

Nom commun 1 - français

aide \ɛd\ féminin

  1. Action d’apporter son soutien physiquement, verbalement, financièrement ou de tout autre manière.
    • Notons que le terme association a été très mal choisi. Il n'implique pas que les plantes se prêtent une aide quelconque. En général, elles sont concurrentes. — (Henri Gaussen, Géographie des Plantes, Armand Colin, 1933, p.114)
    • J’ai besoin de votre aide.
    • Venir en aide aux malheureux.
    • Apporter une aide secourable.
  2. À la fois la personne dont on reçoit du secours et le soutien que l’on en tire.
    • La foi seule est ma force et mon aide.
    • Votre protection est sa seule aide.
  3. Secours que procurent certaines choses.
    • On a fait de grandes découvertes à l’aide du télescope.
    • Il n’aurait pas réussi sans l’aide de telle machine.
  4. (Administration, Catholicisme) (Désuet) Église ou chapelle qui sert de succursale à une église paroissiale dont les habitants sont trop éloignés.
    • Sainte-Marguerite, dans le faubourg Saint-Antoine, était une aide de la paroisse de Saint-Paul.
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Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition (1932-1935)

AIDE. n. f.
Action d'aider. Aide prompte. Aide assurée. Il faut tout attendre de l'aide de Dieu. Mon Dieu, venez à mon aide. Donner aide et protection. Prêter aide et assistance. Aide aux familles nombreuses, à la recherche scientifique. Demander, implorer de l'aide. Crier à l'aide. Appeler à son aide. Invoquer l'aide de quelqu'un. Dieu vous soit en aide! Elliptiq., À l'aide! Venez à mon secours. À l'aide! on m'assassine! Prov., Un peu d'aide fait grand bien, et Bon droit a besoin d'aide. On disait autrefois, après avoir fait une promesse solennelle, après avoir prononcé un serment, Ainsi Dieu me soit en aide! Que Dieu m'accorde son aide, autant que je tiendrai ma promesse, que je serai fidèle à mon serment.

AIDE se dit aussi du Secours, de l'avantage que procurent certaines choses. On a fait de grandes découvertes à l'aide du télescope, du microscope. Il n'est pas réussi sans l'aide de telle machine. Il se dit encore tant de Celui dont on reçoit du secours que de la Chose dont on en tire. Dieu seul est ma force et mon aide. Votre protection est toute son aide, tout son secours. En termes d'Administration diocésaine, il se disait d'une Église, d'une chapelle qui servait de succursale à une église paroissiale dont les habitants étaient trop éloignés, Sainte-Marguerite, dans le faubourg Saint-Antoine, était une aide de la paroisse de Saint-Paul.

AIDES, au pluriel, se disait de Certains impôts levés sur les denrées et marchandises qui se vendaient et se transportaient dans toute l'étendue du royaume. Les fermiers des aides. Les aides rapportaient tant. Il était employé dans les aides. Cour des Aides, Cour souveraine dans laquelle les affaires contentieuses, relatives à tous les genres de contributions et d'impôts, étaient jugées en dernier ressort. Premier président de la Cour des Aides. Conseiller à la Cour des Aides.

AIDE, en termes de Manège, se dit, surtout au pluriel, de Tous les moyens que le cavalier emploie pour bien manier un cheval, et plus particulièrement des Mains et des jambes dans leur action sur le cheval. Les aides de la voix, de la langue. Les aides de la main. Les aides du genou, des jambes. Les aides des talons, de l'éperon. Ce cheval connaît les aides, répond aux aides, est sensible aux aides, est confirmé dans les aides. Donner les aides extrêmement fines, Manier le cheval à propos et lui faire marquer avec beaucoup de justesse ses temps et ses mouvements. On dit aussi qu'Un cheval a les aides fines lorsqu'il est très sensible aux aides.

AIDES, en termes d'Architecture, se dit des Petites pièces ménagées près des grandes pièces d'apparat ou de service qui ont besoin de dégagement.

AIDE, n. des deux genres, se dit aussi des Personnes qui sont auprès de quelqu'un pour travailler ou servir conjointement avec lui et sous lui. J'ai besoin d'un aide. L'aide ou les aides d'un chirurgien. Cette sage-femme est l'une de ses aides. Aide des cérémonies, Officier dont la fonction était de servir sous le grand maître des cérémonies. Aides de cuisine, aides d'office, Gens qui servent sous un chef de cuisine ou d'office. Aide-maçon, Manœuvre qui sert et aide le maçon, qui bat et gâche le plâtre et qui apporte les matériaux. On disait autrefois Aide à maçon. Aide de camp, Officier attaché particulièrement à un chef militaire, à un général. Aide de camp du Roi. Les aides de camp du général. Aide-major, Officier qui servait avec le major, sous son autorité, et le remplaçait dans toutes ses fonctions en son absence. Aide-major des gardes. L'aide-major d'une place de guerre. Aide-chirurgien, ou Aide-major, Chirurgien adjoint au chirurgien-major d'un régiment. Sous-aide, Celui qui est subordonné à l'aide dans les mêmes fonctions.

Littré (1872-1877)

AIDE (ê-d') s. f.
  • 1Secours, protection. Demander de l'aide à quelqu'un. Leur aide nous fut très utile. Il recourra, dans le besoin, à notre aide. Ils appelèrent le temps à leur aide. Il fit cela avec l'aide de ses amis. Vous êtes toute son aide. Il n'a pas eu d'autre aide que les livres qui étaient sous sa main. Pompée a besoin d'aide, il vient chercher la votre, Corneille, Pomp. I, 1. Tu t'es vengé sans aide et tu veux m'en donner, Corneille, ib. III, 4. Et puisqu'il faut en faire une aide à ma faiblesse, Corneille, Rodog. II, 2. Ce monsieur, son pédant à son aide réclame, Régnier, Sat. x. Reposez-vous : usez du peu que nous avons ; L'aide des dieux a fait que nous le conservons, La Fontaine, Phil. et Bau.
  • 2Donner aide, assister. … je puis vous donner aide En ce besoin, La Fontaine, Fais.
  • 3Être, venir en aide, seconder, secourir.

    Dieu vous soit en aide ! locution dont on se sert quand quelqu'un éternue. Toute ma conversation se passe à dire grand merci à ceux qui me disent : Dieu vous soit en aide, Guez de Balzac, Lett. 42, liv. VII. D'un Dieu vous soit en aide alors qu'on éternue, Molière, Sganar. 2.

    Ainsi Dieu me soit en aide, espèce de serment pour affirmer solennellement une chose. Je le ferai, ainsi Dieu me soit en aide.

  • 4À l'aide ! loc. adv. ellipt. venez au secours, à l'aide. Aïe ! aïe ! à l'aide ! au meurtre ! au secours ! on m'assomme ! Molière, L'Étour. II, 9.
  • 5À l'aide de, loc. prépos. Par le moyen de. À l'aide d'un temps favorable il débarqua dans l'île. À l'aide de cette erreur. Que tu sais bien, Racine, à l'aide d'un acteur, Émouvoir, étonner, ravir un spectateur ! Boileau, Ép. VII.
  • 6Église, chapelle, succursale d'une église paroissiale dont les habitants sont trop éloignés. Sainte Marguerite était une des aides de la paroisse Saint-Paul.
  • 7 S. f. plur. Se disait des subsides, des levées de deniers qui se faisaient sur le peuple, pour aider à soutenir les dépenses de l'État. Octroi des aides, fermier des aides. Les aides montent à tant. Les contributions indirectes ont remplacé les aides. Il me fit entendre qu'il cachait son vin à cause des aides, Rousseau, Conf. IV. Entrerai-je dans le huitième denier ou dans les aides ? La Bruyère, 14.

    Cour des aides, compagnie supérieure, qui jugeait des affaires concernant ces sortes de subsides. Président, conseiller à la cour des aides. Le président Amelot fut désavoué publiquement par la cour des aides, Retz, IV, 133.

    Il se disait aussi du lieu où cette compagnie s'assemblait. Vous le trouverez à la cour des aides.

    Au figuré et par plaisanterie, aller à la cour des aides, aller aux emprunts, faire faire une partie de son travail par un autre.

  • 8 En termes de manége, aide s'entend des moyens par lesquels le cavalier agit sur son cheval. Les aides supérieures sont celles des mains ; elles agissent par l'intermédiaire des rênes. Les aides inférieures sont celles des jambes ; elles agissent par les cuisses, les jarrets, le gras des jambes, l'éperon et l'étrier. Le cavalier a les aides fines quand il les emploie avec méthode et précision. Le cheval a les aides fines lorsqu'il est très sensible aux aides. On le dit quelquefois au singulier : Le cheval sans aucune aide… Donner les aides extrêmement fines, bien manier un cheval.

PROVERBES

Un peu d'aide fait grand bien.

Bon droit a besoin d'aide, c'est-à-dire quelque évident que soit un droit, il est bon de le faire appuyer.

SYNONYME

AIDE, ASSISTANCE, SECOURS. Aide est le terme le plus général : on aide quelqu'un quand on lui rend un service dont il a besoin ; il ne peut faire une chose, il n'est pas assez fort ; on lui vient en aide. On lui vient en aide encore par de l'argent. Secours est plus particulier ; il indique non pas seulement que la personne a besoin de quelque chose, mais qu'elle est précisément dans un péril, dans une situation pénible, embarrassée. Celui qu'on aide fait quelque chose qu'il ne peut terminer seul ; celui qu'on secourt a besoin qu'on le tire de gêne, d'embarras, de péril. Assistance se rapproche beaucoup d'aide, sauf en un point, c'est que assistance rappelle à l'esprit son étymologie qui est assister, être présent à, être auprès de ; cela limite beaucoup l'emploi de ce mot. À plus forte raison faut-il écarter de la synonymie appui, que quelques-uns font entrer ici : appui a toujours avec lui son sens étymologique qui indique en quelles circonstances on peut le préférer à aide, à secours, à assistance.

HISTORIQUE

IXe s. E in adjudha, Serment.

XIe s. De Mahomet jà n'i aurez aiude, Ch. de Rol. CII. Chevauche, reis, besoin [nous] avons d'aïe, ib. CXXIV.

XIIe s. Dex me soit en aïe…, Ronc. p. 28. Mais comandez qu'il ait aïue grant, ib. p. 35. Tres dout [je crains fort] qu'il faillit d'aïe [qu'il manquât à secourir] Au roi où il fut alés, Hues de la Ferté, Romancero, p. 126. Car bien doit losangier qui mestier [besoin] a d'aïe…, Sax. VII. Nos forces, nos aïes [nous] lui metons en defois [refus], ib. XVIII. Si me feront aïde, se Deu plait, bonement, ib. XX.

XIIIe s. À l'aide de Dieu sa voie [elle] a rassenée [reprise], Berte, XLVI. Bien a Diex et sa mere bui esté en m'aïue, ib. LII. Là [elle] remest [demeure] toute seule, Diex lui soit en aïe, ib. CIX. Si vraiement me fasse Diex à la fin aïue, ib. CXXIV. Et li autre s'en alerent à Gienes et à Pise, pour savoir quel aïe il vouldroient faire à la terre d'outre-mer, Villehardouin, XX. Biel signor, se vous voliés, je entreprendroie ceste besoigne et le [la] meneroie à fin à l'aiuwe de Dieu et le [la] vostre, Chr. de Rains, p. 155. Et li papes li remanda que, s'il ne le faisoit, il l'escumenieroit et lui et toutes ses aydes, ib. 157. Quant Eve vit qu'ele a perdue Sa brebiz, s'ele n'a aïue, Bret et crie forment, ha ! ha ! Ren. 68. Chasteé, qui dame doit estre Et des roses et des boutons, Iert assaillie des gloutons, Si qu'el avoit mestiers [besoin] d'aïe, Car Venus l'avoit envaïe, la Rose, 2861. … car quant il vodront, Lor aïdes au roi toldront, Et li rois tous seus demorra Si tost com li pueple vorra, ib. 5324. Porce ne doit il pas aler à l'aide de l'autre partie, Beaumanoir, V, 12. Il est grans besoins que cascune juridictions mete s'ayde en fere tenir les testamens qui sont à droit fet, Beaumanoir, XII, 1. Qui fet ayde au bani du segneur, ne le recete, il quiet en l'amende du segneur à se [sa] volenté, Beaumanoir, XXXIV, 32. L'aide que Dieu li fist fu tele, Joinville, 202. Et disait li rois que le conte de la Marche l'avoit envoyé querre ; car il disoit que il trouverait grant aide en France, Joinville, 206.

XVe s. Le duc d'Anjou avoit en Languedoc cueilli une aide si grande et si grosse qu'elle avoit bien monté à deux cent mille francs, Froissart, II, II, 28. Et si avoit [le duc de Normandie] son partage en bonne valleur, car il prenoit tailles et aydes, et n'y avoit le roy riens que son hommage et ressort, Commines, II, 15. Les hommes fievés font à leur seigneur cinq droites aides, Du Cange, auxilium. Tailles ne sont mie aydes ; car tailles sont levées par cas de necessité et de volenté de prince ; mais celles aydes nul ne peut lever, si ce n'est au cas pour quoy elles sont deues, Du Cange, ib. Aydes chevels sont dits chevels pour ce que l'on les doit rendre as seigneurs chevels, Du Cange, ib. Aide de relief est deue quand le seigneur meurt et son hoir releve vers celui de qui il tenoit son fief, Du Cange, ib.

XVIe s. En cela nous avons une bonne aide pour conformer nos consciences à la foi que nous devons avoir en luy, Calvin, Inst. 188. Je vous prie bien affectueusement luy donner en son dict affaire le meilleur ayde que vous pourrez, Marguerite de Navarre, Lett. 80. J'ay grant peur que sans vostre bonne aide et celle de Dieu, nous aurons bien affaire à sa fille, Marguerite de Navarre, ib. 102. L'on doit venir par action [en justice, non par saisie] pour loyaux aides ou chevels, Loysel, 604. Loyaux aides (ou aides en 4 cas) sont coutumierement dus pour chevalerie du seigneur ou de son fils ainé ; pour mariage de fille ainée ; pour rançon et voyage en la terre sainte, Loysel, 605. Les catholiques qui pensaient avoir aide [part] à la prise, qui mesmes venoient avec armes pour vanter leur assistance, furent traittez de mesme, D'Aubigné, Hist. I, 146. Car l'esprit ne sent rien que par l'ayde du corps, Ronsard, 238.

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Encyclopédie, 1re édition (1751)

AIDE signifie assistance, secours qu’on prête à quelqu’un. Il signifie aussi quelquefois la personne même qui prête ce secours ou cette assistance ; ainsi dans ce dernier sens, on dit aide de camp. Voyez Aide de camp. Aide-major. Voyez Aide-major.

Aide se dit aussi en général de quiconque est adjoint à un autre en second pour l’aider au besoin ; ainsi l’on dit en ce sens aide des cérémonies, d’un officier qui assiste le grand-maître, & tient sa place s’il est absent. On appelle aussi aides les garçons qu’un Chirurgien mene avec lui pour lui prêter la main dans quelque opération de conséquence. On appelle aide de cuisine un cuisinier en second, ou un garçon qui sert à la cuisine.

Aide, en Droit Canon, ou Eglise succursale, est une Eglise bâtie pour la commodité des paroissiens, quand l’Eglise paroissiale est trop éloignée, ou trop petite pour les contenir tous.

Aide, dans les anciennes coûtumes, signifie un subside en argent, que les vassaux ou censitaires étoient obligés de payer à leur Seigneur en certaines occasions particulieres.

Aide differe de taxe en ce que la taxe s’impose dans quelque besoin extraordinaire & pressant ; au lieu que l’aide n’est exigible qu’autant qu’elle est établie par la coûtume, & dans le cas marqué par la coûtume ; de cette espece sont les aides de relief & de chevel. Voyez aide-relief & aide-chevel.

On payoit une aide au Seigneur quand il vouloit acheter une terre. Mais il n’en pouvoit exiger une semblable qu’une fois en sa vie.

Ces aides, dans l’origine, étoient libres & volontaires ; c’est pourquoi on les appelloit droits de complaisance.

Il paroît que les Seigneurs ont imposé cette marque de servitude sur leurs vassaux, à l’exemple des Patrons de l’ancienne Rome, qui recevoient des présens de leurs cliens & de leurs affranchis, en certaines occasions, comme pour doter leurs filles, ou en certains jours solemnels comme le jour de leur naissance. Voyez Patron & Client. (G)

Aide, en terme de Jurisprudence féodale, sont des secours auxquels les vassaux, soit gentilshommes ou roturiers, sont tenus envers leur Seigneur dans quelques occasions particulieres, comme lorsqu’il marie sa fille ou fait recevoir son fils chevalier, ou qu’il est prisonnier de guerre ; ce qui fait trois sortes d’aides, l’aide de mariage, l’aide de chevalerie, & l’aide de rançon. On appelle d’un nom commun ces trois sortes d’aides, aide-chevel, quia capitali domino debentur.

L’aide de rançon s’appelloit aussi aides loyaux, parce qu’elle étoit dûe indispensablement. On appella aussi aides loyaux, sous Louis VII. une contribution qui fut imposée sur tous les sujets sans distinction, pour le voyage d’outre-mer ou la croisade ; & on appelloit ainsi en général toutes celles qui étoient dûes en vertu d’une loi.

On appelloit au contraire aides libres ou gracieuses, celles qui étoient offertes volontairement par les sujets ou vassaux.

L’aide chevel est le double des devoirs que le sujet doit ordinairement chaque année, pourvû qu’ils n’excedent pas ving-cinq sous. Si le sujet ne doit point de devoirs, il payera seulement vingt-cinq sous. Le Seigneur ne peut exiger cette aide qu’une fois en sa vie pour chaque cas.

Aides raisonnables étoient celles que les vassaux étoient obligés de fournir au Seigneur dans de certaines nécessités imprévûes, & pour raison desquelles on les taxoit au prorata de leurs facultés ; telles étoient par exemple, en particulier, celles qu’on appelloit aides de l’ost & de chevauchée, qui étoient des subsides dûs au Seigneur pour l’aider à subvenir aux frais d’une guerre, comme qui diroit de nos jours, le dixieme denier du revenu des biens.

Aide-relief est un droit dû en certaines Provinces par les vassaux aux héritiers de leur Seigneur immédiat, pour lui fournir la somme dont ils ont besoin pour payer le relief du fief qui leur échet par la mort de leur parent.

On trouve aussi dans l’Histoire ecclésiastique des aides levées par des Evêques dans des occasions qui les obligeoient à des dépenses extraordinaires, comme lors de leur sacre ou joyeux avenement, lorsqu’ils reçoivent les Rois chez eux ; lorsqu’ils partoient pour un Concile, ou qu’ils alloient à la cour du Pape.

Ces aides s’appelloient autrement coûtumes episcopales ou synodales, ou denier de Pâque.

Les Archidiacres en levoient aussi chacun dans leur Archidiaconé.

Il est encore d’usage & d’obligation de leur payer un droit lorsqu’ils font leur visite, droit qui leur est dû par toutes les Eglises paroissiales, même celles qui sont desservies par des Religieux.

Aide, adj. pris subst. en Cuisine, est un domestique subordonné au Cuisinier, & destiné à l’aider.

Aide se joint aussi à plusieurs mots avec lesquels il ne fait proprement qu’un seul nom substantif.

Aides, en terme de finance, signifie les impôts qui se levent, à quelque titre que ce soit, par le Souverain sur les denrées & les marchandises qui se vendent dans le Royaume. Ce droit répond à ce que les Romains appelloient vectigal, à vehendo ; parce qu’il se levoit, comme parmi nous, à titre de péage, d’entrée ou de sortie sur les marchandises qui étoient transportées d’un lieu à un autre. Le vectigal étoit opposé à tributum, lequel se levoit par têtes sur les personnes, comme parmi nous les aides sont opposées à la taille ou capitation, qui sont aussi des taxes personnelles.

On a appellé les aides de ce nom, parce que c’étoit originairement des subsides volontaires & passagers, que les sujets fournissoient au Prince dans des besoins pressans, & sans tirer à conséquence pour la suite. Mais enfin elles ont été converties en impositions obligatoires & perpétuelles.

On croit que ces aides furent établies sous le regne de Charles V. vers l’an 1270, & qu’elles n’étoient qu’à raison d’un sou pour livre du prix des denrées. Les besoins de l’Etat les ont fait monter successivement à des droits beaucoup plus forts. (H)

La Cour des Aides est une Cour Souveraine établie en plusieurs Provinces du Royaume pour connoître de ces sortes d’impositions & de toutes les matieres qui y ont rapport : elle connoît, par exemple, des prétendus titres de noblesse, à l’effet de décharger ceux qui les alleguent des impositions roturieres, s’ils sont véritablement nobles, ou de les y soûmettre s’ils ne le sont pas.

Dans plusieurs Provinces, telles que la Provence, la Bourgogne & le Languedoc, la Cour des Aides est unie à la Chambre des Comptes.

Il y a en France douze Cours des Aides, comme douze Parlemens ; savoir, à Paris, à Roüen, à Nantes, à Bourdeaux, à Pau, à Montpellier, à Montauban, à Grenoble, à Aix, à Dijon, à Châlons & à Metz.

Avant l’érection des Cours des Aides, il y avoit des Généraux des aides pour la perception & la régie des droits, & une autre sorte de Généraux pour le jugement des contestations en cette matiere ; & ce furent ces Généraux des aides, sur le fait de la Justice, qui réunis en corps par François premier, commencerent à former un tribunal en matiere d’aides, qu’on appella par cette raison la Cour des Aides.

Aides, s. f. (Manége.) se dit des secours & des soûtiens que le cavalier tire des effets modérés de la bride, de l’éperon, du caveçon, de la gaule, du son de la voix, du mouvement des jambes, des cuisses, & du talon, pour faire manier un cheval comme il lui plaît. On emploie les aides pour prévenir les châtimens qu’il faut souvent employer pour dresser un cheval. Il y a aussi les aides secretes du corps du cavalier ; elles doivent être fort douces. Ainsi on dit : ce cheval connoît les aides, obéit, répond aux aides, prend les aides avec beaucoup de facilité & de vigueur. On dit aussi : ce cavalier donne les aides extrèmement fines, pour exprimer qu’il manie le cheval à propos, & lui fait marquer avec justesse ses tems & ses mouvemens. Lorsqu’un cheval n’obéit pas aux aides du gras des jambes, on fait venir l’éperon au secours, en pinçant de l’un ou des deux. Si l’on ne se sert pas avec discrétion des aides du caveçon, elles deviennent un châtiment qui rebute peu à peu le cheval sauteur, qui va haut & juste en ses sauts & sans aucune aide. Voyez Sauteur. Un cheval qui a les aides bien fines se brouille ou s’empêche de bien manier, pour peu qu’on serre trop les cuisses, ou qu’on laisse échapper les jambes.

Aides du dedans, aides du dehors : façons de parler relatives au côté sur lequel le cheval manie sur les voltes, ou travaille le long d’une muraille ou d’une haie. Les aides dont on se sert pour faire aller un cheval par airs, & celles dont on se sert pour le faire aller sur le terrein, sont fort différentes. Il y a trois aides distinguées qui se font ayant les rênes du dedans du caveçon à la main. La premiere est de mettre l’épaule de dehors du cheval en dedans ; la seconde est de lui mettre aussi l’épaule de dedans en dedans ; & la troisieme est de lui arrêter les épaules. On dit : répondre, obéir aux aides ; tenir dans la sujétion des aides. Voyez RÉpondre, ObÉir & Sujétion, (V)

Aides, s. f. pl. (Architect.) piece où les aides de cuisine & d’office font leur service ; c’est proprement la décharge des cuisines, où l’on épluche, lave & prépare tout ce qui se sert sur la table, après avoir été ordonné par le maître d’hôtel. Ces aides doivent être voisines des cuisines, avoir des tables, une cheminée, des fourneaux & de l’eau abondamment. (P)

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Étymologie de « aide »

Berry, aïde ; picard, ayude, eyude ; provenç. ajudha, ajuda, ahia ; espagn. ayuda ; ital. aita ; d'un bas-latin adjuta, du supin adjutum, de adjuvare, de ad, à (voy. À), et juvare, aider, plaire. Les anciennes formes françaises sont aïude, aïue, aïde, aïe. Les formes ahia, aita, aïde, aïe, qui sont congénères, ne s'expliquent qu'en supposant qu'à côté d'adjutum avec u long, il y a eu un adjutum avec u bref, d'où un déplacement de l'accent et par suite, aïde. À Paris, dans le peuple on dit souvent aïde. On prononçait ainsi dans le XVIe siècle, comme l'indique Palsgrave, p. 11. Dans le XVIIe s. Chifflet, Gramm. p. 197, recommande de ne séparer jamais l'i, ainsi que quelques-uns qui prononcent mal.

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Déverbal sans suffixe de aider, aidier (Xe siècle), lui-même du latin adjutare.
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Phonétique du mot « aide »

Mot Phonétique (Alphabet Phonétique International) Prononciation
aide ɛd

Fréquence d'apparition du mot « aide » dans le journal Le Monde

Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.

Évolution historique de l’usage du mot « aide »

Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.

Citations contenant le mot « aide »

  • Toute douleur qui n'aide personne est absurde.
    André Malraux — La Condition humaine, Gallimard
  • Dieu aide ceux qui s'aident eux-mêmes.
    Benjamin Franklin
  • Celui qui porte aide aux méchants finit par le regretter.
    Phèdre
  • Quel coeur ne devrait pas brûler de prêter son aide.
    Pie XII
  • Le champagne aide à l’émerveillement.
    George Sand
  • La chance aide parfois, le travail toujours.
    Proverbe brahman
  • Peu d'aide fait grand bien.
    Proverbe québécois
  • Bon droit a besoin d'aide.
    Molière — La comtesse d'Escarbagnas
  • La fortune aide les courageux.
    Térence
  • L’art aide à vivre.
    Eric-Emmanuel Schmitt — Evene
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Images d'illustration du mot « aide »

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Traductions du mot « aide »

Langue Traduction
Anglais aid
Espagnol ayuda
Italien aiuto
Allemand hilfe
Portugais ajuda
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Synonymes de « aide »

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Antonymes de « aide »

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Nombre de points du mot aide au scrabble : 5 points

Aide

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