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Morne
Sommaire
- Définitions de « morne »
- Étymologie de « morne »
- Phonétique de « morne »
- Fréquence d'apparition du mot « morne » dans le journal Le Monde
- Évolution historique de l’usage du mot « morne »
- Citations contenant le mot « morne »
- Images d'illustration du mot « morne »
- Traductions du mot « morne »
- Synonymes de « morne »
- Antonymes de « morne »
- Combien de points fait le mot morne au Scrabble ?
Variantes | Singulier | Pluriel |
---|---|---|
Masculin et féminin | morne | mornes |
Définitions de « morne »
Trésor de la Langue Française informatisé
MORNE1, adj.
MORNE2, subst. masc.
[Principalement dans une île ou sur un littoral] Colline, montagne. Un gros morne la termine [une île] à chacune de ses extrémités; et un pic, ou plutôt un volcan, à en juger par sa forme, s'élève au milieu (Voy. La Pérouse, t.3, 1797, p.96).Aux Gonaïves, près du Port-au-Prince. On voit une habitation en ruine sur les flancs élevés d'un morne qui domine une rade (Lamart., T. Louverture, 1850, I, 1, p.1263).Le côté de l'est est barré par de hauts mornes ferrugineux qu'enserre et couronne le bleu de la mer (T'Serstevens, Itinér. esp., 1933, p.88).MORNE3, susbt. fém.
HIST. DES ARM. (Moy. Âge). Anneau utilisé pour garnir la pointe d'une arme courtoise et la rendre ainsi moins meurtrière. On attachait des mornes à l'extrémité des fers des lances dont on faisait usage dans les tournois, pour empêcher ces fers de pénétrer dans les défauts de la cuirasse, et pour les rendre par conséquent, moins dangereux (Havard1890).Wiktionnaire
Adjectif - ancien français
morne \Prononciation ?\ masculin et féminin identiques
-
Morne.
- Li paien en sont trestuit morne — (Partonopeus de Blois, manuscrit 368 français de la BnF. Fol. 13v. b.)
Nom commun 2 - français
morne \mɔʁn\ féminin
- (Vieilli) Anneau qui servait à rendre la lance inoffensive.
-
Définition manquante ou à compléter. (Ajouter)…
- Sentir, à travers la morne des feuilles, le soleil mordiller mes avant-bras, mon front et ma poitrine. — (Lolita Pille, Eléna et les joueuses, Éditions Stock, Paris, 2019, p. 13)
Nom commun 1 - français
morne \mɔʁn\ masculin
- Nom qu’on donne, dans les anciennes colonies françaises (Réunion, Antilles, etc.), à une petite montagne [2].
- Sur le morne qui domine la rive septentrionale du goulet de la pointe Riche, nous distinguons un mât de signaux, premier indice de la civilisation européenne en ces cantons. — (Voyage de Dumont d’Urville autour du Monde, raconté par lui-même)
- La nuit se faisait de plus en plus sombre, la lune avait disparu, le vent mugissait sourdement dans les mornes, les pirates avaient fini, les uns après les autres, par se livrer au sommeil. — (Gustave Aimard, Les Trappeurs de l’Arkansas, Éditions Amyot, Paris, 1858)
- Ce que l’on est tenté de prendre pour un donjon n’est peut-être qu’un morne pierreux. — (Jules Verne, Le Château des Carpathes, J. Hetzel et Compagnie, 1892, p. 17-27)
- À sa gauche, le paysage défilait, très lentement, car la pétrolette de Jeffries avait fort à faire. C’était une succession de criques sauvages, de mornes déserts, d’îlots de corail, dominés par la masse sombre de la forêt et de la montagne. — (Pierre Benoit, Erromango, 1929)
- Le bois-chandelle pousse à l’état sauvage […] Il croît en petits bosquets sur les pentes érodées des mornes calcaires, dans les rajets (halliers). — (Doryane Kermel-Torrès; Les Huiles essentielles, in Atlas de Haïti, 1985)
- Seuls les mornes célèbres, dont le pain de sucre, qui sont tout ce qu’il reste aujourd’ui de sauvage dans la baie, sont aujourd’hui reconnaissables. — (Jean-Christophe Rufin, Rouge Brésil, annexe « À propos des sources de Rouge Brésil »), page 547, éditions Gallimard, 2001)
Adjectif - français
morne \mɔʁn\ masculin et féminin identiques
- Qui est d’une tristesse sombre, allant jusqu’à l’abattement.
-
Le malheureux Lion, languissant, triste, et morne,
Peut à peine rugir, par l’âge estropié.
Il attend son destin, sans faire aucunes plaintes ; — (Jean de La Fontaine, Fables, Le Lion devenu vieux) - Là étaient les débris vivants des meurtrières rencontres des premiers jours : dragons, zouaves, chasseurs de Vincennes, turcos, soldats de la ligne, hussards, lanciers, tous hâves, silencieux, mornes, traînant ce qui leur restait de souffle. — (Amédée Achard, Récits d’un soldat - Une Armée Prisonnière ; Une Campagne Devant Paris, 1871)
- En de certains jours, ma pauvre petite reste morne, attentive, comme si elle attendait quelqu’un […] — (Honoré de Balzac, Modeste Mignon, 1844)
- Les Comanches et les chasseurs restèrent mornes et silencieux, attendant sans bouger l’arrivée des pirates. — (Gustave Aimard, Les Trappeurs de l’Arkansas, Éditions Amyot, Paris, 1858)
- Le curé de Melotte […] n’était plus craint. Ses foudres de carton, ses tonnerres lointains, l’évocation des bûchers infernaux, la promesse des félicités paradisiaques dans un éden, somme toute, passablement morne et fort problématique, ne faisaient plus guère frémir que quelques vieilles dévotes et les gosses de neuf à onze ans […] — (Louis Pergaud, Le Sermon difficile, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
- L’expression du regard de cette enfant de huit ans était habituellement si morne et parfois si tragique qu’il semblait, à de certains moments, qu’elle fût en train de devenir une idiot ou un démon. — (Victor Hugo, Les Misérables, 1862)
-
Le malheureux Lion, languissant, triste, et morne,
-
(Figuré) Qualifie un temps obscur et couvert.
- La fatigue, le temps morne (j’entends de la pluie dans le soir), l’ombre qui augmente ma solitude et m’agrandit malgré tous mes efforts et puis quelque chose d’autre, je ne sais quoi, m’attristent. — (Henri Barbusse, L’Enfer, Éditions Albin Michel, Paris, 1908)
-
(Figuré) Qualifie une couleur sombre, obscure, qui n’a ni vivacité ni éclat.
- […] rien ne resplendit plus, après minuit, que cinq ou six débits mal fréquentés dont l’éclairage ourle le trottoir d’un morne flamboiement. — (Francis Carco, Images cachées, Éditions Albin Michel, Paris, 1928)
Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition (1932-1935)
. Qui est d'une tristesse sombre, allant jusqu'à l'abattement. Vous êtes bien morne aujourd'hui. Il était morne et silencieux, morne et pensif. Par extension, Visage, air, attitude, il morne. Un morne silence. Fig., Temps morne, Temps obscur et couvert. Fig., Couleur morne, Couleur sombre, obscure, qui n'a ni vivacité ni éclat.
Littré (1872-1877)
-
1Qui a la tristesse peinte sur le visage, dans la contenance.
Le malheureux lion, languissant, triste et morne
, La Fontaine, Fabl. III, 14.…à ce discours je te trouve un peu morne
, Boileau, Sat. X.Tout un peuple suivait, morne, glacé d'horreur
, Voltaire, Oreste, V, 7. -
2Il se dit aussi des choses.
Ce morne et froid accueil me surprend à mon tour
, Corneille, Hor. II, 2.[Des coursiers] L'œil morne maintenant, et la tête baissée
, Racine, Phèdre, V, 6.Le morne et triste silence de l'Ingénu, ses yeux sombres, ses lèvres tremblantes, les frémissements de son corps…
, Voltaire, l'Ingénu, 20.Morne clarté
, Chénier M. J. Charles IX, V, 2.Morne effroi
, Chénier M. J. Fénel. I, 1.Temps morne, temps obscur et couvert.
Couleur morne, couleur sombre, qui manque d'éclat.
HISTORIQUE
XIIe s. À l'ostel s'en ala li huem [l'homme de] nostre seignur ; Si clerc furent vers li e murne e en irur
, Th. le mart. 109.
XIIIe s. Et au pauvre [la dame] se fait et chiche et morne
, Quesnes, Romancero, p. 86. [La femme] Une hore rit, autre hore est morne
, la Rose, 3995. À joie et à déduit t'atorne ; Amors n'a cure d'omme morne
, ib. 2188.
XVIe s. Quand on peint un tableau, on cache dessoubs les couleurs brusques et mornes, et met on au-dessus les guayes et claires
, Amyot, De la tranq. d'âme, 31. Un visage morne et contristé
, Montaigne, I, 270. Son œil morne et transi
, D'Aubigné, Tragiques. la Chambre dorée (édit. LALANNE, p. 142).
Encyclopédie, 1re édition (1751)
MORNE, adj. (Gramm.) triste, silentieux & sombre. Il ne se dit guere que des personnes & des choses personnifiées. Il y a des animaux en qui la nature est morne, & ils sont ordinairement méchans. Une passion violente & malheureuse est morne. Le désespoir, quand il est extrème, est morne.
Mornes, s. m. (Géog.) c’est ainsi qu’on appelle dans les îles françoises de l’Amérique les montagnes de moyenne hauteur, voisines de la mer, & comme détachées des hautes montagnes qui occupent le milieu des îles ; quelquefois ces dernieres sont aussi appellées mornes, ainsi que le gras morne, le morne du Vauclin & le morne de la Callebasse à la Martinique.
Morne, (Géog.) terme qu’emploient les François de l’Amérique pour signifier un cap élevé ou une petite montagne qui s’avance en mer ; c’est pour cela qu’ils nomment gros morne une haute montagne de l’Amérique septentrionale dans l’île de la Martinique, près du bourg de la Trinité & de l’anse du Gallion. Vainement voudrions-nous rejetter aujourd’hui ces sortes de termes barbares, nous nous trouvons forcés de les adopter. (D. J.)
Morné, adj. terme de Blason, il se dit des lions & autres animaux qui n’ont ni dents, ni bec, ni langues, ni griffes, ni queue. Du Halgoet en Bretagne, d’azur au lion morné d’or.
Étymologie de « morne »
Picard, mourme ; provenç. morn ; portug. morno ; du germanique : goth. maurnan, être triste ; anc. h. allem. mornan ; angl. to mourn.
- (adjectif) (c. 1140) D’un ancien verbe morner « être triste », du vieux normand mourne, ou mourme (« triste », « de santé fragile »), du francique *mornôn, de même origine que le gotique 𐌼𐌰𐌿𐍂𐌽𐌰𐌽, maúrnan (« être triste », « être inquiet ») (cf. anglais to mourn (« être en deuil ») [1].
- (nom commun 1) (1640) Du créole des Antilles, altération de l’espagnol morro (« monticule »). → voir morion
- (nom commun 2) (1478) De morner. → voir morné
Phonétique du mot « morne »
Mot | Phonétique (Alphabet Phonétique International) | Prononciation |
---|---|---|
morne | mɔrn |
Fréquence d'apparition du mot « morne » dans le journal Le Monde
Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.
Évolution historique de l’usage du mot « morne »
Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.
Citations contenant le mot « morne »
-
L'homme... un être libre ? Libre de quoi ? D'obtempérer aux caprices d'un morne destin ? Quelle farce !
Jean Pellerin — Un soir d'hiver -
Rien n’égale en longueur les boiteuses journées, Quand sous les lourds flocons des neigeuses années L’ennui fruit de la morne incuriosité, Prend les proportions de l’immortalité.
Charles Baudelaire — Les Fleurs du mal -
L'inaction morne de certains hommes rebelles à tout effort ne diffère pas sensiblement du repos de la tombe. Ces morts vivants n'ont de la vie que l'apparence.
Gustave Le Bon — Hier et Demain -
La vie est un Dimanche triste et morne, mais il faut qu’on la traverse.
Anonyme -
Sans rêve, on devient un animal morne, un promeneur égaré.
Frédéric Beigbeder — Au secours pardon -
La vieillesse ne me semble pas du tout le morne vestibule de la mort, mais comme les vraies grandes vacances, après le surmenage des sens, du coeur et de l’esprit que fut la vie.
Marcel Jouhandeau — Réflexions sur la vieillesse et la mort -
Homme, tu as regardé la plus triste la plus morne de toutes les fleurs de la terre Et comme aux autres fleurs tu lui as donné un nom. Tu l'as appelée Pensée.
Jacques Prévert — Paroles -
Les ambitions déçues ne pèsent qu'à une morne vieillesse.
Francis Bossus — Dieu préfère la mort -
Il n'y a qu'une espèce d'hommes qui soit totalement responsable de son propre malheur, celle des hommes qui trouvent la vie morne et ennuyeuse.
Herbert George Wells — L'histoire de Mr Polly -
Un sexe morne et mort pèse encore plus lourd qu'un sexe en érection. Etre homme, serait-ce être toujours encombré ?
Claude Pujade-Renaud et Daniel Zimmermann — Septuor
Images d'illustration du mot « morne »
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Traductions du mot « morne »
Langue | Traduction |
---|---|
Anglais | dreary |
Espagnol | triste |
Italien | triste |
Allemand | trostlos |
Chinois | 凄凉 |
Arabe | كئيب |
Portugais | aborrecido |
Russe | тоскливый |
Japonais | 退屈な |
Basque | dreary |
Corse | terribile |
Synonymes de « morne »
- abattu
- sombre
- soucieux
- accablé
- languissant
- morose
- taciturne
- triste
- mélancolique
- silencieux
- éteint
- maussade
- vide
- monticule
- butte
- frette
Antonymes de « morne »
Combien de points fait le mot morne au Scrabble ?
Nombre de points du mot morne au scrabble : 7 points