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Marcher

Variantes Singulier Pluriel
Masculin marcher marchers

Définitions de « marcher »

Trésor de la Langue Française informatisé

MARCHER1, verbe

I. − Emploi trans.
A. − TECHNOL., vieilli. Fouler au pied une matière malléable et, p. anal., pétrir à la main. Marcher une étoffe, l'argile, l'ouate, le cuir. Dans la fabrication des cazettes (...) la pâte est marchée (Al. Brongniart, Art céram.,t. 1, 1844, p.198):
1. La bouillie de tourbe est répandue sur le pré (...). Quand elle est ressuyée et raffermie, des hommes la marchent, d'abord avec des planchettes attachées sous les pieds, puis pieds nus. Haton de La Goupillière,Exploitation mines,1905, p.474.
B. − [En relation avec II]
1. Région. ou littér. Suivre sa route, son chemin. Si je ne t'avais pas connu je serais peut-être encore en train de traîner sur les routes, «marcher la route» comme ils disent, nos gens (Cendrars,Homme foudr.,1945, p. 367).
Au fig. Je constate que malgré ses courses vagabondes Jérôme Tharaud a courageusement marché sa vie (Cocteau,Poés. crit. II, Monologues, 1960, p. 162).
2. DANSE. Faire des pas de marche. Des pas marchés (v. marche2II A 2).
Emploi pronom. Elles [les danses anciennes] se marchent plus en largeur qu'en profondeur (Levinson,Danse, 1924, p. 110).
II. − Emploi intrans.
A. − [Le suj. désigne un animé]
1. Aller d'un endroit vers un autre en faisant une suite de pas à une cadence modérée.
a) [Employé sans compl.] Nous descendons à pied, j'ai envie de marcher (Vailland,Drôle de jeu, 1945, p. 97).Ils ne sont que des prisonniers que l'on achemine à pied d'oeuvre Ils ont marché marché marché comme ils vivaient dans les tranchées Ils ont marché marché marché jusqu'au-delà de la fatigue (Aragon,Rom. inach.,1956, p. 44):
2. N'est-il pas (...) extraordinaire de voir que, depuis le temps où l'homme marche, personne ne se soit demandé pourquoi il marche, comment il marche, s'il marche, s'il peut mieux marcher, ce qu'il fait en marchant, s'il n'y aurait pas moyen d'imposer, de changer, d'analyser sa marche (...)? Balzac,Théor. démarche,1833, p. 614.
P. anal. [Le suj. désigne un animal] Se déplacer à l'aide de deux ou de quatre pattes. Ce toit tranquille, où marchent des colombes, Entre les pins palpite, entre les tombes (Valéry,Charmes,1922, p. 147).
Proverbe (tiré d'une pièce de A. Lemierre [1723-1793]). Même quand l'oiseau marche, on sent qu'il a des ailes (voir Brillat-Sav., Physiol. goût, 1825, p. 301).
[Le suj. désigne un jeune enfant] (Commencer à) marcher. Marcher seul, pour la première fois. Pierre marche. Il fait une dizaine de pas tout seul, tombe sur ses fesses et se met à rire (Renard,Journal,1890, p. 57):
3. Ma petite fille. Ma petite... Quand elle a marché la première fois, je tremblais, derrière elle... Elle est allée d'un fauteuil à une table. Mes yeux, je crois, la tenaient debout, comme des bras. Audiberti, Mal court,1947, III, p. 198.
P. plaisant. Fromage qui marche tout seul. Fromage tellement fait et coulant qu'il donne l'impression, renforcée par la présence éventuelle de vers, de se déplacer seul (d'apr. Larch. 1872, p. 172).
[P. allus. à Diogène marchant devant Zénon d'Élée pour lui prouver l'existence du mouvement] Ainsi procédait le philosophe qui prouvait le mouvement en marchant (Bergson,Deux sources,1932, p.51).
Allus. biblique. Lève-toi et marche! [P. allus. à un miracle de Jésus-Christ] Telle pièce, composée d'après tels principes, doit intéresser, et cependant quand on veut qu'elle soit jouée, quand on lui dit lève-toi et marche, la pièce ne va pas (Staël,Allemagne,t. 4, 1810, p. 229).
b) [Suivi d'un compl. introd. gén. par une prép. indiquant]
[Compl. indiquant la direction de la marche] Marcher en avant (synon. avancer), en arrière, à reculons (synon. reculer). Quand on marche à reculons, il est difficile d'éviter les précipices (Chateaubr.,Opin. sur lib. Presse, 1818, p. 240).Marcher droit devant soi. S'il avait tourné à gauche, au lieu de marcher droit devant lui, il aurait rattrapé tout de suite son régiment (Zola,Débâcle, 1892, p. 441).Marcher droit. Riez de moi parce que je suis ivre et que je ne peux pas marcher droit! (Claudel,Échange, 1954, iii, p.794).Marcher en zigzag. Lafeuille (...) avait marché en zigzag, comme une bête traquée (Romains,Hommes bonne vol.,1938, p. 24).Marcher de long en large.
Au fig. Marcher droit. Rester dans le droit chemin, avoir une bonne conduite. Je n'ai rien à me reprocher, j'ai toujours marché droit et j'ai donné le bon exemple à ma fille (Bloy,Femme pauvre,1897, p. 116).
Marcher de l'avant. Progresser dans des voies nouvelles avec courage et ténacité. Synon. aller de l'avant.Je n'ai pas changé de direction; j'ai toujours marché de l'avant; je continue (Gide,Journal,1932, p. 1132).
[Compl. indiquant l'ordre de la marche quand il s'agit d'un groupe de pers.] Marcher deux à deux, de compagnie, de conserve, de pair (avec), marcher ensemble, aux côtés de. Que de pays où j'ai marché à vos côtés! (J.-J. Ampère, Corresp., 1833, p. 51).Marcher côte à côte, de front. Une étroite sente, sur laquelle deux personnes ne pouvaient marcher de front (Verne,Île myst., 1874, p. 90).Marcher devant. Mon père marchait devant moi, car le chemin était étroit et plein de ronces (Sagan,Bonjour tristesse, 1954, p. 133).Marcher derrière, à la file indienne. Nous marchons à la file indienne, le guide, le capitaine (Bordeaux,Fort de Vaux,1916, p. 53).Marcher à la queue leu leu, le premier, le dernier, en tête, en queue, marcher en colonne.
P. métaph. L'idolâtrie a marché à côté de la religion, comme l'ombre accompagne la lumière (P. Leroux,Humanité,1840, p. 1004).Dans la recherche scientifique bien conduite, l'intelligence raisonnante et l'observation des faits collaborent (...). La raison marche devant, elle éclaire l'avance (Maurois,Dialog. commandement, 1924, p. 91).
Au fig.
Marcher sur les talons, sur les pas, sur les traces de, dans l'ombre de. Suivre l'exemple de quelqu'un que l'on prend pour modèle. Quand des agriculteurs j'enseigne l'art utile, Je ne viens plus, marchant sur les pas de Virgile, Répéter aux Français les leçons des Romains (Delille,Homme des champs, 1800, p. 68).Avec (...) sa timidité, sa voix fluette, un peu zézayante, il ne semblait guère destiné à marcher sur les traces de son père (Billy,Introïbo, 1939, p. 243):
4. Elles, elles ne songent plus à autre chose qu'à elles-mêmes. L'une vit sur les pas de l'autre, marche dans son ombre, elles s'entr'aiment si absolument que je ne songe plus à les tourmenter, près d'envier leur délicieux oubli de tout le reste. Colette,Cl. école,1900, p. 173.
Marcher ensemble, de pair (avec). Adopter une ligne de conduite identique. Les évêques, marchant de pair avec les grands, osoient les instruire de leurs devoirs (Chateaubr.,Génie,t. 2, 1803, p. 370).
Marcher comme un seul homme, marcher la main dans la main. Vivre en parfaite union, en plein accord. La Société de Saint-Vincent-de-Paul est très unie, elle marche comme un seul homme (Sand,Corresp.,t. 4, 1862, p. 315).
Marcher avec (fam.). Avoir une liaison suivie ou une aventure avec (quelqu'un):
5. Papa!... ah! papa!... Mais il couche avec toutes les bonnes, ici, papa... C'est sa toquade, les bonnes. Il n'y a plus que les bonnes qui l'excitent. Alors, tu n'as pas encore marché avec papa?... Tu m'épates. Mirbeau,Journal femme ch.,1900, p. 239.
[Compl. indiquant les allures de la marche] Marcher lentement, posément, vite. Marcher avec lenteur. Marchant avec lenteur du pas allongé de l'alpiniste, nous allions et nous nous élevions peu à peu (Coppée,Bonne souffr., 1898, p. 83).Marcher à pas comptés, à petits pas. Elle était énorme et marchait à tout petits pas (Gyp,Souv. pte fille, 1928, p. 283).Marcher à longues enjambées; marcher à pas lents, rapides; marcher du même pas; marcher d'un pas alerte, calme, égal, ferme, rapide.
Marcher à pas de loup. Marcher en silence et avec souplesse.
Marcher comme un Basque. Marcher à vive allure. Il marche comme un Basque et j'ai peine à le suivre (Augier,Thommeray,1874, p. 305).
ARM. Marcher au pas. Marcher d'un pas cadencé. Ils marchaient au pas, sur deux files, en bon ordre (Flaub.,Éduc. sent.,t. 2, 1869, p. 97).
Au fig. Marcher tambour battant. Aller de l'avant avec ardeur et entrain. Nous le ferons marcher tambour battant, soyez tranquille! (Flaub.,Éduc. sent.,t. 2, 1869p. 29).
[Compl. indiquant les conditions de la marche et les façons de marcher] Marcher pieds nus, sur la pointe des pieds. On fait silence, on ne parle que par signes, on marche sur la pointe du pied (Sénac de Meilhan,Émigré, 1797, p. 1554).Marcher le front haut, la tête haute; marcher fièrement, gravement, d'un pas grave; marcher avec courage, avec peine, avec précaution. Marcher en silence. Nous marchions en silence, prêtant l'oreille au sourd mugissement de l'automne (Chateaubr.,René,Paris, Droz, 1970 [1805], p. 33).Marcher sans bruit. Marcher au hasard. Il marchait au hasard, chancelait et butait, incertain (Van der Meersch,Invas. 14,1935, p. 208).Marcher sans but, à l'aventure.
Au fig., arg. et pop. Marcher à côté de ses pompes*.
[le temps de la marche] Marcher sans arrêt, sans cesse. Marcher sans repos. Il avait marché sans repos, pendant les jours et les nuits, par les interminables routes (Maupass.,Contes et nouv.,t. 2, Vagabond, 1887, p. 667).Marcher sans trêve; marcher pendant des heures, pendant des jours.
[le lieu où l'on marche]
Marcher à travers (la campagne, la pièce...). Il marche à travers bois (...), se baisse, se relève, et poursuit (Genevoix,Raboliot,1925, p. 100).
Marcher dans (les allées, les blés, les bois, la campagne, la chambre, les champs, l'herbe.). Napoléon a marché à Smolensk comme vous marchez dans votre chambre, en mettant un pied devant l'autre, et sans avoir trouvé le moindre empêchement (J. de Maistre,Corresp.,t. 12, 1812, p. 188).
Au fig. Marcher dans des voies nouvelles (Cl. Bernard, Princ. méd. exp.,1878, p. 287).
Marcher le long de (la route, des chemins...). Voyez le maître des domaines quand il marche le long des chemins dans la rosée de l'aube, tout seul et n'emportant rien de sa fortune (Saint-Exup.,Citad.,1944, p. 547).
Marcher par (les champs, les chemins, les sentiers). Alexis marchait par les longues rues de Lyon, posant péniblement un pied devant l'autre (Triolet,Prem. accroc,1945, p. 114).
Marcher sous.. Elle prenait mon bras, et nous marchions sous les arbres, nous taisant par intervalles (Fromentin,Dominique,1863, p. 204).
Marcher sur (la route). On marche sur un lit de sable blanc et fin, continuellement arrosé par la vague qui s'y déplie (Lamart.,Voy. Orient,t. 2, 1835, p. 56).
Au fig. Ô mon Dieu, aidez-moi à marcher sur la route où vous-même m'avez engagé (Psichari,Voy. centur.,1914, p. 150).
Marcher sur les eaux. [Allus. biblique] V. eau I A 1 c.
Marcher vers (une direction donnée). Le soleil montait, face aux hommes. On marchait vers l'Est, droit sur lui (Benjamin,Gaspard,1915, p. 54).
Au fig., fam. Marcher sur (un certain âge). S'en approcher peu à peu. L'homme (...) me disait (...) en parlant d'un candidat à l'Académie qui marchait, comme on dit, sur ses soixante-quatre ans: «Il est jeune» (A. France,Vie littér.,1888, p.318).
c) Avancer en prenant appui sur divers points du corps. On en voyait de (...) petits, petits, échappés du berceau, mal d'aplomb encore, tout bêtes, marchant à quatre pattes quand ils voulaient courir (Zola,Assommoir,1877, p. 519).L'on vit l'étrange ambassadeur se déshabiller tout nu (...), marcher sur les mains, faire un double, un triple saut périlleux (Cendrars,Bourlinguer,1948, p. 181).
Au fig. Marcher sur la tête. Faire quelque chose d'extraordinaire, d'impossible.
[Appliqué à un animal] Marcher l'amble (v. ce mot); marcher au pas, au trot.
[Suivi d'un comparatif indiquant des démarches particulières] Marcher comme un canard, comme (à la) Charlot. Marcher comme un crabe. Il s'indignait qu'on tolérât dans l'armée ces avortons aux jambes grêles qui marchent comme des crabes (Maupass.,Contes et nouv.,t. 2, Lit, 1884, p. 255).
d) Se déplacer autrement que par la marche à pied (sur un véhicule, sur un animal). F... - moi le camp! lui dit Leuwen. Et toi, marche au galop, dit-il au postillon (Stendhal,L. Leuwen,t. 3, 1836, p.52).
2. [Dans un cont. gén. pol. ou milit.] Se diriger vers un but (lieu, personne) dans un dessein généralement précis (d'hostilité, de conquête, de menace).
a) Marcher sur
[Le compl. désigne une pers.] S'avancer vers elle de façon menaçante. Il marcha sur Bec-Salé! − Je suis gendarme, tu entends, crapule! et je te l'apprendrai si tu veux faire le mariolle! (Genevoix,Raboliot,1925, p. 45).Brusquement, l'Allemand qui marchait sur lui s'immobilise, épaule et tire (Ambrière,Gdes vac., 1946, p. 227).
[Le suj. désigne des troupes armées] Marcher sur une ville. S'y diriger pour la prendre d'assaut. Les Girondins lèvent des troupes en Normandie pour marcher sur Paris (Erckm.-Chatr.,Hist. paysan,t. 2, 1870, p. 148).
b) Marcher à, contre.S'avancer au devant (de l'ennemi). Du moment qu'il consent à marcher à l'ennemi, ils sont sûrs que la victoire ne quittera plus leurs drapeaux (Cottin,Mathilde,t. 2, 1805, p. 270).Le roi Murat (...) vient de se soumettre aux injonctions supérieures et marche contre vos armées (Adam,Enf. Aust.,1902, p. 144).
Au fig. Marcher contre qqn. Se déclarer hostile à quelqu'un, manifester de l'hostilité à son égard.
Marcher à la mort, au supplice. Se rendre sur les lieux de son exécution. Voilà un homme qui était résigné à son sort, qui marchait à l'échafaud, qui allait mourir comme un lâche (...), mais enfin mourir sans résistance et sans récrimination (Dumas père, Monte-Cristo,t. 1, 1846, p. 507):
6. Il se rappelait surtout un gamin de dix-huit ans, qui avait assassiné lâchement une vieille femme et deux enfants au fond d'une ferme, et qui avait marché à la mort sans trembler, rassurant le prêtre et le procureur, prêts à se trouver mal à ses côtés. Ne serait-il donc pas aussi brave que ce lâche enfant-là?... G. Leroux, Roul. tsar,1912, p. 153.
Au fig. Marcher à sa perte, à sa ruine. Adopter une ligne de vie, de conduite, qui mène inéluctablement à l'échec. Je soupçonnais le peintre ordinaire de Sa Majesté de se tenir volontairement à l'écart d'amis qui marchaient à leur ruine (Reybaud,J. Paturot,1842, p. 399).
c) Marcher sous (les ordres de qqn). Obéir à son commandement. Le seul moyen de sauver l'État et la liberté, étoit de faire la guerre (...) à nos ennemis intérieurs, au lieu de marcher sous leurs ordres contre des ennemis étrangers (Robesp.,Discours,1792, p.140).
Marcher à la tête de. Prendre le commandement de. Comme un général marche à la tête de ses troupes, ainsi des sages politiques doivent marcher, si j'ose dire, à la tête des événements (Maurras,Kiel et Tanger,1914, p. 192).
3. Poser le pied sur ou dans quelque chose.
a) Marcher sur, dessus.Écraser, fouler au pied, piétiner. Marcher sur l'herbe, sur les pieds (de quelqu'un). On a marché sur les fleurs au bord de la route (Moréas,Pèlerin pass., 1891, p. 29).La servante se retourna comme un serpent à qui l'on aurait marché sur la queue (Gide,Faux-monn.,1925, p.1124):
7. Écoute, dis-je, il n'y a pas de quoi faire un drame. − Oh! toi! bien sûr! si on te marche sur le pied, tu penses qu'on a marché sur un pied qui se trouve par hasard être le tien. Beauvoir,Mandarins,1954, p. 163.
Marcher (comme) sur des oeufs. Se mouvoir avec une précaution pouvant frôler le ridicule. Il est vrai que, suivant une expression de Walter Scott, Amélie marchait comme sur des oeufs (Balzac,Vendetta,1830, p. 159).
Marcher sur le corps. Piétiner et manifester ainsi son opposition à un acte, une décision à laquelle on se refuse catégoriquement. Ainsi qu'elle le criait avec une bravoure guerrière, il faudrait lui marcher sur le corps [pour saisir ses meubles] (Zola,Argent,1891, p. 291).
Pop. Marcher sur le ventre de qqn. Empiéter sur quelqu'un, pour s'assurer un avantage, être d'un arrivisme forcené, sans scrupule:
8. Sur le petit chariot roulant Anne apportait du jambon, des salades et on dînait gaiement, entre amis: la bonne farce! Dubreuilh avait des alliés, des disciples, des instruments; pas un ami. Comme il écoutait bien! Avec quel abandon il parlait! Et il était prêt à vous marcher sur le ventre, à la première occasion. BeauvoirMandarins,1954, p. 238.
Marcher dessus. [À propos de qqc.] Au fig. Renier quelque chose. J'exècre le passé! Je marche dessus, je danse dessus, je crache dessus! (Claudel,Pain dur, 1918, iii, 3, p. 472).Tenez, voici une plume de geai. Tous les autres (...), ils auraient marché dessus. Moi je l'ai vue et je vous l'offre (Duhamel,Suzanne,1941, p. 159).
Expr. fig.
Marcher sur les pieds de (qqn) [surtout sous la forme négative ne pas se laisser marcher sur les pieds] (Le) traiter sans ménagement, (l')offenser:
9. Un jour qu'une petite comtesse du genre pilier de conférences, (...) l'aborda pour lui dire (...) qu'elle dînait le soir même chez Son Altesse Royale le Prince de G..., la belle Leblanc, qui ne se laissait pas marcher sur les pieds, répondit: «Et moi, j'y couche, Madame la Comtesse!» Fargue,Piéton Paris,1939, p. 189.
Marcher sur les brisées de. Empiéter sur le terrain de, faire concurrence à. Synon. fam. marcher sur les plates-bandes (de).V. brisée B.
Marcher sur des charbons ardents, sur des épines. Se trouver dans une situation délicate qu'il convient d'aborder avec beaucoup de précaution. V. charbon I A 2 et épine C 2 b.
b) Marcher dans.Mettre le pied dans. Marcher dans la boue. Là-dessus, il marcha dans une flaque, et sa jaquette (...) en fut tout éclaboussée (G. Leroux,Parfum, 1908, p.24).
Pop. Marcher dedans. Mettre le pied dans une matière fécale; au fig., avoir beaucoup de chance. Tout y réussit; sûr, i' doit marcher d'dans tous les matins! (Bruant1901, p.95).
B. − P. anal. [Le suj. désigne un inanimé]
1. [Le suj. désigne une chose en mouvement]
a) Avancer, se mouvoir de façon régulière.
[Le suj. désigne un moyen de transport] J'ai entendu, en me réveillant, le léger murmure produit par le sillage du vaisseau quand il marche (Lamart.Voy. Orient,t.1, 1835, p.162).Véhicules de toutes sortes, fiacres, citadines, tapissières, carrioles, cabriolets, marchant en ordre (Hugo,Misér.,t.2, 1862, p.630).
[une partie du corps] Il faudra présenter la poitrine et faire marcher les bras (Giono,Colline,1929, p.68).
Les langues marchent. On parle beaucoup, on jase (à propos d'un fait ou de la conduite de quelqu'un qu'on commente à tort et à travers):
10. Bonne aubaine [une petite fille violée], vous pensez, pour un endroit comme ici... où l'on est réduit à ressasser, chaque semaine, les mêmes histoires... Aussi, les langues marchent-elles... Mirbeau, Journal femme ch.,1900, p. 163.
b) [Le suj. désigne un mécanisme] Fonctionner, être actionné par un mouvement généralement précis et régulier.
[de manière gén. continue] Horloge, montre qui marche (bien ou mal). Il y a un mouvement des aiguilles et un ressort, mais la pendule ne «marche» plus (Merleau-Ponty,Phénoménol. perception,1945, p.327).
[de manière intermittente] Le mien [mon conducteur], dit une petite conduite intérieure qui ressemblait à un blaireau, le mien, c'est quand il a réussi une bonne affaire. Alors le claxon marche, marche, il y a de quoi devenir fou! (Duhamel,Suzanne, 1941, p.220).Ils faisaient un de ces boucans à côté (...). Il y avait la radio qui marchait, le phono (Triolet,Prem. accroc,1945, p.192).
Au fig. L'esprit de l'homme marche toujours de même; il procède toujours a priori, et je ne pense pas qu'il puisse procéder autrement (Cl. Bernard, Princ. méd. exp.,1878, p.213).
Marcher ensemble. [Le suj. désigne deux ou plusieurs phénomènes] Être étroitement liés dans leur fonctionnement:
11. Le plus souvent, quand en physiologie et en médecine on voit deux phénomènes marcher ensemble et se succéder dans un ordre constant, on se croit autorisé à conclure que le premier est la cause du second. Cl. BernardIntrod. ét. méd. exp.,1865, p.90.
2. [Le suj. désigne une chose qui progresse dans le temps]
a) S'écouler. Mais tandis que j'écrivais ceci le temps a marché (Chateaubr.,Mém.,t.2, 1848, p.674).
b) Progresser en bien ou en mal, évoluer. Le mal a marché terriblement! Un poumon est perdu, l'autre se perd (Goncourt,Journal, 1862, p.1106).Sa guérison marche à pas de géant (Maupass.,Mt-Oriol,1887, p.126).
C. − Au fig.
1. [Le suj. désigne un inanimé] Fonctionner, se dérouler avec plus ou moins de succès.
a) [Le suj. désigne une affaire, une entreprise commerciale] Tu vois des putains partout, protesta Lecouvreur. Il haussa les épaules, resta un moment songeur. «Et puis, ces femmes-là, ça fait marcher le commerce...» (Dabit,Hôtel Nord,1929, p.203).
En partic. [Un produit] Se vendre facilement. Les beurres, pas plus que les fromages et les oeufs, n'ont marché cette saison (Zola,Ventre Paris,1873, p.634).
b) [Le suj. désigne des études, un travail] Une thèse marche. Mes études marchaient comme mes plaisirs, au petit pas (About,Roi mont.,1857, p.20):
12. Tout de suite, des flots de paroles jaillissent, des questions, des plaintes: Ça a bien marché? Quel sujet de dictée? Vous rappelez-vous des phrases difficiles? «−C'était ceci − cela − j'ai mis «indication» au singulier − moi au pluriel − le participe était invariable, n'est-ce pas, mademoiselle?»... Colette, Cl. école,1900, p. 198.
c) Faire marcher un ménage, une maison. En assurer la bonne tenue, la bonne gestion. Ma mère a une très petite rente. Avec ce revenu et le peu que je gagne elle fait très bien marcher la maison (Duhamel,Confess. min.,1920, p.21).
En partic. [Le suj. désigne le mariage, la vie du couple] Se dérouler en bonne harmonie. Après avoir passé des nuits à Montmartre, joué, flirté, fait du sport, et dansé, dansé, dansé, le ménage cessa de marcher (Triolet,Prem. accroc,1945, p.161).
d) [Le suj. désigne une oeuvre théâtrale, littér.] Avoir du succès. Notre concert (...) a bien marché. Il a attiré deux fois plus de monde que celui d'hier (Amiel,Journal,1866, p.348).
e) [Avec un suj. indéterminé] Fam. Ça (tout) marche (bien). Ça (tout) va bien. Tout marche bien, ma santé est parfaite (Napoléon Ier, Lettres Joséph.,1806, p.107).
Marcher comme sur des roulettes. Se dérouler parfaitement, sans difficulté. Tout marchait comme sur des roulettes, jamais ministère n'eut devant lui une route aussi aplanie (Vogüé,Morts,1899, p.290).
2. Fam. [Le suj. désigne gén. une pers.]
a) Donner son entière adhésion à (quelqu'un ou quelque chose). − Alors, vous marchez? − Je marche. − Tope-là, dit Dan Yack en lui tendant les mains (Cendrars,Plan de l'Aiguille,1929, p.147).
Pop. Marcher dans la combine. Moi, j'marche pas dans la combine. C'est l'système D, et l'système D, (...) y a des fois où c'que j'en ai pus que marre (Barbusse,Feu,1916, p.199).
b) Croire naïvement ce que l'on vous raconte. Marcher à fond; marcher à tous les coups. Vous aussi, Alvare, vous avez marché! (Lemercier,Pinto,10, 5, 13, p.158).
c) Faire marcher qqn
Contraindre quelqu'un à une entière soumission. Faire marcher au pas, à la baguette. Il faut le voir (...), avec ses anciennes amours!... elles l'adorent toutes, et il les fait marcher au doigt et à l'œil (Augier,Contagion,1866, p.356).
Exploiter la crédulité de quelqu'un pour se moquer de lui ou le tromper. Elle avait joué fin jeu, elle avait voulu le faire marcher, voilà tout! plus maligne que les autres... (Van der Meersch,Invas. 14,1935, p.304).
REM. 1.
Marchailler, verbe trans.,hapax. Danser tant bien que mal sur des pas de marche. Ai marchaillé quatre contredanses, ce qui ne m'était pas arrivé depuis des années (Barb. d'Aurev.,Memor. 2,1839, p.352).
2.
Marchotter, verbe,dimin. de marcher. Marcher à petits pas, de manière mal assurée. Je marchotte comme un vieux monsieur, en boitant, appuyé sur une canne (Léautaud,Journal littér.,1, 1904, p.137).
Prononc. et Orth.: [maʀ ʃe], (il) marche [maʀ ʃ]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. a) Ca 1170 trans. «fouler aux pieds» (Marie de France, Eliduc, éd. J. Rychner, 1042); b) ca 1225 marcher (un pays) «parcourir (un pays)» (Péan Gatineau, S. Martin, 4548 ds T.-L.); 2. 1178 marcher sur qqc. «mettre le pied sur quelque chose» (Renart, éd. E. Martin, XIV, 950); 3. a) ca 1180 intrans. (Proverbes au vilain, 178 ds T.-L.: las bués souef marche); b) 1225-30 marcher vers «se diriger vers» (Guillaume de Lorris, Rose, éd. F. Lecoy, 1793); c) 1611 marcher à quatre pattes (Cotgr.); 4. fin du xves. «(en parlant de troupes) faire mouvement» (J. Molinet, Chroniques, éd. G. Doutrepont et O. Jodogne, t.1, p.473); 5. a) 1607 «(en parlant de choses) se mouvoir de façon continue» (Malherbe, Poésies, éd. J. Lavaud, t.1, p.35); b) 1662 «se déplacer à cheval» (La Rochefoucauld, Mémoires, éd. L. Martin-Chauffier, p.150); 6. 1643 «(en parlant d'un mécanisme) fonctionner» (Corneille, Le Menteur, II, 5); 7. 1690 «se faire, se réaliser d'une certaine façon» (Fur.: cette affaire marche bien); 8. a) 1756 faire marcher qqn «obtenir de quelqu'un ce qu'on veut» (Vadé, Les Racoleurs, 57); 1852 «abuser quelqu'un en lui faisant prendre pour vrai ce qui ne l'est pas» (Esn.); b) 1800 marcher «acquiescer, donner son adhésion à quelque chose» (Lemercier, loc. cit.). De l'a. b. frq. *markôn «marquer, imprimer un pas», cf. l'a. h. all. marcôn «limiter, fixer, mettre des bornes», a. nord. marka «marquer». Le sens de base en a. fr. est «fouler aux pieds». V. aussi marc2. Fréq. abs. littér. Marcher: 16442. Marché (part. passé et subst.): 3712. Fréq. rel. littér. Marcher: xixes.: a) 23547, b) 27720; xxes.: a) 25960, b) 21071. Marché (part. passé et subst.): xixes.: a) 4499, b) 5501; xxes.: a) 4898, b) 6053.
DÉR.
Marchage, subst. masc.,technol. [Correspond à marcher I A] Opération qui consiste à fouler au pied ou pétrir à la main une matière malléable et qui se fait généralement aujourd'hui de façon mécanique. Nous appelons [ce pétrissage] marchage pour le distinguer du malaxage qui s'applique au pétrissage par les mains (Al. Brongniart, Arts céram., t.1, 1844, p.18).Le mélange est malaxé pour obtenir une pâte bien plastique avec l'eau. Autrefois, l'opération se faisait par «marchage» sur une aire plane, les ouvriers pétrissant la pâte avec leurs pieds. On dispose maintenant de pétrins mécaniques (Cl. Duval, Verre, 1966, p.48).[maʀ ʃa:ʒ]. 1resattest. a) 1530 «action de piétiner en marchant» (Palsgr., p.282b), b) 1840 pot. (Ac. Compl. 1842); de marcher1, suff. -age*.
BBG. − La Landelle (G. de). Le Lang. des marins. Paris, 1859, p.157, 185, 263. _ Spitzer (L.). Fr. marcher. Z. rom. Philol. 1925, t. 45, pp.288-289.

MARCHER2, subst. masc.

Rare, techn. ou littér.
A. − Action de marcher (d'une personne ou d'un animal). Nous formons d'abord notre vue sur notre toucher, ensuite sur notre marcher; tant la nature a harmonié entre eux tous nos sens! (Bern. de St.-P.,Harm. nat.,1814, p. 282).
SPORTS (basket-ball, hand-ball). Faute qui consiste à faire plus d'un pas avec le ballon. Le marcher entraîne la perte du ballon et la remise en jeu de la touche par l'adversaire (Lar. encyclop.).
B. − Manière de marcher. Synon. démarche.Il [un jeune provincial] tenait beaucoup (...) à reconnaître d'après la mise, le marcher, le brodequin, à quelle espèce appartenait une femme (Balzac,Fille yeux d'or,1835, p. 349):
. ... c'était une mule, ou un âne, ou un mulet, ou même un vieux cheval; ça n'avait plus le marcher dansant des hautes bêtes, mais ça allait, pattes rompues, avec de l'herbe et de la terre dans le poil... Giono, Gd troupeau,1931, p. 20.
Prononc. et Orth.: [maʀ ʃe]. Att. ds Ac. 1694-1878. Étymol. et Hist. 1538 «action, manière de marcher» (Est. d'apr. FEW t.16, p.531a). Emploi subst. de marcher1*. Bbg. Gohin 1903, p.231.

Wiktionnaire

Verbe - français

marcher \maʁ.ʃe\ 1er groupe (voir la conjugaison)

  1. (Intransitif) Se déplacer par un mouvement alternatif des jambes ou des pattes, en ayant toujours un appui au sol.
    • À ce moment, il aperçut un ours superbe, un grizzly à fourrure noire, de haute taille, qui marchait sur ses pieds de derrière en longeant la voie, troublé sans doute par cette lutte des éléments qui impressionne si vivement les animaux. — (Jules Verne, Le Testament d’un excentrique, 1899, livre 2, chapitre 12)
    • Les uns allaient rendre leurs armes ; d'autres, qui les avaient abandonnées déjà, marchaient silencieusement, les mains ballantes. — (Paul et Victor Margueritte, Le Désastre, 86e édition, Plon-Nourrit & Cie, page 451)
    • Pendant de longues heures nous marchons en silence, ne regardant ni à droite ni à gauche, la tête baissée sous nos capuchons pour nous garantir de l'ondée cinglante. — (Frédéric Weisgerber, Trois mois de campagne au Maroc : étude géographique de la région parcourue, Paris : Ernest Leroux, 1904, page 36)
    • Maintenant qu’il avait dépassé la zone et franchi les lignes de rebat, Kinkin marchait plus librement, respirant à longs traits, révâssait même un peu. — (Louis Pergaud, L’Évasion de Kinkin, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
    • Fin février est très beau et le 2 mars nous quittons le cantonnement de Marquigny. Nous marchons en arrière-garde du bataillon et, par Louvergny, La Cassine, nous arrivons à l’étape à midi à Chémery-sur-Bar. — (Gustave Folcher et ‎Rémy Cazals, Les carnets de guerre de Gustave Folcher, paysan languedocien, 1939-1945, François Maspéro, 1981, page 62)
    • Marthe qui a quatorze ans : – « Mon oncle, quand tu marches, on dirait que tu t'écoutes marcher. » — (Marcel Jouhandeau, Chaminadour, Gallimard, 1941 et 1953, collection Le Livre de Poche, page 270)
    • Tu marchais dans les rues, enfoncée dans tes bottines ridicules à trois francs six sous. Tu marchais comme d’hab’, en baissant la tête. Jamais je t'ai vue regarder le ciel. — (Magyd Cherfi, Livret de famille, Actes Sud Littérature, 2011)
  2. Mettre le pied sur ou dans quelque chose.
    • Marcher sur le pied de quelqu’un.
    • Prenez garde où vous marchez.
  3. (Intransitif) Croire en une supercherie, un mensonge.
    • Ai-je cru vraiment, à cette époque ? Il me semble que j’ai marché dans la chose de la sainte religion, comme dans les images d’Épinal, ou dans mes bouquins de contes de fées à tranches dorées. — (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930, page 247)
  4. S’avancer de quelque manière que ce soit, à pied, à cheval, etc.
    • Nous étions les uns à cheval, les autres en voiture, nous avons marché toute la nuit.
    • Nous avons marché à la fraîche, pour ne pas fatiguer nos chevaux.
    • (Marine) Marcher dans les eaux d’un vaisseau, faire la même route que lui.
  5. (En particulier) (Militaire) Être dans un mouvement offensif.
    • L’armée commença à marcher.
    • Marcher à l’ennemi.
  6. (Figuré) Progresser, sans forcément impliquer un déplacement physique.
    • Il marche hardiment à son but, vers son but.
    • Nous marchons tous, d’un pas égal, vers la mort.
    • Mais le siècle a marché. Les chemins de fer sont venus. — (Alphonse Daudet, Les fées de France, dans Contes du lundi, 1873, Fasquelle, réédition Le Livre de Poche, 1974, page 149)
    • Je crois à la vie qui élimine sans cesse les corps nuisibles, qui refait de la chair pour boucher les blessures, qui marche quand même à la santé, au renouvellement continu, parmi les impuretés et la mort. — (Émile Zola, Le Docteur Pascal, G. Charpentier, 1893, chapitre IV)
    • Pendant qu’elle faisait sa toilette, raccommodait ses bas, et tâchait de souper avec les branches du bouleau, les heures avaient marché, et quoique le ciel, toujours troublé de pluie, ne permît pas de suivre la baisse du soleil, il semblait à l’obscurité qui, depuis un certain temps, emplissait la forêt, que la nuit devait approcher. — (Hector Malot, En famille, 1893)
    • Avec un malade ordinaire les choses eussent sans doute marché moins lentement. — (Hector Malot, En famille, 1893)
  7. Se mouvoir ou être mis en mouvement.
    • Ce vaisseau marche bien.
    • Cette voiture publique marche deux fois la semaine, marche la nuit et le jour.
    • Les trains ne marchent pas encore sur cette partie de la ligne.
    • — Certes, j’ai été saisie, lui confie Jeanne, mais il me semble que je remonterai sans frayeur dans cette machine. Nous avons pourtant marché à une vitesse folle ! — (Germaine Acremant, Ces dames aux chapeaux verts, Plon, 1922, réédition Le Livre de Poche, page 218)
  8. (Figuré) Fonctionner.
    • Ça y est, ça marche !
    • Maigret, après un regard circulaire à la pièce, posait une question encore plus inattendue.
      —Est-ce que toutes les horloges marchaient ?
      Maintenant, il y en avait d'arrêtées et le commissaire, machinalement, alla les remonter.
      — (Georges Simenon, Cécile est morte, 2e partie, chapitre 4, 1942)
    • Mon ordinateur ne marche plus, je dois l'envoyer chez le réparateur.
    • Il est même arrivé qu’une personne croie dur comme fer maîtriser une règle, alors que ce n’est pas le cas (comme ceux qui reprennent les autres au sujet du verbe marcher au sens de «fonctionner», sens attesté depuis le XVIIe siècle). — (Anne-Marie Beaudouin-Bégin, La langue affranchie, se raccommoder avec l’évolution linguistique, Québec, Éditions Somme toute, 2017, page 102)
  9. (Familier) (Figuré) Donner des résultats.
    • Pour parler moins lyriquement, ça marchait ferme, les gros tirages se multipliaient et les droits d’auteur s’encaissaient avec une précision rothschildienne […]. — (Léon Bloy, Le Salut par les Juifs, Joseph Victorion et Cie, 1906)
    • Depuis trente ans, le Languedoc-Roussillon affiche clairement sa volonté de passer du gros rouge qui tache à des vins pleins de charme et de caractère. Et ça marche. — (Ophélie Neiman, Le vin pour ceux qui n’y connaissent rien, L’Étudiant, 2013, page 111)
    • Il avait fait considérablement pire avec un 45 tours dont le refrain était : « Ah ce qu’il est joli le petit Rocheteau », un nanar de niveau olympique, mais tout marchait, tout se vendait, même n’importe quoi, surtout n’importe quoi. — (Vincent Duluc, Un printemps 76, Éditions Stock, 2016)
  10. (Intransitif) (Figuré) (Familier) Accepter d’entrer dans un arrangement.
    • Évidemment je me livrais à cet homme, moi et ma fortune. Faut-il que je vous ai haïs à ce moment-là ! Eh bien, il n’a pas voulu marcher. Il n’a pas osé. Il a parlé de son honneur. — (François Mauriac, Le Nœud de vipères, Grasset, 1933, réédition Le Livre de Poche, page 83)
  11. (Transitif) (Vieilli) (Technique) Fouler au pied une matière malléable.
  12. (Transitif) (Littéraire) (Technique) Suivre sa route.

Nom commun - français

marcher \maʁ.ʃe\ masculin

  1. Déplacement par mouvements alternatifs des jambes ou des pattes ; démarche.
    • Quel marcher !
    • Mais la Grand’Gothe, survenant avec son marcher et son parler masculin, ne lui laissa pas le loisir de s’abandonner à sa douleur. — (George Sand, Jeanne, 1844)
  2. (Spécifiquement) (Basket-ball) Faute d’un joueur qui fait plus de deux pas sans dribbler, sanctionnée par la récupération du ballon par l’équipe adverse.
    • Sur une remise en jeu, le Marsupilami cale le ballon sous le bras et commence à marcher tranquillement comme à l'entraînement, pour signer l’un des marchers les plus fous de l’histoire de la NBA. Le pire étant que le numéro 0 et favori au titre de MVP cette saison s’étonne lui même de se faire sanctionner. — (Le Dauphiné, NBA : un marcher d'anthologie signé Russell Westbrook, ledauphine.com, 19/01/2017)
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Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition (1932-1935)

MARCHER. v. intr.
S'avancer d'un lieu à un autre par le mouvement des jambes. Marcher en avant, en arrière, à reculons, Marcher posément, doucement, rapidement, fièrement. Marcher à grands pas, à petits pas, à pas comptés, à tâtons, sur la pointe du pied. Marcher au hasard. Cet enfant ne marche pas encore. Il commence à marcher tout seul. Marcher avec une canne, avec des béquilles. Fam., Marcher comme un Basque, comme un chat maigre, Marcher fort vite. Fam., Marcher à quatre pattes, Marcher sur les mains et sur les pieds. Fig. et fam., Marcher à pas de loup, Marcher avec précaution et sans faire de bruit; Marcher à pas de tortue, Marcher avec une excessive lenteur; et Marcher à pas de géant, Marcher en faisant de grandes enjambées. Marcher à pas de géant se dit, surtout figurément, dans le sens de Faire un progrès rapide. Cet homme marche à pas de géant à la gloire, à la fortune, etc. Marcher sur quelque chose, Mettre le pied dessus en marchant, ou simplement Poser le pied dessus. Marcher sur le pavé, sur l'herbe, sur des tapis. Marcher sur le pied de quelqu'un. Marchez sur ces étincelles qui risquent de mettre le feu. Prenez garde où vous marchez. Fig. et fam., Il ne faut pas lui marcher sur le pied, il ne se laisse pas marcher sur le pied, se dit d'un Homme susceptible qu'il est dangereux de choquer. Fig., Marcher sur les pas, sur les traces de quelqu'un, Imiter ses actions, suivre ses exemples. Fig. et fam., Marcher sur les talons de quelqu'un, Le suivre de très près. Je vous annonce qu'il arrive; il marche sur mes talons. Fam., Il marche, il est toujours sur mes talons, Il me suit partout, il m'importune en ne me quittant pas. Marcher sur les talons de quelqu'un s'emploie aussi dans un sens plus figuré et signifie alors Suivre quelqu'un de près pour l'âge, ou la fortune, ou les succès. Fig., Marcher sur des épines, Être dans une conjoncture difficile. Fig., Marcher sur des charbons ardents, Traiter un sujet délicat ou dangereux, où l'on a sans cesse à craindre de se créer des inimitiés et des ennuis. Fig. et fam., On marche sur les mauvais plaisants, sur les sots, Ils sont en très grand nombre. Prov. et fig., Il a marché sur quelque mauvaise herbe, Il lui est arrivé quelque chose qui le met de mauvaise humeur. On dit aussi d'un Homme qui est de mauvaise humeur, sans qu'on sache pourquoi : Sur quelle herbe a-t-il marché aujourd'hui? Fig., Marcher entre des précipices, Rencontrer de tous côtés des dangers.

MARCHER signifie aussi S'avancer de quelque manière que ce soit, à pied, à cheval, ou autrement. Nous étions les uns à cheval, les autres en voiture, nous avons marché toute la nuit, nous avons marché de compagnie. Nous avons marché à la fraîche, pour ne pas fatiguer nos chevaux. Il se dit particulièrement des Mouvements des troupes, des armées. L'armée commença à marcher. Faire marcher l'infanterie, la cavalerie. Marcher à l'ennemi. Marcher de front. L'armée marchait en ordre de bataille, marchait sur trois colonnes. L'impératif singulier Marche sert de commandement militaire, même quand on s'adresse à une troupe. En avant, marche! Ce régiment, ce corps marche, Il fait la campagne.

MARCHER signifie encore Tenir un certain rang dans les cérémonies. Le corps diplomatique marchait en tête du cortège. Les ducs et pairs marchaient anciennement dans l'ordre de leur réception. En termes de Marine, Marcher dans les eaux d'un vaisseau, Faire la même route que lui. Fig., Marcher dans les eaux de quelqu'un, Le seconder.

MARCHER s'emploie figurément en parlant des Personnes, et il exprime en général une idée de Progrès. Il marche hardiment à son but, vers son but. Marcher aux dignités, aux honneurs, à la fortune, à la gloire, à l'immortalité. Nous marchons tous d'un pas égal vers la mort. Fig., Marcher droit, Être irréprochable dans sa conduite, franc dans ses procédés. Il ne marche pas droit dans cette affaire, Il n'agit pas de bonne foi dans cette affaire. Je le ferai marcher droit, Je l'empêcherai de s'écarter de son devoir, je l'obligerai à se bien conduire. Marcher d'un même pas dans une affaire, Agir de concert, avec les mêmes sentiments. Il se dit souvent des Choses inanimées qui se meuvent ou que l'on met en mouvement. Ce vaisseau marche bien. Cette voiture publique marche deux fois la semaine, marche la nuit et le jour. Les trains ne marchent pas encore sur cette partie de la ligne. Les autobus marchent dès sept heures. Les bateaux ne marchent plus sur cette rivière, à cause de la crue. Cette horloge, cette montre marche bien, marche mal, ne marche plus. Les rivières sont des chemins qui marchent.

MARCHER se dit aussi figurément des Choses. Le temps marche avec rapidité. Cet État marche à sa ruine. Ces deux affaires marchent de front. Cette affaire marche toute seule, ne marche pas. L'action de ce drame ne marche pas, marche lentement, Elle n'avance pas, ou n'avance pas assez vite vers le dénouement. Bien marcher, Avoir du succès. Cela a bien, a très bien marché.

Littré (1872-1877)

MARCHER (mar-ché)

Résumé

  • V. a. Fouler, pétrir avec les pieds.
  • V. n. Mettre le pied sur.
  • 3° Se mouvoir à l'aide des pieds ou des pattes.
  • 4° Marcher, en termes de danse et d'escrime.
  • 5° Marcher, en termes de manége.
  • 6° Marcher, en termes de vénerie.
  • 7° Marcher, en termes de marine.
  • 8° Marcher devant, précéder.
  • 9° S'avancer de quelque manière que ce soit, à pied, à cheval, en voiture.
  • 10° Marcher à, s'avancer vers.
  • 11° Se mouvoir, en parlant des troupes.
  • 12° Il se dit de la manœuvre que fait un corps de troupes, un général.
  • 13° Marcher sous, obéir à un chef.
  • 14° Tenir un certain rang dans les cérémonies.
  • 15° Employé emphatiquement pour le verbe être.
  • 16° Faire un service, en parlant de voiture, de chemin de fer.
  • 17° Il se dit des choses qui se meuvent.
  • 18° Fonctionner, en parlant d'un mécanisme.
  • 19° Passer, en parlant du temps.
  • 20° Aller selon un certain progrès en bien ou en mal, en parlant des personnes.
  • 21° Agir.
  • 22° Avoir un certain progrès en parlant des choses.
  • 23° Il se dit des choses auxquelles on prête un mouvement comme si elles étaient animées.
  • 24° Il se dit du progrès dans le développement d'une pièce de théâtre, d'un roman.
  • 25° En musique, il se dit de la succession des tons et des accords.
  • 26° Y marcher, être employé, en parlant des choses.
  • 1 V. a. Pétrir avec les pieds l'argile qu'on a humectée (le sens le plus ancien du verbe marcher est presser du pied ; il n'est resté que dans le langage de certains métiers).

    Donner une égale épaisseur à une feuille d'ouate, en passant dessus une espèce de coussin.

    Terme de chapelier. Marcher l'étoffe d'un chapeau, la fouler avec les mains, la comprimer soit à froid, soit à chaud.

  • 2 V. n. Mettre le pied sur. Marcher sur le pavé, sur l'herbe. Il lui marche sur le pied. Prenez garde où vous marchez. C'est sur mon corps sanglant qu'il lui faudra marcher, Voltaire, Olymp. II, 5.

    Fig. Il a marché sur quelque mauvaise herbe. Sur quelle herbe a-t-il marché ? voy. HERBE, n° 1.

    Marcher sur les pas, sur les traces de quelqu'un, le suivre de très près. Allons, seigneur, marchons sur les pas d'Hermione, Racine, Andr. III, 6. Que faites-vous, madame, et d'où vient que ces lieux N'offrent point avec vous votre fille à mes yeux ?… Ne peut-elle à l'autel marcher que sur vos pas ? Racine, Iph. IV, 3.

    Fig. Ainsi, de toutes parts, les plaisirs et la joie M'abandonnent, Zaïre, et marchent sur leurs pas [de Bajazet et de Roxane], Racine, Baj. III, 1.

    Fig. Marcher sur les pas, sur les traces de quelqu'un, l'imiter, suivre ses exemples. Marchez donc sur ses pas [de Malherbe], aimez sa pureté, Boileau, Art p. I. Apprend-il à marcher sur les pas de son père ? Delille, Énéide, III.

    Marcher sur les talons de quelqu'un, le suivre de trop près.

    Familièrement. Il marche, il est toujours sur mes talons, il m'importune en ne me quittant pas, Dict. de l'Acad.

    Fig. et familièrement. Marcher sur les talons de quelqu'un, suivre quelqu'un de près pour l'âge, pour la fortune, pour les succès.

    Fig. Marcher sur des épines, être dans une conjoncture difficile.

    Fig. Marcher sur des charbons ardents, passer vite sur un sujet délicat et dangereux. C'était marcher sur des charbons ardents, sur des rasoirs, que de traiter cette matière si adroitement et avec tant d'esprit, Sévigné, 5 mars 1683.

    Il ne faut pas lui marcher sur le pied, se dit d'un homme susceptible qu'il est dangereux de choquer. Quand j'étais jeune, il ne fallait pas me marcher sur le pied, non plus qu'à présent, Dancourt, Vert galant, sc. 3.

    Fig. et familièrement. Marcher sur, rencontrer à chaque pas. On marche sur les mauvais plaisants, et il pleut par tout pays de cette sorte d'insectes, La Bruyère, V. On ne marchait dans mon jeune temps que sur des métamorphoses, Voltaire, Taureau blanc, 4.

    Fig. Marcher sur quelque chose, suivre une certaine indication. Tous vos amis avaient la complaisance de me dire que j'avais raison de vous souhaiter avec ardeur : voilà sur quoi je marchais, Sévigné, 28 déc. 1673.

    Fig. Marcher sur quelque chose, en parler, s'en occuper. Mon Dieu ! madame, marchons là-dessus, s'il vous plaît, avec beaucoup de retenue, Molière, Comtesse, 1.

    Fig. et familièrement. Marcher sur les gens, n'en tenir aucun compte par fierté ou par dureté.

  • 3Se mouvoir à l'aide des pieds ou des pattes. Marcher à grands pas, à petits pas. Cet homme marche bien. Tous deux près de Galba marchaient d'un pas égal, Corneille, Othon, V, 8. Il [un mulet] marchait d'un pas relevé, Et faisait sonner sa sonnette, La Fontaine, Fabl. I, 4. L'archer Voit le long d'un sillon une perdrix marcher, La Fontaine, ib. VIII, 27. Vous marchez d'un tel pas qu'on a peine à vous suivre, Molière, Tart. I, 1. J'ai vu les filles de Sion la tête levée, marchant d'un pas affecté, avec des contenances étudiées, Bossuet, la Vallière. Illustre porte-croix, par qui notre bannière N'a jamais, en marchant, fait un pas en arrière, Boileau, Lutr. V. L'estropié marcha, l'aveugle ouvrit les yeux, Boileau, Sat. XI. De tous les animaux qui s'élèvent dans l'air, Qui marchent sur la terre, ou nagent dans la mer, Boileau, ib. VIII. Levez la tête ; encor ; soyez droite ; approchez ; Faut-il tendre toujours le dos quand vous marchez ? Regnard, le Distr. I, 4. Tel était vraisemblablement le sort d'un enfant d'environ dix ans, qui vivait parmi les ours, et qu'on trouva en 1694, dans les forêts qui confinent la Lithuanie et la Russie ; il ne donnait aucune marque de raison, marchait sur ses pieds et sur ses mains, n'avait aucun langage et formait des sons qui ne ressemblaient en rien à ceux d'un homme, Condillac, Traité sens, IV, 7.

    Marcher tout seul, se dit d'un enfant qui commence à faire des pas sans aucune aide ou appui.

    Fig. Marcher tout seul, n'avoir pas besoin d'aide. Je ne trouve pas bon que vous me remerciiez de l'amitié que j'ai pour lui [mon médecin] ; il marche tout seul, et n'a nul besoin de votre assistance, Sévigné, 364.

    Familièrement. Marcher comme un Basque, comme un chat maigre, marcher fort vite.

    Marcher à quatre pattes, marcher sur les mains et sur les pieds, à la manière des quadrupèdes. On n'a jamais employé tant d'esprit à vouloir nous rendre bêtes ; il prend envie de marcher à quatre pattes, quand on lit votre ouvrage [le Discours sur l'inégalité des conditions], Voltaire, Lett. J. J. Rousseau, 30 août 1755.

    Marcher à pas de loup, s'avancer avec précaution et sans faire de bruit.

    Marcher à pas de tortue, marcher avec une excessive lenteur.

    Marcher à pas de géant, marcher en faisant de grandes enjambées ; et fig. faire des progrès rapides.

    Fig. et dans un sens très populaire. Faire marcher, mystifier (le sens intermédiaire est : faire faire une course inutile).

    Fig. Marcher entre des précipices, rencontrer de tous côtés des dangers.

    On dit de même : marcher entre des écueils. L'intérêt et l'injustice, toujours mêlés trop avant dans les grandes affaires du monde, font qu'on marche parmi des écueils, Bossuet, Bourgoing.

    Fig. Marcher sur le bord du précipice, être exposé aux tentations périlleuses, aux chutes, etc. Crois-tu que, toujours ferme au bord du précipice, Elle pourra marcher sans que le pied lui glisse ? Boileau, Sat. X.

    Activement, en style poétique, marcher des pas, faire des pas. Je foule autant de cœurs que je marche de pas, Rotrou, St Genest, II, 3. Oh ! qu'ils boivent dans cette goutte [d'eau] L'oubli des pas qu'il faut marcher ! Lamartine, Joc. IX, 293.

    On a dit, poétiquement aussi, marcher, en parlant des pas. Est-ce que vous pouvez, sans tristesse et sans plainte, Voir nos ombres flotter, où marchèrent nos pas ? Hugo, Rayons et ombres, XXXIV.

  • 4 Terme de danse. Marcher, faire, dans le cours d'une danse, quelques pas qui ne sont que des pas de marche.

    Terme d'escrime. Porter en avant le pied droit, puis le pied gauche, en gardant entre deux la même distance.

    Marcher à grands pas, laisser un espace de huit pouces environ entre les pieds.

    Trop marcher, approcher de trop près de son adversaire.

  • 5 Terme de manége. Marcher en avant se dit de l'action du cavalier pour déterminer un cheval à continuer sa même allure, quand il paraît vouloir la ralentir.

    Marcher large, faire suivre le mur du manége au cheval.

    Marcher de côté, se dit du cheval qui fuit le talon ou les jambes.

    Marcher l'amble, prendre l'allure ainsi nommée. Plus… mieux le cheval marche l'amble, Buffon, Cheval.

  • 6 Terme de vénerie. On dit qu'un cerf marche bien quand le pied de derrière est bien placé sur le talon du pied de devant et que les allures sont bien croisées.
  • 7 Terme de marine. Faire du chemin. Ce vaisseau marche bien, marche mal.

    Marcher dans les eaux d'un autre vaisseau, faire même route que lui, passer incontinent après lui là où il a passé.

    Fig. Marcher dans les eaux de quelqu'un, l'appuyer, le seconder.

    Marche avec ! commandement pour que les marins saisissent un cordage et produisent leur effort en marchant ensemble au pas.

  • 8Marcher devant, précéder. Il marchait devant, les autres suivaient.

    Il se dit aussi de choses qui vont devant. Ce n'est pas sans raison que je fais marcher ces vers à la tête de l'Œdipe, puisqu'ils sont cause que je vous donne l'Œdipe, Corneille, Œdipe, au lecteur. Dieu fait marcher l'épouvante devant eux, Bossuet, Hist. III, 7. Nos plus riches trésors marcheront devant nous [dans notre fuite vers un asile], Racine, Esth. III, 1. Quel est ce glaive enfin qui marche devant eux [Éliacin et un autre] ? Racine, Athal. IV, 1.

    Dans le langage biblique, il se dit de Dieu, à qui l'on prête des mouvements humains. Je marcherai devant toi dans les combats ; à ton approche je mettrai les rois en fuite, Bossuet, Louis de Bourbon. C'est lui [Dieu] qui, m'excitant à vous oser chercher, Devant moi, chère Esther, a bien voulu marcher, Racine, Esth. I, 3. 'avancer de quelque manière que ce soit, à pied, à cheval, en voiture ou autrement. Cet homme marche toujours bien accompagné. Nous avons marché à la fraîcheur pour ne pas fatiguer nos chevaux. Marchez, courez, volez où l'honneur vous appelle, Boileau, Lutr. III. Debout, dit l'avarice, il est temps de marcher, Boileau, Sat. VIII. Voilà nos alliés, marchons de ce côté, Racine, Mithr. I, 3. Quand on dit que Vénus, la déesse de la beauté, ne doit point marcher sans les Grâces, on dit une vérité charmante, Voltaire, Dict. phil. Figure. Mme des Ursins avait marché toute la nuit ; un profond silence régnait dans le carrosse ; elle ne pouvait se persuader ce qui lui arrivait, Duclos, Louis XIV, Œuvres, t. V, p. 87.

  • 10Marcher à, s'avancer vers. Il marcha à la mort avec un grand courage. Et qu'élevé si haut, mais sur un précipice, S'il ne montait au trône, il [le duc de Guise] marchait au supplice, Voltaire, Henr. III. Je refuserais pour mon gendre le plus riche parti de France, qui ne pourrait pas prouver que ses ancêtres ont marché aux premières croisades, Destouches, Fausse Agn. I, 1.
  • 11Se mouvoir, en parlant des troupes. L'armée marchait en ordre de bataille. Pour assembler et faire marcher ces nobles régiments, Sévigné, 558. Vitellius, quand il passa dans cette province [la Judée] pour porter la guerre en Arabie, fit marcher ses troupes sans enseignes, Bossuet, Hist. II, 9. Intrépides soldats, Marchons en invoquant l'arbitre des combats, Racine, Athal. IV, 3. L'empereur lui-même, avant que le jour du 19 octobre l'éclaire, sort de Moscou, il s'écrie : marchons sur Kalougha, et malheur à ceux qui se trouveront sur mon passage ! Ségur, Hist. de Nap. VIII, 11.

    En avant, marche, commandement à une troupe de se mettre en mouvement.

    Marcher au pas, marcher en suivant la cadence du pas militaire. Conscrits, au pas, Marchez au pas, Béranger, Vieux cap.

    Ce régiment, ce corps marche, il fait la campagne.

    Faire marcher, signifie quelquefois imposer un service militaire. On fit marcher la garde nationale. Ce n'est que dans les besoins pressants qu'on fait marcher les esclaves, les étrangers établis dans l'Attique, et les citoyens les plus pauvres, Barthélemy, Anach. ch. 10.

  • 12Il se dit de la manœuvre que fait un corps de troupes, un général. M. de Turenne nous écrit qu'il est sur le point de se déclarer pour le parti ; qu'il n'y a plus que deux colonels dans son armée qui lui fassent peine ; qu'il s'en assurera d'une manière ou d'autre avant qu'il soit huit jours, et qu'à l'instant il marchera à nous, Retz, Mém. t. I, livre II, p. 367, dans POUGENS. Elle marche comme un général à la tête d'une armée royale, Bossuet, Reine d'Anglet. Marchons, et dans son sein renvoyons cette guerre Que sa fureur [de Rome] envoie aux deux bouts de la terre, Racine, Mithr. III, 1. Babylone, seigneur, à son prince fidèle, Voyait, sans s'étonner, notre armée autour d'elle ; Les Persans rassemblés marchaient à son secours, Racine, Baj. I, 1. Il prit la résolution de marcher aux ennemis, Hamilton, Gramm. 5. Solamir veut tenter le destin des batailles ; Nous marcherons à lui, Voltaire, Tancr. III, 5. Le général Fairfax ne voulut point marcher contre l'Écosse, Voltaire, Mœurs, 181.
  • 13Marcher sous, se dit d'une troupe qui obéit à un chef. Sous ce chef redouté Marche des cuirassiers l'escadron indompté, Boileau, Ép. IV. Ses soldats a battus, Ne marchant plus sous lui, semblaient déjà vaincus, Voltaire, Henr. IX.

    Marcher sous les lois de, être soumis à. Sous les lois du plus jeune on vit marcher l'aîné, Corneille, Nicom. II, 3. Dans un camp où tout vous est soumis… Où je vois sous vos lois marcher la Grèce entière, Racine, Iph. III, 1. Quoiqu'à regret, seigneur, ils [les janissaires] marchent sous ses lois [d'Amurat], Racine, Baj. I, 1.

  • 14Tenir un certain rang dans les cérémonies. Les ducs et pairs marchaient anciennement dans l'ordre de leur réception. Il dira toujours qu'il marche après la maison régnante et, à force de le dire, il sera cru, La Bruyère, VIII.
  • 15Dans le style élevé ou poétique, il n'est quelquefois qu'une forme emphatique du verbe être. Mais en vain pour un temps une taxe l'exile [un partisan] ; On le verra bientôt, pompeux, en cette ville, Marcher encor chargé des dépouilles d'autrui, Boileau, Sat. I. Déserteur de leur loi [des Hébreux], j'approuvai l'entreprise, Et par là de Baal méritai la prêtrise ; Par là je me rendis terrible à mon rival, Je ceignis la tiare et marchai son égal, Racine, Ath. III, 4.
  • 16Faire un service, en parlant de voiture, de chemin de fer. Cette voiture publique marche deux fois la semaine, La neige qui est tombée empêche le chemin de fer de marcher.
  • 17Il se dit des choses qui se meuvent. Saturne est une des planètes qui marchent le plus lentement. Tel qu'à vagues épandues Marche un fleuve impérieux, De qui les neiges fondues Rendent le cours furieux, Malherbe, II, 2. Les rivières sont des chemins qui marchent, et qui portent où l'on veut aller, Pascal, Pens. VII, 37, éd. HAVET.
  • 18Marcher, se dit d'un mécanisme qui fonctionne. Le moulin ne marche pas. Une montre qui marche. Avec mon pistolet le cordon s'embarrasse, Fait marcher le déclin : le feu prend, le coup part, Corneille, Ment. II, 5.

    On l'a dit, par extension, du mouvement du pouls. Le feu sort de vos yeux pétillants et troublés, Votre pouls inégal marche à pas redoublés, Boileau, Ép. III.

    Fig. Il faut prêter la main à un système, avant qu'il soit en état de marcher de lui-même, Lett. sur le nouv. syst. de finances, dans DESFONTAINES.

  • 19Il se dit du temps qui passe. Le temps, qui toujours marche, avait pendant deux nuits Échancré, selon l'ordinaire, De l'astre au front d'argent la face circulaire, La Fontaine, Fabl. XI, 6. Que le temps qui s'enfuit marche à pas lents pour nous ! Ducis, Macbeth, III, 2.
  • 20 Fig. Aller selon un certain progrès, en bien ou en mal, en parlant des personnes. Nous marchons tous à la mort. Marcher hardiment à son but. Il marche au sacrilége avec impunité, Voltaire, Sémir. V, 2. Richelieu, Mazarin, ministres immortels, …Marcheront à grands pas au pouvoir despotique, Voltaire, Henr. VII. En vérité, on marche de surprise en surprise, Picard, Capitaine Belronde, II, 11.

    S'avancer dans une certaine voie. Afin que nous marchions en assurance dans le chemin du salut, Bourdaloue, 7° dim. après la Pentec. Dominic. t. III, p. 52. La vieillesse chagrine incessamment amasse… Marche en tous ses desseins d'un pas lent et glacé, Boileau, Art p. III. Les peuples à l'envi marchent à ta lumière, Racine, Athal. III, 7.

  • 21Agir. D'abord marcher sourdement et ne point troubler leur sincérité, Diderot, Père de famille, IV, 13.

    Marcher droit, être irréprochable dans sa conduite, ne pas commettre de faute. Vous devez marcher droit pour n'être pas berné, Molière, Éc. des f. I, 1. Avecque don Bertrand il faut marcher bien droit, Th. Corneille, D. Bertr. de Cigarral, I, 2. Marchez bien droit et bien sûrement, monseigneur, dans l'affaire de Mme de Mondouville, Maintenon, Lett. au card. de Noailles, 11 janv. 1706.

    Je le ferai marcher droit, je l'empêcherai de s'écarter de son devoir.

    Marcher d'un même pas dans une affaire, agir de concert.

    Marcher à tâtons, marcher en aveugle dans une affaire, agir sans avoir les lumières nécessaires pour s'y bien conduire. C'est ainsi que nous vivons et que nous marchons en aveugles, ne sachant où nous allons, prenant pour mauvais ce qui est bon, prenant pour bon ce qui est mauvais, et toujours dans une entière ignorance, Sévigné, à Bussy, 15 déc. 1683.

    Dans le langage biblique et élevé, marcher dans, suivre pour guide. Ils n'ont point gardé l'alliance faite avec Dieu, et n'ont point voulu marcher dans sa loi, Sacy, Bible, Psaume CLXXVII, 10. Je ne marche point dans de vastes pensées, Bossuet, Mar.-Thér. Il [Dieu] fait un nouveau pacte avec David, et s'oblige de le protéger lui et les rois ses descendants, s'ils marchent dans les préceptes qu'il leur a donnés par Moïse, Bossuet, Hist. II, 4. Les fidèles alors y jouissaient de la paix, marchant dans la crainte du Seigneur et s'édifiant mutuellement, Condillac, Hist. anc. XV, 5. Mais moi, fils du désert… Sans crainte, sans remords, avec simplicité Je marche dans ma force et dans ma liberté, Ducis, Othello, II, 17.

  • 22Il se dit des choses qui font un certain progrès en bien ou en mal. Les choses marchent vers une solution. Cet État marche à sa ruine. Ces deux affaires marchent de front. À l'instant le parti est pris [dans une affaire militaire] : il commande et il agit tout ensemble, et tout marche en concours et en sûreté, Bossuet, Louis de Bourbon. La raison pour marcher n'a souvent qu'une voie, Boileau, Art p. I. Le monde avec lenteur marche vers la sagesse, Voltaire, Lois de Minos, III, 5. Les devoirs et les affaires sérieuses marchent avant tout, Voltaire, Lett. prince roy. de Prusse, 1er janv. 1739. Tel est l'arrêt du sort, tout marche à son déclin, Delille, Georg. I. Il paraît que l'affaire marche à merveille, Picard Et Mazères, Trois quartiers, I, 12.

    Cette affaire ne marche pas, elle ne fait aucun progrès vers une terminaison.

    Absolument. Être en progrès. La civilisation marche. Le monde marche.

  • 23 Fig. Il se dit des choses auxquelles on prête un mouvement comme si elles étaient animées. La gloire que V. A. s'est acquise en cette dernière campagne marchera au premier rang des événements les plus illustres de notre siècle, Arn. D'Andilly, Lett. CXXIV. Que la crainte et la terreur marchent avec vous, Montesquieu, Lett. pers. 148.

    Marcher ensemble, se dit de choses qui sont compatibles entre elles. Il est difficile d'être équitable et conquérant en même temps, et je vois bien que la vaillance et la justice sont deux vertus qui ne marchent guère ensemble, Voiture, Lett. 83.

    Ne pas marcher sans, en parlant des choses, être accompagné de. Les grands talents ne marchent point sans une forte inclination pour tout ce qui se rapporte à leur objet, Mairan, Éloges, card. de Polignac.

  • 24 Fig. Il se dit du progrès dans le développement d'une pièce de théâtre, d'un roman, d'un écrit. Ce discours, ce poëme marche bien. L'action de ce drame ne marche pas. Ainsi la tragédie agit, marche et s'explique, Boileau, Art p. III. Un poëme excellent où tout marche et se suit, Boileau, ib. Que l'action, marchant où la raison la guide, Ne se perde jamais dans une scène vide, Boileau, ib.

    Marcher, se dit du style dans un sens analogue. Vous écrivez comme un ange ; je lis vos lettres avec admiration ; cela marche, vous arrivez, Sévigné, 1er déc. 1675. Le style [des cantiques]… qui marche par de vives et impétueuses saillies, affranchi des liaisons ordinaires…, Bossuet, Hist. II, 3. Son style impétueux souvent marche au hasard, Boileau, Art p. III. Le vers, comme un torrent, en grondant doit marcher, Du Resnel, Harm. imitative.

    Ces vers marchent bien, le mouvement en est facile.

  • 25 Terme de musique. Se dit de la succession des sons et des accords qui se suivent dans un certain ordre. J'ai gardé toujours une affection tendre pour un certain air du Conditor alme siderum qui marche par ïambes, Rousseau, Confess. III.
  • 26 Fig. et familièrement. Y marcher, se dit de choses qu'on emploie. Nous avons beaucoup de monde à dîner, il faut que toute la vaisselle y marche, que tous les poulets de la basse-cour y marchent. Vous êtes toujours trop regrettée et tendrement souhaitée dans cette petite chambre ; le café y marche tous les matins, Sévigné, 11 oct. 1688.

    Quand l'argent marche, tout va bien. Quand on veut bien employer l'argent dans une affaire, elle réussit.

REMARQUE

Corneille a dit : Va marcher sur leurs pas où l'honneur te convie, Cinna, I, 3. Voltaire a relevé cette locution : " On ne dit pas plus allons marcher qu'allons aller " . Mais M. Gérusez objecte qu'on dit bien va courir, et que rien n'empêche de dire va marcher. Béranger n'a-t-il pas dit : Voir c'est avoir ; allons courir, Vie errante Est chose enivrante, Bohém.

HISTORIQUE

XIIe s. Que li chevax marcha le fust Qui tenoit la porte de fer, Chrestien de Troyes, Cheval. au lion, V. 949.

XIIIe s. Comme l'on plus marcoit la flor, Tant en issoit plus bone odor, Partonop. V. 10833. La pucele velz [tu veux] aler querre, Qui fut proiée en autre terre ; Ceste terre est molt convoitiée, Et sovent de gerre [guerre] marchiée, Flore et Blanchefl. p. 176, édit. DU MÉRIL. Par la cheveçaille l'a pris, Come cil qui est d'ire espris ; Contre terre l'a trebuchié, Sor le ventre li a marchié, Durement li fole la pance, Ren. 4692. Pour la maladie des vers garir (à vos iex [yeux] la veeiz, à vos piez la marchiez), la meilleur herbe qui soit elz quatre parties dou monde, ce est l'ermoize, Rutebeuf, I, 257.

XIVe s. Tantost que Jehan de Lorme oy la frainte et les marchies desdiz jeunes gens au dit jardin, Du Cange, marcheriae.

XVe s. Lieve toi, alons nous esbatre, Marcir la rousée et abatre, Dont l'oudour est trop plus propisce, Et mieuls vault que de mille espices, Froissart, Poésies mss. p. 353, dans LACURNE. Si allay tout seul et ainsi Que l'ay de coustume, et aussi Merchai l'herbe poignant menue, Chartier, le Livre des quatre dames, p. 594. L'un lui presente beaux moz plaisans et gracieux, l'autre lui marche dessus le pié ou lui estraint la main, Les 15 joies de mariage, p. 19.

XVIe s. Cinq ou six mil Suisses lors passerent Devant le roi, marchans fiers soubz la picque, Marot, J. V, 101. Voyre, et Dieu scet quant passoient par devant, S'ilz se marchoient fiers comme ung poursuyvant, Marot, J. V, 102. Lequel [Cupidon] pour son devis Au poing tenoit un arc riche tendu, Le pied marché et le bras estendu, Prest de lascher une fleche aiguisée, Marot, I, 170. Ilz marcherent incontinent en bataille le grand pas contre les barbares, Amyot, Arist. 33. Et quand et quand feit marcher le reste de ses gens le chemin de Platées, Amyot, ib. 39. La tigre à qui on a derobé les petits fants, ne la vipere estant marchée sur la queue, ne sont plus terribles qu'une femme offensée, Yver, 569. Il marcha son armée en Lombardie, où il fit de braves gestes, Carloix, I, 34. Depuis la feste Saint Martin jusques à la Notre Dame de mars [les pâturages] sont communs en la ditte chastellenie ; et peuvent marcher et pasturer l'un dans l'autre, Coust. génér. t. II, p. 474.

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Étymologie de « marcher »

De « marche » issu du francique marka (« frontière »).
Wiktionnaire - licence Creative Commons attribution partage à l’identique 3.0

Espagn. marchar ; ital. marciare ; allem. marschiren. Ces trois mots sont formés du français ; mais d'où vient le français lui-même ? Diez pense que marcher est proprement aller de marche en marche, et par conséquent il le fait venir de marche, frontière. D'autres l'ont tiré de mercari, commercer, à cause que le commerçant va de lieux en lieux ; d'autres enfin, de l'ancien allemand march, cheval. Toutes ces étymologies ont été mises à néant par Scheler, qui, à l'aide d'exemples du XIIe siècle et du XIIIe, a montré que le sens le plus ancien de marcher est presser avec le pied, mettre le pied sur. À ce sens on ne peut arriver ni de marche, frontière, ni de mercari, ni de march. À la vérité, on a dit marcher et marchir, comme le prouvent l'exemple du XIVe siècle [les marchies, les foulées, les pas], et celui de Froissart ; et marchir, venant de marche, frontière, a signifié être avoisinant ; mais ce n'est qu'une similitude fortuite. Allant plus loin, Scheler pense que marcher, presser du pied, et marc, résidu d'une chose pressée, ont le même radical, et que ce radical est dans le latin marc-us, marc-ulus, marc-ellus, marteau (voy. à MARC 2 une autre conjecture). L'hypothèse qui rattache marcher et marc est certainement ingénieuse, probable même ; mais ce sera toujours une hypothèse, tant qu'on ne trouvera pas soit dans marcher quelque sens positif qui se rapproche de marc, ou dans marc quelque sens qui se rapproche de marcher. En Normandie, on dit : marcher une terre, un bois, les parcourir en tous sens, afin d'en examiner l'état.

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Phonétique du mot « marcher »

Mot Phonétique (Alphabet Phonétique International) Prononciation
marcher marʃe

Fréquence d'apparition du mot « marcher » dans le journal Le Monde

Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.

Évolution historique de l’usage du mot « marcher »

Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.

Citations contenant le mot « marcher »

  • Personne ne peut marcher et courir en même temps.
    Anonyme
  • On ne peut apprendre au crabe à marcher droit.
    Aristophane — La Paix
  • Parler, c'est marcher devant soi.
    Raymond Queneau
  • C'est en trébuchant qu'on apprend à marcher.
    Proverbe bulgare
  • Marie Dorin-Habert: Quand je ne fais pas de course à pied, je trouve intéressant de marcher sur des sites très pentus afin de travailler le cardio et les muscles. Durant ma carrière, je pratiquais surtout en cas de blessure pour faire des séances spécifiques sur certaines chaînes musculaires. Enceinte, j’ai également beaucoup marché pour garder la forme. J’ai toujours fait de la randonnée avec un objectif de préparation sportive.
    Docdusport — Marie Dorin-Habert: "Je n'arrêterai jamais d'aller marcher en montagne ! »
  • Séquelles qui ont conduit les médecins à penser que Felicity pourrait ne jamais marcher ni parler. « Mais elle a donné tort à tout le monde », poursuit sa mère. Durant le confinement, à l’âge de 3 ans, la petite fille est parvenue à faire ses premiers pas. À l’aide d’un trotteur pour bébé, elle s’est rendue… dans un magasin de friandise.
    sudinfo.be — Les médecins pensaient qu’elle ne pourrait jamais marcher: à 3 ans, Felicity a miraculeusement fait ses premiers pas
  • Le crabe enseigne à ses petits à marcher droit.
    Proverbe malais
  • LLusion est un artiste et producteur basé à Orange, en Californie. Il a fait équipe avec l’artiste de la région de la Baie mxmtoon sur la piste «marcher mais dans un jardin», qui se diffuse partout maintenant. Le morceau sera présenté sur une prochaine mixtape de LLusion. LLusion a récemment attiré l’attention pour ses remix d’artistes comme 24kGoldn et Selena Gomez.
    JAPANFM — LLusion fait équipe avec mxmtoon pour «marcher mais dans un jardin», extrait de la prochaine mixtape – JAPANFM
  • A voir marcher quelqu'un, on connaît sa pensée.
    Pétrone
  • Un homme de 66 ans a été retrouvé inconscient, mardi vers 14 h 45, à quelques centaines de mètres de son domicile de Dieulivol. Le sexagénaire, atteint d’une maladie chronique dégénérative, avait quitté sa maison à peine deux heures plus tôt, pour aller marcher. L’alerte sur sa disparition a été très vite donnée par des proches inquiets.
    SudOuest.fr — Gironde : parti marcher, il est retrouvé mort
Voir toutes les citations du mot « marcher » →

Traductions du mot « marcher »

Langue Traduction
Anglais walk
Espagnol caminar
Italien camminare
Allemand gehen
Chinois 步行
Arabe سير
Portugais caminhar
Russe ходить
Japonais 歩く
Basque oinez
Corse camminà
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Synonymes de « marcher »

Source : synonymes de marcher sur lebonsynonyme.fr

Antonymes de « marcher »

Combien de points fait le mot marcher au Scrabble ?

Nombre de points du mot marcher au scrabble : 14 points

Marcher

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