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Livrer

Définitions de « livrer »

Trésor de la Langue Française informatisé

LIVRER, verbe trans. et pronom.

A. − Emploi trans. Qqn/qqc. livre qqn/qqc. (à qqn/qqc.)
1. Mettre à la discrétion de, remettre au pouvoir de. Livrer à la justice, au bras séculier; livrer pieds et poings liés. Dès ce soir je vous livre les ministres morts ou vifs (Scribe, Bertrand,1833, I, 5, p. 129).Cannibale qui engraisse ses captifs avant de les livrer au bourreau des cuisines (Milosz, Amour. initiation,1910, p. 79).
Emploi pronom. réfl. Se livrer à la police. Malades condamnés qui se livrent aux charlatans (Balzac, Cous. Bette,1846, p. 339).Au lieu de payer l'amende ou encore de te livrer pour faire la peine que tu avais méritée, monsieur fait l'orgueilleux et refuse de se livrer (Genevoix, Raboliot,1925, p. 333).
[P. anal. de l'obj.] VÉN. Livrer (un animal) aux chiens. Lancer les chiens sur lui. Livrer le cerf aux chiens (Ac.).
En partic.
Remettre, par trahison, au pouvoir de. Livrer un complice; livrer sa patrie, son pays. Déjà le duc de Bourgogne avait livré aux Anglais la Bastille, le Louvre, l'Hôtel de Nesle, Vincennes (Barante, Hist. ducs de Bourg., t. 4, 1821-24, p. 321).Tous ceux qui tantôt voulaient leur livrer la ville les outrageaient, de peur d'être dénoncés comme traîtres à la République (France, Pt Pierre,1918, p. 149).V. comploter ex. 1 :
1. Chauvel était venu quelque temps avant au pays, avec Saint-Just et Lebas, pour faire empoigner les autorités civiles et militaires de Strasbourg, en train de livrer la place aux Allemands. Erckm.-Chatr., Hist. paysan, t. 2, 1870, p. 246.
Au fig., littér. ,,Je vous livre cet homme. Je vous réponds qu'il fera ce que vous voudrez, que vous en disposerez comme il vous plaira`` (Ac. 1935).
2. Abandonner à l'action de quelque chose.
a) [Le suj. désigne une pers.]
[L'obj. désigne une pers.] Livrer au bûcher, à la mort, à la torture. Sauts en parachute transformés en rites d'initiation (celui qui ne peut sauter est livré aux moqueries et aux brimades de ses camarades) (Serv. milit. et réf. armée,1963, p. 47).
[L'obj. désigne un inanimé] Les brûlements d'archives sous la Révolution, où la plupart des titres féodaux furent livrés aux flammes (L'Hist. et ses méth.,1961, p. 736).Leur ville (...) bombardée de Montmartre et de la Bastille, puis livrée au pillage (Lefebvre, Révol. fr.,1963, p. 141).
Littér. Livrer au vent. Exposer au vent. Elle livre aux vents des cheveux qui s'échappent d'une mitre orientale (Maistre, Soirées St-Pétersb., t. 1, 1821, p. 104).Molo observe l'ennemi, afin qu'il ne puisse livrer sa voile au vent sans combattre (Chateaubr., Mél. et poés., Duthona, 1828, p. 43).
b) [Le suj. désigne un inanimé] Votre précepte si vanté de tendre une joue après l'autre, n'est pas seulement contraire à tous les sentimens de l'homme (...) il livre le monde au désordre, à la tyrannie (Volney, Ruines,1791, p. 323).
3. Abandonner, confier (à quelqu'un).
a) [L'obj. désigne une pers.] Abandonner. Pour moi, livré de bonne heure à des mains étrangères, je fus élevé loin du toit paternel (Chateaubr., René,1802, p. 16).
Au passif. Être livré à soi-même. Ne dépendre que de soi, n'avoir de secours à attendre de personne. Quel changement dans la civilisation humaine (...) si les restaurateurs de l'ancienne beauté (...) avaient été livrés à eux-mêmes comme les anciens Grecs (Taine, Voy. Ital., t. 2, 1866, p. 71).Il passa deux années de son adolescence dans une université d'Allemagne, livré à lui-même (France, Vie littér.,1888, p. 60).
b) [L'obj. désigne un inanimé concr.] Abandonner, confier. Je lui avais donné tout mon cœur, je lui avais livré toute ma vie; mais de sa vie à elle, jamais elle n'avait voulu rien me livrer (A. Daudet, Pt Chose,1868, p. 272):
2. De la même manière je prête l'oreille ou je regarde dans l'attente d'une sensation, je livre une partie de mon corps, ou même mon corps tout entier à cette manière de vibrer et de remplir l'espace qu'est le bleu ou le rouge. Merleau-Ponty, Phénoménol. perception,1945, p. 245.
c) [L'obj. désigne un inanimé abstr.] Confier. Livrer ses impressions, un secret. Certains (...) rougissaient de livrer leur préférence (Lacretelle, Silbermann,1922, p. 89).Marthe (...) ne livre qu'une faible part de ce qu'elle pense (Bosco, Mas Théot.,1945, p. 343).
4. Mettre en la possession de, à la disposition de.
a) [Le suj. désigne une pers.]
COMM. Remettre ce qui a été commandé. Livrer à domicile, en gare, en mains propres. Les orfèvres s'engageaient à livrer le lit dans deux mois (Zola, Nana,1880, p. 1440):
3. ... les principaux détaillants (...) ont pris l'habitude d'affiner eux-mêmes les fromages, de façon à ne livrer aux consommateurs que des produits faits à point. Pouriau, Laiterie,1895, p. 549.
Proverbe, vx. ,,Tel qui vend ne livre pas. On s'engage quelquefois à faire plus qu'on ne veut ou qu'on ne peut`` (Ac. 1835-78).
En partic. Remettre un manuscrit à un éditeur, un imprimeur. Il y a bien six mois que j'ai livré le manuscrit (Bloy, Journal,1894, p. 159).Comme Wagner, il exprimait le regret que l'artiste ne pût livrer ses œuvres à un magasin, qui, en échange, fournirait l'artiste de tout ce dont il aurait besoin (Rolland, Beethoven, t. 1, 1937, p. 45).
Rem. Dans la lang. usuelle on emploie souvent livrer qqn : remettre à quelqu'un ce qu'il a commandé et, au passif, être livré : recevoir ce que l'on a commandé.
b) JEUX, emploi abs. [Au billard] Laisser à l'adversaire un coup facile, la possibilité d'une série. Jouer de façon à ne pas trop livrer.
c) Littér. [le suj. désigne un inanimé]
[concr.] En vérité cette nuit était belle, et cette lumière clémente qui lui livrait ainsi toutes les parcelles de son domaine (Genevoix, Raboliot,1925, p. 70).Le phosphore et le soufre sont livrés à la plante par le sol (Plantefol, Bot. et biol. végét., t. 1, 1931, p. 336).
[abstr.] L'observation de la vie ne nous livre pas plus un milieu vide qu'elle ne nous présente des individus isolés (Mounier, Traité caract.,1946, p. 74).
d) Livrer (le) passage (à qqn/qqc.). Laisser la place pour passer (à). Synon. céder, laisser le passage.
[Le suj. désigne une pers.] Ordres donnés aux commandants des places de livrer le passage aux troupes étrangères sur les frontières de France (Marat, Pamphlets, C'en est fait de nous, 1790, p. 206).
Emploi pronom. réciproque. Mouvement de droite et de gauche des deux personnages pour se livrer passage (Feydeau, Dame Maxim's,1914, II, 8, p. 46).
[Le suj. désigne un inanimé concr.] C'était comme une bouche d'égout à la bordure d'un trottoir. Cet orifice n'aurait donc pu livrer un passage facile (Verne, Île myst.,1874, p. 163).
5. Engager et poursuivre (une lutte). Livrer un assaut, une bataille, un combat, une guerre.
Emploi pronom.
à sens passif. Des points qui méritent de passer dans l'histoire pour l'honneur des combats qui s'y sont livrés (Barrès, Cahiers, t. 11, 1918, p. 323).
réciproque. Nos dragons ont été à leur rencontre, et c'est là, dans un fond, qu'ils se sont livré bataille entre eux (Erckm.-Chatr., Hist. paysan, t. 2, 1870, p. 93).
Loc. verb. vieillie. Livrer la guerre. Ceux que vous combattez, qui vous livrent la guerre (Delille, Homme des champs,1800, p. 116).
[P. anal. de l'obj.] C'est (...) une fort mauvaise partie qu'il [le Club de basket-ball Paris-bas] a livrée à la puissante formation des P.T.T. (L'Œuvre,28 janv. 1941).
Emploi pronom. à sens passif. Le lit où se livrait une bataille à la rigolade qui se terminait par des claques et des taloches (Cendrars, Bourlinguer,1948, p. 86).
Au fig. Oseront-ils cependant affirmer qu'une génération consent à livrer une bataille de plusieurs années pour un drapeau qui n'est pas un symbole? (Baudel., Salon,1846, p. 102).
B. − Emplois pronom. spécifiques. Qqn se livre (à qqn/qqc.)
1. Se remettre, se confier
a) à quelqu'un. Si vous daignez en croire les conseils de ma vieille expérience, le grand art est de ne se livrer à personne, de n'avoir que soi pour complice (Scribe, Bertrand,1833, I, 6, p. 134).
Absol. Je crois que j'en aurai tout ce que je voudrai de ce type-là... Il n'est pas malin, il se livre du premier coup (Mirbeau, Journal femme ch.,1900, p. 32).
b) à quelque chose. Le sérieux ému d'un homme qui se livre à un destin nouveau (Benjamin, Gaspard,1915, p. 56).
2. Faire don de soi-même. Se livrer sans réserve, tout entier. J'avais deviné, derrière la froideur voulue de la jeune fille, la palpitation d'un cœur qui ne veut pas se livrer (Bourget, Disciple,1889, p. 164).Comment pouvez-vous comparer notre aventure construite sur du faux (...) et celle d'un être jeune qui se livre corps et âme? (Cocteau, Par. terr.,1938, II, 9, p. 255).
En partic. [Le suj. désigne une femme] Accorder ses faveurs à quelqu'un. Synon. se donner.La dernière transaction que puisse faire une femme (...) cette vente inouïe dans laquelle elle se livre au premier venu, pour une robe et pour un morceau de pain (Janin, Âne mort,1829, p. 143).
Absol. Albine se livra. Serge la posséda (Zola, Faute Abbé Mouret,1875, p. 1409).
3. S'abandonner à (un sentiment, une idée); s'adonner à (une activité). Se livrer au désespoir, à la joie, à la rêverie; se livrer à un jeu dangereux; se livrer à ses instincts, aux pires excès. Ces deux femmes (...) viennent de divorcer pour se livrer entièrement au plaisir (Fiévée, Dot Suzette,1798, p. 138).La danse de l'amour, celle que l'on ne danse guère que ce soir-là, où il est toléré de se livrer à la débauche et au crime (Maran, Batouala,1921, p. 90):
4. Il trouvait un bonheur singulier quand, laissé absolument seul et sans crainte d'être interrompu, il pouvait se livrer tout entier au souvenir des journées heureuses qu'il avait passées jadis à Verrières ou à Vergy. Stendhal, Rouge et Noir,1830, p. 471.
[P. anal. du suj.] Le taureau (...) se livre à une foule de cabrioles extravagantes dont on ne croirait pas capable une si lourde bête (Gautier, Tra los montes,1843, p. 86).
4. Effectuer (un travail); exercer (une activité). Se livrer à une enquête, à une étude, à un examen approfondi, à ses occupations habituelles. Sous l'égide des autorités allemandes, Étienne se livrait là à tout un trafic (Van der Meersch, Invas. 14,1935, p. 170).
Emploi abs., SPORT. Déployer tous ses efforts, aller au bout de ses possibilités. Boxeur qui se livre à fond; le cheval n'a pas voulu se livrer.
Prononc. et Orth. : [livʀe], (il) livre [li:vʀ]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. A. Verbe trans. 1. fin xes. « délivrer » (Passion, éd. D'Arco Silvio Avalle, 387); 2. fin xes. « mettre (quelqu'un) à la disposition de quelqu'un » (ibid., 367); 3. ca 1100 « remettre quelqu'un ou quelque chose à la discrétion de » (Roland, éd. J. Bédier, 247, 498); 4. ca 1100 livrer bataille (ibid., 592); 5. [1281 « mettre entre les mains de quelqu'un une marchandise qu'il a commandée » (d'apr. FEW t. 5, p. 301a)]; ca 1340 « id. » (Dialogues fr.-flam., éd. H. Michelant, D 1b); 6. [ca 1500 « remettre quelqu'un ou quelque chose par trahison » (Ph. de Commynes d'apr. FEW t. 5, p. 301a)]; 1534 « id. » (Rabelais, Gargantua, éd. M.A. Screech, chap. 48, 126). B. Verbe pronom. 1. a) xiiies. « accorder ses dernières faveurs (en parlant d'une femme) » (Du chevalier qui fist sa femme confesse, 129 ds Fabliaux, éd. A. de Montaiglon et G. Raynaud, t. 1, p. 182); b) 1612 « s'attacher exclusivement, s'enchaîner (en parlant d'une femme) » (Régnier, Satyres XIII ds Œuvres, éd. G. Raibaud, p. 180, 164); 2. a) 1667 « se remettre à, se confier à » (Racine, Andromaque, I, 1); b) 1721 « montrer sa pensée » (Montesquieu, Lettres persanes, éd. P. Vernière, Introduction, p. 8); 3. 1680 « s'abandonner à un sentiment, à une émotion » (Mmede Sévigné, Lettres, éd. M. Monmerqué, t. 7, p. 101); 4. 1616 se livrer à « se consacrer à, se mettre à » (A. d'Aubigné, Tragiques, éd. E. Réaume et de Caussade, t. 4, p. 150). Du lat. liberare « rendre libre, affranchir » d'où en lat. pop. « laisser partir, remettre, fournir ». Fréq. abs. littér. : 8 544. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 15 640, b) 11 875; xxes. : a) 10 628, b) 10 244.

Wiktionnaire

Verbe - français

livrer \li.vʁe\ transitif 1er groupe (voir la conjugaison) (pronominal : se livrer)

  1. Mettre une chose au pouvoir, en la possession de quelqu’un, selon les conventions faites avec lui.
    • En mars 1978 apparaissait chez les libraires le premier reprint qui, s'il livrait enfin à de nombreux chercheurs le texte intégral, n'en respectait ni la pagination, ni le format. — (Philippe Schrauben, « Intoduction », avril 1984, dans La vraie langue celtique et Le Cromleck de Rennes-les-Bains, éd. originale : Carcassonne : chez François Pomiès, 1886, réédition : Nice : Éditions Belisane, 1984.)
    • Mon libraire doit me livrer demain une certaine quantité d’exemplaires.
    • Après 9 mois d'attente, Olivier m'a livré le dossier tant espéré.
  2. Mettre une personne à la discrétion, au pouvoir de quelqu’un.
    • Livrer un coupable à la justice, entre les mains de la justice.
    • Les tiers, complices par provocation ou assistance, encourent les mêmes peines. En est-il de même, pour les libertins qui se font livrer des mineures ? — (Achille Morin, Journal du droit criminel, ou jurisprudence criminelle de la France, 35e année, Paris, 1863, pages 73-74)
    • En 508, les Francs, conduits par Clovis, vinrent assiéger Arles. L’évêque Césaire (devenu par la suite Saint-Césaire) n’aurait pas demandé mieux que de livrer la ville au roi chrétien. — (Léon Berman, Histoire des Juifs de France des origines à nos jours, 1937)
    • (Figuré) (Familier) Je vous livre cet homme : je vous réponds qu’il fera ce que vous voudrez, que vous en disposerez comme il vous plaira.
  3. (En particulier) Remettre par trahison une personne, une ville.
    • Livrer son complice.
    • Sûre d’avoir un chef, la conspiration s’étendit bientôt. Biron devait ouvrir la Bourgogne; d’autres complices devaient livrer Marseille; [...] — (Paul-Valentin Dupray de La Mahérie, Le livre rouge : Histoire de l’échafaud en France, Librairie parisienne, Paris, 1863, page 115)
    • Nous n’avions pas livré Metz et Paris, nous autres! — (Clovis Hugues, Sérénade à Louise Michel, dans L’Intransigeant, Paris, 15 janvier 1882)
  4. Engager et mener, en parlant d'une bataille, d'un combat ou d'un assaut.
    • C'est contre sa bigoterie, sa stupidité, la stupidité mesquine des médiocres qui veulent briser les ailes du génie, que Thea Kronborg devra livrer la plus dure des luttes qui la mèneront finalement au succès. — (Albert Baiwir, Le déclin de l'individualisme chez les romanciers américains contemporains, Liège : Faculté de Philosophie et Lettres & Paris : Librairie E. Droz, 1943, p. 377)
  5. Donner en proie, exposer à.
    • Livrer une ville au pillage, la livrer à la fureur des soldats.
    • Livrer quelqu’un à la mort.
    • Livrer les voiles au vent.
  6. Confier.
    • Livrer ses secrets à quelqu’un.
    • Il s’était entièrement livré à des gens qui le trahissaient.
    • C’est un homme qui ne se livre pas : c’est un homme très circonspect, très réservé.
  7. (Lorraine) (Histoire) Mesurer, en parlant d'un livreur juré.
  8. (Tennis) Lancer une balle de service, servir.
    • C’est au tour d’Arlette de « livrer ». Les balles rapides, légèrement « coupées », rasent le filet et la bande, avec un bond si allongé, un angle si aigu qu’il est impossible de les reprendre. En cinq coups, le jeu est gagné... — (Germaine Acremant, Ces dames aux chapeaux verts, Plon, 1922, collection Le Livre de Poche, page 223.)
  9. (Pronominal) (Jeux) Donner imprudemment quelque avantage à son adversaire.
  10. (Pronominal) (Intransitif) S’adonner.
    • […], M. Smallways se livrait à l’horticulture, sur ce dernier bout de terrain investi de jour en jour plus étroitement par les accaparements urbains. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 7 de l’édition de 1921)
    • Les bourreaux doivent savourer la même omnipotence, se livrer à pareille furie, goûter une égale joie de meurtrir sans remords. — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
    • Les jeux érotiques commencent évidemment dès l'enfance, se poursuivent de plus belle entre adolescents ou jeunes adultes (…) et tout cela tracasse beaucoup les confesseurs. En revanche, les participants s’y livrent « sans rougir ». — (Jean-Paul Desaive, Délits sexuels et archives judiciaires (1690-1750) , Communications, 1987, vol.46, n°46, p.128)
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Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition (1932-1935)

LIVRER. v. tr.
Mettre une chose au pouvoir, en la possession de quelqu'un, selon les conventions faites avec lui. Livrer de la marchandise. Il doit livrer la commande à trois mois. Livrer un ouvrage pour un certain prix. Mon libraire doit me livrer demain une certaine quantité d'exemplaires. Livrer à domicile, en gare. Livrer à l'usine. Il signifie aussi Mettre une personne à la discrétion d'une autre. Livrer un coupable à la justice, entre les mains de la justice. Il se dit particulièrement de Ceux qui accomplissent cette action par trahison. Livrer une ville. Livrer son complice. Il avait des intelligences avec l'ennemi pour lui livrer la place. Judas livra Notre-Seigneur aux Juifs. Fig. et fam., Je vous livre cet homme, Je vous réponds qu'il fera ce que vous voudrez, que vous en disposerez comme il vous plaira. Livrer une bataille, un combat, un assaut, Engager une bataille, un combat, un assaut. On dit aussi Livrer bataille. Fig., Livrer bataille, livrer combat pour quelqu'un, Soutenir fortement les intérêts de quelqu'un. Livrer au bras séculier, se disait du Renvoi que le juge ecclésiastique faisait au juge laïque pour prononcer ou pour appliquer des peines afflictives.

LIVRER se dit aussi dans le sens de Donner en proie, exposer à. Livrer une ville au pillage, la livrer à la fureur des soldats. Livrer quelqu'un à la mort. Livrer les voiles au vent. En termes de Chasse, Livrer le cerf aux chiens, Mettre les chiens après le cerf.

LIVRER signifie aussi Confier. Livrer ses secrets à quelqu'un. Il s'était entièrement livré à des gens qui le trahissaient. Absolument, C'est un homme qui ne se livre pas, C'est un homme très circonspect, très réservé.

SE LIVRER signifie aussi, en termes de Jeu, Donner imprudemment quelque avantage à son adversaire.

Littré (1872-1877)

LIVRER (li-vré) v. a.
  • 1Remettre ce qui a été acheté, payé, convenu. Livrer de la marchandise. Livrer un ouvrage pour un certain prix. Je me charge de vous livrer la vigne de Naboth de Jezrahel, Sacy, Bible, Rois, III, XXI, 7. Ces ouvriers, n'ayant plus la liberté de choisir entre plusieurs acheteurs, ont été forcés de livrer le fruit de leur travail, pour le prix qu'on a bien voulu leur en donner, Raynal, Hist. phil. III, 38.

    Familièrement et fig. Je vous en livre autant, c'est-à-dire je suis dans le même cas que vous. Bellegarde : Cela fait le désespoir, à coup sûr, d'une très grande dame qui ne m'avait pas destiné à souper ce soir avec le roi. - Concini : Je vous en livre autant, Collé, Part. de chasse de Henri IV, I, 1.

  • 2Mettre au pouvoir de, dans les mains de, soit une personne, soit une chose. Livrer un coupable à la justice, aux mains, entre les mains de la justice. J'ai craint un ennemi, mon bonheur me le livre, Corneille, Héracl. IV, 4. Le ciel te livre exprès une grande victime, Corneille, Perthar. IV, 4. Ce Dieu que tu bravais en nos mains t'a livrée, Racine, Ath. V, 5. Je ne condamne plus un courroux légitime, Et l'on vous va, seigneur, livrer votre victime, Racine, Andr. II, 4. Cette pente à imiter qui est dans les enfants, produit des maux infinis quand on les livre à des gens sans vertu qui ne se contraignent guères devant eux, Fénelon, Éduc. filles, ch. IV. Les loups demandèrent un jour aux brebis, que, pour avoir la paix avec eux, elles leur livrassent les chiens qui les gardaient, Rollin, Hist. anc. Œuv. t. VI, p. 182, dans POUGENS. Le comte de Maillebois me livra tous les papiers de son père et les siens, Marmontel, Mém. IX.

    Livrer un manuscrit, un ouvrage à l'impression, le faire imprimer. J'avais livré cet article sur la girafe à l'impression, lorsque j'ai reçu, le 23 juillet 1775, la belle édition que M. Schneider a faite de mon ouvrage, Buffon, Quadrup. t. IX, p. 219.

    Fig. et familièrement. Je vous livre cet homme-là marié avant qu'il soit peu, je vous le livre ruiné dans un an, etc., c'est-à-dire je vous assure qu'il sera marié avant qu'il soit peu, qu'il sera ruiné dans un an. Je vous le livre chez vous à telle heure, c'est-à-dire je vous réponds que je le mènerai chez vous à telle heure, que je l'obligerai de s'y rendre.

    Si vous avez besoin de lui dans telle affaire, je vous le livre, c'est-à-dire je vous réponds qu'il vous servira.

    Fig. et familièrement. Je vous livre cet homme-là pieds et poings liés, c'est-à-dire il fera ce que vous voudrez, vous en disposerez comme il vous plaira.

    On disait autrefois qu'un coupable était livré au bras séculier, quand le juge ecclésiastique le remettait au juge laïque pour l'application des peines afflictives.

    Fig. et familièrement. Livrer au bras séculier, abandonner ce dont on ne se soucie plus, ce dont on n'a plus besoin. Les restes du dîner ont été livrés au bras séculier, c'est-à-dire aux domestiques.

    Livrer à la mort, au supplice, faire subir à un condamné la mort, le supplice. Mais siérait-il, Abner, à des cœurs généreux De livrer au supplice un enfant malheureux ? Racine, Ath. V, 2. Et fais livrer sans crainte aux supplices tout prêts L'assassin de ton fils, et l'ami d'Alvarez, Voltaire, Alz. V, 5.

  • 3Remettre entre les mains de, avec l'idée qu'il y a trahison de la part de ceux qui livrent. Judas livra Jésus aux Juifs pour trente deniers. Les Écossais, à qui il [Charles 1er] se donne, le livrent aux parlementaires anglais, Bossuet, Reine d'Anglet. Il fut résolu qu'on lui livrerait la citadelle de Corinthe, Rollin, Hist. anc. Œuv. t. VII, p. 569, dans POUGENS. L'assaut sera-t-il prêt, si par nos conjurés Les remparts cette nuit ne nous sont point livrés ? Voltaire, Brutus, III, 1.
  • 4Exposer à. Livrer une ville au pillage. Livrer les voiles au vent. Vous qui livrez la terre aux discordes civiles, Corneille, Pomp. II, 2.

    Fig. Remettre en abandon. Livrer ses secrets à un imprudent. Livrer son âme à la douleur, à l'espérance. Et que le choix des dieux contraire à mes amours Livrait à l'univers le reste de mes jours, Racine, Bérén. II, 2. Reviens me joindre ici, sois fidèle, ou je cours Livrer au peuple entier mon secret et mes jours, Delavigne, Paria, III, 4.

    Être livré à, être plongé dans, être absorbé, appartenir à. Il est livré à de singulières illusions. Fatigués de carnage et de sang enivrés, Les tyrans de la terre au sommeil sont livrés, Voltaire, Alz. IV, 3. L'univers, disiez-vous, au mensonge est livré, Voltaire, Tancr. IV, 2.

    Faire abandon de. Je sais que, du mensonge implacable ennemie, Josabeth livrerait même sa propre vie, Racine, Athal. III, 4. Je livre mes idées à la postérité et au temps ; c'est à eux à me juger, Raynal, Hist. phil. XVIII, 52.

  • 5 Terme de chasse. Livrer le cerf aux chiens, mettre les chiens après le cerf.

    Livrer en proie, abandonner aux animaux carnassiers ; et fig. abandonner sans réserve à la passion, à la fureur.

  • 6Livrer se dit de celui qui offre la bataille à l'ennemi et engage l'affaire. Livrer une bataille, un combat, un assaut. Quoique les lions marins soient d'un naturel plus doux que les ours marins, les mâles se livrent souvent entre eux des combats longs et sanglants, Buffon, Quadrup. t. XI, p. 224.

    On dit aussi livrer bataille. L'attaquer, le mettre en quartiers, Sire loup l'eût fait volontiers ; Mais il fallait livrer bataille, Et le mâtin était de taille à se défendre hardiment, La Fontaine, Fabl. I, 5. Quand il fut près du bourg de Franstadt, sur les frontières de Pologne, il trouva le maréchal Renschild qui venait lui livrer bataille, Voltaire, Russie, I, 15.

    Fig. Livrer bataille, livrer combat pour quelqu'un, soutenir fortement les intérêts de quelqu'un.

    Fig. Chaque assaut [donné à la ville] à mon cœur livrait mille combats, Racine, Théb. II, 1.

    On remarquera que, bien qu'on dise livrer bataille, on ne dit pas livrer combat au propre, mais que livrer combat ne se dit qu'au figuré.

    Par une analogie, qui n'est plus guère saisie et employée, livrer un tourment, causer une vive peine. Environné d'amour et du fâcheux tourment Qu'entre tant de regrets son absence me livre, Régnier, Plainte.

  • 7 Terme de jeu de dés. Livrer chance, amener un nombre de points qui fait la chance de l'adversaire.
  • 8Se livrer, v. réfl. Se remettre à, se confier à. Je me promène seule, mais je n'ose me livrer à l'entre chien et loup, de peur d'éclater en cris et en pleurs, Sévigné, 27 septemb. 1684. Puisqu'après tant d'efforts ma résistance est vaine, Je me livre en aveugle au destin qui m'entraîne, Racine, Andr. I, 1. Roxane, se livrant tout entière à ma foi, Du cœur de Bajazet se reposait sur moi, Racine, Bajaz. I, 4. Quand on apprit à Athènes la manière dont les Phocéens avaient été traités, on comprit, mais trop tard, le tort qu'on avait eu de ne pas déférer aux conseils de Démosthène, et de s'être livré aveuglément aux vaines promesses d'un traître qui avait vendu sa patrie, Rollin, Hist. anc. Œuv. t. VI, p. 72, dans POUGENS. Combien de son bonheur l'homme aisément s'enivre ! Sans prévoir l'avenir, au présent il se livre, Delille, Én. X.

    Se livrer à quelqu'un, se confier à lui. Il s'était livré à de faux amis qui le trompaient. Si vous avez un ami, acquérez-le avec épreuve, et ne vous livrez point à lui par trop de facilité, Bossuet, Polit. X, II, 8.

  • 9 Fig. S'abandonner à. Que je vous plains de vous livrer aussi cruellement que vous faites à vos inquiétudes ! Sévigné, 9 oct. 1680. N'y a-t-il point de misérable qu'il faille empêcher de se livrer au murmure, au blasphème, au désespoir ? Bossuet, Élév. sur myst. XX, 10. Ne craignez pas que je me livre à ma douleur, Fléchier, Duc de Mont. Un homme qui se livre à ses désirs impatients, Fénelon, Tél. XXIV. Tu vois mon sort, tu vois la honte où je me livre, Voltaire, Zaïre, V, 8. J'avais du goût pour la sagesse avec les sages, mais je me livrais volontiers à la folie avec les fous, Marmontel, Mém. IV.

    J. J. Rousseau, avec faire, a fait ellipse du pronom personnel. Une autre idée me fait livrer à mon zèle avec confiance, Lett. à la comtesse de B. 26 janv. 1765. C'est une licence qui n'est pas à imiter.

  • 10Se livrer à, se dévouer à. Eh, bon Dieu ! comment pourraient-ils [les Grignans] ne pas vous aimer, quand ils feront réflexion à ce que vous êtes pour leur maison, à la manière dont vous vous y êtes transmise, et livrée, et abîmée ? Sévigné, 1er nov. 1688.
  • 11Faire don de sa propre personne. Il peut me conquérir à ce prix sans danger ; Je me livre moi-même, et ne puis me venger ! Racine, Andr. V, 2.

    Se livrer, s'attacher exclusivement, s'enchaîner. Vendez ces doux regards, ces attraits, ces appas ; Vous-même vendez-vous, mais ne vous livrez pas, Régnier, Sat. XII.

    Se livrer, se dit d'une femme qui accorde à un homme les dernières faveurs.

  • 12Se mettre au pouvoir de. Ils abordent sans peur, ils ancrent, ils descendent, Et courent se livrer aux mains qui les attendent, Corneille, Cid, IV, 3.

    S'ôter toute ressource. C'est le denier de la veuve… il est vrai que je me suis livrée tout entière… et j'ai dit : Eh bien ! si on me manque, si on me ruine…, Sévigné, 26 janv. 1689.

    À plusieurs jeux, à l'escrime, se livrer, donner quelque avantage à son adversaire.

    Fig. C'est un homme qui se livre dans la discussion.

  • 13 Absolument. Se livrer, être communicatif. Il est plus facile à un Asiatique de s'instruire des mœurs des Français dans un an, qu'il ne l'est à un Français de s'instruire des mœurs des Asiatiques dans quatre, parce que les uns se livrent autant que les autres se communiquent peu, Montesquieu, Lett. pers. Introd.

    C'est un homme qui ne se livre pas, c'est un homme très circonspect, très réservé.

  • 14Se livrer à, suivre une carrière, une profession, un travail. Je vous avoue que, si je suivais mon goût, je me livrerais tout entier à l'histoire du siècle de Louis XIV, puisque le commencement ne vous en a pas déplu, Voltaire, Lett. d'Argenson, 26 janv. 1740. Jacques Cœur, fils d'un marchand de Bourges, s'était livré au commerce dès son enfance, Duclos, Hist. Louis XI, Œuv. t. V, p. 88, dans POUGENS. Nasiraddin de Tus naquit l'an de l'hégire 1097 ; il étudia la philosophie, et se livra de préférence aux mathématiques, Diderot, Opin. des anc. phil. (Sarrasins).

    Par extension. Ceux qui se livrent à leurs devoirs ne sont connus que par hasard de ceux qui en ont un besoin passager, Duclos, Consid. sur les mœurs, ch. 8.

  • 15Se livrer, être engagé, en parlant de bataille. Des combats violents se livrent entre les cerfs lors du rut.

    PROVERBE

    Tel vend qui ne livre pas, c'est-à-dire on ne réussit pas toujours dans les mesures que l'on prend pour tromper quelqu'un.

SYNONYME

LIVRER, DÉLIVRER (dans le sens de donner). Livrer, c'est remettre ce qui a été stipulé, convenu, vendu : le marchand livre la marchandise à celui qui l'a achetée. Délivrer n'implique pas cette idée ; c'est simplement remettre : un garde-magasin délivre tant de sacs de farine à celui qui est autorisé à venir les prendre.

HISTORIQUE

XIe s. Au destre poing au paien [il] l'a livret [le bref], Ch. de Rol. XXX. Livrez le mei, j'en ferai la justice, ib. XXXVI. Liverai lui une mortel bataille, ib. LI.

XIIe s. [Il] Se velt à vus livrer, Roncis. 7. [La France] Qui à duel [deuil] fu en Rencevals livrée, ib. 156. Li rois respont : touz sui prez de livrer [de produire mon champion], ib. 191. Il livrerent [remirent] la charte au riche Salemon, Saxons, XX. [Ils nous vouloient] Escorchier et livrer à lor ours en chaaine, ib. XX. Là seront li deniers livré [remis] par igal pois, ib. XXXIII.

XIIIe s. Lasse, fait ele, or m'i va malement ; Livrée [je] sui à une estrange gent, Romancero, p. 70. Où mon cors à hontage mie livrés ne soit, Berte, XXVIII. Quant il ne livre pas soufisant soustenance as enfans, selonc lor estat et selonc ce qu'il en tient, Beaumanoir, XXI, 13. Se il est povres ou estranges, par quoi il ne pot pleges livrer, il soufist s'il en done se [sa] foi, Beaumanoir, II, 14. S'en les voloit à mort livrer, Penser devons d'eus delivrer, la Rose, 4771.

XVIe s. Il faut que l'assaut je vous livre, Marot, IV, 156. Dresser des armées, livrer des battailles, Montaigne, I, 114. Il lui feit livrer sept aulnes de drap noir, Rabelais, Garg. I, 20. Je vueil que me livrez, avant le despartir, ce beau Marquet, source de ceste guere, Rabelais, ib. I, 50. Que, si Dieu prend à gré ces premices, je veux, Quand mes fruicts seront meurs, lui payer d'autres vœux, Me livrer aux travaux de la pesante histoire, D'Aubigné, Tragiques, Feux.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

LIVRER. Ajoutez :
16Se livrer, en termes de commerce, prendre livraison. Se livrer d'un chargement de blé.
Version électronique créée par François Gannaz - http://www.littre.org - licence Creative Commons Attribution

Étymologie de « livrer »

Du latin liberare (« libérer »).
Wiktionnaire - licence Creative Commons attribution partage à l’identique 3.0

Provenç. liurar, lieurar, livrar ; catal. lliurar, livrar ; espagn. librar ; ital. librare, liberare ; du lat. liberare, rendre libre. « L'idée moderne, dit Scheler, se déduit naturellement du sens classique : affranchir, détacher une chose ou la laisser partir, la livrer, ne plus la retenir sont des idées qui se tiennent. » Cela est très juste. Liberare avec le sens de remettre se trouve dès les Capitulaires de Charles le Chauve.

Version électronique créée par François Gannaz - http://www.littre.org - licence Creative Commons Attribution

Phonétique du mot « livrer »

Mot Phonétique (Alphabet Phonétique International) Prononciation
livrer livre

Fréquence d'apparition du mot « livrer » dans le journal Le Monde

Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.

Évolution historique de l’usage du mot « livrer »

Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.

Citations contenant le mot « livrer »

  • Aimer, ce n'est pas se rechercher soi, c'est se quitter, faire abnégation de soi-même pour se livrer à l'autre.
    Père Finet
  • C'est assez curieux, cette façon qu'on a de se livrer au dentiste, abandonné et réticent.
    Philippe Delerm — La Sieste assassinée
  • Ne rien livrer au hasard, c'est économiser du travail.
    Antoine Albalat — L'Art d'écrire
  • Ce n'est qu'en paraissant se livrer soi-même à l'impertinence qu'il n'échappe rien de celle d'autrui.
    Prosper Crébillon
  • Le risque de se livrer à l'inessentiel est lui-même essentiel.
    Maurice Blanchot — L'espace littéraire
  • Il ne faut pas se livrer. On ne se livre qu'à l'ennemi.
    Hervé Prudon — Venise attendra
  • Au fou et au vent il faut livrer passage.
    Proverbe espagnol
  • - Je vais vous livrer toute ma pensée. - Non, je vous en prie !
    Paul Claudel — Journal
  • Le couple, c'est autrui à bout portant. Choisir c'est se livrer.
    Jacques Chardonne — L'amour, c'est beaucoup plus que l'amour
  • Cette momie décédée il y a 3 000 ans, vient de livrer ses secrets. Des égyptologues ont enfin compris pourquoi elle avait été embaumée la bouche ouverte, le corps tordu.
    Geo.fr — La momie qui crie livre enfin les secrets de sa mort - Geo.fr
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Traductions du mot « livrer »

Langue Traduction
Anglais deliver
Espagnol entregar
Italien consegnare
Allemand liefern
Chinois 交付
Arabe ايصال
Portugais entregar
Russe доставить
Japonais 届ける
Basque entregatu
Corse libera
Source : Google Translate API

Synonymes de « livrer »

Source : synonymes de livrer sur lebonsynonyme.fr

Antonymes de « livrer »

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