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Horreur
Sommaire
- Définitions de « horreur »
- Étymologie de « horreur »
- Phonétique de « horreur »
- Fréquence d'apparition du mot « horreur » dans le journal Le Monde
- Évolution historique de l’usage du mot « horreur »
- Citations contenant le mot « horreur »
- Traductions du mot « horreur »
- Synonymes de « horreur »
- Antonymes de « horreur »
- Combien de points fait le mot horreur au Scrabble ?
Variantes | Singulier | Pluriel |
---|---|---|
Féminin | horreur | horreurs |
Définitions de « horreur »
Trésor de la Langue Française informatisé
HORREUR, subst. fém.
Wiktionnaire
Nom commun - français
horreur \ɔ.ʁœʁ\ féminin
-
Mouvement de l’âme généralement accompagné d’un frémissement physique, d’un frisson du corps et causé par quelque chose d’affreux, de révoltant ou de terrible.
- […], tout ce désordre fantastique et grimaçant au milieu des ténèbres et de l’humidité froide qui tombe comme un suaire, laisse dans le cœur et dans les nerfs un long sentiment d’horreur. — (Hippolyte Taine, Voyage en Italie, volume 2, 1866)
- Privé de tout accommodement, […], le vice a peu de chance de séduire la vertu la plus chancelante. Elle s’en détourne avec horreur et trouve soudain dans cet instinctif revirement son équilibre et son salut — (Francis Carco, Images cachées, Éditions Albin Michel, Paris, 1928 ; Préface de la 3e édition de 1929)
- Brrr ! fit Bert, en se cramponnant à la balustrade, et quelques soldats auprès de lui firent entendre un murmure d’horreur. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 204 de l’édition de 1921)
- À terreur je préfère horreur. Le mot n’est guère plus précis mais il se trouve qu’il marque le dégoût et qu’il témoigne de la haine. — (Pascal Quignard, La haine de la musique, Gallimard, 1996, collection Folio, page 47)
- J’ai horreur de le dire.
- Cela fait horreur à penser.
- On n’y saurait penser sans horreur, qu’avec horreur.
- L’horreur d’un supplice signifie aussi la Cruauté d’un supplice.
- L’horreur d’un tel supplice, l’horreur de ces tourments n’émut point son courage.
-
(Familier) (Par hyperbole) Chose extrêmement laide dans son genre, ou faite sans goût, sans habileté.
- Cela fait horreur, est à faire horreur,
-
(Familier) Personne extrêmement laide
- C’est une horreur,.
- Vous disiez que c’était une jolie femme, c’est une horreur.
- Il se dit également d’une chose extrêmement laide ou défectueuse dans son genre.
- Vous vantiez ce logement comme agréable et commode, mais c’est une horreur!
-
(Familier) Exclamation utilisée lorsqu’on veut marquer la répugnance qu’on a pour quelqu’un ou pour quelque chose.
- Fi! L’horreur!
- On l’emploie quelquefois en plaisantant :
- Petite horreur!
- Il se dit des choses qui font éprouver un sentiment d’effroi mêlé d’admiration, comme une grande tempête, un vaste incendie, etc.
- C’est une belle horreur.
- Il signifie aussi répulsion violente que vous cause une personne ou une chose effrayante ou haïssable.
- Avoir horreur du vice, du péché.
- Avoir, concevoir de l’horreur pour quelqu’un, pour quelque chose.
- Avoir, prendre une chose en horreur.
- Inspirer l’horreur du vice.
- On ne saurait inspirer trop d’horreur pour le mensonge.
- C’est un objet d’horreur.
- Avoir l’horreur de la solitude.
- L’existence lui est en horreur.
- Il est l’horreur de ses semblables.
- C’est l’horreur du genre humain.
- Sentiment de saisissement , de crainte mystérieuse et de mystère.
- Il n'avait pas de chemise quand les visiteurs entrèrent. Il tenait une bible à la main. Il nous reçut poliment, dit l'auteur, et nous exposa avec tristesse, mais avec calme, l’horreur de sa condition. — (Amédée Renée, « Critique de La misère des classes laborieuses en Angleterre et en France, par Eugène Buret », dans La Revue de Paris, nouvelle série : tome 36, Paris, décembre 1841, page 124)
- Elle ne voulait pas être seule. Elle sentait déjà l’horreur de sa solitude, l’insomnie prolongée, le tête-à-tête décevant avec Dieu. — (Albert Camus, L’Envers et l’Endroit, Gallimard, 1958, page 41)
- La forêt, la lande, la solitude, les ténèbres inspirent une certaine horreur.
- Ce qu’ont d’horrible, d’effrayant ou de sinistre certains lieux ou certains objets.
- L’horreur d’un cachot.
- L’horreur des combats.
- Partout régnaient le carnage et l’horreur.
- Un silence plein d’horreur.
- Il comprit alors toute l’horreur de sa situation.
- Quand vous connaîtrez toute l’horreur de ma misère.
- Pour comble d’horreur.
-
(Figuré) Nom d’un genre théâtral et cinématographique où règnent le sinistre, l’effrayant et le macabre.
- Quel spectacle d’horreur!
- L’exorciste est le meilleur film d’horreur.
-
Énormité d’une mauvaise action, d’une action cruelle, infâme, etc.
- L’horreur du crime, du vice, du péché, est telle que… Pour vous faire comprendre l’horreur de cette action, il suffit de dire que…
- Il se dit également des choses mêmes qui sont atroces, infâmes, etc.
- Ce qu’il a fait est une horreur.
- La vie de ce tyran n’est qu’un tissu d’horreurs.
- Le récit de tant d’horreurs épouvante.
- Il a fait, il a dit, il a vomi des horreurs, mille horreurs.
- On prétend qu’il se commet des horreurs dans ce pays-là.
- De telles horreurs se conçoivent à peine.
-
(Au pluriel) Choses horribles ou désastreuses, maux extrêmes, privations cruelles.
-
Après un instant de réflexion, il avait ajouté :
— L'ennemi, lui, ne s'en prive pas. Vous connaissez comme moi les horreurs dont ces gens sont coutumiers. […]. Mais naturellement, c'est de bonne guerre que de mettre sur le dos de l'adversaire ses propres forfaits, rituels ou non. — (Roger Ikor, Les Murmures de la guerre, Éditions Albin Michel, 1961) - Les horreurs de la guerre, du carnage ou de la captivité.
- Cette ville éprouva toutes les horreurs de la famine.
- Être en proie aux horreurs de la misère.
- Les horreurs de la mort, — Les angoisses que l’on éprouve ordinairement au moment de mourir.
- Au milieu des horreurs de la mort, il souriait encore à ses amis.
-
Après un instant de réflexion, il avait ajouté :
- Il se dit, particulièrement, des choses déshonorantes qu’on attribue à quelqu’un; et alors il s’emploie toujours au pluriel.
- On m’a dit des horreurs de cet homme-là.
- Ces deux hommes publient des horreurs l’un contre l’autre.
Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition (1932-1935)
Mouvement de l'âme généralement accompagné d'un frémissement physique, d'un frisson du corps et causé par quelque chose d'affreux, de révoltant ou de terrible. Je frémis d'horreur. Ses cheveux se hérissent d'horreur. Être saisi d'horreur. Pâlir d'horreur. Ce spectacle nous glaça d'horreur. Un cri d'horreur. L'horreur de la mort, l'horreur du supplice ébranla son courage. J'ai horreur de le dire. Cela fait horreur à penser. On n'y saurait penser sans horreur, qu'avec horreur. L'horreur d'un supplice signifie aussi la Cruauté d'un supplice. L'horreur d'un tel supplice, l'horreur de ces tourments n'émut point son courage. Fam., Cela fait horreur, est à faire horreur, se dit par exagération, d'une Chose extrêmement laide dans son genre, ou faite sans goût, sans habileté. Fam., C'est une horreur, se dit d'une Personne extrêmement laide. Vous disiez que c'était une jolie femme, c'est une horreur. Il se dit également d'une Chose extrêmement laide ou défectueuse dans son genre. Vous vantiez ce logement comme agréable et commode, mais c'est une horreur! Fam., Fi! l'horreur! se dit quelquefois lorsqu'on veut marquer la répugnance qu'on a pour quelqu'un ou pour quelque chose. On l'emploie quelquefois en plaisantant : Petite horreur! C'est une belle horreur, se dit des Choses qui font éprouver un sentiment d'effroi mêlé d'admiration, comme une grande tempête, un vaste incendie, etc. Il signifie aussi Répulsion violente que vous cause une personne ou une chose effrayante ou haïssable. Avoir horreur du vice, du péché. Avoir, concevoir de l'horreur pour quelqu'un, pour quelque chose. Avoir, prendre une chose en horreur. Inspirer l'horreur du vice. On ne saurait inspirer trop d'horreur pour le mensonge. C'est un objet d'horreur. Avoir l'horreur de la solitude. Être en horreur à quelqu'un, être l'horreur de quelqu'un, Lui inspirer une répulsion mêlée de haine. L'existence lui est en horreur. Il est l'horreur de ses semblables. C'est l'horreur du genre humain. Il désigne encore Un certain saisissement de crainte mystérieuse et de mystère. La forêt, la lande, la solitude, les ténèbres inspirent une certaine horreur. Une divine horreur s'emparait de la prêtresse. Il se dit également de Ce qu'ont d'horrible, d'effrayant ou de sinistre certains lieux ou certains objets. L'horreur d'un cachot. L'horreur des combats. Partout régnaient le carnage et l'horreur. Un silence plein d'horreur. Quel spectacle d'horreur! Fig., Il comprit alors toute l'horreur de sa situation. Quand vous connaîtrez toute l'horreur de ma misère. Pour comble d'horreur. Il se dit souvent, au pluriel, des Choses horribles ou désastreuses, des maux extrêmes, des privations cruelles. Les horreurs de la guerre. Les horreurs du carnage. Les horreurs de la captivité. Cette ville éprouva toutes les horreurs de la famine. Être en proie aux horreurs de la misère. Les horreurs de la mort, Les angoisses que l'on éprouve ordinairement au moment de mourir. Au milieu des horreurs de la mort, il souriait encore à ses amis. Il se prend encore pour l'Énormité d'une mauvaise action, d'une action cruelle, infâme, etc. L'horreur du crime, du vice, du péché, est telle que... Pour vous faire comprendre l'horreur de cette action, il suffit de dire que... Il se dit également des Choses mêmes qui sont atroces, infâmes, etc. Ce qu'il a fait est une horreur. La vie de ce tyran n'est qu'un tissu d'horreurs. Le récit de tant d'horreurs épouvante. Il a fait, il a dit, il a vomi des horreurs, mille horreurs. On prétend qu'il se commet des horreurs dans ce pays-là. De telles horreurs se conçoivent à peine. Il se dit, particulièrement, des Choses déshonorantes qu'on attribue à quelqu'un; et alors il s'emploie toujours au pluriel. On m'a dit des horreurs de cet homme-là. Ces deux hommes publient des horreurs l'un contre l'autre.
Littré (1872-1877)
-
1La sensation physique qui fait que la peau devient chair de poule et que les cheveux se hérissent.
La peau, se retirant sur elle-même, fera dresser les cheveux, dont elle enferme la racine, et causera ce mouvement qu'on appelle horreur
, Bossuet, Conn. II, 12.D'une subite horreur leurs cheveux se hérissent
, Boileau, Lutr. III. -
2Se dit des choses qui causent un sentiment d'effroi mêlé d'admiration, de respect, etc.
Après cela, docteur, va pâlir sur la Bible… Perce la sainte horreur de ce livre divin
, Boileau, Sat. VIII.Et, dans la sacristie entrant, non sans terreur, En percent jusqu'au fond la ténébreuse horreur
, Boileau, Lutr. III.Le ciel brille d'éclairs, s'entr'ouvre, et parmi nous Jette une sainte horreur qui nous rassure tous
, Racine, Iph. V, 6.Il est saisi d'une horreur divine
, Fénelon, Tél. XVIII.Saisie d'une horreur de religion à la seule présence du sanctuaire
, Massillon, Av. Disp.Mais, quand il m'accablait de cette sainte horreur, La persuasion n'a point rempli mon cœur
, Voltaire, Fanat. IV, 2.Tout en fait sentir la religieuse horreur [de l'église gothique]
, Chateaubriand, Génie. III, I, 8.[Byron] La nuit est ton séjour, l'horreur est ton domaine
, Lamartine, Médit. I, 2. -
3Mouvement accompagné de frémissement et causé par quelque chose d'affreux. Ce spectacle nous glaça d'horreur.
Et délivre mes yeux de l'horreur de te voir
, Corneille, Héracl. III, 2.Mais par la sainte horreur que vous fait l'infamie
, Corneille, Théod. III, 3.Malgré la juste horreur que son crime me donne
, Racine, Andr. IV, 3.Quel jour mêlé d'horreur vient effrayer mon âme !
Racine, Esth. III, 4.Le ciel avec horreur voit ce monstre sauvage
, Racine, Phèdre, V, 6.Dans l'infidèle sang baignez-vous sans horreur
, Racine, Athal. IV, 3.Sais-tu l'excès d'horreur où je me vois livrée ?
Voltaire, Mérope, IV, 4.La pitié, non l'horreur, doit régner sur la scène
, Voltaire, Prude, prol. (Ce prologue a été attribué à la Prude dans l'édit. de Kehl ; il appartient à la comédie de l'Échange).On sut par lui [un général blessé et abandonné] ce crime : un frémissement d'horreur se propagea dans la colonne, il parvint jusqu'à l'empereur
, Ségur, Hist. de Nap. IX, 8.Sentiments d'horreur.
Que d'horreurs vous me jetez dans l'âme !
Corneille, Sur. V, 4.Faire horreur, exciter le sentiment de l'horreur.
Trouvez-vous doux les noms de perfide et de traître ? - Je sais qu'aux généreux ils doivent faire horreur
, Corneille, Héracl. III, 5.Cette âme qui s'est tant aimée et tant cherchée, ne se peut plus supporter aussitôt qu'elle est seule avec elle-même ; sa solitude lui fait horreur
, Bossuet, la Vallière.Dont les proscriptions font horreur en les lisant
, Bossuet, Hist. I, 9.Vices qui font horreur à la nature
, Bossuet, ib. II, 12.Elle a craint qu'Hippolyte, instruit de ma fureur, Ne découvrît un feu qui lui faisait horreur
, Racine, Phèdre, V, 7.Va, je la désavoue, et tu me fais horreur
, Racine, Andr. V, 3.Les rameurs chantaient à l'honneur de Vénus et de Cupidon des vers qui devaient faire horreur à ceux qui aiment la vertu
, Fénelon, Tél. IV.Le vice grossier fait horreur
, Fénelon, ib. VII.Familièrement et par exagération. Cela fait horreur, est à faire horreur, se dit d'une chose extrêmement laide, ou faite sans goût, sans habileté.
Vous êtes aujourd'hui coiffée à faire horreur
, Gresset, Méch. I, 5.Familièrement. C'est une horreur, c'est une personne, une chose affreuse.
Fi ! l'horreur ! se dit pour marquer la répugnance.
Ah ! l'horreur, se dit dans le même sens.
L'une d'elles, qui le connaissait un peu, dit en le regardant de côté [Memnon devenu borgne] : Ah ! l'horreur !
Voltaire, Memnon. -
4Haine, aversion, dégoût, exécration.
L'injuste horreur qu'elle [Rome] eut toujours des rois
, Corneille, Pomp. IV, 3.Que la vertu du fils… Vainque la juste horreur que vous avez du père
, Corneille, Héracl. I, 4.Vous avez aimé cette erreur Pour qui vous ne deviez avoir que de l'horreur
, Molière, Psyché, IV, 5.Elle [l'Église] a pour le meurtre une horreur toute particulière
, Pascal, Prov. 14.Sait-il toute l'horreur que ce Juif vous inspire ?
Racine, Esth. III, 1.Burrhus pour le mensonge eut toujours trop d'horreur
, Racine, Brit. I, 2.Vous trouverez partout l'horreur du nom romain
, Racine, Mithr. III, 1.Il te manquait encor ces perfides amours Pour être le supplice et l'horreur de mes jours
, Racine, Mithr. III, 1.J'ai pris la vie en haine et ma flamme en horreur
, Racine, Phèdre, I, 3.Quelle innocence ! quelle vertu ! quelle horreur du vice !
Fénelon, Tél. VII.Il [l'éléphant] a une horreur si grande pour le cochon, que le seul cri de cet animal l'émeut et le fait fuir
, Buffon, Quadrup. t. XIV, p. 291.Presque toutes les femmes ont une horreur invincible pour les araignées, les crapauds, les couleuvres
, Genlis, Adèle et Théod. t. I, p. 140, dans POUGENS.Avoir horreur de, éprouver une aversion mêlée de dégoût.
Celles de ma naissance ont horreur des bassesses
, Corneille, Rodog. III, 3.Les infamies qu'il [le nouveau quiétisme] a héritées de la secte des béguards… je pourrais dire d'abord qu'on a horreur de traiter de telles matières
, Bossuet, Ét. d'orais. X, 3.On frémirait en le prononçant, et l'on aurait horreur de soi-même
, Bourdaloue, 9e dim. après la Pentec. Dom.Le roi eut horreur de tout ce qu'il entendait
, Fénelon, Tél. XI.Être en horreur à quelqu'un, lui inspirer une haine mêlée d'horreur.
David m'est en horreur
, Racine, Athal. II, 7.Baal est en horreur dans la sainte cité
, Racine, ib. V, 6.Il nous croit en horreur à toute la nature
, Racine, Esth. I, 3.Ma mémoire est en horreur
, Fénelon, Télém. XVIII.Objet d'horreur.
Il ne peut endurer que l'horreur de la Grèce Pour prix de ses forfaits épouse la princesse
, Corneille, Méd. II, 5.Il devint l'horreur du genre humain
, Bossuet, Hist. I, 10. -
5Horreur du vide, antipathie par laquelle on supposait que la nature tendait toujours à combler les vides à mesure qu'ils se formaient.
Que la pesanteur de la masse de l'air produit tous les effets qu'on a jusques ici attribués à l'horreur du vide
, Pascal, Pes. de l'air, II.C'est d'un semblable raisonnement que l'horreur de la nature pour le vide et cent autres chimères prirent naissance
, Mairan, Élog. abbé de Molières. -
6Ce que certaines choses ont d'effrayant, de sinistre. L'horreur d'un cachot. L'horreur des combats.
Après que j'aurai vu trébucher son orgueil De son char de triomphe en l'horreur du cercueil
, Rotrou, Bélis. II, 17.L'hiver est ici dans toute son horreur ; je suis dans les jardins ou au coin de mon feu ; on ne peut s'amuser à rien
, Sévigné, 22 nov. 1671.Ces secondes vies que notre faiblesse nous fait inventer pour couvrir en quelque sorte l'horreur de la mort
, Bossuet, le Tellier.Partez ; mais à ces mots les champions pâlissent, De l'horreur du péril leurs courages frémissent
, Boileau, Lutrin, IV, vers supprimés.Mais à mes tristes yeux votre mort préparée Dans toute son horreur ne s'était pas montrée
, Racine, Baj. II, 5.C'était pendant l'horreur d'une profonde nuit : Ma mère Jésabel devant moi s'est montrée, Comme au jour de sa mort pompeusement parée
, Racine, Ath. II, 5.Et que les mêmes coups Dans l'horreur du tombeau nous réunissent tous
, Voltaire, Adél. IV, 5.Il n'y a pas trois cents ans que je [Phénix] vis ici la nature sauvage dans toute son horreur
, Voltaire, Princ. de Babyl. 6.Ainsi de Mahomet vous regrettez les fers, Le tumulte des camps, cette horreur des déserts
, Voltaire, Fanat. I, 2.Quoi ! j'ai percé l'horreur de cette nuit profonde
, Delavigne, Paria, I, 2.L'horreur d'un supplice, la cruauté d'un supplice.
Fig. Il se dit des souffrances morales. Vous ne connaissez pas toute l'horreur de sa situation. Pour comble d'horreur. L'horreur de ma misère.
Une belle horreur, se dit des choses qui font éprouver un sentiment d'effroi mêlé d'admiration. La belle horreur d'un orage.
Bien que les poëtes excellents, qui ont quelquefois le secret de nous faire sentir des chagrins délicieux et des tristesses agréables, aient encore celui de nous faire voir de belles horreurs
, Brébeuf, Pharsale, Avert. sur la 3e partie.Enfin le jour, un jour sombre parut ; il vint s'ajouter à cette grande horreur [l'incendie de Moscou], la pâlir, lui ôter son éclat
, Ségur, Hist. de Nap. VIII, 6.Il se dit au pluriel dans un sens analogue. Les horreurs de la guerre, de la famine. Être en proie aux horreurs de la misère.
Il a dans ces horreurs [les agitations d'une insomnie cruelle] passé toute la nuit
, Racine, Esth. II, 1.Lucrèce, chez les Romains, avait fait son poëme de la nature ; Virgile, ses Bucoliques ; Cicéron, ses livres de philosophie, dans les horreurs de la guerre civile
, Voltaire, Mœurs, 82.Peux-tu mêler l'amour à ces moments d'horreurs ?
Voltaire, Alz. IV, 4.Ô frère, ô triste objet d'un amour plein d'horreurs
, Voltaire, Fanat. V, 4.Tu [France] ne sens point du nord les glaçantes horreurs
, Chénier, Hymne à la France.Les horreurs de la mort, les angoisses de l'agonie.
Par extension.
Le duc de Grammont était lors dans les horreurs de la taille [l'opération par laquelle on extrait la pierre de la vessie]
, Saint-Simon, 33, 129. -
7L'énormité d'une action cruelle, infâme.
Quelle horreur d'embrasser un homme dont l'épée De toute ma famille a la trame coupée !
Corneille, Hor. V, 3.On fait plus, on m'impute un coup si plein d'horreur Pour me faire un passage à vous percer le cœur
, Corneille, Rod. V, 4.Un tel excès d'horreur rend mon âme interdite
, Racine, Phèdre, IV, 2.La multitude et l'horreur de vos iniquités
, Massillon, Carême, Fausse conf.Hélas ! le crime veille et son horreur me suit
, Voltaire, Zaïre, V, 8.Dans quel palais profane a-t-on vu plus d'horreur !
Voltaire, Olympie, V, 7.Tant d'horreur n'entre point dans une âme si belle
, Voltaire, Tancr. III, 3.Il se trame ici quelque horreur
, Beaumarchais, Mère coup. I, 2.Il se dit au pluriel dans le même sens. La vie de ce tyran n'est qu'un tissu d'horreurs.
Il faut que le courroux du ciel l'accable quelque jour… il me fait voir tant d'horreurs que je souhaiterais qu'il fût déjà je ne sais où
, Molière, D. Juan, I, 1.Mon esprit ne se résoudrait jamais à se jeter parmi tant d'horreurs [les excès des révolutionnaires anglais], si la constance admirable avec laquelle cette princesse a soutenu ces calamités ne surpassait de bien loin les crimes qui les ont causées
, Bossuet, Reine d'Anglet.Et je l'ai vue aussi cette cour peu sincère Des crimes de Néron approuver les horreurs
, Racine, Bérén. II, 2.De toutes les horreurs, va, comble la mesure
, Racine, Athal. III, 5.Il retrace vivement à notre imagination les horreurs d'une vie entière de crime
, Massillon, Carême, Lazare.C'était un débordement de l'armée qui se mit à piller, violer, massacrer, et faire toutes les horreurs que la licence la plus effrénée inspire
, Saint-Simon, 29, 88.On ne connaît que trop les étonnantes horreurs d'Alexandre VI
, Voltaire, Jenni, 11.Les horreurs qui accompagnèrent la conquête de cet État et la tyrannie qui la suivit en firent un désert
, Raynal, Hist. phil. II, 19.Si l'ennemi échappait à ce danger [l'incendie de Moscou], du moins n'aurait-il plus d'asile, plus de ressources ; et l'horreur d'un si grand désastre, dont on saurait bien l'accuser, soulèverait toute la Russie
, Ségur, Hist. de Nap. VIII, 2. -
8Les choses déshonorantes qu'on attribue à quelqu'un. On m'a dit des horreurs de cet homme-là.
Pour moi qui, quoique très jeune alors, ai vu naître toutes ces horreurs [libelles diffamatoires], je sais très bien que l'envie en fut la seule cause
, Voltaire, Mélang. litt. Mém. sur la satire, la sat. après Despréaux.Existe-t-il, a-t-il jamais existé un méchant assez artificieux pour donner de la consistance aux horreurs qu'il débite d'autrui par les horreurs qu'il confesse de lui-même ?
Diderot, Claude et Nér. I, 61.Y pensez-vous, monsieur ? quoi ! Florise et Géronte Vous comblent d'amitié, de plaisirs et d'honneurs, Et vous mandez sur eux quatre pages d'horreurs !
Gresset, Méchant, II, 1.Basile : De toutes les choses sérieuses, le mariage étant la plus bouffonne, j'avais pensé… - Suzanne : Des horreurs
, Beaumarchais, Mar. de Fig. I, 9.Par extension et plaisanterie.
On m'a dit mille horreurs de cette montagne de Tarare
, Sévigné, 23. -
9Très familièrement. Injure. Il nous a dit des horreurs.
Propos obscènes. Il s'approcha de cette femme et lui débita mille horreurs.
HISTORIQUE
XIIe s. De poür [de peur] li cuilverz trestremble, Fremist, mue colors sovent…, Quant de l'orror sis cuers [son cœur] s'effreie
, Benoit de Sainte-Maure, II, 12380. El horror [en l'horreur] de la nocturneil vision, cant li songes suet [a coutume de] parpenre les hommes…
, Job, p. 481.
XIVe s. Et comme je pleins de paour et de horreur o [avec] grant reverence…
, Bercheure, f° 12.
XVe s. Li crestien n'ont pas horreur De mariage, ains à honneur Le tiennent et à chose honneste
, Mystère de Barl. et Josaph. dans GUI DE CAMBRAI, p. 410.
XVIe s. Encores qu'il n'y eust point d'enfers, si a elle [l'âme] horreur de l'offenser [Dieu]
, Calvin, Instit. 6. Ainsi combien que de propos deliberé il s'estudiast à mespriser Dieu, si falloit-il que maugré ses dens il l'eust en horreur [en eût peur]
, Calvin, ib. 7. Estans prests de commettre toute vilenie et turpitude, sinon que l'horreur de la loy les restreint
, Calvin, ib. 263. … ce qui est fait pour nous engendrer un plus grand horreur de toutes autres especes d'en abuser
, Calvin, ib. 289. Ô la belle chose que ce seroit, de ne voir point le païsan s'effrayer des gens de guerre, qui sont aujourd'hui l'horreur des villages !
Lanoue, 271. En cette inconstance que les horreurs de la mort lui apportoient, il lui eschappa que, si le coup estoit à faire, il le feroit encore
, D'Aubigné, Hist. I, 181. L'horreur est moindre que la rigueur : aussi elle n'esbranle que la peau et le cuir
, Paré, XX, 20. Sain, j'ay eu les maladies beaucoup plus en horreur que lors…
, Montaigne, I, 82.
Étymologie de « horreur »
- (XVe siècle) Du latin horror (« hérissement, frissonnement, frisson »).
Provenç. horror, orror ; espagn. horror ; ital. orrore ; du lat. horrorem, horrere, avoir en horreur, se hérisser, causatif du radical sanscrit, harsch, hérisser. Suivant un mauvais désir de latinisme, on tenta, au XVIe siècle, de faire horreur du masculin comme tant d'autres noms en eur.
Phonétique du mot « horreur »
Mot | Phonétique (Alphabet Phonétique International) | Prononciation |
---|---|---|
horreur | ɔrœr |
Fréquence d'apparition du mot « horreur » dans le journal Le Monde
Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.
Évolution historique de l’usage du mot « horreur »
Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.
Citations contenant le mot « horreur »
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J’ai fait un voyage sur le plus beau bateau qui ait jamais été construit ; particularité étrange, à bord de ce transatlantique, passagers et hommes d’équipage étaient à cheval !Le capitaine, cavalier émérite, montait un pur-sang de courses, il portait un costume de chasse et sonnait du cor pour diriger la manœuvre, quant à moi, ayant horreur de l’équitation, j’avais pu obtenir de passer mes journées sur le cheval de bois de la salle de gymnastique. Nous débarquâmes sur une terre nouvelle où les chevaux étaient inconnus ; les indigènes prirent pour un animal à deux têtes les passagers montés de notre navire, ils n’osèrent s’en approcher en proie à la terreur ; moi seul, reconnu semblable à ces êtres primitifs, je fus fait prisonnier par eux. C’est de la prison ou l’on m’enferma que j’écrivis les lignes qui vont suivre. Cette prison était une île absolument déserte le jour, mais la nuit, les habitants d’une grande ville continentale ou le mariage et l’union libre étaient également défendus, s’y donnaient rendez-vous pour faire d’amour, j’ai pù ainsi rapporter de mon exil la plus splendide collection de peignes de femmes qui soit au monde, depuis le triste celluloïd jusqu’à l’écaille la plus transparente, couverte de pierres précieuses. J’ai offert cette collection à l’un de mes oncles, conchyliologiste distingué, chez lequel elle fait pendant à une vitrine de coquillages indiens.
Francis Picabia — Jésus-Christ Rastaquouère -
L'horreur des bourgeois est bourgeoise.
Jules Renard — Journal -
On est puceau de l’horreur comme on l’est de la volupté.
Louis-Ferdinand Céline -
[…] Il faut aller jusqu'à l'horreur quand on se connaît.
Jacques Bénigne Bossuet — Lettre au maréchal de Bellefonds -
Après la trentaine, les humais sombrent dans l'horreur.
Witold Gombrowicz — Ferdydurke -
La nature a horreur du vide.
Adage cartésien -
L’inquiétude présente est moindre que l’horreur imaginaire.
William Shakespeare — Macbeth -
Les hommes mentent quand ils assurent qu'ils ont horreur du sang.
Ivan Alekseïevitch Bounine — Un crime -
J'ai horreur de la rime. Surtout en prose.
Jules Renard -
Quand vous voyez qui certaines femmes épousent, ça vous fait mesurer leur horreur du travail.
Helen Rowland
Traductions du mot « horreur »
Langue | Traduction |
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Anglais | horror |
Espagnol | horror |
Italien | orrore |
Allemand | grusel |
Chinois | 恐怖 |
Arabe | رعب |
Portugais | horror |
Russe | ужастик |
Japonais | ホラー |
Basque | beldurrezko |
Corse | horrore |
Synonymes de « horreur »
- atrocité
- répulsion
- infamie
- répugnance
- peur
- exécration
- monstruosité
- abomination
- haine
- vilenie
- phobie
- épouvante
Antonymes de « horreur »
Combien de points fait le mot horreur au Scrabble ?
Nombre de points du mot horreur au scrabble : 10 points