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Habitude
Sommaire
- Définitions de « habitude »
- Étymologie de « habitude »
- Phonétique de « habitude »
- Fréquence d'apparition du mot « habitude » dans le journal Le Monde
- Citations contenant le mot « habitude »
- Traductions du mot « habitude »
- Synonymes de « habitude »
- Antonymes de « habitude »
- Combien de points fait le mot habitude au Scrabble ?
Variantes | Singulier | Pluriel |
---|---|---|
Féminin | habitude | habitudes |
Définitions de « habitude »
Trésor de la Langue Française informatisé
HABITUDE, subst. fém.
Wiktionnaire
Nom commun - français
habitude (h muet)\a.bi.tyd\ féminin
-
Disposition acquise par des actes réitérés.
- Alors, ils m’ont défendu de te voir… ils m’ont dit que tu n’étais pas une société pour moi… que je prendrais avec toi de mauvaises habitudes… tu comprends… — (Octave Mirbeau, Sébastien Roch, 1890)
- On avait beau le corriger quand les voisins le ramenait en carriole, l’habitude de ces fugues était prise. […]. Si une semaine s'écoulait sans escapade, on le voyait s'ennuyer, dépérir et fureter dans le logis pour trouver une issue. — (Francis Carco, L’Homme de minuit, Éditions Albin Michel, Paris, 1938)
- Elle était à son habitude sanglée dans un étroit casaquin boutonné jusqu'au menton. — (Jean Rogissart, Hurtebise aux griottes, L’Amitié par le livre, Blainville-sur-Mer, 1954, p. 40-41)
- Antoine fit une valse avec Charlotte, ce qui l'étourdit passablement car il en avait perdu l’habitude. — (Oscar Casin, Deuil dans la forêt, Cressé : Éditions des Régionalismes, 2014, page 93)
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Façon régulière de se comporter, d’agir, d'être, etc.
- L’habitude était si forte chez elle, cette chanson faisait si bien partie de son être, que souvent, s’oubliant tout d’un coup, elle se reprenait à chanter. — (Octave Mirbeau, Contes cruels : La Chanson de Carmen (1882))
- Imbécile de Grubb, – maugréait-il, fouillant en vain ses poches. – Il avait bien besoin de garder ma boite… avec sa maudite habitude de vous « faire » vos allumettes. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 89 de l’édition de 1921)
- Faut-il s'étonner si, en une population aussi entichée de ses habitudes, la mortalité puerpérale et la mortalité infantile sévissent au delà des moyennes connues! — (Ludovic Naudeau, La France se regarde : le Problème de la natalité, Librairie Hachette, Paris, 1931)
- Alors qu'elle avait l’habitude de se coucher avec les poules, avec lui elle aimait veiller jusqu’à point d'heure pour ne pas gaspiller ces précieux moments pendant lesquels elle pouvait profiter encore et encore de sa vie. — (Frank Saraky & Lora Saltiel, Seul dans un champ de maïs: d'un risque à l'autre, page 220, Publibook, 2007)
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(En particulier) Pratique sociale constante.
- Les hommes jouent gravement aux boules et se passionnent pour le foteballe ; ils prennent l'apéritif par habitude, rejoints par ceux qui le font par snobisme. — (Henri Wadier, La réforme de l'enseignement n'aura pas lieu, éd. Robert Laffont, 1970, page 154)
- L'usage coutumier et les habitudes traditionnelles ont régi les relations commerciales et les transactions en affaires. — (Panayiotis Jerasimof Vatikiotis, L’Islam et l’État, 1987, traduction d’Odette Guitard, 1992, p.64)
-
(Vieilli) Accès auprès de quelqu’un, fréquentation ordinaire.
- Avoir habitude auprès de quelqu’un ou avec quelqu’un, en quelque lieu, en quelque maison.
Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition (1932-1935)
Disposition acquise par des actes réitérés. Habitude enracinée, invétérée. Vieille habitude. Une longue, une grande habitude. Avoir l'habitude du cheval. Péché d'habitude. Contracter une habitude. Je m'en suis fait une douce habitude. Faire quelque chose par habitude. Être dans l'habitude de faire une chose. Prendre, perdre l'habitude de faire une chose. Prendre une habitude. Une disposition accidentelle qui se tourne, qui tourne en habitude. Un état d'esprit tourné en habitude. Prov. et fig., L'habitude est une autre nature, une seconde nature, se dit pour marquer le pouvoir de l'habitude. C'est un homme d'habitude, Il tient beaucoup à ses habitudes, le moindre changement dans ses habitudes le trouble et lui déplaît. Je suis un homme d'habitude, je suis homme d'habitude, je n'aime pas les visages nouveaux. Il signifie aussi Accès auprès de quelqu'un, fréquentation ordinaire. Avoir habitude auprès de quelqu'un ou avec quelqu'un, en quelque lieu, en quelque maison. En ce sens, il est vieux. Par analogie, Avoir ses habitudes dans un pays, dans une maison, dans un restaurant, Y venir souvent, y être connu et y être à l'aise.
Littré (1872-1877)
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1 Terme d'histoire naturelle. Conformation, configuration d'un végétal ou d'un animal.
Nous ignorons quelle sorte de respiration s'opère dans la chenille ; nous savons seulement qu'elle ne saurait respirer à la manière des grands animaux, puisque les parties qui font chez elle l'office de poumons, sont répandues dans toute l'habitude du corps et jusque dans le cerveau
, Bonnet, Contempl. nat. III, 20, note 1.Terme de médecine. Habitude extérieure, habitude du corps, la constitution, l'aspect général du corps.
Cette habitude du corps menue, grêle, noire et velue
, Molière, Pourc. I, 11.Dans le langage général, habitude du corps, l'air qui résulte généralement du maintien, de la démarche, des attitudes. Reconnaître quelqu'un à l'habitude du corps.
-
2 Par extension, disposition acquise par la répétition des mêmes actes. Prendre une habitude.
Si le péché dont on s'accuse est un péché d'habitude
, Pascal, Prov. 10.Ceux qui sont dans les habitudes de crime contre la loi de Dieu
, Pascal, Prov. 15.Encore qu'elle [l'âme du pécheur] ne sente pas ces charmes dont Dieu récompense l'habitude dans la piété
, Pascal, Convers. du pécheur, édit. FAUGÈRE.L'Espagne sur ce sujet [certaines observances] a des coutumes que la France ne suit pas ; mais la reine se rangea bientôt à l'obéissance ; l'habitude ne put rien contre la règle
, Bossuet, Mar.-Thér.Ce qui forme les habitudes, ce sont les actes fréquents et réitérés
, Bourdaloue, Pensées, t. III, p. 73.Quand il luirait quelque rayon de connaissance [sur le lit de mort], les puissances de l'âme se trouvent ou liées par la douleur ou usées par l'habitude
, Fléchier, Mar.-Thér.Il met du rouge, mais rarement, il n'en fait pas habitude
, La Bruyère, XIII.Je crois qu'alors [dans le cas de chefs-d'œuvre] l'ancienne école a raison, elle qui l'a si rarement : habitude ne fait point passion
, Voltaire, Dict. phil. Rare.Lisez Tacite sur les mœurs des Germains, c'est le tableau de celles des Hurons, ou plutôt les habitudes de l'espèce humaine entière sortant de l'état de nature
, Buffon, 7e ép. nat. Œuv. t. XII, p. 327.La force de l'habitude, qui étouffe si souvent le cri de la raison, et qui gouverne encore plus absolument les États que les individus
, Raynal, Hist. phil. VIII, 13.Je m'avoue, non sans amertume et sans regret, qu'on a des liaisons d'habitude dans l'âge avancé ; mais qu'il ne reste en nous, à côté de nous, que le vain simulacre de l'amitié
, Diderot, Claude et Nér. II, 51.Les besoins répétés amènent l'habitude
, Delille, Trois règnes, VII.Habitude se dit des animaux.
Nous n'avons rien appris des habitudes naturelles de ces oiseaux ; cependant cette connaissance seule anime le tableau des êtres vivants, et les présente dans la véritable place qu'ils occupent dans la nature
, Buffon, Ois. t. IX, p. 336.Familièrement. C'est un homme d'habitude, le moindre changement dans sa manière de vivre le dérange.
Fig. et familièrement, et dans le même même sens : C'est un animal, une bête d'habitude. Je suis bête d'habitude.
Habitude avec la préposition de suivie d'un substantif ou d'un verbe.
Ces grands cœurs… Font du commandement une douce habitude
, Corneille, Nicom. II, 1.Je n'ai reçu qu'une lettre de vous, ma chère fille, et j'en suis fâchée, j'étais dans l'habitude d'en avoir deux
, Sévigné, 67.Je me suis fait une habitude nécessaire de vous voir
, Sévigné, 160.La dernière heure [de la vie] n'en sera pas moins insupportable, et l'habitude de vivre ne fera qu'en accroître le désir
, Bossuet, le Tellier.L'un [Louis XIV] nourri dans ses camps et dans ses armées commençait à prendre cette glorieuse habitude qu'il a de vaincre
, Fléchier, Mar.-Thér.Vous vous êtes fait une habitude de votre présomption
, Bourdaloue, Sur la fausse conf. 1er avent, p. 180.J'ai déjà vieilli dans l'habitude de ne dire jamais mon secret, et encore plus de ne trahir jamais, sous aucun prétexte, le secret d'autrui
, Fénelon, Tél. III.Habitude avec la préposition à suivie d'un substantif ou d'un verbe.
L'habitude à régner et l'horreur d'en déchoir
, Corneille, Pulch. I, 1.Instruit par tes maximes, Il s'est fait de ton ordre une habitude aux crimes
, Corneille, Attila, IV, 3.L'habitude qu'elle a aux péchés où elle a vécu…
, Pascal, Conv. du pécheur, édit. FAUGÈRE.J'ai une si grande habitude à être faible, que, malgré vos bonnes leçons, je succombe souvent
, Sévigné, 188.L'habitude qu'il a à la flatterie
, La Bruyère, V.L'habitude à souffrir pourra fortifier Mon courage éperdu qui craignait de plier
, Voltaire, Scythes, III, 4.Par habitude, pour obéir à ses propres habitudes.
M. de Luxembourg ne sait pas fuir : il gagne des batailles par habitude
, Maintenon, Lett. à Mme de St-Géran, 14 avr. 1694.D'habitude, selon l'habitude qu'on a.
-
3Bonne, mauvaise habitude, se dit particulièrement de certaines dispositions de corps ou d'esprit auxquelles on s'habitue. Prendre de bonnes, de mauvaises habitudes. Vous avez une mauvaise habitude, c'est de toujours disputer.
Absolument. Avoir de mauvaises habitudes, se dit, par euphémisme, de l'onanisme.
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4Accès auprès de quelqu'un, fréquentation ordinaire.
Vous avez habitude avec ce cavalier
, Corneille, Suite du Ment. IV, 6.L'amant et lui, comme étant gens d'étude, Avaient entre eux lié quelque habitude
, La Fontaine, Mandr.Mon père était homme savant dans les mathématiques et avait habitude par là avec tous les habiles gens en cette science
, Mme Périer, Vie de Pascal.Je vous avoue que je n'ai aucune habitude avec ces messieurs-là, et que je ne suis point les règles de l'art
, Molière, Crit. sc. 7.Les habitudes qu'il avait eues avec les plus renommés politiques
, Fléchier, le Tellier.Suivant de Démocrite en cette solitude, Ce n'est qu'avec les ours que j'ai quelque habitude
, Regnard, Démocrite, I, 1.On dit, et surtout on disait, dans le même sens, faire des habitudes. Cultiver, entretenir ses habitudes. Acquérir des habitudes.
Avoir une habitude, se dit quelquefois d'un commerce de galanterie. Ce jeune homme a une habitude qui le dérangera.
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5 Terme de liturgie. État d'un prêtre habitué.
PROVERBE
L'habitude est une autre nature, une seconde nature, c'est-à-dire elle a beaucoup d'influence sur l'esprit.
HISTORIQUE
XIVe s. Il va hors de bonne habitude ou habilité de corps
, Oresme, Thèse de MEUNIER.
XVe s. Habitude est une seconde nature
, Barlete, Sermons, 1re part. f° 21, dans LACURNE.
XVIe s. Si c'estoit une habitude de vertu, et non une saillie
, Montaigne, II, 7. T. Quintius luy dit un jour, semblant se mocquer de l'habitude de son corps : Ô Philopoemen, tu as bien belles mains et belles jambes, mais tu n'as point de ventre
, Amyot, Philop. 3.
Encyclopédie, 1re édition (1751)
HABITUDE, s. f. (Morale.) c’est un penchant acquis par l’exercice des mêmes sentimens, ou par la répétition fréquente des mêmes actions. L’habitude instruit la nature, elle la change ; elle donne de l’énergie aux sens, de la facilité & de la force aux mouvemens du corps & aux facultés de l’esprit ; elle émousse le tranchant de la douleur. Par elle, l’absynthe le plus amer ne paroît plus qu’insipide. Elle ravit une partie de leurs charmes aux objets que l’imagination avoit embellis : elle donne leur juste prix aux-biens dont nos desirs avoient exagéré le mérite ; elle ne dégoûte que parce qu’elle détrompe. L’habitude rend la joüissance insipide, & rend la privation cruelle.
Quand nos cœurs sont attachés à des êtres dignes de notre estime, quand nous nous sommes livrés à des occupations qui nous sauvent de l’ennui & nous honorent, l’habitude fortifie en nous le besoin des mêmes objets, des mêmes travaux ; ils deviennent un mode essentiel de notre ame, une partie de notre être. Alors nous ne les séparons plus de notre chimere de bonheur. Il est sur-tout un plaisir que n’usent ni le tems ni l’habitude, parce que la réflexion l’augmente ; celui de faire le bien.
On distingue les habitudes en habitudes du corps & en habitudes de l’ame, quoiqu’elles paroissent avoir toutes leur origine dans la disposition naturelle ou contractée des organes du corps ; les unes dans la disposition des organes extérieurs, comme les yeux, la tête, les bras, les jambes ; les autres dans la disposition des organes intérieurs, comme le cœur, l’estomac, les intestins, les fibres du cerveau. C’est à celles-ci qu’il est sur-tout difficile de remédier ; c’est un mouvement qui s’excite involontairement ; c’est une idée qui se réveille, qui nous agite, nous tourmente & nous entraîne avec impétuosité vers des objets dont la raison, l’âge, la santé, les bienséances, & une infinité d’autres considérations nous interdisent l’usage. C’est ainsi que nous recherchons dans la vieillesse avec des mains desséchées, tremblantes & goutteuses & des doigts recourbés, des objets qui demandent la chaleur & la vivacité des sens de la jeunesse. Le goût reste, la chose nous échappe, & la tristesse nous saisit.
Si l’on considere jusqu’où les enfans ressemblent quelquefois à leurs parens, on ne doutera guere qu’il n’y ait des penchans héréditaires. Ces penchans nous portent-ils à des choses honnêtes & loüables, on est heureusement né ; à des choses deshonnêtes & honteuses, on est malheureusement né.
Les habitudes prennent le nom de vertus ou de vices, selon la nature des actions. Faites contracter à vos enfans l’habitude du bien. Accoutumez de petites machines à dire la vérité, à étendre la main pour soulager le malheureux, & bien-tôt elles feront par goût, avec facilité & plaisir, ce qu’elles auront fait en automates. Leurs cœurs innocens & tendres ne peuvent s’émouvoir de trop bonne heure aux accens de la loüange.
La force des habitudes est si grande, & leur influence s’étend si loin, que si nous pouvions avoir une histoire assez fidelle de toute notre vie, & une connoissance assez exacte de notre organisation, nous y découvririons l’origine d’une infinité de bons & de faux goûts, d’inclinations raisonnables & de folies qui durent souvent autant que notre vie. Qui est-ce qui connoît bien toute la force d’une idée, d’une terreur jettée de bonne heure dans une ame toute nouvelle ?
On prend l’habitude de respirer un certain air, & de vivre de certains alimens ; on se fait à une sorte de boisson, à des mouvemens, des remedes, des venins, &c.
Un changement subit de ce qui nous est devenu familier à des choses nouvelles est toûjours pénible, & quelquefois dangereux, même en passant de ce qui est regardé comme contraire à la santé, à ce que l’expérience nous a fait regarder comme salutaire.
Une sœur de l’Hôtel-Dieu alloit chaque année voir sa famille à Saint-Germain-en-Laye ; elle y tomboit toûjours malade, & elle ne guérissoit qu’en revenant respirer l’air de cet hôpital.
En seroit-il ainsi des habitudes morales ? & un homme parviendroit-il à contracter une telle habitude du vice, qu’il ne pourroit plus être que malheureux par l’exercice de la vertu ?
Si les organes ont pris l’habitude de s’émouvoir à la présence de certains objets, ils s’émouvront malgré tous les efforts de la raison. Pourquoi Hobbes ne pouvoit-il passer dans les ténebres sans trembler & sans voir des revenans ? C’est que ses organes prenoient alors involontairement les oscillations de la crainte, auxquelles les contes de sa nourice les avoient accoutumés.
Le mot habitude a plusieurs acceptions differentes ; il se prend en Medecine pour l’état général de la machine ; l’habitude du corps est mauvaise. Voyez Habitude, (Medecine.) Il est synonyme à connoissances ; & l’on dit, il ne faut pas s’absenter long-tems de la Cour, pour perdre les habitudes qu’on y avoit. Il se dit aussi d’une sorte de timidité naturelle qui donne de l’aversion pour les objets nouveaux ; c’est un homme d’habitude ; je suis femme d’habitude ; je n’aime point les nouveaux visages ; il y en a peu de celles-là. On l’employe quelquefois pour désigner une passion qui dure depuis long-tems, & que l’usage fait sinon respecter, du-moins excuser ; c’est une habitude de vingt ans. Habitude a dans les Philosophes quelquefois le même sens que rapport ; mais alors ils parlent latin en françois.
Habitude, ἕξις, habitudo, habitus, (Medecine.) ce terme est employé dans les ouvrages qui traitent de l’économie animale, & particulierement dans ceux de Medecine, pour signifier la disposition du corps de l’animal ou de l’homme vivant, relativement à ses qualités extérieures, c’est-à-dire à celles de sa surface, qui tombent sous les sens & qui sont susceptibles de différences par rapport aux différens individus, tant dans l’état de santé, que dans celui de maladie.
Ainsi ceux qui ont la peau douce, souple, sans poil, ou au-moins très-peu velue, assez épaisse, avec une sorte de fermeté, à raison de sa tension, ont l’habitude qui accompagne l’embonpoint : ceux au contraire qui ont la peau rude, mince, fort velue, peu flexible, avec sécheresse & disposition aux rides, ont l’habitude qui se trouve ordinairement jointe à la maigreur de tempérament.
L’habitude qui réunit le plus de bonnes qualités, c’est-à-dire de celles qui accompagnent l’état de santé (voyez Santé), est appellée des Grecs εὐεξία, evexia ; & celle qui n’est composée que de mauvaises qualités est nommée καχεξία, cachexia.
L’habitude, comme le tempérament en général, dépend de la disposition physique des parties consistantes principalement, qui entrent dans la composition des organes, & de celle des humeurs qui s’y distribuent : en quoi l’habitude differe de la constitution ou complexion, qui dépend de la disposition des parties méchaniques, de la conformation, de la faculté propres à chacun des organes & des qualités des humeurs qu’il reçoit. L’habitude differe du tempérament en ce qu’il renferme les qualités communes à toutes les parties du corps, tant externes qu’internes, au lieu qu’elle ne regarde que l’extérieur du corps. Voyez Tempérament.
Étymologie de « habitude »
Lat. habitudinem, état extérieur, manière d'être, de habitum, supin de habere, avoir, être en un certain état.
Phonétique du mot « habitude »
Mot | Phonétique (Alphabet Phonétique International) | Prononciation |
---|---|---|
habitude | abityd |
Fréquence d'apparition du mot « habitude » dans le journal Le Monde
Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.
Citations contenant le mot « habitude »
-
L'habitude est une grande sourdine.
Samuel Beckett — En attendant Godot, II Waiting for Godot, II -
L'habitude nous réconcilie avec tout.
Edmund Burke — On the Sublime and Beautiful, IV, 18 -
L'habitude est l'énorme volant d'entraînement de la société, son plus précieux agent de conservation.
William James — Principles of Psychology, I -
La variété est la source de tous nos plaisirs, et le plaisir cesse de l'être quand il devient habitude.
Évariste Désiré de Forges, chevalier puis vicomte de Parny — Lettres, janvier 1775 -
La mémoire et l'habitude sont les fourriers de la mort.
Charles Péguy — Note conjointe sur M. Descartes, Gallimard -
En amour, il est plus facile de renoncer à un sentiment que de perdre une habitude.
Marcel Proust — À la recherche du temps perdu, la Prisonnière , Gallimard -
L'habitude, ce confort mortel.
François Mitterrand — Mitterrand par Mitterrand -
L'habitude est une seconde nature, elle nous empêche de connaître la première dont elle n'a ni les cruautés, ni les enchantements.
Marcel Proust — Sodome et Gomorrhe -
La pire tyrannie est celle de l'habitude.
Publius Syrus -
Paresse : habitude prise de se reposer avant la fatigue.
Jules Renard — Journal
Traductions du mot « habitude »
Langue | Traduction |
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Anglais | habit |
Espagnol | hábito |
Italien | abitudine |
Allemand | gewohnheit |
Chinois | 习惯 |
Arabe | عادة |
Portugais | hábito |
Russe | привычка |
Japonais | 習慣 |
Basque | ohitura |
Corse | abitudine |
Synonymes de « habitude »
- accoutumance
- usage
- routine
- coutume
- manie
- tradition
- mode
- pratique
- tic
- endurcissement
- marotte
- penchant
Antonymes de « habitude »
Combien de points fait le mot habitude au Scrabble ?
Nombre de points du mot habitude au scrabble : 14 points