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Coutume

Variantes Singulier Pluriel
Féminin coutume coutumes

Définitions de « coutume »

Trésor de la Langue Française informatisé

COUTUME, subst. fém.

A.− DR. (au sing.)
1. DR. ANC. Droit, non-écrit ou codifié tardivement, propre à un peuple puis à un groupe social et formé par un ensemble de règles juridiques (régissant les affaires publiques comme les affaires privées) établies sur des usages locaux, règles qui ont force de lois, sans avoir été promulguées comme telles, pour autant qu'elles soient acceptées par tout le groupe intéressé. La coutume normande; la coutume d'Andalousie; la coutume des bourgeois. Synon. droit coutumier; anton. droit écrit, droit romain.La somme avec les intérêts au taux fixé par la loi de Venise et la coutume des Lombards (A. France, Puits ste Claire,1895, p. 264).Il [Louis XI] songeait à établir dans tout le royaume l'unité de coutume, de poids et de mesures (Thierry, Tiers-état,1853, p. 84):
1. Et qu'y a-t-il donc de sûr parmi les hommes, si la coutume, non contredite surtout, n'est pas la mère de la légalité? J. de Maistre, Du Pape,1819, p. 211.
Locution proverbiale Coutume de Lorris : les battus paient l'amende. C'est souvent celui qui a raison qui est finalement condamné. (À Lorris, du temps de Philippe le Bel, le créancier réclamant une somme sans preuve était tenu à un combat au poing avec le débiteur).
2. DR. MOD.
Coutume constitutionnelle. Coutume qui se greffe sur une constitution écrite pour l'interpréter, la compléter ou même la modifier (d'apr. Jur. 1971).
Coutume internationale. Pratique juridique acceptée comme de droit, impliquant un ensemble de précédents et la conviction des États qu'ils obéissent à une règle de droit (d'apr. Jur. 1971).
B.− Usuel (au sing. et au plur.)
1. Manière de se comporter, ordinaire et courante, d'un groupe social. Vieille coutume; respecter la coutume; les coutumes et les institutions. La bizarre coutume de peindre en rouge antique ou sang de bœuf les volets (Gautier, Tra los montes,1843, p. 16).La coutume de certaines gens de campagne (Maupass., Une Vie,1883, p. 256).Les rites, les formes, les coutumes, accomplissent le dressage des animaux humains (Valéry, Variété II,1929, p. 56):
2. ... la coutume des étrennes est une superstition coupable (...) cette coutume vient des Romains qui (...) divinisaient le commencement de l'année. A. France, Les Contes de Jacques Tournebroche,1908, p. 142.
SYNT. Coutume ancienne, constante, héréditaire, traditionnelle, invariable; coutume morale; coutume barbare, inhumaine; louable, touchante, plaisante, sotte coutume; observer, enfreindre la coutume; se conformer à, déroger à la coutume. PARAD. La coutume et l'atavisme; les coutumes et les mœurs, et les rites, et les usages; les coutumes et les lois.
Les us et coutumes. Ensemble des conduites habituelles d'un groupe humain. Obligés de vivre selon les us et coutumes de tout le monde (Zola, Contes Ninon,1864, p. 192).
2. P. ext. Comportement fréquent, répétitif et attendu d'une personne qui le considère comme une quasi obligation. Tu n'as plus de coutumes et pas encore d'habitudes (Cendrars, Du monde entier,Ma danse, 1957, p. 89).
Avoir coutume de. Se conduire habituellement de telle façon. Plusieurs personnes qui ont coutume de m'écrire, depuis quelque temps ne m'ont point écrit (Chateaubr., Corresp.,t. 1, 1789-24, p. 380).Votre Dieu et votre Providence n'ont pas coutume de nous gâter (Arnoux, Crimes innoc.,1952, p. 286):
3. Je me rappelai (...) une maxime de feu mon grand-père qui avait coutume de dire que tout est permis aux dames. A. France, Le Crime de Sylvestre Bonnard,1881, p. 358.
Prendre coutume (rare). Prendre l'habitude. L'homme apeuré s'arrête pour bégayer une prière (...) et prend coutume à jour fixe de revenir pour le sacrifice et l'offrande (Kahn, Conte,1898, p. 180).
Loc. prépositives. M. l'abbé Lantaigne (...) et M. Bergeret (...) conversaient, selon leur coutume d'été (A. France, Orme,1897, p. 99).Elle s'en était allée par les champs, à sa coutume (Zola, Fécondité,1899, p. 547).À cette heure-ci, nous devrions, comme de coutume, Hamond et moi, remuer de mauvais vieux souvenirs (Colette, Vagab.,1910, p. 88).
Loc. proverbiale. Une fois n'est pas coutume. Faire quelque chose une fois ne signifie pas qu'on va le faire habituellement. Et pourtant cette fois − une fois n'est pas coutume − il a gargarisé sa voix (Verlaine, Œuvres compl.,t. 1, Jadis, 1884, p. 397).
Prononc. et Orth. : [kutym]. Ds Ac. depuis 1694. Noter qu'il n'y a pas d'accent circonflexe sur -ou- bien qu'il y ait eu disparition d'un s dans le mot (lat. consuetudinem > coustume). Étymol. et Hist. 1. Ca 1100 custume « manière d'agir habituelle » (Roland, éd. J. Bédier, 141); 1160-74 avoir custume (Wace, Rou, éd. H. Andresen, III, 285); 1467 de coustume « habituellement » (A.N. JJ 200, fo69 rods Gdf. Compl.); 2. 1130-40 costume « manière d'être établie par l'usage et à laquelle la plupart des gens se conforment » (Wace, Conception ND, éd. W. R. Ashford, 833); d'où 3. début xiies. dr. custumes « législation établie par l'usage » (Lois G. le Conquérant, éd. J. E. Matzke, introd.). Du lat. class. consuetudinem acc. de consuetudo « habitude », « genre, manière d'agir d'un peuple » (cf. lat. médiév. costuma ds Nierm.); pour l'évolution phonét., cf. Nyrop t. 3, § 294, 1oet FEW t. 2, p. 1092 b; 3 attesté en lat. médiév. consuetudo (790 ds Nierm.). Fréq. abs. littér. : 2 653. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 4 295, b) 3 238; xxes. : a) 3 788, b) 3 603. Bbg. Flutre (L. F.). Termes comm. aux 17eet 18es. R. Ling. rom. 1961, t. 25, p. 278. − Gottsch. Redens. 1930, pp. 424-425. − Goug. Mots t. 3 1975, p. 81. − Koehler (E.). Le Rôle de la costume ds les rom. de Chrétien de Troyes. Romania. 1960, t. 81, pp. 336-397. − Rohlfs (G.). Traditionalismus und Irrationalismus in der Etymologie. In : [Mél. Wartburg (W. von)]. Tübingen, 1968, t. 2, pp. 207-210.

Wiktionnaire

Nom commun - français

coutume \ku.tym\ féminin

  1. Usage établi ; habitude contractée.
    • […] et je sentis l’envie de faire une sieste de quinze ou vingt minutes, comme c’est ma coutume après le dîner. — (Edgar Poe, L’Ange du bizarre, dans Histoires grotesques et sérieuses, traduction de Charles Baudelaire)
    • […], et debout près de la barre, Jean Donnard, grave et sombre, se signa, comme il avait coutume de faire chaque fois qu’il partait vers le large. — (Octave Mirbeau, Les eaux muettes)
    • Il était prénommé Victor, mais comme il est coutume de donner aux plus jeunes des sobriquets d’amitié et qu’il était retors et rusé comme un renard, on l’avait surnommé le Tors. — (Louis Pergaud, Une revanche, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
    • Les chevaux islandais se vendaient pour rien autrefois, et la coutume était de les acheter pour les revendre au retour ; […]. — (Jules Leclercq, La Terre de glace, Féroë, Islande, les geysers, le mont Hékla, Paris : E. Plon & Cie, 1883, page 17)
  2. Pratique collective.
    • Ce n’est pas la coutume des filles de mon peuple de se découvrir le visage lorsqu’elles se trouvent seules dans une assemblée étrangère. — (Walter Scott, Ivanhoé, traduit de l’anglais par Alexandre Dumas, 1820)
    • On admettra qu’une nation vit par le nombre de ses nationaux plutôt que par l’équilibre de ses coutumes : c’est une pépinière, ce n’est pas un édifice. — (Pierre Louÿs, Liberté pour l’amour et pour le mariage, 1900, dans Archipel, 1932)
    • L’enterrement de mon père fut suivi de tout le village suivant la coutume et il y vint des gens des environs, à des lieues à la ronde. — (Jean Rogissart, Hurtebise aux griottes, L’Amitié par le livre, Blainville-sur-Mer, 1954, p. 30)
    • Autant que je sache, ici à Malte occasionnellement, on peut encore voir cette coutume lors de la fête des Saint Jean, les feux de la Saint Jean. — (Gilbert Puech, Ethnotextes maltais, Harrassowitz Verlag, 1994, page 162)
  3. (Droit) Ensemble de droits locaux qui, s’étant établis par l’usage et par la commune pratique, tiennent lieu et ont force de loi.
    • Selon la coutume qui avait encore force de loi en Franche-Comté (et cela, disait Voltaire, est contradictoire avec le nom de cette province), il y avait des serfs, c’est-à-dire des gens de mainmorte, dont la condition était de ne pouvoir disposer de leurs biens et de leur personne. — (René Vallery-Radot, La vie de Pasteur, Hachette, 1900, Flammarion, 1941, page 6)
    • […]; la Normandie avait adopté un régime dotal qu’[…]on ne peut faire provenir du régime romain : les règles des deux sont très différentes, l’influence romaine est d’ailleurs douteuse sur la coutume normande : la dot ne désigne pas l’apport au mari par la femme, mais un apport du mari à la femme comme dans la dos ex marito du droit franc. — (Gabriel Lepointe, La Famille dans l’Ancien droit, Montchrestien, 1947 ; 5e édition, 1956, page 184)
    • Dans bien des cas, la coutume régionale et la pratique traditionnelle préislamique, combinées à la volonté arbitraire du potentat régnant, sont devenues la base légale du gouvernement. — (Panayiotis Jerasimof Vatikiotis, L’Islam et l’État, 1987, traduction d’Odette Guitard, 1992, page 64)
    • C'est du droit qui s’est constitué par l’habitude […] La coutume ne vient pas de la volonté de l’État — (Carbonnier)
  4. (Par extension) Codification du droit créé par l’usage dans certains pays.
    • En 1555, Anne de Pisseleu, duchesse d'Étampes, comparut à la rédaction de la coutume de Sens pour sa châtellenie de Bransles. — (E. H. Félix Pascal, Histoire topographique, politique, physique et statistique du département de Seine-et-Marne, Crété à Corbeil & Thomas à Melun, 1836, t.2, page 532)
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Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition (1932-1935)

COUTUME. n. f.
Façon d'agir établie par l'usage, habitude contractée par un individu dans ses manières, dans ses discours, dans ses actions. Il a coutume d'agir ainsi. J'ai coutume de venir à telle époque. On dit plutôt HABITUDE quand il s'agit d'un Individu. Prov., Une fois n'est pas coutume, On peut faire exceptionnellement une chose qu'on aurait tort de faire habituellement.

COUTUME s'emploie le plus souvent dans un sens collectif et se dit de Ce qu'on pratique ordinairement en de certains pays et en de certaines choses. Vieille, ancienne coutume. C'est la coutume de tel pays, de telle ville, de solenniser telle fête, de faire telle cérémonie, telle réjouissance, etc. Cette coutume s'est introduite s'est conservée, s'est perdue, abolie. Cela est passé en coutume. Il désigne dans un sens spécial Certains droits locaux qui, s'étant établis par l'usage et par la commune pratique d'une ville, ou d'une province, ou d'une région, y tiennent lieu et y ont force de loi. Une législation uniforme a remplacé les anciennes coutumes. Coutume générale d'une province. Coutume de Normandie, de Champagne. Coutume locale. Rédiger par écrit une coutume. Ce n'est pas un pays de droit écrit, c'est un pays de coutume. Les us et coutumes. Voyez US. Il signifie par extension Codification du droit créé par l'usage dans certains pays. Il a commenté la Coutume du Nivernais. Vous trouverez cela dans la Coutume de Bretagne.

DE COUTUME, loc. adv. À l'ordinaire. Il en use comme de coutume. Il est plus gai que de coutume. Il se porte mieux que de coutume. Il s'est levé plus tard que de coutume.

Littré (1872-1877)

COUTUME (kou-tu-m') s. f.
  • 1Manière à laquelle la plupart se conforment. Cela est passé en coutume. Cette vieille coutume en ces lieux établie, Corneille, Cid, IV, 5. La coutume ne doit être suivie que parce qu'elle est coutume, et non parce qu'elle soit raisonnable, Pascal, Vrai bien, 9. Aigris par la nécessité, emportés par les coutumes, Massillon, Car. Prière, I. Les coutumes d'un peuple esclave sont une partie de sa servitude ; celles d'un peuple libre sont une partie de sa liberté, Montesquieu, Esp. XIX, 27. Si ce n'est pas la religion, ce sont les coutumes qu'on y vénère au lieu des lois, Montesquieu, ib. II, 4. La coutume, la loi plia mes premiers ans à la religion des heureux Musulmans, Voltaire, Zaïre, I, 1. Ces raisons ne furent jamais senties dans une cour où la coutume était la loi suprême, Raynal, Hist. phil. VIII, 29. La coutume a sur les hommes une force qui n'a nullement besoin d'être appuyée de la raison, Fontenelle, Oracles, I, 7.
  • 2 Terme de jurisprudence féodale. Législation introduite par l'usage seul en certaines provinces, par opposition à droit écrit. La coutume de Normandie, de Bretagne. Le roi Pepin ordonna que partout où il n'y aurait point de loi, on suivrait la coutume, mais que la coutume ne serait pas préférée à la loi, Montesquieu, Esp. XXVIII, 13. Bientôt les coutumes détruisirent les lois, Montesquieu, ib. 12.

    Recueil de droit coutumier particulier à un pays. La coutume porte que… Sans cesse feuilletant les lois et la coutume, Boileau, Lutr. V. Cet avocat qui vient enseigner la coutume de Paris à St-Pétersbourg, Voltaire, Lett. à Cath. 143. Faire une coutume générale de toutes les coutumes particulières serait une chose inconsidérée, même dans ce temps-ci où les princes ne trouvent partout que de l'obéissance, Montesquieu, Esp. XXVIII, 37.

    Il s'est dit de certains péages et impôts. Payer la coutume.

    Terme de pêche. Poissons de coutume, redevance qu'on donne avant la vente au propriétaire du bateau ou au maître pêcheur.

  • 3Manière ordinaire d'agir, de se comporter, de parler, etc. Si c'est par instinct de nature Ou par coutume de m'aimer, Corneille, Héracl. V, 1. Sa coutume l'emporte et non pas la raison, Corneille, Cinna, II, 1. Contre sa coutume il ne peut me déplaire, Corneille, Hor. I, 3. Je n'en ferai pas ma coutume, Sévigné, 24. Vous savez sa coutume, et sous quelles tendresses Sa haine sait cacher ses trompeuses adresses, Racine, Mithr. I, 5. Le sénat aima mieux armer, contre sa coutume, 8000 esclaves que…, Bossuet, Hist. III, 6. Et tout ce qu'en semblable cas On est en coutume de dire, La Fontaine, Fiancée.

    Avoir la coutume, faire comme chose déterminée par une coutume. Les Anglais ont la coutume de finir presque tous les actes par une comparaison, Voltaire, Lett. à M. Maffei en tête de Mérope.

    Avoir coutume, faire d'ordinaire. Les gens qui ont coutume d'exagérer perdent bientôt toute créance, Régnier, dans BOUHOURS, Nouv. rem. Une dame de la première qualité se défit de tous les vains ornements dont elle avait coutume de se parer, Bouhours, Nouv. rem.

    De coutume, loc. adv. À l'ordinaire. Il en use comme de coutume. Il se porte mieux que de coutume. Et qu'étant loin de moi, quelque ombre d'amertume Vous fit trouver les jours plus longs que de coutume, Racine, Théb. II, 1.

    Avoir de coutume, locution vieillie pour avoir coutume. Pour vous ôter l'envie de nous faire courir toutes les nuits comme vous aviez de coutume, Molière, Scapin, II, 5. Plus librement que je n'ai de coutume, Descartes, Ép.

  • 4 Fig. En parlant des choses. Ce pommier a coutume de donner du fruit. Cette cheminée a coutume de fumer.

PROVERBES

C'est la coutume de Lorris, les battus payent l'amende, se dit quand un homme qui a sujet de se plaindre est encore condamné.

Une fois n'est pas coutume.

SYNONYME

1° COUTUME, HABITUDE. Coutume est objectif, c'est-à-dire indique une manière d'être générale à laquelle nous nous conformons. Au contraire, habitude est subjectif, c'est-à-dire indique une manière d'être qui nous est personnelle et qui détermine nos actions. L'habitude devient un besoin ; mais la coutume ne le devient jamais. Cependant on dira également : j'ai la coutume ou j'ai l'habitude de prendre du café, avec cette nuance cependant que avoir la coutume exprime seulement le fait que je prends ordinairement du café, tandis que avoir l'habitude exprime qu'un certain besoin s'y joint.

2° J'AI COUTUME, J'AI LA COUTUME. J'ai coutume de fumer, veut dire je fume d'ordinaire ; j'ai la coutume de fumer, veut dire que cela est entré dans mes coutumes. C'est cette nuance délicate il est vrai mais réelle qui fait que avoir coutume peut se dire des choses, tandis que avoir la coutume ne peut pas s'en dire. La rivière a coutume de déborder à cette époque de l'année ; mais elle n'en a pas la coutume.

HISTORIQUE

XIe s. Ço'st la custume en…, Lois de Guill. 4. Sa coustume est qu'il parole à leisir, Ch. de Rol. X.

XIIe s. Il vous a de chevage la costume requise, Sax. XXIII. Custume n'est pas dreiz, bien le poez veeir ; Kar chascuns riches hum, qui ne volt nul cremeir [craindre], Alieve sur sa gent custume à sun voleir, Th. le mart. 92.

XIIIe s. [Il y] Avoit une coustume ens au Tyois païs, Berte, V. Mainte male coustume [impôt] i ot ele establie, ib. LX. Dessur les marcheans [elle] fist coustume [impôt] asseïr, ib. LXIII. Chascun jour [il] l'avoit [cela] à coustume, Lai d'Ignaur. Ceste floiche ot fiere coustume, Douçor i ot et amertume, la Rose, 1883. Nous disons qu'il soit mis en trois pures defautes, toz sans les jors qu'il puet contremander et essonier par coustume, Beaumanoir, 48. La difference qui est entre coustume et uzage, si est que toutes coustumes font à tenir, Beaumanoir, XXIV, 3. Loys rois dit que costume doit valoir loi ; quant aucune doutance est de la loi, ele doit avoir l'autorité des choses qui toz jors sunt jugies, Liv. de just. 7.

XIVe s. Des choses justes, aucunes en y a qui semblent estre justes seulement par loy ou par coustumes et non pas par nature, Oresme, Eth. 111. Ainsi comme au pays est de coustume, Du Cange, avantagium. Oÿe la complainte qui nous a esté faite par la coustume [corps de métier] des tisserans, Du Cange, consuetudo. Cognoistre et determiner sommierement selon la coustume de la mer, Du Cange, ib.

XVe s. Un usage est en Angleterre, et aussi est-il en plusieurs pays, que les nobles ont grands franchises sur leur hommes et les tiennent en servage ; c'est à dire que ils doivent de droit et par coustume labourer, Froissart, II, II, 106. Ils avoient et ont de coustume encores d'aller…, Commines, II, 3. Coustume rend maistre et devient nature, Roman du Jouvencel, f° 80, dans LEROUX DE LINCY, Prov. t. II, p. 488.

XVIe s. La force de la coustume [habitude], Montaigne, I, 105. Ce que disent quelques coutumes : quand argent faut, finaison nulle, Loysel, 592. Entre enfans, n'y a qu'un droit d'ainesse… Toutefois, s'il y a diverses successions, coutumes ou bailliages, il prendra droit d'ainesse en chacune d'icelles, Loysel, 631. Une fois n'est pas coutume [ne suffit pas pour prouver la coutume], Loysel, 780. Il sortit de son logis, et s'en alla sur la place promener avec ses amis comme il avoit de coustume, Amyot, Aratus, 7. Us et coustumes, Amyot, Numa, 20. Coustume est ce qui a esté gardé d'ancienneté, Anc. coust. de Normandie, f° 21, dans LACURNE. Qui croiroit combien est grande et imperieuse l'authorité de la coustume, qui la dit estre une autre nature, ne l'a pas assez exprimé ; car elle fait plus que nature, elle combat nature, Charron, Sagesse, p. 336, dans LACURNE. Gasteau et mauvaise coustume se doivent rompre, Cotgrave Le loup alla à Rome, et y laissa de son poil, mais rien de ses coustumes, Cotgrave Les bonnes coustumes sont à garder, et les mauvaises à laisser, Leroux de Lincy, t. II, p. 332.

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Étymologie de « coutume »

Berry, cotume, couteume ; provenç. costum, s. m. et costuma, cosdumna, s. f. ; espagn. costumbre, s. f. ; portug. costume, s. m. ; ital. costume, s. m. et costuma, s. f. ; bas-lat. coustuma, dans un texte du commencement du VIIIe siècle. Il y a des distinctions à faire dans ces mots romans. Diez fait remarquer que les masculins ne peuvent venir directement de consuetudinem, et qu'il faut supposer que le suffixe s'est transformé en umen : consuetumen. Quant aux féminins en e : coutume et costumbre, ils viennent de consuetudinem, comme amertume, de amaritudinem. Enfin les féminins en a répondent à un pluriel neutre consuetumina (ces neutres pluriels deviennent souvent des noms féminins dans les langues romanes).

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(Vers 1100) custume (« manière d'agir habituelle ») ; (1467) de coustume (« habituellement ») ; également costume en ancien français et doublet lexical de ce mot masculin ; il provient du latin consuetudo via son accusatif consuĕtūdinem, (« habitude »), altéré en *cosetūdĭne en latin populaire, pour la finale en -ume → voir amertume.
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Phonétique du mot « coutume »

Mot Phonétique (Alphabet Phonétique International) Prononciation
coutume kutym

Fréquence d'apparition du mot « coutume » dans le journal Le Monde

Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.

Évolution historique de l’usage du mot « coutume »

Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.

Citations contenant le mot « coutume »

  • Nous devons en rester à la vieille coutume de rester la tête haute.
    Johann Wolfgang von Goethe
  • La coutume, ainsi, est le grand guide de la vie humaine.
    David Hume
  • Cette fois, Twitter n’aura pas eu besoin de modérer le compte de Donald Trump. En effet, le président des États-Unis a, une fois n’est pas coutume, fait machine arrière en supprimant un tweet publié le 27 juin, dans lequel apparaît une vidéo montrant des manifestants opposés au chef de l’État conspuer ses partisans, dont l’un finit par lancer la devise des suprémacistes blancs, « white power ».
    Numerama — Trump relaie une vidéo où un homme acclame la suprématie blanche, avant de se raviser
  • Jean Lapin allégua la coutume et l'usage […].
    Jean de La Fontaine — Fables, le Chat, la Belette et le Petit Lapin
  • Une fois n'est pas coutume.
    Antoine Loisel
  • La violence a coutume d'engendrer la violence.
    Eschyle — Agamemnon, 764 (traduction R. Bailly)
  • La coutume est une seconde nature qui détruit la première.
    Blaise Pascal — Pensées sur la religion
  • En la queue et en la fin Gît de coutume le venin.
    Proverbe français
  • Ce qui est hors des gonds de la coutume, on le croit hors des gonds de la raison.
    Michel de Montaigne
  • De la coutume du hara-kiri, les Japonais ont gardé la manie du cure-dents.
    Paul Claudel
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Traductions du mot « coutume »

Langue Traduction
Anglais custom
Espagnol personalizado
Italien costume
Allemand benutzerdefiniert
Chinois 习俗
Arabe مخصص
Portugais personalizadas
Russe обычай
Japonais カスタム
Basque ohiko
Corse persunalizatu
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Synonymes de « coutume »

Source : synonymes de coutume sur lebonsynonyme.fr

Antonymes de « coutume »

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Nombre de points du mot coutume au scrabble : 11 points

Coutume

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