La langue française

Accueil > Dictionnaire > Définitions du mot « penchant »

Penchant

Variantes Singulier Pluriel
Masculin penchant penchants
Féminin penchante penchantes

Définitions de « penchant »

Trésor de la Langue Française informatisé

PENCHANT1, -ANTE, part. prés. et adj.

I. − Part. prés. de pencher*.
II. − Adj., vieilli ou littér.
A. − Qui penche. Synon. penché.Elle est bordée de pauvres maisonnettes penchantes qui se soutiennent à grand'peine les unes les autres (A. France, P. Nozière, 1899, p.187).Ses laboureurs aux fronts penchants Le portent jusques à la tombe (Toulet, Vers inéd., 1920, p.95).
B. − Au fig. Qui décline; qui est sur son déclin.
1. [En parlant d'une institution] Tous ces magistrats qui n'avaient pas de robe à se mettre (...) avant que cette Pucelle eût soutenu leur cause penchante (A. France, J. d'Arc, t.2, 1908, p.343).Qui donc avait dit Que cette France était penchante? Qu'elle fredonnait? Elle chante! (Rostand, Vol Marseill., 1918, p.217).
2. [En parlant d'un moment du temps] Le soir tombait, un soir si penchant et si triste, C'était comme la fin de tout ce qui existe (Noailles, Ombre jours, 1902, p.146).
3. [En parlant d'une pers.] Synon. affaibli.Et Philippe se sentit tout à coup fatigué, penchant et faible, paralysé par une de ces crises de féminité qui saisissent un adolescent devant une femme (Colette, Blé en herbe, 1923, p.42).
Prononc. et Orth.: [pɑ ̃ ʃ ɑ ̃], fém. [-ɑ ̃:t]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. V. pencher.

PENCHANT2, subst. masc.

I. − Vieilli
A. − Versant. Synon. pente.Penchant d'une colline. Le couvent est si bien situé sur le penchant de la montagne (Dupanloup, Journal, 1869, p.324).J'ai ma flûte et j'en joue au penchant des montagnes (Hugo, Légende, t.6, 1883, p.310).
B. − Être sur son penchant. [Le sujet désigne un astre] Être sur son déclin. Synon. descendre.Le soleil était bien sur son penchant. Le vent soufflait (Giono, Triomphe vie, 1941, p.194).V. décliner1A 1 ex. de Bourges.
Au fig. Être sur le penchant de la vie. Le nôtre [un empire] (...) est sur le penchant de sa ruine (Dusaulx, Voy. Barrège, t.1, 1796, p.34).Il n'y a plus de haute littérature en France depuis la mort de M. de Fontanes. C'était le dernier des Grecs. Lui seul soutenait la poésie et la belle prose sur le penchant de leur décadence (Chênedollé, Journal, 1821, p.108).
II.
A. − Mouvement naturel, affectif ou psychologique, qui pousse à adopter tel ou tel comportement, à rechercher quelque chose. Synon. inclination, tendance.
[Constr. avec un compl. prép.ou un adj. spécifiant l'objet du penchant] Gén. au sing.
[Constr. avec un compl. à, vers; de (vieilli)] Penchant à la mélancolie, à la paresse. Elle m'inspirait dès ma douzième année un penchant de vénération tendre et de soumission presque religieuse (Nodier, Fée Miettes, 1831, p.75).Un penchant inné que nous avons tous vers la vérité (Vigny, Serv. et grand. milit., 1835, p.8):
1. Souvent, dans des heures solitaires, il a réfléchi à ce penchant irrésistible de son âme à la tristesse, qui souvent le replongeait dans la tristesse lorsqu'il était sur le point d'en trouver la raison profonde... Béguin, Âme romant., 1939, p.25.
[Constr. avec un compl. prép. à, de (vieilli) suivi de l'inf.] Son penchant à prendre au sérieux tout ce qui est saugrenu (Béguin, Âme romant., 1939, p.20).
[Constr. avec un compl. prép. pour] Synon. de attirance, goût pour quelque chose.Penchant pour la boisson. Il vantait les beaux temps de la Renaissance, mais son penchant était pour les médaillons de Le Prince et les pastorales de Boucher (Toepffer, Nouv. genev., 1839, p.187).N'oublions pas que les enfants ont un penchant naturel pour les jouets bruyants et sonores (Jeux et sports, 1967, p.753).En partic. Sentiment d'amour, de sympathie pour quelqu'un. Éprouver du penchant pour qqn. Il avait pris un penchant réel pour le roi (Las Cases, Mémor. Ste-Hélène, t.1, 1823, p.443).Elle avait toujours eu du penchant pour les frères Iturria. Et elle s'était mise à chérir Santos tout particulièrement (Larbaud, F. Marquez, 1911, p.185).
[Constr. avec un adj.] Mes parents qui avaient des sentiments religieux et des penchants aristocratiques (A. France, Pt Pierre, 1918, p.245).De ces guerres prolongées, les peuples sortaient épuisés, hébétés et vaccinés pour un temps contre leurs penchants belliqueux (Beaufre, Dissuasion et strat., 1964, p.24).
Absol. Ces existences de rentiers dominés par leurs penchants ou leurs manies (Larbaud, Journal, 1931, p.246):
2. ... on n'obéit plus à la nature par raison, on se livre avidement à ses penchants; on les désire, et on s'y abandonne. La pente est inévitable. La cause profonde de cela est que notre vie est une continuelle aspiration, et que nous ne pouvons par conséquent résister, sans point d'appui, à la force qui nous entraîne. P. Leroux, Humanité, 1840, p.77.
SYNT. Penchant du coeur, de l'imagination, de l'intelligence, de la nature; bas, bons, mauvais penchants, penchants naturels; penchant invincible, irrésistible, secret; combattre, réprimer un penchant; lutter contre un penchant; suivre, surmonter ses penchants; se livrer à ses penchants.
B. − PSYCHOL., vieilli. Disposition naturelle et permanente, différente de l'appétit et de la passion, relevant de la sphère du coeur et de la vie morale (d'apr. Franck 1875 et Lal. 1968). L'intelligence s'est mise en action pour modifier les impulsions que produisent les besoins, les penchants, les sentiments et les passions (Broussais, Phrénol., leçon 2, 1836, p.44).[A. Comte] attribue à l'âme trois fonctions principales: le coeur qui comporte les penchants ou sentiments et dont le rôle est de provoquer les opérations mentales... (Hist. sc., 1957, p.1646).
Prononc. et Orth.: [pɑ ̃ ʃ ɑ ̃]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist.1. a) 1538 «pente d'une montagne, d'une colline» (Est.); b) 1658 «déclivité d'une chose qui penche» (La Fontaine, Adonis, 349 ds OEuvres, éd. H. Régnier, VI, 256: le penchant affreux des rocs et des vallons); 2. fin xvies. être sur le penchant de «être sur le point d'être précipité dans...» (D'aubigné, Méditations sur les Psaumes, Psaume 73 ds OEuvres compl., éd. H. Weber, p.529); 3. a) 1647 «tendance, inclination naturelle vers un objet ou une fin» (Corneille, Héraclius, III, 1); b) 1673 «naissance d'un sentiment tendre» (Racine, Mithridate, IV, 4); 4. 1654 «diminution de grandeur de ce qui peut décroître» (Loret, Muze histor., 26 déc. ds Livet Molière t.3: Quand l'an vers son penchant décline). Part. prés. subst. de pencher*.
STAT.Penchant1 et 2. Fréq. abs. littér.: 2122. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 5048, b) 3024; xxes.: a) 2113, b) 1825.

Wiktionnaire

Nom commun - français

penchant \pɑ̃.ʃɑ̃\ masculin

  1. (Figuré) Propension, inclination naturelle pour quelqu'un ou quelque chose.
    • Un autre capitaine […] se promenait avec une Bible et exploitait le goût des indigènes pour le merveilleux et leur penchant à discuter les légendes bibliques, qui par certains côtés ressemblent à leurs légendes païennes, […]. — (Alain Gerbault, À la poursuite du soleil; tome 1 : De New-York à Tahiti, 1929)
    • Pourtant, comme tous les engouements semblables, la francophilie est un phénomène à sens unique. Un groupe national manifestant un tel penchant affectif, intellectuel ou politique n'obtient pas, en retour, de la grande puissance honorée une meilleure connaissance de ses réalités. — (Kosta Christitch, La résistance serbe: chroniques, L’Age d'Homme, 1999, page 84)
    • […] ; le chatbot CYBERLOVER a attiré l'attention des autorités en raison de son penchant à amener les internautes à divulguer suffisamment d'informations personnelles pour que leur identité puisse être usurpée. — (Stuart Russell & ‎Peter Norvig, Intelligence artificielle, édition française supervisée par Fabrice Popineau, Pearson Éducation France, 3e éd., 2010, page 1076)
    • L’homme de la rue se représente l'amateur de vexillologie forcément âgé et probablement militaire ou ayant un penchant pour tout ce qui touche à l'art militaire. — (Raphaël Delpard, La Fabuleuse histoire du drapeau français: Les secrets du symbole de la France, Éditions Marie B, 2016, chap. 30)
  2. Pendentif.
    • Ses oreilles supportaient à leur lobe allongé des penchants en jade vert... — (Jules Verne, Les Enfants du capitaine Grant, 1846)
  3. Pente d’un relief.
    • Elle habitait dans l’île de Cos une maison au penchant de la colline, qui, couverte de citronniers et de térébinthes, descendait vers la mer bleue. — (Anatole France, Le Lys rouge, 1894, réédition Le Livre de Poche, page 251)
    • En ce poétique pays, au sein de cette honnête population, il serait doux d'avoir une humble retraite pour y finir tranquillement ses jours sur le penchant du Schlossberg, à l'ombre de la cathédrale, près des verts sapins. — (Xavier Marmier, Histoire d'un pauvre musicien (1770-1793), 1866)

Adjectif - français

penchant

  1. Qui penche, qui est incliné.
    • Un mur penchant.
    • Une muraille penchante.
  2. Pente, terrain qui va en baissant.
    • Le penchant d’une colline.
  3. (Figuré) Qui est dans le déclin, qui est sur son déclin.
    • Une fortune penchante.
    • Il vit l’empire penchant et prêt à s’écrouler.
    • Être sur le penchant de sa ruine, être sur le point d’être ruiné, d’être détruit.
    • — Dieu, dit-il, saura bien rétablir nos affaires penchantes. Il ne laissera pas renverser la maison qu’il a bâtie. — (Anatole France, Les Sept Femmes de la Barbe-Bleue et autres contes merveilleux, 1909)
Wiktionnaire - licence Creative Commons attribution partage à l’identique 3.0

Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition (1932-1935)

PENCHANT, ANTE. adj.
Qui penche, qui est incliné. Un mur penchant. Une muraille penchante. Il signifie au figuré Qui est dans le déclin, qui est sur son déclin. Une fortune penchante. Il vit l'empire penchant et prêt à s'écrouler.

Littré (1872-1877)

PENCHANT (pan-chan, chan-t') adj.
  • 1Qui penche, qui est incliné. Il y a une grande différence de relever une maison ruinée, et de la soutenir quand elle est penchante, Bossuet, Réfut. catéch. Ferry, II, 5. Le Rhin… Appuyé d'une main sur son urne penchante, Boileau, Ép. IV. Des monts, des rocs suspendus et penchants, Malfilâtre, Narcisse, I. [Hylas] Se courbe, et, s'appuyant à la rive penchante, Dans le cristal sonnant plonge l'urne pesante, Chénier, Idylles, Hylas.

    Fig. Étrange aveuglement de l'homme, qui, tout penchant qu'il est à la mort, ne veut prendre qu'à l'extrémité les sentiments d'un mourant ! Bossuet, Pensées chrétiennes, 2.

    Terme de zoologie. Se dit des ailes d'un insecte, quand le bord interne est plus élevé que l'externe.

  • 2 Fig. Qui est dans le déclin, sur son déclin. Ô mon fils ! ô ma joie ! ô l'honneur de nos jours ! ô d'un état penchant l'inespéré secours ! Corneille, Hor. IV, 2. Rendez-vous, comme lui, digne de ce dépôt, Que son âge penchant vous remettra bientôt, Corneille, Pulch. V, 6. Quand nous nous voyons penchants sur le retour de notre âge, que nous comptons déjà une longue suite de nos ans écoulés, Bossuet, Panég. St Bernard, 1. Si le monde penchant n'a plus que cet appui, Je le plains, Racine, Alex. II, 2.
  • 3 Fig. Enclin. Le cœur des hommes est étrangement penchant à la légèreté ! Pascal, Jésus-Christ, 19, édit. FAUGÈRE.
Version électronique créée par François Gannaz - http://www.littre.org - licence Creative Commons Attribution

Étymologie de « penchant »

De pencher.
Wiktionnaire - licence Creative Commons attribution partage à l’identique 3.0

Phonétique du mot « penchant »

Mot Phonétique (Alphabet Phonétique International) Prononciation
penchant pɑ̃ʃɑ̃

Fréquence d'apparition du mot « penchant » dans le journal Le Monde

Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.

Évolution historique de l’usage du mot « penchant »

Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.

Citations contenant le mot « penchant »

  • C'est un penchant inné chez les mortels de piétiner celui qui est tombé.
    Eschyle — Agamemnon
  • Chacun a son penchant qui l'entraîne.
    Virgile en latin Publius Vergilius Maro — Les Bucoliques, II, 65
  • Il semble que rien ne soit plus déterminé que notre caractère et plus difficile à modifier qu'un penchant ou un trait de notre nature.
    Jacques Chardonne — Éva ou le journal interrompu
  • On aime parce que... parce que l'amour est inhérent à la nature humaine. C'est un penchant très vif que l'on éprouve pour un être, une forte sympathie... On ne sait pas pourquoi l'on aime. On aime et voilà tout.
    Henry Deyglun — Les amours d'un communiste
  • Ceux qui se moquent des penchants sérieux aiment sérieusement les bagatelles.
    Luc de Clapiers, marquis de Vauvenargues — Réflexions et Maximes
  • Les idéals ayant un penchant si irrésistible à nous décevoir, c’est sagesse que d’en avoir plusieurs.
    Henry de Montherlant — Service inutile
  • Les pauvres ont un penchant à donner à de plus pauvres qu'eux... Quand on vit au jour le jour, ce n'est pas changer son état que de se démunir... Donner quand on possède, voilà qui est difficile.
    Anatole France — Le Figaro - 17 Janvier 1900
  • Contrairement aux États-Unis, où le terme "résilience" est d'usage courant, tel un marqueur d'optimisme, en Europe il est plus difficile de l'imposer, comme si nous avions un penchant pour le misérabilisme.
    Boris Cyrulnik — Antoine Spire - Le Monde de l'éducation - Mai 2001
  • La curiosité des enfants est un penchant de la nature qui va comme au-devant de l’instruction ; ne manquez pas d’en profiter.
    Fénelon — Traité de l’Education des filles
  • Le penchant de l'homme à considérer de petites choses comme importantes en a déjà produit des grandes.
    Georg Christoph Lichtenberg
Voir toutes les citations du mot « penchant » →

Traductions du mot « penchant »

Langue Traduction
Anglais leaning
Espagnol propensión
Italien pendente
Allemand lehnen
Chinois 倾斜
Arabe يميل
Portugais inclinado
Russe склонность
Japonais 傾いている
Basque bermaturik
Corse appoggiato
Source : Google Translate API

Synonymes de « penchant »

Source : synonymes de penchant sur lebonsynonyme.fr

Antonymes de « penchant »

Combien de points fait le mot penchant au Scrabble ?

Nombre de points du mot penchant au scrabble : 15 points

Penchant

Retour au sommaire ➦