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Grave

[grav]
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Définitions de « grave »

Grave - Adjectif

  • Susceptible d'entraîner des conséquences sérieuses et néfastes.

    Ce qui est plus grave, c'est que, d’auteur en auteur, les hypothèses sont devenues des certitudes et l'on peut lire dans des ouvrages de vulgarisation les plus étonnantes affirmations, jamais vérifiées, jamais critiquées, prises un jour à la source du possible et entraînées depuis dans le flot de l’indiscutable.
    — André Leroi-Gourhan, Les religions de la préhistoire
  • Qui manifeste une attitude empreinte de sérieux et de dignité.

    La voix du négociant — merrains, traverses de chemin de fer et bois de mine — a quelque chose d’insolitement grave. — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre)
  • (Musique) Se dit d'un tempo lent caractérisé par sa majestuosité et sa solennité.

    Dans l'orchestre, le morceau s'ouvre sur un grave majestueux, où chaque note résonne avec une solennité profonde, invitant les auditeurs à une introspection presque méditative.
    (Citation fictive)
  • (Musique) Concernant une note dont la fréquence est basse.

    La symphonie débuta par un ton grave, où les cordes basses et les tubas établissaient une fondation sonore profonde et résonnante.
    (Citation fictive)
  • (Musique) Qualifie un instrument apte à générer principalement des notes basses.

    Le violoncelle, avec ses cordes vibrantes, demeure l'archétype de l'instrument grave, capable d'explorer les profondeurs sonores où résonnent les émotions les plus intenses.
    (Citation fictive)
  • (Physique; désuet) Soumis à l'action gravitationnelle.

    Un corps grave posé sur un plan est mis en mouvement par toute force si petite soit-elle.
  • (Argot; Populaire) Désigne quelqu'un sévèrement affecté ou atteint par une situation.

    Je retrouve devant l'entrée mon immeuble la petite agitation nocturne habituelle : bicraveset camés graves qui se fixent dansla tasse Decaux dont ils ont bricolélle mécanisme ouvrant la porte coulissante.
    — Paul Smaïl-Casa, la casa

Grave - Adverbe

  • (argot, familier) Indique une intensité élevée; extrêmement.

    D'habitude j'aime ça, le prof, M. Rullier, ça va, mais là je sais pas ce qu'il avait il était grave relou.
    — Sylvain Pattieu, Des impatientes

Expressions liées

  • Accent grave (signe typographique, accent qui se trace sur certaines voyelles.)
    En grec ,,l'accent grave
    — J. Allard, Grammaire grecque, Paris, Hachette
  • Affaire, situation grave
  • Bois, pointe à graver
  • Cas grave
  • Ce livre est orné de planches gravées
  • Choix grave
  • Cloche, voix grave
  • Cristal, verre gravé
  • Côtes de graves
  • Grave discussion, problème
  • Grave magistrat
  • Graver des caractères, un nom
  • Graver en creux, en relief
  • Graver un disque (enregistrer des paroles ou/et de la musique sur un disque.)
  • Graver un morceau, une partition
  • Graver une médaille à l'effigie de
  • Graver une médaille, une monnaie (graver le poinçon avec lequel on frappe le coin d'une médaille, d'une monnaie.)
  • Juge, homme grave
  • L'heure est grave
  • Les graves (les sons graves d'un instrument.)
    Les voyelles que l'âme expulse du corps qui s'ouvre jusqu'au fond, Les graves et les aiguës, l'a et l'i
    — Claudel, Repos 7ejour
  • Matière, question grave
  • Pas bien grave, beaucoup plus grave
  • Passer du grave à l'aigu
    Le plus fragile de ma personne, et ce qui de moi a le plus vieilli, c'est ma voix; cette voix que j'avais, il y a quelque dix ans encore, forte, souple, diverse, c'est-dire capable de passer du grave à l'aigu à ma guise... 12 juill.
    — André Gide, Journal
  • Raisons graves
  • Son, ton grave
  • Tête grave
  • Une bouteille de graves
  • Vin de graves ou graves (vin provenant de vignes cultivées sur la rive gauche de la Garonne entre Bordeaux et Langon.)
  • Voyelle grave (voyelle à forte aperture, à prononciation postvélaire.)
  • Vx corps grave (corps lourd, pesant, dense.)

Étymologie de « grave »

Du latin gravis (grave, digne, lourd).

Usage du mot « grave »

Évolution historique de l’usage du mot « grave » depuis 1800

Fréquence d'apparition du mot « grave » dans le journal Le Monde depuis 1945

Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.

Synonymes de « grave »

Antonymes de « grave »

Citations contenant le mot « grave »

  • Femme nue, femme noireVêtue de ta couleur qui est vie, de ta forme qui est beauté !J’ai grandi à ton ombre ; la douceur de tes mains bandait mes yeux.Et voilà qu’au cœur de l’Été et de Midi, je te découvre Terre promise, du haut d’un haut col calcinéEt ta beauté me foudroie en plein cœur, comme l’éclair d’un aigle.Femme nue, femme obscureFruit mûr à la chair ferme, sombres extases du vin noir, bouche qui fais lyrique ma boucheSavane aux horizons purs, savane qui frémis aux caresses ferventes du Vent d’EstTam-tam sculpté, tam-tam tendu qui grondes sous les doigts du VainqueurTa voix grave de contralto est le chant spirituel de l’Aimée.Femme nue, femme obscureHuile que ne ride nul souffle, huile calme aux flancs de l’athlète, aux flancs des princes du MaliGazelle aux attaches célestes, les perles sont étoiles sur la nuit de ta peauDélices des jeux de l’esprit, les reflets de l’or rouge sur ta peau qui se moireA l’ombre de ta chevelure, s’éclaire mon angoisse aux soleils prochains de tes yeux.Femme nue, femme noireJe chante ta beauté qui passe, forme que je fixe dans l’ÉternelAvant que le Destin jaloux ne te réduise en cendres pour nourrir les racines de la vie.
    Léopold Sédar Senghor —  Chants d’ombre
  • Dès ce jour, elle fut non pas la bien-aimée, mais la plus aimée ; elle ne fut pas dans mon cœur comme une femme qui veut une place, qui s’y grave par le dévouement ou par l’excès du plaisir ; non, elle eut tout le cœur, et fut quelque chose de nécessaire au jeu des muscles ; elle devint ce qu’était la Béatrix du poète florentin, la Laure sans tache du poète vénitien, la mère des grandes pensées, la cause inconnue des résolutions qui sauvent, le soutien de l’avenir, la lumière qui brille dans l’obscurité comme le lys dans les feuillages sombres.
    Honoré de Balzac — Le lys dans la vallée
  • Femme nue, femme noireVétue de ta couleur qui est vie, de ta forme qui est beautéJ’ai grandi à ton ombre ; la douceur de tes mains bandait mes yeuxEt voilà qu’au cœur de l’Eté et de Midi,Je te découvre, Terre promise, du haut d’un haut col calcinéEt ta beauté me foudroie en plein cœur, comme l’éclair d’un aigleFemme nue, femme obscureFruit mûr à la chair ferme, sombres extases du vin noir, bouche qui fais lyrique ma boucheSavane aux horizons purs, savane qui frémis aux caresses ferventes du Vent d’EstTamtam sculpté, tamtam tendu qui gronde sous les doigts du vainqueurTa voix grave de contralto est le chant spirituel de l’AiméeFemme noire, femme obscureHuile que ne ride nul souffle, huile calme aux flancs de l’athlète, aux flancs des princes du MaliGazelle aux attaches célestes, les perles sont étoiles sur la nuit de ta peau.Délices des jeux de l’Esprit, les reflets de l’or rongent ta peau qui se moireA l’ombre de ta chevelure, s’éclaire mon angoisse aux soleils prochains de tes yeux.Femme nue, femme noireJe chante ta beauté qui passe, forme que je fixe dans l’EternelAvant que le destin jaloux ne te réduise en cendres pour nourrir les racines de la vie.
    Léopold Sédar Senghor — « Femme noire »
  • Je fais souvent ce rêve étrange et pénétrantD’une femme inconnue, et que j’aime, et qui m’aime,Et qui n’est, chaque fois, ni tout à fait la mêmeNi tout à fait une autre, et m’aime et me comprend.Car elle me comprend, et mon coeur transparentPour elle seule, hélas ! cesse d’être un problèmePour elle seule, et les moiteurs de mon front blême,Elle seule les sait rafraîchir, en pleurant.Est-elle brune, blonde ou rousse ? Je l’ignore.Son nom ? Je me souviens qu’il est doux et sonore,Comme ceux des aimés que la vie exila.Son regard est pareil au regard des statues,Et, pour sa voix, lointaine, et calme, et grave, elle aL’inflexion des voix chères qui se sont tues.
    Paul Verlaine —  Poèmes saturniens
  • C'est sur les vitres qu'on grave les mots ineffaçables.
    Jean Giraudoux — Amphitryon 38
  • Il est moins grave de perdre que de se perdre.
    Romain Gary — Chien blanc
  • Rien n’est grave, puisque tout est grave.
    Alexandre Jollien — Le Métier d’homme
  • J’ai passé les épreuves pratiques du Capes2 dans un lycée de Lyon, à la Croix-Rousse. Un lycée neuf, avec des plantes vertes dans la partie réservée à l’administration et au corps enseignant, une bibliothèque au sol en moquette sable. J’ai attendu là qu’on vienne me chercher pour faire mon cours, objet de l’épreuve, devant l’inspecteur et deux assesseurs, des profs de lettres très confirmés. Une femme corrigeait des copies avec hauteur, sans hésiter. Il suffisait de franchir correctement l’heure suivante pour être autorisée à faire comme elle toute ma vie. Devant une classe de première, des matheux, j’ai expliqué vingt-cinq lignes — il fallait les numéroter — du Père Goriot de Balzac. “Vous les avez traînés, vos élèves”, m’a reproché l’inspecteur ensuite, dans le bureau du proviseur. Il était assis entre les deux assesseurs, un homme et une femme myope avec des chaussures rosés. Moi en face. Pendant un quart d’heure, il a mélangé critiques, éloges, conseils, et j’écoutais à peine, me demandant si tout cela signifiait que j’étais reçue. D’un seul coup, d’un même élan, ils se sont levés tous trois, l’air grave. Je me suis levée aussi, précipitamment. L’inspecteur m’a tendu la main. Puis, en me regardant bien en face : “Madame, je vous félicite.” Les autres ont répété “je vous félicite” et m’ont serré la main, mais la femme avec un sourire.Je n’ai pas cessé de penser à cette cérémonie jusqu’à l’arrêt de bus, avec colère et une espèce de honte. Le soir même, j’ai écrit à mes parents que j’étais professeur “titulaire”. Ma mère m’a répondu qu’ils étaient très contents pour moi.Mon père est mort deux mois après, jour pour jour. Il avait soixante-sept ans et tenait avec ma mère un café-alimentation dans un quartier tranquille non loin de la gare, à Y… (Seine-Maritime). Il comptait se retirer dans un an. Souvent, durant quelques secondes, je ne sais plus si la scène du lycée de Lyon a eu lieu avant ou après, si le mois d’avril venteux où je me vois attendre un bus à la Croix-Rousse doit précéder ou suivre le mois de juin étouffant de sa mort.
    Annie Ernaux — La Place

Traductions du mot « grave »

Langue Traduction
Anglais serious
Espagnol grave
Italien grave
Allemand ernst
Chinois 严重
Arabe خطير
Portugais grave
Russe серьезный
Japonais 深刻
Basque larria
Corse seriu
Source : Google Translate API


Sources et ressources complémentaires

Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.