La langue française

Accueil > Dictionnaire > Définitions du mot « foi »

Foi

Variantes Singulier Pluriel
Féminin foi fois

Définitions de « foi »

Trésor de la Langue Française informatisé

FOI, subst. fém.

A.− [L'idée dominante est celle d'engagement] Vieilli ou dans des loc.
1. Assurance donnée de tenir un engagement. Violer, trahir sa foi; être fidèle à la foi donnée. Être prisonnier sur sa foi (Ac.).
FÉOD. Foi et hommage. ,,Acte symbolique par lequel le vassal promettait fidélité à son suzerain`` (Lep. 1948). Faire, jurer foi et hommage. Notre grand-mère achète, avec tous ses droits féodaux, la seigneurie de Goncourt; prête, pour cette seigneurie, foi et hommage à Louis XVI (Goncourt, Journal,1861, p. 907).Homme de foi. ,,Le vassal qui doit, qui a rendu foi et hommage au seigneur dont il relève`` (Ac.).
Foi conjugale. Promesse de fidélité que le mari et la femme se font mutuellement au moment du mariage. J'ai trahi la foi conjugale, que j'avais jurée à don José, mon mari (Mérimée, Jacquerie,1828, p. 363):
1. De son côté, Montriveau, tout heureux d'obtenir la plus vague des promesses, et d'écarter à jamais les objections qu'une épouse puise dans la foi conjugale pour se refuser à l'amour, s'applaudissait d'avoir conquis encore un peu plus de terrain. Balzac, Langeais,1834, p. 265.
Jurer sa foi, sur sa foi, par sa foi. Affirmer sous serment. Menteur! il m'a juré sa foi, et il y avait des témoins (Aymé, Vogue,1944, p. 69).Ma foi, par ma foi, sur ma foi, foi de (gentilhomme, honnête homme, etc.). Je le jure, j'en donne ma parole. Tiens, vois-tu, maintenant, foi d'homme, je suis fâché de t'avoir battue (Sue, Myst. Paris, t. 1, 1842, p. 64).Cléopâtre fut moins aimée, oui, sur ma foi! (Verlaine, Œuvres compl.,t. 1, Fêtes gal., 1869, p. 93).
Loc. interjective, fam. Ma foi. [Pour appuyer, assurer une affirmation, une négation; parfois avec une idée de concession, voire de doute] Ma foi oui! ma foi non! ma foi! je n'en sais rien. Et ma, foi! je suis allé au bal (Halévy, Abbé Const.,1882, p. 22):
2. Le brave homme passait son temps (...) à soigner, élaguer une magnifique collection de rosiers (...) et ma foi! vous conviendrez bien que pour un pauvre petit cœur affamé d'idéal il n'y avait pas là une pâture suffisante. A. Daudet, Femmes d'artistes,1874, p. 46.
2.
a) Assurance, garantie résultant d'un engagement. Promettre qqc. sous la foi du serment. Ces Gaulois (...) sont des barbares cruels (...). Au mépris de la foi jurée, ils offensent la majesté de Rome et de la Paix (France, Clio,1900, p. 96).Les liens qui consacraient cette union devaient être d'autant plus inviolables qu'ainsi l'exigeait la foi jurée des traités (Recueils textes hist., 1906, p. 99).La foi jurée, le mariage qu'il y a entre elle et moi, je l'ai respecté (Claudel, Annonce,1948, IV, 2, p. 209):
3. Quand vous vous présenterez devant la Cour suprême, ce dont vous aurez besoin, ce n'est pas d'une vérité que personne ne croira, c'est d'une bonne déclaration sous la foi du serment, d'une déclaration qu'aucun tribunal ne puisse contester. Camus, Requiem,1956, p. 850.
Loc. verb. Faire foi. Porter témoignage. Cette lettre fait foi qu'il est arrivé; ces papiers ne peuvent faire foi contre lui (Ac.) :
4. Quand les balles m'arrivent en face, monsieur le comte (montrant sa blessure à la joue), voilà qui fait foi que je ne détourne pas la tête pour les éviter... Dumas père, Henri III,1829, II, 4, p. 154.
Loc. prép.
Sur la foi de. En se fiant, en croyant à. Je rentre chez moi, toujours poursuivi par l'idée de Roset; je me refais beau en pensant à Reine, et je repars pour Maygremine, sur la foi d'une éclaircie (Arène, Figues,1870, p. 132).Il vint donc ce Maurice, que j'admirais en aveugle sur la foi de l'amitié que lui portait mon frère (Colette, Mais. Cl.,1922, p. 164):
5. Si le peintre ne laissait rien de lui-même, et qu'on fût obligé de le juger, comme l'acteur, sur la foi des gens de son temps, combien les réputations seraient différentes de ce que la postérité les fait. Delacroix, Journal,1847, p. 173.
En foi de quoi (formule utilisée au bas de certains actes administratifs). En se fondant sur ce qui vient d'être lu. En foi de quoi j'ai signé le présent certificat (DG).
b) Spéc. Fidélité aux exigences de l'honnêteté. S'en remettre à la foi de qqn (Ac.).
En partic.
α) Bonne foi. Qualité d'une personne qui a la conviction de se comporter loyalement. Protester de sa bonne foi, s'en remettre à la bonne foi de qqn. Il a mis une parfaite bonne foi dans toute cette affaire; tout homme de bonne foi conviendra que... (Ac.) :
6. Avec l'enfantine bonne foi du savant, le pasteur avait fait des plis aux pages où Jean Wier rapportait des preuves authentiques qui prouvaient la possibilité des événements arrivés la veille... Balzac, Séraphita,1835, p. 304.
De bonne foi; être, agir de bonne foi. S'il y a au contraire conspiration et péril, je pourrai faire ouvrir les yeux aux hommes de bonne foi (Chateaubr., Mél. pol.,1816-24, p. 178):
7. Par une singulière coïncidence, cette dame passait sa vie à avoir la migraine, et comme on prononçait son nom Mal-Tête, je croyais de bonne foi que c'était un sobriquet qu'on lui avait donné à cause de sa maladie et de ses plaintes continuelles. Sand, Hist. vie,t. 2, 1855, p. 322.
En bonne foi, en toute bonne foi. Quand il a été porté à l'Élysée, − si quelqu'un était venu lui dire : « Vous voulez mener la France à la guerre », il aurait bondi d'indignation, en toute bonne foi (Martin du G., Thib.,Été 14, 1936, p. 135).
DR. ,,État d'esprit consistant à croire par erreur que l'on agit conformément au droit et dont la loi tient compte pour protéger l'intéressé contre les conséquences de l'irrégularité de l'acte`` (Cap. 1936). Possesseur de bonne foi. Le paiement fait de bonne foi à celui qui est en possession de la créance, est valable, encore que le possesseur en soit par la suite évincé (Code civil,1804, art. 1240, p. 223).Je vous conseille donc de transiger avec monsieur Gobseck, qui peut exciper de sa bonne foi (Balzac, Gobseck,1830, p. 418).
β) Mauvaise foi. Absence de sincérité, de franchise, de loyauté dans les intentions, dans la manière d'agir. Être de mauvaise foi. Une histoire altérée par l'ignorance ou la mauvaise foi; c'est mauvaise foi de votre part (Ac.). Et ma mère se plaignait, non sans mauvaise foi : − Grands dieux! Minet-Chéri, tu ne vas pas me traîner au Supplice d'une femme? (Colette, Mais. Cl.,1922, p. 131):
8. Ce n'est pas tout de mentir. On doit mentir efficacement. On doit mentir aussi élégamment. Hélas, que d'obligations imposées aux pauvres mortels! Il faut être dans la mauvaise foi comme un poisson dans l'eau. Montherl., Reine morte,1942, II, 1ertabl., 1, p. 167.
DR. ,,Connaissance par une personne du mal fondé de sa prétention, du caractère délictueux ou quasi délictueux de son acte ou des vices de son titre`` (Cap. 1936). Possesseur de mauvaise foi, plaideur de mauvaise foi. La bonne foi est toujours présumée, et c'est à celui qui allègue la mauvaise foi à la prouver (Code civil,1804, art. 2268, p. 414).
B.− [L'idée dominante est celle d'assentiment]
1.
a) Confiance assurée en quelqu'un ou en quelque chose. Mettre toute sa foi en/dans qqc. :
9. ... il était merveilleux, ce petit homme brun à moustache cirée de sous-lieutenant, quand il parlait de réveiller par le sifflet de ses machines à vapeur les taureaux ailés du palais de Sargon. Napoléonien encore par sa foi en son étoile, par un optimisme communicatif et par la profonde possession de cette idée qu'on ne perd définitivement une affaire que quand on la croit perdue. France, Vie fleur,1922, p. 515.
Loc. verb. Avoir foi en/dans qqn, qqc.; avoir foi dans le témoignage de qqn; avoir foi dans le progrès, en son étoile, en l'avenir, dans sa chance. Les soldats avaient foi en leur général; avoir foi dans son médecin (DG) :
10. ... Pour que mes victimes Eussent foi dans ma loyauté, J'abritais mes pensers intimes Derrière ma loquacité. Rollinat, Névroses,1883, p. 286.
Rem. On relève dans la docum. la constr. vieillie avoir foi à qqc. : J'avais foi aux paroles de mon père comme à un oracle, et les incertitudes qui sont malheureusement dans mon caractère cessaient toujours dès qu'il avait parlé (Staël, Corinne, t. 2, 1807, p. 253).
TECHNOL. Ligne de foi. Ligne qui sert de repère visuel dans un instrument. La ligne de visée [dans le canon de 75] est formée par un collimateur, dont les lignes de foi, l'une horizontale, l'autre verticale, sont tracées en croix sur (...) fond noir (Paloque, Artill.,1909, p. 168).
b) En partic. Confiance. Un homme, un témoignage digne de foi; accorder une foi pleine et entière à qqn, à qqc. On apprend de source digne de foi que... (Le Monde,19 janv. 1952, p. 2, col. 1).
Ajouter foi, prêter foi à qqc. Y croire. Il ne faut pas un grand effort d'imagination pour ajouter foi à la légende qui raconte que ce crucifix miraculeux saigne tous les vendredis (Gautier, Tra los montes,1843, p. 51).Faut-il, après cela, ajouter foi aux insinuations et aux accusations de Jean-Jacques (Guéhenno, Jean-Jacques,1950, p. 194).
2. Adhésion ferme et entière de l'esprit à quelque chose; en partic., croyance assurée à la vérité de quelque chose. Foi politique, philosophique, religieuse; ardeur d'une foi démocratique, patriotique. Quand la foi positive aura prévalu, le temps viendra de composer un nouveau catéchisme (Comte, Catéch. posit.,1852, p. 286).Je m'engage à te rendre la foi absolue dans la révolution et à la lui donner, à lui aussi (Bourget, Actes suivent,1926, p. 149).L'antisémite a choisi la haine parce que la haine est une foi (Sartre, Réflex. quest. juive,1946, p. 23):
11. ... il n'est pas de provincial quelque peu leste qui, de nos jours, ne se fasse un genre de n'avoir aucune foi politique et de ne pas se laisser prendre à la probité des gouvernants. Renan, Avenir sc.,1890, p. 436.
(Avoir) foi en/dans; avoir foi en l'immortalité, dans l'au-delà :
12. La foi dans la résurrection peut seule recomposer dans la transfiguration de la lumière (Paul) ou de la matière (Augustin) l'unité existentielle de l'homme, son composé d'âme et de corps. J. Vuillemin, Essai signif. mort,1949, p. 259.
Spécialement :
α) Croyance aux dogmes de la religion. Foi fervente, robuste; acte de foi; avoir, perdre la foi; il n'y a que la foi qui sauve; la foi est un don de Dieu; la foi, avec l'espérance et la charité, est une des trois vertus théologales. La doctrine luthérienne de la foi justifiante et de la certitude du salut implique la négation des sacrements (Théol. cath.t. 14, 1, 1938, p. 560).Ce pauvre Lazare était pourtant un solide compagnon. Il avait la foi qui déplace les montagnes (Aymé, Vogue,1944, p. 153):
13. ... il était homme de peu de foi; mais il avait à certaines heures des retours attendris vers la religion et des poussées mystiques. France, Génie lat.,1909, p. 287.
14. ... la foi n'est pas seulement un acte de l'intelligence, une conviction, mais un acte de la sensibilité et de la volonté, un sentiment de confiance, un désir de soumission. Martin du G., J. Barois,1913, p. 540.
Foi du charbonnier. Foi d'un homme simple, qui exclut tout raisonnement. P. anal. C'est impossible de penser ce qu'on ne pense pas, de vouloir ce qu'on ne veut pas; pour faire un bon militant, il faut la foi du charbonnier, je ne l'ai pas (Beauvoir, Mandarins,1954, p. 224).
β) P. méton. L'objet de cette croyance. Prédication, propagation de la foi; article de foi; les ennemis de la foi; péchés contre la foi; abjurer sa foi, renoncer à la foi, renier la foi de ses pères; mourir pour la foi. La foi chrétienne n'est pas évidemment croyable (Théol. cath.t. 4, 11920, p. 842).La tradition est la règle suprême de la foi! mais qu'est-ce que la tradition? et où pouvons-nous la consulter? (Boegner dsFoi et vie,1936, p. 108).La foi chrétienne a toujours impliqué un certain élément, spécifique et essentiel, d'obscurité (Marrou, Connaiss. hist.,1954, p. 144):
15. Comment ne pas mourir de honte quand on pense que c'est à nous qu'est confié le dépôt de la foi chrétienne et que c'est à nous de le transmettre? Green, Journal,1949, p. 315.
Profession de foi. ,,Exposition des dogmes ou principes que l'on tient pour orthodoxes`` (Littré); déclaration publique de sa foi. Je vous ai décrit (...) les rites d'une profession de foi à Solesmes (P. Lalo, Mus.,1899, p. 476):
16. L'unité de Dieu le Père tout-puissant, créateur du ciel et de la terre, de toutes les choses visibles et invisibles est encore énoncée dans la profession de foi que Pie IV rédigea à la demande du concile de Trente. Théol. cath.t. 4, 1, 1920, p. 1298.
P. anal. Il avait écrit une profession de foi républicaine d'un style superbe (Zola, E. Rougon,1876, p. 75).On pourrait croire qu'il s'agit ici d'une simple profession de foi philosophique (Vuillemin, Essai signif. mort,1949, p. 198).
Expr. N'avoir ni foi ni loi. Être sans religion et sans morale. Eh! bien, mon bon monsieur Rivet, lui dit-elle [Bette] (...) vous aviez raison, les Polonais (...) tous gens sans foi ni loi (Balzac, Cous. Bette,1846, p. 104).Croire une chose comme un article de foi. La croire fermement. Ce n'est pas un article de foi. C'est une chose qui ne mérite pas ou qui ne paraît pas mériter de créance (d'apr. Ac.).
REM. 1.
Foi-mentie, subst. fém.Rupture du serment de fidélité liant le vassal à son suzerain; p. ext. infidélité aux engagements. Trois fois on demandoit le nom du dégradé, trois fois le héraut d'armes répondoit qu'il ignoroit ce nom et n'avoit devant lui qu'une foi-mentie (Chateaubr., Ét. disc. hist.,t. 3, 1831, p. 408).
2.
Foimentir, verbe intrans.Manquer à sa parole, à ses engagements. C'est (...) la traditionnelle recommandation de spolier et de foimentir, anciennement notifiée aux six mille Hébreux de l'Exode qui s'en allèrent d'Égypte chargés de trésors empruntés pour ne pas les rendre, aidés en cela par le Seigneur même qui les protégea dans leur fuite (Bloy, Salut par Juifs,1892, p. 184).
Prononc. et Orth. : [fwa]. Ds Ac. 1740-1932. Homon. foie, fois. Étymol. et Hist. 1. Ca 1050 feit « fait de croire en Dieu » (Alexis, éd. Chr. Storey, 2 : Quer feit i ert e justice ed amur); 1539 [éd.] « le dogme lui-même; la religion » la vraye Foy Chrestienne (Calvin, Institution chrétienne, éd. J. D. Benoit, livre 3, chap. 2, § 6, note b); 1632 article de foi (Corneille, La Veuve, acte I, sc. 2, 132); p. anal. 1817 « toute adhésion de l'esprit ferme à une chose révérée comme un culte » (Staël, Consid. Révol. fr., t. 2, p. 245); 2. a) ca 1100 « assurance donnée d'être fidèle à une parole, à une promesse... » (Roland, éd. J. Bédier, 403); 1181-86 « fidélité aux principes, à la parole donnée; loyauté » bone fois (Gace Brulé, Chansons, éd. H. P. Dyggve, XI, 5); 1283 male foi (Ph. de Beaumanoir, Coutumes Beauvaisis, éd. A. Salmon, § 613); b) ca 1265 « véracité (d'une parole, de qqc.) » (Brunet Latin, Trésor, éd. Fr. J. Carmody, livre I, chap. 4, p. 21); 3. 1180-91 « confiance qu'inspire la parole d'autrui » ici « lien de confiance réciproque » (Chr. de Troyes, Perceval, éd. F. Lecoy, 8853); 1551 [éd.] « entière confiance que l'on met en quelqu'un, quelque chose » adjouter foy (Calvin, op. cit., livre I, chap. VIII, § 3). Du lat. class. fides « foi, confiance; ce qui produit la confiance, bonne foi, loyauté; promesse, parole donnée »; lat. chrét. « confiance en Dieu ». Fréq. abs. littér. : 12 362. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 19 923, b) 15 805; xxes. : a) 18 482, b) 15 987. Bbg. Arickx (I.). Les Orthoépistes sur la sellette. Trav. Ling. Gand. 1972, no3, p. 130. − Gelineau (J.). Él. de réflexions sur Foi et langage. Foi Lang. 1977, no2, pp. 84-89. − Quem. DDL t. 2, 6.

Wiktionnaire

Nom commun 2 - français

foi \fo.i\ masculin, au singulier uniquement

  1. Langue papoue parlée en Papouasie-Nouvelle-Guinée.

Nom commun 1 - français

foi \fwa\ féminin

  1. (Bible, Religion) Croyance aux dogmes de la religion, en Dieu.
    • […] je n’envie pas votre foi, qui est constamment dans votre bouche, mais jamais dans votre cœur ni dans vos actions. — (Walter Scott, Ivanhoé, traduit de l’anglais par Alexandre Dumas, 1820)
    • […], les institutions nouvelles étaient devenues intangibles et l’idéologie qui fut construite pour les expliquer devint comme une foi qui sembla longtemps avoir pour les Français la valeur que la révélation de Jésus a pour les catholiques. — (Georges Sorel, Réflexions sur la violence chapitre III, Les préjugés contre la violence, 1908)
    • Dans l’espèce humaine, la Parthénogénèse n’a été vue que par les yeux de la foi ; il n’en est pas ainsi dans les rangs inférieurs de l’animalité, […] . — (Yves Delage & Marie Goldsmith, La Parthénogénèse naturelle et expérimentale, Flammarion, 1913, page 2)
    • […], il avait vu — son Dieu savait avec quels serrements de cœur — la foi baisser lentement comme l’eau d’un vivier dont la source est tarie, et son église, sa chère petite église, se vider peu à peu chaque dimanche. — (Louis Pergaud, Le Sermon difficile, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
    • La religion du Léonard n’est pas seulement […] une religiosité vague adultérée de superstitions ; non, c’est une foi profondément sincère, consciente, recueillie. — (Ludovic Naudeau, La France se regarde : le Problème de la natalité, Librairie Hachette, Paris, 1931)
    • Il faut à une vie […], une foi, même si cette foi est faite d’un doute universel… — (Alexandra David-Néel, 1868-1969)
    • Une foi n’est tolérable que si elle est tolérante. — (Gisèle Halimi)
  2. (Par extension) Objet de la foi ; dogmes qu’une religion propose à croire comme révélés de Dieu.
    • Au contraire, le roi Hilperik, sorte d’esprit fort à demi sauvage, n’écoutait que sa propre fantaisie, même lorsqu’il s’agissait du dogme et de la foi catholique. L’autorité du clergé lui semblait insupportable, […]. — (Augustin Thierry, Récits des temps mérovingiens, 1er récit : Les quatre fils de Chlother Ier — Leur caractère — Leurs mariages — Histoire de Galeswinthe (561-568), 1833 - éd. Union Générale d’Édition, 1965)
    • Par son respect de leur foi, par son visible désir de les connaître, de pénétrer leur manière de voir et de penser, il avait gagné leur estime qui lui ouvrit beaucoup d’autres cœurs, plus simples et plus obscurs. — (Isabelle Eberhardt, Le Major, 1903)
    • Toutefois, en raison d'un héritage marqué par quatre siècles de scribalité et d'imprimerie, ces contenus de foi semblent souvent sans emprise apparente sur le vécu des jeunes générations et tombent à plat. — (Michel Beaudin, Anne Fortin & Ramón Martínez de Pisón L., Des théologies en mutation: parcours et trajectoires, page 230, Fides, 2002)
  3. (Par extension) Cette religion même.
    • Pendant mille ans nous avons garrotté l’humanité sur les chevalets ensanglantés ; de nouveau nous lui tenaillerons les chairs avec des fers rougis pour que la foi pénètre en son cœur. La foi est fille de la peur, nous ferons trembler les hommes — (Paul Lafargue, Pie IX au Paradis - 1890)
  4. Fidélité, exactitude à tenir sa parole, à remplir ses promesses, ses engagements ; ou assurance donnée de garder sa parole, sa promesse.
    • C’est un homme de peu de foi.
    • S’en remettre à la foi de quelqu’un.
    • — Il te suivait pourtant dans les coins et il te mangeait des yeux pendant tous les repas. Lui as-tu promis ta foi, hein, dis ? — (Guy de Maupassant , Histoire d’une fille de ferme, dans La maison Tellier, 1891, collection Le Livre de Poche, page 111.)
    • Violences conjugales, cambriolages, petits trafics de drogue… dans cette région de l’Yonne, surnommée le « triangle des Bermudes » par les gendarmes, les refus d’obtempérer deviennent la norme. Les membres de la brigade de cette commune n’en gardent pas moins la foi. — (Florence Aubenas, « La misère nous tombe dessus tous les jours » : la gendarmerie au quotidien à Migennes, Le Monde. Mis en ligne le 1er février 2021)
  5. L’obligation que l’on contracte ; l’assurance que l’on donne de quelque chose par les traités, par les serments, etc.
    • La foi des traités, des engagements, du serment, des serments, etc.
    • Messieurs, dit le duc de Rohan d'une voix forte, [...] puisque nous savons très bien que M. de Guise, manquant à la foi donnée, agit en secret et veut se passer de notre concours, il est juste et légitime que nous agissions de notre côté. — (Michel Zévaco, Le Capitan, 1906, Arthème Fayard, collection « Le Livre populaire » no 31, 1907)
  6. Croyance ; confiance.
    • Bah ! vous croyez, Madame, dit le roi d’un air qui indiquait qu’il n’ajoutait pas grande foi aux prédictions de sa mère. — (Alexandre Dumas, La Reine Margot, 1845, volume I, chapitre VI)
  7. (Droit) Témoignage ; assurance ; preuve.
    • En foi de quoi j’ai signé les présentes. Cet acte fait foi en justice. Ces papiers ne peuvent faire foi contre lui.
    • Il vint donc ce Maurice que j’admirais en aveugle, sur la foi de l’amitié que lui portait mon frère. — (Colette, La maison de Claudine, Hachette, 1922, coll. Livre de Poche, 1960, page 95.)
Wiktionnaire - licence Creative Commons attribution partage à l’identique 3.0

Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition (1932-1935)

FOI. n. f.
Croyance aux vérités de la religion. La foi est la première des trois vertus théologales. La foi, l'espérance et la charité. Foi pure, ardente, ferme, inébranlable. Foi languissante. Foi chancelante. Acte de foi. Avoir la foi. La foi d'un chrétien. Être ferme dans la foi, dans sa foi. Manquer de foi. Pécher contre la foi. Homme de peu de foi. Prov., La foi du charbonnier, La foi d'un homme simple, qui croit sans aucun examen tout ce que l'Église enseigne. Il signifie aussi Objet de la foi, dogmes qu'une religion propose à croire comme révélés de Dieu, et souvent Cette religion même. Un article de foi. Cela est de foi. C'est une question de foi. Le symbole de la foi. C'est un article de foi. Mourir pour la foi. Les confesseurs de la foi. La foi de JÉSUS-CHRIST. La propagation de la foi. Renier la foi de ses pères. Renoncer à sa foi. Changer de foi. N'avoir ni foi ni loi, Être sans religion et sans morale. Fig., Croire une chose comme un article de foi, La croire fermement. Croire tout comme article de foi, Être fort crédule. Ce n'est pas article de foi se dit d'une Chose qui ne mérite pas ou qui ne paraît pas mériter de créance. Profession de foi, Déclaration publique de sa foi et des sentiments qu'on tient pour orthodoxes. Il se dit, par extension, de Toute déclaration de principes. Faire sa profession de foi politique. Ma foi, par ma foi, Façons de parler familières, dont on se sert lorsqu'on affirme, ou lorsqu'on reconnaît, lorsqu'on avoue quelque chose. Ma foi, je n'en sais rien. Il a, ma foi, raison. Par ma foi, le tour est plaisant. Ma foi oui! Ma foi non! Il signifie encore Fidélité, exactitude à tenir sa parole, à remplir ses promesses, ses engagements; ou Assurance donnée de garder sa parole, sa promesse. C'est un homme de peu de foi. Homme sans foi. S'en remettre à la foi de quelqu'un. Donner un gage de sa foi. Manquer de foi. Engager sa foi. Garder sa foi. Violer, trahir sa foi. La foi que deux époux se sont jurée. Être prisonnier sur sa foi. Bonne foi, La qualité ou la conduite de celui qui agit, qui parle selon sa conscience, avec franchise, avec une intention droite. Il a mis une parfaite bonne foi dans toute cette affaire. Allons, soyez de bonne foi. Tout homme de bonne foi conviendra que... C'est de la meilleure foi du monde qu'il soutient cette erreur. Je men remets à votre bonne foi. Abuser de la bonne foi de quelqu'un. On dit dans le sens contraire Mauvaise foi. Être de mauvaise foi. Une histoire altérée par l'ignorance ou la mauvaise foi. C'est mauvaise foi de votre part. Il est d'une insigne mauvaise foi. Bonne foi se dit particulièrement, en termes de Jurisprudence, de la Conviction où est une personne qu'elle agit, qu'elle contracte légalement, ou qu'elle acquiert, qu'elle possède légitimement. On dit également dans le sens contraire Mauvaise foi. Le mariage a été contracté de bonne foi par l'un des époux. Acquérir, posséder de bonne foi. Possesseur de bonne, de mauvaise foi. La bonne foi est toujours présumée en ce cas. C'est à celui qui allègue la mauvaise foi à la prouver. En bonne foi, et plus souvent De bonne foi, Façons de parler familières dont on se sert pour engager une personne à répondre, à s'exprimer franchement, ou à ne juger d'une chose que selon le bon sens, la conscience, etc. En bonne foi, le feriez-vous? De bonne foi, je ne pouvais accepter une pareille proposition. Foi conjugale, La promesse de fidélité que le mari et la femme se font mutuellement en s'épousant. Il a violé la foi conjugale. La foi jurée, la foi des traités, des engagements, du serment, des serments, etc., L'obligation que l'on contracte, l'assurance que l'on donne de quelque chose par les traités, par les serments, etc. Être fidèle à la foi jurée. Faire quelque chose contre la foi des traités. Il se reposait sur la foi des engagements, des serments. Promettre une chose sous la foi du serment. Par extension, Sur la foi de, En se confiant, en croyant à. Oseriez-vous le condamner sur la foi de telles gens? Sur la foi d'une tradition incertaine. Foi de gentilhomme, foi d'honnête homme, Façons de parler dont on se sert pour mieux assurer ou attester quelque chose. Je vous déclare, foi d'honnête homme, que je n'en savais rien.

FOI signifie aussi Croyance, confiance. Ajouter foi, avoir foi à quelque chose, à quelqu'un, aux paroles, dans les paroles de quelqu'un. C'est un homme digne de foi. Accorder une foi pleine et entière à quelqu'un, à quelque chose. Il signifie également Témoignage, assurance, preuve. Ce qui est arrivé depuis peu en fait foi. Faire foi d'une chose. Cette lettre fait foi qu'il est arrivé. Leur acte fait pleine foi de cette convention. Ces papiers ne peuvent faire foi contre lui. En foi de quoi j'ai signé les présentes. Cet acte fait foi en justice.

Littré (1872-1877)

FOI (foi) s. f.
  • 1Fidélité, exactitude à remplir ses engagements ; et, par extension, assurance, serments, protestations de loyauté. Si j'en obtiens l'effet, je t'engage ma foi De ne respirer pas un moment après toi, Corneille, Cid, III, 4. Aucun de tes amis ne t'a manqué de foi, Corneille, Cinna, III, 4. Ma foi m'engage ailleurs aussi bien que la vôtre, Corneille, Héracl. I, 4. Mais c'est trop que d'en croire un Romain sur sa foi, Corneille, Nicom. II, 3. Avec beaucoup de foi le traité s'exécute, La Fontaine, Fianc. Je veux m'abandonner à la foi de ma femme, Molière, Éc. des mar. I, 3. Cultivez vos amis, soyez homme de foi, Boileau, Art p. IV. Si la foi dans son cœur retrouvait quelque place, Racine, Andr. II, 1. Ta foi dans mon malheur s'est montrée à mes yeux, Racine, ib. IV, 1. Et moi, si mon devoir, si ma foi ne l'arrête…, Racine, Bajaz. I, 1. Je ne reconnais plus la foi de vos discours Qu'au soin que vous prendrez de m'éviter toujours, Racine, Mithr. II, 6. Quoi ! de quelque côté que je tourne la vue, La foi de tous les cœurs est pour moi disparue, Racine, ib. III, 4. Ah ! sans doute on s'en peut reposer sur ma foi, Racine, Iphig. III, 6. Manquant à la foi qu'elle avait donnée à mon père, Fénelon, Tél. VII. Cet esclave chrétien Qui, sur sa foi, seigneur, a passé dans la France, Voltaire, Zaïre, I, 3. Est-ce là cette foi si pure et si sacrée Qu'à mon époux, qu'à moi votre bouche a jurée ? Voltaire, Mér. I, 3. Charles se défia toujours des promesses du monarque, et se livra à la foi du chevalier, Voltaire, Mœurs, 125. On a déjà vu que la maxime s'était introduite, de ne pas garder la foi aux hérétiques, on en concluait qu'il ne fallait pas la garder aux Mahométans, Voltaire, ib. 89.

    La foi des traités, des engagements, du serment, des serments, etc. l'assurance que l'on donne de quelque chose par les traités, les engagements, etc. Il veut que d'un festin la pompe et l'allégresse Confirment à leurs yeux la foi de nos serments, Racine, Brit. V, 1.

    Fig. Sur la foi des traités, selon la confiance établie entre les honnêtes gens.

    Donner sa foi, faire une promesse solennelle. Non, seigneur, j'en réponds, et vous donne ma foi Que personne jamais n'aura pouvoir sur moi, Molière, D. Garc. V, 5. Oui, je vous ai promis et j'ai donné ma foi de n'oublier jamais tout ce que je vous dois, Racine, Bajaz. III, 5.

    Jurer sa foi, affirmer par serment. Jurez-en votre foi, Molière, Mar. f. 2. Il vous aime très chèrement, il en jure sa foi, Sévigné, 381.

    Foi de Bohême, la foi que les voleurs se gardent entre eux.

    Foi de gentilhomme, foi d'honnête homme, etc. façons de parler dont on use pour attester plus fermement quelque chose.

    Foi de, sur ma foi, par ma foi, ma foi, locutions affirmatives de ce qu'on dit ou de ce qu'on avance. Foi de peuple d'honneur ils lui promirent tous De ne bouger non plus qu'un terme, La Fontaine, Fabl. IX, 19. Quel autre art de penser Aristote et sa suite Enseignent-ils, par votre foi ? La Fontaine, ib. XI, 9. Il épouse Mademoiselle, ma foi, par ma foi, ma foi jurée, Sévigné, 9. Ma foi ! sur l'avenir bien fou qui se fiera ! Racine, Plaid. I, 1. Les précautions n'y font, ma foi, rien, Hamilton, Gramm. 9. Mais de la maison, ma foi, Le plus beau lit fut pour moi, Béranger, Sénat.

  • 2 Terme de féodalité. Foi et hommage, serment de fidélité que le vassal prêtait entre les mains du suzerain.

    Homme de foi, le vassal qui doit foi et hommage.

    Terme de blason. Foi se dit de deux mains jointes en signe d'alliance.

    Terme de fauconnerie. Laisser aller un oiseau sur sa foi, lui donner plus de filière, pour le réclamer en liberté.

  • 3Foi conjugale, la promesse de fidélité que les deux époux se font au moment du mariage. De te garder la foi du mariage, La Fontaine, Rich. Je sais qu'ils [les sultans] se sont fait une superbe loi De ne point à l'hymen assujettir leur foi, Racine, Bajaz. I, 3.

    Consentement au mariage, dans le langage de la poésie et de la prose élevée. Je le veux de ma main présenter à Chimène, Et que pour récompense il reçoive sa foi, Corneille, Cid, IV, 5. Oui, c'est elle en un mot, dont l'adresse subtile La nuit reçut ta foi sous le nom de Lucile, Molière, le Dép. V, 9. Le jour où j'obtins sa foi [de ma femme], Un sénateur vint chez moi, Béranger, Sénateur.

  • 4Bonne foi, qualité de celui pour qui la foi est toujours sacrée, et, plus généralement, la sincérité, la franchise. Rien n'est si dangereux que trop de bonne foi, Corneille, Sertor. IV, 3. Ne m'allez pas tromper, je vous prie ; il y aurait de la conscience à vous, et vous voyez comme j'y vais à la bonne foi, Molière, D. Juan, II, 2. L'ardeur de s'enrichir chassa la bonne foi, Boileau, Épître IX. J'ai tenu ma parole, j'ai été ami et ennemi de bonne foi, Fénelon, Dial. des morts mod. Richelieu, Mazarin. Les princes alliés veulent agir de bonne foi avec nous, Fénelon, Tél. XX. Nous voudrions savoir si nous sommes de bonne foi revenus à Dieu, Massillon, Car. Passion. Êtes-vous de bonne foi dans cette résolution ? Massillon, Car. Confess. L'évêque du Mans, du Crevy, disait : Je n'ai jamais lu le livre de Quesnel, mais j'en ai entendu dire beaucoup de bien ; et si, par notre acceptation de la bulle, nous avons mis la foi à couvert, nous n'y avons pas mis la bonne foi, Duclos, Règne Louis XIV, Œuv. t. v, p. 133, dans POUGENS.

    Laisser quelqu'un sur sa bonne foi, le laisser maître de sa conduite, ne pas le surveiller. On laisse ce jeune homme sur sa bonne foi.

    On dit dans le même sens : être sur sa bonne foi, sur sa foi.

    Autrefois on a dit sous et non sur. Et le mettre en état, dessous sa bonne foi, De régner en ma place ou de périr pour moi, Corneille, Héracl. IV, 1.

    Cet homme est fait à la bonne foi, ou il vit à la bonne foi, c'est-à-dire il est assez niais pour se fier aux apparences, ou pour croire tous ceux qui lui donnent des paroles.

    Être de bonne foi, être trop confiant. Ne soyez pas, ma sœur, d'une si bonne foi, Molière, Femmes sav. I, 1.

    En jurisprudence, bonne foi, la conviction où l'on est que l'on exerce un droit légitimement, dans les conditions légales. Possesseur de bonne foi, celui qui possède en vertu d'un titre dont il ignore les vices.

    En bonne foi, de bonne foi, manière d'en appeler à la franchise, à la justice. En bonne foi, crois-tu, sans t'éblouir les yeux, Avoir de grands sujets de paraître joyeux ? Molière, Mis. III, 1. De bonne foi, voulez-vous que Dieu oublie les crimes ? Massillon, Car. Pardon. Je demande en bonne foi si cette espèce d'héroïsme est comparable à celui de Caton, de Cassius, Voltaire, Olympie, remarque de l'acte V.

    De bonne foi, en bonne foi, sincèrement. C'est-à-dire que cette grâce suffit, quoiqu'elle ne suffise pas ; c'est-à-dire qu'elle est suffisante de nom et insuffisante en effet ; en bonne foi, cette doctrine est subtile, Pascal, Prov. 2. De bonne foi, madame, répliquai-je, je n'en sais rien, Fontenelle, Mondes, 2e soir.

    On dit dans le même sens : de la meilleure foi du monde. Il vous assure cela de la meilleure foi du monde.

    Mauvaise foi, déloyauté, absence de franchise, de sincérité. La mauvaise foi de ce débiteur. Homme de mauvaise foi. La mauvaise foi d'un récit. Faire provision de quelques dés de mauvaise foi, Hamilton, Gramm. 3.

    Il se dit de même en jurisprudence. Possession de mauvaise foi. C'est à celui qui allègue la mauvaise foi à la prouver.

  • 5Valeur du témoignage rendu, véracité. Certainement nous ferions difficulté de croire ces choses sur la foi d'autrui, Guez de Balzac, liv. II, lett. 1. Ordinairement ils [les catholiques] négligent trop les livres de controverse ; appuyés sur la foi de l'Église, ils ne sont pas assez soigneux de s'instruire dans les ouvrages où leur foi serait confirmée, et où ils trouveraient les moyens de ramener les errants, Bossuet, Confér. avec Claude, avertissement. Je puis attester ici la foi publique : ceux qui eurent besoin de son secours trouvèrent-ils jamais entre eux et lui des barrières impénétrables ? Fléchier, Lamoignon. Attribuant tout le succès de cette négociation au sophiste Libanius contre la foi de l'histoire et contre le témoignage des auteurs contemporains, Fléchier, Hist. de Théod. III, 85.

    Faire foi, prouver, témoigner. Acte qui fait foi en justice. [Ils] Nous content qu'ils sont fils d'Hercule Sans toutefois en faire foi, Malherbe, VI, 8. Je le repousserai d'un air qui fera foi Qu'on ne doit pas manquer de respect à son roi, Tristan, Mariane, II, 5. Oui, je veux que de tout vos yeux vous fassent foi, Molière, Mis. III, 7. Mon Dieu ! laissons là le mérite ; J'en ai fort peu sans doute et vous en faites foi, Molière, Tart. II, 4. Les histoires grecques font foi que cette philosophie venait d'Orient, Bossuet, Hist. II, 5. Dans les champs phrygiens les effets feront foi Qui la chérit le plus ou d'Ulysse ou de moi, Racine, Iphig. I, 2. L'état où il paraissait, son sang, ses plaies faisaient foi pour lui, Rollin, Hist. anc. Œuv. t. III, p. 71, dans POUGENS. Qui croirait qu'il lui en coûta [à Henri IV] trente-deux millions numéraires de son temps pour payer les prétentions de tant de seigneurs ? les mémoires du duc de Sully en font foi, Voltaire, Mœurs, 174.

    Dans le langage des certificats. En foi de quoi j'ai signé le présent certificat, c'est-à-dire pour attester telle chose j'ai signé.

    Fig. Sur la foi de, en se confiant, en croyant à… Sur la foi de ses pleurs je n'ai rien craint de vous, Corneille, Rodog. v, 4. Et nous qui jugeons tout sur la foi de nos yeux, Corneille, Sertor. III, 2. Le plus sage s'endort sur la foi des zéphyrs, La Fontaine, Él. aux nymphes de Vaux. Sur la foi de ses pleurs ses esclaves tremblèrent, Racine, Bajaz. I, 1. Et qui ne se serait comme moi déclarée Sur la foi d'une amour si saintement jurée ? Racine, Andr. II, 1. Un roi dont la grandeur éclipsa ses ancêtres Crut pourtant, sur la foi d'un confesseur normand, Jansenius à craindre et Quesnel important, Voltaire, Loi nat. IV.

  • 6Créance que l'on accorde aux hommes ou aux choses. Je doutais qu'un secret n'étant su que de moi Sous un tyran si craint pût trouver tant de foi, Corneille, Hérac. II, 6. Quiconque le peut croire ainsi que vous et moi, S'il a manque de sens, n'a pas manque de foi, Corneille, le Ment. III, 2. Venez, divin mortel, sa [de Démocrite] folie est extrême ; Hippocrate n'eut pas trop de foi pour ces gens, La Fontaine, Fabl. VIII, 26. Beaucoup de gens ont une ferme foi Pour les brevets…, La Fontaine, Orais. Quoiqu'à leur nation bien peu de foi soit due, Molière, l'Ét. II, 13. Mais je n'ai point pris foi sur ces méchantes langues, Molière, Éc. des f. II, 6. Mme de Montmorenci avait dans Bordeu une foi dont son fils finit par être la victime, Rousseau, Conf. X. J'ai foi à vos discours où le mensonge n'entre pas, Courier, au rédacteur de la Quotidienne.

    Ajouter foi, et, quelquefois, prêter foi, croire, donner créance. À Phorbas ajouteriez-vous foi ? Corneille, Œdipe, IV, 2. Ils ajoutaient foi aux fausses prédictions, Bossuet, Hist. II, 8. À ces discours trompeurs le monde ajoute foi, Boileau, Sat. X.

    Avoir foi en soi-même, croire en soi, être plein de confiance dans son habileté, son succès, etc. Il se trouble à l'éclat de sa grandeur suprême, Il s'impose, il s'adore, il a foi dans lui-même, Delavigne, Paria, I, 2.

    En foi, en confiance. Si l'on vous presse d'aller à Paris, marchez en foi, Bossuet, Lett. Corn. 65.

  • 7Croyance aux dogmes de la religion. Les premiers disciples de la foi. La propagation de la foi. Qui fuit croit lâchement et n'a qu'une foi morte, Corneille, Poly. II, 6. Il est impossible de plaire à Dieu sans la foi ; car, pour s'approcher de Dieu, il faut croire premièrement qu'il y a un Dieu, Sacy, Bible, St Paul, Ép. aux Hébr. XI, 6. Combien aura-t-il plus de soin de vous vêtir, ô homme de peu de foi ! Sacy, Bible, Év. St Matthieu VI, 30. Si jamais l'on peut dire que la voie du chrétien est étroite, c'est, messieurs, durant les persécutions ; car que peut-on imaginer de plus malheureux que de ne pouvoir conserver la foi, sans s'exposer au supplice, ni sacrifier sans trouble, ni chercher Dieu qu'en tremblant ? Bossuet, Reine d'Anglet. Nous voyons en Louis non un roi, mais un serviteur de Jésus-Christ et un prince qui s'élève au-dessus des hommes plus encore par la foi que par sa couronne, Bossuet, Marie-Thér. Les gages de l'amour divin, en eux-mêmes, sont indépendants de notre foi ; seulement il faut notre foi pour en profiter, Bossuet, Var. IX, § 32. Pour être assuré d'avoir cette foi vive qui opère la véritable conversion du cœur, il faudrait être assuré que le péché ne règne plus en nous, Bossuet, ib. I, § 16. Une foi vive est le fondement de la stabilité que nous admirons ; car d'où viennent nos inconstances, si ce n'est de notre foi chancelante ? Bossuet, Marie-Thér. La foi est donc un soutien, mais des choses qu'on doit espérer ; c'est une pleine conviction de ce qui ne paraît pas, Bossuet, ib. Mais qui eût pu refuser l'eucharistie à l'innocence, et Jésus-Christ à une foi si vive et si pure ? Bossuet, ib. Siècle vainement subtil… où tant d'âmes insensées cherchent leur repos dans le naufrage de la foi, et ne font d'effort contre elles-mêmes que pour vaincre, au lieu de leurs passions, les remords de leur conscience, Bossuet, Ann. de Gonz. Croyons donc avec saint Jean en l'amour d'un Dieu ; la foi nous paraîtra douce, en la prenant par un endroit si tendre, Bossuet, Anne de Gonz. Il faut imposer silence à nos pensées, à nos discours et à notre raison, et entrer avec Moïse dans la nuée, c'est-à-dire dans les saintes ténèbres de la foi, pour connaître Dieu et ses vérités, Bossuet, 1er serm. Quinquag. 1. Il est essentiel à la foi de ne pas voir et de croire ce qu'on ne voit pas, Bourdaloue, Pens. t. I, p. 156. De même que la foi vivifie les œuvres, on peut dire que les œuvres vivifient la foi, Bourdaloue, ib. p. 178. Le concile de Trente, voulant nous donner une idée exacte de la foi, s'est servi de trois paroles bien remarquables, lorsqu'il nous déclare que la foi est le commencement, le fondement et la racine de notre justification, Bourdaloue, 3e dim. après l'Épiph. Dominic. t. I, p. 133. La nation chérie a violé sa foi, Racine, Esth. I, 4. La foi qui n'agit point est-ce une foi sincère ? Racine, Ath. I, 1. Armez-vous d'un courage et d'une foi nouvelle ; Il est temps de montrer cette ardeur et ce zèle Qu'au fond de votre cœur mes soins ont cultivés Et de payer à Dieu ce que vous lui devez, Racine, ib. IV, 2. Je dis que la foi est absolument nécessaire à l'homme dans les voies ténébreuses de cette vie, Massillon, Car. Vér. de la religion. Les Asiatiques ne peuvent croire que par la foi le voyage de Mahomet dans les sept planètes, les incarnations du dieu Fo, de Vitsnou, de Xaca, de Brama, de Sommonacodom, Voltaire, Dict. phil. Foi. Le dieu des humbles fois descend du ciel sur nous, Lamartine, Joc. VI, 230.

    Fig. Je ne pouvais croire qu'il fût possible qu'elle [Mlle de Rambouillet] eût rencontré à écrire si bien de cette sorte [dans le style des romans de chevalerie], n'ayant jamais lu de cette manière de livres ; mais c'est par foi qu'il faut la connaître, et non pas par raison, Voiture, Lett. 30.

    Planter la foi dans un pays, y introduire la religion chrétienne.

    Avoir la foi, être convaincu de la vérité d'une religion, et, en particulier, de la religion chrétienne. Vous vous convertiriez si vous aviez la foi, Massillon, Avent, Délai. Quand on a de la foi et qu'on est touché de la gloire de Dieu, Massillon, Carême, Mélange.

    Foi divine, celle qui est fondée sur la révélation ; foi humaine, celle qui est fondée sur le témoignage des hommes.

    Foi de saint Thomas, celle qui ne s'accorde que quand on a vu et touché, ou reconnu vrai par quelque épreuve, par allusion à Thomas, qui dans l'Évangile ne veut croire à Jésus ressuscité que quand il l'a touché. Voilà de ces cas où il ne faut avoir de foi que celle de saint Thomas, et demander à voir et à toucher, Voltaire, Lett. duch. de Hesse-Cassel, 14 mai 1754.

    La foi, avec l'espérance et la charité, est une des trois vertus théologales.

    Le mérite de la foi, le mérite qu'il y a à croire les mystères de la religion, sans y employer la raison ou la science. Comme le mérite de la foi est de nous faire espérer contre l'espérance même…, Bourdaloue, Carême, sur la Providence. On dit que Fra Paolo ne voulut pas jeter les yeux sur le livre d'un de ses amis qui démontrait la vérité des dogmes pour ne pas perdre le mérite de la foi, Voltaire, Lett. Constant de Rebecque, le.... 1773.

    La foi du charbonnier, foi ferme, mais sans science. On tire ce proverbe d'un conte : un charbonnier, étant enquis par le diable de ce qu'il croyait, lui répondit toujours : je crois ce que l'Église croit. La foi du centenier, la foi du charbonnier sont passées en proverbe ; je suis soldat et bûcheron, c'est comme charbonnier, Courier, Lett. à l'Acad. des inscr.

    Familièrement. N'avoir ni foi ni loi, n'avoir ni religion ni morale. Un coupe-gorge où il n'y a ni foi ni loi, Sévigné, 597. Qui méprise Cotin n'estime point son roi, Et n'a, selon Cotin, ni dieu, ni foi, ni loi, Boileau, Sat. IX.

  • 8L'objet de la foi, les dogmes d'une religion, cette religion même. Ses aumônes se répandaient de toutes parts jusqu'aux dernières extrémités de ses trois royaumes ; et, s'étendant, par leur abondance, même sur les ennemis de la foi, elles adoucissaient leur aigreur et les ramenaient à l'Église, Bossuet, Reine d'Anglet. Nous croyons, dit l'apôtre, et nous confessons l'amour que Dieu a pour nous ; c'est là toute la foi des chrétiens ; c'est la cause et l'abrégé de tout le symbole, Bossuet, Anne de Gonz. Il reste la foi qui est la plus noble de toutes les connaissances, parce qu'elle a l'autorité de la révélation, Fléchier, II, 156. Il [Théodose] ordonnait que la foi de Nicée fût généralement reçue et approuvée dans toute l'étendue de son empire, Fléchier, Hist. de Théod. II, 1. Il est de foi que tous ceux qui ne vivront pas dans la vigilance chrétienne, seront surpris par une ruine prompte et inévitable, Fénelon, t. XVII, p. 208. Il lisait beaucoup sur les matières de religion, car sa piété était éclairée, et il accompagnait de toutes les lumières de la raison la respectable obscurité de la foi, Fontenelle, Dodart. Martyr, ainsi que moi, de la foi de mes pères, Voltaire, Zaïre, II, 3.

    Profession de foi, exposition des dogmes ou principes que l'on tient pour orthodoxes.

    Profession de foi a passé dans le langage général, où il signifie toute déclaration de principes auxquels on adhère, et, particulièrement, la déclaration qu'un candidat fait de ses opinions, de ses principes. Il a envoyé aux électeurs sa profession de foi.

    Règle de foi, s'est dit quelquefois, dans le langage ecclésiastique, pour profession de foi. On a dit aussi confession de foi.

    Articles de foi, les différentes parties d'un symbole, d'une profession de foi.

    Familièrement. Croire une chose comme un article de foi, la croire fermement.

    Croire tout comme article de foi, être fort crédule.

    Fig. Ce n'est pas article de foi, se dit d'une chose indigne de croyance.

  • 9Armée de la foi, bandes espagnoles qui se formèrent en 1820 pour renverser la constitution de 1812, et défendre le roi et la foi. M. le maire est le télégraphe de notre commune ; en le voyant on sait tous les événements ; lorsqu'il nous salue, c'est que l'armée de la foi a reçu quelque échec, Courier, Gazette du village, n° 4.
  • 10Ancien terme d'optique. Ligne de foi, la ligne, qui, partant du centre de l'objet, tombe perpendiculairement sur le centre du verre de la lunette avec laquelle on le regarde.

    Terme d'horlogerie. La ligne de l'alidade qui passe toujours par le centre de la graduation (voy. LIGNE n° 15).

HISTORIQUE

XIe s. Serai ses hom par amor et par feid, Ch. de Rol. VI. Que l'uns à l'autre la sue feit plevist [engageât], ib. XX.

XIIe s. Par foi [par ma foi], Ronc. p. 25. Par ma foi, Guenes, vous avez blasme grant, ib. p. 181. Il boissa [trompa] le roi Charle et sa foi lui menti, ib. p. 192. Onques [je] ne chantai faintement ; Ma bone foi m'en a gardé, Couci, p. 121. Se vostre home vous veulent par droite foi aidier, Sax. VI. L'arcevesque respunt senz ire e senz desrei ; Richarz, tu es mis huem : si me deis porter fei, Th. le mart. 51.

XIIIe s. Cil jurerent seur sains le message à tenir en bonne foi, Villehardouin, LV. Je vous pri sur la foy que vous m'avez jurée, Berte, X. De foy et de creance enterine et meüre, ib. XLII. Dame, foy que je doi au cors saint Nicolas, Berte est la mieudre ouvriere…, ib. LVII. Je lo [conseille] en bonne foy que nous nous en aillons, ib. LXXVII. Je n'i sui pas tenus, s'on ne me fet foi que li escrit sunt perdu…, Beaumanoir, XL, 32. Et qui edefie en heritage qu'il tient par cause de male foi, cil qui par bone cause le gaaigne, a les edefices sans riens rendre, Beaumanoir, XX, 3. Noz avons veu apeler de foi mentie, Beaumanoir, LXI, 63. Nus hom ne puet [peut] venir à beatitude se par foi non, Latini, Trésor, p. 461.

XIVe s. Nus ne quens [comte] ne bers [baron] ne autres ne puet donner son homme de foi [vassal], se n'est à son frere ou à sa suer, Ordonn. t. I, p. 204.

XVe s. Et firent les princes et seigneurs leur foy humblement les genoulx à terre, Commines, V, 18.

XVIe s. L'ancienneté de l'Escriture n'est pas de petite importance, pour nous y faire adjouster foi, Calvin, Inst. 38. Cela ne blesse en rien nostre foi, Calvin, ib. 103. La foi souvent vaut autant à dire comme saine et pure doctrine quant à la religion, Calvin, ib. 429. La foy est une vision des choses qui ne se voyent point, Calvin, ib. 321. Foy morte [sans œuvres], Calvin, ib. 642. Je me fie aysement à la foy d'aultrui, Montaigne, I, 26. Observer la foy donnée, Montaigne, I, 27. [Témoins] dignes de foy, Montaigne, I, 202. Ils enregistrent, à la bonne foy, toutes choses sans chois, Montaigne, II, 110. Il n'a rien desguisé, de quoy font foy les libres jugements que…, Montaigne, II, 112. Possesseur de malle foi ne peut prescrire, Loysel, 730. Les vices qui ont pris pied ne s'en vont point (comme on dit) à la bonne foy ; il faut les pousser dehors, Lanoue, 104. On remarquera quelques evenements qui font foy que ce que j'ay mis en avant n'est pas impossible, Lanoue, 316. Je n'estois pas sur mes armes, je n'avois qu'une petite foi de gentilhomme [petit couteau qui attestait la noblesse par le droit de sortir armé], D'Aubigné, Faen. II, 3. Je lui appris à parler de la gorge, à peigner ses cheveux, à dire : ma foy hay, au lieu de ma foy, D'Aubigné, Conf. II, 1. Fiefs nobles escheuz à gens roturiers par succession directe, se departent par teste jusqu'à ce qu'ils viennent à la tierce foi [c'est-à-dire à la troisième génération] ; et quand ils sont en tierce foy, y prend l'ainé tel avantage comme font les gens nobles, Coust. génér. t. II, p. 277.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

FOI.
10Ligne de foi, voy. LIGNE, n° 15, où ce qu'est la ligne de foi est mieux expliqué.
11En termes juridiques, faire foi à, accorder pleine confiance à. Attendu qu'A… et Ce, banquiers à Boulogne, attestent ces faits, et ajoutent que les titres appliqués à D… sont toujours restés depuis dans leur caisse ; qu'il y a lieu de faire foi à cette déclaration et d'admettre la continuité de possession à D…, Gaz. des Trib. 25-26 janv. 1875, p. 81, 4e col.
Version électronique créée par François Gannaz - http://www.littre.org - licence Creative Commons Attribution

Étymologie de « foi »

(Nom 1) Du latin fĭdem, accusatif de fĭdes, de l’indo-européen commun *bheidh- (« avoir confiance »).
(Nom 2) Étymologie manquante ou incomplète. Si vous la connaissez, vous pouvez l’ajouter en cliquant ici.
Wiktionnaire - licence Creative Commons attribution partage à l’identique 3.0

Berry, foué ; pic. et lorrain, fi ; franc-comt. fay ; provenç. espagn. et portug. fe ; ital. fede ; du latin fides, de même radical que le grec πείθ-ειν, persuader.

Version électronique créée par François Gannaz - http://www.littre.org - licence Creative Commons Attribution

Phonétique du mot « foi »

Mot Phonétique (Alphabet Phonétique International) Prononciation
foi fwa

Fréquence d'apparition du mot « foi » dans le journal Le Monde

Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.

Évolution historique de l’usage du mot « foi »

Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.

Citations contenant le mot « foi »

  • Le péché originel, c’est la foi.
    Louis Scutenaire
  • La foi soulève des montagnes, oui : des montagnes d'absurdité.
    André Gide — Journal, Gallimard
  • Peut-être dans le domaine de la religion, comme dans celui de l'amour, est-il inévitable de recourir à des termes vagues : tout y est vrai, pourvu qu'on y croie.
    José Cabanis — Plaisir et lectures, Gallimard
  • La foi aveugle regarde de travers.
    Stanislaw Jerzy Lec — Nouvelles pensées échevelées
  • Crois et tu comprendras ; la foi précède, l'intelligence suit.
    saint Augustin — Sermons, 118, 1
  • L'espérance est un acte de foi.
    Marcel Proust — Les Plaisirs et les Jours, Gallimard
  • Au moment où la foi sort du cœur, la crédulité entre dans l'esprit.
    Félicité de La Mennais — Mélanges religieux et philosophiques
  • La mauvaise foi est l'âme de la discussion.
    Nestor Roqueplan — Nouvelles à la main
  • La foi qu'on a eue ne doit jamais être une chaîne. On est quitte envers elle quand on l'a soigneusement roulée dans le linceul de pourpre où dorment les dieux morts.
    Ernest Renan — Souvenirs d'enfance et de jeunesse, II, Prière sur l'Acropole , Lévy
  • C'est le cœur qui sent Dieu, et non la raison. Voilà ce que c'est que la foi : Dieu sensible au cœur, non à la raison.
    Blaise Pascal — Pensées, 278 Pensées
Voir toutes les citations du mot « foi » →

Traductions du mot « foi »

Langue Traduction
Anglais faith
Espagnol fe
Italien fede
Allemand vertrauen
Chinois 信仰
Arabe الإيمان
Portugais
Russe вера
Japonais 信仰
Basque fede
Corse fede
Source : Google Translate API

Synonymes de « foi »

Source : synonymes de foi sur lebonsynonyme.fr

Antonymes de « foi »

Combien de points fait le mot foi au Scrabble ?

Nombre de points du mot foi au scrabble : 6 points

Foi

Retour au sommaire ➦