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Confession

Variantes Singulier Pluriel
Féminin confession confessions

Définitions de « confession »

Trésor de la Langue Française informatisé

CONFESSION, subst. fém.

A.− Action de proclamer une croyance, une doctrine. En mourant il fit sa confession de foi (Ac.1835-1932) :
1. ... l'architecture romane est une confession du néant de l'homme, tandis que le gothique, par exemple, qui veut être, avec de froides pierres, ce que les pères des thébaïdes appelaient une ascension de cœur, n'est que l'impuissance de monter jusqu'à Dieu. Barbey D'Aurevilly, 3eMemorandum,1856, p. 43.
P. méton. Lieu où se trouvent les reliques d'un saint, la tombe d'un martyr. La Confession de saint Pierre à Rome. Autel de la Confession. Autel situé à cet endroit.
Spéc. Proclamation écrite, formulaire contenant des articles de foi. La Confession d'Augsbourg :
2. Le plus grand nombre des habitants étaient luthériens, Georges-Jean ayant annoncé que la foi pure, claire, simple, selon saint Paul, serait prêchée à Phalsbourg, en vertu de la Confession d'Augsbourg; ... Erckmann-Chatrian, Histoire d'un paysan,t. 1, 1870, p. 8.
P. ext. Famille religieuse. Les diverses confessions chrétiennes :
3. Le luthéranisme et le calvinisme, après trois siècles, se réconcilient et se confondent dans le danger commun. Non-seulement les confessions ennemies se rapprochent, mais le protestantisme, pour mieux ramener au cœur sa vie trop divisée, se fait aujourd'hui des constitutions locales. Quinet, Allemagne et Italie,1836, p. 21.
B.− Aveu devant témoin(s) privé(s) ou public(s).
1. RELIG. CATHOL. Aveu de péchés que le pénitent fait au prêtre ou à Dieu seul. Confession auriculaire (p. oppos. à la confession publique). Cf. auriculaire I A.Confession générale; billet de confession (cf. billet II E) :
4. Je ne crois pas trop aux confessions sacrilèges en un tel moment [au moment de mourir], car les mourantes dont je parle manifestaient une contrition sincère de leurs fautes. Bernanos, Journal d'un curé de campagne,1936, p. 1088.
Le sceau, le secret de la confession. Le secret absolu que le prêtre est tenu d'observer, sous peine d'excommunication, sur ce qu'il entend en confession.
Au fig. Confier qqc. à qqn sous le sceau de la confession. Lui confier un secret en lui demandant de ne pas le violer.
Au fig. et fam. On lui donnerait le bon Dieu [= la communion] sans confession. Se dit d'une personne qui a un air d'innocence, de vertu, mais qui n'a que de l'hypocrisie.
2. Aveu qu'une personne fait d'un acte blâmable qu'elle a commis; action de se confier :
5. Le soir où Pauline connut enfin l'histoire entière des dix-huit mois écoulés, elle resta un instant sans voix, étourdie par ce désastre. C'était dans la salle à manger, (...) Lazare venait d'achever sa confession, en face de la théière refroidie, sous la lampe qui charbonnait. Zola, La Joie de vivre,1884, p. 1059.
6. ... la confession de mes fautes me permet de recommencer plus légèrement et de jouir deux fois, de ma nature d'abord, et ensuite d'un charmant repentir. Camus, La Chute,1956, p. 1546.
DR., vx. Diviser la confession. Prendre une partie de ce qu'un homme confesse, et rejeter l'autre. On ne doit pas diviser la confession (Ac.1835, 1878).
LITT. Récit autobiographique où l'auteur rapporte les erreurs de sa vie, veut faire preuve d'une sincérité totale. Les Confessions de saint Augustin, de Jean-Jacques Rousseau; la Confession d'un enfant du siècle, titre d'un ouvrage de Musset (1836) :
7. C'est ainsi que les prétendus romans de Richardson sont en réalité des confessions déguisées, tandis que les Confessions de Rousseau sont un roman déguisé. Larbaud, A. O. Barnabooth,1913, p. 115.
P. anal. :
8. Ces mois d'épreuves revivent en elle [l'opus 110], avec une intensité, presque réaliste par endroits, dont l'accent direct a été rarement atteint par les confessions musicales de Beethoven. R. Rolland, Beethoven,t. 2, 1928, p. 439.
Prononc. et Orth. : [kɔ ̃fεsjɔ ̃]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. A. 1. Ca 980 confession « aveu de ses péchés fait à un prêtre » (Passion du Christ, éd. G. Paris, 78); 2. ca 1265 « aveu d'une faute » (B. Latin, Tresor, éd. Carmody, III, 92 : la confiession dou malfaitour). B. 1537 « déclaration de foi (d'une église) » (G. Farel, Confession de foy laquelle tous bourgeois et habitans de Geneve et subjets du pays doibvent jurer de garder et tenir [rédigé d'apr. Calvin] ds Cioranescu 16e, 5129). Empr. au lat. chrét. confessio « aveu de ses péchés à Dieu, à un prêtre; profession de foi » (« aveu » en lat. class.); le sens B a été empr. par les Protestants du temps de la Réforme, v. Catholicisme, s.v. Confession (profession de foi). Fréq. abs. littér. : 1 471. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 1 420, b) 1 817; xxes. : a) 2 007, b) 2 863

Wiktionnaire

Nom commun - français

confession \kɔ̃.fe.sjɔ̃\ féminin

  1. Aveu, déclaration que l’on fait de quelque chose.
    • Confession sincère, franche, ingénue.
    • confession forcée, extorquée.
    • Désirez-vous une plus ample confession ?
  2. (Par ellipse) Confession de foi.
    • La confession des églises réformées. — La confession d’Augsbourg.
  3. (Religion) Appartenance à une secte ou croyance.
    • Voltaire avait raison : l’illusion religieuse est indéracinable, il est donc préférable qu’elle s’exprime par une multitude de confessions. — (Philippe Sollers, Éloge de l’infini, Gallimard, p. 710)
  4. (Au pluriel) Mémoires ; autobiographie.
    • Si je me laissais aller à une confession voilée, à une sorte de journal intime, je choirais dans un magma psychologique bien éloigné de mon propos. — (Frédérick Tristan, Réfugié de nulle-part, Fayard, 2010)
    • Les confessions de saint Augustin. — Les confessions de J.-J.Rousseau.
  5. (Christianisme) Action d’avouer ses péchés à un prêtre, dans l’église catholique, pour obtenir le pardon de Dieu.
    • Dans un moment comme celui-là, il ne s'amuse pas à cacher un seul de ses péchés, cela est évident. — Au surplus, cacherait-il la moindre peccadille, cela ne lui servirait qu'à transformer sa confession en sacrilège, et alors, patatras ! dans l'enfer! c'est-à-dire messes inutiles. — (Léo Taxil, Calotte et calotins: histoire illustrée du clergé et des congrégations, tome 1 & 2, Librairie Anti-cléricale, 1880, p. 94)
    • Henri Heine prétend que le catholicisme d'une épouse est chose très salutaire pour le mari parce que la femme ne reste pas sous le poids de ses fautes ; après la confession, elle se met « de nou­veau à gazouiller et à rire ». De plus, elle n'est pas exposée à raconter sa faute. (L'Allemagne, tome II. p. 322.) — (Georges Sorel, Réflexions sur la violence, Chap.VI, La moralité de la violence, 1908, note de bas de la page 299)
    • Depuis longtemps déjà il soupçonnait la chose, car de l’apprendre en confession il n’y fallait guère compter ; à partir de quinze ou seize ans tous s’émancipaient et se dispensaient de cette corvée ennuyeuse. — (Louis Pergaud, Le Sermon difficile, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
  6. (Architecture) Dans certaines églises, petite crypte au dessus de laquelle se trouve l'autel, et renfermant les reliques d'un saint ou d'un martyr.
    • Elle se compose d'une confession ou martyrium , précédant la crypte proprement dite qui comprend trois nefs symboliquement de trois travées et une abside circulaire. — (Joseph Clément, Les cryptes bourbonnaises, in Bulletin-revue de la société d'émulation et des beaux-arts du Bourbonnais, tome 2, Éd. E. Auclaire, Moulins 1894)
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Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition (1932-1935)

CONFESSION. n. f.
Aveu, déclaration que l'on fait de quelque chose. Confession sincère, franche, ingénue. Confession forcée, extorquée. Désirez-vous une plus ample, plus entière, plus franche, plus expresse confession? Confession de foi, ou absolument Confession, Déclaration, exposition faite, de bouche ou par écrit, de la foi que l'on professe. En mourant il fit sa confession de foi. La confession de foi de telles Églises. La confession des Églises réformées. La confession d'Augsbourg.

CONFESSIONS, au pluriel, a été donné pour titre, par différents auteurs, à des Mémoires où ils font l'aveu des erreurs de leur vie. Les Confessions de saint Augustin. Les Confessions de J.-J. Rousseau.

CONFESSION se dit, dans l'Église catholique, de l'Action d'avouer ses péchés à un prêtre pour obtenir le pardon de Dieu. Faire une bonne confession. Entendre quelqu'un en confession. Le secret de la confession. Billet de confession, Attestation par laquelle un prêtre certifie qu'il a entendu quelqu'un en confession. Fam., On lui donnerait le bon Dieu sans confession, se dit d'une Personne dont l'extérieur annonce beaucoup de douceur, de simplicité. Il se prend souvent en mauvaise part. Fig., Confier quelque chose à quelqu'un sous le sceau de la confession, À condition que le secret en sera inviolable.

Littré (1872-1877)

CONFESSION (kon-fè-sion ; en poésie, de quatre syllabes) s. f.
  • 1Déclaration que l'on fait de ses péchés au prêtre catholique. Il disait qu'il ne mourrait jamais sans confession, Sévigné, 398. Nous ménageons de lui faire faire une bonne confession, Sévigné, 48. Pour lui faire une confession générale, Bossuet, Lett. rel. 79. Qu'elle nous parut au-dessus de ces lâches chrétiens qui s'imaginent avancer leur mort quand ils préparent leur confession ! Bossuet, Duch. d'Orl.

    Billet de confession, attestation par laquelle un prêtre certifie avoir entendu quelqu'un en confession.

    Billet de confession, certificat de croyance à la bulle Unigenitus, donné à un malade pour recevoir les sacrements, lors des querelles suscitées par cette bulle, au milieu du XVIIIe siècle.

    Fig. et familièrement. On lui donnerait le bon Dieu sans confession, se dit des personnes qui, par leurs dehors ou par leur réputation, inspirent une entière confiance.

    Confession auriculaire ou privée, confession qui se fait à l'oreille du prêtre, par opposition à la confession publique qui a été usitée dans la primitive Église.

    Confier quelque chose sous le sceau de la confession, le confier à condition d'un secret absolu.

    S. f. plur. Ouvrages de différents auteurs qui y font l'aveu des erreurs de leur vie. Les Confessions de St Augustin. Les Confessions de J. J. Rousseau. Donner à la volupté ce qu'on pense donner à la seule nécessité, comme St Augustin le dit de soi-même dans ses Confessions, Pascal, Prov. 4.

  • 2Aveu, déclaration d'un fait. La confession du crime rend la défense impossible. Je le prouverai par votre propre confession. En exigeant de moi cette confession, Vous me sollicitez d'une lâche action, Rotrou, Bélis. I, 2. Par la confession de votre Égyptienne, Molière, l'Étour. V, 14. J'étais un peu soulagé de lui avoir fait ma confession, Hamilton, Gramm. 3. Il faut bien vous faire ma confession générale, Hamilton, ib. 1.

    Terme de jurisprudence. Aveu de la partie adverse. On ne doit pas diviser la confession, c'est-à-dire on ne doit pas en prendre seulement ce qui convient et rejeter le reste.

    Terme de rhétorique. Figure qui consiste à avouer la faute dont on est accusé.

  • 3Action de confesser Jésus-Christ, de faire profession publique de la foi chrétienne. Vous pouvez bien déchirer nos corps… le spectateur céleste de notre confession nous les rendra plus glorieux et plus éclatants, Massillon, Myst. Résurrect.

    Lieu où l'on honore les reliques d'un saint. La confession de saint Pierre, à Rome, est un lieu fort respecté.

  • 4Confession de foi, ou, simplement, confession, liste ou dénombrement et déclaration des articles de la foi de l'Église romaine et des autres églises chrétiennes. Signer une confession. Pour dresser de nouvelles confessions de foi, Bossuet, Var. préf. Peu de gens sont disposés à signer une confession de foi en blanc ; or ce serait en signer une en blanc que vous rempliriez ensuite de tout ce qu'il vous plairait, Pascal, Prov. 17.

    Confession d'Augsbourg, déclaration de la créance des protestants, ainsi dite, parce qu'elle fut présentée dans cette ville à l'empereur Charles-Quint en 1530.

    Terme de liturgie. La prière nommée aussi Confiteor.

HISTORIQUE

XIIe s. De ceste espée qui me pent au giron, Lui ai donné si grant confession…, Ronc. p. 140. Confession la belle demanda, ib. p. 175.

XIVe s. Se un prestre scet par confession le crime d'un home, il ne peut tel home punir ne excommenier, Oresme, Eth. 162.

XVIe s. Il m'a semblé plus qu'utile de mettre en avant cette confession de foi, Calvin, 331. La confession auriculaire, Calvin, Instit. 492.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

CONFESSION. Ajoutez :
5 Terme d'architecture. Petite construction destinée dans une église à supporter les châsses. Au moyen âge, on plaçait fréquemment la confession derrière le maître-autel, Monit. univ. 12 oct. 1868, p. 1375, 3e col.
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Encyclopédie, 1re édition (1751)

CONFESSION, s. f. (Hist. ecclés. & Théolog.) est une déclaration, un aveu, une reconnoissance de la vérité, dans quelque situation que l’on se trouve.

La confession, dans un sens théologique, est une partie du sacrement de pénitence : c’est une déclaration que l’on fait à un prêtre de tous ses péchés pour en recevoir l’absolution. Voyez Absolution.

La confession doit être vraie, entiere, détaillée, & tout ce qui s’y dit doit être enseveli dans un profond silence, sous les peines les plus rigoureuses contre celui qui sera convaincu de l’avoir révélé. Voyez Révélation. Elle est de droit divin nécessaire à ceux qui sont tombés après le baptême. Elle étoit autrefois publique ; mais l’Église pour de très-fortes raisons, ne l’exige plus depuis un grand nombre de siecles, & n’a retenu que la confession auriculaire qui est de toute ancienneté.

Les Théologiens Catholiques, & les controversistes, comme Bellarmin, Valentia, &c. soûtiennent que son usage remonte jusqu’aux premiers siecles. M. Fleury avoüe que le premier exemple de la confession générale que l’on trouve, est celui de S. Eloi, qui étant venu en âge mûr, confessa devant un prêtre tout ce qu’il avoit fait depuis sa jeunesse. Mais il paroît par les peres Grecs des premiers siecles, & même par l’histoire de Nectaire, si souvent objectée aux Catholiques par les Protestans, que la confession auriculaire étoit en usage dans l’Église dès la premiere antiquité. L’Église assemblée dans le concile quatrieme de Latran (an. 1215) a ordonné que tout fidele qui seroit parvenu à l’âge de discrétion, confesseroit ses péchés au moins une fois l’an. (G)

Anciennement les meubles de celui qui étoit mort après avoir refusé de se confesser, étoient confisqués au profit du Roi, ou du seigneur haut-justicier, ainsi qu’il est dit dans les établissemens de S. Louis, c. 89.

Quand quelqu’un étoit décédé intestat, ou sans avoir laissé quelque chose à l’église, on appelloit cela mourir deconfés, c’est-à-dire sans confession. Le défunt étoit présumé ne s’être point confessé ; ou au cas qu’il se confessât, on lui refusoit l’absolution, s’il ne donnoit rien à l’église : ainsi il étoit toûjours réputé mort deconfés, c’est-à-dire sans confession. Voyez les notes de M. de Lauriere, sur le chap. lxxxjx. cité ci-devant.

Il étoit d’usage de tems immémorial dans les provinces de France qui sont régies par le droit coûtumier, de ne point accorder la confession aux criminels qui étoient condamnés à mort ; quoique dans les pays de Languedoc & ailleurs, elle ne leur fût point refusée.

L’usage particulier du pays coûtumier fut condamné par le concile de Vienne, & le pape Grégoire XI. en écrivit à Charles V. pour le faire abolir. Philippe de Mazieres, l’un des conseillers de ce prince, lui persuada de faire réformer cet usage qui lui paroissoit trop dur, à quoi Charles V. étoit tout disposé : mais ayant fait mettre la chose en délibération dans son parlement, il y trouva tant d’opposition, qu’il déclara qu’il ne changeroit rien là-dessus de son vivant.

Les représentations qui furent faites sur cette matiere par le seigneur de Craon à Charles VI. l’engagerent à assembler les princes du sang, les gens du grand-conseil, plusieurs conseillers du parlement, du châtelet, & autres, par l’avis desquels il donna des lettres le 12 Février 1396, qui abolissent l’ancienne coûtume, ordonnent d’offrir le sacrement de pénitence à tous ceux qui seront condamnés à mort, avant qu’ils partent du lieu où ils sont détenus, pour être menés au lieu de l’exécution ; & il est enjoint aux ministres de la justice, d’induire les criminels à se confesser, au cas qu’ils fussent si émûs de tristesse qu’ils ne songeassent point à le demander.

Cette loi fut pratiquée des 1397 pour des moines qui avoient accusé faussement le duc d’Orléans d’avoir jetté un sort sur Charles VI.

L’ordonnance de 1670, tit. xxvj. art. 4. porte que le sacrement de confession sera offert aux condamnés à mort, & qu’ils seront assistés d’un ecclésiastique jusqu’au lieu du supplice.

Il n’est pas permis à un confesseur de révéler la confession de son pénitent, & il ne peut y être contraint. Can. sacerdos, dist. vj. & capit. omnis extra de pœnit. & remissionib. Voyez Papon, liv. X X I V. tit. vij. Carondas, rép. liv. VII. ch. clxxviij.

Un confesseur n’est pas non plus tenu, & ne doit pas révéler les complices du criminel qu’il a confessé ; parce qu’outre le secret qu’exige la confession, une telle révélation ne seroit qu’un oüi-dire qui ne feroit pas une preuve contre les complices : M. d’Héricourt tient même que l’on ne pourroit pas se servir contre un accusé d’un papier sur lequel il auroit écrit sa confession, quoiqu’il s’y reconnût coupable du crime dont il seroit accusé. (A)

Les Indiens, au rapport de Tavernier, ont aussi chez eux une espece de confession & de pénitence publique. Il en est de même des Juifs. Ces derniers ont des formules pour ceux qui ne sont pas capables de faire le détail de leurs péchés ; ils en ont d’ordinaire une composée selon l’ordre de l’alphabet : chaque lettre renferme un péché capital, & qui se commet le plus fréquemment. Ils font ordinairement cette confession le lundi, le jeudi, & tous les jours de jeûne, aussi bien que dans d’autres occasions. Quelques-uns la disent tous les soirs avant que de se coucher, & tous les matins quand ils se levent. Lorsque quelqu’un d’eux se voit près de la mort, il mande dix personnes plus ou moins selon sa volonté, dont il faut qu’il y en ait un qui soit rabbin, & en leur présence il récite la confession dont on vient de parler. Voyez Léon de Modene, cérém. des Juifs.

Confession de foi, est une liste ou dénombrement & déclaration des articles de la foi de l’Église. Voyez Foi.

La confession d’Ausbourg est celle des Luthériens, présentée à Charles-Quint en 1530. Voyez Ausbourg.

Au concile de Rimini, les évêques Catholiques blâmoient les dates dans une confession de foi, & soûtenoient que l’Église ne les datoit point.

Confession, terme de Liturgie & d’histoire ecclésiastique, étoit un lieu dans les églises, placé pour l’ordinaire sous le grand autel, où reposoient les corps des martyrs & des confesseurs. Dictionn. de Trév. & Chambers. (G)

Confession, (Jurisprud.) est une déclaration ou une reconnoissance verbale ou par écrit de la vérité d’un fait.

La confession faite en jugement est appellée judicielle ; elle a lieu dans les déclarations qui sont faites par une partie à l’audience ou dans un interrogatoire, soit en matiere civile ou criminelle.

Lorsqu’elle est faite hors jugement, comme dans un acte devant notaire, elle est appellée extrajudicielle.

En matiere civile, la confession judicielle fait une preuve complete contre celui qui l’a faite ; confessus in judicio pro judicato habetur, l. ff. de confess. mais elle ne nuit point à un tiers.

On ne divise point ordinairement la confession en matiere civile, c’est-à-dire que celui qui veut s’en servir ne peut pas en invoquer ce qui est à son avantage, & rejetter ce qu’il croit lui être contraire ; il faut ou prendre droit par toute la déclaration, ou ne s’en servir aucunement. Henrys rapporte néanmoins, dans sa sixieme question posthume, deux cas où la confession se divise en matiere civile ; savoir lorsqu’il y a une forte présomption contraire au fait que l’on ne veut pas diviser, ou lorsqu’on a une preuve testimoniale de ce même fait. Il y a même la loi 26. § dernier, ff. deposit. qui permet de diviser la déclaration ; cela dépend des circonstances.

Au contraire en matiere criminelle on peut diviser la confession de l’accusé ; mais elle ne sert pas de conviction parfaite contre lui, parce qu’on craint qu’elle ne soit l’effet du trouble & du desespoir ; elle fait seulement un commencement de preuve, & peut donner lieu de faire appliquer l’accusé à la question, quand il se trouve d’ailleurs quelques autres indices contre lui : en quoi notre jurisprudence est beaucoup plus sage que celle de bien d’autres nations. Par exemple, chez les Juifs on condamnoit à mort un accusé sur sa seule déclaration, sans qu’il fût besoin de témoins : c’est ce que nous apprenons dans l’Evangile, où l’on voit que Jesus-Christ ayant répondu qu’il étoit le Fils de Dieu, les princes des prêtres s’écrierent : Quid adhuc desideramus testimonium ? ipsi enim audivimus de ore ejus. Ce fut sur cette réponse qu’ils condamnerent injustement comme coupable, celui qui est la justice & la vérité même.

Il en étoit de même chez les Romains, l’accusé pouvoit être condamné sur sa seule déclaration, de même que le débiteur en matiere civile.

La confession faite par un accusé à la question, peut être par lui révoquée, sans qu’elle soit considérée comme un nouvel indice ni comme une variation de sa part ; on présume que la violence des tourmens a pû lui faire dire des choses qui ne sont pas véritables.

Pour ce qui est de la confession que fait un criminel condamné à mort, elle ne fait pas preuve contre un tiers, parce que le témoignage d’un criminel condamné est suspect, & qu’il pourroit par desespoir & par méchanceté chercher à envelopper dans son malheur quelques personnes auxquelles il voudroit du mal ; sa déclaration fait seulement un commencement de preuve.

Pour que l’on puisse tirer avantage d’une confession contre celui qui l’a faite, il faut qu’elle ait été faite librement par une personne capable ; de sorte que si c’est un mineur, il faut qu’il soit assisté de son tuteur ou curateur ; si c’est un fondé de procuration, la procuration doit être spéciale : il faut aussi que la confession soit certaine & déterminée, qu’elle concerne un fait qui ne soit pas évidemment faux, & qu’il n’y ait pas erreur dans la déclaration.

Enfin si la confession même, en matiere civile, est faite devant un juge incompétent, elle n’emporte pas condamnation, elle fait seulement un commencement de preuve. Il en est de même de la confession faite hors jugement.

C’est encore une maxime en matiere de confession ou reconnoissance, que qui non potest dare, non potest confiteri ; c’est-à-dire qu’on ne peut pas avantager par forme de reconnoissance des personnes prohibées, auxquelles il est défendu de donner. Voyez la loi 1. & 3. & l. 6. §. 3. ff. de confess. la loi uniq. au code eod. l. pénult. ff. de cess. bon. & l. 56. ff. de re judic. cap. jv. extra de jud. Chorier sur Guy pape, pag. 311. Boyer, décis. 239. Delordeau, lett. C, art. 11. Henrys, tome I. liv. IV. ch. vj. quest. 86. (A)

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Étymologie de « confession »

Provenç. confessio ; espagn. confesion ; ital. confessione ; du latin confessionem (voy. CONFESSER).

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(Vers 980) Du latin confessio (« aveu », « confession », « attestation », « témoignage », « reconnaissance », « déclaration »).
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Phonétique du mot « confession »

Mot Phonétique (Alphabet Phonétique International) Prononciation
confession kɔ̃fesjɔ̃

Fréquence d'apparition du mot « confession » dans le journal Le Monde

Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.

Évolution historique de l’usage du mot « confession »

Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.

Citations contenant le mot « confession »

  • La confession est la reine des preuves.
    Proverbe latin
  • La confession la plus vraie est celle que nous faisons indirectement, en parlant des autres.
    Emil Michel Cioran — Cahiers 1957-1972
  • Jusqu’à présent toute grande philosophie fut la confession de son auteur, une sorte de mémoires involontaires.
    Friedrich Nietzsche — Par-delà le Bien et le Mal
  • Une confession équivoque n’obtient qu’une absolution équivoque.
    William Shakespeare — Roméo et Juliette
  • […] Toute maladie est une confession par le corps.
    Oscar Vladislas de Lubicz-Milosz, dit O. V. de L. Milosz — Poèmes, Cantique de la connaissance
  • La confidence n'est parfois qu'un succédané laïque de la confession.
    Jules Romains — Les hommes de bonne volonté
  • Les curés sont consolés de ne pas être mariés, quand ils entendent les femmes se confesser.
    Armand Salacrou — Une femme libre, Gallimard
  • Faute de parler, on meurt sans confession.
    Proverbe belge
  • Une bonne confession vaut mieux qu'une mauvaise excuse.
    Jean Hamon — Lettre à un ami
  • Tout ce que j’ai publié n’est que des fragments d’une grande confession.
    Johann Wolfgang von Goethe — Mémoires
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Images d'illustration du mot « confession »

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Traductions du mot « confession »

Langue Traduction
Anglais confession
Espagnol confesión
Italien confessione
Allemand bekenntnis
Chinois 认罪
Arabe اعتراف
Portugais confissão
Russe признание
Japonais 告白
Basque aitortza
Corse cunfessioni
Source : Google Translate API

Synonymes de « confession »

Source : synonymes de confession sur lebonsynonyme.fr

Antonymes de « confession »

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Confession

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