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Reconnaissance

Variantes Singulier Pluriel
Féminin reconnaissance reconnaissances

Définitions de « reconnaissance »

Trésor de la Langue Française informatisé

RECONNAISSANCE, subst. fém.

A. − [Corresp. à reconnaître I] Action de reconnaître quelqu'un, quelque chose.
1.
a) Action de poser comme déjà connu. Synon. philos., psychol. récognition.Dans le temps qui s'écoule entre la vue d'un objet et le souvenir qu'il évoque, ou la reconnaissance de l'objet, la lumière a franchi des milliers de kilomètres (Valéry, Variété III, 1936, p. 213).
PSYCHOL. Reconnaissance (du souvenir). Forme, fonction de la mémoire par laquelle le sujet pensant identifie l'objet d'une représentation actuelle à un objet antérieurement perçu (d'apr. Foulq.-St-Jean 1962). L'étude des faits qui mettent le mieux en relief le rapport de l'état conscient à l'état cérébral, les faits de reconnaissance normale et pathologique, en particulier les aphasies (Bergson, Évol. créatr., 1907, p. 182).
(Illusion de) fausse reconnaissance. V. illusion A 1 b.Paramnésie* (de reconnaissance).
b) Fait de reconnaître, d'identifier (quelqu'un ou quelque chose). J'imaginais que dans cette lie, il était impossible qu'il n'y eût pas quelque échappé des bagnes; je craignais [étant forçat évadé] une reconnaissance (Vidocq, Mém., t. 2, 1828-29, p. 135).Une quasi-reconnaissance de l'inconscient comme mien au terme de la cure psychanalytique (Ricœur, Philos. volonté, 1949, p. 369).
Fait de se reconnaître mutuellement. Rapporter la mort à la lutte, que livrent les consciences pour se forcer réciproquement à une reconnaissance mutuelle (J. Vuillemin, Essai signif. mort, 1949, p. 291).
Signe de reconnaissance. Signe distinctif permettant d'identifier quelqu'un ou de se reconnaître réciproquement. Le train réglementairement, arrivait à neuf heures dix, et toutes les précautions étaient prises, une femme de chambre devait l'attendre, on avait même fixé par lettres un signe de reconnaissance, une plume grise à son chapeau noir (Zola, L'Œuvre, 1886, p. 21).
Spécialement
α) MARINE
Signal de reconnaissance (surtout au plur.). ,,Signaux particuliers à un navire de guerre (par pavillons, T.S.F., clairon, etc.); pour les autres navires on dit signaux distinctifs ou indicatifs`` (Merrien 1958). ,,Numéro distinctif composé de quatre lettres du Code international des signaux qui permet d'identifier un navire`` (Le Clère 1960). Mes compagnons allumèrent un feu sur un des pics de Maria-Thérésa. La nuit vint, mais le yacht ne fit aucun signal de reconnaissance! (Verne, Enf. cap. Grant, t. 3, 1868, p. 241).De toutes parts des lueurs errantes croisaient leurs antennes − l'horizon tremblé de chaleur s'illuminait du clignement de signaux de reconnaissance − une route royale s'ouvrait sur la mer pavée de rayons (Gracq, Syrtes, 1951, p. 226).
(Point de) reconnaissance. Signal, balise indiquant une passe, un écueil, un danger, l'entrée d'un port (d'apr. Gruss 1978). Je fis signal d'appareiller, et je dirigeai ma route, sans perdre un instant, au nord-est quart est, vers l'île Quelpaert, qui était le premier point de reconnaissance intéressant avant que d'entrer dans le canal du Japon (Voy. La Pérouse, t. 2, 1797, p. 384).
β) LITT. [Dans un roman, dans une pièce de poésie épique ou dramatique, notamment dans une pièce de théâtre] Moment du dénouement où les personnages se reconnaissent eux-mêmes ou se reconnaissent mutuellement. Acte, scène de reconnaissance:
1. Montriveau et lui se revoyaient pour la première fois après s'être quittés au milieu du désert. − Se quitter dans le désert et se retrouver à l'Opéra! dit Lucien. − C'est une véritable reconnaissance de théâtre, dit Canalis. Balzac, Illus. perdues, 1839, p. 188.
γ) INFORMAT. Reconnaissance (d'un texte). Action de reconnaître un texte écrit à l'aide d'un lecteur optique. La reconnaissance de textes, complétée par le traitement informatique, permettra un accès plus large et plus facile à la vaste documentation existant sur papier (Micro-systèmes, oct. 1985, n o57, p. 85).Reconnaissance de forme, des formes. Action de repérer automatiquement des formes en vue d'un traitement de l'information (d'apr. Ging.-Lauret 1982). Reconnaissance de caractères. Grâce aux progrès réalisés dans le domaine de la reconnaissance de formes et à l'Intelligence Artificielle, des machines pourront peut-être même, dans quelque temps, déchiffrer des manuscrits (Micro-systèmes, oct. 1985, n o57, p. 85).Reconnaissance de la parole, reconnaissance vocale. ,,Action de reconnaître les sons d'une phrase émise vocalement, en vue d'un traitement, d'un stockage, d'une restitution, ou d'une utilisation pour une action de commande`` (Ging.-Lauret 1982). Comme la plupart des machines de reconnaissance vocale commercialisées actuellement, le TOPAR reconnaît seulement des mots, séparés par des silences, et prononcés par une même personne, l'image acoustique de ces mots ayant été préalablement enregistrée par la machine lors d'une phase d'apprentissage (Le Monde aujourd'hui, 8-9 avr. 1984, p. vi, col. 1).
δ) TÉLÉPH. Répondeur à reconnaissance vocale. Depuis l'alarme électronique antivol (il en vend 10 000 par an) jusqu'au répondeur à reconnaissance vocale, en passant par l'agenda électronique, J. S. a commercialisé plus de 300 gadgets (Le Point, 2 mars 1981, p. 94, col. 2).
2. [Corresp. à reconnaître I A 3] Action d'explorer, de chercher à déterminer (la situation de) quelque chose. Les Anglais ont détruit l'erreur d'un passage par les mers du Nord, qu'ils avaient eux-mêmes accréditée; ils ont commencé la reconnaissance générale du globe (Voy. La Pérouse, t. 4, 1797, p. 164).
Spécialement
α) DÉFENSE. Opération militaire consistant à explorer un lieu à l'avance, pour en déterminer la situation géographique, topographique, et repérer la position, les mouvements de l'ennemi. Reconnaissance offensive, aérienne, de secteur; avions, groupe, patrouille, régiment de reconnaissance; simple reconnaissance. Les reconnaissances faites à la fin de la journée n'avaient signalé aucune troupe à l'ouest de la grande route Louvres, Senlis, Verberie (Joffre, Mém., t. 1, 1931, p. 378).L'escadrille Villatte, dotée de Blenheims, a exécuté de nombreuses missions de bombardement et de reconnaissance pendant les combats de Keren et de Massaouah et vers Gondar (De Gaulle, Mém. guerre, 1954, p. 388).Aviation de reconnaissance. V. aviation B 2 syntagmes.
P. ext., loc. verb. Aller, partir, être envoyé en reconnaissance; pousser une reconnaissance sur/jusqu'à (tel lieu). Au fig., fam. Partir à la recherche de quelqu'un, de quelque chose. V'là qu'un soir, je pousse une pointe et je m'emmanche dans la boutique, histoire d'aller en reconnaissance et de voir ma particulière (Moselly, Terres lorr., 1907, p. 102).
β) MAR. Reconnaissance d'une côte, d'un point notable, d'un feu. Action de s'approcher suffisamment de, pour identifier (d'apr. Le Clère 1960). La vitesse de l'embarcation fut considérable. Le lendemain, 11, au lever du jour, reconnaissance faite de la côte, John Bunsby put affirmer qu'on n'était pas à cent milles de Shangaï (Verne, Tour monde, 1873, p. 119).
3. [Corresp. à reconnaître I A 2]
a) Fait de déclarer comme vrai, de reconnaître comme incontestable, comme tel. Ce n'est pas pour plus de confort que j'accepterais volontiers la contrainte soviétique. Il y a là également reconnaissance implicite d'un dogme, mais d'un dogme que puisse approuver ma raison (Gide, Journal, 1931, p. 1094).
b) Fait de reconnaître (un acte répréhensible). Synon. aveu, confession.Reconnaissance de son erreur, de ses erreurs, de ses fautes, de ses torts. Pour lui ce sabordage héroïque de notre flotte est comparable au suicide d'un employé infidèle acculé par la reconnaissance de sa faute, échappant aux sanctions et se réfugiant dans la mort (Gide, Journal, 1942, p. 146).
c) Fait de reconnaître officiellement l'autorité de, la souveraineté de, de reconnaître pour chef, pour maître incontesté. Reconnaissance d'un roi, d'un souverain; reconnaissance légitime. Le roi différa d'envoyer à la confirmation du nouveau pape le rôle des bénéfices de collation royale. Le duc de Bourgogne s'abstint aussi d'aucune reconnaissance formelle du pape (Barante, Hist. ducs Bourg., t. 2, 1821-24, p. 130).Le brouillon d'une troisième lettre manuscrite de Bonaparte, touchant la reconnaissance par les Corses de l'Assemblée nationale de 1789 (Chateaubr., Mém., t. 2, 1848, p. 300).
d) Fait d'admettre pour vrai après avoir nié, méconnu ou mis en doute. Reconnaissance d'un don, d'une qualité, d'un mérite en qqn, chez qqn. Une phrase sur la reconnaissance générale de son talent de paysagiste le fait reparler (Goncourt, Journal, 1872, p. 905).
e)
α) Fait de reconnaître officiellement, formellement, juridiquement quelque chose. Reconnaissance judiciaire, volontaire; reconnaissance de dette, d'écriture, de signature. Il est normal que la femme mariée soit nourrie par son mari, elle ne perdra pas pour cela le sens de sa liberté de personne, qui au surplus devra donner lieu à une entière reconnaissance juridique, impliquant en tout ce qui regarde l'institution matrimoniale l'égalité des droits (Maritain, Human. intégr., 1936, p. 212):
2. Cependant il insistait surtout auprès du pontife pour obtenir une reconnaissance solennelle de la sainteté de sa belle-sœur, et des grâces nombreuses que Dieu accordait chaque jour à son intercession. Montalembert, Ste Élisabeth, 1836, p. 294.
Spécialement
DR. INTERNAT. PUBL. ,,Acte unilatéral et discrétionnaire par lequel un État prend position sur une situation ou un fait qui s'est produit en dehors de lui et dont il est disposé à tenir compte`` (Jur. 1981). Reconnaissance de l'indépendance d'Haïti, des frontières d'Israël. La reconnaissance des colonies espagnoles par l'Angleterre était à peu près décidée, du moins les vaisseaux de ces États indépendants paraissaient devoir être reçus sous leur pavillon dans les ports de l'empire britannique (Chateaubr., Mém., t. 3, 1848, p. 105).Reconnaissance d'État. ,,Acte par lequel un État atteste que l'existence d'un État tiers est certaine et manifeste en conséquence sa volonté de le considérer comme membre de la société internationale`` (Jur. 1981). Reconnaissance de l'État palestinien. Cet affranchissement des Noirs, cette reconnaissance de la République haïtienne, consacrée par une simple ordonnance et sans le concours des Chambres, a paru à plusieurs personnes une démarche impolitique (Delécluze, Journal, 1825, p. 278).
En compos. Non-reconnaissance. V. non- II A.
Reconnaissance de gouvernement. Acte effectué par les autres États lorsqu'un nouveau régime est arrivé au pouvoir par des voies extra légales (coup de force) (d'apr. Barr. 1974). Comme on me demandait « quelles étaient mes impressions quant à la reconnaissance du gouvernement par les alliés? » je me bornai à répondre: « Le gouvernement français est satisfait qu'on veuille bien l'appeler par son nom » (De Gaulle, Mém. guerre, 1959, p. 44).
DR. CIVIL. Reconnaissance d'enfant (naturel). Déclaration contenue dans un acte authentique par laquelle une personne affirme être le père ou la mère d'un enfant naturel (d'apr. cida 1973 et Jur. 1981):
3. aristide: Vous pourriez donc épouser la mère et légitimer l'enfant? le marquis: Oui. aristide, montrant le marquis: Jusqu'à présent, l'intérêt de l'enfant est de ce côté. À Sternay. La reconnaissance peut être contestée par tous ceux qui y ont intérêt; votre femme conteste-t-elle la reconnaissance? Dumas fils, Fils natur., 1858, III, 10, p. 167.
DR. ADMIN. Reconnaissance d'utilité publique. ,,Acte émanant de l'Administration, permettant à une association ou une fondation privée d'avoir une plus grande capacité juridique`` (Barr. 1974). Nous avions d'abord pensé qu'un simple décret nous assurerait l'autorisation d'exproprier les riverains (...). Malheureusement, les travaux ont été jugés un peu trop considérables et la loi de 1870 nous oblige à demander la reconnaissance d'utilité publique. C'est une pure formalité, cela va sans dire (Duhamel, Nuit St-Jean, 1935, p. 22).
DR. MAR. ,,Visite sanitaire et de police à l'arrivée dans un port étranger`` (Merrien 1958).
β) P. méton. Certificat, acte écrit authentifiant une obligation juridique. Reconnaissance de dette (v. dette A 3 c). [Sans compl. déterminatif] Sichel: (...) il y a ce papier que j'ai dans la main, qui mérite qu'on me regarde. Louis: Qu'est-ce que c'est? Elle lui donne le papier. Je vois, la reconnaissance signée par mon père (Claudel, Pain dur, 1918, iii, 3, p. 469).
Vieilli. Reconnaissance (du Mont-de-Piété). Certificat délivré par un établissement de prêt attestant le dépôt sur gage d'un objet, d'une valeur. Acheter, vendre des reconnaissances. Elle montra de temps en temps des reconnaissances du Mont-de-Piété, pour prouver combien son commerce comportait de mauvaises chances. Elle se donna pour gênée, endettée (Balzac, Splend. et mis., 1844, p. 197).
B. − [Corresp. à reconnaître I B] Fait de reconnaître un bienfait reçu, un service rendu, une obligation morale. En reconnaissance de ce que vous avez fait pour moi, de secours:
4. Enfin, merci de la rapidité d'exécution que vous avez mise à m'obliger, mon cher ami; cela, voyez-vous, c'est bien de votre part, et, sous bien de mes phrases, il y a quelque chose de net et de solide: la reconnaissance sincère du service rendu à temps. Villiers de L'I.-A., Corresp., 1863, p. 63.
En signe de reconnaissance. Il avait aussi des sauterelles dans les bruyères et des collets dans les passes, avec la permission de M. l'inspecteur Claude Coudray, auquel il portait de temps en temps un chapelet de grives ou de becs-fins, en signe de reconnaissance (Erckm.-Chatr., Hist. paysan, t. 1, 1870, p. 145).
Absol. Sentiment qui incline à se souvenir d'un bienfait reçu et à le récompenser. Synon. gratitude, obligation.Le désintéressement n'était pas moins prodigieux que le dévouement. Pourquoi cet homme ne reparaissait-il pas? Peut-être était-il au-dessus de la récompense, mais personne n'est au-dessus de la reconnaissance (Hugo, Misér., t. 2, 1862, p. 625).Je vois ses yeux et l'expression de reconnaissance indicible qu'y allumait la patience que je mettais à l'écouter (J. Bousquet, Trad. du sil., 1936, p. 231).
SYNT. Reconnaissance attendrie, émue, éperdue, éternelle, extrême, infinie, passionnée, personnelle, sans bornes; reconnaissance nationale, publique; affectueuse, vive, profonde reconnaissance; débordant de, plein de reconnaissance; accent, cri, élan, expression, marque, parole, preuve, sentiment, témoignage de reconnaissance; accepter, recevoir qqn, qqc. avec reconnaissance; avoir, devoir, conserver, éprouver, garder, manifester, exprimer, marquer, témoigner de la reconnaissance, sa reconnaissance à qqn, envers qqn; avoir des droits, des titres à la reconnaissance de qqn; devoir, dette de reconnaissance.
Loc. verb. fam., parfois iron. ou péj. Avoir la reconnaissance du ventre. Manifester sa gratitude envers la personne qui vous a nourri, servi à manger, à boire, entretenu. Ce président d'assises qui, il y a quelques jours, au procès de la femme Sierri, accusée d'avoir empoisonné son amant, s'est permis un mot ignoble, tançant la prévenue de n'avoir même pas « la reconnaissance du ventre (rires) » (Breton, Nadja, 1928, p. 96).
[P. allus. littér. à la carte du Tendre] Tendre-sur-Reconnaissance. V. tendre2.
[Par un jeu de mot sur reconnaissance de dette] J'ai lu vos deux excellents et éloquents articles sur Fantine, et je veux vous en remercier deux fois. La reconnaissance admet les duplicata (Hugo, Corresp., 1862, p. 403).
Prononc. et Orth.: [ʀ əkɔnεsɑ ̃:s]. Ac. 1694-1798: reconnoissance; dep. 1835: -ai-. Étymol. et Hist. A. 1. Ca 1100 « action de se faire reconnaître [aux fins de ralliement], ralliement » cont. milit. (Roland, éd. J. Bédier, 3620: ,,Munjoie!`` escriet [Carles] pur la reconuisance); s.d. [av. 1630] mar. tirer le premier coup de canon de reconnaissance (D'Aubigné, Lettre ds Œuvres, éd. E. Réaume et Fr. de Caussade, t. 1, p. 365); 2. 1275 « action de retrouver dans son souvenir, comme déjà connues, une personne, une chose » [déf. formulée par Gdf., le cont. ne permettant pas de la vérifier] (doc. Hôtel-Dieu d'Angers ds Gdf. Compl.); 1277 (Chirogr., A. de Tournai, ibid.); 1676 théâtre (Racine, 2epréf. à Andromaque: Sophocle fait mourir Jocaste aussitôt après la reconnaissance d'Œdipe); 3. 1587 milit. « examen d'un lieu, d'une position » (Lanoue, Discours pol. et milit., 448 ds Littré). B. 1. a) Ca 1170 antiq. hébr. « témoignage de gratitude, offrande » (Rois, II, XXIV, 10, éd. E. R. Curtius, p. 107); b) 1176-84 « action de témoigner de la gratitude » (Gautier d'Arras, Eracles, éd. G. Raynaud de Lage, 2767: Selonc çou que Dieus t'a presté Doit estre le reconnissance); ca 1200 (Blondel de Nesle, Chans., I, 27 ds T.-L.); 2. a) 1174-76 dr. médiév. « action d'être reconnu tenancier d'un fief » (Guernes de Pont-Ste-Maxence, St Thomas, éd. E. Walberg, 2460); b) 1235 id. « action de se reconnaître tenancier d'un fief; aveu » (Chirogr., Arch. mun. St-Quentin, I, 24 ds Gdf.); c) 1292 à propos d'une dette lettre de reconissance (doc. Arch. Tournai ds Gdf. Compl.); 3. ca 1265 « action de reconnaître une faute commise » (Brunet Latin, Trésor, éd. F. J. Carmody, III, 7, 4, p. 324: Recognoissance est quant li on ne nie ne ne deffent pas le fait, mais il demande que l'en li pardoint); 4. 1606 recognoissance [de promesse, d'écriture] (Nicot); 1804 reconnaissance d'un enfant (Code civil, art. 334); 5. 1835 dr. internat. (Ac.: la reconnaissance de l'Autriche). Dér. du part. prés. de reconnaître*; suff. -ance*. Fréq. abs. littér.: 3 638. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 8 840, b) 4 310; xxes.: a) 3 350, b) 3 603.

Wiktionnaire

Nom commun - français

reconnaissance \ʁə.kɔ.nɛ.sɑ̃s\ féminin

  1. Action par laquelle on retrouve dans sa mémoire l’idée, l’image d’une chose ou d’une personne quand on vient à la revoir.
    • Une lettre fut cause de leur mutuelle reconnaissance. - Il reconnut les meubles qu’on lui avait volés ; et, après que la reconnaissance qu’il en fit eut été vérifiée devant le juge, ils lui furent délivrés.
  2. Action d’examiner en détail et avec soin certains objets pour en constater l’espèce, le nombre, etc.
    • Dans les premières grammaires du français, se pose le problème de la reconnaissance de l’article comme catégorie, ou plutôt celui de la forme que doit prendre son traitement. — (Jean-Marie Fournier, À propos des grammaires françaises des XVIIe et XVIIIe siècles : le traitement des exemples et des parties du discours , dans Histoire Épistémologie Langage, 1998, volume 20, n° 20-2, page 135)
    • Faire la reconnaissance des lieux, des meubles, des papiers. - La reconnaissance sera longue.
  3. Acte par lequel on reconnaît qu’on a reçu quelque chose, soit par emprunt, soit en dépôt, ou pour reconnaître qu’on est obligé à quelque chose.
    • Pourtant, tous les actes unilatéraux ne sont pas réceptices alors même qu'ils produisent des effets sur des tiers. Ainsi, la reconnaissance d’enfant naturel, le testament et l'acceptation de succession sont de nature à produire des conséquences sur des tiers. Pourtant ils ne s'adressent à personne. — (Jamal Rbii, « L’acte unilatéral réceptice », dans Métamorphoses de l’acte juridique, sous la direction de Marc Nicod, Presses de l'Université de Toulouse 1 Capitole, 2011, page 98)
    • Il me donna ses pierreries en garde, je lui en donnai ma reconnaissance. Il m’a passé une reconnaissance de la rente, de la pension qu’il me doit.
  4. Aveu ou confession d’une faute.
    • Cette prompte reconnaissance de sa faute lui en a mérité le pardon.
  5. (Diplomatie) Action de reconnaître, d’admettre comme légal un gouvernement étranger.
    • La reconnaissance de ce gouvernement par l’Angleterre ne se fit point attendre.
  6. Gratitude ; souvenir des bienfaits reçus.
    • Eh ! Mon cher grand génie, vous êtes un homme supérieur, vous savez bien que la reconnaissance est un mot d’imbécile, on le met dans le dictionnaire, mais il n’est pas dans le cœur humain. — (Honoré de Balzac, Modeste Mignon, 1844)
    • Et ce pauvre hère, ragaillardi lui aussi par le thé et la bonne chère, traduit alors la reconnaissance de son estomac repu par un concert qui porte la satisfaction générale à son comble. — (Frédéric Weisgerber, Trois mois de campagne au Maroc : étude géographique de la région parcourue, Paris : Ernest Leroux, 1904, page 32)
    • Sa santé laissant de plus en plus à désirer il avait refusé le renouvellement de son mandat de T∴ P∴ S∴ G∴ C∴, mais le Sup∴ Cons∴, désireux de lui témoigner sa reconnaissance et de conserver sa précieuse collaboration, lui décerna à l’unanimité le titre de T∴ P∴ S∴ G∴ C∴ d'Honneur. — (Ordre maç∴ mixte international "Le Droit humain", Hommage à nos aînés, Comité d’édition de l’ordre, 1954, page 60)
  7. (Spécialement) Considération.
    • La reconnaissance publique a substitué au vocable de Notre-Dame-du-Mont celui de Saint-Euverte, au vocable de Saint-Pierre-aux-Bœufs celui de Saint-Aignan ; […]. — (E, Bimbenet, Justice de la paroisse de Notre-Dame-des-Forges ou de Notre-Dame-des-Ormes-Saint-Victor, dans les Mémoires de la Société Archéologique de l’Orléanais, Orléans & Paris, 1862, volume 5, page 64)
    • Un troisième ami de la maison, le principal du collège d’Arbois, M. Romanet, exerça une influence décisive sur la carrière de Louis Pasteur. Ce maître, qui se proposait chaque jour d’élever davantage l’esprit et le cœur de ses collégiens, inspirait à Pasteur quelque chose de plus que le respect et la reconnaissance; c’était de l’admiration. — (René Vallery-Radot, La vie de Pasteur, Hachette, 1900, Flammarion, 1941, page 14)
    • Raschi, en se cantonnant dans son rôle de commentateur, s'est attiré, lui, la reconnaissance de tous. — (Léon Berman, Histoire des Juifs de France des origines à nos jours, 1937)
  8. (Militaire) Action d’examiner la position, la nature d’un terrain et les dispositions de l’ennemi.
    • […], et, pour se procurer des renseignements précis en faisant quelques prisonniers, il résolut de lancer une vigoureuse reconnaissance de l'autre coté de Buzancy. Mais cette reconnaissance ne tarda pas à prendre les proportions d'un véritable combat, […]. — (Vicomte Ulric-Guelfe de Civry, Un engagement de cavalerie, le combat de Buzancy, 27 Août 1870, Londres : Arliss Andrews, 1878)
    • Le 22 Août, la marche vers le Nord devait être continuée. Mais un épais brouillard couvrait le sol empêchant les reconnaissances. — (Colonel-commandant Gelbert, Historique du 8e Régiment de Chasseurs : Campagne 1914-1918, Luxeuil : chez A.-F. Faivre d'Arcier, s.d (vers 1920), p. 5)
  9. (Marine) Action d’apercevoir, de découvrir, d’explorer des côtes, des rades, etc., en naviguant.
    • Il fit la reconnaissance d’une baie qui avait échappé à tous les autres navigateurs.
  10. (Droit féodal) Droit payable en nature.
    • Dès 1505, nous voyons le receveur de Saint-Dié adjuger, pour douze années, à un habitant de Plainfaing, la part du prince sur le Rosberg, moyennant un canon de 32 francs et une reconnaissance de 2 fromages. — (Pierre Boyé, Les Hautes-Chaumes des Vosges, Rencontres transvosgiennes, 2019, ISBN 978-2-9568226-0-8)
Wiktionnaire - licence Creative Commons attribution partage à l’identique 3.0

Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition (1932-1935)

RECONNAISSANCE. n. f.
Action par laquelle on retrouve dans sa mémoire l'idée, l'image d'une chose ou d'une personne quand on vient à la revoir. Une lettre fut cause de leur mutuelle reconnaissance. Il reconnut les meubles qu'on lui avait volés; et, après que la reconnaissance qu'il en fit eut été vérifiée devant le juge, ils lui furent délivrés. En termes de Marine, Signaux de reconnaissance, Signaux convenus faits entre deux navires, ou entre un navire et la terre, pour se reconnaître.

RECONNAISSANCE Se dit aussi de l'Action d'examiner en détail et avec soin certains objets pour en constater l'espèce, le nombre, etc. Faire la reconnaissance des lieux, des meubles, des papiers. La reconnaissance sera longue. Il se dit encore d'un Acte par lequel on reconnaît qu'on a reçu quelque chose, soit par emprunt, soit en dépôt, ou pour reconnaître qu'on est obligé à quelque chose. Il me donna ses pierreries en garde, je lui en donnai ma reconnaissance. Il m'a passé une reconnaissance de la rente, de la pension qu'il me doit. Une reconnaissance de dette. Une reconnaissance du Mont-de-Piété. Reconnaissance de promesse ou d'écriture, Acte par lequel un homme reconnaît qu'une promesse est de lui, que l'écriture qu'on lui présente est de sa main. Il avait fait une promesse sous-seing privé, et il en a passé reconnaissance, sa reconnaissance par-devant notaires. Reconnaissance d'enfant, Acte par lequel on reconnaît être le père ou la mère d'un enfant naturel. Il n'y eut de reconnaissance que de la part du père.

RECONNAISSANCE signifie encore Aveu, confession d'une faute. Cette prompte reconnaissance de sa faute lui en a mérité le pardon. En termes de Diplomatie, il se dit de l'Action de reconnaître, d'admettre comme légal un gouvernement étranger. La reconnaissance de ce gouvernement par l'Angleterre ne se fit point attendre. Il signifie aussi Gratitude, souvenir des bienfaits reçus. Reconnaissance émue. Avoir de la reconnaissance. Témoigner sa reconnaissance. Il a des droits à ma reconnaissance. Vous pouvez compter sur ma reconnaissance. Il a fait cela par reconnaissance. Il m'a rendu de grands services, j'en aurai, j'en conserverai une éternelle reconnaissance. Il manque de reconnaissance envers son bienfaiteur. Je suis pénétré de reconnaissance pour toutes vos bontés. Recevez ce présent en reconnaissance de ce que vous avez fait pour moi. En termes de Guerre, il désigne l'Action d'examiner la position, la nature d'un terrain et les dispositions de l'ennemi. Le général a envoyé un détachement faire une reconnaissance. Opérer une reconnaissance. Cette troupe est allée en reconnaissance. On les a envoyés en reconnaissance. En termes de Marine, il se dit de l'Action d'apercevoir, de découvrir, d'explorer des côtes, des rades, etc., en naviguant. Il fit la reconnaissance d'une baie qui avait échappé à tous les autres navigateurs.

Littré (1872-1877)

RECONNAISSANCE (re-ko-nê-san-s') s. f.
  • 1Action de reconnaître, de se remettre en l'esprit l'idée, l'image d'une personne ou d'une chose. La reconnaissance des meubles qui lui avaient été volés. Bientôt vous le verrez [votre père Ulysse], et vous le connaîtrez, et il vous connaîtra ; mais maintenant les dieux ne pouvaient permettre votre reconnaissance hors d'Ithaque, Fénelon, Tél. XXIV. Leurs adieux furent aussi tendres que l'avait été leur reconnaissance, Voltaire, Zadig, 18.

    Se dit de certaines péripéties des ouvrages épiques ou dramatiques, surtout dans les dénoûments. Aristote, dans sa Poétique immortelle, ne balance pas à dire que la reconnaissance de Mérope et de son fils était le moment le plus intéressant de toute la scène grecque, Voltaire, Mérope, Lett. Presque tous les romans que nous avons eus, soit anciens, soit modernes, et une infinité d'ouvrages dramatiques ont été fondés sur des reconnaissances, Voltaire, Philos. Bible expl. Gen. Variété dans les reconnaissances, qui sont un des plus grands ressorts du pathétique, surtout quand elles produisent une révolution subite dans l'état des personnes, Barthélemy, Anach. ch. 71.

  • 2 Terme de féodalité. Reconnaissance d'héritage, déclaration que l'on passait au terrier d'un seigneur pour les héritages que l'on tenait de lui à cens.
  • 3Examen, vérification de certains objets pour en constater le nombre, l'espèce, etc. Faire la reconnaissance des lieux.
  • 4 Terme de guerre. Action d'examiner un terrain, la position de l'ennemi. Pousser une reconnaissance. Soldats qui vont faire une reconnaissance.
  • 5Action d'explorer une contrée. On a fait diverses reconnaissances du pays tant par terre que par mer. Dans une reconnaissance dont il fut chargé avec M. Lefèvre, ingénieur des ponts et chaussées, il eut la satisfaction de retrouver une branche du Nil ignorée jusque-là des voyageurs, Delambre, Instit. Mém. scienc. 1812, 2e part. p. XXIX.
  • 6 Terme de marine. Action de reconnaître, en naviguant, des côtes, des rades, etc. qui n'étaient pas connues. La reconnaissance de ces plages au delà du 70e degré est une entreprise digne de l'attention de la grande souveraine des Russies, Buffon, Not. just. Ép. nat. Œuv. t. XIII, p. 340.

    Nom donné à toute marque ou balise par laquelle est indiqué un danger, l'entrée d'une rivière, une passe, etc.

    Signaux de reconnaissance, signaux à l'aide desquels se reconnaissent des vaisseaux qui se rencontrent en mer.

  • 7Écrit par lequel on déclare ou l'on reconnaît avoir reçu telle valeur en espèces ou en marchandises. Prêter à quelqu'un contre une reconnaissance. Dépôt fait moyennant reconnaissance. Dans le commerce, celui qui prend des marchandises pour les payer dans un terme convenu, reconnaît par écrit qu'il payera telle somme ; et cette reconnaissance, entre les mains de celui à qui il la fait, se nomme créance, parce qu'elle est un titre, sur lequel on doit croire qu'on sera payé, Condillac, Comm. gouv. I, 17.

    Reconnaissance du mont-de-piété, écrit par lequel un mont-de-piété déclare avoir reçu un gage et avoir prêté une certaine somme sur ce gage. Le portefeuille rempli de reconnaissances du mont-de-piété, Picard, Les deux Philibert, I, 5.

  • 8Reconnaissance de promesse ou d'écriture, acte par lequel un homme reconnaît qu'une promesse est de lui.

    Faire la reconnaissance d'un billet, vérifier si un billet qu'un homme nie être de lui en est réellement.

    Reconnaissance d'enfant, acte par lequel on reconnaît être le père ou la mère d'un enfant naturel. La reconnaissance d'un enfant naturel sera faite par un acte authentique, lorsqu'elle ne l'aura pas été dans son acte de naissance, Code Nap. art. 334.

  • 9Action de reconnaître un gouvernement, un culte. La reconnaissance de la République française par le roi de Prusse. La reconnaissance légale de la liberté des cultes.
  • 10Action d'avouer, de reconnaître un fait. En 1644, vous avez reconnu qu'elle [une certaine maxime] est détestable ; et en 1656, vous avouez qu'elle est du P. Bauny ; cette double reconnaissance me justifie assez, Pascal, Prov. X.

    Confession d'une faute. Lorsqu'on vit dans le milieu de cette lettre [écrite par Condé mourant à Louis XIV] ces fautes dont le prince faisait une si sincère reconnaissance, Bossuet, Louis de Bourbon.

  • 11Souvenir affectueux d'un bienfait reçu, avec désir de s'acquitter en rendant la pareille. Quelle reconnaissance, ingrate, tu me rends Des bienfaits répandus sur toi, sur tes parents ! Corneille, Héracl. IV, 5. Ce qui fait le mécompte dans la reconnaissance qu'on attend des grâces que l'on a faites, c'est que l'orgueil de celui qui donne, et l'orgueil de celui qui reçoit, ne peuvent convenir du prix du bienfait, La Rochefoucauld, Max. 225. Il en est de la reconnaissance comme de la bonne foi des marchands, elle entretient le commerce ; et souvent nous ne payons pas parce qu'il est juste de nous acquitter, mais pour trouver plus facilement des gens qui nous prêtent, La Rochefoucauld, ib. 223. Je disais, comme si je n'eusse rien dit, que l'ingratitude attire les reproches, comme la reconnaissance attire de nouveaux bienfaits ; dites-moi donc ce que c'est que cela ? l'ai-je lu ? l'ai-je rêvé ? l'ai-je imaginé ? Sévigné, 62. On s'irrite contre les ingrats, parce qu'on veut de la reconnaissance par amour-propre, Fénelon, Dialogue des morts anc. Dial. XVII. Trop de reconnaissance est un fardeau peut-être ; Mon cœur vous en dégage, Voltaire, Tancr. IV, 4. La reconnaissance marque d'abord un esprit de justice ; mais elle suppose encore une âme disposée à aimer, pour qui la haine serait un tourment, et qui s'en affranchit plus encore par sentiment que par réflexion, Duclos, Consid. mœurs, XVI. Quels sons harmonieux, quels accords ravissants, De la reconnaissance égalent les accents ? Delille, Jard. I.

    Il se dit quelquefois au pluriel. Je ne vous fais pas valoir la douleur que j'ai de l'état de votre fortune ; ce serait vouloir escroquer des reconnaissances, Sévigné, à Bussy, 19 déc. 1670. J'ai fait encore un chef-d'œuvre : j'ai été voir Mme de Ricouart [pour Mme de Grignan]… vous n'avez qu'à me donner vos reconnaissances à achever, comme vos romans ; vous en souvient-il ? Sévigné, à Mme de Grignan, 10 janv. 1689. Je vous charge volontiers de mes reconnaissances envers Ste Ebrigisille, Bossuet, Lettr. Alb. 240. Bénis soyez-vous de Dieu, vous qui avez conservé vos reconnaissances à Saül, votre seigneur, Bossuet, Polit. IX, VI, 2.

  • 12Récompense accordée pour un bon office (sens aujourd'hui peu usité). Il a fait votre commission avec zèle ; cela mérite une légère reconnaissance. S'il me fait part de sa toute-puissance, Ce sera moins un don qu'une reconnaissance, Corneille, Tite et Bérén. III, 3.

REMARQUE

1. D'après des grammairiens, bien qu'on dise : reconnaître sa faute, on ne dit pas : faire la reconnaissance de sa faute ; on dit en faire l'aveu. Cela n'est pas exact : Bossuet donne ce sens-là à reconnaissance : faire une sincère reconnaissance de ses fautes.

2. Suivant d'autres, on ne peut pas dire la reconnaissance de vos bontés, la reconnaissance de votre action ; il faut dire la reconnaissance pour vos bontés, pour votre action. Corneille a dit reconnaissance des bienfaits ; et de est en effet usité à côté de pour.

HISTORIQUE

XIe s. Montjoie [il] escrie pur la reconnuissance [pour se faire reconnaître], Ch. de Rol. CCLXIV.

XIIe s. Il vest l'osberc sur la reconoisance [blason], Ronc. p. 52. Mais de ce traïtor qui m'a fait tel pesance, Ne pui-je donc avoir nulle reconoisance [reconnaître, punir ce que m'a fait ce traître] ? ib. p. 297. En la lei fud cumanded que se l'um anumbrast le pople, que chascuns de ces ki fust anumbrez feist recunuissance à nostre seignur, Rois, p. 216. Hauz sont les murs, et la tor grant et ample, Et le palès et les reconnoissances, La prise d'Orenge, V. 193.

XIIIe s. Reconnoissance est quant li hom ne nie ne ne deffent pas le fait, mais il demande que l'om li pardoint, Latini, Trésor, p. 478. Et pour sa recoignisance il ot [eut] une cotte de vermel samit à petites croisettes d'or, H. de Valenciennes, IX. Et ceste entencion doit estre seue par lor reconuissance ou par manaces provées, Beaumanoir, XXXVIII, 10. Si trespassa dou siecle comme boine et loiaus, et eut biele fin et bonne reconnuisanche [confession de ses péchés], Du Cange, Gloss. français.

XVe s. Ceulx qui me cognoissoient me nomment le chevalier doré, pour ce que, depuis que je receus l'ordre de chevalerie, j'ay tousjours porté mes parures et mon escu d'or sans autre reconnoissance, Perceforest, I, t. III, f° 14.

XVIe s. Il fault en juger avecques plus de recognoissance de nostre ignorance et foiblesse, Montaigne, I, 202. Le lion s'approcha comme pour entrer en recognoissance avecques luy [Androclès, qui lui avait retiré une épine de la patte], Montaigne, II, 193. Des reconoissances Hastives et precipitées [de villes] s'ensuyvent des erreurs très lourds, Lanoue, 448. La reconnoissance envers Dieu, Lanoue, 517. Si donc on se plait tant aux reconnoissances humaines [à être reconnaissant envers les hommes], que doit-on faire aux divines ? Lanoue, 518. La recognoissance de ces bienfaits, Amyot, P. Aem. 62.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

RECONNAISSANCE. Ajoutez :
13Terme du langage sanitaire. Action de s'assurer sommairement de l'état sanitaire d'un navire (voy. ARRAISONNEMENT au Supplément).
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Étymologie de « reconnaissance »

Dérivé de reconnaissant avec le suffixe -ance.
Wiktionnaire - licence Creative Commons attribution partage à l’identique 3.0

Reconnaissant ; bourguig. recogneussance ; wallon, riknohanss ; prov. reconaissensa, regonoyssensa ; port. reconhecença ; ital. riconoscenza.

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Phonétique du mot « reconnaissance »

Mot Phonétique (Alphabet Phonétique International) Prononciation
reconnaissance rœkɔnɛsɑ̃s

Fréquence d'apparition du mot « reconnaissance » dans le journal Le Monde

Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.

Évolution historique de l’usage du mot « reconnaissance »

Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.

Citations contenant le mot « reconnaissance »

  • La reconnaissance est le paiement du pauvre.
    Proverbe indien
  • Agis avec gentillesse, mais n’attends pas de la reconnaissance.
    Confucius
  • Le blé et la reconnaissance ne poussent qu’en bonne terre.
    Proverbe allemand
  • La reconnaissance est le sentiment d’un bienfait.
    Vauvenargues — Introduction à la connaissance de l’esprit humain
  • La reconnaissance silencieuse ne sert à personne.
    Gladys Bronwyn Stern
  • Mais enfin, ça dure combien de temps, la reconnaissance ?
    Jean Prouvost
  • Le nerf et le principe de la haine et de l'amitié, de la reconnaissance et de la vengeance est le même.
    Louis de Rouvroy, duc de Saint-Simon — Mémoires
  • La reconnaissance est une vertu prospective, plutôt que rétrospective.
    Proverbe anglais
  • La reconnaissance vieillit vite.
    Aristote
  • La reconnaissance a la mémoire courte.
    Benjamin Constant de Rebecque — De la doctrine politique qui peut réunir les partis en France
Voir toutes les citations du mot « reconnaissance » →

Traductions du mot « reconnaissance »

Langue Traduction
Anglais recognition
Espagnol reconocimiento
Italien riconoscimento
Allemand anerkennung
Chinois 承认
Arabe التعرف على
Portugais reconhecimento
Russe признание
Japonais 認識
Basque onarpen
Corse ricunniscenza
Source : Google Translate API

Synonymes de « reconnaissance »

Source : synonymes de reconnaissance sur lebonsynonyme.fr

Antonymes de « reconnaissance »

Combien de points fait le mot reconnaissance au Scrabble ?

Nombre de points du mot reconnaissance au scrabble : 18 points

Reconnaissance

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